Une réponse à Bernard Cassen

Voici la réponse apportée à Bernard Cassen et adressée au quotidien italien Il Manifesto. Ce dernier ne l’a publiée.

Redazione : Il Manifesto


 


Chers amis, chères amies et camarades,


 


Excusez nous d’écrire en français


 


Dans votre édition du 12 avril 2005, l’interview faite par Anna Maria Merlo de Bernard Cassen soulève la « question » suivante : « pourquoi, au Forum social de Paris, il y a deux ans, la gauche a-t-elle ouvert la boîte de Pandore du relativisme culturel ?»  Votre journaliste précise que  « l’occasion » de reposer cette question « est donnée par l’interview donnée par Tariq Ramadan dans le Manifesto dans laquelle il parle de sa proposition d’un « moratoire » sur la lapidation » – c’est-à-dire la possibilité de se mettre autour d’une table pour discuter de l’opportunité ou non d’un crime contre l’humanité »



 Nous qui sommes engagéEs[1] dans des associations, fronts et dialogues avec Tariq Ramadan (TR) et d’autres partenaires musulmans, hommes et femmes souvent proches de ses idées, récusons la formulation même de la question de même que le « résumé » de la démarche de TR : il s’agit de déformations majeures des enjeux.


 


 


De quelle « tolérance » sommes nous coupables… ?


 


1°) Tendre vers l’universalisme à partir de plusieurs démarches.


 


 « N’est-il point possible de stipuler des valeurs universelles dont le respect est non négociable (intégrité de la personne humaine, égalité de droit, refus des traitements dégradants, etc.), tout en reconnaissant la diversité et la spécificité des références (religieuses et culturelles) et les histoires qui peuvent mener à les exprimer et à les revendiquer ? » : telle est la question de base posée par Tariq Ramadan  à propos de son Appel au Moratoire (Le Monde du 31 mars 2005). 


 


 C’est parce qu’avec lui nous répondons à cette question : « oui, c’est possible », que nous nous retrouvons au sein de mêmes fronts et forums… et sommes taxés de « relativistes culturels ».


Nous partons de l’hypothèse que le monde que nous voulons construire ne réalisera un universalisme concret qu’en assurant la convergence d’une pluralité d’acteurs, de mouvements autonomes enracinés dans des combats spécifiques pour l’émancipation humaine ;  en tirant le bilan de toutes les expériences, de leurs apports comme de leurs échecs nous voulons trouver les moyens de réduire les grands écarts entre valeurs proclamées et réalisées…


 


2°)  Rejeter les approches binaires de l’Occident  et de l’islam


 


Pas plus que nous n’acceptons les approches de l’Occident (ou de la République française) qui en gomment les conflits, l’histoire réelle et les contradictions, nous n’acceptons l’essentialisation de l’islam et du monde musulman ! Nous rejetons les diabolisations de l’islam. Mais nous ne sommes pas pour autant de ceux qui, par solidarité contre l’Occident impérial voudraient gommer la critique du monde musulman, ou qui, au nom de la lutte contre le racisme renonceraient à celle pour l’égalité des droits entre hommes et femmes.


Et si telle était la démarche de nos partenaires musulmans dans les fronts ou nous sommes, nous ne les suivrions pas. Et aucun d’entre nous n’adhère à la vision des conflits mondiaux présentés comme  « guerre de civilisations Occident contre Islam ».


 


On trouve notamment ce rejet des approches binaires dans l’Appel de Tariq Ramadan…


« Le monde islamique traverse une crise très profonde dont les causes et les aspects sont multiples et parfois contradictoires. Les systèmes politiques du monde arabe sont le plus souvent verrouillés, la référence à l’islam est le plus fréquemment instrumentalisée et les opinions publiques sont soit muselées soit aveuglément passionnées (au point d’adhérer, voire même de revendiquer, l’application la plus répressive et la moins juste de la « sharî’a islamique » et des hudûd ». (cf. son Appel que l’on peut consulter intégralement sur son site ou oumma.com).


3°) Nous acceptons que des combats politiques progressistes puissent être menés « en tant que » croyant, et au nom de l’islam…


 


Les théologiens de la libération en Amérique latine s’engagent politiquement  parce que croyants et non  pas en mettant leurs croyances en « veilleuse »…


Est-ce que le « je » musulman de Tariq Ramadan « devance » le « je » politique ? C’est  un « reproche » qui lui est fait. Est-ce que cette critique est pertinente ?  


