Dialoguer avec Dieu

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Tu as peur? Le malaise est profond? Il faut regarder la réalité en face et s’avouer ses sentiments les plus délicats. Il n’est jamais facile de supporter le regard et les jugements des autres. Dans la rue, tu perçois très souvent des signes d’agressivité et de rejet et tu fais face aux célèbres délits de faciès, de tenues vestimentaires ou d’origine. Tu n’es pas comme les autres et les autres s’arrangent bien pour te le faire sentir… et tu le sens effectivement, profondément. Tu peux faire comme si tu ne voyais pas, tu peux jouer la force et l’indifférence, tu peux être «au-dessus de cela», mais le poison t’atteint à l’intérieur, au fond de ton cœur, et te blesse. Par quel curieux bouleversement tes qualités se transforment désormais en défauts: ta sensibilité qui te permet de comprendre les êtres humains et de les écouter se retourne contre toi quand ils ne te comprennent pas. Hier, ton cœur était ta force, face à leurs regards, il est devenu ta faiblesse… difficile.

Tu veux pourtant vivre normalement, dans la discrétion, la douceur et la fraternité. Ta foi t’enseigne à respecter et à servir l’humanité, à entretenir la création, à sourire aux êtres… on te transforme, jour après jour, en citadelle assiégée, crispée, retranchée. Le malaise est là, et la crainte. C’est une véritable épreuve, il faut le reconnaître sans détour. Certains ne la supportent pas et choisissent la ressemblance qui innocente plutôt que de risquer la différence qui culpabilise. Elles ou ils cherchent à faire disparaître toutes marques distinctives: des vêtements à la pensée tout doit paraître «intégré», comme les autres… mieux vaut disparaître dans la foule que de vivre l’enfer du malaise quotidien, de leurs jugements, de leur arrogance. Ne pas être vu, pour ne pas trop pleurer. «Être comme les autres, c’est trouver la paix.»… une illusion.

Tu le sais. Tu as parfois observé cette volonté de disparaître dans la foule des autres chez ton propre frère, ta propre sœur… qui insistent et insistent jusqu’à l’excès pour prouver qu’ils sont d’ici, pour faire oublier qu’ils sont différents. Tu sais la profondeur de leur malaise. Au fond, ils vivent la même peur que la tienne. Quand on a un cœur, une sensibilité, quand on a besoin d’affection et de reconnaissance, le regard et le jugement des autres est une réelle agression, une sombre violence. Que faire? Faire comme eux, penser comme eux, se soumettre aux représentations symboliques d’une société libérale très oppressive.

Où donc trouver la force d’être et de résister? Comment répondre à l’appel de son cœur sans se blesser et se déchirer au contact d’une société de juges? Qui donc peut t’offrir les outils permettant de relever cet intime défi? Ma sœur, mon frère, il est une école qui seule, au demeurant, pourra insuffler en toi l’énergie d’assumer tes convictions en décuplant la force de ta résistance: c’est l’école du cœur et de la spiritualité. Ici, on commence par reconnaître ces faiblesses, à les regarder en face et à les assumer. On cherche à se connaître pour pouvoir se réformer et se dépasser. Tu le sais, au fond, le problème, ce n’est ni «les autres» ni leurs jugements… c’est toi et ton cœur, c’est l’intensité de ta foi, la nature de ta spiritualité. La force de l’intimité n’est pas le résultat d’une mise en scène, jamais: on sait combien sont intégrés en société et déchirés, désintégrés, dans leur intimité. Une illusion, encore.

