« Témoignage d’une jeune fille sur le rapport à la féminité » par Mathilde Moranzoni

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J’écris ici, premièrement, prioritairement, en tant que femme. En tant que jeune fille. C’est avec cette partie de moi et ce qu’elle implique que j’aimerais qu’on me lise et qu’on me considère. Je suis musulmane à travers ma féminité, je suis une fille à travers ma féminité, je suis une sœur à travers ma féminité, je suis une interlocutrice à travers ma féminité, je suis un être à travers cette féminité. Ne pas l’assumer pour ma part, serait renier mon identité. Qu’on ne prenne pas en compte ma féminité, serait me froisser. Je suis pudique, je suis sensible et très émotive. Je ne sais si cela sont des caractéristiques propres aux femmes, mais, mon être féminin est constitué de ces caractéristiques. Je ne peux, sous prétexte de désirer atteindre l’égalité entre hommes femmes, vouloir effacer, renier la différence qui me sépare de l’être masculin. Etre différents ne signifie pas ne pas mériter l’égalité de traitement. Je me sentirai considérée quand on acceptera que je sois fondamentalement différente d’un homme, que je ne fonctionne pas pareil, et qu’on me considérera digne d’accéder à l’égalité avec cette différence. L’égalité pour moi, c’est accepter l’autre dans sa différence et lui accorder les mêmes droits que les autres avec cette différence. Sous prétexte d’une société dominée, plus par les hommes que par les femmes, je ne laisserai personne m’imposer de faire « comme les hommes » pour accéder à cette égalité. Je me sens différente, j’accepte et je trouve beau qu’il y ait une différence fondamentale entre l’homme et la femme, Dieu nous a créés ainsi. En cela, je voudrais qu’on  « cohabite » en s’acceptant dans ces différences fondamentales. Non pas en faisant de l’autre l’objet de nos désirs les plus pervers, ou de faire de l’autre un être que l’on ne considère que s’il nous ressemble. En tant que jeune fille, sûrement parce que la femme est constituée ainsi, je suis sensible, je suis timide ; si un homme me parle, je dois faire face à ma timidité, je dois la surmonter. Je suis intimidée par les hommes. Et je pense que cela fait partie de ma féminité. Que c’est aussi cela être une femme. Ce n’est pas se sentir inférieure que de ressentir une timidité face aux hommes. C’est saisir une différence de rapport à soi chez l’autre. Je sens que l’homme et la femme sont naturellement attirés l’un vers l’autre, et donc, mon devoir pour me sentir digne est de ne pas exciter cette attirance. C’est un devoir de dignité pour tous. Si nous ne faisons pas en sorte de freiner cette attirance, nous nous égarons et nous pouvons être amenés à nous considérer mutuellement comme des jouets, capables de répondre à nos désirs. La femme ne doit pas voir en l’homme un jouet, ni l’homme en la femme. Le respect entre les sexes, la dignité face à l’autre sexe sont de mise, sinon, il est très facile d’engendrer le désir du sexe opposé, c’est se réduire soi-au même à un seul objet de désir dans les yeux de l’autre. Qu’on soit homme ou femme. Où est la dignité dans cela ?
C’est par ce que cette différence fondamentale entre l’être masculin et l’être féminin existe que, au nom de l’égalité même, je n’adhère pas à cette phrase : « la femme est pareille que l’homme ». Non, c’est faux. La femme mérite les mêmes droits que l’homme, mais elle n’est pas pareille. Je sais que devant Dieu, le sexe ne rentre pas en compte dans le jugement qu’il a de nous, c’est la piété. Comment pouvoir prétendre que Dieu ait créé deux êtres, et que l’un soit défavorisé par rapport à l’autre ? Quel homme musulman peut affirmer cela ? Quelle femme musulmane peut affirmer cela ? Au nom de cette égalité de considération devant Dieu, j’aimerais qu’on accepte la différence fondamentale de mon être féminin, et qu’on traite cette différence avec équité. Pourquoi chercherais-je à renier ma différence en recherchant l’égalité ? Chercher à ressembler à l’homme c’est pour moi renier très clairement ce qui constitue l’être