Contre le terrorisme : une arme absolue ?

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Malgré l’ampleur des moyens affectés à leur mise au point, les armes de lutte contre le terrorisme viennent une nouvelle fois de démontrer les limites de leur efficacité. Des dizaines de citoyens innocents ont à nouveau payé le prix de cette carence manifeste de notre défense. Ils vivaient hier à Londres. C’est demain à Copenhague, à Rome ou ailleurs que d’autres encore pourraient mourir. Peu d’explications de nos experts en contre terrorisme sont à ce jour réellement convaincantes.  Faut-il « fermer les universités islamiques du Golfe » comme le suggère celui-ci ? Intensifier le programme de réforme de la culture de l’autre et le rythme de son apprentissage de « la liberté », des « droits de l’homme » et de « la démocratie » comme celui-là en semble convaincu  ? Faut-il dresser de nouveaux murs ? Faut-il renforcer, encore et toujours, suspicion et répression et, sans craindre d’améliorer les performances de la vieille  « machine » répressive « à fabriquer des poseurs de bombes », construire de nouveaux Guantanamo ?


 


Il se pourrait pourtant qu’une arme autrement plus efficace ait d’ores et déjà été identifiée. Et que seul un refus aveugle de la mettre en œuvre soit à l’origine de l’échec retentissant et répété de notre offensive contre le fléau terroriste du XXIème siècle. C’est son coût qui préviendrait, semble t-il, ceux qui en ont les moyens, de la mettre en œuvre et de protéger leurs concitoyens.


 


Cette arme est, il est vrai, particulièrement coûteuse ; et les nantis, petits et grands, « occidentaux » ou « musulmans » de l’ordre mondial du XXIème siècle naissant semblent peu enclins à vouloir en payer le prix. On les comprend : l’arme s’appelle en effet « partage ». Et elle vise…tout ce que précisément, ils n’entendent pas partager. Les ressources économiques et financières bien sûr, à l’échelle de la planète ou à celle de chacune de ses nations. Le pouvoir politique ensuite, accaparé par tous les leaders au long cours qui d’ «élections » en « réélections » en privent toute une génération. La Palestine aussi, dont le partage, promis depuis si longtemps, est devenu aujourd’hui une parfaite fiction. Il faudrait également partager… l’émotion, devant toutes les victimes de toutes les violences, et dénoncer pour ce faire le monopole que s’arrogent en ce domaine les humanistes à géométrie variable. Partager, également, et peut être plus encore, le droit de faire connaître et valoir sa vérité, son histoire, petite et grande et sa vision du monde aux heures de grande écoute, sur les écrans ou dans les hauts parleurs d’une presse de moins en moins plurielle.


 


Partager, en effet, ne veut pas toujours dire donner. Il peut s’agir aussi de savoir prendre. C’est le cas pour… l’avis des autres. Or, si nous « fabriquons » notre information au lieu de la collecter, si les voix du monde ne nous parviennent plus que par des canaux dont nous avons pris le contrôle, si nous en arrivons à ne plus entendre que le son de notre propre voix, nous nous privons du bénéfice d’une denrée absolument vitale : le point de vue des autres, celui-là même qui nous permet de nous connaître dans notre relativité et, éventuellement, dans nos faiblesses et nos erreurs. Un tel enfermement ressemble vite à une forme d’autisme. C’est peut être bien ce mal là qui guette aujourd’hui une partie de l’establishment médiatique et politique de notre planète. Et qui l’empêche de partager, en quelque sorte, le poids des responsabilités de « la terreur ».


 


Le partage ou la terreur. Le choix, pour l’heure, est encore le nôtre.


 


François BURGAT


(CNRS-IREMAM)


L’islamisme en face La Découverte 2002


 


 


 

18 Commentaires

  1. Bonjour,
    message fort, sensé et humaniste mais malheureusement utopique…
    La machine repressive et du ‘tout sécuritaire’ est déjà en marche. (cf Sarkozy et consor en Europe).

    • M. Le Converti a bien parler the Dieu, de la soumission a Dieu, de l’ethique et vous ne pouvez que le critiquer pour ses mots sur les barbus. C’est triste, vraiment triste.

  2. A l’invité, je m’invite à lui exprimer beaucoup de respect, pour son respect de la déontologie de son métier et pour l’impartialité de ses thèses. En outre, je partage l’idée qui stipule que le partage peut être une issue réussie pour faire face à tout extrémisme terreau fertile à la violence, aussi bien symbolique qu’effective. Mais comment pouvoir sortir de l’enfermement et aller vers l’autre, ne pas dénier son droit à être différent et l’entendre, plutôt l’écouter, quand on a peur d’avoir tort et qu’on n’a pas le courage de se mettre en question?

