Dépasser l’islamisme

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L’islamisme (ou « l’islam politique ») n’est pas mort. Ceux qui ont annoncé sa fin, ou même l’ère du « post-islamisme », se sont trompés, nous le constatons tous les jours en Afrique, au Moyen-Orient, ou en Asie. Nous sommes loin encore de la disparition ou de la mutation de l’islamisme. C’est donc sous la forme d’une thèse, d’un positionnement idéologique, voire d’un vœu, que j’affirme ici qu’il est impératif de dépasser l’islam politique et d’établir une critique fondamentale de l’islamisme sous toutes ses formes.

Avant d’exposer les raisons d’une telle prise de position, il convient de préciser trois points qui sont impératifs quant à la compréhension de ma réflexion. La confusion est telle aujourd’hui et les amalgames si tendancieux, et si grossiers parfois, que la clarté s’impose. Il faut donc dire d’abord que les Frères Musulmans en Égypte ou an-Nahda en Tunisie ont une légitimité populaire et électorale dans leur pays respectif et qu’il importe à tout démocrate de respecter le choix des urnes. On peut être en désaccord avec les positions et les décisions des islamistes au pouvoir mais rien ne peut justifier un coup d’Etat militaire, comme en Égypte (et de ce fait les manifestants non violents qui demandent le départ des militaires ont raison d’exprimer leur refus de cette manipulation). La seule vraie question ici n’étant pas de savoir s’il peut y avoir une démocratie avec les islamistes (qui ont respecté les règles démocratiques) mais bien s’il peut exister ne serait-ce qu’un semblant de démocratie avec des militaires qui n’ont eux jamais, jamais, respecté cette dernière depuis plus de soixante ans. En Tunisie, la déstabilisation interne, par le jeu malsain des forces islamistes littéralistes (et extrémistes) et des laïques fondamentalistes et obtus, ne peut avoir raison de la légitimité des institutions. On ne peut justifier l’injustifiable au nom de nos désaccords idéologiques avec les élus du peuple.

La seconde précision tient au problème de la terminologie. Nous sommes dans une confusion terrible et l’on ne sait plus très bien de qui et de quoi l’on parle quand on réfère à l’ « islamisme ». Cette dernière notion, devenue négative et rédhibitoire, couvre des mouvements allant d’al-Qaida (à travers le monde et plus récemment au Nord du Mali) jusqu’aux légalistes d’al-Nahda, des Frères Musulmans en passant par les partis de la Justice et du Développement au pouvoir au Maroc et en Turquie (avec certaines réserves, certes) ou encore le régime iranien. Difficile de croire que ces amalgames ne sont pas entretenus et que l’usage de cette terminologie approximative soit le fait du hasard. Et ce d’autant plus que les pays du Golfe, riches et alliés de l’Occident, dont les autorités affirment que la démocratie n’est pas islamique, qui appliquent souvent la shari’a dans la forme légale la plus répressive, qui interdisent aux femmes une réelle participation sociale et politique, ne sont jamais, eux, affublés du qualificatif diabolisant d’ « islamistes » comme si leur positions ne tenaient pas de l’islam politique. Il importe de qualifier avec précision les différents partis ou organisations islamistes car il existe des mouvements non violents, réformistes et légalistes, et d’autres littéralistes et dogmatiques et d’autres encore violents et extrémistes : cette catégorisation est la condition élémentaire de toutes analyses scientifiques et politiques sérieuses. Dans le présent article notre critique est d’abord centrée sur les positions des mouvements réformistes et légalistes mais elle touche toutes les tendances (en ce que le point commun des tenants de l’islam politique est l’accès au pouvoir de l’Etat).

Enfin, je tiens à préciser ici que la critique de l’islamisme n’est en aucune façon un signe d’adhésion quant aux positionnements et aux projets politiques de leurs opposants. Depuis plus de soixante ans, les forces dites « libérales », ou « progressistes », ou « laïques », ou encore « de gauche » (ici, c’est l’inflation des termes connotés positivement) n’ont pas proposé d’alternatives sérieuses pour sortir les divers pays de la crise. Etre opposés aux « rétrogrades islamistes » ne suffit pas à établir la crédibilité idéologique et pratique d’un quelconque courant politique. Or ces courants « libéraux » ont parfois négocié avec les dictateurs, parfois pris langue avec l’Occident sans avoir su être en phase avec leur propres concitoyens, parfois enfin ils ont caché leur division et leur inefficacité en étant simplement unis contre « les islamistes ». Ces courants n’ont souvent pas d’assise populaire, peu de crédibilité et n’offrent pas de réelles alternatives; en sus, ils traversent des crises multiples et profondes et leurs leaders en sont les premiers conscients. Ainsi notre critique de ceux-là, n’est pas un blanc-seing aux thèses de ceux-ci : au demeurant, il s’agirait plutôt ici de mettre en évidence la crise profonde de la conscience politique dans les sociétés majoritairement musulmanes, tout courant idéologique confondu.

Il est impératif aujourd’hui de dépasser l’islamisme. Lorsqu’au début du vingtième siècle, les premiers courants de l’islam politique s’installent et s’organisent à travers le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie, ils ont d’abord (et majoritairement) un triple objectif : se libérer de la colonisation, revenir à l’islam pour résister à l’occidentalisation culturelle et ce sont enfin des mouvements populaires qui développent les mêmes thèses que ceux que l’on retrouvera en Amérique latine au cœur de la théologie de la libération quant à défendre la justice sociale et à donner la priorité aux pauvres et aux opprimés. Ils étaient religieusement conservateurs, socialement et économiquement très proches des peuples et pensaient naturellement que l’Etat-Nation était le meilleur moyen de libérer leur pays, alors sous le joug d’une colonisation multidimensionnelle. Que l’on adhère ou non aux thèses de ces mouvements, on pouvait comprendre la logique de leur positionnement idéologique et politique.

