Ne pas se tromper d’ennemi

Il ne s’agit pas d’avoir les mêmes idées, les mêmes idéaux, les mêmes espoirs. Dieu a voulu la diversité : pluralisme et respect mutuel il doit donc y avoir. Il est urgent d’exprimer ce que l’on refuse, de circonscrire ce qu’est pour nous l’inacceptable en nous engageant à tout faire pour qu’il ne soit, effectivement, jamais accepté, normalisé, banalisé.


 


Dans un monde où l’économique a pris le pas sur le politique, où l’intérêt financier et commercial fait la raison d’Etat, où les valeurs ne sont convoquées que si elles ne portent pas préjudice aux plus obscures tractations ou manipulations… Il ne faut pas se tromper d’ennemi et il devient impératif de faire alliance avec toutes celles et tous ceux pour qui la vie d’un être humain a un sens  et une valeur. Ceux qui refusent et refuseront la folie meurtrière pour défendre et protéger la foi, le respect, la dignité, la fraternité et l’amour. Ceux enfin qui, portés par leurs convictions, sont décidés à y engager leur vie entière en acceptant de faire face à tous les écueils, à toutes les souffrances, à toutes les trahisons.


 


Tant au Nord qu’au Sud, jamais l’urgence d’un engagement total, organisé et unifié, n’a été aussi patente. Chaque collectivité ou “communauté” humaine de religion, de spiritualité ou de conscience, doit trouver les moyens de vivifier l’énergie de ses références pour donner force et vigueur à l’impératif de l’action de bien et de justice. Dans la diversité des croyances, le témoignage de sincérité est dans l’acte:


 


“…Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais il a voulu vous éprouver par le don qu’il vous a fait. Cherchez à vous surpasser les uns les autres dans les bonnes actions. Votre retour, à tous, se fera vers Dieu; il vous éclairera, alors, au sujet de vos différends.”


 


Avant que ne vienne le jour où nous serons tous éclairés sur nos différends, il n’est qu’une seule action possible: faire le bien et lutter contre ce qui s’y oppose


 


A un compagnon qui lui demandait ce qu’était le bien, le Prophète(BSL) répondit:


 


“Tu es venu t’informer sur le bien? – Oui, répondit Wâsiba. – Consulte ton cœur, dit le Prophète, car le bien est ce qui apaise ton âme et calme ton cœur. Le péché est ce qui te trouble intérieurement et suscite dans ton cœur de l’embarras, de la gêne et ce, même si les gens te livrent toutes les justifications juridiques possibles.”


 


La tension morale participe de la nature humaine. La paix du cœur ou son agitation témoigne des chemins empruntés, mais le choix reste toujours le propre des hommes. De la liberté naît la responsabilité : il faudra rendre compte de notre attachement à l’éthique. Pour nous-mêmes, en notre cœur, dans le silence et la solitude de notre intimité, comme dans nos relations avec nos parents, nos frères, nos amis, nos ennemis, l’étranger, le collègue, l’employé, le vieux, l’handicapé, le pauvre ou l’exilé; comme encore avec la nature, les arbres, les forêts, l’air, la mer et tous les éléments; comme enfin avec la totalité du règne animal. La tradition rapporte que le paradis fut promis à une prostituée qui avait donné à boire à un chien assoiffé: un geste simple porteur de l’essentiel de la morale qu’on enseigne aujourd’hui, en référence au message de l’islam, du Maroc à l’Indonésie… “réformer son caractère et faire le bien.”


 


Etre musulman, c’est d’abord vivre l’expérience de piété:


 


“ Le meilleur d’entre vous (entre les gens) auprès de Dieu est le plus pieux…”


 


Le témoignage de cette piété est essentiellement, sur les plans social, politique et économique, de nature morale:


 


“ Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre appartient à Dieu. Toute chose revient à Lui ! Vous formez la meilleure communauté suscitée pour les hommes [dans la mesure où] vous ordonnez ce qui est convenable, et vous interdisez ce qui est blâmable et vous croyez en Dieu.”


 


 


Dans le miroir de la nature et de son ordre – et dont tous les éléments appartiennent à Dieu et retourneront à Lui – la meilleure des communautés est celle qui respecte l’harmonie du Tout  par son engagement pour le bien et sa lutte contre l’oppression, l’injustice, les déséquilibres et plus généralement le mal. Le passage susmentionné commence et finit par la référence divine: l’acte moral est témoignage de la foi, il est à l’homme ce que voler est à l’oiseau. Aussi, une société ou une communauté, quelque musulmane qu’elle puisse être, qui entretient ou alimente l’injustice, la violence ou la terreur, la laisse se propager et détruire ainsi le tissu social, n’est en rien “élue”: au contraire, elle prouve chaque jour son manquement à l’exigence du message auquel elle dit se référer. Le Prophète(BSL) avait pourtant recommandé la vigilance:


 


Soutiens ton frère qu’il soit juste ou injuste !” Des compagnons s’étonnèrent: “Lorsqu’il est juste cela est compréhensible, mais comment cela peut-il être quand il est injuste?” – Le Prophète (BSL) répondit: “En mettant un terme à son injustice !”


 


Le défi est complexe mais inévitable : savoir dire, en conscience,  les contradictions et les insuffisances de soi et des siens est l’impératif éthique de l’autocritique. Attendre d’autrui la même exigence et, ensemble, s’engager dans cette épreuve permanente de  la cohérence et de la réforme… pour ne jamais se tromper d’ennemi, effectivement.


