Conférence-débat à la MCP Cité
Antisémistisme, islamisme, double langage, loi sur les signes religieux, moratoire sur la lapidation, notamment : autant de thèmes polémiques sur lesquels Tariq Ramadan, personnalité particulièrement controversée, s’exprime au fil des plateaux télés. Vendredi à Mulhouse, il a plutôt joué la carte consensuelle.
Plusieurs centaines de personnes sont venues assister ce soir-là à la conférence-débat sur la liberté d’expression, animée par Tariq Ramadan et Aziz Zemouri, le journaliste qui vient de consacrer un ouvrage à l’intellectuel musulman (*). Tous deux étaient invités à la MCP-Cité par les Collectifs Présence Musulmane de Mulhouse.
Présentant son livre, Aziz Zemouri a notamment déclaré : « La vision qu’ont les médias des musulmans en dit plus long sur le fonctionnement des médias eux-mêmes que sur la réalité des musulmans dans la société. » Et de développer : « Ainsi, la religion musulmane est de plus en plus acceptée dans la société française, contrairement à ce que disent les médias. Il y a 20 ans, si on voulait construire une mosquée, c’était la levée de boucliers. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas et des municipalités poussent même à en bâtir. »
Présentant son livre, Aziz Zemouri a notamment déclaré : « La vision qu’ont les médias des musulmans en dit plus long sur le fonctionnement des médias eux-mêmes que sur la réalité des musulmans dans la société. » Et de développer : « Ainsi, la religion musulmane est de plus en plus acceptée dans la société française, contrairement à ce que disent les médias. Il y a 20 ans, si on voulait construire une mosquée, c’était la levée de boucliers. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas et des municipalités poussent même à en bâtir. »
Dynamique de base
Tariq Ramadan a lui aussi critiqué les médias : « La population française n’est pas à l’image de ce qu’ils disent d’elle. Les discours alarmistes provoquent la peur chez les gens, tout le monde se sent en danger et il y a défaut de citoyenneté. Sans parler des politiques nationales et internationales reposant sur le « sécuritaire » qui mine la confiance en soi. »
Mais le professeur de philosophie au Collège de Genève se voulait consensuel vendredi soir, en mettant en avant la « dynamique de base, celle qui est présente dans la vie locale, dans la vie commune à tous. Les citoyens de confession musulmane doivent montrer leur capacité à être des citoyens français, à oeuvrer avec les partenaires et les acteurs du tissu associatif local. C’est sur le plan local que la bataille de la vie en commun se gagnera. Vous savez, il y a un fossé entre ce qui se dit le soir au journal télévisé à Paris et ce qui se passe réellement dans les régions au quotidien ».
Mais le professeur de philosophie au Collège de Genève se voulait consensuel vendredi soir, en mettant en avant la « dynamique de base, celle qui est présente dans la vie locale, dans la vie commune à tous. Les citoyens de confession musulmane doivent montrer leur capacité à être des citoyens français, à oeuvrer avec les partenaires et les acteurs du tissu associatif local. C’est sur le plan local que la bataille de la vie en commun se gagnera. Vous savez, il y a un fossé entre ce qui se dit le soir au journal télévisé à Paris et ce qui se passe réellement dans les régions au quotidien ».
Distance critique ?
Face aux provocations de toute nature et de tout bord, Tariq Ramadan a aussi appelé chaque citoyen – quelle que soit sa confession, ou son absence de croyance – à adopter une « distance critique ». Mais, mis à part quelques philosophes dont il fait partie, qui est capable de « distance critique » dans ce monde où l’émotion et les passions dominent la raison ?
Tariq Ramadan a répondu que « chacun peut avoir cette distance critique. Il faut dépasser notre absence d’assurance et faire face à nos peurs. Il s’agit de faire avec autrui ce que toute notre éducation nous apprend à faire avec nous-mêmes. Après les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, les Espagnols n’ont pas rejeté les musulmans, et ça, c’était formidable ».
Tariq Ramadan a répondu que « chacun peut avoir cette distance critique. Il faut dépasser notre absence d’assurance et faire face à nos peurs. Il s’agit de faire avec autrui ce que toute notre éducation nous apprend à faire avec nous-mêmes. Après les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, les Espagnols n’ont pas rejeté les musulmans, et ça, c’était formidable ».