Le monde a changé et tout porte à croire que les courants islamistes, comme les Frères Musulmans et toutes les tendances légalistes et réformistes, n’ont pas pris la mesure des bouleversements mondiaux historiques, des transformations dans les rapports internationaux de pouvoir, et plus fondamentalement du nouveau paradigme de la globalisation. De plus, ce qui était à l’origine compris comme un moyen de la réforme sociale, politique, économique et culturel, le pouvoir de l’Etat, a fini par devenir une fin en soi et à contribuer à pervertir les intentions, autant que les actions, d’un très large segment des mouvements islamistes. Tous ces facteurs réunis ont, avec le temps, opéré un décalage entre les thèses répétées de ces mouvements – préservant certes un réel soutien populaire – et leur capacité à répondre aux défis de l’époque. Devenus des mouvements islamistes nationalistes, leur obsession du rapport à l’Etat a fini par leur faire négliger les vraies questions économiques, les défis culturels majeurs, voire même de délaisser les questions fondamentales de la liberté, de la citoyenneté et de l’autonomie de l’individu. Pressés dans l’opposition et totalement investis (et prisonniers) dans la volonté de légitimer, aux yeux de l’Occident, le bien fondé de leur participation au processus démocratique en tant que forces crédibles, ouvertes et dignes de confiance, les islamistes sont devenus une force de réaction qui au nom du pragmatisme, et en allant de compromis en compromis, ont certes préservé la référence religieuse de leur discours mais en la vidant de son potentiel de libération sociale, économique et culturelle.

Nous sommes bien loin des thèses d’une interprétation nouvelle des sources scripturaires ou d’une « théologie » de la libération des peuples qui mettrait en avant la priorité des pauvres et des opprimés et qui, enfin, penserait les rapports sociaux et politiques en termes économiques et culturels. Les islamistes n’offrent pas d’alternatives économiques viables et crédibles aujourd’hui et, au nom de cette constante obsession de leur reconnaissance internationale, ils ont plié devant les impératifs de l’économie capitaliste dominante. La référence religieuse est devenue une référence réactive, et strictement protectrice (essentiellement contre les dérives permissives de l’Occident et des occidentalisés), sans capacité à offrir des alternatives éthiques sur les plans de l’éducation, de la justice sociale, de l’environnement, de la culture et de la communication. On assiste même parfois à des dérives populistes dans les discours qui instrumentalisent la parole religieuse à des fins avant tout identitaires, émotionnelles et, bien sûr, électoralistes.

On peut célébrer la réussite économique de la Turquie, de même que leur capacité à avoir prouvé leurs compétences et leur pragmatisme (sans oublier d’être critique sur les absences de liberté, et les velléités de certains dirigeants de monopoliser le pouvoir); on peut saluer l’évolution de la pensée des islamistes qui affirment aujourd’hui que « la liberté vient avant la shari’a » ou qu’il faut établir un Etat civil avec des références islamiques plutôt qu’un « Etat islamique » de nature théocratique, etc. Ces derniers propos restent encore davantage des slogans (répondant aux attaques, notamment au moment de l’exercice du pouvoir), que les fondements d’un projet politique clair, original, réellement alternatif. Car enfin qu’y a-t-il de nouveau dans les programmes des islamistes légalistes et conservateurs, si ce n’est de montrer qu’ils sont capables de faire aussi bien que leurs opposants et ici, faudrait-il plutôt dire, aussi mal qu’eux quant à l’incapacité généralisée à changer l’ordre des choses.

Peut-être faudrait-il commencer par revoir les priorités, par changer fondamentalement de paradigme, et que l’islam politique cesse d’être, intrinsèquement, politique. Après près d’un siècle d’opposition aux pouvoirs, et quelques décennies de son exercice, l’islamisme est devenue une idéologie de moyens et de gestion et n’offre de proposition de sens et de renouveau qu’en réaction aux « agressions des ennemis » de l’Occident ou de l’intérieur. Les sociétés majoritairement musulmanes ne pourront pas se libérer avec une telle vision réactive et limitée. Il est urgent d’être à l’écoute des peuples qui ont besoin de sens, de dignité et de spiritualité. Cette dernière ne correspond pas du tout à une vision éthérée du rapport à la foi, à la religion ou aux règles: il s’agit ici de penser les finalités de l’agir humain et de développer les contours d’une éthique individuelle et sociale qui soit une réelle alternative à l’ordre injuste et inhumain du monde. Les besoins de sens, de liberté, de justice et de dignité sont patents et les musulmans ont besoin que l’on élabore enfin une philosophie holistique des fins et non plus qu’on s’en tienne à la gestion chaotique des moyens dans laquelle l’islam politique s’est enfermée. Les sociétés majoritairement musulmanes ont besoin d’une révolution intellectuelle : radicale dans son essence, courageuse quant à ses objectifs.

Loin des pouvoirs, à distance des enjeux politiques et politiciens, il s’agit de se réconcilier avec la densité et l’amplitude de la profonde tradition de la civilisation islamique qui portait un sens, stipulait des règles à la lumière des objectifs de dignité, de liberté, de justice et de paix. Les peuples musulmans ont aujourd’hui besoin de cette réconciliation, de cette réappropriation de soi. Il est question de spiritualité et de mystique : non pas de ce type de soufisme dévoyé, qui en ne voulant pas « faire de politique » a essentiellement fait la politique des pouvoirs et des colonisateurs, mais de cette quête de soi que le soufisme authentique n’a jamais divorcé de la préoccupation humaine, sociale et politique ( au sens de la gouvernance sage et juste). On ne peut se contenter d’affirmer que la liberté vient avant la « shari’a » : ce qui fait défaut, c’est l’élaboration d’une réflexion profonde sur la liberté à l’époque contemporaine et des objectifs supérieurs de la Voie (ash-shari’a) au-delà de sa réduction à un corps de règles, présentées comme les lois intangibles de Dieu. Ce que ash-Shatibi a fait dans sa synthèse sur « les objectifs de la shari’a », et qui est proprement une « philosophie du droit », il faut le produire impérativement avec la notion liberté et développer une « philosophie de la liberté » qui ne soit pas étriquée, réactive ou dogmatique mais ample, holistique et libératrice, pour les femmes comme pour les hommes.

