Le Créateur et la gérance

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Le dogme de l’islam, c’est l’existence de Dieu, Unique et Créateur. Le principe qui en découle est que l’univers entier appartient à Dieu qui en est, par essence, le propriétaire. On trouve souvent répétée dans le Coran la formule :

« Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre appartient à Dieu […] » Coran 2/284

C’est bien cette idée qui est traduite dans ces versets qui associent la propriété divine des cieux et de la terre, la dimension sacrée des êtres et des éléments de la création et, enfin, le rappel de la destinée des hommes :

« Ne vois-tu pas que ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre et les oiseaux qui étendent leurs ailes célèbrent les louanges de Dieu ? Dieu connaît la prière et la louange de chacun d’entre eux. Dieu sait parfaitement ce qu’ils font.

La royauté des cieux et de la terre appartient à Dieu : le retour final sera vers Dieu.

Ne vois-tu pas que Dieu pousse les nuages, puis qu’Il les amoncelle pour en faire une masse ? Tu vois alors l’onde sortir de leur profondeur. Dieu fait descendre du ciel de la grêle (provenant) des nuages (comparables) à des montagnes. Il en frappe qui Il veut ; Il en préserve qui Il veut ; l’éclat de la foudre arrache presque la vue.

Dieu fait alterner la nuit et le jour. Il y a en cela un enseignement pour ceux qui sont doués de vue. » Coran 24/41-44

Ainsi, une fois rappelée cette dimension, le croyant perçoit que l’ensemble de la création est sacrée et qu’il doit user des éléments avec respect et reconnaissance. Il n’est, comme le dit le Coran, qu’un gérant qui devra rendre compte de ses actes :

« C’est Lui qui a fait de vous ses gérants (lieutenants : khalâ’if) sur la terre. Il a élevé certains d’entre vous au-dessus des autres pour vous éprouver en ce qu’Il vous a donné […] » Coran 6/165

Ainsi l’homme vit dans un univers dont tous les éléments sont des signes dès lors qu’il se souvient de Dieu. Les éléments sont sacrés dès lors qu’est convoquée la mémoire de la foi ; ils deviennent profanes par l’oubli et la négligence. C’est dire combien est grande la responsabilité de l’homme qui, en sus du dépôt de la foi, doit et devra rendre compte de sa gestion du monde. Tel est le sens de la parabole coranique :

« Oui, nous avions proposé le dépôt de la foi aux cieux, à la terre et aux montagnes. Ceux-ci ont refusé de s’en charger, ils en ont été effrayés. Seul, l’homme s’en est chargé, mais il est injuste et plein d’ignorance. » Coran 33/72

L’homme est libre, certes, mais d’une liberté qui a ses exigences, au plein sens du mot.[1]

[1]. Le désir traduit par le philosophe Michel Serres de voir la Nature – le monde – être considérée comme le sujet d’un contrat naturel à élaborer, trouve un grand écho dans la conception musulmane du rapport de l’homme à l’univers et à ses éléments. Cf. infra Le contrat naturel, 1988.

3 Commentaires

  1. (A ces instants), comment ou combien « l’effroi » des éléments a-t-il (su/du/pu) nommé ou pourvu ou porté ou transmis ou désigné ou rendu ou élevé ou conduit ou concerné ou réuni ou apprécié ou ou justifié ou conclu l’injustice et l’ignorance humaine…le dogmatisme exponentiel et récurrent est-il indispensable aux tolérances interdépendantes et évolutives et/ou est-il responsable des différences altérantes et expansives, des consciences…et « le » ou « les » « pourquoi » n’en diminue(nt) ou n’en dédui(sen)t rien de mieux à toutes natures…

    Au delà des auxiliaires d’usages, forcément universels et « indénigrables » dans leur emploi, mais comme des verbes sans étage, pris au hasard dans leurs langages et très significatifs pour chaque sens et pour chaque raison qu’ils évoquent entre autres ou éveillent entre êtres…, voir, regarder, entendre, écouter, dire, parler, sont-ils toujours une « propriété » insurmontable ou indescriptible de part ou depuis des états et des sociétés, car bien d’autres, de même augure, de même complément, de toute relativité, ne les mésestiment autant ou autrement pour chaque sens et pour chaque raison qu’ils définissent à tout)e autre ou qu’ils qualifient à tout)e être…

    En nageant, en volant, en marchant, en rampant, et donc au gré d’une lune d’une lumière et d’une atmosphère, de la terre, des airs et de la mer, beaucoup d’histoires ou d’évidences n’acheminent l’impartialité de ses/leurs propres et simples circonstances…

    …merci…

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