Avant la «guerre» de Gaza, la lutte était bipartite: Livni et Netanyahu avaient la faveur des sondages. La lutte est devenue tripartite grâce aux évènements de la Bande de Gaza initiés par Livni et Barak. Barak a alors vu remonter en flèche les intentions de vote en sa faveur et lui a permis de se replacer dans la course aux élections. Et même s’il n’était pas élu, son parti remporterait davantage de sièges que prévu il y a encore quelques mois.
Mais pour les journalistes israéliens (Gideon Levy – Haaretz) autant que pour les militants (Jeff Halper d’ICAHD) le favori au poste de futur Premier Ministre a toujours été Benyamin Netanyahu.
Le monde espère que cette élection sera aussi «transparente et démocratique» (termes employés par Jimmy Carter et la plupart des observateurs internationaux) que l’élection palestinienne de 2006 qui a vu le Hamas l’emporter largement.
On sait ce qui s’est passé ensuite. En résumé, Israël et une grande partie de la communauté internationale ont refusé de reconnaître la légitimité du Hamas et ainsi celle du nouveau gouvernement d’unité palestinienne (constitué en mars 2007).
Abbas, dont le but a toujours été la reconnaissance des Etats-Unis et d’Israël, a expulsé le Hamas du gouvernement et en a formé un nouveau avec Salam Fayyad (politicien et économiste formé aux Etats-Unis) en tant que Premier Ministre. Une guerre préventive et violente a alors été menée par le Hamas contre le Fatah et les milices soutenues par les Etats-Unis et Israël (menées par Mohamed Dahlan) et le Hamas a ensuite«repris» la Bande de Gaza.
Même si les Etats-Unis et Israël ont réagi avec surprise et condamné fermement cette guerre, ils sont parvenus à atteindre l’un de leurs objectifs anciens. «Diviser pour mieux régner», stratégie empreinte de réussite dans l’histoire des Etats-Unis, et qui redevenait d’actualité, offrant l’image d’une Cisjordanie respectable (c’est à dire coopérante) sous l’égide de l’Autorité palestinienne d’une part et une Bande de Gaza soumise à un Hamastan islamiste et féroce, d’autre part.
Un blocus israélien de la bande de Gaza, soutenu par la communauté internationale, s’en est suivi et une fois encore pour aller à l’essentiel, la «guerre» de Gaza fut déclenchée en décembre 2008 par Israël. Nous en sommes à ce point. Plus de 1300 Palestiniens sont morts et 5000 ont été blessés.
Mais comment tout ceci a-t-il pu se produire? Quel motif réel Israël et la communauté internationale ont-ils pu donner pour ne pas reconnaître le Hamas?
La raison invoquée est la non-reconnaissance d’Israël et l’existence d’une Charte appelant à la destruction de l’État hébreu.
Les politiciens autant que les grands médias ont reconnu cette réalité sans plus de questions. Mais quel Israël le Hamas doit-il reconnaître? Israël n’a pas clairement défini ses frontières. Le Hamas doit-il reconnaître Israel dans ses frontières de 1948? de 1967? ou de 2009 avec son mur synonyme d’apartheid, ses colonies (les colonies ont augmenté de 60% en 2008, l’année même de la conférence sur le « processus de paix » d’Annapolis, chiffre publié par Peace Now), ses citoyens arabes de deuxième rang et avec un Jérusalem-Est annexé?
Tout observateur avisé ferait remarquer que le Hamas (à travers Haniyeh et Meshal) a plus d’une fois, fait connaître sa volonté de reconnaître Israël selon les frontières de 1967. L’information n’est pas secrète : ces déclarations ont été reprises par le Guardian, le Washington Post et bien d’autres publications, attestant de l’alignement du Hamas sur la volonté répandue parmi la communauté internationale : une solution à deux États.
Pourtant, un obstacle s’impose encore et toujours : le problème de la Charte du Hamas. Quelles que soient les propositions avancées par Meshal ou Haniyeh, la Charte revient sempiternellement les hanter.
Mais qu’en est-il de la Charte du Likoud? Netanyahu est à la tête d’un parti de droite et sur le point de remporter les élections. Aussi, il est intéressant de regarder quelles idées il défend.
Dans la section « Paix et Sécurité » du programme du Likoud, document récent puisque édité en 1999, on peut lire : « la Paix est l’objectif premier d’Israël. Le Likoud souhaite renforcer les accords de paix existants avec les États arabes et s’efforcer de parvenir à des accords de paix avec l’ensemble des pays frontaliers d’Israël afin de trouver une solution de paix au conflit israélo-palestinien. »
Mais lorsque sont évoquées les colonies, voici ce qui est dit :
« Les communautés juives de Judée, de Samarie et de Gaza sont une concrétisation des valeurs sionistes. L’implantation est l’expression du droit irréfutable du peuple juif à disposer de la terre d’Israël et constitue un atout important dans la défense des intérêts premiers de l’État d’Israël. Le Likoud s’attachera à renforcer et à développer ces communautés et s’opposera à leur démantèlement. »
Annihilant ainsi le moindre espoir d’une solution à deux états.
Au sujet d’un État Palestinien:
« Le gouvernement israélien rejette fermement la création d’un État arabo-palestinien à l’ouest du Jourdain. Les Palestiniens peuvent vivre librement dans un contexte d’autonomie mais pas en tant qu’Etat indépendant et souverain. Ainsi, par exemple, dans le cadre des affaires étrangères, des questions de sécurité, d’immigration et d’écologie, leurs activités doivent être limitées par les impératifs liés à l’existence d’Israël, à sa sécurité et aux besoins de la nation. »
Annihilant ainsi tout espoir d’envisager un État palestinien souverain.
