Féminin, masculin (4)

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Féminin, masculin

Aucune société humaine n’est parvenue à promouvoir l’égalité complète entre les femmes et les hommes. La route est encore longue. Même si les anciennes représentations associant la femme au corps, à la séduction et à l’impur ont pu être battues en brèche – mais point complètement encore dans certaines sociétés traditionnelles et certains cercles fondamentalistes ou littéralistes –, il reste que les objectifs de la justice et de la non-discrimination sociale, du droit à l’autonomie, de l’égalité des salaires ne sont de loin pas atteints. Dans toutes les sociétés, sans exception, on constate des comportements sociaux et culturels qui entretiennent les mauvais traitements, la violence domestique, la stigmatisation et la marginalisation des filles. À des degrés divers certes, la situation reste alarmante partout : dans les cercles religieux les plus fermés et les plus dogmatiques, au cœur des cultures traditionnelles (parfois machistes) qui maintiennent un patriarcat exclusif tout à fait injuste à l’égard des femmes (où l’on pratique parfois l’excision, les mariages forcés ou la règle de l’honneur, etc.), dans les sociétés les plus riches où malgré certains acquis des incohérences notoires subsistent et de nouveaux esclavages apparaissent. Ainsi, on constate encore des différences de salaires à compétences égales, des discriminations dues à la crainte des grossesses (ou parce que la femme a plus de quarante cinq ans et ne répond plus aux canons de la jeunesse), une marchandisation des corps entraînant une nouvelle traite des prostituées-esclaves, un tourisme sexuel du riche qui déshumanise l’être des pauvres, des femmes, des jeunes filles, des enfants, etc.

Les femmes s’étaient attaquées au droit pour dépasser les représentations machistes et négatives du passé. Voilà que, à l’heure de la globalisation des moyens de communication et de l’omniprésence de l’image, de nouvelles représentations s’imposent avec un pouvoir et un impact ô combien plus performants : la « carna- valisation de la vie », pour reprendre la formule d’Umberto Eco, la puissance colonisatrice des modes, l’imposition d’une esthétique uniforme des traits du visage et du poids des corps, l’obsession de la jeunesse et de l’instantané, la féminisation des symboles et des idéaux sont autant de phénomènes qui agissent avec la force de l’oppression sur les esprits et les psychologies. Que de fausses libertés encore ! Que d’aliénations ! Les acquis sociaux n’ont pas permis d’atteindre un bien-être et une paix intérieurs : cela commence très tôt… Colonisées par les « modèles de beauté », près de deux tiers des jeunes filles de seize ans n’aiment point leur corps et vivent un mal-être profond dans les sociétés les plus riches de la planète. Les nouvelles représentations et les diktats consuméristes de l’époque moderne et des sociétés libérales sont bien tyranniques et atteignent désormais chacune des sociétés du monde global.

C’est compter encore sans la grave crise qui atteint les hommes à l’époque moderne. Les anciens repères ont été remis en cause, les rôles traditionnels dans la famille et la société sont caducs, les rapports d’autorité ont été bouleversés, la féminisation de l’espace public et des rapports à l’esthétique et au corps s’est installée et la forme ancienne – et sécurisante – de la paternité est une affaire du passé. Comment être un homme aujourd’hui, autonome et équilibré, le compagnon de route de la femme, un père sachant marier la présence, l’amour et une idée de l’autorité ? Que l’on vienne de Mars ou de Vénus, les bouleversements ont atteint un tel degré qu’ils affectent de la même façon les hommes et les femmes et entretiennent le doute, le mal-être et l’incapacité de décider de son chemin. Qu’importe donc de savoir que l’autre, la femme ou l’homme, vient d’une autre planète, qu’il/elle nous ressemble ou qu’il/elle est fondamentalement différent. Qu’importent en effet ces considérations si l’on ne sait plus définir pour soi le sens de son être, de sa dignité, de sa liberté, de ses choix et de ses espérances. Être sous la domination de l’homme, de la femme, d’un système culturel, de normes dogmatiques, de l’argent ou de l’image sur Vénus ou sur Mars, c’est avoir perdu sa liberté et son autonomie. Quand on est ou que l’on se sent moins que soi, l’autre apparaît toujours comme une menace, un danger, un rival – rarement un partenaire.