féminin. Je n’accepterai pas de me lever pour la dignité de la femme en devenant semblable à l’homme. Je ne me sens pas capable d’élever le ton à la manière d’un homme pour me faire entendre, je peux être ferme, mais je n’ai pas la même fermeté qu’un homme. Je ne réagis pas pareil, je n’interagis pas pareil…Pourquoi vouloir ressembler à un homme ? Je ne suis pas un homme ! Pour me lever pour l’égalité de la femme par rapport à l’homme, je voudrais qu’on accepte mon voile. Pourquoi une femme voilée ne serait-elle pas en mesure de se lever pour cette égalité ? Parce qu’elle sait sa différence avec l’homme ? Je n’accepterai pas de me lever pour les femmes si c’est pour me lever contre les hommes. Si c’est pour rentrer dans une « guerre des sexes ».  Je n’ai pas à me battre contre les hommes. Je n’ai pas à vouloir les écraser, les dominer sous prétexte qu’ils ont, ont eu, ou peuvent développer un rapport de supériorité au sexe féminin. Non ! Ce que je souhaite, c’est que les hommes comprennent et considèrent que nous sommes différentes d’eux, j’aimerais qu’ils comprennent ce qui nous constitue, ce qui nous fait être une femme : quels ressentis ? quelles sensations ? quelles sont nos différences ?…Je ne me lèverai jamais pour une uniformisation des hommes et des femmes, au nom de cette belle différence entre les deux. Pourquoi étouffer mon être féminin pour pouvoir me lever pour l’égalité ? C’est si beau d’être une femme ! Pourquoi vendre sa féminité aux hommes ? Pour quelles raisons ? Cela nous fait-il nous sentir plus dignes et plus respectées ? C’est une illusion ! Nous sommes, à travers ces publicités, ces affiches, ces « normes de beauté féminines» utilisées pour répondre aux désirs de l’homme, on utilise notre corps sans considérer notre âme ! Comment prétendre se sentir libérées ? Ce n’est pas parce que pendant longtemps, les femmes ne disposaient d’aucune indépendance, étaient infantilisées aux yeux de leurs maris, de leurs pères, de leurs frères… que vivre « comme les hommes » va nous libérer de cette emprise. Assumons notre être et ce qui le constitue ! Assumons notre pudeur, assumons notre timidité, assumons notre sensibilité, assumons notre douceur, assumons notre être ! Pourquoi faudrait-il en avoir honte ? Pourquoi se déguiser sous une « libération » pour faire croire à un épanouissement ? Je ne me sentirai jamais épanouie de me mettre à nue physiquement ! Est-ce une liberté acquise ou une nouvelle prison de la pensée de l’homme ? Nous sommes différentes, peut-être plus fragiles que les hommes dans notre rapport à eux, et alors ? Est-ce une honte ? N’avez-vous jamais entendu de belles histoires, n’avez-vous pas observé le comportement du Prophète (sallalahou aleyhi wa salam), n’avez-vous pas ressenti le bien que vous veut votre père, que vous veut votre frère, cette protection qu’ils exercent contre l’instrumentalisation de votre cœur, de votre corps par les autre hommes ? N’est-ce pas ici que commence la complémentarité homme-femme ? N’est-ce pas dans ce schéma, dans cette démarche ? Si cette protection reste saine et ne s’inscrit pas dans une démarche d’infantilisation de votre être, n’est-ce pas valorisant de se sentir considérée dans sa différence ? N’est-ce pas une grande considération du sexe opposé sur votre être que de valoriser votre sensibilité, votre douceur ?
Ne pensez-vous pas que cette partie de votre être apporte appui à votre mari ? A vos enfants ? C’est évidemment en cela que vous êtes utiles aux hommes, vous êtes un refuge de tendresse pour eux, vous êtes des perles! Sans cette douceur, où irait l’humanité ? Pourquoi la troquer au profit d’une confrontation avec le sexe opposé ? Ici réside notre devoir de femme devant Dieu. Préserver cette être, l’accepter, l’assumer, en faire une force, et non un élément de victimisation ni le renier par honte face aux hommes. Nous devons être fières de disposer de cette douceur. Être fières de cette différence. Pourquoi vouloir ressembler aux hommes ? Pourquoi serait-ce une honte d’être différente de l’homme ? Pourquoi ? En quel nom ?