Il est un urgent besoin de jeunes savants (ulama), des femmes et des hommes, et d’intellectuels qui soient un peu courageux. Respectueux du message et des règles immuables de la pratique, il est impératif qu’ils se réconcilient avec l’audace intellectuelle de ceux qui ont donné force à la tradition islamique millénaire. Face aux institutions qui les ont parfois formés et qui sont étatiquement sous contrôle et intellectuellement frileuses (à l’instar d’al-Azhar ou de Umm al-Qura aujourd’hui), les jeunes générations musulmanes doivent se libérer, s’affirmer, et donner sens à une dynamique de la société civile qui cesse d’être passive, ou de simplement se plaindre et de s’indigner, pour explorer de nouvelles voies, proposer des alternatives. Fidèle à soi, résistant à l’ordre des choses.

Les défis sont immenses et en se libérant de l’obsession « politique », un mouvement de pensée devrait élaborer les termes d’un contre pouvoir qui pense la libération des peuples par l’éducation, l’engagement social, les alternatives à l’économie dominante et la créativité culturelle et artistique. Sur le plan interne, j’ai mentionné les défis intellectuels qui consistent à penser les finalités générales et à développer une vision globale quant à garantir la liberté, l’autonomie et la justice. La question des divisions internes est prioritaire entre les sunnites et les shiites d’abord et, bien sûr, entre les différents courants de pensée (entre les laïques et les islamistes également) et elle doit être soulevée : les sujets de division sont parfois graves, et parfois tout simplement risibles, et il appartient aux ulamas, aux intellectuels libres et aux activistes de sortir de ce piège (que les islamistes entretiennent parfois aujourd’hui au point de s’y perdre et de s’y noyer). Les musulmans ne sont pas seuls à résister. Non seulement il est urgent d’établir des relations Sud-Sud et de sortir de la relation biaisée « Islam-Occident » mais il importe d’explorer les potentialités de nouveaux partenariats éducatifs, scientifiques et culturels avec des peuples et des dynamiques d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. La pensée musulmane, qui fut nourrie par l’idée qu’il faut faire sienne la sagesse d’où qu’elle vienne, a fini par s’isoler, se recroqueviller et se dessécher par son incapacité à étudier, à échanger, et à tirer profit des apports des autres civilisations, cultures et sociétés. Les islamistes ne dérogent pas à l’air du temps : obsédés par le Nord, ils en ont perdu le Sud ( la Qibla qui dirige vers le centre et qui dit le sens, ne donne-t-elle pas pourtant la même valeur et la même dignité à toutes les périphéries?).

Les islamistes d’aujourd’hui ont développé un message conservateur d’adaptation. La conscience musulmane contemporaine doit s’en libérer et renouer avec la force réformatrice et quasi révolutionnaire du message spirituel et humain de sa tradition qui l’appelle autant à la réconciliation avec soi qu’à l’ouverture à autrui. Un cycle se termine et nous avons besoin de renouveau : ne serait-ce déjà qu’en connaissant mieux notre héritage, en déterminant nos priorités et en sachant mieux faire usage des nouveaux moyens à notre disposition pour parvenir à réaliser les objectifs. Il s’agit de liberté, de dignité et de libération et le paradoxe tient au fait que les musulmans, manquant de confiance en soi, sont les gardiens inconscients, et tiennent dans leur main tremblante, les clefs de leur propre prison.

37 Commentaires

  1. Salam

    C’est un grand défi que vous lancez là. Il est défiicile de le relever sans avoir une bonne compréhension des objectifs de As-Sharia d’une part et des enjeux du monde contemporain d’autre part. Malheureusement, nous n’avons pas encore suffisamment d’écoles (ou d’espace d’échanges) où ces deux axes sont développés en même temps.

    La note d’espoir est que le débat commence à se poser à l’intérieur des courants islamiques et nous trouvons que c’est le debut d’un long processus pour un renouveau de la pensée islamique.

    Baarakallah. Ramadan maqbul1

    • On s’accorde hypocritement à croire, que la solution pour sortir de l’impasse c’est implanter des démocraties à l’occidentale ou des régimes islamiques insolites dans ces pays. Malheureusement, si nous solicitons l’histoire, nous apprenons qu’il n’en est rien, et à juste titre, Depuis des siecles, les Arabes musulmans, qu’ils s’agissent de ceux qui se sont fixés en Afrique du nord, en Espagne ou au moyen orient, ne se sont jamais accomodés de l’autorité des souverains et califes des différentes dynasties qui se sont susccédés depuis la mort du prophête de l’islam, ils étaient toujours prêts à entrer en luttes fratricides contre les gouvernements en place. Il est significatif de constater que les comportements des actuels dictateurs ou regimes islamiques, sont exactement les mêmes que ceux de leurs ancêtres.

      N’oublions pas que les islamistes en tant que religieux ne pourront en aucun cas répondre entièrement à des obligations politiques dans le monde morderne, pour des raisons évidentes, ils ne pourront jamais résoudre éthiquement les problèmes politiques de leurs pays, parce qu’ils ne possèdent aucune culture préconçue de la politique de notre temps avec sa globalisation. Ils devront se contredire dans tous les domaines s’ils doivent appliquer la charria et les traditions claniques avec leurs peuples et d’autres lois avec les politiques internationales, il ne peut s’agir ni plus ni moins que d’une imposture et supercherie. Ils iront directement vers les plus abjectes dictatures pour se maintenir au pouvoir, des désastres économiques incalculables et les plus pires guerres civiles.

      Les dictateurs musulmans au pouvoir dans les pays d’islam, qui prétendent justifier leur tyrannie et pouvoir par le destin, posent le principe que le pouvoir politique engage la responsabilité personnelle de ceux qui l’exercent. Leurs peuples ont non seulement le droit d’investir les gouvernements en place, mais aussi celui de les contrôler, non de se soumettre comme du bétail par le seul fait d’une tradition douteuse qu’on peut facilement mettre en question. Il n’est pas question non plus d’admettre un pouvoir héréditaire ou se réclamant d’une source divine. A la limite, il est légitime de s’insurger contre un pouvoir politique injuste qui opprime les consciences et supprime les libertés fondamentales.