Pourtant ni le féminin ni le masculin ne s’en sortira seul. Sur les routes de la quête de sens, dans l’affirmation de l’universel partagé (au féminin comme au masculin), dans l’exigence de liberté, de dignité, d’autonomie et de justice, il faudra qu’ils cheminent ensemble. Égaux sans être identiques, il faudra que chacun permette à l’autre d’offrir la distinction de son regard à la résolution des problèmes communs. Des femmes, déterminées dans le domaine des droits et de la justice, mais assumant leur féminité, la différence du regard qu’elles portent sur le monde, la politique et les relations humaines. Il serait alors question d’une féminisation, non pas par le culte de la jeunesse éternelle, des modes et de l’esthétique, mais par la promotion d’un rapport plus féminin à la communication, à la protection de la vie et à la résolution des conflits. Dans ce partenariat, les hommes auraient les moyens, avec les femmes, de revisiter les questions fondamentales du sens, de la liberté, du masculin, de la paternité et de l’autorité en assumant ce qu’ils sont. Dans l’océan, la femme et l’homme sont deux êtres en quête de la même justice, de la même vérité et de la même paix. En ayant dépassé les discours naïfs sur l’égalité et en ayant fait l’analyse critique des logiques et des structures de pouvoir, ils peuvent alors aborder, ensemble, aux rives des questions philosophiques, spirituelles et religieuses. L’océan leur apprendra que leurs différences sont une nécessité et une bénédiction, comme le leur apprendront les yeux et les cœurs de leurs enfants et le leur confirmeront leur corps, leur intelligence et leurs amours. Le risque de leurs différences devrait ainsi être dépassé dans l’écho masculin ou féminin de leur humanité partagée. Leur être et leur route sont peut-être distincts, mais leur destination et leurs espoirs sont assurément communs.

16 Commentaires

  1. Bonjour à tous,

    Voici l’occasion d’appliquer vos idées à ce sujet et de contribuer à sauvez une de vos follower qui meurt de faim.
    Et pourquoi pas même la suivre sur son compte twitter 😉 Sahar سحر @Art_Moqawama Votre soutient lui remonterait surement le morale et lui donnera plus de force. Ainsi que le mouvement Free The 4
    @Freethe4 Voici la vidéo à partager et à commenter sur twitter youtu.be/VI44jJSjc_U
    Pour ceux qui suivent Tariq vous pouvez partager et commenter la vidéo aussi et montrer votre soutient à celle qui a dénoncé la destruction des sites islamique tel que la maison du prophète Mohammed (alayhi salat wa salam).

    Merci Tariq en espérant votre support.