Je vous parle en tant que jeune fille, en tant que jeune fille musulmane.
Je suis convertie, j’ai vécu et vis encore dans un milieu, un entourage de culture « judéo-chrétienne », dans un entourage qui a vécu cette « libération de la femme », une libération assez souvent bien perçue. Moi je la ressens comme une insulte à mon être dans ce qu’elle est devenue. Me mettre en mini-jupe, me maquiller, me dénuder, ne sera jamais autre chose qu’une nouvelle soumission à l’homme pour ma part.

Je me devais d’écrire cela. D’une part, au nom de toutes les femmes, d’autre part au nom de l’Islam, qui m’a redonné l’espoir en cette relation homme-femme. Qui m’a rendue digne d’être différente des hommes sans jamais détester l’autre sexe, sans jamais m’inscrire dans un rapport de « revanche » contre les hommes, que bien trop souvent le « féminisme occidental » propose. En espérant par cette lettre déconstruire l’image de la femme musulmane soumise souvent ancrée dans l’esprit des hommes et femmes non musulmans regardant le rapport hommes femmes en Islam dans le prisme de leur seule histoire, de leur seule culture. La femme en Islam n’est pas oppressée, son voile est sa liberté, aussi étrange que cela puisse vous paraître. Essayons de communiquer, essayons d’accepter la définition que l’autre se fait de lui-même, sans vouloir imposer sa vision des choses. Retirer le voile à une musulmane, c’est la priver de sa liberté. Sauf si elle s’est vue imposer le voile par un musulman « instrumentalisateur » de la religion. Arrêtons les amalgames, au nom de la dignité humaine.

16 Commentaires

  1. Assalâmou alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouhou,

    Même si je suis assez d’accord sur les grandes lignes, je vous demande de vous exprimer qu’en votre nom et non en celui de toutes les femmes et de l’islam pluriels dans leur approche et dont vous n’êtes qu’un profil.
    Pour ne parler que de la crème des crèmes : les femmes du Prophète (paix sur elle) étaient pudiques mais n’étaient certainement pas toutes douces et timides au même degré. Aïcha (que Dieu l’agrée) étaient la plus érudite et une combattante. Oum Salama (que Dieu l’agrée), femme faite maîtresse, ne s’est pas retenue de dire à Omar Ibnou Al-Khattab (que Dieu l’agrée), de se mêler de ses propres affaires domestiques lorsqu’il s’était montré trop intrusif dans celles du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui).
    Fatima (que Dieu l’agrée), étaient une femme timide et à la santé fragile, mais forte au moment où il fallait l’être (défense de son père lorsqu’il fut l’objet d’insultes de la part des Quoraïchites et le réceptacle de leurs immondices lorsqu’il était en prosternation de prière).
    Maryam, mère de ‘Issâ (que Dieu les agrée), figure emblématique du féminisme : seule femme autorisée à être élevée et éduquée dans le temple.Etc.

    Pour l’approche de la féminité, j’ai un certain penchant pour l’étude des profils de Maryam Lakhdar Bounamcha.

    Bien fraternellement wa sâlam

    • Wa aleykoum salam wa rahmatoullahi wa barakatouhou,

      J’entends votre réaction et suis entièrement d’accord avec vous,
      Par « timidité » je n’entendais pas un manque de caractère ou d’engagement dans la vie sociale, mais réserve par rapport à notre rapport aux hommes. De la pudeur simplement. Sans manque d’assurance. Timidité n’était, effectivement, peut-être pas le mot adéquat c’est vrai.
      La pudeur n’est pas forcément timidité.

      Excusez moi du raccourci.

      Bien fraternellement,
      Wa salam

  2. Bonsoir,

    Je trouve votre texte est très innocent, et vous l’avez bien dit, vous avez vécu et vis encore dans un milieu, un entourage de culture « judéo-chrétienne », alors vous êtes très loin de la réalité vécu par certaines femmes dans la société arabo musulmane
    La femme en Islam n’est pas oppressée: certainement, en tant que religion, mais pas dans la société dite musulmane.
    Cordialement

    • Bonjour,

      Je n’ai pas parlé de la femme musulmane dans les sociétés musulmanes.
      Je n’ai pas nié le fait qu’une utilisation masculine de l’islam pouvait exister dans les sociétés musulmanes ou même occidentales et musulmanes.
      J’ai, effectivement, parlé d’un point de vu religieux, c’est tout. Sans m’aveugler sur le fait que l’Islam peut être utilisé, comme beaucoup d’autres choses, pour établir une domination masculine sur les femmes.