      Les oposants et intelectuels musulmans doivent rechercher et appliquer des valeurs qui viseront à établir des gouvernements dans leurs pays conformes à leurs sociétés et civilisation, qu’ils doivent acquérir par un immense effort d’information, de transformation des mentalités, de remplacement des veilles structures de la société musulmane par des structures toutes neuves et vivifiantes, en un mot son évolution et son adaptation au monde moderne doivent être envisagées dans le cadre de l’Islâm et ne jamais, sous peine d’échec ou de contresens, s’écarter de lui

      Les dictateurs musulmans

  2. Salam’

    Contre le diagnostic du post-islamisme (Roy) et en vue du dépassement de l’islamisme auquel vous appelez, il faudrait écrire, répétant le geste de B. Latour tout en le déplaçant, un essai intitulé « Nous n’avons jamais été islamistes ».

  3. pas facile d’aller analyser dans la profondeur de l’imperceptible et d’en ressortir avec des solutions pratiques et perceptibles!!!

  4. Comment pouvez vous dresser un bilan économique du gouvernement de Morsi ?
    Ils étaient empêtrés dans un panier de crabe avec un sabotage de toute part des fouloul toujours en place, et à peine après une année d’exercice « du pouvoir » (où ils anticipé un coup d’état de Tantawi qu’ils ont mis à la retraite avant), et ensuite vous parlez du manque d’une vision économique (« négliger les vraies questions économiques »).
    C’est injuste de votre part.

    Bien au contraire, les projets du gouvernement de Morsi, visaient à rendre son indépendance économique et alimentaire à l’Egypte et se défaire de cette « aide » américaine ou autre.

    Avec notamment le nouveau projet autour du canal de Suez dont les prévisions prévoyaient une recette de 100 milliards de dollars annuel !
    Projet annulé au lendemain du coup d’état…à la plus grande joie des Emirats.

    Quelle injustice de se prononcer sur un constat d’échec alors que ces personnes n’ont jamais eu la possibilité de mener leur politique.

    • Malheureusement, Morsi et la Confrérie n’ont rien trouvé de mieux à faire que de partir en guerre contre leurs frères en Syrie. Ils ont même demandé au Hamas de faire autant. À partir de ce moment, j’ai attendu la chute de Morsi, et j’attends la chute des dirigeants du Hamas qui ont suivi les ordres imbéciles et criminels de Morsi. Le véritable ennemi est les sionistes et leur « communauté internationale ».

      Personnellement, je soutiens le FPLP plus que le Hezbollah et je préfère le livre vert au Coran, et le keffieh au voile islamique, mais ce que je souhaite par-dessus tout est que tous les mouvements de la résistance, qu’ils soient laïcs ou religieux, collaborent entre eux sur des objectifs concrets et pas avec l’ennemi. Si cela peut se réaliser et devenir une réalité de tous les jours, la solution des autres problèmes sera grandement facilitée.

  5. Salam,

    Merci pour cet article très intéressant. Mais à sa lecture, j’en conclus que puisque l’action politique pratique et pragmatique est pleine de difficultés, de critiques et d’obstacles, il faut alors avoir une réflexion approfondie sur les objectifs politico-philosophiques que nous nous assignons. Et donc abandonner l’action politique et la volonté légitime de participer à la gestion publique de tous les acteurs intéressés et impliqués ! Il me semble que cette réflexion épistémologique est plus qu’indispensable, elle est louable et urgente. Ceci ne doit pas pour autant empêcher des citoyens engagés et soucieux de justice sociale de s’engager dans l’action politique du quotidien. Cette action politique « quotidienne » est une lutte certes rude, des adversaires auront toujours les arguments pour abaisser le niveau du débat public mais l’article me semble trop éloigné de la vie réelle en demandant aux politiques de devenir philosophes tout en espérant que ces philosophes deviendront politiques…Le mouvement politique qui fait l’objet de l’article n’est finalement qu’un mouvement, une structure et une organisation composés d’êtres humains sensibles à l’environnement social, politique et économique dans lequel il évolue et qui a toujours été caractérisé par la contrainte et l’absence de liberté individuelle et collective. La réflexion politico-philosophique et théologico-politique ne pourra se faire que dans un environnement plus apaisé pendant et surtout après une transition démocratique réussie. Pour le moment, j’estime que l’urgence intellectuelle c’est de soutenir sans conditions les manifestants qui défendent courageusement et avec honneur la légitimité des scrutins et des processus de transition en cours.

  6. salamalaykoum

    je me souviens d une phrase que vous aviez tenu et qui étaient la suivante : quand on regarde les problèmes internes aux musulmans dans les associations islamique en France on a la même chose a l échelle mondiale , je suis désole de le dire mais je me rend compte que le nationalisme arabe n est pas une baraka ce cancer créer d autre nationalisme sectaire , on peut le voir avec l uoif et a plus grande échelle en Égypte ou il s agit plus de groupe renfermes sur eux même qui monopolise les échanges et créent une sorte de stagnation intellectuel
    vous parliez de former des savants et je suis tout a fait d accord avec vous , c est le seul moyen de combattre ceux qui font tous sauf le djihad , encore faudrait t il s ouvrir aux autres savants musulmans que l on ne calcule jamais , savants d inde du Pakistan d Indonésie etc.
    ils ont énormément de choses a nous apporter aujourd hui les plus grands savants de l islam y sont originaires ou y on étudier

  7. salam M.tariq RAMADAN
    je suis tout à fait d’accord avec vous cependant il existe des courants qui ne veulent pas voir cette réalité. et ce qui les a encouragé de ne pas voir cette clarté c’est bien les pseudo salafistes qui œuvrent pour que le musulman soit soumis à la volonté des alliés de l’occident.

  8. Merci pour cet excellent article.

    Il faut relire le grand penseur Malek Bennabi, le philosophe de la civilisation. Cet homme avait tout compris, et il donne des clés encore et toujours valables pour notre renaissance

  9. Un positionnement clair, une réflexion stimulante. Un affirmation qui publiquement marque un seuil, me semble-t-il…

    Le fruit sans doute de la méditation sur tout ce qui se produit depuis les « printemps arabe », le tout replacé en perspective historique..

