Dialogue du 12 avril 2005 autour du moratoire sur les châtiments corporels, la lapidation et la peine de mort dans le monde musulman. Dialogue du 12 avril 2005 autour du moratoire sur les châtiments corporels, la lapidation et la peine de mort dans le monde musulman. 12 avril 2005 Question posée par sarah :
salam aleykoum
Depuis votre appel au moratoire beaucoup de musulmans vous reproche de »rendre illicite ce que tu Dieu à rendu licite ». Que leur répondez vous pour leur permettre de mieux comprendre votre démarche.
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam ‘alaykum wa rahmatulLahi wa barakatuhu
Désolé pour le retard, le site a été bloqué entre 17h00 et 22h15 sans que nous sachions pourquoi.
Celles et ceux qui me reprochent de rendre illicite ce qui est licite n’ont pas lu le texte ou trop vite. Je n’ai cessé d’affirmer que les textes étaient indiscutés mais que ce qui l’était c’étaient certaines interprétations, la présence des nécessaires conditions quant à l’application et le contexte social et politique qui est requis.
C’est donc bien de l’intérieur de l’islam et de ses enseignements que cet appel se construit. Je n’ai rien rendu illicite, je dis que « adam tawfîr ash-shurût » (l’impossible réunion des conditions) exige la suspension de l’application des peines.
Wa Allahu a’lam
Question posée par boudinarahmed :
assalam waikom frère Tariq. j’ai des remarques à faire .que je vais les résumer dans les points suivant : */votre appel était basé sur des simple étude du contexte actuel et de la psycologie collective du monde musulman et des uléma et non pas sur des arguments tirés du « fikh islamique »(ce qui est nécessaire pour faire « lijtihad » ). *l’exemple évoqué de omar ibn al khatab dont le contexte et l’objective sont totalement différents de votre appel car la suspension du compagnon était parmi les grande priorité de la communauté musulmane de l’époque et avait pour objectif la protection de l’homogénéité de la « oumma » et la résolution d’un problème poser d’une manière qu’on ne peut pas le négliger ,tandis que votre appel se lance dans une période où la communauté traverse une période difficile dont les priorités sont plutôt la construction des établissement médiatique et pédagogique au lieu de s’occuper des problèmes de telle complexité. *omar obn al khatab a prit sa décision suite à une concertation et une consultation de son entourage ,tandis que vous, vous avez préféré le travail »individuel »(ce qui est très grave pour l’avenir du principe de la concertation dans le futur) merci wassalam w alikom
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam ‘alaykum
Non très cher frère, cela fait cinq ans que je consulte des savants et des intellectuels. Cet appel a une signature individuelle mais et le fruit d’une longue réflexion et d’une concertation.
Comment pouvez-vous dire que les références ne proviennent pas du fiqh et des usûl : tous les ahkâm (règles) requiert l’authenticité et la compréhension des textes, les conditions et l’intelligence du contexte. A partir de là ont été induites des règles liées au tawfîr ash-shurût (la présence des conditions), ad-darurât (la nécessité ), al-hâjat (le besoin), al wâqi’ (l’environnement) etc. Ce ne sont pas là des règles du fiqh ? Ce n’est pas parce que je ne les nomme pas dans un texte général qu’elles ne sont pas prises en compte dans la logique de l’exposé… L’ijtihâd (l’effort d’analyse critique des textes et de leur silence) ne peut s’appuyer que sur ces éléments. Or, ils sont tous présents dans les considérants explicites ou implicites de l’appel.
Quant à la question de la priorité : j’ai déjà entendu cet argument. Etait-ce nécessaire ? Ce n’est pas une priorité, pourquoi maintenant ? A voir l’état de nos sociétés, ce ne sera jamais le moment de parler de quoi que ce soit. Ce qui importe c’est de parler de ces faits car ceux-ci sont révélateurs de l’état d’esprit formaliste et peureux qui nous a colonisé depuis tant de décennies. Il faut prendre nos responsabilités et parler :
1. Au lieu de dire ce que la shari’a n’est pas quand elle est mal appliquée dans un pays… qu’on dise enfin ce qu’elle est.
2. Au lieu de voir toute critique comme émanant de l’Occident qui ne nous aime pas… soyons un peu plus confiants et osons l’autocritique
3. Au lieu de nous contenter d’un « formalisme des paresseux » sachons nous prendre en main et devenir fidèle au message de justice de l’islam qui exige que nous sacrifions de notre vie, de notre temps, de notre argent pour éduquer, servir et résister à l’oppression.
Ce qui nous menace aujourd’hui c’est la réactivité passionnée des embourgeoisés sûrs de posséder un message de vérité et satisfaits des fidélités cosmétiques et maquillées.
J’ai peur pour nous le jour où il n’y aura d’ombre que Son ombre…
Question posée par Muslim :
As salamou alaykoum frère Tariq Ramadan,
J’aimerais savoir s’il ne s’agit de devoir abolir une loi d’Allah par cette idée de moratoire ? Je pense qu’il n’est pas utile de donner un délai aux lois d’Allah, mais plutôt que nous sommes obligé de ne pouvoir les appliquer tant que la majorité musulmane est inférieur à la société où nous vivons. Certes, nous sommes pour les lois d’Allah, elles ne peuvent pas nous faire peur tant que nous sommes sincères et justes dans nos actions, seuls les injustes refusent ces lois par crainte de les voir s’appliquer sur eux. Allah nous le dit clairement dans le Coran, il n’y a que les pervers qui méconnaissent le Message de leur Seigneur. Ceci dit, avons-nous le droit de faire taire ce qu’Allah a prescrit aux musulmans ? Ou alors devons-nous seulement les taire le temps de voir la majorité s’agrandir pour les appliquer à un peuple qui est assurément pour les lois de notre Seigneur Allah ? Voilà, si c’est le fait d’attendre que le peuple soit pour les lois applicable, ce ne sera pas une moratoire qu’il faut, mais ce sera Allah qui le décidera en guidant un peuple. Nous n’avons donc pas à décider de donner un délai, mais plutôt d’attendre tout en gardons les lois d’Allah telles qu’elles sont inscrites dans son Livre.
