L’ULB à la croisée des chemins
Par Laurent Arnauts
Tout part d’une initiative qui n’était pas vraiment destinée à faire de telles vagues. Dans le cadre de la 2ème édition de la Semaine d’Actions Contre le Racisme (SACR) coordonnée par le MRAX, un cercle étudiant d’une des universités de notre pays – l’Université Libre de Bruxelles (ULB) – avait invité le penseur musulman bien connu Tariq Ramadan pour débattre, avec d’autres intervenants d’un sujet épineux : « La société dominante n’est-elle pas plus communautariste que les minorités ? ». C’était la troisième fois que M. Ramadan, par ailleurs professeur invité à l’Université d’Oxford, parmi d’autres titres et qualifications académiques, aurait été amené à prendre la parole dans les murs de l’université du libre examen.
Aurait, parce qu’à leur grande stupéfaction les étudiants du Cercle des Etudiants Arabo-européens de l’ULB (CEAE) se virent opposer une fin de non-recevoir par le recteur de l’université, M. Philippe Vincke, en ces termes: « Comme il est stipulé dans l’article 30 de la Déclaration des droits de l’homme : « »Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. » En vertu de ce principe auquel notre université est particulièrement attachée, nous ne pouvons pas réserver une réponse favorable à votre demande. D’autre part, l’université n’est pas un lieu où toutes les positions peuvent se manifester au nom de la liberté d’expression : l’université est une institution libre, elle n’a ni le rôle ni les obligations d’un Etat, et on ne saurait donc la taxer d’empêcher la liberté d’expression de personnes qui ont par ailleurs de multiples moyens de diffusion de leurs idées (Internet, livres, médias). » » Dans une novlangue qui n’a rien à envier à son alter ego littéraire, le recteur de l’ULB revendique donc, près de 40 ans après mai ’68, la « liberté d’interdire ». N’hésitant pas, tel un Monseigneur Léonard en son Séminaire, à se réclamer de son statut « d’institution libre » pour asseoir cette oukase d’un autre âge.
Les réactions dans la communauté universitaire (et plus largement libre-exaministe) ne se font pas attendre, et c’est une crainte plus générale qu’exprime le Cercle du Libre Examen (Librex) de l’ULB lorsqu’il déplore que « Il est nécessaire, nous semble-t-il, de signaler que les autorités, depuis la mise en place de la nouvelle équipe rectorale, imposent aux cercles étudiants une procédure administrative de plus en plus lourde. En effet, les étudiants désirant organiser une activité doivent préalablement informer les autorités notamment quant aux intervenants et aux objectifs du projet. C’est sur cette unique base qu’est prise la décision rectorale d’autorisation ou d’interdiction de l’activité. Les autorités de l’Université Libre de Bruxelles ont-elles vraiment le droit de se poser en visage unique du Libre Examen en ces heures de crispation identitaire et de fixer seule ce qui est ou n’est pas légitime ou pertinent dans le débat ? » Avant de conclure, lucidement, que « En effet, au sein l’Université du Libre Examen, la laïcité est un espace de rencontre, de dialogue où toutes les options philosophiques et religieuses doivent pouvoir s’exprimer. Une laïcité qui choisit ses interlocuteurs n’est-elle pas une laïcité qui doute ? »
Dans une « carte blanche » publiée suite aux remous provoqués pas sa décision sans précédent, le recteur explique plus précisément le fond de sa pensée : « Depuis quelque temps, certains discours, certaines pratiques et certaines revendications qui mettent en péril la laïcité politique, garante du vivre ensemble, sont devenus courants sur le campus. Depuis quelque temps, l’Université s’en est émue. La question est complexe, comme elle l’est pour la démocratie dans son ensemble. Les réflexions de fond sur les limites de la liberté et de sa protection se sont engagées. En particulier sur les conséquences sociales et psychologiques que provoquent sur les esprits les discours équivoques sur les libertés individuelles, l’homosexualité ou l’égalité entre les hommes et les femmes. » On comprend donc, après que le même recteur ait renoncé à priver de parole un authentique négateur du génocide arménien il y a quelques semaines, « pour ne pas créer d’incident diplomatique avec l’Etat turc », que la principale motivation du raidissement est bien la place de l’Islam, ou du moins d’un certain Islam rétrograde, dans l’enceinte universitaire.
