[Jour 3] La spiritualité

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17 Commentaires

  1. Salamun wa rahmatullah, wa barakaatuh,
    La spiritualité active.
    C’est exactement ce qui nous manque dans le monde arabo-musulman ! Pas de connaitre (seulement) par coeur le coran, mais de le vivre. Pas de réciter des versets, ou des hadiths, sur des législations, sans saisir le sens ou le but profond dans leur application. Des législateurs et des fqih/imam, il y en a des centaines de milliers. Que nous ont-ils jamais enseigné à propos de la spiritualité active ?
    Il nous manque un bon millier de gens comme vous (Pr. Ramadan) pour l’expliquer, le redire, et éclairer toutes ces zones obscurcies par trop peu d’effort (ijtihad) ou simplement trop peu de réflexion sur le pourquoi/sens des choses.

  2. La notion de la spiritualité active,que vous avez très bien définie, m interpelle! Normalement si cette spiritualité est réellement profonde elle impliquerait forcément cet engagement dans toute action et l amour de l autre!

  3. Assalam Alaikoum
    vous avez raison, la spiritualité est le rayonnement de la foi… et comme Bennabi l’a dit ‘À partir du moment où la foi devient.. sans rayonnement.. sa mission historique est finie sur terre, où elle n’est plus apte à promouvoir une civilisation’

  4. aucun mot ne suffirait pour vous remercier pour cette chronique : un message court profond et explicite qui s adresse entre autre à une population qui a besoin de retrouver ses codes,son vocabulaire et la langue francaise dans la causerie religieuse

  5. Salam alikom merci Mr Tarik Raamdan, merci pour ce message de paix et qui e permet d y voir chaque jour plus clair dieu vous protege ainsi que tous les gens que vous aimez amine
    Salam samia

  6. C’est avec un grand plaisir que chaque jours, par la permission d’Allah ta’Ala d’apprendre beaucoup de choses dans vos chroniques. Continuez ainsi.

  7. Une personne chere pour moi s eloigne de l’islame en s’appuyant sur des points tels que : pourquoi la femme herite moi que l homme, pourquoi la femme n est pas l’egale de l’homme, pourquoi l’homme peut se marier avec 4femmes et pourquoi et pourquoi. Malheureusement je n’ai pas la meilleure pedagogie pour lui faire comprendre les choses et surtout qu’elle lit le coran en Francais et je trouve que la traduction souvent est loin de la vrai signification. Merci de me conseiller.

    • Salamun wa rahmatullah, wa barakatuh,
      Il n’y a pas grand chose qu’on puisse faire pour faire rentrer la lumière de Dieu dans les coeurs, c’est Dieu qui se charge de ça. Il n’y a généralement pas grand chose qu’on puisse faire quand quelqu’un part à la dérive, à part prier, demander au Seigneur de guider et éclairer les coeurs qui ont tendance à dévier.
      Par contre, il est tout à fait légitime de poser ces questions-là. Et il est du devoir des gens du fiqh, des religieux, des professeurs de la sharia… etc, d’y répondre.
      Qui ne s’est jamais posé ces questions n’est musulman que de nom, que par un héritage, une coutume, par la force des choses, par imitation, par ce que vous voudrez, mais pas par le coeur.
      Si vous le voulez bien, je posterai quelques éléments de réponse (inchallah) ici, dans un jour ou deux.
      Que Dieu vous/nous garde

    • Salaamun wa rahmatullah, wa barakaatuh

      Je reprends ici votre post, pour y répondre point par point:
      « Une personne chere pour moi s eloigne de l’islame en s’appuyant sur des points tels que … »
      – D’abord, qu’appelez-vous s’éloigner de l’islam ? Est-ce que le seul fait de poser ces questions-là constitue pour vous une preuve suffisante de l’éloignement de l’islam, par la personne qui les pose ? Comme dit plus haut, il est légitime de se poser ces questions… cela ne fait pas de vous un apostat (« murtadd »), un mécréant.
      – Remettre en question les pratiques en pays d’islam n’est pas anti-islamique. On a besoin de cela pour avancer, pour distinguer les pratiques qui ont pour origine l’ordre divin, et celles qui ont été dictées par les hommes. Et même, suspendre une pratique dictée par Dieu peut se révéler nécessaire, si on garde bien en tête le but de la pratique (exemple: les sanctions contre les voleurs). L’islam est une religion de souplesse (« yusr »).