Wa Allahou âlam !
Soyez en paix mon frère, je vous souhaite d’être plus clair dans vos directives aux musulmans ! Qu’Allah nous dirige !
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam mon cher frère,
Je fais et je ferai de mon mieux in shâ ar-Rahmân.
Il me semble que les réponses à ce dialogue devraient vous aider un peu à comprendre le sens de la démarche. Allahu al-musta’ân
Question posée par lab :
Frère tariq, attention en disant que vous voulez un moratoire (dont certains ne connaissent pas la définition) pour aboutir à la cessation définitive de ces peines, ou encore dire « c’est monstrueux, c’est monstrueux » en parlant de la lapidation ; pour les littéralistes ce sont des preuves que vous considérez les lois d’Allah non applicables à notre époque. je vous aime en Dieu
Réponse de Tariq RAMADAN :
Merci de cette question et de ce conseil.
Certaines de mes soeurs et certains de mes frères sont très prompts à juger, condamner et à sortir leurs frères de l’islam.
Souvent, ils n’ont ni lu, ni compris le sens du texte qu’ils jugent. Quand vous demandez « qu’ai-je dit qui soit contre les règles et les lois de l’islam ? » Ils répondent par des choses que vous n’avez pas dites ou qu’ils n’ont pas comprises…
Affirmer que les conditions requises pour l’application d’une peine peuvent ne plus jamais être réunies à notre époque n’est pas un propos contre le texte mais une opinion sur la nature des conditions requises et sur ce point tous les savants ont discuté et/ou divergé… ils se sont surtout toujours respectés « à l’intérieur de l’islam » !
Question posée par exigent :
Que répondez vous à ceux qui vous disent que :
1- Ce n’est pas le moment : il y’a plus grave comme problèmes que traversent la communauté (occupation de l’Iraq et la Palestine,…)
2- de toute façon, la sharia n’est appliquée dans presque aucun Etat musulman et encore moins les houdoud !!
3- ne doutant pas un instant de votre sincérité, mais quand même qu’on le veuille ou pas, tout ça fait le jeu de l’occident et des « démocrates » arabes farouchement opposés à l’islam
4- comment interprétez vous le silence d’un nombre de savants éminents (Qaradawi, mawlawi, …)
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam
1. Les gens qui affirment cela n’ont pas compris la portée de cet appel à un moratoire. La Palestine et l’occupation de l’Irak ne sont pas les causes de nos problèmes mais les conséquences. Les causes sont plus profondes dont justement le formalisme, la paresse intellectuelle, le manque de responsabilisation et la réactivité émotive. Exactement ce qu’entraîne le débat sur les hudûd . Il est révélateur et au fond central car il nous révèle comment nous voyons l’avenir de nos sociétés : avec des slogans ou avec une vraie vision sociale et politique.
2. Depuis quand évalue-t-on nos trahisons à leurs nombres. Le Prophète de l’islam (Paix et Bénédiction de Dieu soient sur lui) a levé une armée pour sauver l’honneur d’une femme… quant à dire que les hudûd ne sont presque pas appliqués, c’est inacceptable… mais bien sûr les pauvres Pakistanais, Philippins ou Africains… ce n’est pas grand chose… le jour où une peine est appliquée à une princesse alors le monde s’émeut. C’est honteux !
3. Quel jeu ? En quoi l’Occident est-il concerné ? Etre fidèle à nos principes islamiques c’est faire le jeu de l’Occident ? Nous avons tellement peu confiance en nous que nous sommes devenus obsédés par le regard de cet Occident. Ce dernier est devenu le miroir de nos doutes et nous lui faisons porter nos déficiences et nos blessures.
4. Certains savants savent prendre le temps de la réflexion. Nous verrons et rien ne presse in shâ Allah
Question posée par Alassane :
Assalam alaykoum Frère Tariq, je vous remercie de nous offrir, une fois de plus, l’opportunité de discuter avec vous. Comment expliquez vous que le publique français soit choqué lorsque vous aviez demandé ce moratoire et que personne ne réagit lorsque Chirac répéta la même chose tout juste avant de partir en Chine ? Quelle doit être la position de Musulmans par rapport à la peine capitale telle que pratiquée aux Etats-Unis aussi bien que dans certains pays du Sud ?
Beni soit le jour ou vous êtes venu, le jour ou vous êtes devenu et le jour qui viendra !
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam ‘alaykum et merci de cette question et de vos invocations,
Le public français a entendu parlé de ce moratoire au cours de l’émission avec Sarkozy et ce dernier a joué sur la possible incompréhension du large public. Ce qui ressort, ce n’est pas que j’ai un double discours mais que le public a une double audition et que les grands medias ont totalement transformé le sens de mon propos. Ce n’est pas grave, sur le long terme, ce qui compte, c’est que les mentalités évoluent.
On ne peut pas soutenir la peine de mort aux Etats-Unis. C’est l’expression la plus immédiate d’un système judiciaire défaillant où un accusé noir et pauvres à six fois plus de « chance » de se faire exécuter qu’un Blanc moyennement riche… Il faut que nous soyons cohérents !
Question posée par al-Firansy :
Assalamu ‘alaykum
Depuis quelque temps déjà, nous connaissions la position de Tariq Ramadan sur les différents châtiments corporels (Hudûd) prévus dans la shari’a.
Si Tariq Ramadan reconnaît que ces peines sont islamiques et tirent leurs légitimités dans le Coran et la Sunna. Force est de constater son absence totale, ou presque, d’arguments islamiques justifiant ce prétendu « moratoire » qui n’est autre qu’une abrogation pure et simple de peines prévues par le Coran et la Sunna.