L’école de la spiritualité est exigeante et son premier principe stipule que la vraie force est à l’intérieur. Elle n’apprend pas à fuir ses malaises et ses manques, mais au contraire à les assumer et à les orienter. Reconnaître ses peurs et ses doutes, identifier les blessures affectives est une étape déterminante de l’initiation spirituelle. Dialoguer avec Dieu, lui dire tes déchirements, lui confier tes faiblesses, lui offrir tes fragilités est l’incontournable étape de ta libération. Chercher en ton cœur, tourné(e) vers le Très-Haut, le sens de la force, la force de la patience, du courage, de la conviction. Trouver la paix à l’intérieur pour se libérer des craintes de surface et des apparences, tel est le chemin de l’exigence spirituelle. Il y a la prière, l’invocation, la méditation… il y a le silence. Face à la dictature des apparences, la libération est intérieure: si le monde entier venait à te juger, qu’importe… dès lors que Dieu te protège. Son amour est ton bouclier qui, s’il naît et touche les sources profondes de ton être, rayonnera de douceur quand on voudrait te noyer sous l’agressivité. Ta force, ta libération: offrir l’amour et le respect lorsque l’on veut t’imposer la haine et le rejet.

 

20 Commentaires

  1. Merci Mr Ramadan!
    En fait ce que javais compris par dialoguer avec Dieu, c’est une conversation et donc un échange entre Dieu et son serviteur.. De quel type d’échange.?Je pensais que vous allez nous donner genre des expériences où l’homme reçoit des signes du créateur, des révélations, des symboles transcendants et d’en tirer des messages forts ou bien de reposer un questionnement et voir s’il y’a un autre signe, symbole ou révélation divine qui viendra à sa rescousse..
    le serviteur peut dialoguer bien avec son Seigneur mais pour l’illustrer faut nous dire qu’est ce que le Seigneur a dit et qu’est ce que le serviteur en a tiré; (Exempl Moise dans le mont sinai..Abraham dans le feu..Younouss dans le poisson…)

    • Salaamun wa rahmatullaahi wa barakaatuhu,

      Effectivement, le texte ici n’explicite aucun dialogue avec Dieu. Pourtant la foi (en Dieu) du croyant est elle-même un dialogue permanent avec Dieu. Cette foi qui se vit d’abord intérieurement, intimement, et qui renforce les convictions, distingue le moral de l’immoral, et projette les espoirs pour un monde meilleur, cette foi-là s’entretient par le biais d’un dialogue permanent avec Dieu (parce que la foi ne se vit qu’avec Dieu, et dans le rappel permanent de Dieu). S’il n’y avait pas ce dialogue intérieur/continu avec Dieu, il n’y aurait pas eu de prise de conscience du problème, car il n’y aurait pas eu de problème. Il faudrait relire le chapitre « réhabiliter son coeur » https://tariqramadan.com/blog/2015/09/22/rehabiter-son-coeur/ ; en gros, l’idée est qu’un coeur dormant vit éloigné de Dieu et de ses enseignements, et adopte, s’imprègne et se fond finalement dans la logique matérialiste de la société. Ce coeur doit se réveiller, revenir à Dieu ou du moins chercher à le faire, commencer ce dialogue essentiel avec le Créateur, ce dialogue ne pouvant se faire qu’en toute sincérité: lire Ses paroles, suivre l’exemple de Son prophète, observer Sa création. A travers le Saint Coran, la vie du prophète et la Création, Dieu nous parle directement. Le dialogue est ouvert, toujours.

      Et Dieu sait mieux!

  2. Merci merci merci merci du fond du coeur pour ce message . Walahi j en avais bien besoin ce soir je cherchai des réponses, mon coeur était au plus mal et je suis tombee sur votre texte je suis tellement touchée par la véracité de vos mots que j en pleure.
    Merci d exister Tariq Dieu vous benisse

  3. Selem arlikoum,
    j’espère vraiment trouver les mots pour exprimer avec intensité ce que j’ai ressenti en lisant le texte ci dessus. Aussi Je vais le dire avec toute la sincérité de mon coeur. Je crois n’avoir jamais ressenti une vérité aussi proche de ce que je suis, de ce que je vis au quotidien. Je crois qu’une vie entière ne m’aurait pas suffit pour trouver les mots aussi juste à la description (des conditions de la pratique de notre religion, jugement et regard des autres) faite précédemment.
    Il est vrai que la prise de conscience de nos craintes de ces « agressions » , de jugement permettront de pratiquer notre spiritualité avec sérénité. Inchallah