      Cordialement

  3. Assalâmou alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouhou,

    Je ne parlerai pas de timidité dans la relation homme-femme mais de réserve.
    Au nom de quoi une musulmane devrait être intimidée par la gente masculine alors que Dieu du haut des sept cieux l’invite à ne pas trop adoucir ses propos mais à les exprimer d’une manière franche aux fins d’éviter que ceux qui aient une maladie au cœur ne la convoitent?

    Au nom de quoi devrai-t-elle éviter de regarder son interlocuteur dans les yeux sinon qu’un trouble en serait la cause ? La timidité naîtrait de ce trouble? Et le trouble traduit ce qui nous plaît en l’autre et l’envie ou la crainte d’y succomber ?

    Lorsque certains exégètes voient dans la conduite timide de la fille de Yaqoûb (paix sur lui), lorsqu’elle s’adressa à Moûssa (paix sur lui) au puits, un comportement que doit développer la croyante, Asma Lamrabet y voit un trouble suscité par les qualités de Moûssa (paix sur lui ; galanterie qui s’oppose à la misogynie et/ou à la rudesse, force, désintéressement… donc exit une quelconque tentative de séduction des filles en détresse). Cette admiration se confirme lorsqu’elle argumente auprès de son père pour qu’il prenne à son service Moûssâ (paix sur lui) en le qualifiant « d’homme de confiance » ; elle devient son épouse par la suite.

    Pourquoi la timidité a été mis en avant au détriment de la perspicacité de la jeune fille et de sa bonne éducation (fille de prophète, tout de même!) qui lui ont permis de repérer un homme de qualité ? Lecture masculine du Coran me diriez-vous ?

    La femme n’a pas le monopole de la douceur, sinon le Prophète, le serviteur de Dieu le plus doux en serait dépourvu. A qui donc le Prophète a-t-il conseillé de traiter avec douceur un chameau sinon à son épouse Aïcha (que Dieu l’agrée) ? La douceur, la timidité sont-elles des critères objectifs de féminité ?
    Personnellement j’aime à trouver douceur, pudeur et réserve chez l’homme… les brutes épaisses, les grandes gueules, très peu, merci !

    L’éloge de la réserve, oui, la timidité, non : deux sortes de personnes n’auront pas accès au savoir : l’orgueilleux et le timide.Etre timide traduit l’incapacité de s’affirmer… et l’on peut s’affirmer en douceur.
    C’est au nom de la timidité soi-disant intrinsèque à la féminité que certains hommes s’arrogent la prise de parole et de décisions à la place de la femme !

    Revendiquer une personnalité différente de celle dictée par la pensée dominante de la société relève du droit à la différence, à l’unicité de l’être, et non au concept d’égalité qui a tendance à uniformiser… ce qui contredit le but visé par le texte commenté.

    Dieu évoque l’égalité homme-femme dans le Coran uniquement pour la rétribution des bonnes actions.
    Sinon, c’est toujours la différenciation qui prédomine, voire les oppositions (dualité ying et yang), dans les paroles divines et qui autorisent la diversité enrichissante.

    La notion d’un droit au même traitement mérite d’être développé : la personne valide ne reçoit pas l’allocation versée aux personnes handicapées et il existe des taux différents d’indemnisation selon le degré d’handicape.

    Deux notions importantes auraient mérité d’apparaître : l’éducation et la prise en compte des besoins selon le caractère des individus.
    Le Coran évoque cette notion d’éducation lorsqu’il tourne en dérision l’incapacité des femmes à argumenter sans céder à l’émotion. Et cela, pourquoi, s’il vous plaît ? Parce qu’elles ont été élevées au milieu des colifichets… et non pas parce que la sensibilité et l’émotivité seraient intrinsèques à la féminité !

    Dîtes-moi, quelles sont les principes éducatives préconisées pour les femmes selon notre belle religion ?
    Je vous laisse me répondre dans un commentaire ou par la parution d’un autre écrit d’aussi bonne facture ?