 


Apprendre, au centre de soi, à s’observer dans le miroir de la critique et apprendre, plus profondément  encore, à se décentrer suffisamment pour s’engager avec l’autre dans le miroir de ses valeurs et de nos espérances communes.


 


 

29 تعليقات

    • Salut,

      Oui c’est sûr il ne faut pas se tromper d’ennemi.

      Selon moi, les pires ennemis du musulman lamda, sont ces prétendus « terroristes islamistes » qui constituent la lie de l’humanité.

  1. As salem ou Aleykoum wa rahmatou-Lah wa Barakatouh.

    Trois facteurs causent la perte de l’individu:

    – Une passion suivi
    – Une satisfaction excessive de son propre avis
    – Une avarice prédominante

    Hadith

  2. René Char disait : « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque… ». Faire le bien, s’investir pour le bien, dénoncer les injustices n’est pas une chose simple. Y penser est une condition nécessaire mais insuffisante. Donc au boulot!!!

  3. Salam Alaykoum,

    Comment ce texte aide-t-il les musulmans de Palestine, d’Irak, d’Afghanistan, de Tchétchénie (PREOCCUPATION NUMERO UN DES MUSULMANS DU MONDE),…Pour eux il ne leur reste plus qu’Allah, Ils L’invoquent souvent et on l’espoir en sa Justice (Miséricorde). Comprendre une action n’est pas l’accepter ou l’encourager. Je trouve que tes conclusions sont trop générales et floues, de plus tu nivelles les responsabilités alors que la distribution du pouvoir est déséquilibrée. Sur un bateau, ceux qui travaillent dans la salle des machines n’ont aucune idée de ce qu’il y a devant le bateau, pourtant tu serais prêts à les blâmer pour un défaut de cap. Les musulmans sont des spectateurs plus que des acteurs, on ne peut les blâmer pour la qualité de cette sinistre pièce que nous offre cette soit disant communauté internationale ségrégationniste. Les liens qui unissent les musulmans sont enseignés par Allah et par personne d’autre. A moins d’être contraints.
    L’autocritique…d’accord mais pas dans une société de l’information qui agresse systématiquement les musulmans. Trop peu d’espace nous est accordé pour que nous l’utilisions pour satisfaire des normes de qualité qui sont théoriques et aliénantes et que personne n’applique.
    La Justice c’est d’abord de reconnaître le droit aux musulmans de s’inquiéter pour leur frères et sœurs musulmans du monde. Hors ton monde leur refuse cela.
    Il ne faut pas aussi oublié que l’amour est un concept qui a une définition différente selon qu’il s’agit de musulman ou non. Ce que certains gouvernements considèrent comme de l’amour, nous musulmans le considérons comme de la perversion.
    En ce qui concerne la piété, voici ce qu dit Allah :

    (s.2 v.177)
    « La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu’amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs, d’accomplir la Salat et d’acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! »

    Salam Alaykoum
    Samir

    • Salam,

      Cher Samir,

      J’ai lu plusieurs de vos commentaires sur le site, vous passez votre temps à critiquer et dénigrer tout ce que fait notre frère Tariq, mais vous, que faites vous pour aider les palestiniens, bosniaques, tchètchènes, irakiens… ?? Qu’attendez-vous de Tariq Ramadan ? Vous pouvez certes ne pas être d’accord, mais là ça devient obsessionnel, vous critiquez systématiquement tout ce que dit ou fait notre frère, je dirais même que vous en arrivez à être de mauvaise « foi » (évidemment au sens figuré). On a l’impression d’avoir à faire à un mur, et Dieu sait ce que sont mauvais les murs.

      C’est incroyable à quel point vous êtes obtus !

      Cette réflexion non pas pour fermer les portes du dialogue, bien au contraire.

      « Et parle leur de la meilleure façon qu’il soit »

      Salam Darine

    • Salam Alaykoum Inconnu,

      Critiquer : oui, quand j’ai le temps.
      Dénigrer : non…
      Obtus : non
      Obsédé : non
      De mauvaise foi : non

      Tariq critique sans cesse la communauté musulmane alors que nous sommes déjà la cible (sens propre et figuré). Encore un article où il mélange les attaques de Londres avec les châtiments corporels en Islam ou chez les musulmans (ce n’est plus aussi clair que lors de son appel au moratoire). Cela s’appelle de la manipulation et de l’amalgame.
      Cela doit être dénoncé. Mais je pense que Tariq a reçu le message, ce qu’il en fait n’est pas mon affaire,
      Le site n’a aucune obligation d’accepter mes messages. Temps que j’ai l’occasion de parler, je le fais.
      Mais vous n’avez répondu en rien au contenu de mon intervention…quel est donc votre motivation?

      Salam Alaykoum
      Samir

    • Salam Aleykoum,

      Cher frère,

      Vous dites :

      « Tariq critique sans cesse la communauté musulmane alors que nous sommes déjà la cible (sens propre et figuré). »

      De vous à moi, qui fait le plus de mal à l’islam, les musulmans eux-mêmes en tronquant le véritable message ou les non-musulmans ? Dieu ne change pas l’état d’un peuple avant que le peuple ne se soit changé lui-m$eme.