    La grandeur des hommes, fondateurs des grandes civilisations, réside dans leur humilité garante de leur ouverture sur les autres qui peuvent servir aussi bien de miroir que de source de beaucoup d’utilités.

    Est loin de moi de vouloir faire la lecon à quiconque, mais je veux que notre société occidentale se presse pour pallier à un declin inéluctable si elle ne voudra toujours pas composer avec toutes les forces vives qui la composent.

  3. Ainsi l’occident est resté l’occident depuis à la découverte des territoires lointains jusqu’a nos jours!
    Plus éxploiter l’autre et lui arracher sa terre par n’importe quel prix, en dépit des crimes qui seront commis,de ALEXANDRE LE GRAND en passant par A.HITLER jusqu’aux concepteurs du nouvel ordre mondial(mrs BUSH et compagnie).Et ils se sont toujours trouvés des pretextes,malhonnetes meme parfois et voilà les résultats: plusieurs innocents vont sans doute y passé!QUE NOTRE PROTECTEUR? LE TOUT PUISSANT NOUS PROTEGE AMINE!

  4. Peut on envoyer ce texte, parfaitement juste à Monsieur le Président des Etats Unies et à Monsieur le Premier Ministre du Royaume Uni

  5. Quel message fort de vérité qui demande une grande exigence tant personnelle que collective dans sa mise en application ! Il convie à une réforme profonde de notre rapport à soi et au monde. Nous en sommes si éloignés entre ce monde postcolonial dont nous héritons et la tentacule capitaliste qui ne regarde que dans le rapport de force en faisant fi de toute question humaniste et éthique. C’est notre défi et le défi des générations à venir. A chaque époque sa problématique à résoudre. C’est notre responsabilité, nous ne pouvons y échapper.

  6. Pourquoi un tel message très bien éclairé n’est-il pas diffusé par nos TV? Pourquoi à chq fois que l’on parle de « terrorisme » et de « lutte contre le terrorisme », n’entend-on jamais cette voix de sagesse?
    Hier encore les responsables politiques britaniques ne voient aucun lien entre l’attaque inhumaine dont ils ils ont été victimes, et leur engagement -encore d’actualité- dans la guerre contre les Irakiens! Sans donner aucunement raison à la violence qui nous guette de partout, au nom de je ne sais plus quelle idéologie islamique, on peut tout de même regarder certaines réalités en face.
    On veut lutter contre le terrorisme tout en justifiant sa propre participation à la terreur dans le monde. Voilà une lutte à géométrie variable, avec deux poids et deux mesure. C’est une situation intenable, ici en Europe comme ailleurs dans les conflits du monde. Je ne sais pas si la véritable paix reste possible si la justice et le respect de l’intégrité humaine restent des notions vaines.

  7. Les Américains, et les espagnols hier, les Britanique, aujourd’hui et qui en sera victime demain.

    Le terrorisme n’a eu un terrain fertile qu’à travers les actes posés par les dirigeants américains et européens.

    On veut lutter contre le teorrisme et on reste soi-même terrorisme.On fait semblant de l’ignorer.

    Les extrémistes poseurs de bombe ne sont pas plus terroriste que les armées d’invasion qui occupent les territoires palestiniens, irakiens …

    La lutte contre le terrorisme doit intégrer la question de la légitimité des actions américaines et européennes à travers le monde.

    N’oublions pas que les poseurs de bombe sont de véritables extrémistes, mais ceux sont aussi des désespérés, des fustrés du systême mondial.Et qui n’y voient aucune solution possible autre que la terreur.

    Cessons tous de fabriqués des désespérés et des fustrés à travers le monde et on vera que le terrorisme disparaitra delui-même.

    Chams.

  8. A l’attention de M. Javier Solana Haut Représentant de l’Union Européenne pour la Politique Etrangère et de Sécurité Commune

    Tchétchénie, le 25 février 2005

    Monsieur le Haut Représentant,

    Alors que pas un jour ne passe sans faire de nouvelles victimes parmi la population civile tchétchène et parmi les combattants russes et tchétchènes, sans que des Tchétchènes, femmes, enfants, hommes, ne fassent l’objet des pires exactions qui soient, les survivants, dont moi-même, avons célébré le 10e et triste anniversaire de l’offensive militaire lancée, le 11 décembre 1994, par le Président Eltsine contre le peuple tchétchène.