  2. Mr Ramadan
    La femme est elle égale ou différente ? Si elle est différente ,elle n’est pas égale.Les littéralistes et leur adeptes collatéraux nous posent le problème sous l’angle bassement biologique ,voir psychologique pour les plus évolués d’entre eux,alors que la question est d’ordre matérialiste quant à la question de l’exploitation et la domination de la femme comme l’a developpé si justement Christine Delphy.Si on n’est pas capable d’avoir une approche plutôt sociale de la question,ils auront beau dénoncer tous les mauvais traitements du monde dont souffrent les femmes,ils passeront toujours à coté de l’essentiel.D’ailleurs,l’aspect psychologique qui est une pseudo science empirique qui tâtonne encore est utilisée comme une arme pour étayer des théories plus que douteuses ,tout au moins du point de vue de la morale.Mais certains malgré tout n’hésite pas à en faire usage quand cela abonde dans le sens qu’il recherche
    Vous semblez craindre le mélange des genres,sans mauvais jeux de mots en affublant la démarche des féministes de « carnavalesque »,bien que nous n’ayons rien avoir avec ces courants décadents proche de certains lobbys LGBT ;et vous le savez .Le cadet des soucis de ces gens là auxquels vous nous associez par pur amalgame gratuit est de lutter pour les droits des femmesJe vous concède que certaines féministes islamique d’occident se sont laissées instrumentaliser par un courant pro-homo à la Amina Wadud .Ensuite vous poursuivez en dénigrant la lutte féministe en tentant de nous décourager en nous traitant de naives.Que faites vous du principe islamique de repousser le mal par le bien.Si les sahabas à leur époque avaient suivi votre discours ,l’islam aurait été étouffé dans l’oeuf.Vous semblez insinuer que la femme se bat pour elle-même contre l’homme pour le déchoir de son piédestal de mâle protecteur en voulant féminiser la société dans son ensemble.On croirait lire du farida Belghoul,assertion qui ne sera pas sans vous plaire,au vu de vos divergences passées qui me semble bien superficielles en vous lisant.En tant qu’intellectuel placé plutôt dans le courant des rénovateurs de la pensée musulmane ,vous me semblez bien frileux,voire même hostile quant au traitement de la question .Ceci vous place pour ma part dans le wagon des plus que réticents,voir même des combattants du féminisme qui ne se retrouve seulement que dans le féminsime light des frères musulmans
    Mr Ramadan prétend que les féministes se battraient donc contre les hommes .C’est ignorer que beaucoup d’hommes se retrouvent dans ce combat et s’associe au côté des femmes dans cette lutte.Ces hommes intègres souhaitent que la femme réintègre de droit la place que l’islam des premiers temps et son messager saws lui ont octroyé.On a relégué la femme ,depuis le 4 eme siècle de l’hégire à la sphère privée en pretextant que tous le corps de la femme était une ‘awra. Comment se fait il que dans l’islam des premiers temps ,on ait eu des centaines de savants femmes qui enseignaient aux hommes et discouraient avec les plus grands savants de l’époque.,mais qu’aujourd’hui on ne puissent compter ses femmes érudites que sur les doigts d’une main.De nos jours ,nous avons retiré l’accès au logos à la femme car ce logos signifie participer au pouvoir.Et on tente par tous les moyens de faire croire à ces femmes que l’islam voiudrait qu’on reste loin des centres de décisions tel que la magistrature y compris et à fortiori la plus suprême.Votre texte en fin de page dégouline de bons sentiments sur un objectif commun de construction d’un monde idéal qui lui pour le coup n’est pas utopique à la différence de celui des féminsites car fait par et pour les hommes.
    Toutefois,je dois vous rendre justice .Lorsqu’il s’agit de tout sauf de la question de la femme et de sa place dans la société,on voit certains avoir des attitudes plus qu’avant-gardiste.En effet, on n’hésitera pas à faire sauter des hadîths qui contreviennent à sa propre interprétation de la charia sous prétexte que tel savant l’avait fait pour préserver l’intérêt supérieur de la oumma ainsi que sa cohésion.Mais des qu’il s’agit du « statut de la femme en islam » , remettre en cause l’interprétation patriarcale que les hommes en ont fait ,est considéré comme une trahison des textes et une atteinte dans son intégrité même du texte sacrée .Dans les domaines qui ne relèvent pas du cultuel,on contextualise à l’envie et on se permet même de passer outre la sunnah en éradiquant des hadiths sahihs sans aucun état d’âme.Pourquoi vouloir contextualiser la question de l’esclavage en affirmant que les raisons socio-économique de l’époque n’ont pu permettre de l’éradiquer totalement sous peine de révoltes des convertis tout récent ,tandis que pour les versets de la sourate nissa verset 11 ou bien 34,la contextualisation devient vite une attaque direct du texte ? La raison ,la justice ,la contextualisation n’est pas de mise quant au texte concernant la femme.C’est plutôt l’interprétation la plus litteraliste qui soit qui prévaut systématiquement
    Dans les pays musulmans ,le droit positif est appliqué sauf en ce qui concerne la question de la femme ou la vision la plus rétrograde de la charia est appliquée .Ceci n’a été que parce que les dictateurs ont offert sur un plateau d’argent la position subalterne de la femme pour offrir au patriarcat la soumission de la femme afin que le patriarcat politique puisse dominer sans conteste.Si c’est cela la vision de votre monde idéal,ce n’est certainement pas le mien

  3. En marge du sujet, il faudrait éclaircir/ajouter un point évoqué : ce ne sont pas exclusivement les jeunes filles/adolescentes et les femmes qui sont ciblées et piégées par ces diktats du consumérisme. Les garçons et les hommes aussi. Le mot d’ordre des entreprises vendant tout et n’importe quoi c’est de vendre, à n’importe qui, à tout prix. Et les firmes de marketing sont là pour ça, c’est leur job. On fait donc ce forcing auprès des filles, aussi bien qu’auprès des garçons, pour toute sorte de produits. Et ça ne s’arrête pas là. Vous en avez pour les animaux domestiques (nourriture de marques variées, soins), les plantes, le décor intérieur – et au delà des nécessités du confort, on verse dans le strict superflu… achetez, achetez, et achetez encore, ce ne sera jamais assez.