    Toutefois vous écrivez : « Loin des pouvoirs, à distance des enjeux politiques et politiciens, il s’agit de se réconcilier avec la densité et l’amplitude de la profonde tradition de la civilisation islamique qui portait un sens, stipulait des règles à la lumière des objectifs de dignité, de liberté, de justice et de paix. »

    Or si la civilisation islamique à son apogée a développé la science, la philosophie, les arts, la médecine, l’astronomie, opérant transmutation, synthèse et dépassement d’un ensemble de civilisations antérieures (Byzance, Perse, Inde, etc…), si de grands savants ont pensé les finalités supérieures (Shatibi notamment, ici cité), il n’en reste pas moins qu’au niveau historique concret, les inégalités statutaires, l’accaparement des richesses par quelques castes militaires, fiscales,…, les luttes pour le pouvoir et les assassinats à répétition entre prétendants au califat, les épurations idéologiques (le mutazilisme, pourtant porteur de rationalité et supposant la liberté humaine mit en place la minha, véritable inquisition).. sont aussi une réalité. La civilisation musulmane fut pendant quelques siècles supérieure à toute autre (la médecine occidentale était indigente à l’époque d’Avicenne), mais elle n’a jamais été une société idéale…

    La liberté de pensée en islam a existé de longue date, mais est resté le fait d’une élite…

    Plus généralement, les questions que vous soulevez (souci des pauvres, justice, dignité, liberté, alternatives au capitalisme) sont des questions mondialisées et contemporaines qui concernent toutes les sociétés, de culture musulmane ou non…

    Mais merci pour cette avancée théorique proposée ici.. car il est vraie que si ces questions sont communes, il importe de les poser de façon adéquate sur chaque terreau civilisationnel.

    F

  10. Salam Aleykoum

    Commençons déjà par ce qui est à notre portée dans l’immédiat!!!
    A quand des cours d’arabe et de Coran gratuits dans les mosquées???

    • Plus d’éducation, plus d’arabe oui…..

      Moins de Coran, aussi et plus d’amour…..

    • Salem,

      Je parcourais les commentaires et votre propos m’a stoppé net : freinage d’urgence!

      Pourquoi moins de Coran? Et surtout pourquoi opposé Amour et Coran?

      Le Coran est pourtant une source d’amour infinie… (sourate Dou’ ha en est un exemple)

      Et puis le coran élève les coeurs et les consciences vers plus d’amour, d’humanité, de don de soi, d’entraide, de générosité, de fraternité, de bonté, de bienveillance etc… etc… etc…
      Cela dit votre intention est bonne et je la salue… et oui plus d’amour…
      merci!

      Fraternellement

    • Aussi, j’aurais pu dire moins de bible et plus d’amour. Je suis convaincu que si Jésus existe, il n’est pas insulté. Car s’il existe, il est dans nos coeurs et il n’est qu’amour et pardon.

      Je trouve très triste les personnes qui n’ont plus la liberté du coeur et suivent à la lettre la bible ou le coran ou ce qui fait leur affaire dans ces documents écrit et interprétés par des hommes.

      Enfin, cher frère musulman, j’aime toutes les religions dans la mesure qu’elles permettent de se rapprocher de l’invisible qui nous le croyons n’est qu’amour. Le reste, c’est à mon avis un outil de contrôle de certains hommes souvent avec des valeurs autoritaires sur l’ensemble de la société.

      Également cher frère musulman, j’ai l’intime conviction (c’est rendu que je m’exprime comme Tariq) que Dieu a largement la souveraineté de pouvoir se présenter à des sociétés de la façon que bon lui chante. Ainsi, pour moi Dieu est Jésus. Pour toi, il s’est présenté d’une autre façon. Et dans sa grande souveraineté, il se présente à tous les jours de façons différentes à plus de 7 milliards de ses enfants sur la terre. Compte tenu de ce qui précède, je peux de coeur et en toute confiance prier Dieu à l’église, à la mosquée, et même dans un temple bouddhiste. J’ai également l’intime conviction que la prière a beaucoup moins d’importance que les gestes posées au quotidien à l’égard de toutes personnes, notamment celles que la vie a en apparence moins favorisée.

      Enfin cher frère musulman, je m’unis avec toi dans mon coeur sachant que nous sommes unis en Dieu.

    • Salut,
      Je laisse ce message parce que ton commentaire me réchauffe le coeur. Je suis catholique et j’accorde énormément d’importance à l’ouverture d’esprit, la fraternité, « l’humanité » et « l’amour » que peut apporter cette religion. Pourtant, ce message est bien trop de fois laisser de côté, tant par les médias que par les athées ou même les croyants. J’ai entendu tant de fois des paroles intolérantes venant de personnes se disant catholiques ou musulmanes … Et rappeler ces fondamentaux qui lient nos deux religions me paraît essentiel, surtout quand l’Islam est stigmatisée par une partie de l’opinion publique et utilisée, comme le catholicisme, à tord et à travers. Donc tout simplement merci, ton commentaire répond à toutes les critiques injustes que l’Islam subit en ce moment et rend justice à tous ceux que je connais qui se battent pour promouvoir la beauté de ta religion.

  11. « L’Islamise » n’est, je pense, que l’émanation du système politique issu des démocraties d’europe et d’amérique du nord, acclimaté aux pays à majorité musulmane.

    C’est la système politque actuelle qui doit etre depassé et réinventé dans son ensemble, et notamment dans sa forme.
    Meme si une remise en question du fond et en particulier l’éthique est primordiale (cheval de bataille qui, je pense, vous est chère Mr Ramadan), il est dommage de négligé la forme. De nombreux savants, en particulier Marshal McLuhan (et d’autre probablement) proposent des conjectures sur le devenir de nos societes et de notre rapport à leur organisations par les médias (internet, nouvelles technologies, robotique etc…) qui peuvent etre interessentes à étudier. Mais il semble que la Oumaa reste pendu aux levres de nos oulemas alors que beaucoup on cessés de penser aux choses qui sortent des « sciences islamiques »

    Il y a aussi dans la sunna de notre prophète (la paix et le salut sur lui) un exemple de proximité entre la communauté, la pédagogie dans l’explication des decisions politiques prise qui sont fondamentales.

    Dans tous les cas, des gens imprégnés de nos valeurs seront plus efficasse que ce qui veulent imposer ces meme valeurs.