Sur la question de Jérusalem :
« Jérusalem est la capitale éternelle et indivisible de l’État d’Israël et seulement de l’État d’Israël. Le gouvernement rejettera fermement tout proposition palestinienne envisageant la division de Jérusalem, en particulier le projet présenté à la Knesset par des factions arabes et soutenu par de nombreux membres du Parti Travailliste et du Meretz. »
Annihilant ainsi toute chance de négociations de paix puisque Jérusalem-est en tant que capitale d’un futur État palestinien n’est absolument pas négociable pour tout Palestinien.
En résumé, la Charte du Likoud ne reconnaît pas l’existence de la Palestine et réfute toute idée d’un État palestinien souverain.
Ce qui devrait logiquement suivre ne devrait donc être une surprise pour personne:
La non-reconnaissance du Likoud par la communauté internationale et l’instauration d’un blocus a l’encontre d’Israël.
Article traduit par Herve Landecker
La profanation de la synagogue de Caracas a été organisée par l’ancien garde du corps du rabbin
mardi 10 février 2009
Le ministre de la justice du Vénézuela, Tarek El Aissami, a annoncé lundi soir que c’est l’ancien garde du corps du rabbin de Caracas qui a organisé la profanation de la synagogue « Tiféret Israël », avec la complicité du gardien de service qui a laissé les hommes pénétrer dans le bâtiment (…) Les actes de vandalisme, les inscriptions antisémites sur les murs, tout comme le vol du fichier informatique des membres de la communauté, abondamment présentés par les medias comme des actes « antisémites » sont donc le fait des dirigeants de la synagogue.
Les médias en feront-ils leurs choux gras ?
CAPJPO-EuroPalestine
bonjour, c’est juste pour faire partager une opinion parmi tant d’autres en relation avec une actualité si brûlante et qui n’est point prisonnière du temps et de l’espace, elle concerne l’être et son passage par ce pont qu’est la vie..
témoignage du musicien célèbre Gilad Atzmon.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6091
http://oumma.com/Philosophie-d-un-massacre-Andre
« Philosophie d’un massacre : André Glucksmann et Bernard-Henri Lévy, apologistes des crimes de guerre israéliens«
par Bruno Paoli,
chercheur à l’Institut français du Proche-orient (Ifpo) à Damas (Syrie)
Salam, cet article est extrêmement intéressant, je vous invite à le lire. Il reprend et développe à fond beaucoup des questions essentielles liées à ce conflit.
Il est long me direz-vous !? Oui, très long, c’est vrai, mais c’est le moins que l’on puisse faire, s’informer !
Mais si le temps vous manque, souvenez-vous des années, des décennies passées par les palestiniens à patienter, à attendre, à passer leur vie à survivre. Tant de temps non pas à vivre la vie mais à la rêver, à prier, supplier de pouvoir exister enfin. Pensez à ces temps infiniment longs de souffrance, causée par une injustice que nous permettons, en quelque sorte..
Comprenez bien que, comme pour toutes les grandes injustices, il n’a jamais suffit de les constater, de s’en offusquer pour les réparer. Malheureusement, il faut faire beaucoup beaucoup plus… car l’injustice, qui perdure alors qu’elle est largement dénoncée, est le résultat croisé d’intentions et d’actions volontaires, intentionnelles, qui ont de biens vilains visages, si on croit les nombreux synonymes trouvés pour “injuste” …
injuste : abusif, affligeant, anormal, arbitraire, attentatoire, blâmable, calomnieux, déloyal, déraisonnable, faux, idiot, illégal, illégitime, immérité, immoral, inacceptable, inadmissible, indigne, indu, inégal, inéquitable, inique, injurieux, injustifiable, injustifié, irrecevable, irrégulier, léonin, malfaisant, mal fondé, malhonnête, mauvais, méchant, odieux, oppresseur, partial, sans fondement, scélérat, tyrannique, usurpé, zoïle (waw là, va falloir que j’retourne au dico… 🙂
L’article de Bruno Paoli, dont il est question, démasque tant de ces visages !
Contre tout ça, il faut être endurant, s’informer, dénoncer, parler, communiquer avec les gens, leur dire, leur expliquer, convaincre chaque jour au moins une personne de l’énorme cabale dont nous sommes tous complices et dont nos frères en humanité de Palestine n’en peuvent plus d’agoniser…
Ils ne baisseront pas les bras et surtout jamais la tête, là-bas en Palestine, on l’a dit, ils l’ont dit, vous le pensez, non !? Et nous ici, quid ?
Notre tâche est immense! Beaucoup beaucoup trop de gens ne sont pas concernés, ne s’informent pas, ne se positionnent pas. Or il n’y a que la force des peuples pour faire plier les gouvernements véreux… Cette force n’a même pas besoin d’être violente. Bien au contraire. Il suffit qu’elle soit. Comme une marée incontournable.
Et toute cette part “morte” des populations non mobilisée est le poids dont nous avons besoin :
IL FAUT QUE LA TERRE TREMBLE !!
A moins de lancer un mot d’ordre d’appel à une grêve générale internationale… (ça me donne des idées…) il est difficile de se réunir tous, alors agissons, encore et encore, chacun. Des petites et des grandes choses. Seuls ou en groupes réunissons-nous, cherchons, trouvons des idées, saturons les boites à email des décideurs, des gens qui ont la parole, ici, ailleurs. Téléphonons-leur, ouvrons des blogs, faisons encore des montages vidéos, des power points, faisons n’importe quoi mais agitons-nous, notre boulot à nous autres gens du peuple, c’est de convaincre les gens du peuple. Il y a mille façons de le faire. Le faire sans se lasser, car c’est une lutte de longue et très mauvaise haleine… qui ne va pas se résoudre “par la magie du Saint-Esprit” … 😉
Les résultats des élections israéliennes font froid dans le dos… à la lecture de la charte du Likoud, il y a bien des raisons de penser que le pire pourrait n’être pas encore arrivé…
S’il vous plait, continuons la lutte, encore et encore, ne soyons pas l’autre face de ces vilains visages, je crois qu’elle s’appelle lâcheté.