La notion de « premier ou « second » est absurde, comme l’a souvent écrit TR :  « Je n’ai eu de cesse de répéter que la question « Etes-vous d’abord français/suisse ou musulman ? » est une question très mal formulée. La seule réponse d’un individu normalement constitué devrait être d’affirmer: « Cela dépend du sujet dont vous parlez ! ». (Politis, mi-février 2005)


Il n’y a aucune raison de nier l’articulation de plusieurs « je » qui se combinent selon des géométries variables, dépendant  de la question posée, de la lutte engagée… On ne perd pas une partie de son identité, de ses valeurs, en route… Au plan philosophique large, la foi est évidemment « structurante » dans la diversité des situations, surtout si, être fidèle aux valeurs de l’islam, c’est justement, comme le défend Tariq Ramadan, s’engager socialement et politiquement comme citoyen. Mais cela n’implique pas la confusion des angles d’approches ou la fusion des sphères : il y a place pour une approche citoyenne, une réflexion sur l’Etat de droit, la séparation de l’Etat et de la religion, etc… Rien n’empêche de moduler l’articulation des facettes individuelles articulées selon la nature de la question posée…


 


 Dans son Appel au moratoire, TR mène évidemment un combat particulier « en tant que » musulman, parce qu’il estime que « la réflexion et l’évolution des mentalités ne sont possibles qu’à partir de dynamiques endogènes aux sociétés ».


Serait-il « relativiste » de vouloir peser sur les dynamiques d’une société donnée à partir de ses propres valeurs de références ?


Ou bien peut-être s’agirait-il d’accepter des crimes par  « relativisme culturel » ? En l’occurrence, la démarche est inverse : l’Appel rejette ces violences comme contraires à l’essence de l’islam. De surcroît, contrairement à la présentation qui en est faite dans le chapeau de l’article, loin de préconiser simplement un débat « autour d’une table », ou seulement entre « savants », il en appelle à la conscience et à la mobilisation de tous les musulmans.


 


Alors, devrait-on rejeter T.Ramadan  et ses amis parce qu’ils introduiraient frauduleusement  un impensable islam à visage humain ?


Pour certains l’islam ne saurait en effet être porteur de courants progressistes, mais seulement, à la rigueur, de musulmans qui se fondent comme individus dans la République en adhérant aux discours dominants d’un universel « imposé »…


Discutons-en, à partir de débats réels. Et sans déformation des points de vue.


 


Tariq Ramadan préconise systématiquement, y compris dans cet Appel, les dialogues et écoutes des critiques « externes ». Pas n’importe quelle critique, certes. Mais nous qui nous sommes mobiliséEs contre les discours et pratiques « civilisatrices » et impériales du monde occidental, ne sommes nous pas en mesure « d’entendre » et de soutenir le rejet des comportements arrogants et l’exigence des démarches autonomes ?


En tous les cas, ni dans les pratiques associatives, ni dans la démarche de cet Appel il ne s’agit de pousser les musulmans à un repli sur eux-mêmes ou de renoncer à des combats universels… 


 


4°) Les « dérives relativistes » en France ?


 


Bernard Cassen ne prouve pas  réellement le fondement de la question  posée- la supposée acceptation du « relativisme culturel ». Il se contente d’affirmer, sans préciser quels ont été les enjeux et débats réels.


      Sont de fait désignés, derrière de supposées dérives, ceux et celles, dont nous sommes, qui considèrent que les principes de la laïcité ne sont pas respectés quand les religions sont traitées de façon inégalitaires (la Loi de mars 2004 a bien été en pratique une loi contre le foulard islamique ; et il faut voir en Alsace Moselle « l’égalité de traitement » des religions !). Nous demandons l’abrogation de cette loi de 2004 au nom de  l’esprit de la laïcité qu’elle trahit à nos yeux et parce qu’elle a libéré bien des pratiques discriminatoires. De même, sommes-nous opposéEs à l’exclusion  des élèves voilées de l’école publique, non pas en renonçant au féminisme, mais en son nom : parce que l’éducation dans l’école publique et mixte est une condition d’émancipation ; parce que l’exclusion signifie le renvoi au foyer ou aux écoles confessionnelles ; et parce qu’enlever de force le voile n’a jamais été émancipateur… Nous sommes en même temps solidaires des femmes qui résistent au port d’un foulard imposé…


    Nous soutenons également l’appel des « indigènes » contre le post-colonialisme par devoir de mémoire sur le passé et le présent post-colonial de la France et contre des discriminations spécifiques réelles envers les populations éternellement « issues de l’immigration » post-coloniale.