    Du million d’habitants que comptait la Tchétchénie d’alors, plus de 200.000 sont morts, 300.000 sont réfugiés en dehors de mon pays, des dizaines de milliers sont déplacés à l’intérieur de mon pays, des dizaines de milliers souffrent des séquelles des blessures reçues ou des tortures subies, des milliers d’autres sont détenus dans les prisons et les camps de « filtration » des forces armées russes ou de leurs collaborateurs tchétchènes, dans l’attente du versement d’une rançon ou, plus souvent, de la mort au terme de tortures et de privations sans nom.

    Comme vous le savez, j’ai constamment réitéré, depuis la reprise de ce qui est appelé la deuxième guerre de Tchétchénie, à l’automne 1999, ma volonté de résoudre ce conflit et toutes les controverses qui existent entre la partie russe et la partie tchétchène au travers d’un dialogue avec les autorités russes. A ce jour, ces demandes répétées de négociations sont restées sans réponse aucune de la part des autorités russes autre qu’un discours sur une fausse normalisation.

    En mars 2003, j’ai, par l’entremise de mon ministre des Affaires étrangères, M. Ilyas Akhmadov, rendu publique une proposition de paix qui, se faisant forte de l’expérience de la communauté internationale au Timor oriental et au Kosovo, voulait apporter une nouvelle contribution à la résolution de ce conflit en prenant en compte les légitimes intérêts en termes de sécurité de la partie russe, et les trois exigences auxquelles la partie tchétchène ne peut renoncer : un mécanisme de garantie internationale, sous une forme ou sous une autre, de tout nouvel accord entre les deux parties ; une implication directe, durant une période de transition, de la communauté internationale dans la construction d’un Etat de Droit et de la démocratie en Tchétchénie et dans la reconstruction matérielle de mon pays ; et, au terme de cette période de transition, une prise de décision finale, selon les normes internationales en vigueur, sur le statut de la Tchétchénie.

    Malheureusement cette proposition, pas plus que les précédentes, pas plus que la toute dernière, à savoir le cessez-le-feu unilatéral que j’ai ordonné au début de cette année, ne suscita d’autres réactions de la part des autorités de Moscou qu’une nouvelle fuite en avant dans un processus de soi-disant normalisation de la tragédie de mon peuple, avec son cortège d’élections frauduleuses, de sophistication des opérations militaires, d’exactions à l’encontre de la population civile.

    J’ai suivi avec toute l’attention que ma condition de président-résistant me permettait les événements d’Ukraine, la « révolution orange », et le rôle, décisif selon moi, joué par l’Union européenne, dans son heureux dénouement. J’ai constaté en particulier combien l’Europe pouvait être forte et efficace quand elle décidait de parler d’une même voix, au travers des interventions de différents Chefs d’Etat ou de gouvernement, ou au travers de celle de son Haut Représentant pour la Politique Etrangère et de Sécurité Commune.

    Je n’ignore pas la complexité des relations avec ce grand pays qu’est la Fédération de Russie, ni l’importance politique et économique de ces relations. Au contraire, je crois que c’est précisément parce que ces relations sont capitales pour l’Union européenne que j’estime qu’il est fondamental et urgent qu’elles se construisent sur les seules fondations solides qui soient : celle de la liberté, de la démocratie et de l’Etat de Droit. Malheureusement, comme les événements d’Ukraine viennent de le rappeler, comme les dérives antidémocratiques en Russie nous l’indiquent depuis trop d’années déjà et comme la tragédie que subit mon peuple depuis dix ans suffirait à le démontrer, ces bases solides n’existent pas en Russie.

    Sur le terrorisme, quotidien et massif, de l’Etat russe et de ses acolytes tchétchènes, je ne reviendrai pas. Quant aux actes terroristes perpétrés par des franges de la résistance tchétchène, je les ai, comme vous le savez, chaque fois condamnés. Et je continuerai à le faire. Il reste que ce terrorisme n’a rien à voir avec le terrorisme fondamentaliste international. Il est le fait de désespérés qui ont, la plupart du temps, perdu des proches dans des circonstances atroces, et qui estiment pouvoir répondre à l’agresseur et à l’occupant en utilisant les mêmes méthodes que celui-ci. Cela n’est pas mon point de vue et ne le sera jamais. En fait j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que les actions de la résistance tchétchène s’inscrivent strictement à l’intérieur du périmètre du droit international de la guerre. Quand j’échoue à prévenir le terrorisme, j’échoue seulement dans des circonstances où personne ne pourrait réussir. Le terrorisme à l’œuvre en Tchétchénie, qu’il soit le fait des forces occupantes ou d’éléments isolés de la résistance, naît et prospère sur la guerre, sur les violences les plus abjectes et sur les violations quotidiennes et massives des droits les plus fondamentaux. Seules la paix et la démocratie peuvent le conjurer.

