Les chemins du cœur

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On en parle si peu. On l’exprime si rarement. Tout se passe comme s’il s’agissait d’un sujet secondaire, bien moins important que « l’essentiel »… qui est le principe, la règle, l’interdit. Apparemment. On te fait entrer dans l’univers de l’islam comme dans un champ de mine. Ton intelligence finit par avoir peur de tout : tu cherchais la force du cœur, tu as trouvé la méfiance de l’esprit. Ami de la lumière, tu te cognes à des murs. Tu sens bien que « quelque chose » manque ; que ton cœur, malgré tous les enseignements, a soif d’autre chose et se plaint.

On en parle si peu et pourtant le Prophète (PBSL) n’a eu de cesse de le rappeler. Il s’est empli, imprégné et nourri du message de la Révélation, et il nous en a offert la clef : Apprends à aimer… Dieu, la création, les êtres humains. Tu comprendras peu, ou rien, si tu ne sais pas les chemins du cœur et de la proximité. C’est l’enseignement le plus simple et le plus difficile parce qu’il offre la force et entretient la fragilité. Il est l’enseignement de l’harmonie, le chemin de l’équilibre : apprendre à aimer pour mieux voir, apprendre à aimer sans s’aveugler.

Dieu. Ton amour pour Lui, c’est le témoignage quotidien d’un cœur qui cherche la source et la vraie vie. Qui aime le silence, sait vivre sa solitude et cherche à comprendre les signes… tous les signes. De la Nature et du Livre : la prière des étoiles, des arbres, des oiseaux comme le sens de Ses mots. L’aimer, c’est aimer Son envoyé et suivre l’excellence de son exemple, l’accueillir et lui faire une place dans ton cœur. Une vraie place. Mon frère, ma sœur… une vraie place au cœur de ton cœur.

Dieu aime ceux qui l’aiment. Il faut apprendre, apprendre ensemble les chemins de cet amour humble et exigeant. Ensemble. L’amour est l’affaire de notre communauté. L’amour est ton affaire. La Révélation en a tant parlé, le Prophète l’a tant rappelé… Aime ta sœur, aime ton frère, accompagne chaque être de ton regard, de ton attention, de ta générosité et de ta patience. S’il t’arrive de ne pas apprécier ce qu’il fait, rappelle-lui que ton amour demeure pour ce qu’il est… Il faut dire ton amour souvent, tous les jours, inlassablement.

Il t’arrive, n’est-ce pas, d’avoir envie de l’entendre… d’avoir envie, enfin, de te reposer au bord des lèvres, près du regard et du cœur de ton frère ou de ta sœur et de sentir que, au-delà de toutes les adversités, leur chaleur t’entoure et te protège. Tu sais que Dieu, un jour, appellera : « Où sont ceux qui s’aiment en Ma Majesté ? Aujourd’hui, Je les protège de Mon ombre, en ce jour où il n’y a d’ombre que Mon ombre. » Apprends à aimer, mon frère, ma sœur, apprends à le dire et à le répéter… À tous ceux qui t’accompagnent tous les jours de ta vie et que tu ne vois plus… ta mère, ton père, ta femme, ton mari, ta fille, ton fils, ta sœur, ton frère, tes amis… Aimer, s’aimer, c’est se rapprocher de la Lumière. Je ne sais rien d’autre d’essentiel. Ma force, c’est de te dire que je t’aime et que j’ai besoin de ton amour. Infiniment, pour étancher ma soif ; souvent, pour que tu n’aies plus faim. Dieu nous aimera pour notre amour. C’est Sa promesse.

Extrait du livre : « Entre l’homme et son cœur » 2001 P13. Tariq Ramadan

7 Commentaires

  1. Machaalah merci pour ce beau texte .Nous vivons dans un monde où la rancune nous ronge et le mépris de l’autre est devenu quotidien. Qu’Allah nous guide vers son chemin et protège notre frère et professeur TR.

