On le sait pour l’avoir vécu soi-même, chacun à sa façon ; on en prend la mesure dans les situations de marginalisation ou de violence, et même s’il paraît quelque peu « vieux jeu » d’en parler, de s’y référer ou d’en faire un idéal… la famille reste pourtant la référence constitutive de chacun. L’époque moderne se caractérise par la volonté d’indépendance, de liberté, d’individualisme : il faut se faire seul, voler de ses propres ailes le plus vite possible et l’espace familial prend des allures de prison. Pourtant, à écouter chaque mère, chaque père, on demeure persuadé que ce que l’on veut de mieux pour ses enfants est bien un environnement familial équilibré, ouvert, serein. La vie quotidienne rend les choses de plus en plus difficiles certes, les couples se brisent, les déchirements se multiplient, les déséquilibres augmentent : nul ne se réjouit de cet état de fait et c’est bien l’amertume et l’inquiétude qui accompagnent la lecture des statistiques des divorces et des familles mono-parentales. Sera-ce le tribut à payer à l’époque, à la modernité ? Serait-on en face d’un processus irréversible contre lequel il est vain de vouloir lutter ? Des réponses urgentes doivent être apportées à ces questions. Urgentes, vraiment.
Les références islamiques s’opposent de la façon la plus claire au processus dont nous venons de parler. Si la modernité est à ce prix, on comprendra que tant le Coran que la Sunna affichent une fin de non recevoir à l’actualisation de cette modernisation. Et si le monde entier était pris dans le tournoiement de cette mode ayant honte de se référer à la famille, alors le musulman, où qu’il soit, devrait rappeler son importance, son sens et sa finalité. La famille fait l’être humain ; demander à l’homme d’être sans famille, c’est demander à l’orphelin de donner naissance à ses parents. Combien peuvent le faire ? Combien d’orphelins saignent de leur manque ? – A-t-on seulement le droit d’offrir ce mensonge à nos enfants, et de rester passif ? La référence musulmane exige l’attitude exactement opposée.
L’Islam, quant à ses préoccupations, ne déroge pas au sens de cette priorité. C’est une obligation pour toute société musulmane de tout mettre en œuvre pour préserver les structures qui permettent le respect de la vie de famille : celles du travail, de l’éducation, de l’impôt et des allocations jusqu’à la cohérence de la politique d’urbanisation dont on sait aujourd’hui quelle influence déterminante elle peut avoir sur la vie privée des citadins.
L’orientation générale au sein de la famille est celle de la complémentarité qui doit se vivre à partir d’un principe d’égalité. Le Prophète (PBSL) avait précisé : « Certes, les femmes sont les sœurs des hommes » et tous deux ont les mêmes devoirs et les mêmes droits devant Dieu et seront rétribués de la même façon :
« Dieu leur répondit : “Je ne laisse pas perdre l’action de celui qui, parmi vous, homme ou femme, agit bien. Vous participez les uns des autres […]” » Coran 3/195
Dans cette égalité, chacun aura a rendre compte de sa conscience et de sa vie. Mais c’est ensemble qu’il faudra construire le premier noyau social, la premier foyer de sociabilité, la première structure normative. En cela, le mariage, la famille sont d’essence affective : c’est l’amour, la tendresse, la paix qui donnent sens aux choses : « Parmi Ses signes : Il a créé pour vous, tirées de vous, des épouses afin que vous trouviez la paix auprès d’elles, et Il a établi l’amour et la bonté entre vous. Il y a là vraiment des signes pour un peuple qui réfléchit. » Coran 30/21
Entre l’homme et la femme, ce devrait être une relation de concertation, de discussion, de participation mutuelle. Le Coran va jusqu’à indiquer que le père et la mère doivent se concerter pour ce qui est de continuer ou non à allaiter leur enfant : « La mère n’a pas à subir de dommage, à cause de son enfant, ni le père, à cause de son enfant. Les mêmes obligations incombent à l’héritier. Si, d’un commun accord, les parents veulent sevrer leur enfant, aucune faute ne leur sera reprochée […] » Coran 2/233
Si la concertation est exigée vis-à-vis d’une situation précise et de relative importance, il apparaît que celle-ci est attendue de la façon la plus concrète dans les affaires qui concernent le couple. Et si l’homme est le répondant de la famille, en ce qu’il lui est demandé de répondre à ses besoins matériels, cela n’a rien à voir avec la conception du « chef de famille » qui décide loin des siens, pour les siens… et parfois contre eux. Nous dirons plus bas quelques mots sur ces habitudes culturelles d’un certain nombre de pays à majorité musulmane qui font attribuer à l’islam des attitudes qu’en fait il réprouve.
Le respect des enfants à l’endroit des parents se pré-sente, à la lecture des références musulmanes et des ulémas (savants), comme étant l’un des fondements de la religion. Au point que la reconnaissance de la filiation a été comprise comme la condition seconde de la véracité de la foi après l’adoration du Créateur :
« Ton Seigneur a décrété que vous n’adoriez que Lui. Il a prescrit la bonté à l’égard de vos père et mère. » puis le verset recommande : « Si l’un d’entre eux ou bien tous les deux ont atteint la vieillesse près de toi, ne leur dis pas : “fi !”, ne les repousse pas, adresse-leur des paroles respectueuses. Incline vers eux, avec bonté, l’aile de la tendresse et dis : “Mon Seigneur, sois miséricordieux envers eux, comme ils l’ont été envers moi, lorsqu’ils m’ont élevé quand j’étais enfant.” » Coran 17/23-24
Le Prophète (PBSL) n’eut de cesse de rappeler à ses compagnons l’importance de la famille, des parents et de la reconnaissance qui leur est due. Le présent hadîth est bien connu des musulmans : « D’après Abû Hurayra, un homme vint trouver le Prophète (PBSL) et lui demanda : “Ô messager de Dieu, qui mérite le plus – parmi les gens – que je sois pour lui un bon compagnon ?” – Il répondit : “Ta mère.” L’homme reprit : “Puis qui ensuite ?” – Le Prophète répondit : “Ta mère.” Il reprit : “Qui ensuite ?” – Le Prophète répondit : “Ta mère.” Il reprit encore : “Puis qui ensuite ?” – Le Prophète répondit : “Ton père.” ». La recommandation ici est explicite et il s’y ajoute la dimension importante du respect dû à la mère dont le rôle est trois fois déterminant. L’espace de ce « foyer » est à créer et la société doit offrir à chacun les moyens de cette finalité.