    Loin de vouloir exagérer l’importance de mon peuple dans les affaires du monde et de l’Europe, il reste qu’il est aujourd’hui victime d’une lente extermination et que la question tchétchène constitue, pour le pouvoir de Moscou, un élément clé dans son œuvre de déconstruction de la démocratie et de l’Etat de Droit ou, si l’on préfère, de construction d’un Etat autoritaire, para ou pseudo-démocratique.

    Je sais que pas plus que mon pays n’est le Kosovo, la Russie n’est la Serbie. Mais je sais, parce que je l’ai vu lors de la crise ukrainienne, que lorsque l’Union européenne est animée d’une volonté, elle est en mesure de contribuer fortement à déjouer ce qui semblait inéluctable. Voilà pourquoi je me permets de suggérer qu’à travers vous, l’Union européenne se donne pour tâche d’affronter la question de la tragédie tchétchène en vue de créer les conditions pour qu’enfin puissent s’ouvrir, sous les auspices de l’Union européenne et de tout autre Etat ou organisation internationale qu’elle jugera opportun d’impliquer, de véritables négociations entre mon gouvernement et le gouvernement du Président Poutine.

    Afin d’approfondir ces quelques réflexions, je serais très heureux si vous pouviez rencontrer, ne pouvant moi-même avoir cet honneur pour le moment, M. Oumar Khanbiev, mon représentant général en Europe et ministre de la Santé dans mon gouvernement.

    Vous remerciant de votre attention et avec l’espoir de vous lire, je vous prie d’agréer, Monsieur le Haut Représentant, l’expression de ma plus haute considération,

    Aslan Maskhadov Président de la République tchétchène d’Itchkérie

  9. maintenant que le film du cow-boy et de l’indien à eu sa critique, il nous faut aujourd’hui réfléchir quant à l’attitude à avoir face à l’islamophobie et les actes barbares exposant leurs houles dans les quatres coins de la planète pour ne pas se prendre la tasse et rattraper le climat de confiance interculturelle qui nous échappe…
    salam,
    sab

  10. Salam Alaykoum,

    Vous posez une question mais je crains qu’elle ne soit pas la bonne. Vous devriez plutôt poser la question suivant : « Contre l’impérialisme : une arme absolue ? »
    En ce qui concerne les musulmans, la réponse est l’Islam.
    Salam Alaykoum
    Samir

  11. 11 sept; un DVD inonde les redactions

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    JUSTICE Une enquête est ouverte au parquet d’Evry
    «Complot» du 11 Septembre : un DVD inonde les rédactions

    Anne-Charlotte De Langhe
    [05 août 2005]

    Au micro, face à un pupitre et une salle comble, un quinquagénaire à lunettes s’exprime d’une voix grave. Ed Begley Junior, acteur de sitcoms américains reconverti en militant écolo, annonce la diffusion d’un film documentaire «exceptionnel». «Préparez-vous, le réveil va être brutal…» Entrecoupées par les discours d’une dizaine d’intervenants, tous plus ou moins «experts» en la matière, les terrifiantes images du 11 Septembre se succèdent, schémas, coupures de presse et hommages aux victimes aussi. Dès lors, chacun y va de son argumentaire : la thèse officielle sur les attentats du 11 Septembre n’est que «pur mensonge», fruit d’une «conspiration» signée George W. Bush.

    Intitulé Face à la preuve (Confronting the Evidence), ce film gravé sur DVD a été posté depuis Jamaica, un quartier de New York, avant d’arriver à la mi-juillet dans la boîte aux lettres de centaines de journalistes français, dont ceux du Figaro. Son producteur, un certain Jimmy Walter, y joint un courrier, appelant à la réouverture de l’enquête sur les attentats de septembre 2001. «Une chose est sûre, écrit-il. Les éléments relatifs aux attaques menées contre les tours du World Trade Center et le Pentagone prouvent que notre gouvernement ne nous dit pas toute la vérité.» As de la finance tout à la fois féru de religion, de psychologie et de philosophie, Jimmy Walter n’a pas lésiné sur les moyens. Lisible en huit langues, le DVD en question est d’ailleurs dispensé de tout droit de reproduction ; sur la jaquette, un bref message invite au contraire à en faire des copies. Sur le site Internet http://www.reopen911.org, enfin, quantité d’ouvrages polémiques (Douloureuses questions, La Grande Conspiration) sont disponibles à la vente.