      Commandez le bien et interdisez le mal, autrement Allah vous soumettra tous à une torture (…). Quiconque d’entre vous voit une action blâmable, qu’il la désapprouve (l’empêche) avec sa main, s’il le peut, sinon avec sa langue, sinon dans son coeur, afin qu’Allah apprenne de son coeur qu’il la désapprouve

      Quand à dire qu’il critique sans cesse, d’après ce que j’ai lu il critique tout ce qui lui parait critiquable et inacceptable à l’intérieur de la communauté comme à l’extérieur. Pourquoi croyez-vous qu’il a été et est toujours autant la cible des médias français ? Leur bête noire ? Sa critique à mon sens à l’égard des musulmans tend plus vers le réformisme et l’avancée que la manipulation ou l’amalgame, vous confondez certainement avec Chebel, les frères Bencheikh…A votre avis pourquoi les médias français les présentent comme des références en la matière. Quand Chebel sur les plateaux de TV n’hésite pas à dire que le foulard s’est effectivement la soumission, ça c’est quoi sinon d’être démagogue ?

      « Encore un article où il mélange les attaques de Londres avec les châtiments corporels en Islam ou chez les musulmans (ce n’est plus aussi clair que lors de son appel au moratoire). Cela s’appelle de la manipulation et de l’amalgame. Cela doit être dénoncé. »

      Qui mélange quoi ? L’article rappelle les positions de Tariq, rien d’autre.
      Ca ne vous dérange pas vous que des « musulmans » tuent en disant que c’est l’islam qui le leur permet ? Moi ça m’irrite au plus haut point car ça n’est pas le message de l’islam, c’est une haute trahison. Je sais vous allez me dire et les musulmans qui sont tués à longueur de temps, biensûr qu’il faut dénoncer et avec force, mais il faut également distinguer les sphères, d’un côté on a un terrorisme des grandes puissances (cf les USA…)motivé par la conquête et l’argent et de l’autre nous avons un terrorisme qui se prévaut de l’islam, l’approche n’est pas la même.

      « Mais je pense que Tariq a reçu le message, ce qu’il en fait n’est pas mon affaire »

      Et vous, vous ne l’avez pas reçu le message ?

      Quel est donc votre motivation ?

      La paix. Je vous rappelle le titre de cet article « ne pas se tromper d’ennemi »

      Wassalam aleykoum wa rahmatullah wa barakatuh

      Darine

    • Salam Alaykoum Darine,

      Je ne m’intéresse pas aux bavardages médiatiques que vous citez. Je pense que préserver la cohérence de l’Islam est plus important que de l’expliquer aux non musulmans. Faire des compromis ou rejeter une partie de la doctrine musulmane est pareil. Ma motivation est simplement l’exercice du droit à la parole. Vous citez des versets coraniques qui requièrent un contexte pour être appliqués. Nous ne sommes pas dans un état musulmans et nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de l’objectivité car la cohérence de la Ouma est plus importante face à ceux qui ont décidé de soumettre la pensée musulmane au pouvoir financier. L’ennemi est connu est circonscrit: c’est le pouvoir financier (à ne pas confondre avec le pouvoir économique source de progrès). Mais l’ennemi a des collaborateurs (adorateurs) conscients ou non. La société de l’information a ses idoles, ses pharaons et ses pyramides. Il faut simplement les débusquer et ainsi nous aurons compris le message d’Allah et les solutions proposées. Cela comprend une certaine tolérance aux erreurs et fautes. En ce qui concerne le Hijab en france, des frères et soeurs travaillent pour proposer une alternative au soeurs qui veulent la satisfaction divine en même temps que le progrès. Ces soeurs sont un exemple pour les musulmans.
      Salam Alaykoum
      Samir

    • Salam aleykoum,
      Je pense qu’il serait très intéressant de savoir quel âge à Samir pour savoir le comprendre, le répondre ou l’ignorer. Tout simplement.

      Alassane

    • Salam Alaykoum Alassane,

      Mon nom et mon age ne sont que des attributs terrestres qui ne sont en réalité que peu utiles. Un principe fondamental dans une discussion est de traiter des idées en se détachant le plus possible de celui qui les expose.
      Je suis musulman et j’en ai assez d’entendre blâmer les musulmans.
      Ce que tu expose au travers de ta remarque c’est en fait de la ségrégation car tu as besoin de mes d’attributs pour réagir.
      « Réformer son caractère et faire le bien », phrase de Tariq. Le bien est le chemin d’Allah quand à ton caractère il t’appartient.
      Salam Alaykoum

    • Aleykoum salam Samir, laisse moi d’abord vous dire que l’âge d’une personne est loin d’être un « attribut terrestre » ou matériel. Je dirais plutôt un attribut psychologique. Exactement c’est cela qui m’intéresse en ce qui vous concerne. On ne réfléchit très souvent qu’au travers de la maturité que permet son age et sa culture. Un jeune homme de 15 ans peut exceptionnellement penser comme un homme de 35 ans. Et j’ai la profonde impression que si les gens se rendaient compte de l’age qui est le votre il verrait que ce n’est nul besoin de te « causer » car il est des choses, dans discours du frère Tariq, que peut être votre age ne vous permet pas de percevoir à plus forte raison de comprendre aujourd’hui. En témoigne largement vos réactions épidermiques au propos du frère Tariq qui tient malgré tout un discours aussi accessible que profond.If you don’t agree I challenge you to let us know about your age.Bref, il s’agit de te parler « selon ta comprehension ».