Le seul argument islamique de Tariq Ramadan réside dans la suspension momentanée de l’amputation du voleur, durant une période de famine par ‘Umar Ibn al-Khattab.
Ma question est la suivante : en quoi l’avis d’un sahaba dans un contexte particulier peut-il avoir une portée générale, à fortiori lorsqu’il y a opposition avec la législation d’Allah subhana wa ta ‘ala ?
En outre, où sont les arguments islamiques justifiant pareille mesure pour les individus coupables d’adultère ou de fornication ?
Durant plus de quatorze siècles, la communauté musulmane a connu bien des épreuves et des périodes difficiles où la corruption et l’ignorance étaient malheureusement trop courantes. Pour autant, sauf erreur de ma part, aucun savant, pas le moindre petit shaykh n’a parlé de suspension des châtiments corporels.
En outre, je rappelle que parmi les différentes actions annulant l’islam d’un individu, mise en évidence par l’Imâm Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhab, il y a le fait de prétendre que certains aspects de la shari’a ne sont plus appropriés à notre époque.
Dans l’attente d’un dialogue respectueux mais franc.
Wa salamu ‘alaykum
‘Abd Allâh al-Firansy
Réponse de Tariq RAMADAN :
Mon cher ‘Abd Allâh al Firansy, SalamulLahi ‘alayk
Merci de cette question.
Vous affirmez que le seul argument islamique est celui de l’exemple de ‘Umar. Ce n’est pas tout à fait exact mais le seul fait que ‘Umar ait suspendu l’application d’un peine parce que les conditions n’étaient pas réunies est un précédent d’une importance capitale.
De cette exemple, on comprend qu’un texte qat’i ath-thubût wa ad-dalala (indiscuté du point de vue de l’authenticité et du sens du contenu) peut ne pas être appliqué car le contexte rend l’application injuste. Il en ressort une règle fondamentale du droit islamique : « al umûr bi maqasidiha » (les affaires s’établissent et se mesurent à leurs objectifs). Le respect de l’objectif de justice peut entraîner la suspension d’un texte dans sa littéralité.
Ce n’est pas tout : toutes les conditions exigées par les sources coraniques et prophétiques sont telles qu’elles rendaient effectivement les applications quasiment impossibles : Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu soient sur lui) tournait la tête, les compagnons étaient stricts et scrupuleux et on connaît l’histoire de ‘Umar encore apostrophant un témoin hésitant.
Enfin, une suspension n’est pas une abrogation. Les savants et les gouvernants musulmans furent nombreux à travers l’histoire de l’islam à suspendre l’application d’une règle, à donner des fatwas, à légiférer circonstanciellement. Ce n’est pas un, deux ou trois savants mais des milliers sur différents sujets, en des circonstances particulières.
Nous sommes dans une situation particulière où des peines graves et le plus souvent irréversibles sont appliquées dans les société majoritairement musulmanes. Il faut que cela cesse et qu’un débat sur la fidélité aux enseignements islamiques s’ouvre enfin.
In shâ ar-Rahmân wa Allahu a’lam
Question posée par Algeria :
Salam à tous, Votre appel nous est parvenu en Algérie par l’hebdomadaire « Les débats » du 06 avril 2005. Enfin, cet appel a été lancé et le débat est ouvert, vous avez beaucoup de courage de faire ça Mr. Ramadan.
Je voulais savoir, comment convaincre les musulmans de faire une réforme dans l’application de la charia si les textes coranique et de la sounna sont très clairs sur ce sujet.
Merci, salam.
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam
Espérons que ce débat sera serein et profond in shâ Allah
N’hésitez pas à nous tenir régulièrement au courant
Salam à toutes nos soeurs et à tous nos frères d’Algérie
Question posée par Le scribe :
Salam alaykoum,
1. Lorsque vous voyez les premières réponses qui vous ont été données, notamment sur le site islamiya et qui ne répondent pas à la vrai question que vous posez, n’êtes-vous pas pessimiste sur l’avenir d’un tel débat ? En avez-vous eu d’autres, plus réjouissantes ?
2. Comment faire si les ulémas gardent une position conservatrice alors que le peuple adopterait la même attitude que vous ou inversément ? Jusqu’où pourrait-on supporter un tel écart ?
3. Le fait d’avoir posé cette question dans le contexte de l’action d’Amina Wadud était-il pertinent ?
Merci. Ma’a salam
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam ‘alykum
Ces premières réponses ne sont pas décisives. Elles ont été données sous le choc, si j’ose dire, et certains n’ont fait que répondre aux questions des journalistes sans avoir lu le texte. C’est manifeste.
Les ulamâ » sont à terme dans l’obligation d’entendre les voix des communautés et de la oumma. Donc il faut parler et questionner pour qu’ils commencent à proposer des réponses.
Je me suis exprimé sur le cas de Amina Wadûd et j’ai dit mon désaccord profond sur son action. Elle va à l’encontre des principes reconnus de l’islam de même que notre frère en Espagne sur la question des mariages homosexuels (j’y ai aussi répondu dans le livre d’entretiens avec Aziz Zemouri). Mais il ne faut pas tout confondre et après Amina Wadûd cela aurait été avant autre chose… ce ne serait jamais le bon moment.