    Ce mailing a incité le parquet d’Evry (Essonne) à ouvrir, le 21 juillet dernier, une enquête préliminaire. «Des journalistes du Parisien, dans le département, s’étaient émus de la réception de ce DVD, indiquait hier la police judiciaire de Versailles. On nous a donc demandé d’analyser son contenu.» Un examen qui n’a permis de déceler «aucune incitation à la haine ni message à caractère raciste», selon les policiers, en dépit du caractère «tendancieux» du document, boycotté par les médias américains. Faute d’incrimination relevée, le dossier aurait, depuis, été «retransféré au parquet».

    Dans la droite ligne des thèses conspirationnistes qui ont fleuri après les attentats du 11 Septembre, Confronting the Evidence n’est pas sans rappeler l’ouvrage de Thierry Meyssan. Vendu à plus de 300 000 exemplaires, L’Effroyable Imposture dénonçait un complot du gouvernement américain. Dans L’Effroyable Mensonge, Jean Guisnel, journaliste, et Guillaume Dasquié, directeur de recherche à l’Iris, avaient rendu à l’auteur la monnaie de sa pièce. «Ces individus exploitent sans discernement des informations de nature à remettre en cause les résultats de la commission d’enquête, rappelait hier Guillaume Dasquié. Et malheureusement, lorsque sont soulevées les vraies questions, celles-ci sont une fois encore éclipsées par la thèse conspirationniste

  12. Partager c’est faire preuve d’une volonté de « connaissance » et de « reconnaissance » .

    Refuser de partager témoigne d’une ferme volonté d’ « ignorance » due à un égoïsme morbide.

  13. Salem !

    Je viens de lire ‘Epitre à Tariq Ramadan » de cet auteur qui est Alexandre Adler et je suis révoltée, choquée et meurtrie d’entendre de tels propos sur l’Islam (selon lui l’islam ne serait qu’un simple souffle d’air chaud stéril sur le desert de l’Andalousie toujours rennaissante)que je me pose en opposante à de tels pseudos intélectuels qui se porte en juge des opinions religieuses et des origines ethnocentriques. Mais de quel droit se porte t’il en instigateur d’une suprématie des religions en vélipandant des atrocités sur la dignité d’une croyance et de tout un peuple adorateur sous le pretexte qu’il a obtenu la parole par son seul nom ADLER.

    Je suis une personne qui a obtenu des diplômes, eduquée, cultivée et sans aucun doute tolérante mais la question que je me pose, c’est quel est l’objectif de monsieur Adler en réalisant un tel discour qui n’a réussit qu’à monter en moi une haine profonde à son encontre. si c’etait le but il a réussit désormais je ne porterais plus un seul instant mon regard et ma réflection sur ce qu’il pourra réaliser ou ecrire dans les médias.

    • Madame, permettez moi de vous remettre en cause et de faire peut cas de vos légitimes objections. Je ne suis , en effet, pas vraiment certain qu’il faille être choqué par les imprécations tenues par celles et ceux que l’on pourrait sans trop de peine qualifier de narco-verbistes pour ne pas dire verbo trafiquants. Etre choqué par des propos dont nous connaissons aujourd’hui les funestes finalités, n’en réfère t-on pas à la sagesse populaire plus qu’aux certitudes de l’érudition, est madame, je m’en excuse, un non sens. cela est d’autant plus vrai que cette réflexion se réfère à une pensée maghrébine où c’est celui qui se croit le plus intelligent qui s’avère au final le plus sot. Permettez moi de vous en proposer toute le quintescence. Il s’agit d’un paysan qui fort de ce qu’il croit être ses certitudes va en démontrer tout le contraire. Ce personnage, paysan intègre soucieu de subvenir aux besoins de sa famille va se trouver confronter l’entêtement naturel de son âne. Usant de la carotte puis du bâton rien n’y fera, la bourrique étant un âne et par ce faire une bête tous les manoeuvres à son encontre n’auront en finalités aucune incidence. Execédé par tant d’hermétisme, le paysant finira par renoncer et de coclure à haute voix que sa bourrique n’était autre qu »une véritable bourrique. juste en face, un sage, de ceux que « le modernisme civilisationel » ne sait plus enfanter, faute probablement de recul et de réflexion va se lever et interpeller le paysan: » non mon fils, ce n’est pas la bourrique qui est une bourrique mais toi qui l’est.Interloqué le paysan lui dit mais pourquoi donc c’est encore mon âne qui se rebiffe. Et au sage de crois tu vraiment que l’on puisse tirer quelque chose de bon d’une bourrique sinon charrier ce qu’il y a de plus trivial. Si tu n’as pas compris cette élémentaire évidence c’est vraiment toi la bourrique. Et au sage de se replonger dans ses sages méditations.
      Au final, madame que peut on décement attendre d’une bourrique sinon des crottes « intellectuelles »toute comme de la bouse d’ailleurs tout juste bonne à fertiliser l’objet de nos récriminations . Bien à vous