  4. Mansha Allah
    j’ai l’impression que ce texte n’a été écrit que pour moi et au moment où j’avais besoin d’entendre cela.
    Que faire fasse à l’adversité? aux jugements des autres? Ces choses qui nous atteignent si profondément qu’on a l’impression de s’éloigner de notre cœur! On ne le sens presque plus. Notre jadis sentiment de proximité avec le Tout puissant se confond avec nos souvenirs. Vous parlez souvent de patience avec soi dans son désir d’être un autre soi, un meilleur soi; cependant je ma demande comment conjuguer la patience avec la réalité de la fatalité car croyants nous savons qu’on est jamais loin de la fin..

  5. Tout d’abord je veux vous féliciter pour votre prose, laquelle ne laisse pas indifférent tant elle est harmonieuse, douce et (hédoniste).
    En lisant ce texte qui me va droit au plus profond de moi, je m’y retrouve car étranger que je suis, vivant dans un pays très distancé de ma culture, mes moeurs, coutumes et climat, ces hostilités que vous évoquez dans votre texte s’impose à moi de manière récursive et que d’y faire face fini à un certain moment par vous atteindre et vous isoler de la société…contre notre gré.
    Les gens ont tous le besoin d’appartenance à un(groupe) mais ce besoin ne doit en aucun cas refuser la diversité humaine et la différence, car ceux qui la refusent, sont eux même, différents…

    Ce fus un plaisir de vous lire.

  6. C’est tellement important de te lire !! Moi aussi dans mon quotidien j’ai toujours la peur la souffrance il suffit que je commence a lire Le saint coran pour me retrouver Merci Frere Tariq

  7. Merci pour ces sages paroles Mr Ramadan et de ce rappel du coeur. Ceux qui sont dans le jugement de celles et ceux qui leur semblent différents m’apparaissent manquer de confiance en eux et tenter de se rassurer en prétendant détenir la vérité et ainsi dicter la conduite à tenir … quel fâcheux manque d’humilité.
    Trop nombreux ceux qui se laissent polluer l’esprit par la valse des images et des commentaires vides de sens ou iniques qui masquent un fort manque d’information, objective et constructive, et de réflexion. Ne pas subir les regards et les impressions mal fondées qui ne sont trop souvent que réactions et pêchent par manque de compréhension. Débattre, etre confiants dans notre capacité d’analyse et de réflexion, engagés dans la cité, rassurés par la foi et humbles devant Celui qui sait. Se cultiver dans l’ouverture et se recueillir dans cette spiritualité et cette sagesse du coeur à laquelle vous faites souvent référence. L’un n’est pas exclusif de l’autre. C’est rassérénant. La paix intérieure rayonne toujours à l’exerieur.

  8. « la spiritualité pour trouver la paix à l’intérieur, la force à l’intérieur ». Je suis intriguée. Je ne saisis pas bien le cheminement pour atteindre cet espace de calme intérieur. Vous écrivez  » il y a le silence ». Ma remarque est sûrement naïve mais comment communiquer avec l’intelligence du cœur pour être entendu par
    le  » Très Haut ». Il faut de l’honnêteté spirituelle. Votre article est passionnant mais il soulève chez moi beaucoup de questions. Est ce que – un espace de silence peut être une première communication avec Dieu?- Je suis en quête de cette paix intérieure. La communication avec Dieu doit être un moment de grande honnêteté. Comment être sûre que c’est le cœur qui parle avec Dieu.