S’il vous plait, ayons plus tôt.. les qualités qu’auraient des envoyés de Dieu pour aider la Palestine, car, pour sûr, tant de Palestiniens, dans leurs suppliques, doivent implorer Dieu de leur envoyer leurs frères pour les secourir !
Et si pas nous, pour travailler sans compter à grossir des rangs pacifiques, déterminés à réclamer et obtenir JUSTICE, alors QUI ?
Ca demande un certain courage, du temps, de l’imagination et beaucoup de détermination.
Que Dieu nous aide
salam aleykoum mes frères, mes soeurs, vous êtes chers à mon coeur
«J’ai compris qu’il ne suffisait pas de dénoncer l’injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre.» Albert Camus
Oui, vous avez raison.
Agissons chacun avec nos moyens, mais agissons.
Merci aussi pour la référence de l’article.
F
Un hypocrite, un de plus…
Comme dit Benabar dans sa chanson: » C’est l’effet papillon ».Il ne faut pas se plaindre …On est toujours ratrappé par nos actions.
Lettre ouverte à Jacques Essebag dit « Arthur »
jeudi 12 février 2009
Lettre ouverte à Jacques Essebag dit « Arthur »
Cher Monsieur
Je vous présente toutes mes excuses pour les raisons suivantes : Vous avez écrit dans le Journal « Le monde » daté 7-02-09 « Muni d’une banderole, un groupe scande “Arthur sioniste, Arthur complice !” Un autre : “Arthur Essebag finance la colonisation !” D’autres encore, brandissent à bout de bras des photos d’enfants palestiniens ensanglantés avec écrit “Arthur soutient la guerre !” (…)Le plus effrayant, c’est qu’ils semblent sincèrement convaincus de ce qu’ils disent… »
Alors si j’ai bien compris , puisque vous êtes effrayé de l’air convaincu de ces manifestants, c’est que vous êtes convaincu…qu’ils se trompent, c’est-à-dire que vous n’êtes pas sioniste et que vous ne soutenez ni la colonisation ni la guerre israélienne contre la population de Gaza.
Je vous fais juste un petit reproche : pourquoi ne l’avez-vous pas dit plus tôt, justement lors de votre rencontre impromptue avec mon amie Claude Raymond et quelques jeunes ardéchois, cela aurait évité bien des malentendus !
Veuillez me pardonner, car toutes les informations recueillies jusqu’alors allaient dans le sens opposé puisque d’après celles-ci , vous avez grandement contribué à l’organisation des festivités parisiennes du 60ième anniversaire de la création de l’Etat d’Israël ( qui est aussi celui de l’expulsion de 750 000 palestiniens de leurs terres) et vous avez accompagné Nicolas Sarkozy lors de son voyage en Israël, sans faire aucune critique publique de la politique israélienne d’apartheid et de dépossession envers les Palestiniens. Mais seuls les imbéciles ne changent pas d’avis…
Comme visiblement vous n’en êtes pas un, je vous demande aimablement aussi d’arrêter de qualifier d’ « antisémites » les personnes qui vous interrogent sur vos positions sur le conflit israélo-palestinien. Elles veulent juste savoir si vous soutenez des crimes de guerre oui ou non. Il est d’autant plus ridicule, vous en conviendrez de qualifier ainsi Claude Raymond qui a été une enfant cachée pendant l’Occupation.
En espérant une réponse claire de votre part, recevez, monsieur, l’expression de ma vive préoccupation d’une paix juste au Proche-Orient.
Daniel Lévyne, membre du Bureau National de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix) petit fils de déporté à Auschwitz.
Bonjour,
Voici encore la propagande arabo-islamiste de Tariq Ramadan qui réussi à se faire invité à la télévision française par cequ’il parait innofensif.
Il est malin et tres inteligent mais il oublis de dire que le Hamas est une organisation terroriste qui a pour cible une majorité de civile!
Israel tue des civiles mais sans le faire exprès. Le hamas dit lui meme haut est fort qu’il utilise des boucliers humains, femmes, enfants et vieillards!!! C’est une honte, c’est inhumain et anti islamique!!!
