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Lesoir.be: Tariq Ramadan invité à l’ULB: «La liberté d’expression ne doit pas être à géométrie variable»

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Difficile de parler de débat tant les trois intervenants se sont accordés sur tous les points abordés ce vendredi soir à l’ULB. L’auditoire du bâtiment K de l’ULB était noir de monde pour l’occasion. La file pour entrer, interminable. Beaucoup étaient là pour la «tête d’affiche», Tariq Ramadan. Le théologien était là, entre autres pour la promotion du CILE, le Centre de recherche sur la législation islamique et l’éthique, dont il est président – des fascicules étaient distribués. Aussi un peu pour le show, l’auditoire a plusieurs fois éclaté de rire lors de ses commentaires.

«Du débat, il y en aura finalement peu eu » se disent certains après la conférence. «C’est vrai, ils étaient en accord sur tout ». Après une brève introduction du président du cercle des étudiants arabo-européens, on a d’abord laissé chaque intervenant expliquer son domaine d’expertise. Pierre-Arnaud Perrouty, secrétaire général de la Ligue des Droits de l’Homme explicitera tout d’abord le cadre légal qui entoure liberté de penser et liberté d’expression. Et les limites de cette dernière. Il revient ensuite sur les polémiques qui entourent Dieudonné, Soral et Zemmour. «Ces trois individus cherchent en permanence à tester où se trouvent les limites de cette liberté d’expression, mais ils ne sont pas seuls, certains groupes religieux le font également », a-t-il noté.

Pierre-Arnaud Perrouty, Jean-Jacques Jespers, Tariq Ramadan et l’animatrice du débat.<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Pierre-Arnaud Perrouty, Jean-Jacques Jespers, Tariq Ramadan et l’animatrice du débat.

Ensuite vient le tour de Jean-Jacques Jespers, professeur de déontologie de l’information et de la communication à l’ULB. Lui, revient sur la liberté de la presse. Qui « si elle est inscrite dans la constitution belge est loin d’être répandue dans le monde». Il souligne également que le lien est étroit entre celle-ci et la démocratie, mais aussi avec le marché. «La presse, pour vendre, à parfois intérêt à proposer de bonnes histoires plutôt que des faits, à être dans l’émotion».

Enfin, Tariq Ramadan prend la parole. Il abonde dans le sens de ses prédécesseurs, tout en apportant quelques nuances. « Bien sûr, il faut défendre la liberté d’expression, sans condition, sauf si elle tombe sous le coup de la loi, comme vous l’avez rappelé. Néanmoins, il faut qu’elle cesse d’être appliquée à géométrie variable». Et de citer un exemple concret. « Bien sûr, Charlie Hebdo a le droit de publier des caricatures. Je ne les aime pas et les trouve méprisables, mais ils en ont le droit. C’est ce que l’on dit aux Français de confession musulmane. Mais quand quelques années plus tôt le même journal vire un de ces collaborateurs parce qu’il a fait une blague sur les origines juives de Sarkozy, on est en droit de se demander où est la liberté d’expression ».

De Charlie Hebdo, il en aurait beaucoup été question. Le théologien revenant sur ces déclarations après l’attentat au journal. « Si « je suis Charlie » signifie que je condamne sans réserve l’odieux attentat de Paris, je suis bien entendu Charlie. Si le slogan est une revendication de l’esprit de Charlie je ne le suis pas  ».

Pendant deux heures, la soirée se poursuit, rythmée par les questions du public. On aborde entre autres les thèmes de l’éthique, de la citoyenneté. La salle applaudit régulièrement les interventions de l’islamologue. À chaque fois qu’un intervenant prend la parole, les deux autres acquiescent. Sur la plupart des thèmes abordés, tous tombaient d’accord.

On était loin de la polémique de 2007, lorsque l’université avait refusé la participation de Tariq Ramadan à une conférence.

LeSoir.be

2 Commentaires

  1. Bonjour à tous.
    J’ai pas en réalité de commentaire; juste un mot. Il n’y a pas des vérités mais une vérité! Tant que vous défendez la vérité (justice et équité), vous formerez une seule personne avec tous ceux qui partagent cet avis – Merci

  2. Tout simplemente On as eu l’impresion qu’ils n’avaient pas de débat, c’est parqu’il n’ya qu’une seul vérité, et ces trois intellectuelles étaient d’acc dessus !

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