Moratoire
Interrogé sur le moratoire qu’il préconise concernant la lapidation des femmes et des hommes, les châtiments corporels et la peine de mort dans les pays musulmans – proposition qui lui a été vivement reprochée – Tariq Ramadan a réaffirmé son opposition à ces peines. « Mais ma position ne compte pas. En revanche, il s’agit de faire évoluer les mentalités musulmanes. Le moratoire est la seule réponse qui puisse être entendue par le monde musulman pour qu’il réfléchisse à ces questions et qu’il prenne ensuite une décision permettant la suppression de ces pratiques. Ce qui m’intéresse, c’est comment les sociétés musulmanes vont évoluer vers plus de justice. »
Et vers plus de compréhension de leurs écrits : l’islamologue prépare actuellement un ouvrage sur le Coran « qui sera examiné d’une part en tant que message spirituel, et d’autre part de quelle façon il peut s’inscrire dans la vie contemporaine ».
Et vers plus de compréhension de leurs écrits : l’islamologue prépare actuellement un ouvrage sur le Coran « qui sera examiné d’une part en tant que message spirituel, et d’autre part de quelle façon il peut s’inscrire dans la vie contemporaine ».
Propos recueillis par Pierre M. Gallais
(*) « Faut-il faire taire Tariq Ramadan ? » d’Aziz Zemouri, 384 pages, 19,95€, Editions l’Archipel.
SALAM ALAYKOUM,
Le professeur Tariq a inauguré une nouvelle approche des rapports que l’Islam doit entreprendre avec la modernité et ce en vertu de la Fidèlité même au Méssage Coranique.
Le réformisme qu’il met en oeuvre s’inscrit dans la tradition islamique.
Le monde et les sociétés modernes sont en mutation, de nouvelles questions, de nouvelles problématiques se posent pour les citoyens de confession musulmane.
Certains principes universels, relevant le plus souvent du domaine du culte sont figés et éternels. Nul n’a le droit de légiférer sur ces principes généraux.
Néanmoins une marge d’interprétation et de liberté est accordée à l’homme touchant les questions sociales et l’organisation de la cité. C’est sur cela que le professeur tente d’apporter un nouveau souffle: par son travail de méthodologie, de catégorisation, de conceptualisation, de contextualisation et sa connaissance des sociétés occidentales et de la jurisprudence islamique, il parvient à concilier espace public et privé, foi et raison, laicité et religiosité…là où beaucoup ont été incapables de surmonter cette contradiction apparente.
Au demeurant, il montre parfaitement, à travers ses ouvrages combien certaines questions exigent une logique dynamique interne. Autrement dit pas de réformisme sans fidélité.
Sur la question du moratoire, que fallait-il espérer ? que le professeur se contente de condamner. Ca n’est pas une réponse ça. J’avoue que s’il s’était contenté de répondre ainsi, on aurait eu raison, pour une fois, de le taxer d’ambigüté. L’histoire donnera raison à Tariq et Sarkozy s’en souviendra ( de même qu’il se souviendra, lors des élections, de son double langage et de son arrogance). D’ailleurs, c’est le cas. Un moratoire est bel et bien à l’oeuvre dans les sociétés musulmanes. Moratoire, pour l’instant timide mais nombreux sont les savants et autorités qui prennent conscience de la nécéssité de mettre un terme à ces pratiques.
Non pas d’ailleurs parce qu’on les met en demeure de le faire mais parce que celles-ci trahissent les principes et l’esprit des Textes. Elles sont souvent l’expression d’une grande injustice en ce qu’elles sont appliquées de façon discriminatoire et inégalitaire.
C’est pourquoi avant d’être une simple Loi ou un commandement, la Sari’a est une Voie, » un chemin qui mène vers la Source « .
Ce qui éclaire la lettre c’est l’Esprit même, d’où la nécessité de dégager L’Esprit de la lettre.
On comprend aisément qu’avant de vouloir couper la main au voleur, de lapider le fornicateur ( trice ), il faut s’éfforcer de créer des lois, du droit fondés sur la Justice sociale. Cela n’a de sens encore une fois que pour des sociétés qui donnent à chacun de ses membres son dû. Comme dit le professeur, » appliquer une loi d’une façon aveugle peut être source d’injustice « . Là où on se croyait fidèle, en fait l’on trahit. Et cela, ça porte un nom : La jahiliya, l’ignorance.
Enfin, Tariq a parfaitement raison. C’est au niveau local que les choses s’amélioreront. Il existe, mais ces propos n’engagent que moi, un bloquage institutionnel en France. Et il n’est pas éxagéré d’affirmer que la politique d’intégration en France a échoué. C’est grâce à des intellectuels courageux et perspicaces comme Tariq que nous, citoyens de confession musulmane, nous prenons conscience des enjeux de la citoyenneté, de l’engagement social et politique… C’est effectivement en intégrant le corps associatif, en nous intéréssant aux travaux de Tariq ( l’instruction civique, rien que cela, qu’il glisse dans ses ouvrages est tout à fait remarquable ) que nous nous forgeons une conscience religieuse, politique, bref une conscience libre et responsable.