Le fond de la question n’est pas là : est-on prêt dans cette communauté à lire, écouter, comprendre sans rejeter ce que l’on ne comprend pas ou que l’on n’aime pas dans le « camp ennemi » et de prendre aveuglément pour « bien » ce qui provient de ce que l’aime ou de ce qui « semble » bon. C’est cette mentalité qu’il faut réformer… Wa Allahu a’lam
Question posée par abdallah :
Salam frère, Il y a certains « intellectuels » musulmans qui disent que ces peines :la lapidation, la peine de mort…ne sont jamais applicables mais pas comme toi tu dirais »jamais applicables » frère tariq,eux ils disent que même si les conditions sont réunies pour les appliquer,ces peines là sont dépassées et ne sont plus à prendre en compte. Tu en connais sûrement certains qui pensent comme cela,frère tariq. Que penses-tu de ces gens là ? Pourrais-tu te démarquer d’eux en disant que ce n’est pas en te détachant du Coran et de la Sunna que tu fais cet appel mais bien en t’y referant. Je sais que tu l’as déjà dit mais « Dans la répétition il y a du bienfait »(fil i3ada l’ifada)comme disait cheikh al-albani, je crois. Jazakallahou kairane et qu’Allah te protège ainsi que tous les croyants et les croyantes.
Réponse de Tariq RAMADAN :
Oui mon frère, fil i’âda istifâda, il y a du bien dans la répétition…
Tout ce que j’ai affirmé dans ce moratoire vient, provient et s’enracine dans les enseignements islamiques. Et je rappelle que je ne parle pas seulement de la lapidation mais également des châtiments corporels et de la peine de mort.
Ouvrons donc un débat large in shâ Allah
Question posée par abdallah :
Salam frère tariq, J’encourage et soutiens votre appel et j’implore que Dieu vous aide en ce sens. En dehors des réactions émotives que certains ont pu avoir parmi les intellectuels et les savants musulmans,y a t il aujourd’hui des critiques sérieuses venant d’intellectuels ou de savantsquiréellement vous posent problème ou qui vous amène à reconsidérer votre position,non pas jusqu’à l’annuler, mais juste à revoir certains points de vue que vous aviez eu auparavant ?
Jazakallahou khairane et qu’Allah te protège.
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam
Pour l’instant, je reçois des commentaires, des soutiens et des critiques. Rien qui m’amène à revoir le sens de mon appel, au contraire wal-hamdulillah… il faut donc continuer
Question posée par zamzoug :
salam alykoum
je tiens avant tout à manifester mon respect pour le travail que tu fais. qu’ Allah te guide et te protège. Ma question est simple. Ecrire une lettre pour un moratoire c’est bien, mais le problème est dans la division au sein de la oumma, vous n’êtes pas sans savoir que les divergences auprès des différentes écoles juridique est considérer comme une nirm’a (une bénédiction d’Allah) ma question est comment positionner vous le moratoire par rapport a la divergence entre les écoles (el madaheb) ?
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam
J’explique dans le texte de ce moratoire que l’appel dépasse les clivages d’écoles et de tendances et c’est d’ailleurs ce qui se passe sur le terrain : je lis des soutiens de toutes les tendances et des critiques de la même façon.
L’unité de la oumma ne doit pas être comprise comme le maintien d’un consensus apparent parce que non discuté et frileux. Nous devons aller plus loin : il faut réveiller les musulmans de leur léthargie et chacun, à son niveau, doit prendre ses responsabilités Wa Allahu a’lam
Question posée par antigone :
Salam, ma question est la suivante : un appel et après ? Comment comptez-vous faire entendre votre appel ? Quel rôle doit jouer le « musulman de la rue » dans cette affaire qui nous concerne tous ? Combien de temps durera l’appel ?? Parce que maintenant qu’il est lancé, il faut aller jusqu’au bout…
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam « Antigone »
Oui, il faut aller jusqu’au bout.
L’appel a été dirigé vers certains ulamâ qui vont le commenter à l’instar du mufti d’Egypte, Shaykh ‘Ali Jum’a. D’autres débats auront lieu dans les cercles qui réunissent les savants.
Sur le plan des intellectuels, nous appelons les femmes et les hommes à s’exprimer et à se mobiliser aussi sur cette question. Des forums se sont ouverts dans différents pays mais l’on sent encore beaucoup de craintes. Pour l’instant, la première chose à faire est de libérer la parole pour que les savants se sentent dans l’obligation de réfléchir et de s’exprimer.
Question posée par Mohamed Azdine :
Chèr Tariq, depuis l’annonce de ce dialogue, j’avais préparé quelques questions de fond qui t’étaient destinées, mais auxquelles tu as déjà répondu pas plus tard qu’hier (chronique audio du 10/03). Comme je voulais absolument saisir cette opportunité de dialoguer avec toi, j’ai préparé in extremis d’autres questions, certes plus personnelles (en espérant qu’elles seront retenues) :
1. Cet appel officiel au moratoire a-t-il été précipité par l’intense polémique te concernant sur la question, ou a-t-il fait l’objet d’une préparation concertée, constructive et non « cosmétique ».
2. N’est-il pas consternant qu’aucune autorité religieuse islamique n’ait statué, ni même proposé ce moratoire (avant que tu ne le fasses) afin d’être fidèle au message de justice de notre somptueuse religion ?
Note à l’attention de celles et ceux qui ignorent le message d’amour, de pardon et de miséricorde inhérents à l’islam :
…quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué l’humanité toute entière ; et quiconque sauve une vie, c’est comme il a fait don de vie à l’humanité toute entière
(Sourate 5 : Al mâ idah- La table servie, verset 32).
De même, c’est la seule religion dont le nom est tiré du mot « paix » (Salâm) et demande à ses membres de souhaiter la paix ainsi que la miséricorde et la bénédiction de Dieu à ceux qu’ils rencontrent, même pour la première fois ( Assalâmou alaykoume wa rahmatoul lâhi wa barakâtouhou ).
En vous remerciant par avance de l’attention que vous porterez à mon intervention. Que Dieu vous aime, vous protège et vous compte parmi ses rapprochés.