Vive la paix! Shalom et Salam
par William Sieghart, Président de Forward Thinking, une agence de résolution des conflits
« Le poste de police de Gaza se trouvait parmi les premières cibles visées par Israël. Plusieurs dizaines de policiers, réunis pour une cérémonie de remise de diplômes, sont morts ce jour-là. William Sieghart, spécialiste de la résolution des conflits, alors en mission à Gaza, avait rencontré ces hommes une semaine plus tôt. « Etaient-ils de « dangereux miliciens armés du Hamas » ? Non, c’étaient des officiers de police non armés, agents de la fonction publique, qui ont été tués non pas dans un « camp d’entraînement de militants », mais dans un] poste de police. » Pour Sieghart, ni Israël ni l’occident ne comprennent ce qu’est véritablement le Hamas, et comment il a pu rassembler 42% des électeurs. C’est l’échec du Fatah à obtenir un Etat Palestinien qui a fait le succès de cette organisation. Son intransigeance, juge-t-il, nait d’une volonté de ne pas se laisser piéger comme le fut le mouvement d’Arafat, qui n’a pas su faire respecter les promesses faites à Oslo en échange de la reconnaissance d’Israël. Sieghart conclut pourtant sur une note optimiste. Il est toujours possible de dénouer une crise, rappelle-t-il, à condition d’accepter de s’asseoir sans préalable autour d’une table. »
William Sieghart, The Times, 31 décembre 2008 :
« La semaine dernière, j’étais dans la bande de Gaza. Durant mon séjour, j’ai rencontré un groupe d’une vingtaine d’officiers de police qui suivaient un cours sur la gestion des conflits. Ils étaient impatients de savoir si les étrangers se sentaient plus en sécurité depuis que le Hamas a pris le pouvoir. C’était le cas, en effet, et nous le leur avons dit. Sans aucun doute les 18 derniers mois ont vu s’établir un calme relatif dans les rues de Gaza : plus d’hommes armés dans les rues, plus d’enlèvements. Ils ont souri avec une grande fierté et nous ont dit au revoir.
Moins d’une semaine plus tard, tous ces hommes étaient morts, tués par une roquette israélienne lors d’une cérémonie de remise des diplômes. Etaient-ils de « dangereux miliciens armés du Hamas » ? Non, c’étaient des officiers de police non armés, agents de la fonction publique, qui ont été tués non pas dans un « camp d’entraînement de militants », mais dans le même poste de police, situé au le milieu de la ville de Gaza, qui avait été utilisé par les Britanniques, les Israéliens et le Fatah lorsqu’ils régnaient sur Gaza.
Cette distinction est cruciale, car tandis que les scènes horribles dans la bande de Gaza et Israël parlent d’elles-mêmes sur nos écrans de télévision, se déroule une guerre des mots qui obscurcit notre compréhension de la réalité sur le terrain.
Qu’est donc que le Hamas, ce mouvement que Ehud Barak, le Ministre israélien de la défense, voudrait faire disparaître, comme s’il s’agissait d’un virus ? Pourquoi a-t-il remporté les élections palestiniennes et pourquoi permet-il que des roquettes soient tirées contre Israël ? L’histoire du Hamas au cours des trois dernières années révèle la façon dont la mécompréhension de ce mouvement islamiste par les gouvernements israéliens, américain et britannique nous a conduit à la situation brutale et désespérée où nous sommes maintenant.
L’histoire commence il de cela près de trois ans, lorsque le Parti du Changement et de la Réforme – le parti politique du Hamas – a remporté de façon inattendue les premières élections libres et équitables dans le monde arabe, sur un programme promettant de mettre fin à la corruption endémique et un amélioration dans les services publics, quasi-inexistants, à Gaza et en Cisjordanie. Contre une opposition divisée, ce parti ostensiblement d’inspiration religieuse a pourtant gagné les élections avec 42% des voix dans une communauté où les laïques sont prédominants.
Les Palestiniens n’ont pas voté pour le Hamas parce qu’il était engagé à la destruction de l’État d’Israël ou parce qu’il avait été responsable de vagues d’attentats suicides tuant des citoyens israéliens. Ils ont voté pour le Hamas parce qu’ils pensaient que le Fatah, le parti du gouvernement battu, avait failli. En dépit du renoncement à la violence et de la reconnaissance de l’État d’Israël, le Fatah n’a pas obtenu un Etat palestinien. Il est crucial de savoir cela pour comprendre la posture « réjectionniste » du Hamas. Il ne reconnaîtra pas Israël et ne renoncera pas au droit de résister avant qu’il ne soit assuré de l’engagement de la communauté internationale à une solution juste au problème palestinien.
Durant les cinq ans où j’ai visité Gaza et la Cisjordanie, j’ai rencontré des centaines de responsables politiques et de partisans du Hamas. Aucun d’entre eux n’a revendiqué l’objectif d’une islamisation de la société palestinienne, dans le style des talibans. Le Hamas compte beaucoup trop d’électeurs laïques pour ce faire. La population continue d’écouter de la musique pop, de regarder la télévision et les femmes choisissent de porter ou non le voile.
Les dirigeants politiques du Hamas sont probablement parmi les plus hautement qualifiés dans le monde. Il bénéficie de la présence dans ses rangs de plus de 500 diplômés d’un doctorat, la plupart appartiennent à la classe moyenne – médecins, dentistes, scientifiques et ingénieurs. La plupart de ses dirigeants ont été formés dans nos universités et ne ressentent aucune haine de nature idéologique à l’égard de l’Occident. Ce mouvement est né en réponse à une revendication, et se voue réparer l’injustice faite à son peuple. Il a en permanence proposé que soit instauré un cessez-le-feu de 10 ans afin de disposer d’un temps de répit pour résoudre un conflit qui dure depuis plus de 60 ans.
La réponse de Bush et Blair à la victoire du Hamas, en 2006, donne la clé de l’horreur d’aujourd’hui. Au lieu d’accepter le gouvernement démocratiquement élu, ils ont financé une tentative pour le faire tomber par la force, en formant et en armant des groupes de combattants du Fatah à renverser militairement le Hamas et imposer un nouveau gouvernement non élu aux Palestiniens. En outre, 45 députés du Hamas sont toujours détenus dans les prisons israéliennes.
Il y a six mois, le Gouvernement israélien a accepté un cessez-le-feu avec le Hamas négocié par l’Egypte. En contrepartie du cessez-le-feu, Israël a accepté d’ouvrir les points de passage et de permettre une libre circulation des fournitures essentielles dans et hors de la bande de Gaza. Les tirs de roquettes ont cessé mais les points de passage n’ont jamais été entièrement ouverts, et la population de Gaza a commencé à mourir de faim. La paix n’a pas été récompensée par cet embargo traumatisant.
