À l’origine est l’enfance. La vie est là déjà, dans son expression la plus immédiate, la plus matérielle, la plus vive, la plus débordante. On dit parfois la plus belle. Le bébé et l’enfant expriment la vie avec une sorte de pureté cristalline, les émotions sont brutes, libres, tout à la fois débordantes et tranquilles. « La vie est là, simple et tranquille », disait le poète. L’enfance est l’innocence. Ce serait universellement vrai si l’on ne se souvenait des paroles de saint Augustin qui, dans Les Confessions, observe que le bébé qui tète convoite et porte déjà le stigmate du péché qui traverse, dès l’origine, l’humaine condition. L’innocence de l’être et de l’origine n’est donc pas un fait ni un postulat universel. Il se peut même, comme dans la tradition hindouiste ou bouddhique, que l’enfance soit le recommencement de «quelque chose» ou d’une vie qui l’a précédée. L’origine, la pureté, l’innocence seraient alors autant d’illusions dues à notre courte vue et/ou à notre ignorance.Cela commence de façon bien compliquée. Par où donc commencer? Comment donc parler de l’«apparente» origine de l’enfance, de là où elle se vit et non pas de là où nous l’observons avec notre raison, nos jugements, nos philosophies ou nos religions?
Si l’enfance n’est pas l’origine, ni donc la pureté, ni même l’innocence, existe-t-il alors une vérité qui l’exprime, une qualité qui la spécifie? La question est difficile. Pourtant, ce qui est extraordinaire, qui nous attire et nous fascine au point de nous émouvoir, est palpable au chevet de l’enfant et de la vie: l’enfance est la vie sans questions sur la vie. Une adhésion immédiate de «l’être de l’être» à la vie. Sans questions ni aucune médiation de la conscience ou de l’intelligence. L’enfance est l’insouciance au sens littéral : la vie sans le souci de la vie. Ce qui ne veut pas dire ignorer la douleur, ne pas avoir mal ou ne pas souffrir. Il n’est pas question de pures joies et de bonheur. Non pas ici, le plaisir et la douleur, la joie et les larmes, la plénitude et les manques sont, et sont sans questions. L’enfance n’a pas besoin de réponses ni de philosophies. Elle est en deçà, ou peut-être au-delà. Le peintre Pablo Picasso a dit la difficulté de «redevenir jeune» tant il avait le souci d’accéder – pour enfin dépasser sa précoce maîtrise des formes et des couleurs – à la création insouciante. Avant lui le philosophe tant amoureux de l’art, Friedrich Nietzsche, avait fait de l’enfance l’étape ultime des trois transmutations fondamentales: son prophète Zarathoustra annonçait que, de chameau soumis, il fallait que l’être humain devienne un lion rebelle pour accéder enfin à la liberté libre et insouciante de l’enfant. Il croyait en l’innocence, mais ce qui apparaissait comme l’ultime achèvement de la quête philosophique était le mariage entre l’insouciance et la liberté: la liberté des insouciants, de ceux que la vie ne soucie pas, la liberté de l’enfant. Il fallait ainsi dépasser les inutiles questions de sens pour accéder à la plénitude de l’être, dans l’immédiateté.Le philosophe n’avait de chance de succès qu’en se transformant en artiste-enfant. Il ne s’agissait pas d’espérer une réponse aux questions de la vie, mais plus fondamentalement de les dépasser. L’intuition de Nietzsche était profonde, et si vraie: l’idéal de l’enfance en philosophie est la fin de la philosophie.