    • <>
      comprenne qui voudra.
      j aimerai bien frere kelkun qui fait des critiks mais qu elles soient constructives.il y a kelk peu de bien dan lse idees du frere .sa personne ne nou interesse pa en tan k tel .

    • Salam aleykoum Samir,

      Vous dites ne pas vous intéresser aux bavardages médiatiques mais dans un de vos commentaires plus haut vous dénoncez le fait que l’on critique les musulmans, comment avez-vous connaissance de la critique si ce n’est au travers des médias, n’oubliez pas que ce sont bien les médias qui contribuent de manière non négligeable à la diabolisation de l’islam et que ceux qui donnent de l’eau à leur moulin ce sont bien ceux qui en dénature le message de la religion en commentant le pire au nom de cette dernière, alors non je ne crois pas que ce bavardage ne vous intéresse pas.

      Vous dites :

      Je pense que préserver la cohérence de l’Islam est plus important que de l’expliquer aux non musulmans.

      « Préserver » suppose qu’il y ait déjà existence, vous trouver vous qu’il y a cohérence ? c’est justement ce que nous reprochons à ceux (certains musulmans) qui salissent l’islam, c’est cette incohérence, comment se dire être profondément croyant et être aussi à côté de l’essence même du message ? Pourquoi les non-musulmans qui s’intéresseraient à l’islam n’auraient pas le droit à la compréhension et au questionnement ?

      Vous dites encore : Faire des compromis ou rejeter une partie de la doctrine musulmane est pareil.

      Je vous comprend de moins en moins, parlez-vous de Tariq ici ? Si c’est effectivement de lui que vous parlez alors svp relisez-le.

      Ici vous affirmez : Vous citez des versets coraniques qui requièrent un contexte pour être appliqués

      Le hadith que j’ai cité :

      Commandez le bien et interdisez le mal, autrement Allah vous soumettra tous à une torture (…). Quiconque d’entre vous voit une action blâmable, qu’il la désapprouve (l’empêche) avec sa main, s’il le peut, sinon avec sa langue, sinon dans son coeur, afin qu’Allah apprenne de son coeur qu’il la désapprouve

      Alors là je ne vois pas de quel contexte vous parlez ???? Il n’y a rien de plus clair, explicite et atemporel.

      Franchement je vais arrêter là, sans être méchante je crois de plus en plus que vous n’êtes pas honnête dans votre critique.

      Salam

      Darine

    • Salam aleykoum
      Bien vu Samir ..
      je partage ton avis !
      tjrs les musulmans , les musulmans , les musulmans …..c’est trop !!
      l’autocritique est une obligation certes mais il faut pa se voiler la face qd mm !!
      si ce n’est pas l’arabe c le musulman , si ce n’est pas le musulman c l’arabe , vous allez pas me dire que c du hasard tt ça !! ….
      Conseil : Apprenons la législation islamique avant de dire n’importe quoi ! c’est notre seule référence pour connaitre le juste et le vrai du faux, pour connaitre la bonne voie de la mauvaise voie ….
      Avec mon grand respect à frère tariq , mais ma seule référence est la législation islamique ( CHAir3A ) , si tariq est conforme , hé ben temp mieux , sinon son idée rentre le cadre d’un avis ou une rélexion personelle et on est pas obligé de suivre aveuglement comme le font beaucoup de jeune , je ne sais pas par amour ( on aime tous frère tariq ) , par passions ??!!!…
      Qu’allah nous aide !!
      wa Allah elmouwafaq !!
      Salam aleykoum

    • Salamouhalaikoum,
      j’ai lu votre message en réponse à notre ami samir et je suis tout à fait d’accord avec vous.
      Tariq critique peut-etre la communauté musumane mais il faut comprendre les raisons de ses critiques!!Le probléme chez certains musulmans ,c’est qu’ils n’appliquent pas les lois de Dieu comme Il nous les a révéler!Des musulmans comme ben laden ,comme sadam ou ceux qui font des attentats au nom de l’islam,ces soit-disants musulmans qui n’ont rien compris à la vie!!!!Et qui sait ,se font peut-etre achetés pour salir notre islam ,le VRAI islam!Tous ce qu’ils réussissent à faire justement ,c’est d’enfoncer notre religion et j’aime autant vous dire qu’ils y en a qui profitent pour critiquer encore plus l’islam maintenant!!Je ne penses pas que cela plaise a Dieu de sacrifier des innocents au nom de l’Islam!!qu’est ce qu’on va penser ,que les musulmans sont des lâches,qu’ils préférent attaquer par lacheté en posant des bombes dans des trains qui contiennent des voyageurs innocants…
      On trouve rarement des musulmans qui appliquent leur religion correctement!soit ce sont des dictateurs ou encore ceux qui viennent dire le foulard=soumission de la femme,la femme ne doit pas sortir ect…
      On comprend pourquoi l’islam est mal vu car on a l’impression que c’est une religion qui prive l’etre humain (surtout la femme) de liberté alors que ces faux ,ce sont ces espéces de personnes qui donnent cette image de l’islam alors que l’islam ce n’est pas cela!!!et je pense que c’est cela que critique notre frére Tariq chez la communauté musulmane!!!!
      GHaRIBA

    • salam alaikoum.
      je pense comprendre samir, dans la mesure où il me semble qu’il attendrais quelque chose de plus « radical » de la part de Tariq.