Quand les Occidentaux se demandent ce qui peut se passer dans la tête des dirigeants du Hamas lorsqu’ils donnent l’ordre ou permettent que des roquettes soient tirées sur Israël, ils ne parviennent pas à comprendre la position des Palestiniens. Il y a deux mois, les forces armées israéliennes ont rompu le cessez-le-feu en entrant dans la bande de Gaza, débutant un nouveau cycle de violences. Pour les Palestiniens, chaque salve de roquettes est une réponse aux attaques israéliennes. Pour les israéliens, c’est l’inverse.
Mais quelle est la signification des déclarations de M. Barak lorsqu’il parle de détruire le Hamas ? Est-ce que cela veut dire tuer les 42% des Palestiniens qui ont voté pour lui ? Est-ce que cela veut dire réoccuper la bande de Gaza, dont Israël s’était retiré si péniblement il y a trois ans ? Ou est-ce que cela signifie séparer de façon permanente les Palestiniens de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, politiquement et géographiquement ? Et pour ceux dont l’obsession est la sécurité israélienne, quelle sera la menace posée par les 750 000 jeunes qui grandissent dans la bande de Gaza avec une haine implacable de ceux qui les affament et les bombardent ?
On dit que ce conflit est impossible à résoudre. En fait, c’est très simple. L’élite des 1000 personnes qui dirigent Israël – les hommes politiques, les généraux et les membres de l’appareil de sécurité – et l’élite des islamistes palestiniens ne se sont jamais rencontrées. Une paix véritable nécessitera que ces deux groupes s’assoient ensemble autour d’une table sans conditions préalables. Mais les événements de ces derniers jours semblent avoir rendu cette perspective plus improbable que jamais. Tel est le défi pour la nouvelle administration à Washington et ses alliés européens. »
[http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2446
Bonjour,
Le Hamas sont des resistants qui essaient de sauver ce qui reste de la Palestine occupée !
Il suffit juste de regarder la carte (vous pouvez la voir en ligne, en page d’accueil, cliquez sur la pétition).
Pas besoin d’en dire plus, la carte en dit long …
L’objectif d’israel est clair, personne n’est dupe.
israel tue des civils sans le faire expres,allez dire dire ça aux sourd et aveugles !!
Le monde est en train de se réveiller et ça dérange …
Voici la carte, je pensais qu’elle était en ligne.
http://www.europalestine.com/?p=1725
J’ai trouvé ce texte plein de bon sens,je vous en fait profiter.
Peut on asseoir la paix de son être en détruisant un autre être humain?
Peut on acquérir la sérénité de sa vie en détruisant une autre vie?
Peut on acquérir l’élévation de ses idées en détruisant les pensées des autres?
Salam
ww.info-palestine.net
Les blessures de guerre ne sont pas toutes visibles
Ces blessures sont le résultat direct des conflits où, rien qu’en Irak, il y a plus de 5 millions d’orphelins traumatisés suite à l’invasion de 2003 et plus de 4 millions de citoyens iraquiens déplacés dont plus de 2.5 millions sont des enfants de moins de 12 ans. Les enfants étudiés en Iraq montrent que 92% d’entre eux ont des difficultés d’apprentissage liées aux Troubles du Stress Post Traumatique (TSPT) consécutifs à la guerre.
Dans la Bande de Gaza on estime que plus de la moitié de sa population de 1.4 millions d’habitants est constitué d’enfants et de jeunes. Suite aux incursions récentes de l’armée israélienne, les travailleurs dans le domaine de la santé mentale de la région ont appelé à des actions plus importantes de solidarité pour les aider à traiter la peur, les épreuves économiques et les déplacements qui affectent les habitants de Gaza. Suite aux combats permanents, les services de santé mentale sont débordés et n’arrivent plus à répondre aux besoins croissants de leurs patients. Chaque incursion a eu pour conséquence l’impossibilité pour les patients d’obtenir des médicaments ou de se rendre dans les services de soutien.
Le monde ne perçoit pas encore les Troubles de Stress Post Traumatiques (aussi désigné syndrome de stress post-traumatique, SSPT, ou état de stress post-traumatique, ESPT)- dus à la guerre mais les cicatrices commencent à apparaître dans tous les zones de conflit à travers des comportements de violence domestiques, de drogue et d’emploi abusif d’autres substances, d’automutilation et de suicides. Les difficultés importantes d’apprentissage, l’anxiété, l’insomnie, les cauchemars et des troubles de comportement alimentaire sont également provoqués par le TSPT. Nous estimons qu’il est temps que le monde prenne conscience et adapte une approche active afin de combattre le TSPT afin de montrer aux équipes des centres de trauma et à leurs patients qu’ils ne sont pas seuls et en leur tendant la main, leur montrer notre solidarité.
La guerre contre le traumatisme
Durant toute l’année 2009, « Iraq Solidarity Campaign UK » s’est associé avec plusieurs organisations partenaires afin de mobiliser un soutien dans toute la Grande Bretagne dans une guerre contre le trauma. Nous pensons que, tandis que le TSPT est considéré par certains comme étant un « problème marginal », qu’au sein de la communauté internationale, associé au rôle récent des forces armées au Moyen Orient, sans une compréhension et un soutien permanent aux services de trauma essentiels, le TSPT non traité pourrait devenir un véritable ‘feu de brousse’ mondial avec des conséquences dévastatrices pour nous et pour les générations futures.