Questions, question
Mais on échappe difficilement à la conscience. Et peut-être jamais, somme toute. Progressivement, à partir des réalités de la vie, l’intelligence s’éveille et pose les premières questions: pourquoi – et pourquoi pas – le repas, la faim, les jouets, la piscine, la pluie ou l’absence? Les premiers « pourquoi? » questionnent les causalités immédiates et apparentes dans la vie même – au cœur de la vie offerte – sans le souci de la vie. Le temps passe, les questions s’approfondissent et se singularisent à mesure que la conscience appréhende le réel: l’insouciance, et avec elle une part de l’enfance, s’envole avec l’expression de la question existentielle fondamentale: pourquoi la vie? Pourquoi moi, ici et là? L’âge de raison, le chemin de la maturité. Il s’agit de devenir adulte, bon gré mal gré. Ce cheminement, ces étapes, cette immédiateté de l’insouciance qui meurt aux abords de la médiation de la conscience sont l’expérience la plus intime qui soit, et la plus universelle. Elle est l’intime universel, la nature universelle de l’intimité humaine. Les traditions ancestrales ont ponctué ce cheminement de rites et/ou d’initiations, de cérémonies de passage, d’épreuves symboliques ou de responsabilités nouvelles. L’être, la conscience et l’intelligence entrent ainsi dans l’univers du sens. Les religions, les prophéties, comme les traditions, les spiritualités et les philosophies trouvent leur raison d’être au seuil exact de cette question du sens: elles sont autant de réponses offertes à la conscience humaine – par anticipation (dans une famille ou une communauté) ou au cours de la quête personnelle – lorsque la conscience accède à la préoccupation existentielle (le souci de la vie sur la vie) et pose la question « pourquoi? ».
Des religions tribales de l’Asie aux Aztèques et aux Mayas en passant par les religions des Andes ou les traditions africaines, l’essence et l’horizon demeurent les mêmes: comprendre, faire et donner du sens. Les polythéismes égyptien, grec et romain, comme l’hindouisme, le bouddhisme et jusqu’aux monothéismes juif, chrétien et musulman offrent des cadres et des systèmes à partir desquels il est possible de répondre à la question existentielle fondamentale et, subséquemment, aux questions qui lui sont relatives: le sens de la mort, de la souffrance, de l’amour, de la morale, etc. Ce que les religions offrent en amont, les philosophes et les philosophies tentent de le construire en aval à partir de la question initiale, de l’autonomie de leur raison et de vérités plus ou moins établies ou vérifiées (les postulats): il s’agit d’accéder au sens par le questionnement et de produire un système, d’offrir de la cohérence, de tenter une réponse. On a souvent présenté – à tort – Socrate comme le premier philosophe systématique: il représente néanmoins la traduction emblématique du projet et de l’expérience philosophiques. La dialectique socratique est une pédagogie du questionnement progressif et orienté: derrière les mille questions par lesquelles il accouche son interlocuteur de vérités que celui-ci ignorait, il permet à ce dernier d’appréhender, avec la douceur intellectuelle qu’offre la logique dans le raisonnement, la question des questions. La question du sens, associée à la question de la vérité.
Le généticien Albert Jacquard a relevé, avec humour, que l’être humain naît trop tôt, et inachevé.
Il est impossible au bébé de survivre sans le soutien de ses parents ou d’autrui. Livré à lui-même, il est physiquement destiné à mourir. Il est donc naturellement dans le besoin. Ce besoin physique d’être pris en charge, nourri, protégé jusqu’à l’accomplissement physiologique s’exprime au moment même où l’insouciance vitale est la plus manifeste et la plus vive. La totale dépendance physique pour demeurer en vie est associée à une absolue liberté et légèreté de l’être dans la vie. Puis le temps passe et les perspectives s’inversent: l’accès à l’indépendance du corps s’accompagne peu à peu de questions existentielles qui sont autant de besoins. Au moment où le corps réalise son potentiel et accède à son autonomie, voilà que l’esprit prend conscience de ses questions, de ses limites, de ses besoins, de ses dépendances au travers de ses doutes et de vérités inachevées. Nous passons notre temps à gérer nos dépendances physiques, émotionnelles et intellectuelles. Nous passons de l’une à l’autre sans discontinuer : l’homme est un être « dans le besoin ». Raison pour laquelle son rapport à la paix, intérieure ou collective, est toujours une question d’autonomie et de pouvoir. Cela est vrai de l’individu, du couple ou des rapports sociaux. « Pourquoi? », exprime la quête de sens, la conscience des besoins, des limites autant que des pouvoirs.
Assalamou alaykoumou wa rahmatoullahi ta’ala wa barackatouh.
La quête de sens… vivre et se tromper… vivre trompé… vivre et Se tromper.
Souvent je me dis à quoi bon cela…
Mais ce Coran… ce Coran… ce Coran je regrette parfois de m’y être intéressé.
