France Info – Un Monde d’idées [Interview intégrale – 08/09/2015]

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2 Commentaires

  1. Est-ce que le sentiment d’être des victimes est le grand mal de nos sociétés? Ce ne serait pas plutôt la dé-responsabilisation des gens, par les politiques, et le fait que chacun se décharge de ses responsabilités, et jette la faute sur les autres? C’est bien pire qu’un sentiment d’indifférence où chacun se dit que cela ne le regarde pas, ne le touche pas, et à fortiori, que ce n’est pas à lui de résoudre les problèmes « des autres ». C’est le sentiment qui s’installe (et qu’on renforce) que quoiqu’il arrive, nous ne sommes pas responsables pour au moins un milliard de raisons : ce seraient toujours les autres (les autres pays, ou les multinationales, ou les politiques qui décident, ou les extrémistes) qui ont mal agi, et ce serait à eux de réparer ce qui a été cassé, ou à eux de payer; même si on le voulait, on ne pourrait pas faire grand chose, car on est impuissant dans un contexte de mondialisation; et la « complexification » des sociétés de brouiller les cartes.
    On devrait dépasser ce discours sur la posture victimaire. Quand on s’y engage, on perd son énergie à (vouloir) défendre ce parti-ci ou ce parti-là, à écouter les arguments des uns et des autres (qui est en faute, qui a commencé, qui a fait le plus de mal à l’autre?), et on ne parle plus des vraies solutions, mais seulement de solutions qui calment les esprits. Mais quand on est victime (qu’on croit l’être, ou qu’on voudrait le faire croire), rien ne sera jamais assez pour effacer les préjudices infligés. Nous sommes tous responsables. Oui. Et le plus grand mal du siècle est que la majorité ne le sait pas, ou ne veut pas le savoir.

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