Le but de la campagne est de mettre en relief la question du TSPT au sein de la population en générale et de se joindre à elle pour construire des ponts de solidarité avec ceux qui sont en première ligne et qui soutiennent les personnes atteintes de TSPT. Nous prévoyions d’organiser des réunions d’information, des collectes de fonds, des groupes de pression et d’autres événements qui, tout en amenant une meilleure compréhension du TSPT donneront la possibilité aux personnes de participer avec les organisations engagées auprès des personnes les plus directement touchées.
La campagne a décidé, après beaucoup de discussions, d’adopter 3 organisations d’Irak, de Palestine et de Grande Bretagne qui ont chacune fait leur preuve en apportant un soutien actif à ceux dont la vie a été affectée par le TSPT…
Parallèlement avec Al-Awda – la Coalition Palestinienne pour le Droit au Retour, l’hôpital de santé mentale de la communauté de Gaza a un long passé d’aide à ceux qui au sein de la communauté palestinienne ont souffert physiquement et psychologiquement à cause des déplacements, de la pauvreté induite par la guerre, de la torture, du deuil et de l’invalidité…
Nous faisons appel à toutes les personnes désireuses de nous aider à affronter les blessures cachées des guerres, blessures qui restent enfouis dans l’esprit de nos sociétés. Découvrir ce qui se passe et s’impliquer…
Pour plus d’information : [email protected]
14 février 2009 – Iraq Solidarity Campaign UK – Vous pouvez consulter l’article à :
http://iraqsolidaritycampaign.blogs…
http://www.morningstaronline.co.uk/…
Traduction de l’anglais : Ana Cléja
Le plus grand ennemi des Palestiniens n’est pas le Likoud mais les traîtres.
Comment peut on espérer la création d’un Etat palestinien si ça arrange certains d’entre eux ?
La revue Mouvements a mis en ligne un très intéressant dossier sur Gaza.
Voici le lien avec l’éditorial. On trouve notamment un article de Michel Warchaswski, et un autre de Ilan Pappaé..
http://www.mouvements.info/?p=381
Bonne lecture
F
Les leçons de Gaza
Par Mustapha Cherif*
http://mustapha-cherif.net/?p=79
Remarquable article de Michèle Sibony sur Oumma.com :
http://www.oumma.com/Le-CRIF-un-sale-boulot-pour-les
F
«Israël ne doit pas bénéficier d’une totale impunité»
Frédéric Koller Le Temps, mardi 10 mars 2009
Ancien résistant et déporté, Stéphane Hessel a lancé l’idée d’un «Tribunal Russel» pour la Palestine comme il y en eu un pour le Vietnam avec l’espoir de faire pression sur Israël et la communauté internationale
Né en 1917 à Berlin, Stéphane Hessel a émigré en France avec sa mère en 1924, lutté aux côtés de la Résistance, été déporté à Buchenwald, puis il fut corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948.
Mémoire vivante du XXe siècle, il participait dimanche à un débat sur la liberté d’expression dans le cadre du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) à Genève. En marge du festival, il s’est exprimé sur le conflit israélo-palestinien, un sujet qui lui tient particulièrement à cœur. D’origine à moitié juive et à moitié protestante, il se place sur le plan moral pour dénoncer les violences israéliennes à l’égard des Palestiniens.
Le Temps: Vous avez été très critique face à l’intervention israélienne à Gaza, n’hésitant pas à parler de crime de guerre et de crime contre l’humanité. La semaine dernière, avec d’autres personnalités, vous avez lancé l’idée d’un «Tribunal Russell» pour la Palestine. De quoi s’agit-il?
Stéphane Hessel: C’est la suite de ce qu’avait fait Jean-Paul Sartre sur le Vietnam. C’est une instance éthique. Parmi les initiateurs, il y a Ken Coates, le président de la Fondation Bertrand Russell pour la paix, Ken Loach, Mary Robinson ou Boutros-Ghali. Israël ne doit pas bénéficier d’une totale impunité.
Si des gens ayant autorité morale se mettaient ensemble pour faire la liste de toutes les violations du droit international dont les gouvernements israéliens successifs se sont rendus coupables, cela pourrait inciter les grandes puissances, les Nations unies et Luis Moreno-Ocampo à mettre devant la Cour pénale internationale des dirigeants israéliens parmi les plus criminels comme les généraux qui ont frappé sur Gaza.
C’est encore embryonnaire. On dépend de l’écho des médias. Mais à l’époque du Vietnam, cela avait eu un certain rayonnement. Ce qui me choque le plus dans l’histoire d’Israël, c’est l’absence totale de sanctions.
L’Europe, par exemple, au lieu de mettre au moins un terme à ses relations économiques en disant que les droits de l’homme sont violés, se rapproche au contraire encore plus d’Israël. Les instances internationales sont presque plus responsables que le gouvernement israélien. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a été très bien, mais le Conseil de sécurité est bloqué par le veto américain.
A propos de Gaza, vous avez également parlé de désastre pour la morale juive. Pouvez-vous préciser?
– J’ai eu le privilège, en 1948, d’assister à la création de l’Etat d’Israël. Je considérais que c’était une réponse nécessaire aux horreurs de la Shoah et que les juifs qui avaient combattu avec véhémence pour un Etat devaient être soutenus dans cette lutte parce que, conformément aux grands principes du judaïsme, ils devaient créer un Etat moderne, un Etat social, avec une vraie démocratie même si une difficulté centrale subsistait: qu’est-ce qu’un Etat juif?