    On doit pouvoir redonner sa valeur réelle aux choses. Une pomme, un ver d’eau devraient valoir -sur le marché, du moins à nos yeux- plus que la valeur d’un rouge à lèvre ou de lunettes de soleil dernier cri. Il faut qu’on apprenne à nos enfants comment distinguer l’essentiel du superflu, mais aussi qu’on leur transmette la conscience de l’éthique et non de l’étiquette. Des vêtements confectionnés dans des ateliers où les ouvriers sont bien traités doivent valoir -encore à nos yeux- bien plus que des vêtements de marque produits dans de mauvaises conditions. Une bagnole qui pollue moins vaut plus qu’une Laüfer tous les quatre ans.
    Quand est-ce que le monde va se débarrasser des métiers superflus ? Car de quoi avons-nous réellement besoin ? Agriculteurs, médecins, architectes et constructeurs, instituteurs/professeurs (sciences et arts), éboueurs, électriciens, mécaniciens …. techniciens, savants et inventeurs pour tenter d’améliorer nos vies. Les métiers « auxiliaires » devraient arriver en second plan, comme les vendeurs, les banquiers et les agences de pub. Pour le moment, une firme de distribution d’aliments gagne plus que les agriculteurs eux-mêmes. La matière première ne vaut pratiquement rien sur le marché, alors que les produits dérivés (agroalimentaires) inondent le monde et leurs recettes dépassent et de loin les recettes de tous les fermiers de la planète (qui d’ailleurs font faillite les uns après les autres). Quant aux banques, n’en parlons même pas. Ce sont des institutions qui prospèrent grâce au travail des gens : ce qu’ils prêtent c’est des chiffres sur des comptes -virtuels- que les gens remboursent avec des intérêts monstres par la sueur de leur front. La valeur des billets (de l’argent) tient d’un frêle équilibre du marché des dettes, dettes que les pays remboursent généralement à travers les impôts générés par le travail -bien réel- des populations. L’argent est un moyen pour vivre, sa valeur devrait être moindre que ce qui fait réellement la vie, ce qui la construit.

    Bref, ce sujet annexe peut s’étendre encore plus loin. Mais on reste dans la même sphère d’idées : la valeur qu’on confère aux choses, aux êtres, aux humains, dicte et trace nos lignes de conduites et nos comportements les uns envers les autres. Si les filles et les femmes sont considérées -par les hommes ou les femmes- comme inférieures aux hommes, cela tient de la représentation que les hommes ou les femmes se sont fabriquées de la femme et de l’homme, image qui s’est construite sur les places que chacun s’est réservées ou s’est fait imposer dans la société. La valeur des femmes a pu être jugée moindre par une femme ou un homme qui croit qu’élever des enfants ce n’est pas un travail digne d’un vrai chef de tribu. La valeur des femmes a été rabaissée parce qu’on a pensé que s’occuper du bien être de sa famille, faire les courses, bien choisir les fruits, les légumes, marchander les prix -pour économiser-, et revenir à la maison éplucher les légumes, les cuire, faire le ménage, conduire les enfants à l’école et aller les rechercher, eh bien, c’est rien, c’est normal, ça ne vaut pas 8 heures dans un bureau. Et puis, la valeur des femmes a été encore plus rabaissée, quand la femme a osé sortir, travailler, disputer sa place à l’homme, et exiger de cet homme qu’il fasse sa part de boulot à la maison : quoi ? c’est quoi cette femme qui ne sait même pas s’occuper de ses petits ? Quelle honte…
    Mais parce qu’un banquier gagne cent fois mieux sa vie qu’un fermier, on peut assurément affirmer que notre échelle des valeurs est à reconsidérer entièrement.