Participer, s’engager, débattre, oeuvrer pour la justice sociale, tout cela, ça s’apprend. Cela necéssite un apprentissage, une éducation au niveau local mais aussi au niveau de la céllule familiale. C’était par ailleurs une grande intuition de Hassan Al banna ( que Dieu lui fasse miséricorde ).
Nul doute, il n’y a pas d’autre alternative que le réformisme. La communauté musulmane prend ses repères, s’organise de mieux en mieux, s’adapte de plus en plus avec intelligence et
« contextualisation du Texte ». Avec sérenité et fidélité comme nous l’enseigne notre frère Tariq.
SALAM ALAYKOUM.
Assalamoualaykoum
Je nai pas la prétention dapporter des solutions aux problèmes sociaux, politiques et économiques au sens large, mais bien délaborer une réflexion qui permette aux musulmans de régler la question religieuse et daller au-delà dans leur engagement citoyen Nourris de leurs propres références, de leurs valeurs, de leur éthique, ils peuvent sinscrire dans leur société et sengager à la rendre meilleure et plus juste. Chacun devrait, riche de ses convictions athées, agnostiques, juives, chrétiennes ou musulmanes, sefforcer de sengager en tant que citoyen dans la collectivité et tenter de «changer la vie» , comme disait Rimbaud. Assumer ce que lon est, vivre et échanger avec autrui, transformer ensemble, pour le meilleur, lespace du vivre-ensemble.. (p 139-140, Faut-il faire taire T. Ramadan.)
Les mots en « gras » sont quelques « motifs » des campagnes dirigées contre Mr. Ramadan.
Petit exemple : Assumer : Les acteurs sociaux, politiques et économiques, et ce dans tous les pays du monde entier,( veulent, espèrent exigent ou) obligent leurs citoyens à se comporter comme des « assistés » (dépendants) manipulables à loisir.
salam alikoum
cher frere Tarik c est avec grande sympathie que jecris ce message!! dimanche 27 mars jai assister a la conference qui a eu lieu a Andard pres d Angers!! et sinceremen jai été ainsi que mes freres de cette ville ravi de cette intervention!je ne comprds pas tous ces detracteurs contre vous Frere Tarik mai tout simplemen car vous etes un des rares musulman dorigine arabe si je pui dire, qui s exprime d une facon formidable!! je pense quon a peur de votre elocution, de lhomme muslman cultivé et intelligent!! Mai cher frere sache que nous te soutenons en tant que freres et tant que citoyen francais et europeen.. nous te dison courage et que nous combattrons contre ses detracteurs.. Notre communauté a besoin de personne comme vous frere Tarik!! jespere en tout cas vous revoir prochainemen dans notre ville!!! Soit patients Freres car Allah est avec ceux qui sont patient et endurants!! wassalam alikoum
frere majid d angers quirespecte ce professeur musulman suisse europeen
Salam Aleikoum,
Je suis habitant de garges. Dans cette ville il n’y a que un tiers des électeurs inscrits qui votent et le maire Nelly Olin (je ne vous décris pas la peste que c’est) gagne avec à peine la moitié des voix. Le problème aujourd’hui c’est de faire comprendre aux habitatnts que les musulmans ne sont pas une communauté fermé, ni une communauté violente et ni une communauté d' »assisté » contrairement aux idées reçues qu’on leur rabache dans les journaux et la télévision. Nous essayons avec l’association VETO de s’opposer à ce boulet de canon dirigée contre nous. J’appelle à faire la même chose dans tous les autres villes de france. Je vois dans mon immeuble des tracts qui incitent à « prendre un verre » entre voisin pour créer un climat de bon voisinage, comme il y a de l’alcool on est exclu directo presto. Si on pouvait de temps en temps en s’inspirant de cette initiative faire des petites fêtes à notre manière en invitant les habitants de la ville, cela changerait peut être le climat d’intolérance à notre égard.
Salam alikoum, je viens de relire ce papier et je confirme encore et encore, que ce n’est que localement que nous pourrons changer la réalité sociale et culturelle pour un monde meilleur.
J’habite Sarcelles et je suis aussi membre de l’association VETO! et AlHamdullah, nous commencons à à voir les fruits de notre travail sur ces villes.
Comme quoi un travail de proixmité, en étant desinteressé, cela finit par marché!
Omar
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