 


Autrement dit, alors que les divergences portent sur la non réalisation des principes et valeurs de la laïcité, de la démocratie, du féminisme  et de l’universalisme, Bernard Cassen et cet interview décrètent qui a le droit de se revendiquer de ces valeurs – tous les autres étant des « relativistes culturels ».


 


Dans le « mouvement des mouvements », lieu de confluences de multiples autonomies, engager des combats en tant que communauté particulière (femmes, paysans, musulmans…) ne signifie pas nécessairement s’enfermer de façon « relativiste », mais peut signifier au contraire l’obligation pour tous les autres d’« entendre » ce qui a été étouffé, d’élargir les horizons de pensée des unEs et des autres…  Ce sont là autant de préconditions à des convergences substantielles autour de valeurs devenant universelles.


 


Nous vous remercions de bien vouloir publier cette contribution comme droit de réponse et composante de débats nécessaires.


 


Avec nos salutations sincères et cordiales,


Monique Crinon, Bernard Dréano,  Catherine Samary


 



 





[1] Co-signataires de cette lettre, nous sommes  tous les trois   (Monique Crinon, Bernard Dréano et Catherine Samary) impliqués avec des histoires et trajectoires politiques et idéologiques différentes dans le mouvement altermondialiste en étant membres d‘Attac France. Mais nous avons aussi en commun d’être membres initiateurs ou actifs du Collectif Une Ecole pour toutes et tous (et pour Monique C et Catherine S du Collectif des Féministes pour l’égalité), en résistance à la Loi sur le port des signes religieux « ostentatoires » – et de soutenir l’Appel dit des « Indigènes » contre le post-colonialisme en France.


 


 


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12 avril 2005


 


Bernard Cassen parla del controverso rapporto tra sinistra radicale e islam



Nuovi proletari, vecchi princìpi



Il direttore generale di Le Monde Diplomatique e presidente onorario di Attac parla del relativismo culturale che sembra aver contagiato parte della sinistra «altermondialista»: «E’ sempre un errore accantonare i princìpi fondamentali in nome del dialogo con interlocutori che non li condividono»



ANNA MARIA MERLO PARIGI


 



E’dal Forum sociale di Parigi, due anni fa, che la questione è esplosa apertamente – con la conseguenza, finora, di una spaccatura nel movimento altermondialista e di una sua crisi, venuta alla luce al Forum sociale di Londra: perché parte della sinistra si è lasciata trascinare in un’applicazione selettiva dei valori universali? Ovvero, perché la sinistra ha aperto il vaso di Pandora del relativismo culturale? Abbiamo rivolto questa domanda a Bernard Cassen, presidente onorario di Attac e direttore generale de Le Monde Diplomatique, che ha fronteggiato questa lacerazione, dibattuta in Francia più che altrove. L’occasione è data dall’intervista con Tariq Ramadan, apparsa recentemente sul manifesto, in cui egli parla della sua proposta di una «moratoria» sulla lapidazione – cioè della possibilità di mettersi attorno a un tavolo a discutere dell’opportunità o meno di un crimine contro l’umanità.

L’estrema sinistra sta sacrificando i principi universali sull’altare del dialogo con gli oppressi?



Qualunque sia l’interlocutore con cui dobbiamo lavorare – e ce ne sono numerosi – non possiamo sacrificare i principi repubblicani fondamentali, come quello dell’eguaglianza uomo-donna o della laicità, quindi della distinzione tra un «io» religioso e un «io» politico, a vantaggio di considerazioni a breve termine.



Che cosa invece spinge verso questa scelta?



In Francia c’è una situazione specifica, che però esiste anche altrove: è la cattiva coscienza del colonizzatore, che fa sì che la sua colpa non venga mai espiata. E’ come un peccato originale, che viene assunto anche da chi ha lottato contro la colonizzazione, magari rischiando. Io, che ho partecipato a questa lotta quando ero studente, per esempio alla manifestazione a Charonne dove ci sono stati otto morti, non ho nulla da rimproverarmi personalmente: ma dovrei assumere su di me la responsabilità dei misfatti della colonizzazione del XIX secolo. Questo atteggiamento è presente nell’estrema sinistra e tra i Verdi: mettono in causa, giustamente, le derive e i crimini di questo o quel governo, ma ne addossano la responsabilità al paese intero, mentre molti cittadini stavano dall’altra parte. Viene cioè operata una focalizzazione su parte della storia coloniale e post-coloniale che determina il resto dei comportamenti.