    • Réponse de Tariq Ramadan à l' »épitre » de A. Adler (elle n’a pas été publiée ds le figaro mais est disponible en annexe de Faut il faire taire Tariq ramadan).

      Par Tariq Ramadan

      « Or donc, je ne suis pas antisémite. A la différence des nombreuses réactions qu’a suscitées mon texte, celle d’Alexandre Adler est originale en ce qu’elle me lave du soupçon d’être un judéophobe déguisé. Prenons acte, et tous les lecteurs avec moi. La clef du mystère résiderait ailleurs : au-delà du fait que je suis le petit-fils de Hassan al-Banna dont je chercherais à réhabiliter la mémoire, je serais un « Frère Musulman », « un chef spirituel », « l’émir des fanatiques », nourri par la haine des musulmans libéraux et sans doute, au nom du legs de mon histoire personnelle, des chrétiens coptes d’Egypte et d’ailleurs. On appréciera l’habileté de l’esquive qui consiste, dans le même souffle, à décrédibiliser l’auteur de la critique et à élargir le cercle de ceux qui devraient se sentir en danger face à l’idéologie que cache sa réflexion. D’autres intellectuels avaient évité le débat en le passionnant à l’excès, Alexandre Adler fait de même mais cette fois en le déplaçant.

      Car, somme toute, je ne vois là aucune discussion de mes thèses et les considérations qui me sont faites surprennent et choquent par leurs inexactitudes, leurs approximations et, au fond, leurs faiblesses. Un mot rapide sur les attaques personnelles. Alexandre Adler, comme tant d’autres, ne veut pas me lire ni m’entendre mais il est à espérer que la répétition aura ici quelque utilité. Je ne suis pas et je ne représente pas les Frères Musulmans. Par ailleurs, mon attitude vis-à-vis de mon grand-père et de mon père est celle de tout esprit critique qui contextualise, sélectionne ou rejette selon les thèses ou les actions des acteurs de l’histoire. Certains journalistes sont allés jusqu’à enquêter en Egypte afin de savoir quelle était la vraie nature de ma filiation avec les Frères Musulmans (Le Monde du 20 septembre 2003) : les dirigeants ont confirmé qu’ils ne me reconnaissaient pas. Que dire encore de ce que vous avancez quant au fait que je serais le « commissaire politique en chef de l’UOIF » : les dynamiques de l’islam de France semblent vous être bien étrangères. Vous continuez à alimenter la rumeur en évitant, bien sûr, le débat de fond.

      Avant d’en venir à ce dernier, le seul qui m’intéresse, permettez-moi de faire quelques remarques sur votre analyse que vous avez le courage de présenter comme celle d’un historien. J’apprends par votre plume ce scoop historique (avec, vous vous en doutez, la stupeur apaisée de ceux qui croient en une réincarnation) que mon grand-père, assassiné en 1949, a été supplicié par Nasser parvenu au pouvoir après la révolution de 1952 ! L’histoire réserve des surprises ou alors est-ce la mémoire de ceux qui en parlent qui se permet des approximations effarantes. Vous ajoutez que « la liberté de conscience » aurait disparu du monde islamique vers la fin du IXe siècle. Bigre, le grand Maimonide de Cordoue (1135-1204) doit en être tout retourné et avec lui tous les sujets de Sulaiman le Magnifique (1520-1566)… Comment un historien peut écrire de pareilles choses ? Ajoutons encore, quant aux faits plus récents et pour restituer sans parti pris la vérité historique, que Hassan al-Banna avait en 1947, proposé que deux Egyptiens coptes, entrent dans le Conseil de direction des Frères Musulmans et que la haine contre les coptes dont vous parlez est totalement imaginaire. Le seul homme qui ait outrepassé les ordres de la police et qui ait finalement été autorisé à assister à l’enterrement de Hassan al-Banna est le célèbre copte Makram ‘Ubayd. Savez-vous, au demeurant, que l’animosité a été bien plus forte entre les militants coptes et juifs qu’entre ces derniers et la majorité musulmane ? Reste encore, au paysage de votre tableau surréaliste, cette affirmation que mon père aurait négocié avec Sadate la légalisation des Frères. Non seulement mon père a été destitué de sa citoyenneté égyptienne mais ces tractations n’ont existé que dans votre imagination. Je vous mets ici au défi d’en apporter le moindre élément de preuve sérieux. L’épître que vous m’avait fait parvenir avait la prétention de l’humour, soit ; elle n’a en aucune manière celle de la compétence.