Mais Ben Gourion avait clairement indiqué que les Arabes qui resteraient à l’intérieur de cet Etat jouiraient des mêmes droits civiques. Ce sont ces valeurs-là, que j’assimile aux valeurs sur lesquelles la diaspora juive a vécu tout au long des derniers siècles, la volonté de réaliser le Décalogue, de réaliser la tolérance, de réaliser les messages de Spinoza, de Freud ou de Marx. Il y a une judaïté qui a fait énormément pour le progrès des valeurs morales dans le monde moderne.
C’est à un Etat de ce genre que j’accordais mon plein soutien. La rupture s’est faite avec deux événements: l’un, peu connu quand il s’est produit, que les Palestiniens appellent la nakba [ndlr: la «catastrophe»], c’est-à-dire la façon dont les juifs en s’implantant ont été amenés à chasser les Palestiniens. La brutalité de cette expulsion n’a été connue que peu à peu. Plus tard, après la guerre des Six-Jours, l’occupation et la colonisation des terres attribuées par les Nations unies aux Palestiniens ont été la grande erreur qu’un homme comme [Yitzhak] Rabin a reconnue puisqu’il a précisé qu’il fallait revenir aux frontières de 1967.
Je considère que les juifs ont une place à occuper dans le monde, comme toutes les grandes religions, et que cette place peut être amicale avec les autres religions. Le contraire, c’est un Etat qui joue le rôle d’une force militaire extrêmement puissante, et cela est la négation de ce que devrait être le rôle d’un Etat d’Israël trouvant sa place amicale à l’intérieur du Proche-Orient.
Si on continue à rester une puissance d’occupation, viendra un jour où la région se révoltera contre cet Etat. Quelle que soit sa puissance militaire, la démographie lui est défavorable. Un jour peut venir où les autres vous diront qu’ils en ont assez et qu’ils vous fichent à la mer.
A part quelques rares voix, comme la vôtre, on a le sentiment d’un grand silence de la communauté juive en Europe face aux exactions d’Israël à Gaza ou plutôt un soutien massif à la politique du gouvernement actuel d’Israël. Comment l’expliquez-vous?
– Ce n’est pas si radical. Il y a le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui est complètement inféodé à l’Etat d’Israël et qui regroupe en effet une bonne partie de la diaspora en France, le pays qui a la plus grande communauté juive d’Europe avec à peu près 500 000 individus.
Mais l’UJFP (Union juive française pour la paix), dont je fais partie, est quand même répandue dans tout le pays. Des groupes comme Palestine 33 comportent aussi beaucoup de juifs. Là où vous avez tout à fait raison, malheureusement, c’est que les médias sont très influencés par des juifs très pro-Israël et qui défendent la thèse qui m’exaspère: «Attention, nous avons affaire à des gens qui nous envoient des roquettes, alors nous sommes obligés de nous défendre, donc c’est la sécurité de ce petit pays au milieu d’une foule arabe que nous défendons.»
Cela aboutit à ce silence que nous essayons de briser. Il y a heureusement des Israéliens qui partagent ma façon de voir.
Que pensez-vous du glissement vers une droite dure au pouvoir en Israël avec, pour prochain ministre des Affaires étrangères, l’extrémiste Avigdor Lieberman?
– Cela signifie que l’opinion publique en Israël a été manipulée par la capacité brillante de communication des dirigeants, qui ont fait naître un sentiment d’angoisse, de peur et de besoin de sécurité. Chaque fois qu’il y a un incident, on joue là-dessus pour faire croître le besoin d’une armée forte. Comme dans beaucoup de pays, quand il y a la guerre, l’opinion défend ceux qui la font.
Oh… le titre de mon post ci-dessus, 10 mars 2009 10:06, a été à moitié mangé !
Il faut lire Merci à Stéphane Hessel et … à Frédéric Koller !
Tiens, tiens, tiens…
Trouvé ici : http://www.oulala.net/Portail/?p=3976
mardi 10 mars 2009
Et je me demande qui – dans la presse « classique » va diffuser cela …?!
Radio France Internationale condamnée pour le scandaleux licenciement d’Alain Ménargues
La cour d’appel de Paris vient de condamner Radio France Internationale (RFI) à verser des centaines de milliers d’euros d’indemnités au journaliste Alain Ménargues, licencié en 2004 parce qu’il avait osé rappeler une évidence, le caractère raciste de l’Etat d’Israël.
Alain Ménargues était directeur-général adjoint de RFI en octobre 2004, lorsqu’une campagne vénimeuse fut lancée contre lui par le lobby sioniste, qui disposait déjà, à cette époque, de puissants relais à l’intérieur de la station. Le responsable de la communication de RFI, par exemple, est l’un des animateurs de l’Association pour le Bien-Etre du Soldat Israélien, spécialisée dans la collecte d’argent pour l’armée israélienne.
Le crime de Ménargues ? Avoir rendu compte, de longue date, des crimes de l’armée israélienne au Proche-Orient, que ce soit dans ses reportages ou dans ses livres. Alain Ménargues connaît bien la région, pour avoir été notamment correspondant de Radio-France à Beyrouth pendant de nombreuses années.
Alain Ménargues a ainsi révélé, dans son livre « Les secrets de la guerre du Liban », comment, lors du massacre des Palestiniens à Sabra et Chatila en 1982 à Beyrouth, l’armée israélienne ne s’était pas contentée de fournir un soutien logistique à ses supplétifs des milices phalangistes (fascistes) libanaises, mais qu’elle avait aussi participé, directement, aux éxécutions sommaires de civils palestiniens désarmés.
Dans un autre livre, « Le Mur de Sharon », paru en 2004 (avant d’être mis sous le boisseau), Ménargues explique, entre autres, comment l’idéologie sioniste fondatrice de l’Etat d’Israël conduit inexorablement à une politique d’exclusion des populations non juives, palestiniennes.