    @ SA,

    L’homme et la femme frustes peuvent se satisfaire de vos explications simplificatrices des causes profondes du malaise de leurs relations à notre époque moderne. Vous n’adoptez absolument pas une attitude d’ouverture et d’écoute pour comprendre les origines véritables de ce délitement. Vous faites endosser cette responsabilité à la femme qui serait éduquée au féminisme occidental… réactionnel à une société très patriarcale et conservatrice, faut-il le rappeler ?

    Mais quelle est la part de responsabilité des hommes, des politiques, du contextes socio-économique dans cette détérioration des relations?
    Soyez juste et apportez-nous des arguments probants.

    Une des réalités est que la gente masculine a été dépassée par cette « émancipation ».Il est difficile pour l’homme d’affirmer sa complémentarité aujourd’hui : les guerres, l’entrée plus importante des femmes dans le monde du travail, l’éducation à l’autonomie des femmes dans leur quotidien contribuent à ce qu’elles puisse se passer de l’autorité des hommes fondée sur les responsabilités qu’ils endossaient à l’égard du couple, de la famille.Mais le plus important réside sans doute dans le sentiment de la femme de ne pas avoir été considérée à sa juste valeur dans la société patriarcale et conservatrice, surtout après que les tribulations de la vie lui ont permis d’exprimer leurs compétences dans tous les domaines.

    Quelle fut la réaction masculine face à la revendication féminine de reconnaissance ?
    « Vous voulez l’égalité ? Ok, nous nous dédouanons de nos responsabilités et vous allez en baver comme nous on en a bavé… et c’est nous qui allons vous en faire baver et regretter vos foyers ! »

    La femme n’est pas responsable des difficiles conditions de travail que l’homme subit pour gagner sa croûte et entretenir sa famille.
    Que lui reproche-t-il finalement ? De ne plus être disponible pour être le repos du guerrier ?

    La psychanalyse, la psychologie et tout ce qui tourne autour du développement personnel peuvent aider la femme et l’homme d’aujourd’hui à s’écouter, à dialoguer pour se comprendre et s’accompagner.
    Des études ont démontré que la présence des femmes au travail a permis l’amélioration du cadre et des relations du monde du travail : les hommes ont profité des retombées positives.

    Les bouleversements sociétaux ont apporté leur lots de bienfaits et de méfaits.
    Il est plus qu’urgent que l’homme et la femme modernes s’entraident pour réfléchir aux meilleures options pour éviter le clash des genres.

    Wa salâm

  4. Wa aleykoum salam wa rahmatoullahi wa barakatouhou,

    Effectivement, comme « rectifié » plus haut, le mot réserve est plus approprié. Car, la timidité implique surement une intimidation. Je ne voulais pas dire intimidation, dans le sens, sentiment d’infériorité…simplement dans le sens de réserve.
    Enfait, quand je parlais d’égalité, j’avais intégré d’emblée mon égalité avec l’être masculin devant Dieu. Je faisais référence à l’instrumentalisation de ce mot, comme vous l’avez bien précisé, qui tend à justifier une uniformisation « masculin-féminin ». J’ai écrit ce texte, dans l’objectif, de faire entendre, que l’on peut être fondamentalement différent et avoir « droit aux mêmes droits », et, des intériorités différentes engendrant souvent comportements, rapport à l’autre, rapport à la famille…etc différents.
    Ensuite, oui, je suis aussi entièrement d’accord avec vous sur la pudeur masculine et la douceur, je n’entendais pas attribué cela uniquement aux femmes, simplement, je voulais préciser, ou du moins, dire, que, je ne me sentais pas « abordée », « considérée » par cette dimension de mon être. Je voulais dire que c’est souvent cette partie de moi, que je sentais « écrasée » par la féminisme « occidental », bafouée si vous préférez. Car, comme vous le dîtes bien, la défense de l’égalité de droits qui a pour conséquence, ou pour objectif, d’uniformiser la différence, n’est en rien, pour moi, une lutte pour la femme, mais contre elle.

    J’espère avoir répondu à vos questions.
    Et, que vous percevez mieux mon point de vue, qui, je pense se rapproche du vôtre. Cependant, il me semble que c’est ma difficulté à m’exprimer qui a du vous faire penser cela. Je m’excuse alors de mon manque de « subtilité »? dans mon article car il engendre apparemment, une mauvaise compréhension de ce que je voulais dire.