  4. Salam, Bonsoir…

    ainsi donc, parmi des points de vue des pages ou des chapitres entretenu(e)s et discuté(e)s par le professeur, et, du, ou des, fil(s) essentiel(s) persistant au travers des remarques globalement culturelles sociétales et dissonantes entre des vies et depuis chaque actualités, certaines vérités humaines ne peuvent être déplacées dans le temps, tout comme la naissance et la partance des natures et du vivant y font justement bonne égale et belle figure d’éléments, mais, malgré tout, il semble demeurer, au cœur de cette mesure identique, que des hommes et des femmes sont principalement et affectivement la dernière et la seule espèce naturelle à formuler et à agir sans résoudre pleinement, ou réellement, les temps relatifs et consacrés aux complémentarités de cette complexité, forcément évolutive, naturellement réfléchie, invariablement unie…

    depuis longtemps et selon des périodes pacifiques, la valeur humaine se dispose et s’entretient diversement et/ou différemment aux peuples* des continents, des mémoires des coutumes et des cultures sont à cet effet la première circonstance temporelle et unie, visible et liée, correspondante et relative, des valeurs portées élevées défendues à chacun d’eux*, d’autres parts et bien après, la spiritualité comme la politique s’établissent fortement comme des historiques récents civilisant et révolus d’une seconde circonstance, jeune de 3 à 6 millénaires, pour ce que chacun(e) peut vouloir et/ou veut pouvoir dire croire ou penser objectivement et librement aujourd’hui et plus tard, en conscience…

    l’effet et/ou l’attitude dit(e) supérieur(e) et/ou inférieur(e), fort(e) et/ou faible, riche ou pauvre, d’une individualité à l’autre, mesurent-ils et confèrent-ils des conséquences équivoques et impérieuses, voire abusives, parmi des causes quasi inexistantes ou si peu valables en valeurs réelles et actuelles, et, même si il ne s’agit pas de sous estimer ou de dénigrer des valeurs prédominantes et émises au cours des faits des faîtes et des faix d’une antiquité, des hommes et des femmes partagent encore et toujours à leurs statuts « modernes » et/ou contemporains comme des immobilités trop éloignées d’une relativité et tant restrictives qu’obscures à leur identité, sans doute existe-t-il dans l’univers des systèmes peu ou pas du tout lumineux pour s’en apercevoir quelques étrangetés ou quelques originalités, disons récurrentes et moins tolérantes à ce constat plutôt amiable…

    l’humanité, ou l’universalité, (car, au bon gré des popularités communes, même la paix s’appartient s’ajoute et se voue des volontés d’une égalité totale et primordiale à chaque faculté, à tout être…), perdrait-elle autant de sens et de raisons pendant que de hommes et des femmes vivent tant bien que mal à leur tout commun, la question n’est jamais futile tant que la réponse demeure utile, au partage et à l’espérance …autant des périodes pré-historiques et des périodes historiques, nul(le) ne peut véritablement présumé(e) que la grande différence, faisant la multitude interrogative et répartie d’une circonstance complémentaire, se situe dans le « pré » :-),…si toutefois un chapitre une page et/ou un point de vue supplémentaire se « manifestait » des sens des raisons et des liens naturel(les) et terrien(ne)s, majoritaires et serein(ne)s, élémentaires et commun(e)s, pour et vers un avenir tout aussi paisible et constant des univers qu’égal et identique d’un être (°!°) à l’autre (*!*), …

    …KHassan…Salam…merci…

  5. Une ‘tétralogie’ agréable à lire qui, à travers un regard compréhensif, offre une synthèse critique sur les acuités de la crise féminine et les nombreux paradoxes du féminisme dont l’issue ne peut être qu’en relation avec une vision humaniste générale. Le féminisme est/se doit être un humanisme.
    Autrement un féminisme sectaire se développe dans les pays arabo-musulmans établissant des discriminations entre les femmes voilées ou originaires des milieux traditionalistes, moquées et dévalorisées, au détriment de celles qui portent les insignes de la modernité, vestimentaires et autres, et qui seront très favorisées.