Votre frère Mohamed Azdine
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam très cher Mohamed Azdine,
Merci de ces questions :
1. Non cet appel officiel n’a rien à voir avec la pression. J’y travaille depuis longtemps al-hamdulilLahi (depuis cinq ans : bien avant le 11 septembre ou la polémique en France).
2. Il n’est pas important de savoir qui lance quoi. Dans le texte de l’appel, je mets en évidence l’état de frilosité dans lequel nous sommes aujourd’hui. Nous n’avons pas à nous plier aux diktats de l’Ouest mais nous avons à être à la hauteur de notre message. Il faut que nous nous fassions confiance et que nous ayons le courage de porter notre message fusse contre les trahisons de nos propres frères… patiemment, constructivement, fraternellement.
Certains savants, que j’ai rencontré sur le terrain m’ont souvent soutenu. D’autres ont aujourd’hui répondu sous le coup de l’émotion et trop vite… mais nous ne sommes pas pressés : le dialogue doit s’instaurer et cela prendra du temps in shâ Allah.
Question posée par Samir :
Salam Alaykoum,
Quelles alliances êtes-vous prêt à consentir afin de mener à bien ce projet de moratoire ? Les Ulemas sont-ils seuls à mériter de statuer sur des questions qui ont certes un dimension religieuse mais qui ont aussi une dimension sociale. Ne faudrait-il pas impliqué d’autres formes de pouvoir (les universitaires, les partis politiques, droit de l’Homme,…) ? Je ne vous demande pas de considérer des forces extérieures aux musulmans mais bien au sein de l’Islam. Cela répond bien à vos exigences. Merci pour vos réponses Salam Alaykoum samir
Réponse de Tariq RAMADAN :
Cher Samir,
La lecture du texte de l’appel devrait être une réponse. Il faut certes que les ulamâ’ s’expriment et se concertent. Il faut aussi que les intellectuels et les musulmans dans leur ensemble puissent s’exprimer et donner libre court à leurs pensées.
Au-delà de ce débat sur le moratoire vis-à-vis des hudûd c’est bien notre psychologie collective de musulmans que je pense nous devons questionner : le formalisme est une des formes supérieures de la paresse. Nous devenons paresseux malheureusement : nous réconcilier avec le coeur du message islamique exigera plus que de simples incantations et des politiques répressives. Ne voyons-nous pas les exemples de tant de sociétés sous nos yeux ?
Contrairement à ce que certains affirment, les débats et les mentalités qui s’expriment autour de la question des hudûd ne sont pas marginaux : ils sont révélateurs de nos tentations émotionnelles, de notre manque de courage, de l’inversion des priorités et de notre aisance à ne nous révolter de rien : cela touche si peu de monde dit-on…
Dieu est avec les endurants…
Question posée par Samir :
Salam alaykoum,
Dans un débat comme celui-ci, les concepts vont bon train. La justice est invoquée comme la solution aux problèmes des pays musulmans. Soit. Pouvez-vous nous dire quelles sont les conditions nécessaires et suffisantes pour l’application des ces Hudud’s. En d’autres termes existe-t-il des conditions sous lesquelles vous defendriez la lapidation/fouet/execution ? Je soutiens votre moratoire mais ce qui n’est pas clair pour moi c’est si vous estimez que les châtiments corporel (tortures) font parti de votre vision pour une nation musulmane ? Pourquoi ne pas impliqué les pouvoirs politiques des pays musulmans qui ont abandonné les fondements de l’Islam pour un liberalsime économique anarchique. Merci pour vos réponses. Salam alaykoum Samir
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam ‘alaykum Samir,
Votre question recouvre plusieurs niveaux :
1. Sur le plan des textes, il faut être clair : ceux-ci existent et on ne peut nier leur présence dans le corpus islamique.
2. Ce qui se discute ici c’est d’abord leur authenticité (certains sont discutés), les divers types de châtiments, leurs conditions respectives et les environnements dans lesquels on peut penser les appliquer.
3. Les réponsesà ces questions doivent venir des débats. Chaque savant peut avoir son idée mais il faut que le débat s’ouvre. On ne peut exécuter des femmes et des hommes dans la confusion et le doute.
4. Ayant trahi les exigences spirituelles et éthiques de l’islam, nous nous accrochons au formalisme pour nous persuader que notre rigueur en la matière et la preuve du caractère islamique de notre entreprise. Dans certains pays, on coupe la main des voleurs mais on participe en silence à la plus grande entreprise de spoliation des biens et de la dignité des hommes. Ceux qui défendent ces systèmes m’inquiètent…
Que Dieu nous aide
Question posée par hind :
CHER MONSIEUR,
Je voudrais que vous m’éclairez sur l’affaire de votre frère Hani Ramadan. A vrai dire,je ne comprends pas qu’il ait pu autoriser « la lapidation » des femmes adultères. En effet j’ai écoutée bon nombre de ces cassettes et conférences de façon approfondi depuis plusieurs années. Son discours, si l’on écoute attentivement,sa façon de pensée les femmes est extraordinairement valorisante qui rejoint la votre d’ailleurs mais formulée différemment. Et à l’heure actuelle je n’arrive pas à croire qu’il ait pu autoriser un tel acte…je n’y croire pas,sa ne peut être qu’une maladresse qui lui coûte très cher aujourd’hui malheureusement. Aujourd’hui on le laisse plus parler alors qu’il se battait tant pour nous !!!Maintenant je veux comprendre davantage cette situation entre autre celle du moratoire. POUVEZ VOUS s’il plait cher monsieur m’orienter vers un début de lecture pour mieux comprendre cette situation très embarrassante. Il y a tellement de choses à savoir et l’information va tellement vite qu’on en reste paralysé,alors s’il vous plait par ou dois-je commencer. QUE DIEU BENISSE VOTRE FRERE HANI QUE J’ADMIRE TOUT AUTANT QUE VOUS POUR CETTE ENVIE FAROUCHE DE PLAIRE A DIEU.MERCI DE ME REPONDRE
Réponse de Tariq RAMADAN :
Salam ‘alaykum
Dans son article, mon frère Hani a rappelé la position classique des savants musulmans concernant la lapidation. La majorité a affirmé qu’elle est mentionnée dans les textes (notamment les deux hadith impliquant Mâ’iz et al-Ghamidiyya) mais que les conditions requises lui donnent une vocation surtout dissuasives et presque jamais applicables. Tel était, je pense, le sens de ces propos si l’on revient au texte et non pas à ce que l’on a fait et que l’on a voulu en dire.