Que la direction d’une université se préoccupe de ce problème, s’il se pose réellement, rien que de plus normal. Mais peut-on pour autant considérer comme une réaction légitime, dans n’importe quelle enceinte scientifique mais en particulier dans celle qui se revendique du libre examen, la censure exercée à l’encontre d’un scientifique convié à s’exprimer dans le cadre d’un débat contradictoire ? Ceci étant d’autant moins concevable dans le cas présent, que contrairement aux amalgames scandaleux (avec Munich, les nazis et l’extrême droite) mis en avant par les défenseurs de la décision rectorale, le discours de M. Ramadan n’est pas et n’a jamais été critiquable du point de vue démocratique. Dénonçant l’antisémitisme (sans pour autant épargner la politique israélienne), étant parmi les premiers à fustiger toute forme de violence terroriste, sans équivoque sur la nécessité d’inventer un Islam modernisé, compatible avec la laïcité salvatrice en vigueur en Europe, partisan d’une émancipation féminine, il est au contraire amené à maintes à contrecarrer les ardeurs de certains musulmans européens qui s’alimentent à des sources douteuses ou extrémistes. Le « double discours » qu’une certaine Caroline Fourest lui reproche à longueur d’interviews n’a pas reçu l’ombre d’une preuve, et lorsqu’il a demandé un « moratoire sur la lapidation des femmes dans certains pays musulmans », il n’a fait que reprendre à son compte la solution transitoire imaginée en Europe pour se débarrasser de l’invention tout aussi diabolique du Dr. Guillotin.
Ce qu’il y a donc bien lieu de craindre, c’est que se produit au niveau de l’Université Libre de Bruxelles le processus qui a failli réussir dans le cadre de l’élection du nouveau président du Centre d’Action Laïque (CAL) : l’activisme d’une minorité intégriste, qui monte en épingle un nouveau « danger islamique » pour appeler à une nouvelle « croisade laïque » censée souder le mouvement. Défendre ses conceptions -comme le font les diverses obédiences religieuses-, c’est de bonne guerre. Mais encore faut-il, pour être respecté et donc espérer un quelconque impact, le faire à l’aide de moyens réguliers : la censure et la stigmatisation de minorités n’en font de toute évidence pas partie. Il faut que l’université de Bruxelles se ressaisisse, si elle veut conserver toute sa pertinence sociale, et ne pas finir comme un repaire de vieux petits blancs anxieux.
Source : Journal du Mardi
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L’ULB dérive…dangereusement !
Par Mohsin Mouedden
L’ULB interdit le philosophe Tariq Ramadan pour une conférence organisée par le Cercle des étudiants arabo-européens dans le cadre de la semaine contre le racisme (sic !), coordonnée par le MRAX.
Tariq Ramadan est considéré par l’ULB comme un homme ne respectant pas les valeurs démocratiques ! Professeur à l’Université d’Oxford et de Rotterdam, invité régulièrement au Parlement Européen dans le cadre des dialogues des Civilisations, Ramadan est dérangeant, car ne se situant pas dans les clichés de l’assimilé, de l’analphabète ou de l’intégriste-terroriste.
Le radicalisme prôné par la nouvelle équipe de l’ULB, désireuse de réaffirmer les valeurs laïques et démocratiques a du mal à passer… Le Cercle universitaire du Librex, peu suspect de sympathie pour Ramadan, fustige une décision jugée arbitraire et unilatérale. Les associations musulmanes, outrées, n’osent réagir publiquement de peur d’être taxées d’intégristes !
Lorsqu’on l’interroge sur Ramadan, la conseillère du Recteur sur la laïcité, Emmanuelle Damblon, parle de « dérives » dans la société, notamment via le foulard. Elle affirme ne pas bien connaître l’islam mais se base sur des « contacts » pour épingler Ramadan. Des rumeurs, tiens colportées par Caroline Fourest et le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, philippe Val, que l’ULB accueillera bientôt, eux.
