On Libya and Syria

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Qaddafi’s regime is collapsing. No one knows exactly when and in what state—alive or dead—he will be found. But the game is over. Libya is now turning a dark page of its recent history. The Libyan regime was brutal and merciless toward its opponents. Torture, and summary execution reflected Qaddafi’s eccentricity, madness and intelligence. The Libyan people thirsted for freedom; they followed in the footsteps of the Tunisians and the Egyptians. We must pay tribute to their courage, commitment and determination. No one would have thought Qaddafi would leave before his death, for his behavior was so unpredictable that he would have repressed and killed without a thought for the consequences. The end of his rule was better than expected.

Yet, some critical questions must be asked. Contrary to Tunisia and Egypt with their non-violent mobilizations, in Libya the mass movement turned into an all-out civil war with heavy weapons being used by both sides. NATO, which first justified its involvement by claiming to protect civilians, helped the resistance win battles on the ground. We know that American and European intelligence agents militarily advised the opponents on the best strategy to overthrow Qaddafi and his sons. This happened after France, followed by thirty countries, officially recognized the Transitional National Council as the legitimate representative of the new Libyan State. This Council, headed by former members of the regime, falsely announced three times that it had arrested Qaddafi’s sons. The question arises: how could such a curious Council be so quickly accepted and trusted while all the signs show it to be a very curious collection of people and visions?

Dark days might well be behind but who can predict sunny days ahead? Libya is a rich and strategic country. Foreign intervention is no accident. Who is going to control its wealth, how is it going to be used and/or divided among the Western transnational oil companies (instead of the Chinese government, which had contracts with Libya and was opposed to the war)? Can we hope for a true and transparent democratic process? Nothing is less predictable and assured, for it remains difficult to assess the level of autonomy of the opposition forces. Libya was controlled by an unpredictable dictator and might remain under control through a non-transparent pseudo-democracy. Our happiness at the fall of the dictator must not overcome our caution about what is being prepared for Libya. Our moral duty is to be on the side of those claiming freedom under a democratic regime exercising full control over the country’s wealth. In Libya, the game is far from over.

And it is not over in Syria either. More than 2500 people have so far been killed by the Bashar al-Assad regime, which is showing its true face. Among the victims are teenagers, women and even Palestinians refugees. By preventing international media from covering events and by stifling speech, the regime thought it would be able to repress in silence. With no Western allies, no NATO, no “international community,” and no weapons, the Syrians continue to say “No! We will not give up,” and day after day demonstrate and protest. Day after day they have been killed, their hands empty of weapons, innocent chest proudly thrust forward. We should not be naïve about the opposition movement: it remains a strange mixture of political forces and interests (like those who gathered in Turkey to organize and coordinate the resistance). Nevertheless, it is our moral duty, as well, to tell our Western governments to stop paying lip service to democracy, not to wait six months before asking for Bashar al-Assad to leave. Six months of talking, with nothing to show for it. It would have been possible to isolate the country in an effective way without a military option. The Western powers did nothing and dismayingly, Venezuelan president Hugo Chavez called Bashar “a humanist, a brother.”

We must pay tribute to the courage of our Syrian sisters and brothers in humanity. Their non-violent movement will prevail, but many more will die along the way. The non-violent Syrian movement is asking us, during this month of Ramadan, to pray for the missing and the dead on August 28. Let us pray and join with others of conscience, with faith or no faith, in remembering the fate of innocent people struggling for their freedom and dignity. Let us dignify ourselves as living human beings by supporting the dignity of their dead.

3 Commentaires

  1. Assalamou alaykoum wa rahmatou Allahi wa barakatouhou,

    Le Ramadan touche déjà à sa fin, mois de prières et de recueillement intenses. Les nouvelles et images qui nous parviennent de l’évolution des situations en Libye et en Syrie continuent d’être consternantes… En Libye, un “nouvel ordre” est encore loin d’être établi…
    Aussi, je ne voudrai pas tarder à partager aux lecteurs non anglophones ma proposition de traduction de cet article de notre frère Tariq. J’espère, incha Allah, ne rien avoir omis et surtout ne pas avoir fait de faux-sens ou de contre-sens!