L’idée du moratoire ne suit pas la même logique et interpelle les savants sur ces conditions justement (sans remettre en cause l’existence des textes) et ce « presque ». Je vous renvoie au texte sur le site car j’y fais référence.
Quant aux ouvrages sur la question, ils ne sont pas très nombreux en langue française. Peut-être faudrait-il que vous spécifiiez vos attentes.
C’est ici la fin de ce dialogue. Désolé de ne pas avoir pu répondre à vos nombreuses questions. Continuez in shâ Allah à vous exprimer car le sujet demeure important.
Que Dieu nous aide, nous guide et nous aime Fraternellement, et bonne nuit Salam ‘alaykum wa rahmatullahi wa barakatuhu
Djelloul
Salam aleikoum mon frere,en lisant les questions et les reponses faite sur la question ho combien brulante du moratoire, je constate un effort de part et d’autre aussi bien des detracteurs que des convaincus(des biens fait du moratoire)et que malgré tout le debat reste passionant. La question qui me preocupe, es ce que tout ce debat cette energie depensée ne sont pas un moyen de nous detourner de nos vrais preocupations?. En france il y a une vraie misere ds les quartiers defavorisé de vrais inegalités sociales et cela concerne le quotidient des musulmans je pense que les questions devraient se tourner plus sur le comment sortir de cette misere sociale dans laquelle on s’enlise chaque jour et se rappeler le hadit « quand un membre à mal c’est tout le corps qui s’enfievre » parler d’investisement civique et politique dans un etat laique par des francais musulmans qui veulent un avenir mailleur pour leurs enfants merci wa salam aleikoum
Assalamu Alaykom frère Tariq
J’étais très content d’entendre un intelectuel musulman parler pour la première fois franchement de ce qui va mal chez nous musulmans. Beaucoup d’oulémas n’ont pas osé, ce n’est pas parcequ’ils ne sont pas arrivés à la même conlusion mais plutôt par crainte d’être montrés du doigt comme tu l’es aujourd’hui toi même. J’ai lu le coran en long et en large depuis plusieurs années mais en aucun moment j’ai trouvé un châtiment par lapidation pour quelqu’un qui a commis l’adultaire, est ce que tu peux m’indiquer dans quelle sourate c’est marqué ce type de chatiment?
je suis ensuite interéssé à la question après ton débat avec Sarkozy (que je pense t’aurais évité!) j’ai découvert que le seul châtiment par lapidation à l’époque du prophète SAW a été infligé à une juive à la demande des juifs et que le prophète sAW a refusé en premier lieu. je ne suis pas un faqih mais vu que tu as pu discuter avec des foqaha, est ce qu’il y a une unanimité au sein des oulémas que la lapidation est applicable aussi aux musulmans même s’il s’agissait au départ d’une juive? deuxièment est ce qu’il y a des oulémas qui sont convaincus (c’est mon cas) que les conditions ne sont pas réunies pour une telle application ( comme tu le dis dans ton appel)?
Un exemple de difficultés à appliquer une loi islamique, en france même si l’islam nous demande de partager l’héritage I part pour la femme et 2 parts pour l’homme, l’état français effectue le partage différemment comme le dicte la loi ie l’homme et la femme auront les mêmes parts.
Je suis désolé d’être long, mais ce sujet me tient à coeur et j’aimerais qu’il aboutisse insha allah. Qu’allah te bénisse et bénisse toutes les forces vives des musulmans ammine
wa qol rabbi zidni ‘ilma
salam
Merci pour la réponse.
à bientot
Salam alikoum,
ici sur votre site vous dises :
que « adam tawfîr ash-shurût » (limpossible réunion des conditions) exige la suspension de lapplication des peines.
Mais dans votre livre « Faut-t-il taire Tariq Ramadan vous disiez :
Il faut un moratoire ( de la lapidation par exemple) pour arriver peut à peut à l’Arrêter Définitivement et vous faisiez référence aux paroles de Jaque Chirac (qui prend la même thèse pour la peine de mort, pour l’Arreter Définitivement. Pas à cause du contexte actuel OU limpossibilité de réunir des conditions).
Vraiment, je trouve une contradictions dans vos paroles (selon votre interlocuteur)? !
Est ce que le Moratoire que vous proposez, c’est pour l’arrêter définitivement ou par ce que le contexte actuel n’est pas favorable.
IL fait pas quand confondre avec ces Deux problématique » Différentes).
Walaho Aalam Wa Aala.
Merci
Salam
A mon humble avis, je pense qu’il faut arrêter de chercher des poux dans ce que les gens disent en vue d’établir des contradictions. Nous sommes des humains et Dieu Seul est parfait. De plus, nous ne sommes pas exempt de biais, de préjugés et d’incompréhension par rapport à ce que l’autre dit et que tu interprètes (ou que tu ne lises même pas) ou que tu esaies de mettre en branle. Allah nous connait tellement. Soub hana Allah ! Nous aurions fait la même chose avec Lui.
Essayer de positiver les efforts d’ijtihad qui sont menés par beaucoup de savants pour sortir cette communauté de l’injustice des siens d’abord.
Il y a beaucoup d’injustice autour de nous et promue par nous mêmes. Nous devons abandonner les vallées de la frilosité et de la réactivité qui enlèvent toute rigueur et franchise en nous.