La carte blanche du Recteur Philippe Vincke, d’une violence inouïe (1) confirme une tendance qui affirme combattre l’attentisme « munichois », sous-entendant que Ramadan serait un personnage d’extrême droite xénophobe, voire un nazi. Ce faisant, il criminalise et surfe sur les clichés dangereux, en adoptant la posture des nouveaux néo-réac conservateurs qu’a commenté il y a peu, le Nouvel Obs (2).
Comme le rappelle le Librex : « La confiance en nos valeurs et nos méthodes est-elle devenue si infime que la censure et l’autocensure apparaissent comme notre seule arme ?»
Le MRAX invite l’ULB au dialogue, et menace d’annuler la conférence. Ce mur dressé par l’ULB, soutenu par une pétition (3), nous rappelle celui d’Israël et de Berlin, « hors de nos murs »… nouveau slogan à l’opposé des réactions en faveur du dialogue et de la liberté d’expression des membres laïcs de l’ULB, outrés par un virage aussi brutal. Le modèle uniforme, tant religieux, idéologique que politique a toujours mené le monde vers le chaos, l’histoire l’atteste à répétition. Seule la démocratie, garantie par les Droits de l’Homme et in fine la liberté d’expression sans haine, ni racisme, pourra mener le monde vers un Humanisme véritable.
1) http://www.wafin.be/articles/ramadanulbinterdiction07.phtml
2) Intello, la vague droitière, Nouvel Obs 01/12/05
3) http://www.petitionspot.com/petitions/soutienulb/#sign
Source : Journal du Mardi
Si tous les hommes et les génies se rassemblent pour te vouloir du mal(ou vous faire taire) et que DIEU S’y REFUSE alors rien ne t’atteindra.Que DIEU vous AIME et vous PROTEGE.
Je suis d’accord, l’heure est grave. Parceque personne ne comprend ce que nous essayons de communqiuer. Cet article en est la preuve
http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/03/16/1269
L’article de Nadia Geert sur le site de prochoix est excellent
Je salue la justesse du verbe et des propos de ces deux journalistes, et je les en remercie. Des voix qui s’élèvent dans le discernement sont aujourd’hui plus que nécessaires.
Je me demande si il y des débats en cours, des pétitions à signer, des actions directes à mener ??
Bref que peut faire le quidam, l’homme et la femme de la rue, petits par le pouvoir mais grands par le nombre, pour unir leurs voix à celles des défenseurs du dialogue et faire en sorte qu’on ne « laisse pas passer » ceci !?
Que pouvons-nous faire, individus anonymes que nous sommes, pour forcer l’ULB à assumer les responsabilités de ses incohérences, considérer en son sein les légitimes oppositions et adopter à l’avenir une position enfin digne de ses prétendues valeurs.. ?
A force de ne plus savoir écouter son cur, l’homme finit par croire aveuglément en sa raison.
A bon entendeur, salut !
Salam,des valeurs qui n’acceptent pas la diversité dans le bien,sont des valeurs qui ne peuvent rester que par la force ou la censure de l’autre,ces valeurs n’ont pas de force en elle,au contraire elle sont leur propres faiblesse.
Les valeurs de l’islam(qui sont univerelles)ont une force en elle,voila pourquoi ce din est au dessus de tout les autre(non parce qu’il empèchent les autre d’etre,mais parce que les valeurs qu’il contient,sont les plus hautes ,et celle qui restent,celle que choisssent l’humanité,our se gérer.
Mais la spécificté de ce din c’est que ses valeurs,audela d’elles mème, tirent leur force de l’unique,c’est lui le rabbi alamine.