On trouve, par ailleurs, dans la législation islamique d’autres principes généraux qui ont trait à la famille : c’est par exemple le cas pour ce qui a trait au mariage ou à l’héritage . Ici encore, ils sont à comprendre en rapport avec l’ensemble de l’ordre social qui doit permettre leur respect dans la justice. Si l’une des règles qui concernent la vie privée provoque une injustice à cause de l’ordre social général (pauvreté, bidonville, etc.), les pouvoirs publics doivent prévoir les aménagements qui conviennent : ce pourra être soit la suspension temporaire de la règle, soit une compensation – financière ou autre –jusqu’à ce qu’une réforme sociale ait rétabli les choses.
Assalamu aleykum wa rahmatulah wa barakatahu chers freres et soeurs
Qu’ALLAH vous recompense et benisse vos efforts sur Son chemin.
Merci infiniment de nous rappeler l’essentiel dans la vie de toute personne.
Ma assalam
Bonjour,
Je pense que la place de la mère est primordiale dans la vie de chaque personne c’est pourquoi l’islam place le paradis sous ses pieds. Je crois qu’on devrait de là construire nos sociétés en fonction de ce postulat. A savoir permettre aux mères par une politique engagée pour la famille de s’occuper de ses enfants à la naissance et pour deux ans. L’enfant à la naissance est encore très attaché à sa mère. Il n’est pas naturel de les séparer à trois mois tel que cela se passe actuellement dans la plupart des familles. Il se passe des choses au niveau physiologique chez la mère et l’enfant pendant les deux premières années qui montrent combien il est évident que le détachement doit être progressif. La place du père est tout aussi importante. Il suffit d’observer pour comprendre que la nature est super bien faite et qu’il nous suffit de la respecter pour NOUS respecter. Mais j’ai l’impression que tout est calculé savamment pour au contraire détruire l’homme en le confisquant à sa famille dès la naissance, en séparant sa mère de son père par une banalisation du divorce. Et bientôt il aura peut-être deux pères ou deux mères. Plus de repères pour nos enfants, plus de mamans pour nos bébés. A l’école maternelle, on ne fête plus la fête des mères mais la fête des parents par précaution pour les parents homo. Enfin bref, tout cela est compliqué je ne veux pas fustiger les homos, mais juste que les comportements des gens n’interfèrent pas dans l’organisation de la société.
En tout cas, MERCI pour ce bel article
Bonjour Seb,
Je suis d’accord avec vous. Mais je peux vous assurer qu’il ne s’agit pas que de l’islam car ces principes sont partagés par la chrétienté par exemple. Les plus grands psychanalystes pour enfants le disent et le redisent depuis longtemps!!! Beaucoup d’athées souffrent des conséquences de ces problèmes. Mais le système gouvernemental n’en prennent pas compte pour une seule et bonne raison: l’argent, le rendement et le capitalisme. Je ne comprends pas pourquoi devoir tout réduire à la religion et encore, que dis-je, qu’à l’Islam apparemment. L’Islam n’est pas la seule religion avoir des valeurs bien au contraire. Le nier ou pire, le contredire, serait hypocrite.
c’est bien écrit, Dr Ramadam, votre message (par Allah) est clair et concis … choukrane
Assalam hallay koum professeur, c’est avec chagrin que je vous ecris ce message. Je viens de perdre mon fils de 18 ans(allah yrahmou) qui a eu une tumeur au cerveau apres trois mois d hospitalisation.
La famille a toujours été importante, apres mettre marier en 1995, je n ai eu qu un seule objectif fondée ma famille et faire parti de la famille de mon mari. Des le depart ils ont été ostil a ma personne et tres intrusive sans limite, j ai tout essayer: dialogue, gentillesse, aide… Mais rien n y fait.
Lors de l hospitalisation de mon fils, il n a pas voulu que la famille de son perelui rend visite, chose qu ils n ont pas voulu entendre. Apres sa on a eu la visite du frere de mon epoux, qui nous a menasser une premiere fois et la deuxieme fois il est revenu avec belle maman et la je les ai mi a la porte et sur le coup de la colere j ai di que je rompais les liens du sang. Pendant les trois mois d hospitalisation de notre fils, on a eu aucun soutien de leurs part ni moral ni physique, ils ont continuer leur vie( mariage, sboh, vacances) et l ont pas dient au reste de la famille au maroc. Meme pour l enterrement de notre fils ils nous ont pourri. L epreuve et le chagrin de perdre son enfant est la chose la plus difficile Hamdoullah Allah est grand et mesicordieux, dans notre parcours la famille est l epreuve la plus difficile aujourd hui. Je suis la dame qui vous a serrer la main a l entrée de l aéroport de casablanca.
Merci beaucoup pour tout ce que vous faites!
Allah vous protege vous et votre famille