      Malgré lui (je crois) qu’il est devenu (ou perçu comme tel)le porte parole d’une communauté qui souffre de discrimination, du rejet, de l’incompréhension d’une france (et d’une europe)qui assimile les violences perpetrées par des « islamistes » à l’islam est donc à ceux qui SONT de culture musulmane (j’utilise ce terme « d’islamiste » pour être compris , le dialogue peut être ouvert sur la terminologie).
      Tariq est sans doute l’une des personnalités qui exprime le mieux les souffrances,les craintes, les attentes et les espoirs des musulmans, mais pas seulement, car des gens comme moi qui ont eu une éducation musulmane, mais qui ne pratiquent pas et qui se retrouvent dans le discours de Tariq.
      Son aisance face au caméra , sa répartie, son érudition font que baucoup de gens admire Tariq est l’ont peut être mis sur un pied d’estal et atendent plus de lui.
      La frustration qu’engendre la discrimination à l’emploi, au logement et tant d’autre choses fini par entraîner une lassitude qui mène à la radicalisation(dans le discours j’entend).
      Tariq Ramadan n’est qu’un homme, il n’a pas la prétention de représenté les musulman d’europe ou de france( lui même le dit), il agit à son nivau, dans le domaine qu’il maîtrise le mieux.

      Une main seule n’applaudit pas.

      Salam alaikoum. Abdelhakim.Besançon.

  4. M’apprêtant à poster cette réflexion à la suite d’un autre texte sur ce site, je lis celui-ci, puis les commentaires, et trouve qu’elle va tout aussi bien ici.

    Tout d’abord, je pense que si un être humain naît, c’est qu’il a quelque chose à faire sur cette Terre, sinon, il ne serait pas né…

    Ensuite, que, dès cet instant, il est appelé à devenir responsable de quelque chose. L’apogée se situe bien entendu à l’âge adulte mais l’enfant déjà, a des responsabilités puisque ses parents et l’école, entre autre, lui en donne chaque jour de nouvelles.

    Par contre, personne ne choisit de naître (en conscience disons, car on peut penser que si chacun a un certain « parcours » à faire, il n’y a certes jamais de hasard) dans un certain pays, à une certaine époque, ni ne choisit d’avoir des parents instruits, ou riches, ou qui croient en telle religion, ou encore qui n’ont pas de croyance.

    On ne peut donc aucunement se glorifier d’être né ceci ou cela, ici ou ailleurs. Ce serait confondre notre destinée avec un orgueil inouï.

    Ce qui est intéressant est ce que chacun fera avec ce qu’il a reçu mais au départ, il y a une seule chose commune à tous les habitants de la Terre :

    le fait d’être des êtres humains.

    A partir de là, je crois personnellement que le jour où chacun, en tant qu’être humain, sera touché par la détresse humaine d’un autre être humain, le monde ira mieux.

    Je m’explique. Etre touché par son désespoir, sa faim, son rejet, son exploitation ou toute autre injustice, non par ce qu’il est ou représente mais simplement par sa situation inhumaine. Se mettre dans sa situation pour le comprendre parce qu’il est un être humain comme nous, comme moi.

    Ainsi, peut-on prétendre – ou sous-entendre – que seul telle personne « parce qu’elle est de telle couleur, culture, éducation, genre, grosseur, hauteur, intelligence, nationalité, profession, religion » (ou tout autre caractéristique et que celle-ci me corresponde) a le privilège ou le droit d’obtenir mon soutien, mon aide ou ma compassion ?

    Cela permet de s’identifier plus facilement ?

    D’accord, mais comment vais-je faire pour choisir le critère commun déterminant ?

    Car ce critère est une portion de l’identité de l’autre comme elle est une partie de mon identité.

    Et nous en avons tous tellement des identités…

    En sélectionnant une des caractéristiques décrites plus haut, celle-ci deviendrait LE critère pour lequel je me sens le devoir d’être solidaire avec l’autre ?

    Pour moi, cela n’a pas de sens.
    Un exemple : je suis opposée à l’envoi de bombes sur un pays seulement pour ceux dont j’ai le « même signe distinctif » ! et non parce que c’est inhumain ?

    Mais alors, tous ceux qui habitent le même pays et ne sont pas « du même type » que moi ? Ou alors, je vais aider tels réfugiés pour la même raison et les autres, différents, ne mériteraient pas la même humanité ?

    N’est-ce pas aberrant ?

    Jusqu’où va-t-on avec ce système ?
    On peut créer des catégories de gens de plus de 190 cm, de chauves, d’utilisateur d’internet, de porteurs de telles chaussures, de mangeurs de cailloux…

    De plus, et c’est là le plus grave et le plus sournois, en pensant de cette manière, c’est à dire en « sélectionnant » ceux que je suis prête à défendre, je me comporte exactement de la même manière que ce que je reproche aux autres !

    Agir dans mon intérêt avant tout plutôt que dans celui de tous, ce qui rejaillira forcément sur le mien.

    On (l’humanité) ne pourra donc jamais s’en sortir…

    En revanche, si je m’intéresse à tous les êtres humains, c’est totalement différent.