      « pourquoi la femme herite moi que l homme, pourquoi la femme n est pas l’egale de l’homme, pourquoi l’homme peut se marier avec 4femmes et pourquoi et pourquoi. »
      – Quand l’islam est arrivé, la femme n’avait aucun droit, d’aucun ordre. C’était une « chose », une « propriété » à la disposition de l’homme (père, frère, fils, époux). Petit à petit l’islam a enseigné aux arabes et aux hommes en général, le respect de la femme : elle était la soeur, la mère, l’épouse, la fille, toutes dignes de partager la vie des hommes, vie sociale, culturelle, économique, religieuse… Vous vous rendez compte que c’était il y a 14 siècles, quand la femme a eu (sans lever le petit doigt, sans manifester, sans se battre) beaucoup de droits, écrits noir sur blanc dans un Livre ? Dieu voulut qu’on arrêtât d’enterrer les fillettes vivantes, et ce fut. Il accorda à la soeur/fille/épouse/mère d’hériter, au lieu d’être elles-mêmes héritées comme de vulgaires meubles. Elle avait eu le droit à la pension (si elle l’épouse, et/ou si elle allaite par exemple). Le mariage et le divorce ont été codifié et les droits de la femme protégés (elle a droit à sa dot, et garde sa dot, ou la moitié selon les cas). Epouser 4 femmes est entouré d’une règle très stricte : être juste et équitable envers ses épouses (condition très difficile à remplir!), et c’était dans un contexte de « surplus » de femmes musulmanes, affluent vers Médine, ou devenues veuves (maris tués en guerre).
      Il faut comprendre qu’on était parti de zéro (le zéro absolu en terme de droits de la femme), et en l’espace de 23 années, la femme s’était vue accéder à des droits, à toujours plus. Dieu a rendu à la femme (certains de) ses droits, pour une vie digne parmi les hommes : la femme était enfin redevenue cet être humain qu’on respectait, et avait cessé d’être cette chose qu’on utilise et qu’on jette.
      Aux débuts de l’islam un bouleversement brusque de la société aurait pu avoir raison de cette religion, dans le contexte de sociétés « patriarcales ». A l’instar de l’interdiction des boissons alcoolisées, qui s’était opérée de manière graduelle, les droits de la femme se sont affirmés de manière graduelle. L’islam est une religion de souplesse (rappelons-le encore), de psychologie, de patience.
      Il faudrait maintenant qu’on revienne dans le contexte actuel pour ré-évaluer le niveau des droits de la femme en islam. Et c’est ce que votre ami(e) voudrait faire. Alors, mon conseil : qu’il/elle le fasse, c’est une très bonne idée, si cette personne pense pointer du doigt des injustices (qui seraient inhérentes à l’islam), c’est qu’elle a le sens de la justice ! Elle devrait pour ce faire, bien séparer le temporel de l’intemporel : la pratique telle qu’édictée il y a 14 siècle (le temporel), et le but derrière la pratique (l’intemporel). Elle serait alors à même de déceler l’injustice des hommes, savamment mêlée aux préceptes mêmes de l’islam.

      « Malheureusement je n’ai pas la meilleure pedagogie pour lui faire comprendre les choses »
      – Le monde des oulémas n’est généralement pas le foyer de la pédagogie, pire, ce n’est malheureusement que très rarement le foyer de la sagesse.
      Ceci étant, tant qu’il y a beaucoup d’amalgames concernant ce que l’islam nous dit à propos de l’égalité des hommes, et ce que les hommes nous en disent, il n’est pas facile de faire comprendre quoi que ce soit de clair, et de juste.
      Par ailleurs, si on s’arrête sur ces « détails » de controverse -qui sont sujets de débat de société récurrents- pour montrer que c’est l’islam qui est à l’origine de ces injustices, et que c’est lui qui devrait être mis en cause (et non les hommes qui interprètent et réduisent le sens et les objectifs de l’islam à presque rien), alors il n’y a même pas lieu de discuter : si on veut discuter objectivement et de manière impartiale, il faut se débarrasser des a priori, et examiner les faits historiques (remettre les choses dans leur contexte), et comprendre ce que l’islam cherche à enseigner (ses buts). Sinon, tout ce que vous pourrez tenter, c’est de prier pour votre ami(e). Il n’est pas de votre ressort, ni du ressort de personne -pas mêmes des prophètes- de faire aimer Dieu aux hommes.

      « …et surtout qu’elle lit le coran en Francais et je trouve que la traduction souvent est loin de la vrai signification. »
      Le Saint Coran a été traduit plusieurs fois en plusieurs langues. L’arabe (langue d’origine) reste la meilleure représentation de ce Livre. En français, il existe d’assez bonnes traductions, comme celle de Jacques Bercque « Le Coran, essai de traduction », édition revue et corrigée de 1995, des éditions Albin Michel, et puis plus récemment il y a eu une 6ème édition du « Noble Coran, Nouvelle traduction française du sens de ses versets », par les éditions Tawhid, en 2014. A mon avis, ce sont les meilleures traductions françaises, jusqu’ici.
      Cependant, concernant les sujets soulevés par votre amie, leur traduction a été généralement fidèle au texte original.
      Et Dieu sait mieux.
      Que Dieu nous guide.

  8. Salam alikoum,

    Je pense que la spiritualité est l’essence même de nos actions pieuses. Elle est le cordon ombilical entre Allah subh wa ta’ala et notre âme de croyant. Elle occupe la place qui est dans notre cœur et notre esprit. Elle participe à l’émancipation, à l’évolution de notre  » Nous ». Sans spiritualité, notre vision de la religion est comme une comme une rivière sans eau, elle irriguera jamais notre âme.

    Ramadan Moubarak mes frères et sœurs.

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