    De la Libye et de la Syrie

    Le régime de Kadhafi est en train de s’effondrer. Personne ne sait exactement quand ni dans quel état – vivant ou mort – il sera trouvé. Mais la partie est finie. La Libye est à présent en train de tourner une sombre page de son histoire récente. Le régime libyen était brutal et impitoyable envers ses opposants. Torture et exécutions sommaires ont reflété l’excentricité, la folie, ainsi que l’intelligence de Kadhafi. Le peuple libyen était assoiffé de liberté; il a suivi les traces des Tunisiens et des Egyptiens. Nous devons rendre hommage à son courage, à son engagement, ainsi qu’à sa détermination. Personne n’aurait imaginé que Kadhafi partirait avant sa mort, car son comportement était si imprévisible qu’il aurait réprimé et tué sans une once de considération pour les conséquences. La fin de son règne fut meilleure que prévu.

    Pourtant, il faut se poser certaines questions essentielles. Contrairement à la Tunisie et à l’Egypte et leurs mobilisations non violentes, en Libye le mouvement de masse s’est transformé en guerre civile totale avec des armes lourdes utilisées par les deux côtés. L’OTAN, qui a d’abord justifié son engagement en prétendant protéger les civils, a aidé la résistance à gagner des combats sur le terrain. Nous savons que les agents de renseignements américains et européens ont conseillé les opposants sur le plan militaire quant à la meilleure stratégie à adopter pour renverser Kadhafi et ses fils. Cela s’est passé après que la France, suivie par trente pays, a officiellement reconnu le Conseil National de Transition en tant que représentant légitime du nouvel état libyen. Ce Conseil, présidé par d’anciens membres du régime, a à trois reprises annoncé de manière erronée qu’il avait arrêté les fils de Kadhafi. Dès lors, la question est la suivante: Comment a-t-on pu accepter et faire confiance aussi rapidement à un Conseil si curieux alors que tous les signes montrent qu’il s’agit d’un groupe de personnes et de visions très curieuses?

    Il se peut effectivement que de sombres nuits soient derrière nous, mais qui peut prévoir des jours ensoleillés à venir? La Libye est un pays riche et stratégique. L’intervention étrangère n’est pas un hasard. Qui contrôlera sa richesse, comment sera-t-elle utilisée et/ou répartie parmi les compagnies pétrolières occidentales transnationales (au lieu qu’elle ne le soit par le gouvernement chinois, qui avait des contacts avec la Libye et s’est opposé à la guerre)? Pouvons-nous espérer un processus démocratique véritable et transparent? Rien n’est moins prévisible et rien n’est garanti, car il demeure difficile d’évaluer le niveau d’autonomie des forces d’opposition. La Libye a été contrôlée par un dictateur imprévisible et pourrait demeurer sous contrôle, exercé au moyen d’une pseudo démocratie non transparente. Notre bonheur de voir tomber le dictateur ne doit pas venir à bout de notre prudence quant à ce qui se prépare pour la Libye. Notre devoir moral est d’être aux côtés de ceux qui revendiquent la liberté sous un régime démocratique qui exerce un contrôle total sur les richesses du pays. En Libye, la partie est loin d’être finie.