    Cessons d’avoir de la compassion pour les africains parce qu’on est, ou qu’ils sont noir, pour les femmes battues parce que femme, pour les israéliens parce que juif, pour les palestiniens parce que musulman ou arabe etc etc

    Soyons simplement humain…

    La seule double véritable et identique identité que nous ayons tous en commun est l’humanité et la fraternité.

    Le reste n’est parfois qu’un leurre, qu’une protection – bien utile souvent – mais dangereuse aussi parce qu’elle nous empêche d’agir : pendant tout le temps qu’on passe à dire que c’est la faute des autres, on ne fait rien…

    J’en reviens maintenant à la responsabilité de chacun. Qu’en faire ?

    Eh bien par exemple, il nous revient de comprendre – mais pas seulement intellectuellement, vraiment avec cœur et conviction – puis de dire que le mal n’existe pas en tant qu’essence dans l’une ou l’autre catégorie éducationnelle, culturelle, nationale, religieuse, sociale ou autre mais qu’il est en chaque être humain indépendamment de toutes les identités qui le façonne.

    « Faux » diront certains.

    « Elémentaire, mais ne nous avance à pas grand-chose » diront d’autres.

    Pas si sûr. Car il n’est si facile, dans une discussion, en présence de plusieurs personnes qui affirment le contraire ou qui fondent leurs discours sur des préjugés ou des moqueries, de donner un autre avis.

    Ni simple pour les personnes « concernées », ni pour les autres…

    Prenons une discussion sur l’obésité.

    Quatre personnes minces affirment qu’il suffit que les personnes souffrant de cette surcharge de poids mangent moins et que leur problème sera réglé.

    Imaginez une 5ème personne qui est justement trop enveloppée. Il lui sera extrêmement difficile d’expliquer qu’il y a autre chose, une souffrance, un problème psychologique.

    La même discussion mais c’est vous la 5ème personne. Vous n’êtes pas obèse mais vous connaissez quelqu’un qui l’est et vous savez parfaitement qu’elle a de gros problèmes dans sa vie et que cela se traduit par son surpoids.

    Face aux autres qui sont sûr « qu’il n’y a qu’à » moins manger, vous aurez aussi toutes les peines du monde à faire entendre un autre son de cloche.

    Dans ce cas-là, le plus souvent, n’étant pas directement concerné, et n’ayant pas envie de vous confronter plus longtemps avec autant de monde – surtout si ce sont des gens qui comptent pour vous – vous serez tenté de ne pas insister.

    Vous laisserez dire et répéter…

    Transformons maintenant l’obésité en phrases comme « tous les américains sont ainsi » « toutes les femmes sont çi » « tous les hommes sont ça » « tous les juifs sont cela » « tous les musulmans sont comme ça » « tous les noirs sont ceci » « tous les patrons sont comme çi ».

    On comprend vite l’idée de généraliser, l’idée d’essentialiser, l’idée de préjuger et la difficulté pour tous de défendre un autre point de vue lorsque quelqu’un ou un groupe vous dit quelque chose de ce type.

    Mais je suis persuadée que chacun, chaque jour, a la possibilité de faire de minuscules, petites, moyennes ou grandes choses.

    C’est tous les jours difficile ?

    Mais ça on le sait tous…

    Pour boucler la boucle et pour conclure, momentanément sûrement, le mot de la fin revient à Maxime Leforestier :


    On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille

    On choisit pas non plus les trottoirs de Manille

    De Paris ou d’Alger

    Pour apprendre à marcher

    Etre né‚ quelque part

    Pour celui qui est né‚

    C’est toujours un hasard

    • Salut LOUISE!

      Après la lecture d’une telle refléxion, l’on se demande bien ce que l’on pourrait bien donner comme commentaire!

      Sa lecture m’a fait passer par plurieurs changements climatiques:soleil, tempète, pluie et finalement beau temps dans mon esprit et mon coeur, on ne peu si bien dire!

      Je n’ai qu’une proposition à faire:

      Que le Hommes de toutes les races, toutes les religions, les cultures, etc se mettent ensenbles pour écrire une CONFESSION DE FOI SUR l’UNICITE DU GENRE HUMAIN, n’est-ce la tendence qui nous a jusque là aidé à combattre les maux qui ont frappé l’humanité depuis l’âge des temps? lorsque l’on considère toutes les unoins qui nous ont permis à survivre jusque là!(ONU,UE,OMS, …)

      T’as-on-lu? L’on ne se tromperait alors pas d’ennemi!

      Nathan KUBELWA

  5. Qui a dit que les attentats de londres étaient le fait de musulmans ou tout simplement au nom de l’Islam ?
    Peut-etre ont-ils été revendiqués par un groupe dit musulman je ne suis pas au courant mais il faut faire trés attention car il y a beaucuop de manipulations trés malsaines. Ce que je veux dire c’est qu’il faut arreter d’attribuer automatiquement ces attentats a l’islam et seulement à l’islam. Pourquoi ne parle t-on jamais des raisons politiques,économiques ou autres qui à mon sens son trés loin d’etres négligeables, au contraire. Dieu Seul sait. Que la paix soit avec nous, salam.