    Wa salâm

  5. Assalâmou alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouhou,

    Jazaki Allâhou kkhayrane jazilane pour votre réponse empreinte de modestie, mâ châ Allâh.
    Quant à moi, je vous prie de m’excuser si je vous ai paru péremptoire dans mes interventions au point que vous ayez dû vous excuser pour votre difficulté d’expression ou votre manque de subtilité.Rassurez-vous, vous vous exprimez très bien et très finement : comme je l’ai écrit, votre texte est de bonne facture, mâ châ Allâh.
    Au plaisir de lire d’autres contributions de vous.

    Wa salâm

    • Wa aleykoum salam wa rahmatoullahi wa barakatouhou.

      Amine. Wa iyak.

      Il n’y a aucun mal ma sœur. Les réactions que suscitent mon article me permettent de pouvoir percevoir ma difficulté d’expression. Elles sont donc nécessaires pour que je puisse affiner et préciser mes phrases, et tournures de phrases afin de mieux communiquer. L’objectif étant de pouvoir m’enrichir des réactions, et d’avancer en conséquence.
      Ne vous restreignez pas de réagir comme vous l’avez fait, ça m’est utile, sincèrement !

      Qu’Allah nous facilite la communication.

      Wa salâm

  6. Curieux 🙂 dès le titre je m’attendais à un texte « ventant » le port du voile qui s’y est effectivement immissé…tient tient « mini jupe » « maquillage » ce texte me fait comme l’impression de déjà lu… . « Mademoiselle » ? Permettez- moi d’attirer votre attention à propos d’une réalité qui a de quoi décontenancer : là où je vis , de nombreuses boutiques tenues par des commerçants musulmans dont la la plupart les épouses voir les filles portent le foulard et sont très couvertes, vendent des mini-jupes et autres vêtements moulants et ou très courts et ou transparents, échancrés, du maquillage…Je précise que je ne porte pas le foulard que je ne mets pas de mini-jupe, et que je ne suis pas adepte du maquillage. Qu’en pensez-vous Mathilde et vous autres lectrices et lecteurs ?

    • Bonjour,

      Ce que j’en pense ? Bah je n’ai pas à juger qui que ce soit sur sa manière de concevoir son rapport à la féminité. J’ai ici parlé en mon nom! Je parlais de mon rapport à ma féminité à travers l’Islam. Je n’ai pas de jugement à avoir sur n’importe qu’elle fille/femme comment elle s’habille ou autre. L’objectif de mon message était de dire que je ne me sentais pas « représentée » par un féminisme qui me donnait l’impression d’utiliser mon corps pour légitimer mon être, et ce, à travers des habits et attitudes que je trouve irrespectueuses pour la femme. Après, je n’étais pas entrain d’établir une classification des femmes qui portent le voile contre celles qui ne le portent pas… Le voile est pour moi un acte de foi, mais qui ne représente évidemment pas la foi en soi. C’est un accomplissement de la foi si l’on a saisi sa belle dimension. Mais ce n’est pas un outil de comparaison avec les autres femmes, ce n’est pas une raison pour établir une frontière entre nous.
      Concernant cette « réalité qui a de quoi décontenancer » je n’ai pas d’avis à avoir. Je trouverais cependant dommage que ces musulmanes ne se sentent pas exister chez elles autrement qu’en « vêtement très échancrés ». Mais nous dépassons ici les frontières de la discussion. Cela relève de leur intimité.

      Je voulais simplement souligner de part mon texte que l’on peut être une femme engagée socialement, féminine dans le sens qui prend soin d’elle dans la limite de ce qui pourrait devenir de l’obsession du physique, et être voilée. On peut être féminine sans être outrageusement coquette. Voilée et responsable de soi même, je veux dire sans être infantilisée. Je voulais mettre en lien des choses que l’on présente trop souvent comme opposées de par mon propre exemple.

      Je ne sais que vous dire par rapport à votre commentaire et ne comprend pas bien le lien qu’il a avec mon article. Si vous voulez bien me le préciser.