Esistono poi altri obiettivi più immediati: una parte della sinistra pensa che siamo alla fine del proletariato tradizionale, quello di Marx per intenderci, che non esisterebbe più – anche se in Francia ci sono 6 milioni di operai – e si creano un «proletariato di sostituzione», costituito dagli immigrati. Così dicono che il nuovo proletariato ha ragione e fanno un corto circuito: immigrati uguale islam uguale Ramadan che si è autoproclamato portavoce delle banlieues. Dimenticando che nelle banlieues ci sono anche dei non musulmani, e che tra i musulmani la maggioranza non è praticante. Il loro argomento è che nelle banlieues oggi i giovani soffrono di discriminazioni – il che è vero – e per questo si riconoscono nell’islam; e che, all’interno dell’islam, è con Tariq Ramadan che bisogna dialogare se si vuole evitare che questi giovani cadano nell’integralismo. Il male minore.



Ma intanto, come militante di Attac, devo dire che non ho mai visto né Ramadan né i suoi partecipare alle lotte degli altermondialisti, contro il liberismo, contro i paradisi fiscali, la speculazione finanziaria, gli ogm, mai una parola. Inoltre, Ramadan sfrutta il senso di colpa della sinistra verso gli immigrati. Bisogna ricordare che non abbiamo aspettato lui per lottare per i diritti concreti degli immigrati: lui però fa passare questa lotta sotto un altro registro e molti non ne vedono la differenza.



Malgrado tutte le precauzioni di stile a cui ricorre, Ramadan afferma che le leggi della repubblica vanno bene solo fino a quando non sono in contraddizione con l’islam. Quando propone la moratoria sulla sharia, a chi si rivolge? Ramadan non si vede come un cittadino svizzero (qual è) ma come un membro della comunità dei credenti. E’ scandaloso aspettarsi che dei teologi discutano se la lapidazione è bene o male, perché accettando questo livello di discussione ci si situa nella lotta fondamentalista.



Che alcuni altermondialisti laici e femministi accettino di servire da trampolino per questa impresa di islamizzazione, reazionaria nel senso stretto del termine, può sembrare incredibile. Ma hanno una risposta pronta e senza dubbio sincera: poiché Ramadan dispone di un pubblico di giovani che lo ascoltano e lo riveriscono, discutiamo con loro. Al contatto con noi, modificheranno la loro visione delle cose e forse li convinceremo ad accettare le nostre idee. Questo calcolo, che sa di recupero, è di un candore disarmante. Sembra il partito comunista francese degli anni d’oro, che si proponeva di «spiumare il pollo socialista»; questi ingenui vogliono «spiumare il pollo musulmano».



Ramadan seduce parte dell’estrema sinistra perché pretende di parlare a nome degli oppressi. E’ un’analisi grottesca, non fa riferimento infatti a un’analisi di classe, visto che tra i musulmani ci sono i ricchi e i poveri, e che l’essere musulmano è rilevante solo in una logica interclassista. Ramadan è un predicatore, come i missionari cattolici; vuole attirare la gente alla sua causa.



L’alleanza tra islam ed estrema sinistra è avvenuta in particolare in Gran Bretagna?



In Gran Bretagna c’è anche una questione elettorale, poiché a Londra una parte consistente degli elettori sono di origine immigrata, e la loro maggioranza è musulmana. Per l’estrema sinistra anti-Blair questa è un’alleanza elettorale che funziona e che viene giustificata sostenendo che i musulmani sono il nuovo popolo oppresso. Ma a questa posizione va fatta una critica di fondo: di aver di fronte, in un dialogo aperto in quanto cittadini, interlocutori che invece dialogano in quanto musulmani, e che pongono l’appartenenza religiosa ben davanti alla cittadinanza. E’ quindi un dialogo impossibile, poiché non si parla della stessa cosa e si hanno in mente finalità molto differenti: se si agisce in quanto musulmani, si hanno regole e codici che non hanno nulla a che vedere con il posto concreto in cui si vive. Per me questa è un’illusione completa di una parte della sinistra. Alex Callinicos, leader del partito trotzkista Socialist Worker Party, teorizza questa alleanza paragonando i musulmani ai lavoratori irlandesi cattolici di un secolo e mezzo fa per il fatto che, in periodi diversi, gli uni e gli altri hanno subito l’oppressione imperiale britannica. Ma dimentica volontariamente che gli irlandesi si consideravano dei lavoratori impegnati nelle lotte sociali, mentre i militanti di alcune organizzazioni musulmane si considerano musulmani e basta.