  6. Assalam aleykoum wa rahamtoullah
    Cher frere Tariq;
    En effet je trouve plus urgent de coordonner les efforts du monde musulman pour plus d’harmonie que d’expliquer l’Islam aux non musulmans.J’avoue que on n’y pense pas toujours mais des innocents perdent leurs vies dans ces attentats ce qui est injuste.Je veux bien que les coupables paient mais que ça soit fait en toute justice.Quand il s’agit de vies humaines on ne peut pas faire de figures de style;enlever la vie aux uns pour punir les autres.Au lieu de chercher la solution chez les non musulmans cherchons la solution à l’interieur de communauté.On s’en fout des ennemis aimons nous les uns les autres marchons ensemble vers plus de justice de sincérité de paix.Qu’Allah nous y aide.amen.
    Assalam aleykoum wa rahmatoullah.

  7. Salam aleïkoum,
    Tous les musulmans ont un ennemi commun: c’est le diable et ses associés.
    Nous vivons dans un monde où des Hommes, se croyant maitre du monde et usant de leur « force » pour traquer tous ceux qui les genent, piétinent les valeurs morales et humaines, aux biai de leurs satifactions materielles et de leurs conquetes de « pouvoir ».
    Je voudrai qu’on se rappelle qu’Abou Said Al-khoudri (RAA) a dit: j’ai entendu le messager de Dieu (PSL) dire: »celui d’entre vous, quand il voit une chose reprehensible, la change par sa main, s’il ne peut pas, que ce soit par sa langue, et s’il ne peut pas encore, que ce soit par son for interieur, et c’est le minimum qu’exige la foi ».
    Sur ces propos, mes frères, que chacun se batte celon ses capacités et respecte tous ceux qui se battent.
    Qu’Allah (soubhanahou wa taala)nous guide et protege, certe, c’est Lui le guide et le protecteur.

  8. Je lis dans cet article que
    « Dans la diversité des croyances, le témoignage de sincérité est dans l’acte » :
    De fait, tous les croyants reçoivent cet appel :
    « Cherchez le SEIGNEUR et sa force, recherchez toujours Sa Face » (Psaume105,4)
    Cette recherche, qui passe évidemment par la prière (Psaume 4,7 ; Coran 6,52 et 18,28),
    demande aussi des actes, afin de ne pas aller « voir la Face du SEIGNEUR les mains vides » (Deutéronome16,16).
    je repense à cette injonction de l’apôtre Jacques :
    « soyez les réalisateurs de la parole, et pas seulement des auditeurs qui s’abuseraient eux-mêmes » (Lettre de Jacques 1,22).
    Juifs, chrétiens et musulmans, malgré tout ce qui devrait les rapprocher,
    voient malheureusement trop souvent leurs différences plutôt que cette quête commune.
    « Où que vous vous tourniez, la Face de Dieu est donc là » (Coran 2,115) :
    Dieu est là, chez notre prochain… A nous de changer de regard.

  9. chers amis
    il y a trop peu de gens courageux et decidés à recuperer leur heritage et leur dignité. le paradoxe c’est qu’on les accusent d’etre des personnes aux us et coutumes differentes mais au regard de la réalité et de la vacuité intellectuelle dans laquelle ils sont plongés, je ne vois aucune difference entre eux et tous les autres cerveaux disponibles..(vous connaissez la suite).
    Tant de choses sont permises aujourd’hui..sans basculer dans l’unilateralisme, je souhaite dire que les absents ont toujours tort et qu’au nom du sacrifce des 1éres générations d’allogenes, chacun doit poursuivre ce reve qui est de construire un avenir meilleur pour nous, nos enfants et les générations futures dans le respect et le dialogue avec les autres..

  10. Salam,

    Pour ne pas se tromper d’ennemi tout un chacun se doit de se poser 2 questions et d’y répondre en son âme et conscience :

    1- Quelles sont les choses ou les personnes que je n’aime pas et que je considère parfois ou toujours comme ennemi ?

    2- Pourquoi je ne les aime pas ?

    Les réponses à la deuxième question reflètent la vraie nature de notre âme et nous montrent la voie à suivre pour nous « corriger ».

  11. .

    Cher Monsieur Ramadan,

    .

    Oui, … »Il ne faut pas se tromper d’ennemi et il devient impératif de faire alliance avec toutes celles et tous ceux pour qui la vie d’un être humain a un sens et une valeur. Ceux qui refusent et refuseront la folie meurtrière pour défendre et protéger la foi, le respect, la dignité, la fraternité et l’amour. Ceux enfin qui, portés par leurs convictions, sont décidés à y engager leur vie entière en acceptant de faire face à tous les écueils, à toutes les souffrances, à toutes les trahisons. »

    .

    Voici le témoignage historique et spirituel d’un homme qui a su vivre sa foi jusqu’au bout.

    .

    Patron de la Troupe : Le Père Christian de Chergé (1937-1996)

    Le prieur de Tibhirine

    .

    Ancien de la 27ème, Dom Christian Marie de Chergé est l’un des sept moines trappistes assassinés par le GIA en Algérie en 1996. Le texte qui suit est la reproduction intégrale du testament spirituel rédigé par Christian, prieur de Notre-Dame de l’Atlas, testament laissé à sa famille en 1994. Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, assassinés le mardi 21 mai 1996, c’est entourés de tous leurs voisins musulmans bouleversés, qu’ils ont été ensevelis dans la terre de leur monastère de Tibhirine, le mardi 4 juin 1996. L’Eglise d’Algérie les avaient associés dans une même célébration aux funérailles de leur protecteur et ami le cardinal Léon-Etienne DUVAL, Archevêque émérite d’Alger décédé le 30 mai 1996. Frère Christian: Moine et Prêtre, 59 ans, Prieur du monastère. Entré au monastère de l’Atlas en 1969, il a fait son noviciat à l’abbaye d’Aiguebelle.