Il me donne honte de mes pensées de mes actes…
J’ai perdu le sens, je ne comprends pas, je n’ai jamais compris et il me semble que je ne comprendrai jamais…
Mon coeur refuse que l’équation Ce monde = Volonté divine soit juste…
Mais ce Coran… Il me charme plus que Yusuf Alayhi salam charma les femmes de la ville…
Il n’est pas humain… Mais penser cela n’éteint pas l’incendie…
Ce matin j’admirai Ayyoub « le mal m’a touché. Mais toi tu es le plus miséricordieux des miséricordieux »
je ne suis pas comme ça… je ne serai jamais comme ça… aurai-je droit aussi un jour à la miséricorde…
Allahou ‘allem…
Wa salamou
chere ame
assalm alaikoum, je lis par hasard, votre commentaire , et je me permet de commenter..esperant apporter une inspiration a votre coeur , pure
l esprit , cette partie, ou organe de l ame , qui ne cesse de penser , de penser..n aboutit pas a l verité, malheureusement
c est que dans le silence , que l ame VOIT la verité, cest que quand y a plus de penseés que l ame touche la verité, et cest dieu , par sa voit d ether , qui la soufle a lame …
ILdirait ..> tu es lumiere..et tu m appartient , ..comme l enfant appartient a son pere.,mere , qui lui legue l eheritage de ses qualités ..purteé, verité, amour paix , joie ,felicité,pouvoir..,tu m aprtient parceque je t aime.., et parceque , je t aime , je vais t enseigner encore et encore , comment vivre ta vie …aimant , et detacheé a la foi..car ton coeur , ni attaché que a moi et toujours..et je vais te guider , la voie pour que tu redevienne libre, et je vais t accompagner dans ton chemin , tu ne sera jammais seul ..je suis tout por toi et tu es tout pour moi..
cette relation , avec le suprem , Dieu, le mesicordieux, est celle qui cesse les questions inutiles…car apres tt , des que je commense a penser et a repenser …je ne vit plus mon present , et donc je passe a coté de ma vie ..que dieu te benisse par sa lumirer chaq seconde ..lui qui est plus proche q on le pense!!!
… Pourquoi sommes nous si dépendant de notre environement socioculturel…, physique dans l’immensement grand et l’infiniment petit, phylosophique…? Accepterons nous les bouleversements scientifiques qui viendront remettre en cause certains fondements (je pense par exemple a la génétique) et notre rapport au temps et a la vie ?
Il est difficile d’accéder à la quête de sens dans un monde de dépendance, dans un monde d’amusement et d’oubli de soi. Ce poser la question du pourquoi est le préambule à la quête de sens, c’est aussi ce que nous retrouvons dans les œuvres de Dostoïevski telle que « Crime et Châtiment » où Raskolnikov questionne son cœur sur ses agissements, ses actes, d’ailleurs vers la fin du roman Sonia ne peut faire face à la vérité révélée par ce dernier. Ici la quête de sens, dans un style dionysiaque, s’effectue au travers des thèmes de la souffrance et du salut. Ce raisonnement peut surgir lorsque l’acte commit est en contradiction avec la noblesse du cœur.
« Il y a dans la création des cieux et de la terre, dans la succession de la nuit et du jour des signes pour ce qui sont doués d’intelligence » Coran 3:190
assalam alaikoum
nous sommes des ames acteurs, des ames pures mais nous realisons un senario, qui se produit atravers nous..dans ce grand drama qui est la vie…, y aps de des bon et des mauvais roles, mai sc est comme ca …dou pas jujer les ames ..car une loi de l action , et son intention est tjr la pour porter justice..rester concentrer sur mon role , et ne regardr que le directeur de ctee piece de theatre , dieu le guide ..est ce qui garentie ma paix..chacun son role ..et moi j e m ocupe du mien ..sans jujer ..les autres ‘acteurs’
Salam…
le sens d’une quête: réponses, réponse…
comme par nature, la vie* n’a qu’un sens et les hommes° en ont sans doute plusieurs, c’est bien constatable et c’est assez vérifiable dans le temps, plutôt que l’inverse la raison de l’une* dépend-elle de celles des autres°, faire partie de la vie c’est déjà un seul et bel indice et faire partie des hommes c’est déjà une autre et belle énigme, autant l’origine et les hommes appartiennent à la vie et il n’y a que l’histoire et les pensées qui appartiennent aux hommes…