La presenza di Ramadan al Forum sociale di Parigi aveva sollevato molte critiche. Perché era stato invitato?



Nessuno ha invitato Ramadan. Ma i Forum, a Parigi come a Londra, sono gestiti dalle organizzazioni che dichiarano di aderire ai principi di Porto Alegre e nessuno può impedire le iniziative dei membri, che hanno diritto di tenere seminari e invitano chi vogliono.



La conseguenza dell’accettazione del relativismo culturale è l’esplosione dei comunitarismi. Ultimamente, in Francia, si sono susseguite una serie di petizioni, dagli «indigeni della repubblica», in nome dei colonizzati di un tempo, fino a quella contro il «razzismo anti-bianco» delle manifestazioni dei liceali. Ognuno si chiude nella propria identità comunitaria, le popolazioni di origine immigrata (divise poi al loro interno) gli ebrei, i bianchi franco-francesi ecc., con il rischio di arrivare anche a scontri violenti. Ci stiamo creando una Bosnia in casa nostra attizzando il fuoco delle appartenenze comunitarie e optando per un’applicazione selettiva dei principi universali?



E’ una buona immagine. In Olanda vediamo già i risultati di questa deriva. Bisogna ricordare che questo è un filone sfruttato dalla destra, ed è nella logica dell’amministrazione statunitense attuale. E’ una deriva che, una volta avviata, è impossibile fermare. All’origine c’è la colpevole assenza di politica verso le banlieues di vari governi successivi, che ha favorito un ripiego sulla comunità, la sola che fornisce i valori, i criteri della struttura. Ma questo è il colmo dell’incoscienza politica, razzista, che àncora la gente alla propria condizione di origine ed essenzializza delle condizioni contingenti: gli immigrati vengono inchiodati alla condizione di colonizzati e gli altri a quella di colonizzatori. Si crea così un’impasse sulla realtà di fatto – che invece per fortuna è più diversificata. Si creano delle condizioni vicine alla guerra civile, non c’è via d’uscita, se ci sono i colonizzati l’unica strada è la lotta di liberazione. In questo modo però si gioca col fuoco, si mettono tutti i musulmani nello stesso sacco, mentre la maggioranza è ostile all’integralismo: sono persone laiche come noi. I decenni di scandalosa indifferenza dei governi nei confronti delle zone urbane dove si concentrano tutti i problemi sociali, la disoccupazione di massa dei giovani, le discriminazioni e a volte il razzismo quotidiano di cui molti sono vittime, hanno fatto di queste zone dei territori di «non-diritti», dove sono negate tutte le aspirazioni a una cittadinanza piena ed intera e quindi scompare ogni progetto collettivo. Ciò spiega i ripieghi sulle comunità che, dopo tutto, sono nicchie di solidarietà introvabile altrove.



Questa è la situazione concreta: che sfida tutte le strutture del movimento sociale – e in particolare quelle che si riconoscono nel movimento altermondialista – a riunire, in quanto cittadini, i giovani di origine immigrata, siano o no musulmani, intorno a obiettivi di trasformazione sociale direttamente tangibili, quindi di rottura con le politiche neoliberiste di cui questi giovani sono le prime vittime. Ma, ripeto, chiunque siano i nostri interlocutori, non dobbiamo sacrificare i principi fondamentali per stabilire un contatto con loro.


3 تعليقات

  1. Les « mal-comprenants » deviennent lassants, à force, surtout qu’ils répètent toujours les mêmes déformations, nous obligeant à répéter les mêmes explications au lieu d’avancer!!

  2. Je suis étonnée de l’absence quasi totale de commentaires à ce texte de réponse à Cassen. Peut-être parce qu’il est long? Mais il tellement clair sur les raisons qui devraient nous pousser de plus en plus au dialogue!

    Il nous interpelle sur les limites d’une certaine pensée de gauche (celle de Cassen et de quelques souverainistes ou de quelques ultra-laïques)incapable de décentrage, persuadée qu’elle représente noblement l’universel et aveugle à la diversité de nos identités…

    Il nous montre l’existence aussi d’une autre gauche qui ne prétend pas avoir le monopole des voies de la libération…

    Travaillons ensemble, c’est de plus en plus nécessaire…

    F

  3. Salut!
    Nous aimerions bien réagir à l’interview de B. Cassen, mais la barrière linguistique nous en empêche. Ne pourrez-vous pas traduire le texte en français, pour nous les francophones? C’est une doléance que formulent certainement de nombreux internautes de votre (notre) site.
    Merci et bien à vous!

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