    Et en Syrie, elle n’est pas finie non plus. Plus de 2500 personnes ont à ce jour déjà été tuées par le régime de Bachar al-Assad, qui est en train de montrer son vrai visage. Parmi les victimes figurent des adolescents, des femmes et même des réfugiés palestiniens. En empêchant les médias internationaux de couvrir les événements et en étouffant la parole, le régime pensait qu’il serait capable de réprimer en silence. Sans alliés occidentaux, sans l’OTAN, sans “communauté internationale” et sans armes, les Syriens continuent de dire “Non! Nous n’abandonnerons pas!”, et jour après jour ils manifestent et protestent. Jour après jour, ils ont été tués, les mains dépourvues d’armes, la poitrine innocente se frayant fièrement un passage en avant. Nous ne devrions pas être naïfs concernant le mouvement d’opposition: il demeure un mélange étrange de forces et d’intérêts politiques (comme ceux qui se sont réunis en Turquie afin d’organiser et de coordonner la résistance). Néanmoins, il est de notre devoir moral, également, de dire à nos gouvernements occidentaux d’arrêter de faire du lèche-bottes à la démocratie, de ne pas attendre six mois avant de demander à Bachar al-Assad de partir. Six mois de bavardages, n’ayant abouti à aucun résultat. Il aurait été possible d’isoler le pays de manière efficace sans option militaire. Les pouvoirs occidentaux n’ont rien fait et le président vénézuélien Hugo Chavez a appelé Bachar “un humaniste, un frère”, ce qui est consternant.

    Nous devons rendre hommage au courage des Syriens, nos soeurs et frères en humanité. Leur mouvement non violent l’emportera, mais bien d’autres Syriens mourront en cours de route. Le mouvement de non violence syrien nous demande, en ce mois de Ramadan, de prier le 28 août pour les disparus et les morts. Prions et joignons-nous avec d’autres personnes dotées de conscience, croyantes ou non croyantes, au souvenir du sort de peuples innocents qui luttent pour leur liberté et leur dignité. Honorons-nous nous-mêmes en tant qu’êtres humains vivants en apportant notre soutien à la dignité de leurs morts.

    • Dear tariq, I do not think that what we all wish (a democratic Libya with Lybians fully controlling their own freedom and wealth)will be true in the future. After Nato’ s intervention, how can we believe in freedom for the Libyans? We shouldn’t trust the western countries with their so called democratic goals.
      There are more questions to ask than answers to give, unfortunately.
      If the majority of the Libyan people wanted to overthrow Kaddafi (this remains to be proved), then a foreign intervention is wrong. It adds to the confusion. If it becomes a new Iraq, then the remedy is worse than the disease.
      Will there be a better Libya after the war (when it ends…)? So many questions.

      Traduction en français:
      Cher Tariq, je ne pense pas que ce que nous souhaitons tous ( une Libye démocratique avec des libyens contrôlant complètement leur liberté et leurs richesses) sera vrai dans le future. Suite à l’intervention de l’OTAN, comment pouvons nous croire à la liberté pour les Libyens? Il ne faut pas croire les pays occidentaux avec leur soi-disant buts démocratique?
      Il y a plus de questions à poser que de réponse à donner, malheureusement.
      Si la majorité du peuple libyen voulait se débarraser de Kaddafi (cela reste à prouver), alors une intervention étrangère n’est pas une bonne chose. Cela ajoute à la confusion. Et si elle devient un nouvel Irak, alors le remède est pire que la maladie.
      Y aura-t-il une meilleure Libye après la guerre (quand elle sera terminée…)? Tant de questions.

  2. Dear Mr Tariq Ramadan,
    The west involved itself in Lybia through NATO for economic aims and other calculations, surely not for backing revolutionists against Kaddafi’s regime, impossible,and if lybia exported potato instead of petrol, the senary would be totaly diffirent.
    I thought a lot of the situation,Lybia’s petrol must be exported wether to western or eastern countries,the question is : along 40 years under one family’ rule, did petrol
    incomes influence positively the economy of the country and then life of the citizens? not at all.
    and let us suppose NATO did not intervene and bomb
    kddafi’s military sites, what would happen in benghazi? we were not there to really know…
    I hope the revolutionists form a democratic government, and control their petrol, sell in transparency with international price value…

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