« Un être » par Anas Hamoudi

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« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »

J’ai rencontré ce frère qui se promenait sur les sentiers escarpés de mon cœur. J’ai vu ce père errant, chercher sa place au sein d’une famille qui n’était pas la sienne. J’ai vu ma sœur, mais elle ne voyait pas cet être seul en face d’elle qui cherchait le sourire, et je n’ai pas vu ma mère. J’ai vu cette fille, cheveux blonds et yeux bleus, cœur noir et bile amère, je lui ai donné ma main, elle a pris mon épaule. J’ai vu ce garçon qui pleurait, qui faisait de ses émotions un jeu de poker, qui laissait ce lien serrer son cœur, et je n’ai pas vu ma mère. J’ai vu mon frère se perdre, un soir de mai et je m’allongeai près de lui, et je n’ai pas vu ma mère. Je ne l’ai pas vue partir, je la croyais près de moi. Son sourire, le premier jour où je l’ai vue était comme une douce musique dont on ne peut répertorier les notes, telle une source qui abreuve, qui nettoie, une eau dans laquelle on aimerait se noyer… Une source intarissable qui un jour disparue, coule toujours sur le sentier du cœur.

Elle a quitté ce monde : la vie ne supporte plus, une envie de fuir, de crier, de ne plus revenir. Comme sourdes aux impératifs du cœur, aux obligations de l’hiver, les lignes de la vie convergent vers le soleil qui s’éteint, et les larmes et les peines, et les tristesses intimes. Des mots, des maux aussi, qui n’attendent de la conscience que son expiation.

Pour mon frère, Youssef Z, Pour une mère que l’on a qu’un instant…

« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »

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