  2. Un voyage vers la source de la vraie Vie.

    Premier pas, premier enseignement…

    Issue d’une famille divorcé, j’ai grandi avec mon père et une belle mère dans une atmosphère tellement insupportable que le fait de me retrouver a’ l’école me semblais un moment de récréation. J’en voulais particulièrement a’ mon père par son indifférence, ses jugements injustes, ses coups injustifiés, ses insultes a’ mon intelligences, ont crée en moi une blessure de rejet, qui va par la suite conditionner mon rapport a’ moi et a’ autrui. En effet j’ai développé une personnalité qui manque de confiance en étant très effacé, qui s’auto dévalorise et qui se culpabilise en se comparent a’ autrui. Cette blessure se réactive a’ chaque fois que je fais une erreur de maladresse devant lui, aussi insignifiant soit-elle cela est vécu comme un drame dans mon for intérieur et un sentiment de panique m’envahie. Je perds tous mes moyens a’ sa présence car il me faut un effort colossale pour m’exprimer devant lui: une sombre violence.
    Au fil du temps je me suis rendu compte que j’aimais très mal mon père au point de ressentir de la haine. J’éprouve ni le besoin de lui parler ni même de s’assoir a’ ses cotés. La nature de cette relation me déchirait intérieurement, comment on peut détester son propre père? En plus de cela je savais l’injonction coranique par rapport aux parents, même si j’obéissais a’ mon père je le faisais sans le coeur, sans amour et ceci entretenait mon ressentiment. J’ai compris que le principe islamique du respect et de service des parents ne peut pas être applique’ sans coeur, sans amour en amont. Quelqu’un qui m’imposerais ce principe dans sa lettre manque de psychologie. Même si on me disait que ce n’est pas naturel de ne pas aimer son père je répondrais qu’il faut beaucoup d’amour pour ressentir de la haine car cette haine n’est qu’un amour déçu, bléssé, éttoufé.J’ai réussi a’ pardonner mon père et a’ mieux l’aimer en m’éloignant dans un premier temps de lui pour retrouver dans un environnement plus serein chez un oncle qui m’a donné l’équilibre affectif et psychologique dont j’avais besoin. C’est dans cette période que j’ai compris grâce a’ un livre intitule’ « les cinq blessures qui nous empêche d’être nous meme »que mon père lui même souffrait de cette blessure de rejet ,j’ai appris que mon grand père l’a négligé et ne la jamais accompagné ,par conséquent il n’a fais que transmettre sa souffrance inconsciemment qu’il n’a pas su appaisé.A’ ce moment précis mon regard sur lui a’ changé et je ressentais de la compassion a’ son égard, Pour la première fois depuis des années je voyais réellement mon père. Je sais désormais que c’est sa blessure qui le fait agir ainsi. Quand on n’a cette blessure de rejet on veut toujours prouvés sa valeur en étant perfectionniste et si on n’est pas a la hauteur on se blâme nous même on s’auto exécute et on se dévalorise constament.J’ai pardonné a’ mon père et toute les erreurs qu’il ferait par la suite, je parviendrais inchallah a’ les dépasser car je regarderais plus ses erreurs a ‘travers le filtre de ma blessure mais a’ travers celui de l’amour que j’ai pour lui.
    Personnalité et quête spirituelle.