      Le fond du débat est ailleurs. Vous ne cessez de lier appartenance juive et sionisme et votre soutien aveugle à Israël (que vous justifiez en permanence par une soi-disant attitude de principe quant à la défense de son existence) vous amène à proposer des analyses du monde des plus discutables. En sus de ce que j’ai rapporté dans mon précédent texte, on pourrait, à titre d’exemple, rappeler ce que vous avez dit le 20 septembre 2001 lors d’une interview à Radio J : « L’Inde est prête à aider les Américains à détruire l’armée pakistanaise. Et puis, deuxièmement, il est clair que Ben Laden a des appuis très forts en Irak… » Plus loin, alors que l’on vous demande si La France « jouera le jeu » avec les Etats-Unis, vous répondez : « Je pense qu’un pays comme la France, qui est si fortement engagée derrière les Palestiniens et les Arabes, ne jouera pas le jeu de la solidarité. » De l’Afghanistan au Pakistan (étonnante résonance avec les propos de Lévy) puis à l’Irak (contre qui vous avez soutenu l’intervention militaire), vous établissez vous-même un lien stratégique avec le conflit israélo-palestinien (et notamment l’attitude de la France) sur lequel on connaît vos positions. Dans votre épître, vous ajoutez la dimension de l’antisémitisme qui sévit en France. Vos analyses sont orientées et vous mènent à tenir des propos partisans, de plus en plus communautaristes et pro-israéliens qui sont dangereux à l’échelle nationale comme internationale. C’est presque plus comme sioniste que comme Français que vous vous positionnez par rapport au défi des dangereux replis communautaires en France ; et clairement en tant qu’Israélien que vous jugez l’attitude de la France sur la scène internationale et particulièrement au Moyen-Orient. Pourquoi ne pas dire les choses clairement ? Pourquoi ne pas nous dire la vérité sur les intérêts que vous défendez ? Vous avez mille fois le droit de défendre Israël mais faites en sorte de clarifier les termes d’un débat qui, s’il n’a pas lieu, risque de nous mener à des affrontements catastrophiques entre des sentiments d’appartenance hypertrophiés et malsains.

      La vérité, M. Adler, c’est que depuis quelques années vous participez, d’une façon ou d’une autre, à cette prise en otage de la parole qui fait de chaque contempteur d’Israël ou du sionisme un antisémite, un haineux, un fanatique, voire un traître quand celui-ci est juif. A cette attitude, je préfère celle de ces centaines de femmes et d’hommes qui se font un devoir supérieur d’affirmer avec force leur désir de justice, de paix et leur reconnaissance de la souffrance palestinienne. Sur plus d’une demi-page du Monde (16 octobre), ils ont signé un appel digne et tellement respectable pour affirmer que, compte tenu des circonstances actuelles, et de la parole monopolisante « de quelques institutions ou quelques hommes publics », ils étaient obligés de revendiquer « la part juive de leur identité » et que celle-ci non seulement ne les empêchait pas mais au contraire les appelait à défendre les valeurs universelles de justice, de paix et de liberté. Ils ajoutent qu’il ne peut s’agir pour eux de soutenir « la politique criminelle de M. Sharon » ni d’accepter les intimidations, ni enfin d’adhérer au chantage à l’antisémitisme qui a cours aujourd’hui en France. C’est sur ce terrain que les citoyens français, tous les citoyens et ce quelle que soit leur religion ou leur attache idéologique, doivent se rejoindre et affirmer avec eux que les communautarismes et les lectures sélectives et partisanes du monde ne seront dépassés que lorsque les citoyens se battront ensemble au nom des valeurs communes contre toutes les dictatures, toutes les oppressions, tous les dénis de droit. Ce débat nous concerne tous et chacun d’entre nous est responsable de maintenir une attitude froide, raisonnable, juste sans sélection avec un constant souci de l’autocritique. La conscience musulmane doit parler et dire clairement que l’antisémitisme est inacceptable ou que l’oppresseur Sharon n’est pas Hitler et je ne cesse quant à moi de le dire et de critiquer toutes les dictatures qui au nom de l’islam propagent l’horreur de l’Arabie Saoudite au Nigéria. Ainsi doit-il en être également de la conscience chrétienne, juive, communiste, athée et de toutes les autres. De cette exigence dépend le vivre ensemble parce qu’en aucun cas nous n’avons le droit de différencier les victimes ni de distinguer les bourreaux.