J’ai l’habitude de dire, ici au Sénégal, que Allah ne confiera jamais la gestion de la terre à des musulmans injustes qui taisent des vérités et qui ne sont pas rigoureux.
Adoptons une position de sagesse pour débattre et discuter en de bonnes conditions au sein des espaces que nous procurent notre religion pour faire avancer les choses.
Evitons enfin les préjugés et le fait de parler de choses dont on a aucune science. Quand quelqu’un affirme que untel est un pion de l’occident ! Soubhanna Lah ! Où sont ses preuves ? s’il est véridique ! Ou bien le dit il parce qu’il veut simplement heurter et choquer son frère qu’Allah lui demande d’aimer même s’il n’est pas d’accord avec lui.
Nous qui vivons en Afrique nous comprenos ce niveau de message.
Je donne un exemple : la peine de mort a été supprimé au Sénégal. ce fait n’a même pas « alerté » l’opinion qui l’a banalisé. Parce que on ne l’applique pas et cela ne la été que dans une ou deux fois tout au début des indépendances ! c’est ça la réalité dans nos communautés. Je ne dis pas que la loi n’est pas nécessaire, mais aujourd’hui nous devons avoir des priorités et ce n’est pas le fait de lutter et de constituer une « grappe de convergence » sur des choses qui ne sont pas appliquées et/ou qui sont très mal compris de nous même.
Je soutiens cette idée de moratoire et je souhaite de tout mon coeur qu’un jour le frère tariq vienne au Sénégal (Afrique)pour en discuter davantage avec les frères
Mansour NDIAYE
AEEMS – Sénégal
Salam ,
Allah n’est pas parfait comme vous dites…car parfait signifie qu’il a était fait par quelqu’un! Or Allah soubhanah n’a pas était fait donc on peut dire qu’il est excellent, sans defauts mais pas parfait; les hommes sont parfaits enfin les croyants.
Bref, pour ce qui est de l’application des hududs il me semble qu’il y a des hadiths assez explicites pour repondre de façon catégorique: il faut les appliqués.
salam alaykoum,
j’espérais avoir une réponse à ma question, mais je comprends que le site est été bloquer et t’a empêché de nous répondre à tous.
Cependant j’aimerais bien avoir une réponse car j’aurais du mal à la formuler autrement.
BarakAllah ou fiqu.
Ibrahim
Assalamou Alaykoum
(Aux administrateurs du site, Salam, lorsque je vous ai adressé ce texte le 13/04/05 dans la soirée , les réponses de Mr Ramadan étaient ecrites en bleu nuit dans le texte ci-dessus, en cas de non parution de mon message, je saurais que votre site n’était pas piraté hier soir vers 23h)
Cest avec un immense plaisir que jai appris que cet appel était en gestation depuis plusieurs années et quil est le fruit de concertations avisées (explication du « nous » du texte quon vous a sévèrement reproché).
Les savants musulmans doivent être à la hauteur de leurs responsabilités devant Dieu et lhumanité. Ils sont appelés à planifier un calendrier de débats qui doivent aboutir à des consensus dans quelques années et ce pour le plus grand bien de lhumanité. Nous devons leur donner le temps nécessaire et accepter avec indulgence leurs premières réactions à cet appel.
Puisse Dieu discréditer chaque jour un peu plus les médias malhonnêtes et les manuvres politiciennes. En nous réformant de lintérieur, Dieu nous aplanira tous les écueils sur notre route vers Sa Voie et le salut de lhumanité.
Mr Ramadan la terre meuble dans laquelle ont investi les croyants sincères commence laisser sortir de jeunes pousses qui vont se gonfler de sève et grandir pour se dresser sur leurs tiges, faisant ladmiration des laboureurs et soulevant le courroux de ceux qui sont devenus infidèles au message de lIslam. ( Lattaque de votre Site témoigne en faveur de la justesse de votre appel !)
Salam cher Tarek.
En fait je voulais juste rappeler que les houdoud sont des remèdes pour des problèmes sociaux et ils sont établis pour la purification des croyants de leurs « fautes » commises (inna lakoum fil kissasi ibratoun li ouli lalbab). Tant mieux si on les appliquent seulement pour les pauvres ou pour les femmes, ils ne seront punis qu’une seule fois.
Lorsque vous comndamner la peine de mort aux états unis par exemple, est ce que vous doutez du remède divin (al kessas)sachant que c’est une société de majorité chrétienne et que toutes les conditions sont réunies?
Merci, merci
Cher Monsieur Ramadan,
Je vous écris pour partager un sentiment que la lecture, ainsi que lécoute, de vos dernières interventions ont suscité en moi. Je tiens avant tout à vous signaler que jadhère complètement à vos démarches et que jessaye au quotidien dappliquer les enseignements que je peux en tirer. Néanmoins je tiens à soulever avec vous un point qui minterpelle particulièrement.
Dans votre dernière chronique autour du moratoire, ainsi que sur le débat traitant du même sujet, jai limpression que votre vision sur lOccident sest biaisée par le traitement que certains intellectuels ou politiques, ainsi quun grand nombre de personne « mal informés » sur votre réelle motivation, vous réservent. Cette impression résulte peut-être dune mauvaise lecture de vos dernières interventions si tel est le cas veuillez mexcuser pour cette démarche qui na pas lieu dêtre.
Par contre, si dans mes lignes vous pensez peut-être que je suis, même un petit peu, dans le vrai, veuillez accepter ces considérations suivantes.
Dans une de vos interventions lors dun séminaire, vous faisiez référence à une réalité à laquelle jadhère complètement. Vous y disiez : « lIslam est simple mais que la société est compliquée et que dire que la société est simple cest rendre lIslam compliqué ». En disant que lOccident ne nous (les musulmans) aime pas ou lorsque face à lintervention, arrogante jen conviens, dune femme lors du débat sur le programme suisse Infrarouge, vous parlez darrogance occidentale, vous risquez dalimenter les propos de vos détracteurs. En tenant de tels propos généralisant, vous rendez les sociétés occidentales « simples » et lIslam compliqué.