    Je suis quelqu’un qui aime servir les gens, voir un sourire se dessiner sur le visage des gens me rend heureux mais en même temps, j’ai toujours eu ce sentiment d’être en manque d’amour, aupoint que je ne me sens pas assez fort pour affronter certain regard. Cette sensibilité’ est une grande souffrance puisque j’ai toujours besoin d’être rassure’ par un geste par un regard bienveillant un mot tendre. Bien que cette sensibilité’ était bien présent et que la souffrance était réel ca ne m’empêchais pas de vivre. Mais a’ la veille d’un examen m’a vie a bascule’: une psychose tout simplement. Dans cette phase de ma vie, j’ai découvert ce que c’est l’euphorie, la dépression, le suicide, l’hôpital psychatrique.Je crois que la souffrance intérieur qu’on vit dans la période dépressive est inhumaine, car le seul fait d’exister est insupportable. C’est dans cette épisode de ma vie que j’ai compris qu’en fait certain personne font le mal parce qu’il souffre, de suspendre son jugement sur les gens car on ne sait pas ce qu’ils vivent a l’intérieur de leurs coeurs.Malgrés que j’étais en vie sans vivre ,l’impression d’ être un zombie une partie de moi même voulait résister: c’est en écoutent une conférence qui parlais de confiance en soi et qui explique en fait qu’ il y’a en nous un grand Moi une version harmonieuse et lumineux de nous même et un petit moi ce que nous sommes d’habitude et c’est parce que cette lumière intérieur nous habite qu’on se rend compte qu’on ne va pas bien car pour s’apercevoir qu’il fait noir il faut bien qu’il est un peu de lumière. Cette conférence m’a redonne’ un espoir comme je ne l’avais jamais eu auparavant car je me disais qu’il y’a en moi quelque chose qui pourrais faire de moi meilleur que ce que je suis. Bien avant cela j’avais écouté un cours qui parlait de la fitra et un cours qui explique l’attestation de la foi musulmane mais je peux dire que c’est avec la conférence qui parlait de la confiance en soi réalisé par un non musulman qui m’a fait comprendre le sens de la Foi. J’ai compris que toutes mes actions doivent être oriente’ vers la quête dans cette étincelle que Dieu a’ mis en moi ; cette fitra présent dans chaque être humain et qui est en fait l’essence de ma relation avec Lui Parce que en revenant a cette source on acquiert la paix intérieur qui nous libère des tensions du cœur ; cette expérience de la proximité avec le divin nous donne une nouvelle Vie car nos émotions sont plus positives, notre corps plus sain ,notre intelligence plus aiguisé contrairement a ce que pense le commun des gens notre raison n’est pas notre seule faculté de compréhension elle est -même limité ;le cœur comprend plus profondément que la raison et elle est aussi une lumière qui stimule cette dernière . Cette dimension est souligné par le coran en disant : « ils ont des cœurs mais il ne réfléchisse pas avec leur cœur ce n’est pas les yeux qui deviennent aveugle mais ce sont le cœur a’ l’intérieur des poitrines ».Et plus que cela nous vivons en harmonie avec la prescription divin car quant le cœur adhère aux règle nous vivons non pas dans la contrainte mais dans la vrais liberté de l’être. Cela implique se discipliner en prenant en charge son esprit pour acquérir plus de connaissance sur soi sur le coran et sur le monde car la connaissance est un moyen de rapprochement vers Dieu et c’est avec la connaissance qu’on peut avec notre liberté’ se maitriser et sortir de l’ego avec Son aide. En plus de l’éducation de mon esprit je devais réveiller mon corps du sommeil et de la paraisse par le sport car les médicaments que je prenais m’avais rendu amorphe. Je me souviens toujours du nom du très miséricordieux pour me rappeler que j’agis pour répondre a’ son Appel. Dieu merci j’ai pu me relever de cette période qui était une vrai descente au enfer et en même temps le chemin qu’Il a’ trace’ pour me rapprocher de Lui.

    Retrouver l’étincelle.

