« A propos du changement » par Zouhir Kouida

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« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »

Il n’est plus besoin aujourd’hui de crier au désastre dans le monde musulman tant les dégradations ont atteint des proportions que seul un aveugle serait incapable de percevoir. Ce n’est plus le moment de dresser un bilan des dommages infligés à la société musulmane. La descente aux enfers est désormais d’une telle évidence qu’il serait inutile d’en faire une description. Il est temps cependant d’agir, d’opérer des changements aussi profonds que ne l’exige la situation. C’est plus qu’une exigence, c’est un devoir.
C’est un devoir envers la nation à laquelle nous appartenons. Mais c’est aussi un devoir envers l’humanité toute entière. Car, en assistant sans bouger le petit doigt à la déliquescence, à la ruine de la nation musulmane, nous privons l’espèce humaine d’un apport de valeurs en principe inépuisable dont elle aurait pu profiter.
L’entreprise est certes colossale, mais pas impossible. Il suffit d’être à sa hauteur et y croire. Il ne faut surtout pas succomber aux insidieux « je n’y peux rien » ou pire encore « je n’y suis pour rien ». Il faut au contraire se dire que « mon apport peut être décisif ». Que « des heures de réflexion que je mettrai au profit de ma nation pourraient lui ouvrir les portes du salut ». Que « ma contribution, aussi insignifiante soit-elle, ajoutée à celles de millions d’autres « bons citoyens » dans le monde musulman, est à même de déclencher le processus salvateur ». Que le sport quotidien que chacun d’entre nous devrait pratiquer est « penser ». Une nouvelle vision des choses s’impose.
D’aucuns me diront : « Pourquoi s’obstiner à vouloir réveiller le géant qui dort du moment que la civilisation occidentale, dominante de nos jours, offre la possibilité de servir l’humanité toute entière, comme elle permet d’exprimer ses talents à qui veut le faire en son sein ? »  Je répondrai qu’à mon sens, la civilisation matérielle a atteint ses limites et ne peut plus donner à l’humanité que ce qu’elle lui a donné. Les menaces de guerres majeures, les dégradations infligées à l’environnement, le désarroi dans lequel sombrent la majorité des hommes, la famine, les injustices vécues par des centaines de millions d’êtres humains,… autant de maux qui sont là pour plaider ma cause.
Il n’est plus question donc de faire des constats amers ni de développer des discours interminables sur la nécessité d’opérer le changement mais de déclencher un processus à même de remettre sur pieds un géant dont la léthargie n’a que trop duré. Et s’il est vrai que dans le paysage actuel, rien ne prête à l’optimisme, il n’en demeure pas moins vrai que dans la noirceur qui constitue le décor quotidien de notre monde musulman, s’annoncent des jours meilleurs.
Le changement exige avant tout l’émergence d’un sentiment de rejet à l’égard de la situation qui prévaut dans notre monde et une volonté inébranlable de se projeter dans une situation nouvelle dont les contours sont préalablement bien cernés et les objectifs bien définis. Le refus du statut d’observateur dans un monde en perpétuelle mutation doit se substituer au sentiment d’autosatisfaction dans lequel sont confinés la majorité des musulmans.  N’étant pas suffisamment exaspéré par le mal qui sévit dans la cité, cela ne donnerait pas, en effet, assez d’entrain  pour entreprendre une action aussi périlleuse que le changement du cours de l’histoire. N’ayant pas une vision assez exhaustive de l’objectif de cette entreprise, cela risquerait aussi d’aboutir au résultat inverse.
Le changement, n’étant pas l’œuvre d’une personne ni même d’une seule génération, doit mobiliser toutes les forces vives de la nation à travers plusieurs générations. Une personne ou un groupe peuvent initier le processus et veiller à transmettre les valeurs positives à travers les générations. L’émergence d’une personne dotée de qualités exceptionnelles dont un extraordinaire pouvoir d’attraction et d’influence sur son entourage est, certes, indispensable. Cette personne qui constitue le noyau du processus est la résultante du mouvement historique de la société et son émergence est tributaire de l’enclenchement d’un processus de formation des esprits dans lequel chaque individu est susceptible d’être propulsé par le mouvement de la société. Dans un mouvement où chaque individu vise à être le meilleur, tous les choix ne peuvent qu’être bons.
Par ailleurs, il est indispensable que prime l’intérêt de la nation sur l’intérêt personnel ; que la personne puisse trouver son bonheur dans l’accomplissement de sa mission envers sa nation, que vivre pour un idéal qui dépasse les limites d’une vie devienne chez lui une obsession. Car, comme je l’ai signalé plus haut, fonder une civilisation est l’œuvre de plusieurs générations, c’est-à-dire de plusieurs personnes sur lesquels l’éloignement temporel n’agit point car animés par les mêmes idéaux, et dont la réussite de l’entreprise dépend de la noblesse des valeurs et de la positivité des sentiments à transmettre d’une génération à une autre.
Dans cette entreprise, il est clair que le cadre de formation des esprits revêt une importance capitale ; d’où la nécessité de focaliser toute l’attention sur le rôle de la famille, de la mosquée et de l’école.

« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »

1 COMMENTAIRE

  1. Salam,

    Il est nécessaire de faire l’inventaire des principaux maux dont souffrent les sociétés où vivent les musulmans afin d’établir un  » état des lieux » et de définir les priorités dans les démarches à suivre selon les divers contextes.
    Il me parait nécessaire d’essayer d’obtenir une décolonisation
    – culturelle
    – cultuelle ( wahabisme et autres extrémismes)
    – spirituelle ( égoisme autosatisfactions etc.)
    – médiatique
    – politique ( dirigeants vassaux , courtiers, prédateurs , pro-sionistes etc.)
    – économique
    Il y à beaucoup de réformes radicales à faire ou à engranger et c’est une responsabilité qui incombe en priorité aux ontellectuel et acteurs sociaux.

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