  12. Avec tout l’amour que j’ai pour la personne du frère Tariq et toute l’admiration que j’ai pour ses idées, j’avoue que je ne trouve dans ce texte qu’une série d’affirmations trop générales. L’islamiste est ceci, il s’est enfermé dans cela, etc., mais concrètement on trouve rien pour étayer ces affirmations. Je crois très honnêtement que les mouvements islamistes, pour ceux qui les connaissent de l’intérieur, apportent des réponses et des programmes aussi bien aux questions du sens (la spiritualité, ect.) qu’aux défis pratiques (économie, etc.). Ces réponses peuvent bien évidemment être renforcées, améliorées, etc., mais delà à prétendre qu’il est besoin de « dépasser l’islamisme » pour le faire, il y avait une ligne que l’on peut franchir qu’à la condition d’apporter des arguments un peu plus concrets. Malheureusement, le texte du professeur Ramadan ne le fait aucunement.

  13. Salam,
    Dépasser « l’islamisme » c’est modifier les coeurs de ces dits islamistes ou alors les rayer de la carte politique. C’est dire si c’est (quasi)perdu d’avance.
    Si les islamistes voulaient se soucier de l’état de santé économique, culturel, social de leurs électeurs (souvent vivant dans la misère, mais aussi des gens aisés à qui profiterait ce système), ils l’auraient fait depuis très longtemps. Ils auraient livré leur guerre à la pauvreté, l’analphabétisme, l’injustice, et cela d’abord pour l’amour de Dieu, et pour le bien de l’humanité. Ils auraient arrêté de cautionner la misère, que dis-je, de l’entretenir et la faire pousser à l’extrême. Les islamistes sont par essence, et avant tout, des gens qui veulent le pouvoir (politique) à tout prix, le mot « islam » qui y apparait de manière scandaleuse est un simple subterfuge. C’est donc un non-sens de juxtaposer ces mots là : islamisme et réformes significatives au service des sociétés musulmanes.
    Rayer les islamistes du paysage politique dans les pays majoritairement musulman est, par contre, un véritable chantier. C’est comme ce long combat en Occident pour se débarrasser de l’Eglise (réduire son pouvoir politique). Pour accéder à ce rang d’éveil et de conscience politique, il faut lever la « malédiction » de l’asservissement des populations par les pouvoirs en place, garantir leur accès à l’éducation, et de là, à la justice et à la démocratie. C’est pour ça que le cercle est vicieux : les gens qui se succèdent au pouvoir deviennent tous pareils et oublient vite leurs promesses électorales -quand ils ne sont pas renversés par des militaires qui ne respectent personne.

  14. La pensée islamiste est née à une époque où le monde musulman pour la plupart était sous le joug du colonialisme. Mais aussi dans son ombre et grâce à cette ombre. Rappelons-ns que l’empire britannique et la France sont 2 entités démocratiques. Par delà les connotations dues à la colonisation. En d’autres termes ne fût le colonialisme on n’aurait pu imaginer Hassen el Banna devenir ce qu’il fut et lancer son idéologie et sa campagne politique et sociale. Rappelons ns Jamel eddine el Afghani, Md Abdou, c’est tjs à l’ombre de l’Occident que leurs écrits , contre l’Occident, ont vu le jour. Est-ce absoudre le colonislisme que dire cela ? Non point ! Dieu m’en garde. Mais je rappelle des faits et nous sommes ds 1 époque où on oublie souvent les faits historiques au point de tomber ds l’autisme… avec les conséquences actuelles. Donc le mouvement islamiste est né à une certaine époque, et reconnaissons le, 1 brin admirateur des régimes totalitaires de l’époque. Pour autant, le monde a changé depuis lors : guerre froide , chûte du Mur de Berlin, démocratie universelle et Etat de droit comme valeur univereslle, alternance au pouvoir, libertés, et j’en passe… Et le monde évolue, prêt à conquérir Mars. Où en est-on devant devant ces bouleversements révolutionnaires ds la technologie et les esprits ? Que donnons ns de mieux que des Ben Laden et des massacreurs ds le monde ? Est ce bien ça l’esprit du Message de notre sainte religion ? Que faisons ns par rapport aux Eglises (catho. , protestantes, évangéliques, etc) : à part pleurnicher, protester ou commettre des attentats ?! Oui il est grand temps de déballer toutes nos aberrations, tous nos fourvoiements et toutes nos bétises. Pour dépasser nos fantasmes, nos phobies et nos misères morales ; penser à 1 nouvel aggiornamento ou exégèse religieuse moderniste et rejoindre le monde de la lumière véritable : l’Etat de droit, le monde de la réflexion libre et le monde des sciences de demain et de la technologie.
    Voeux pieux ?… On verra… Plutôt nos petits enfants verront… ???

  15. Baraka Allahu fik pour cette analyse sur laquelle je suis d’accord, à part la partie sur le Soufisme que je trouve trop simplicistique. Espérons d’etre à l’hauteur de la tache que Dieu nous a donné ! Salam et ‘Id moubarak. Ali F. Schuetz

  16. Salâm!
    Fa-inna ma’a al ’usri yusran
    Inna ma’a al ’usri yusran
    A côté de la difficulté est, certes, une facilité !
    A côté de la difficulté est, certes, une facilité !

    De soulèvements en soulèvements, jaillira du peuple des femmes et des hommes courageux, dynamiques intellectuellement et spirituellement pour instaurer enfin par la volonté de L’unique, des principes universels au nom non pas de l’islamisme mais de l’universalisme des principes de l’islam.