  6. Assalâm ‘alaïkoum,

    Je félicite l’exploration attentive que vous faites des commentaires publiés en écho à vos contributions. Ils sont pris en compte dans vos écrits ultérieurs, comme celui-ci ce qui donne l’impression de s’engager dans un débat. Sans être en accord avec vous sur certains points, je vous rejoins sur la quête de la paix , sur le fait de partager un devenir commun pétri d’espoir. Ensuite, concernant le masculin/féminin, la dichotomie que vous instaurez entre sociétés traditionnelles et sociétés modernes, la féminisation de l’espace public entre autres choses, c’est tout un débat.
    A titre d’exemple sur le premier point, le Prophète (paix sur lui), n’a t’il pas incarné, sous certains aspects, une masculinité conçue à son époque comme insuffisamment virile et trop proche d’une attitude féminine auprès de certains Qoraïchites ? Le Coran n’évoque t’il pas leurs sarcasmes : ils disaient qu’il est « tout oreille », oudhoun en référence à une attitude « trop » à l’écoute et rattachée à la féminité. Il était également « au service » de sa famille dans son foyer en dehors des heures de prière.
    Aïcha n’a t’elle pas levé une armée ? Ce ne sont que des exemples et au-delà de la manière de considérer la différence entre les sexes, la justice et l’égalité, le monde commun à inventer reste un défi à tout jamais à relever.

  7. Personnellement,je ne peux pas accepter la notion de l’égalité complète entre l’homme et la femme.
    D’une part,cette notion est usée,exploitée par plusieurs associations tunisiennes à titre d’exemple:les femmes démocrates (qui sont des RCDistes et qui ont écrit au président déchu des pétitions demandant l’arrêt de »l’hémoragie du:voile ou du foulard)En fait, ce type de « Démocrates » et sous le nom de l’égalité totale, ont un objectif c’est détruire petit à petit quelquse règles de l’Islam : l’héritage selon le coran est pour ces associations signe d’injustice contre la femme,alors qu’en lisant quelques explications de certains spécialistes ,on découvre que la femme jouit de plusieurs faveurs par rapport à l’homme.
    D’autre part,La guerre qu’on est en train de vivre est une guerre de notion.c’est la raison pour laquelle j’insisterai plutôt sur la notion de la complémentarité entre l’homme et la femme qui exprime à merveille la symbiose loin de toute rancune,dispute et course contre la montre pour un inconnu ou pour un rien…

    • Je ne laisserai pas tomber un principe (ou une « notion » comme vous dites) pour la seule raison que mon adversaire politique l’utilise pour ses propres fins, ou le détourne. Au contraire.
      Fondez donc un autre parti qui reprend ces notions mais expliquez-les et appliquez-les différemment.

      Et puis, attention à ne pas vous retrouver là à vous opposer à tout positionnement de ce parti sur tous les points, sur tous les fronts, même quand ce parti a raison sur l’un ou l’autre point (alors que leur finalité est visiblement opposée à la vôtre). Par exemple si ce parti veut promouvoir la scolarisation des filles pour soutenir l’émancipation des femmes, pour qu’elles deviennent plus autonomes, indépendantes (et … qu’elles s’habillent comme elles l’entendent), diriez-vous « je suis contre la scolarisation des filles » parce que le parti adverse viserait à changer le visage de la société ?

      Enfin, ce ne sont pas des guerres de notions, mais des conflits de perception/interprétation de ces notions. Des principes comme ceux-là sont assez universels, et n’ont plus vraiment besoin qu’on démontre théoriquement leur bien fondé. Même avec la complémentarité, vous n’échapperez pas aux dérives, par exemple vous aurez des gens qui comprendront que complémentaire veut dire séparation des compétences, exclusion des femmes de certains domaines, et des hommes d’autres domaines : la femme s’occupe du foyer, l’homme du reste. C’est une dérive parce qu’entre autres, le schéma socio-économique actuel ne permet plus aux femmes de rester à la maison, on a besoin que la femme soit active, ou disons-le crûment, qu’elle soit rentable. C’est une dérive parce que cette compréhension de la notion de complémentarité s’occupe de séparer et répartir les fonctions entre hommes et femmes, selon des schémas archaïques pour la plupart- et sans se préoccuper des aspirations de chacun. La complémentarité peut très bien se faire selon des schémas flexibles (ça, c’est l’autre compréhension).