      Cordialement

  7. Melle Moranzoni , 🙂 j’ai dû mal m’exprimer…nous sommes d’accord : d’une part, nous n’avons pas à nous juger à propos de nos choix personnels quant à notre façon de nous habiller musulmane ou pas, votre foulard ne me pose pas de problème, d’autre part bien sûr que l’on peut être féminine, belle, indépendante et engagée voilée ! Bel exemple ! En fait je souhaitais votre avis à propos de commerçants, musulmans, qui vendent du « haram » en faisant le commerce de types de vêtements que leur épouse et filles ne portent pas, que d’ailleurs moi-même non musulmane je ne porterais pas ! (= TROP courts, moulants, échancrés, transparents, voyants…) alors pensez bien que je ne crois pas que leur clientèle soit musulmane (!) Imaginez la clientèle qu’ils attirent (?) et qui les fait vendre : ça me dépasse éthiquement parlant…

    • Bonjour « L de la Réunion »,

      Oui, je comprends de la dimension qui vous choque. Elle me choque également. Dans ma conception, y réside un décalage. L’Islam impliquant un respect de la femme.
      Mais il s’agit ici de polémique…Et, je tiens à conclure en vous disant, que je ne prétends pas représenter les musulmanes du monde, je parlais de mon individualité. Je suis musulmane. Je n’ai pas pensé que les femmes non musulmanes ne puissent avoir un respect pour elles. Loin de moi cette pensée. Je ne peux avoir la prétention de regrouper les personnes non musulmanes dans une case.
      J’ai seulement inclut dans ma perception de la féminité, mon intériorité musulmane, qui revêt une dimension qui me semblait nécessaire de témoigner, car, elle me constitue, et que, la motivation de mon article, était aussi celle de l’expression personnelle. J’ai donc pensé utile de préciser ce que ma foi avait pu et peut m’apporter de différent dans ma conception de ma féminité dans la mesure où je me suis convertie. Ma conception n’a pas changé du « tout au tout », mais, elle s’est affinée disons.

      Mais, je ne peux prétendre vous donner la réponse aux contradictions qui semblent vous questionner. Seulement vous dire, que je comprends de là d’où vous me parler.

  8. Bonjour Mathilde,
    Je me pose plusieurs questions après vous avoir lue.
    1) Vous décrivez la jeune fille occidentale comme pouvant être asservie à l’homme par le port de mini jupes, maquillage. Ma question est assez indiscrète, donc bien sur vous n’avez pas à y répondre si vous ne le voulez pas: étiez vous une de ces filles avant de vous convertir ? Et si oui, comment vous est venue l’envie de vous convertir ?
    2) Je suis une jeune fille athée et je ne me sens pas asservie à l’homme quand je porte du maquillage ou des mini-jupes (en été je mets des jupes courtes parce qu’il fait chaud, et que je trouve cela joli à porter) tout simplement parce que je ne cherche pas fondamentalement à attirer l’attention: peut être faites vous l’amalgame entre ce que certaines filles (qui en général découvrent les atouts d’une telle conduite) font pour attirer l’attention de certains hommes, et les autres, qui portent du maquillage simplement parce qu’elles trouvent cela joli. Ces jeunes femmes qui cherchent à captiver sont selon moi en quête de leur féminité, de leur particularité. Une femme, qui s’assume telle qu’elle est n’a pas besoin de « parures » pour attirer l’attention l’admiration, cependant si elle en utilise cela ne fait pas d’elle une femme asservie. Je note donc ici la différence entre les jeunes femmes qui pensent être féminines par le maquillage, les vêtements, et celles qui savent qu’elles sont féminines « au naturel » mais qui aiment à utiliser le maquillage par envie.

    • Chère Camille,

      Oui je faisais effectivement partie de ces jeunes filles avant! Bien vu 😉

      Je suis entièrement d’accord avec vos propos et les partage.

      Après le voile est vraiment une affaire personnelle. Juste histoire de se sentir mieux. Je ne pense pas qu’il soit une obligation en Islam si ce n’est une recommandation. Et il s’agit de se sentir bien avec. Et nous même.

      A titre personnel, je l’ai porté, j’ai expérimenté. Mais à force, j’ai perdu mon rapport à ma féminité et me suis oubliée. Je l’ai donc retiré!
      Pas étonnant quand vous n’avez aucune référence musulmane dans votre entourage.

      Je trouvais cela beau et pur. Mais sur moi, c’est une autre affaire..

      Quoi qu’il en soit, le voile n’est pas ce qu’il y a de plus important. L’important c’est le respect entre les hommes et les femmes. Point.

      Bien cordialement,

      Mathilde

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