  17. Bonjour monsieur Ramadan,
    Tout grand merci pour cet article qui met enfin le doigt sur les vrais problèmes de la communauté arabo/musulmanne. A savoir: Islamisme, division religieuse, corruption,manque de directives, manque d’organisation… .
    Je suis entièrment d’accord avec vous, les pays arabes en révolution n’ont pas besoin de prêcheurs ou de guerriers mais plutôt d’un vrai redressement économique et sociale. L’islam est certe une religion riche de sens et de paix mais qui à eu le courage de le prouver aujourd’hui? Personne. La population arabe prouve bien de part son histoire semble t-il, sa confiance et son inspiration à un gouvernement islamique. Mais qui ne se limite pas aux prêches charia mais plus encore: L’EDUCATION! n’est-ce pas ce que Dieu nous a transmis comme premier message par notre prophète (psl)? A croire que cette communauté sait qu’elle a un corps mais oublie qu’elle a une âme. La charia(lois) c’est le corp et la haqiqa (la vérité) c’est l’âme. Moi je dis que la communauté musulmanne changera le monde lorsqu’elle commencera par changer elle-même. Càd s’instruire, s’éduquer intérieurement et s’occuper de son propre cheminement. Que chacun balaie devant sa porte au lieu de se juger les uns les autres: « Voilà les gens du paradis et voilà les gens de l’enfer ». DIEU EST SEUL JUGE! et celui qui prouve le contraire est un pervers. Que cette communauté se l’enfonce bien dans le crâne. Je terminerai par vous dire que si j’ai un message à faire passer aux conférenciers, phylosophes comme vous et aux imams: c’est de réformer la classe musulmanne et de les attirer vers le centre càd: l’Amour et un vrai Travail de Coeur car il bien là le socle de l’islam (a lire: la sira du prophète: parfaite exemple d’amour, de paix, de dignité, de tolérance et de respect) et Dieu est plus savant.
    Pour tout l’estime que je vous porte et mes respects, je vous souhaite grand succès dans votre combat et une très bonne fin de ramadan.

  18. Cher Tariq Ramadan,

    Quel courage! Où trouvez-vous cette énergie..? Ah si on vous écoutait mieux dans certaines hautes sphères… et j’espère que vous avez été consulté dans le projet évoqué par l’article ci-dessous :

    http://www.lematin.ch/suisse/Le-cursus-pour-former-des-imams-en-Suisse-patine/story/14323435
    L’idée de ce projet est bonne de parler d’un cursus théologique et non de proposer une sorte de « formatage » d’Imams par l’Université.
    Mes voeux de courage et de santé à vous, votre famille et tous ceux qui vous lisent.

    Laurence

  19. SALAM

    Concernant la Turquie et l’AKP vous restez bien timide à dénoncer les agissements récents du 1er ministre Erdogan pour faire taire les manifestations à son encontre et à son parti.
    Soyez un peu courageux et reconnaissez les dérapages d’Erdogan car vous avez maintes et maintes fois décrit ce personnage et sa politique comme étant un modèle de démocratie.
    Au fait : c’est velléité et non veilleité ! C’est aberrant de constater que vous ne contrôlez pas vos textes publiés sur votre site…

  20. « Ne cherchez point la loi dans les écritures, car la loi est vie, tandis que les écritures sont mortes. Je vous le dis en vérité, Moïse ne reçut pas les commandements de Dieu par écrit, mais par le verbe divin. La loi est la parole vivante du Dieu vivant, dite par les prophètes vivants pour des hommes vivants. La loi est inscrite dans toute créature vivante. Vous la trouverez dans l’herbe, dans les arbres, dans les rivières, dans les montagnes, dans les oiseaux du ciel, dans les poissons de la mer; mais vous la trouverez surtout en vous-mêmes. Je vous le dis, en vérité toute créature vivante est plus proche de Dieu qu’aucune écriture qui est sans vie. Ainsi Dieu créa la vie et les êtres vivants afin qu’ils puissent enseigner aux hommes, par le verbe éternel contenu en eux, les lois du Dieu véritable. Dieu n’a pas écrit les lois dans des livres, mais bien dans votre coeur et dans votre esprit. Elles sont écrites dans votre souffle, dans votre sang, dans vos os, dans votre chair, dans votre ventre, dans vos yeux, dans vos oreilles et dans la plus petite partie de votre corps. Elles sont présentes dans l’air, dans l’eau, dans la terre, dans les plantes, les rayons du soleil, dans les profondeurs et les hauteurs. Elles vous parlent toutes et vous pouvez en comprendre le language, mais aussi la volonté du Dieu vivant. Mais vous fermez vos yeux afin de ne point voir, et vous vous bouchez les oreilles afin de ne point entendre. Je vous dit en vérité: les écritures sont l’ oeuvre des hommes, mais la vie et tous ses hôtes sont l’oeuvre de Dieu. Pourquoi n’écouteriez-vous pas les paroles de Dieu qui sont écrites dans Ses oeuvres? Pourquoi étudier des écritures mortes qui sont l’oeuvre de l’homme? »

    (Évangile de la paix)

  21. Salam Aleikoum,

    Si je comprend bien, il faudrait se rebeller pour faire tomber le Cheikh de Al-Azhar, le Mufti, etc pour mettre a la place des savants auto-proclames choisis pour leur prestance. Heureusement alors que le gouvernement des freres musulmans est tombe sinon je pense que ce serait devenu une catastrophe.

  22. Salam aleykum,

    Selon moi, nous ne sommes pas dans un contexte « décolonisé » mais post-colonial, c’est-à-dire que la colonisation continue, sous une autre forme. Alors que devons-nous espérer des islamistes ? Qu’ils décident tout un coup d’affirmer par exemple leur socialisme, en s’attirant ainsi les foudres de l’impérialisme capitaliste ? C’est une stratégie complétement suicidaire !

    Pour moi, la priorité aujourd’hui, lorsqu’on fait de la politique (je dis bien : lorsqu’on fait de la politique), c’est bel et bien d’investir le pouvoir et d’assurer la souveraineté de son pays, exactement comme à l’époque coloniale. Nous en sommes hélas encore là. Donc, nous devons encore penser en termes d’Etats-nations car les rapports mondiaux entre puissances plus ou moins prédatrices sont pensés en termes d’Etats-nations. forts et souverains.

    L’utilisation des ressources infinies de l’islam comme voie d’émancipation du peuple n’est pas encore à l’ordre du jour, ou du moins, pas à l’ordre du jour lorsqu’il s’agit de l’exercice du pouvoir politique. C’est ce qui m’amène à penser que votre critique à l’encontre des Frères Musulmans en Egypte est sévère : le pouvoir, ils ne l’ont pratiquement pas eu.