  8. Bonjour,
    Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse, mais je reste sceptique quant à la capacité des hommes (de la majorité d’entre eux en tout cas) à renoncer facilement à leurs privilèges vieux comme le monde, et ce meme devant une argumentation fort convaincante. La société occidentale les a obligés par la force de la loi à considérer les femmes comme des etres humains à part entière (mais des progrès restent à faire certes dans certains domaines), La société orienale a énormément de retard au sujet de l’égalité homme – femme (je peux en parler car j’ai vécu autant dans l’une que dans l’autre) et tant que la loi ne fait rien pour protéger les femmes en orient (l’Islam n’est hélas pas appliqué comme il se doit dans les pays majoritairement musulmans et les droits des femmes est souvent bafoué par beaucoup d’hommes musulmans en particulier), il est illusoire de croire, à mon avis, que la condition de la femme pourrait évoluer là- bas.
    En occident, tout n’est pas gagné non plus (loin de là), mais l’urgence est de faire valoir les droits de dignité et de respectabilité de la femme musulmane, pour faire évoluer ces pays dans la bonne direction. Mille merci à vous cher Professeur de tous vos efforts pour éclairer les peuples de toutes les civilisations, en expliquant avec beaucoup de pédagogie et de tact les défaillances des uns et des autres, et en nous montrant à tous le chemin à emprunter.

  9. J’espère que ce commentaire ne sera pas supprimé.
    Depuis à peu près trois ans je suis les interventions de mr « T. ramadan ». Et j’aimais sa rationalité et son objectivité.
    Mais depuis un certain moment je me suis rendu compte qu’il ne prend aucun risque réel.
    Ces interventions sont certes plus intéressantes que ce que l’on a l’habitude d’entendre chez d’autres.
    Mais il ne vas jamais assez loin, il ne dénonce pas des faits qui peuvent avoir un réel impact sur la politique actuelle.
    Et même, j’irai plus loin en disant que sa priorité n’est pas comme il essaye de nous le faire croire de défendre les droits des opprimés mais de manipuler la conscience des musulmans pour les amener dans les rangs de la mondialisation.

    • 1) Procès d’intention.
      2) « Manipuler la conscience des musulmans »,
      2.a) quels musulmans ? Musulmans d’Orient ? d’Occident ? de Chine ? de Malaisie … ? de qui parlez-vous ?
      2.b) il n’y a pas « une conscience » des musulmans, parce qu’il y a plusieurs versions de l’islam (des chiites, des sunnites…) et plusieurs manières de l’appréhender et de l’appliquer cet islam (littéraliste, modéré…)
      2.c) veuillez préciser le sens du mot « conscience ». Si c’est le sens d’éveil à son environnement, de reconnaissance/respect des lois morales et autres, alors c’est un non sens encore une fois. Il n’y a pas « une conscience » des musulmans, non que les musulmans n’ont pas de « conscience », mais parce que les musulmans (d’Est/Ouest/Nord/Sud) ne se reconnaissent pas dans une seule « conscience ». Les musulmans partagent différentes cultures, différents espaces, leur « conscience » vient d’abord de là, avant toute autre chose. N’essayez donc pas de les priver de leurs richesses, leurs acquis, leurs identités multiples. N’essayez donc pas de les réduire à quelque chose qui n’existe tout simplement pas.
      3) « amener les musulmans dans les rangs de la mondialisation » : c’est à dire ?

  10. Professeur,
    J’ai lu avec beaucoup d’attention vos quatre articles sur « Féminin, Masculin ». Le sujet est traité brillamment, il est structuré, parfois complexe et à mon goût trop académique. Les émotions y sont trop contrôlées, les passions n’y sont pas assez présentes, l’esprit a pris le dessus sur le coeur. Il aurait été préférable d’appliquer cette phrase du Petit Prince : « On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux ».
    Respectueusement,

  11. J’ai peine à comprendre comment nous pourrions résoudre le problème lié à l’affirmation de l’autonomie du feminin,de sa liberté,de sa place separée et egale dans le rapport homme-femme d’une part et de « l’autorité du mari,du pére » d’autre part.Comment construire un planque acceptable dans laquelle cohabiteront ces deux variables?

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