  9. Bonsoir Mr.Ramadan,

    Permettez-moi de vous dire que je vous trouve très tenace. Et non seulement vous êtes doué pour l’écriture, mais vous apparaissez comme un fin psychologue. D’aucun pourrait trouver à travers la lecture de vos articles, un bon moyen pour pratiquer une psychothérapie. N’est ce pas ?!. Précisément, ces personnes éprouvées dont les raisons de leur malaise correspond à votre analyse et à qui vous suggérez des solutions, ceux là doivent trouver aide et satisfacation lorsqu’ils lisent vos articles. Il est vrai qu’il y a des malaises , comme vous le dites, qui s’expriment par la peur du jugement des autres lorsqu’on est différent , par la haine, le rejet ou l’agressivité. Et que la solution ensuite serait la spiritualité .à travers » le dialogue » avec
    Dieu.Mais, ce qu’il faudrait vous signaler, c’est que le  » malaise » causé par autrui, peut-être chez certaines personnes tellement profond et d’une telle gravité qu’ils peuvent tomber presque ( c’est tout à croire), irrémédiablement malades. ALORS QUE, ces mêmes personnes, ont été les serviteurs les plus dévoués à Dieu, les plus sincères (mokhlicine)avec Lui et les plus rapprochées de Lui (al mokarrabine).Ce sont certes les pionniers, les premiers à avoir commencer à dialoguer avec Dieu, intimement, très intimement. Ils ont passé des années entieres en prieres, et sont de surcroît les « gens du dhikr » (l’invocation) , les bien- aimés de Dieu.Bref, ce sont des mystiques. Et,….pourtant, ils ont subi beaucoup de mal, énormément de mal causé dans certains cas, par les personnes les plus proches d’eux, les siens. Cela (le mal) ,peut correspondre à la dictature au niveau personnel (vous avez évoqué la dictature à l’echelle mondiale). A l’oppression, par exemple, d’un mari extrêmement possessif et farouchement jaloux. A la ruse. A l’epreuve dans le sens de le la (fitna) sachant que pour Dieu ce genre d’épreuve est plus grave qu’un assassinat. A l’echec affectif et aux déceptions amoureuses. Au manque et à l’absence même de communicarion avec les siens et à tout entendement . A l’incompréhension frustrante des autres.A leurs accusations erronées. A l’injustice. ET, le cumul de tout ceci pour une seule personne , culmine tout simplement en une catastrophe. La maladie handicapante, la fatigue, l’abattement total. Autrement dit, et comme vous l’avez déjà stipulé, on devient un mort vivant . Cela veut dire , qu’on a pas vécu sa vie, mais qu’on a survécu purement. Malgré la noblesse de notre âme , notre profonde spiritualité et notre désir de nous améliorer. Et qu’est ce qui nous « sauve » d’après vous?. Si ce n’est notre profonde foi, notre sens de la combativité, notre patience et notre remise confiante en Dieu. C’est bien sûr à Dieu lle Tout Puissant, l’Omnipotant, le Sachant , le Juste, le Tout Miséricordieux, le Subtil (latif), qu’on raconte nos déchirements, et à Qui on demande de nous guérir de nos blessures physiques et morales, d’adoucir Sa prédestination pour nous, et de nous accorder , dirais-je, une compensation pour les épreuves vecues.Or, le croyant confirmé qui s’est rapproché de Dieu, transparait pour lui par moments ,malgré l’intensité de ses souffrances, la certitude que Dieu en Qui il a toujours mis sa confiance (tawakala), Lui apportera Son ultime secours.cela dit, il faut savoir que Dieu éprouve les gens qu’Il. aime selon une tradition prophétique, et que d’après le livre des chatons des sagesses du cheikh al akbar Ibn
    Arabi , que le prophète Muhammad (BSL) lui a dans un rêve préconisé d’écrire, la sagesse derrière les épreuves de Ayub – que la paix soit sur lui- était que Dieu entende ses supplications. Comme le fait le croyant éprouvé lorsqu’il implore Dieu en pleurant lors de ses prières .