    Pour revenir a la source de son cœur ,La première effort qu’on doit faire : c’est la lutte contre son propre oublie , il s’agit de travailler sa mémoire et sa conscience a’ se souvenir de la présence De dieu ce qu’ on appelle le zikr, le fait de se souvenir de Dieu dans tous les circonstances de la vie mais non pas comme un être qui nous surveille dans nos fautes mais un être qui accompagne nos efforts pour nous approcher de lui ,quand on vient a lui en marchant il vient en nous en courant ,quand on est tout seul ,avant de manger ,avant de dormir, dans tous les activités de notre vie quand on se souvient de Lui ,notre action se charge d’une dimension spirituel et elle devient une prière,Nous devons faire aussi un effort sur notre propre regard sur la création;ne pas voir la création comme des éléments mais comme des signes de la présence de Dieu car tout ce qui est dans les cieux et la terre glorifie les louanges de Dieu: « Il y’a dans la création des cieux et de la terre et dans la succession du jour et de la nuit des signes pour ceux qui sont doué d’intelligence » dit le coran. La deuxième des choses : c’est la proximité de la vie du prophète pbsl et la lecture du coran particulièrement pendent le fajr ou au cœur de la nuit (la nuit est un moment privilégié pour la prière car la concentration est plus grande),il faut ajouter qu’il faut faire deux cycle de prière avant le fajr en lisant respectivement la sourate Al ikhlass et Al kafiroun,mais lire le coran sans comprendre n’a aucun effet sur nous, en revanche la lecture du coran en comprenant le sens des versets purifie notre cœur et nous rapproche de Lui ce qu’on appelle la lecture d’adoration. Troisièmement le respect des rites, en effet les rites se sont des exercices, si on les pratique nous permet la maitrise de soi. Par exemple la prière empêche de tomber dans le mal de la même manière que le jeune nous exerce a’ maitriser l’humain en nous : le fait s’abstenir de boire, de manger avoir des relations sexuelle nous permet de nous réconcilier avec notre Souffle intérieur, cette étincelle dont je parlait au début .Et pourquoi la maitrise est importante, en effet notre état d’adulte est un état de tension entre des aspirations contradictoire :ceux qui nous élève et ceux qui nous abaisse et nous dégrade. Nous devons rien nier de cela c’est Dieu qui nous a crée ainsi nous sommes innocent mais nous sommes responsable de leur gestion et la maitrise de ce coté sombre va permettre de libérer notre souffle intérieur. Plus on s’approche du souffle plus on se rapproche de Dieu : La connaissance de Dieu est entre l’homme et son cœur dit le coran, le travail du zikr que l’on fait qui est le cœur de tout l’enseignement islamique permet cette maitrise. Quatrièmement c’est le bon comportement , l’action du bien le fait de donner de soi pour plaire a Dieu , cela commence par nos parents ensuite les pauvres et les laisser pour compte de la société en clair on ne peut pas s’approcher de Dieu si on n’est pas proche des pauvres ou qu’on ne lutte pas pour leur dignités dans la société, de la même manière que les rites permet de travailler sur notre ego pour nous maitriser, l’action du bien est nécessaire pour travailler sur notre ego et maitriser nos arrogances et nos orgueils. Cinquièmement c’est l’amour de la connaissance, plus je connais la création plus je me rapproche du créateur. Tout ce travail nécessite du temps donc il faut être patient et persévérant dans notre processus de transformation, parfois on fera un pas en avant aujourd’hui et deux pas en arrière demain c’est pour cette raison qu’on a besoin du pardon de Dieu car en demandent pardon a ‘ Dieu dans notre lutte pour s’approcher de Lui il nous aidera la ou on ne pourra pas. En réalité nous prévenons a ‘ retrouver notre lumière intérieur qui nous habite qu’a partir du moment qu’on n’a compris notre besoin de Lui. En résumé la proximité du coran et la vie du prophète le respect des rites et le bon comportement nous permet de cheminer vers Soi et cheminer vers soi , c’est cheminer vers Dieu.

  3. Les chemins du cœur à vraiment touché mon cœur. Avant cet jour je ne sais pas Tareq ramadan. Aujourd’hui J’étais regardé son l’interview sur la télévision et après j’ai cherché.

  4. Qua le paix soit sur toi Tariq Ramadan!
    Ramadan c’est pour bientôt. J’attendrai s’il plait à Dieu, impatiemment tes chroniques quotidiennes habituelles en ces temps là. Puisses Dieu te donner la force et la clairvoyance necessaire.
    Que la Paix soit sur toi.

  5. … »Les chemins du coeur.. »..
    Merci pour ces mots, simples mais tellement vrais…
    Des mots…des pensées….et beaucoup de larmes aujourd’hui en lisant votre texte.
    Des chemins si compliqués à trouver lorsque notre coeur est voilé…
    Un chemin rempli de ….solitude et lassitude comme m’avait dit une fois un ami que j’ai perdu…. 🙁
    Perdu pour ne pas avoir su comprendre ses chemins ..
     » Apprendre à aimer » …de grand mots pour les humains..
    Dans le passé, voilée par l’ignorance, par la douleur…l’orgueuil..ou la peur…je comprends enfin aujourd’hui beaucoup de ces mots….

    Que Dieu vous garde et vous protège Monsieur Ramadan, et prenez bien soin de vous.
    Merci pour vos mots.
    Angélina

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