    A part ça, je suis tout à fait d’accord avec le fait que la vraie solution aujourd’hui est l’islam intérieur, et pas l’islam politique. Car la réforme n’a vraiment de chances de succès que si elle est réforme des consciences. Mais c’est faire un faux-procès à l’islam politique que de lui demander de s’occuper plutôt de la réforme intérieure alors que le combat doit se mener sur les deux fronts : la réforme des consciences ET la réforme politique.

    La différence, c’est que la réforme des consciences amènera automatiquement la réforme politique alors qu’il n’est pas de même pour la réforme politique. Soit, mais ça ne veut pas dire qu’il faut abandonner l’utilisation de l’instrument politique pour se concentrer sur la réforme des consciences, il est permis de concilier les deux approches, et non-seulement c’est permis, mais je dirais même que c’est nécessaire. Peut-on dès lors reprocher aux forces islamistes de choisir la politique avant toutes choses ?

  23. Monsieur Tariq Ramadan,

    Vous avez une bonne analyse de la situation des pays traversés par « L’islam politique et différents courants dites islamistes ». Effectivement ces sociétés qui ont raté la locomotive du développement humain ont certes plusieurs raisons dont vous expliquez leurs rapport surtout à l’Etat. Vous envoyez aux décideurs intellectuels, ulémas et divers hommes et femmes de savoirs pour revoir la notion de « sens », « liberté, « éthique »,  » pratique religieuse » etc.. pour qu’ils prennent les choses en main dans ce monde pour changer  » l’ordre des choses ». Oui.
    Auriez vous aussi l’amabilité de nous donner quelques exemples concrets quant à ces changements désirés? Que faut il changer? Est ce d’abord un « état d’esprit » à la compréhension de la pensée et de la religion dans sa pratique de tous les jours? Est ce la façon de vivre et faire vivre avec cette merveilleuse intériorité que procure le soufisme sans être un « dévot » comme vécue tel un ermite loin de la ville et ne pensant qu’à soi même? Comment un groupe de citoyens de la ville aidé par des synthèses d’un intellectuel francophone tel que vous peut agir localement sur le devenir de son espace immédiat?
    D’autre part vous semblez pressé et à juste titre car le monde entier et plus intiment le monde musulman est en agonie suite aux événements actuels ( Egypte, Mali, Syrie, Irak etc..).
    Y a t-il des structures économiques viables alternatifs existantes contre le dynamisme du capitalisme que vous ne suggérez pas ; si pas encore mature comment renier le système dans lequel on se trouve mais en abandonnant le flanc  » ultra, néo ».
    Il est évident que la pédagogie doit être continue et j’espère vous lire encore..

    Yuksel,
    Bruxelles

  24. L’Islam n’a pas besoin de gouvernement « politique » pour être pratiquer (la liberté de culte suffit).

    Beaucoup parlent de « charia » mais ce n’est ni plus ni moins qu’un tribunal pénal pour juger crimes et délits.

    Nous ne sommes plus au temps du prophète Mohamed : on sait que la punition est proportionnelle à a faute.

    On sait aussi à quoi ressemble un tribunal !..

  25. Je pense que notre problème est que nous analysons la situation de l’islam avec les mauvais outils.
    ce que nous traversons maintenant ne peut être compris qu’à travers une lecture « ESCHATOLOGIQUE » des évènements nous sommes aujourd’hui dans la situation décrite par uces hadites qui dit en substance ceci « « Viendra un temps où les musulmans seront nombreux tels l’écume de la mer, mais leurs ennemis les mangeront comme autour d’un plat (…) du fait qu’ils auront l’amour des richesses de ce bas monde dans leur cœur et la peur de mourir ». La recherche de la science auprès des petits ; La disparition des pieux; les tueries et massacres, le coran sera lue mécaniquement.
    Plus que jamais nous devons revenir aux sources (coran et hadits) tout ceux qui veulent réformer, moderniser l’islam ne peuvent l’entrainer que dans la décadence confirmant ainsi ces prophéties.
    Je connais pas les attentions profondes de M. Ramadan. La notion de sharia par objectif me semble dangereuse surtout lorsque ces objectifs sont définis par des hommes. La raison est l’outil le plus fragile chez l’homme (l’histoire nous montre comment on peut tromper la raison humaine jusqu’à les déchoire au niveau où ils se sont détachés de leur CREATEUR).
    Il faut se méfier de tout ce qui vient de l’occident (leur paradis est l’enfer et leur enfer est le paradis), ils plonge chaque jours un peu plus dans la décadence.
    La démocratie est incompatible avec l’islam : la démocratie est le gouvernement par l’opinion majoritaire. Or toute opinion est manipulable (il y ‘ a une fabrique de l’opinon). Cette manipulation
    est source d’injustices donc ce qui est incompatible avec les principes coraniques (CQFD).
    D’ailleurs quand les Athéniens ont mis en place la « démocratie », celle-ci a été confronté à l’apparition du sophisme (l’art de manipuler les gens par le verbe) ce qui a conduit à la dénaturer.

    Tout ça pour dire que les musulmans doivent se préparer pour le califat nous devons nous reconcentrer sur nos pratiques religieuses, le coran, les hadits. et bien entendu traviller le TAWHID. Il est effrayant de constater le nombre important de ces représentants de l’islam qui prétent allégence aux ennemies de l’islam.

  26. Indépendamment de l’opposition qui n’était pas constructive soit en Tunisie qu’en egypte , il est de l’objectivité de mentionner que les islamistes ont commis de fautes graves affectant profondément la crédibilité de ces partis et boudant d’avantage leurs adversaires, En Tunisie, par exemple, plusieurs des partisans d’ennahdha et de ceux qui ont élu ce parti lors de la dernière élection ont été déçu par le laxisme envers les salafismes impliqués dans le brules des mausolées, l’assassinat de Chokri belaid et Mohammed lebrahmi, de surcroit ; ce gouvernement a procédé à des recrutements démesurés dans la fonction publique influant négativement la situation budgétaire de notre pays.

  27. salam aleikum,
    merci pour cette intéressante reflexion. Est-ce que vous pouvez conseiller des auteurs qui puissent nous conduire vers une « pensée islamique de la libération » comme vous la décrivez?

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