en matière de vérité(s) les hommes sont beaucoup moins muets que la vie mais sont-ils parfois(toujours trop) beaucoup plus sourds qu’elle, parmi quelques neutralités vitales et humaines, comme relatives et physiques, marcher/courir et/ou se reposer/dormir expriment et révèlent à tout(e) un chacun(e) un rythme bien défini et une même correspondance d’attitude en cœur, en tous cas pour la peine ou pour la joie de vivre l’activité « supérieure » consiste par le même endroit, ou les mêmes, car certains sont reliés dès l’origine durant toute la vie et depuis toutes les/leurs sources, d’ailleurs et tout comme d’une immense réalité universelle, il n’est pas, il ne peut être seulement une grande quantité hydrique ou seulement une lointaine et imposante lumière qui fasse naître et reproduire la vie sur terre, mais au gré d’un mouvement perpétuel et précis comme aux mesures d’une distance sans équivoque et satisfaisante, deux éléments complémentaires s’accomplissent à cette précieuse infinité, et nul(le) ne la commande ni ne l’a jamais commandée…
côté social et actuel, et sans négligences des valeurs et des efforts philosophiques forgeant les cultures et les sociétés de tous temps, les sciences progressent et les politiques régressent, les premières, en quête de vérités relatives et honorables, assouvissent et permettent la connaissance et les besoins des éléments et des natures toutes catégories confondues, les secondes, en soif de mérites collectifs et intéressés, agrandissent et commettent la somme et les différences des existences et des épreuves toutes théories mémorables …
êtres, être…
de façon semblable et symbolique, les variétés naturelles ne sont un secret pour personne et, sans sarcasme redondant ni dérision dilettante face et parmi chaque cultures, elles sont une belle et généreuse logique existentielle, les variantes d’une hauteur d’une couleur d’une faveur… forment cet équilibre sublime et non opposable à toutes consciences réfléchies, il n’empêche toutefois que chacun chacune, individuellement et/ou collectivement, s’approprie et se renvoie les ancrages légataires autant que les spécificités dominantes à leurs valeurs, tous et toutes finalement très extérieur(e)s et visibles à toutes autres, est-ce à ce peu conjoncturel et nuancé qui fasse sans cesse en nombreux lieux que l’histoire humaine s’enrage impunément et/ou s’endiable indignement, alors de l’être aux êtres, est-il normal et/ou intelligent que le malheur évolue immensément et plus vite que le bonheur des êtres à l’être …
…KHassan…Salam…merci…
Salaamun âlaykum wa rahmatu llaahi wa barakaatuh,
Juste une chose qui semble avoir été omise dans ce texte : l’émerveillement de l’enfance face à tout, émerveillement qu’on peut garder (un peu ou beaucoup, selon) une fois à l’âge adulte.
Ce n’est pas tellement l’insouciance, mais l’émerveillement qui donne cette légèreté à la vie. Les enfants ne sont pas des naïfs nés, ils ne sont pas « dupes » de ce que la vie peut réserver en bon ou en mauvais. Le mot « insouciance » est ce que les adultes collent à l’attitude d’un enfant émerveillé, un peu à l’écart du monde des adultes, dans une bulle bien à lui, une bulle-bénédiction :ce qui se passe dans cette bulle est qu’un enfant profite de l’instant présent, même s’il n’a à sa disposition qu’un caillou pour tout jouet, il va jouer avec ce caillou. Le jeu permet l’apprentissage, et prolonge l’émerveillement, c’est à dire l’épanouissement par cette sollicitation des sens. Les adultes sont incapables de comprendre cela, ils sont sortis de la bulle depuis longtemps. C’est une quête de sens originelle, car il faut bien commencer par là, avant de continuer son cheminement, plus « cérébral » (ou philosophique) après l’enfance. L’émerveillement est une constatation, une méditation -sans conscience approfondie- de la Création.
Et puis il y a le fait qu’un enfant (en bas âge, et jusqu’à 4 ou 5 ans, par là) fait preuve d’une incroyable faculté à « s’adapter » aux événements, à son entourage. Ce n’est pas que l’enfant est incapable de réfléchir ou de se dire qu’il y’a injustice ou mal-être, anomalies ou je ne quoi qui ne va pas dans la vie, il ne se pose pas la question « pourquoi vit-on ainsi, pourquoi fait-on ainsi, pourquoi en est-il ainsi et pas autrement? », pour la simple raison q’il ne connait pas d’autres façons de faire, de vivre, que celle où il est arrivé. Tout semble « normal » pour un enfant, d’où son « adaptation » (ou ce que les adultes nomment comme telle).