Je suis sûr que le traitement qui vous est consacré par quelques personnes occidentales vous affecte profondément, jai même limpression den déceler les traces à lécoute de votre voix, néanmoins je me permets de vous conseiller dêtre extrêmement clair et de bien souligner que seule une partie des occidentaux sont opposés à lIslam ainsi vous redonnerez aux sociétés occidentales leurs caractères complexes et à lIslam son caractère simple.
Veuillez pardonner ma démarche et ne ny voyez quun acte citoyen visant à vous informez dune interprétation qui pourrait être faite de vos interventions.
A la lecture de ce courrier vous comprendrez que je présente quelques lacunes en français ce qui s’explique par la fainéantise qui me caractérise mais malheureusement aussi par le peu de soutien qui ma été accordé lors de mon parcours scolaire, les mauvais élèves étant généralement exclus (en tout cas en mon temps). Ma rencontre, tardive jen conviens, avec vous propos ma poussé à être plus exigent par rapport à moi-même. Pour cela je vous serai éternellement reconnaissant.
Mehdi Khamal
Assalamailaicum
Mais comment se fait il qu ‘il y est des savants qui réfusent dans le monde musulman des débats sur les injustices qui sévissent sur ces territoires à majorité musulmanes?
Comment se fait il que des savants restent toujours opposés aux critiques lancées à l’intérieur de notre communauté? Avec tout le respect que je leur doit, je vous dit il y en a marre et ça commence à étouffer sur certains!
Alors d’autre encore qui accusent les autres de jouer aux jeux de l’occident,eux pour moi c’est encore pire,je pense qu’ils n’ont rien compris!C’est quoi ça?
Nos prédécesseurs n’étaient des anges et ils ont très certainement commis des erreurs.Et puis après tout le faite d’être conscient qu’on peut être inconscient on est conscient non? alors nos savans soyez honnete et passons vers l’avant!
selem aleykom
mais pourqoi sarkozy sen est mele
Même si on ne peut nier l’existence de la lapidation et des chatiments corporels dans l’Islam…il faut comprendre son sens.
Il faut tenter de comprendre aussi pourquoi ces peines semblent inhumaines à tant d’humains, n’est pas un signe ?
Tout d’abord une peine « dissuasive » est importante et nécessaire pour eviter que les femmes et les hommes se livrent à des actes interdits, c’est là » l’objectif » .
Ensuite on nous apprend qu’on ne peut mettre en application une peine si l’on a pas au fond de soi la certitude d’être « juste ».
Quel homme ou quelle femme connaissant profondément l’Islam pourrait « lancer la première pierre » à un individu adultère sans avoir le moindre doute sur le fait que son acte est vraiment « juste » ?
C’est Dieu qui a mis ce doute dans les coeurs pour empecher les humains de l’appliquer à leurs frères et leurs soeurs.
Je suis persuadée au plus profond de mon coeur qu’AUCUN musulman savant ne peut appliquer ce genre de peine s’il est sincère avec son coeur.
« Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ».
Quel humain n’aurait ne serait-ce que le poids d’un atome de doute quant au fait qu’il soit juste en appliquant cette peine à un des ses frères ou soeurs en humanité ???
Les nombreuses barrières à l’application de ses peines les rendent « presque jamais applicables « , mais l’obligation de conviction intime de « justice » rendent à ces peines « jamais applicables ».
Que Dieu nous aide a comprendre cette nuance et merci à Dieu d’avoir jeté ce doute dans le coeur des humains quant à leur intime conviction de justice lors de l’application des ce genre de peines…c’est là un signe qu’on devrait reconnaitre ! Ouvrons nos coeurs a cet intime sentiment de justice. Laissons Dieu seul juge là ou nos coeurs ne peuvent être sûrs en totalité.
Salam
Même si on ne peut nier l’existence de la lapidation et des chatiments corporels dans l’Islam…il faut comprendre son sens. Il faut tenter de comprendre aussi pourquoi ces peines semblent inhumaines à tant d’humains, n’est pas un signe ? Tout d’abord une peine « dissuasive » est importante et nécessaire pour eviter que les femmes et les hommes se livrent à des actes interdits, c’est là » l’objectif » . Ensuite on nous apprend qu’on ne peut mettre en application une peine si l’on a pas au fond de soi la certitude d’être « juste ».
Quel homme ou quelle femme connaissant profondément l’Islam pourrait « lancer la première pierre » à un individu adultère sans avoir le moindre doute sur le fait que son acte est vraiment « juste » ? C’est Dieu qui a mis ce doute dans les coeurs pour empecher les humains de l’appliquer à leurs frères et leurs soeurs. Je suis persuadée au plus profond de mon coeur qu’AUCUN musulman savant ne peut appliquer ce genre de peine s’il est sincère avec son coeur. « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Quel humain n’aurait ne serait-ce que le poids d’un atome de doute quant au fait qu’il soit juste en appliquant cette peine à un des ses frères ou soeurs en humanité ??? Les nombreuses barrières à l’application de ses peines les rendent « presque jamais applicables « , mais l’obligation de conviction intime de « justice » rendent à ces peines « jamais applicables ». Que Dieu nous aide a comprendre cette nuance et merci à Dieu d’avoir jeté ce doute dans le coeur des humains quant à leur intime conviction de justice lors de l’application des ce genre de peines…c’est là un signe qu’on devrait reconnaitre ! Ouvrons nos coeurs a cet intime sentiment de justice. Laissons Dieu seul juge là ou nos coeurs ne peuvent être sûrs en totalité. Salam