L’accusation d’antisémitisme fut alors brandie, terrorisant les plus pleutres des journalistes de RFI, c’est-à-dire pas mal de monde quand même, et Ménargues fut promptement viré. Depuis lors, les éliminations ou mises à l’écart des émissions ou éléments suspects se sont succédées à RFI, dont la direction, confiée à Ockrent, la femme du ministre des Affaires étrangères Kouchner, licencie maintenant par charettes entières.
Alain Ménargues avait rapidement porté plainte, devant le tribunal des Prud’hommes, pour ce licenciement abusif. Il avait perdu.
Mais cinq ans après les faits, la Cour d’appel de Paris vient d’inverser le jugement de première instance, et nous ne pouvons que nous en féliciter.
Elle a jugé qu’il n’y avait pas de cause réelle et sérieuse au renvoi d’Alain Ménargues En conséquence, elle a condamné RFI à payer à Alain Ménargues, outre ses indemnités conventionnelles de licenciement -qui dépassent un mois de salaire par année de présence chez les journalistes professionnels-, une somme de 200.000 euros de dommages et intérêts.
Alain Ménargues est actuellement journaliste indépendant et écrivain installé au Caire.
Ces soldats israéliens qui évoquent les crimes de guerre à Gaza
Le journal Haaretz publie des récits accablants pour l’armée d’occupation. Confirmation des exécutions sommaire et des exactions.
Sûr de lui comme à son habitude, le ministre israélien de la Défense, le travailliste Ehud Barak, est imperturbable. « L’armée israélienne est la plus morale du monde, et je sais de quoi je parle car je sais ce qui s’est passé en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak ».
Voilà son commentaire, hier, après la publication dans le quotidien Haaretz, de témoignages de soldats israéliens évoquant des meurtres de civils de sang-froid et des actes de vandalisme durant le 22 jours de l’offensive israélienne à Gaza, en décembre et janvier derniers. Ces soldats, qui sortaient d’une académie militaire portant le nom d’Yitzhak Rabin, ont publié leurs récits dans la lettre d’information de cette institution.
Parmi les témoignages qui ont été repris par le quotidien Haaretz ainsi que les radios publique et militaire, figure le cas d’une vieille femme palestinienne tuée alors qu’elle marchait à 100 mètres de sa maison. D’autres militaires font également état d’exactions, d’actes de vandalisme et de destructions dans des maisons. Un des témoignages, émanant d’un chef de section d’infanterie, évoque un tireur d’élite de l’armée qui a abattu une mère et ses deux enfants parce qu’ils avaient pris la mauvaise direction quand les militaires leur avaient ordonné de sortir de chez eux. « Le commandant du détachement a sommé la famille de s’en aller par la droite. Une mère et ses deux enfants n’ont pas compris et s’en sont allés vers la gauche. Le tireur d’élite les a vus s’approcher, au-delà des lignes qu’on lui avait dit que personne ne devait franchir. Il les a simplement abattus. »
Ce chef de section a encore rapporté que les hommes sous son commandement estimaient que « la vie des Palestiniens était bien moins importante que celle de nos soldats, donc que ceci justifiait cela ». Un autre chef de section parle de vandalisme commis par les soldats. « Ecrire « Mort aux Arabes » sur les murs, se saisir de photos de famille pour cracher dessus, simplement parce qu’on en a le pouvoir… Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cela dénote à quel point l’éthique des IDF s’est dégradée. » Selon le directeur de l’école militaire, Danny Zamir, il régnait au sein de l’armée un climat de « mépris débridé » et un « sentiment de supériorité » envers les Palestiniens. Il affirme avoir transmis à l’état-major les témoignages des anciens de son école ayant servi à Gaza, qui n’auraient pas eux-mêmes commis de crimes de guerre mais « sont mal à l’aise de n’avoir pu en empêcher ». Un commentateur de la radio publique, Moshé Hanegbi, spécialisé dans les questions juridiques, a estimé que ces témoignages étaient « d’autant plus inquiétants qu’ils ne viennent pas de Palestiniens, mais de soldats qui n’ont aucun intérêt à ternir la réputation de leurs camarades. Il ne faut pas que l’armée enquête sur elle-même car une telle enquête ne serait pas crédible alors qu’Israël est accusé de crime de guerre à l’étranger et que des officiers pourraient été poursuivis dans le monde ».
L’offensive de l’armée israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza a fait plus de 1.300 morts et 5.000 blessés palestiniens, selon un bilan des services médicaux palestiniens. Parmi les morts figurent 437 enfants âgés de moins de 16 ans, 110 femmes et 123 personnes âgées, ainsi que 14 médecins et quatre journalistes. L’offensive de 22 jours (27 décembre-18 janvier) a fait 1.890 blessés parmi les enfants, et 200 blessés graves tous âges confondus. L’opération militaire a été lancée par Israël avec pour objectif déclaré de réduire au minimum les tirs de roquettes par les groupes armés palestiniens, notamment le Hamas, contre son territoire. Côté israélien, dix militaires et trois civils ont été tués, selon les chiffres officiels. Reste maintenant à savoir si les pays occidentaux, qui avaient balayé d’un revers de main les témoignages accablants des Palestiniens eux-mêmes (on se souvient de la publication dans l’Humanité du récit de ce père de famille, Khaled Abed Rabbo, racontant l’exécution sommaire de deux de ses petites, la troisième étant gravement blessée), vont enfin saisir la justice internationale pour qu’une commission d’enquête indépendant puisse établir les faits et que, le cas échéant, des poursuites soient entreprises à l’encontre d’Israël.
Pierre Barbancey