      L’engagement des Européens de confession musulmane dans le Forum social européen est un signe fort que ceux-ci sortent de la marginalisation sociale et intellectuelle. Il ne s’agit point d’une « alliance antisémite », « antisioniste » ou pro-palestinienne : la rencontre est plus fondamentale et concerne tous les domaines où de radicales réformes s’imposent pour que l’économie mondiale soit plus respectueuse des êtres humains, que les oppressions et les discriminations cessent, pour qu’enfin tous les communautarismes soient dépassés. Il s’agit, sans naïveté aucune et avec une exigence sans faille, de nous engager dans un dialogue qui s’amorce, et qui est difficile, et de nous rencontrer sur le territoire commun de l’égalité, de la justice, de la liberté et, fondamentalement, de la fraternité humaine. Nous apprenons, avec quelques peines encore, les chemins de la confiance mutuelle. Les communautaristes malveillants y verront de l’entrisme, les démocrates sincères un formidable espoir.

      Un mot encore, cher M. Adler : jamais je n’ai cité le nom de Pascal Bruckner et c’est BHL qui faussement me l’attribue. Il serait bon, de fait, pour répondre à Ramadan d’éviter de se référer en première main à Lévy de peur que l’ironie dont vous avez voulu teinter votre épître apparaisse en fait plus maladroite que drôle. Une faute de goût dans laquelle tous deux, et les Lumières, seraient bien en peine de se reconnaître. »

      Tariq Ramadan

  14. Il y a de cela quelques 3 mille ans en arrière, en chassant les marchant du temple, jésus préfigurait déjà d’une lutte contre un terrorisme à venir.Arme absolue en ce qu’il proposait une toute autre définition des valeurs,en donnant un sens à la dimension humaine, c’est à dire en disqualifiant les infondés du pouvoir de l’argent qui font du bonheur une denrée monnayable voir périssable et donc renouvelable (souvent au prix fort)jésus ne faisait autre que mettre en garde contre les risques que la cupidité, l’esprit véniel et matériel engendrent bien trop souvent. Que reste t-il de ce noble combat dont la seule finalité visait à la pacification du genre. A vrai dire peu grand chose.Aujourd’hui, cédant aux gageurs illusionnistes de la matérialté, de la superficialité et des haines financièrement rentables le genre humain s’est chosifié en une sorte de console de jeux véniels où le gagnant n’est pas sans celui qui tout perdu mais qui l’ignore. Existerait-il alors une arme absolue contre le terrorisme planètaire? si tant est que la notion de terroriste s’accorde des exactions qui lui sont imputables? Assurement…Au final le refus du dictat de l’argent, de son corrolaire de cupidité, d’excations et de crimes sans cesse perpétués contre l’oummanité voir l’humanité serait bien cette arme auquel le genre bien pensant refuse toute effectivité. Mais cela est une éternelle question en ce sens quelle appelle à chasser une fois de plus les marchand du temple. Un combat qu’il reste à mener

  15. Vous avez raison. Apprendre à partager constitue une arme absolue. Seulement, à notre époque les coeurs des hommes sont durs ne comprenant que leurs propres intérêts. Pragmatiques jusqu’au moelle épinière, tels des vautours, ils se précitent sur la planète terre pour en arracher, chacun pour soi, le plus grand pan qui convient à ses instincts et ses ambitions sans fin. Ce qu’il nous faut c’est éduquer nos coeurs, les rendre tendres, humains aimant les uns les atres…C’est alors que nous pouvons prétendre à un monde où gouvernants et gouvernés, orientés, animés et unis autour des mêmes vertus, auront une société instaurée uniquement pour la liberté et la justice sociale sans distingtion ni de race, ni de religion ni de rang. Cette conception de vie est-elle possible à notre époque ? Le monde aussi bien matériel que spirituel se fond graduellement sous nos yeux aveuglés par la jalousie et la concurrence. Transformer les coeurs des hommes, la planète terre se transformera en bien ou mal selon notre propre choix.

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