    Bonne continuation , wa assalamu alaikoum wa rahmatu Allah

  10. Alhamdoulillah.
    Je remerci le tout puissant d’avoir après tout les époques passé laissé existé des gents au quel on peut toujour conté sur eux,qui peuvent nous aider a revenir au droit chemain.je vous souhaite tout les forces nécessaire pour mené a bien cette guerre.Merci de tout cœur Mr Tariq Ramadan et a tout mes frères Musulmans. Que DIEU nous benisses et qu’IL nous accorde son Paradi.AMINE

  11. Salam et que l’amour de Dieu soit avec nous tous,
    Car la clef se situe bien dans la fin de ton texte frère Tariq à savoir l’amour de Dieu. Avons nous un amourimètre nocturne ou diurne pour quantifier notre amour pour le très Haut? Ce magnifique lien lumineux nous fera relativiser les faits et propos terrestre des tiers pour rayonner vers le pardon crée par le Pardonneur. Dieu et son messager nous manque certes, mais le temps passe vite alors préservons notre langue et mauvaises actions pour embellir notre Amour par les outils de rappels notamment évoqués dans ton texte. La finalité est l’au-delà que l’on bâti aujourd’hui et combien de gens avant nous ont manqué de temps pour bâtir cet amour utile par opposition au futile?
    Cet amour reste sensible à toutes nos variables comportementales, sentimentales, visuelles…et chacun a à cœur d’atteindre une matrice harmonique et équilibrée dans sa relation avec son Créateur.
    Levons nous la nuit pour dire a Dieu qu’on l’aime avec sincérité et en secret, car finalement c’est Lui qui subvient à toutes les formes de notre subsistance. Pour ma part, je n’exprime pas suffisamment de reconnaissance auprès de mon créateur jusqu’à en avoir un peu honte,
    Alors merci pour ce rappel frère Tariq et que Dieu te comble encore plus de son amour ainsi que tes proches et toutes nos sœurs et frères en humanité.

  12. J’ai vécu plusieurs deuils dans ma vie. Les départs inopinés sont ma spécialité. Je n’ai aucun mal à ce que l’on me quitte du jour au lendemain et ça ne me dérange pas de faire du détachement mon fort. Le deuil que je vis actuellement est spécial. C’est un deuil que je me suis inventé: j’ai décidé d’enterrer une partie de ma vie. C’est une façon symbolique de dire les choses, mais je pense profondément que cette image est la plus pertinente pour faire le ménage dans ma vie. Afin de ne tuer personne cette fois-ci, j’ai décidé d’assassiner une partie de moi. Elle est morte. Moi est mort, pour que vive Moi. J’ai décidé d’enterrer mes souvenirs au profit de mes expériences. De tuer mes émotions au profit de ma force. Et de n’aimer que par ma tête, car mon coeur aussi est mort, depuis un temps.
    J’ai commencé par tuer mes envies, pas toutes, mais les plus gourmandes, pour mieux gérer celles des autres. J’ai ensuite tué mes sentiments, pour en laisser les plus vrais, les plus impactant, les plus utiles, les plus importants. Il a fallut avant que je tue spontanéité et tout ce qui va avec. J’ai tué celui qui encaisse, celui qui refoule, celui qui reçoit tout dans son coeur,

    • Chère Sara,

      J’ai lu votre commentaire avec intérêt. Et j’ai trouvé certains passages d’une grande dureté.
      Il y a beaucoup de mystère dans ce que vous dites (concernant les causes), et beaucoup (trop) de détermination (concernant les résolutions, les « solutions »). Se pourrait-il que le fil liant les causes et les effets se soit également perdu entre ce que vous décidez volontairement d’omettre/écarter/ »tuer », et ce qui vous échappe (inconsciemment)?

      Il me semble que bien que vous soyez le personnage central de cette histoire (votre vie), vous y prenez part avec un sérieux manque de recul, tout en clamant votre résolution à vous en détacher émotionnellement.

      Vous semblez avoir mis de côté également un ensemble de règles générales pour établir des « plans de vie », et qui viennent avant les résolutions, avant toute décision (grande ou petite).
      La première de ces règles est de bien connaitre la situation de départ, c’est à dire: bien se connaitre, connaitre ses atouts, ses faiblesses, -et les reconnaitre, et connaitre le comment on en est arrivé là, et pourquoi on est là (càd quel est le but qu’on se fixe).
      Une fois qu’on a répondu à ces interrogations, calmement, en prenant tout son temps pour creuser au fond de soi, se jauger, connaitre ses propres qualités, et mettre le doigt sur ses faiblesses, on peut commencer à travailler sur le plan, qui serait alors une sorte de feuille de route, avec plusieurs étapes. Sur la feuille de route, l’arrivée, l’issue doit figurer dès le départ: où est-ce que je veux arriver? quel est le but de ma vie… etc.