    .

    Au nom de Dieu, le père Christian et ses frères son présent en terre d’Islam pour un contact avec l’autre, comme un ami.

    .

    Les frères de Notre-Dame de l’Atlas l’avaient compris mieux que quiconque et ils accueillaient et se laissaient accueillir par un contact direct avec la population locale.

    .

    En 1979, il est à l’origine d’un groupe de prière avec les musulmans : ribât- es- salâm. Ce qui signifie littéralement « lien de paix ». Les membres du groupe se proposent de vivre une solidarité spirituelle avec leur entourage de deux manières : en vivant fraternellement aux ôtés de leurs amis musulmans, en particulier, les plus humble, et en reconnaissant l’islam comme un chemin spirituel jusqu’à s’aventurer dans sa tradition et sa prière. Ils ont pris l’exhortation de saint Paul : Appliquez-vous à garder l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix » (Ep 4,3). Ils se veulent eux-mêmes des liens de paix. Aux débuts de l’Islam, des moines soldats veillaient dans les ribâts, des monastères fortifiés, aux frontières de l’Islam. Lorsque grandira en Algérie l’influence d’un Islam intégriste prônant l’exclusion de ce qui n’est pas musulman, le groupe abandonnera le terme de ribâts qui pourrait être mal interprété. Ils conservent le nom de « Lien de paix ».

    .

    .

    T e s t a m e n t . s p i r i t u e l : Quand un A-Dieu s’envisage…

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    « S’il m’arrivait un jour – et ça pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était donnée à Dieu et à ce pays.

    .

    Qu’ils acceptent que le Maître Unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu’ils prient pour moi: comment serais-je trouvé digne d’une telle offrande? Qu’ils sachent associer cette mort à tant d’autres aussi violentes laissées dans l’indifférence de l’anonymat. Ma vie n’a pas plus de prix qu’une autre. Elle n’en a pas moins non plus. En tout cas, elle n’a pas l’innocence de l’enfance.

    .

    J’ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde, et même de celui-là qui me frapperait aveuglément. J’aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cœur à qui m’aurait atteint. Je ne saurais souhaiter une telle mort. Il me paraît important de le professer.

    .

    Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j’aime soit indistinctement accusé de mon meurtre. C’est trop cher payé ce qu’on appellera, peut-être, la « grâce du martyre » que de la devoir à un Algérien, quel qu’il soit, surtout s’il dit agir en fidélité à ce qu’il croit être l’Islam. Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement. Je sais aussi les caricatures de l’Islam qu’encourage un certain idéalisme. Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes.

    .

    L’Algérie et l’Islam, pour moi, c’est autre chose, c’est un corps et une âme. Je l’ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j’en ai reçu, y retrouvant si souvent ce droit fil conducteur de l’Évangile appris aux genoux de ma mère, ma toute première église, précisément en Algérie, et, déjà dans le respect des croyants musulmans. Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m’ont rapidement traité de naïf, ou d’idéaliste : « qu’il dise maintenant ce qu’il en pense ! »

    .

    Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité. Voici que je pourrai, s’il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Lui Ses enfants de l’Islam tels qu’il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de Sa Passion, investis par le Don de l’Esprit dont la joie secrète sera toujours d’établir la communion et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences. Cette vie perdue, totalement mienne, et totalement leur, je rends grâce à Dieu qui semble l’avoir voulue tout entière pour cette joie-là, envers et malgré tout.

    .

    Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie, je vous inclus bien sûr, amis d’hier et d’aujourd’hui, et vous, ô amis d’ici, aux côtés de ma mère et de mon père, de mes sœurs et de mes frères et des leurs, centuple accordé comme il était promis !

    .

    Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’aura pas su ce que tu faisais. Oui, pour toi aussi je le veux ce merci, et cet « A-Dieu » envisagé de toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux.

    .

    Amen ! Inch Allah ! »

    .

    Père Christian de Chergé

    Alger, 1er décembre 1993

    Tibhirine, 1er janvier 1994

    .

  12. Bonjour,
    Je suis tout à fait d’accord. Il me semble que le monde est comme une mosaique avec sa diversité. Pour que cette mosaique prenne une forme harmonieuse, faut que chaque partie , puisse trouver sa place, de façon cohérente. La cohabitation , actuellement est devenue difficile… Mettre des bombes dans une église en Egypte, et tuer des enfants , parcequ’ils ne sont pas musulmans, c’est triste… L’Islam est une religion, de paix, il me semble , pourquoi la ternir ainsi? Tout ce qui n’est pas musulman est bânni du monde? Mon message à ces personnes qui térrorisent le monde par leur ignorance: « qui vous a donné cette légitimié de l’exclusivité? vous n’êtes pas les élus, vous n’êtes pas les maitres du monde… ». Vous êtes comme la gangrène qui met en péril la stabilité et la quiétude de l’humanité.

  13. Merci pour ce texte que je lis et relis avec bonheur, vous posez ce qui est fondamental, ce qui nous fonde comme communauté humaine..

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