      Ces règles sont immuables, et servent tout le long d’une vie, d’une vie individuelle, ou d’une vie collective, d’une personne, une nation ou une communauté. Qu’on déroge à une étape, à une seule de ces règles, le résultat en serait « des plus » catastrophiques, chaotiques.

      PS: dire « afin de ne tuer personne cette fois-ci » veut dire que vous avez déjà tué quelqu’un. L’auriez-vous fait, ou penseriez-vous avoir été la cause d’une mort, cela n’empêche pas la rédemption (la culpabilité ne résout rien, et ne mène à rien). Dieu est Tout Grand.

  13. Merci pour cet article plein de bon sens qui arrive à un moment où je vis ce manque de repères et de compréhension face aux adversités auquel on peut prétendre en tant que personne dite « différente ». Plus j avance, plus je perd l espoir de voir une France unie avec la richesse de ses différences. La corruption, l hypocrisie, le mépris et le rascisme se font de plus en plus ressentir. Je soutiens donc tous mes frères et sœurs qui se battent pour vivre librement en société et je demande par la grâce d’Allah qu’on puisse s épanouir tout en assumant qui on est qui nous face part de sa miséricorde pour faire face à l adversité et à la domination de l homme. Amine

  14. Bonsoir M. Tariq,

    Depuis un certain temps je n’arrête de vous lire et j’avoue que je suis complètement absorbée par votre façon d’écrire toute la douceur et la qualité de vos récits me laisse sans voie. Je vous remercie pour l’effort incommensurable que vous faite pour l’Islam et les musulmans car à travers vos écrits et vos interviews vous faites renaître en nous l’envie de continuer la lutte pour retrouver la voie de la sagesse, de l’humilité de la paix et de la révélation absolue avec Allah. Merci infiniment !

    Bintou

  15. Bonsoir,

    Lorsqu’on a franchi Mr. Ramadan l’etape de notre libération , et qu’on s’est avoué nos sentiments les plus délicats et identifié nos besoins les plus profonds dont dépend notre bien-être physique et et moral ,voire notre guérison des blessures du passé . Dont dépend simplement notre santé qui est le bienfait divin le plus précieux ! qui n’a pas de prix!.Notre grand Atout. Lorsqu’on a fait part de tout nos déchirementst à Dieu Qui sachant mieux que nous nos besoins dont dépend notre équilibre, nous les satisfait toujours pas. Et, -entendez bien !-qu’on se retrouve toujours isolé . Plus précisément , pris dans un cercle viscieux , car on en est prisonnier depuis des années, malgré notre combativité et profonde spiritualité. D’après vous, Mr.Ramadan, dans un tel cas , quelle est la solution pour sortir de ce cercle viscieux qui dure depuis longtemps ? . Où peut-on entrevoir l’issue salvatrice ? . Pour moi, c’est certains, la réponse appartient toujours à Dieu Lequel a affirmé  » que celui qui se montre pieux vis à vis d’Allah, Il lui accorde une issue ». Ainsi, toute la question semble en fait se résoudre par l’obligation de toujours patienter. Voire de rivaliser pour certains en patience conformément au dernier verset de al imrane « ô vous les croyants endurez et rivalsez en patience… ». Mais , parfois c’est tres dur….. Wa al hamdu lillah rab al alamine quand même . Ça c’est sûr il faut le dire tout le temps , car l’on doit toujours relativiser.
    Bon courage à tout les freres et soeurs,et bonne continuation.

    Merci Mr. Ramadan pour votre écoute.

    Salam alaikum et merci pour votre écoute.

  16. que Dieu vous bénisse Mr Ramadan. Merci pour ces rappels aussi loin de la famille et du halal que l’on peut être, cela fait très plaisir et redonne du courage à être bon et à continuer ses méditations, prières et surtt le dialogue avec Allah.

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