Voila pourquoi,l’islam n’a pas peur,pour ses valeurs,et mème en situation de rapport de force désaventageuse,pour ses serviteurs,elle s’exprime avec présence manifeste,c’est que l’on trouve dans sourate al kafiroune,et malgré toute les adversités, ce din,parce qu’il vient d’allah,attire a lui les gens en masse,c’est ce que l’on trouve dans sourate an nasr,placée juste après sourate al kafiroune,et mème les etres les plus puissant d’une époque et d’un lieu,ne peuvent rien faire pour empécher l’islam d’etre dans l’histoire du monde,c’est ce que l’on trouve,avec Abou Lahhab,avec sourate al massad(placée après sourate an nasr),tout cela parce que ce message vient d’al Ahad, aç çamad(sourate al ikhlas,placé juste après sourate al massad), Allahou Alam
Salam
Cours Fourest ! Cours !
Voici le récit d’une militante dite laïque-intégristophobe-antihomophobe-antiraciste- féministe-etc. Sans que cela soit une fable visant à exposer une moralité, elle tend à montrer comment le désir de l’argent et de la renommée chez une militante peut entraîner à la déchéance de toute éthique et conscience collective quand l’origine du combat était noble. Que peut l’éthique là où règne l’argent et l’hypocrisie…
Jusqu’à présent elle avait évité (temporairement) de répondre par soi-même à ses contradicteurs. Ne voulant pas faire penser qu’à la moindre pique lancé contre elle, elle répliquerait au quart de tour, elle laissât ses toutous se charger des ripostes contre ses contradicteurs. Parfois, c’est elle-même qui répondait, mais c’est encore un de ces toutous qui apposait son nom sous la riposte. Elle avait déjà beaucoup chicané, et dans le même élan, s’était crée beaucoup d’ennemis : l’extrême gauche, la droite, l’extrême droite, des groupes antiracistes, des institutions et autant d’individualités connus ou moins connus. D’un point de vue politique, on ne savait plus ou la caser tant ses discours étaient un jour de gauche, un jour de droite, un autre jour d’extrême droite. C’était à s’y méprendre ; elle s’y perdait elle-même. Elle fit face à une volée de bois vert auquel elle ne s’attendait pas. Elle crût que son « combat » aurait l’approbation de tous, sauf ceux qu’elle attaquait, naturellement. Les quelques erreurs qu’elle commit, elle les mit sur le compte de la jeunesse, de l’inexpérience. En tout état de cause, qui pouvait bien la contestait, elle qui se présentait sous le label d’antiraciste, de laïque, d’anti-homophobe, d’anti-intégriste, de féministe,… C’était pour l’heure, peine perdue.
Son premier vrai « combat » médiatique portait sur les trois monothéismes vus au travers de leurs habits intégristes. Ca n’a pas porté fruit ; on le considéra par-ci, on le jugea par-là cependant, ce n’était pas suffisant pour se faire connaître. Alors il fallait s’attaquer à autre chose, quelque chose de plus médiatique et plus conséquent, ici et maintenant. On lui proposa alors Tariq Ramadan. L’intellectuel musulman par excellence. Celui qui était aussi fascinant pour certains qu’horripilant pour d’autres. Il la fascinait, elle aussi. Désormais pour se faire connaître, il fallait qu’elle l’horripile. Ca s’appellera Frère Tariq. Succès garantie. L’idée n’était pas d’elle, mais après tout, le travail, pour la plupart, c’était elle qui l’avait produit. Aussi bien ne connaissait-elle pas l’Islam, mais on a bien vu des tas de journalistes novices s’aventurer sur ce terrain. Réussite totale. De plateau en plateau, elle apparaissait, des journaux lui firent même la Une et lui donnèrent un nombre incalculable de pages pour, en général, dire la même chose. Un journal satirique alla jusqu’à l’engager pour son « combat ». Une véritable reconversion, elle qui n’était connu que de quelques milieux marginaux, apparaissait à la télévision pour parler social et politique quand bien même elle n’en n’avait pas les compétences. Là voila investi. Pas encore intronisé. C’est étrange l’univers des médias, du jour au lendemain on se retrouve sous les feux des projecteurs. Voyez Loana. Voyez Jean-Pascal. Voyez BHL ; l’essentiel, c’est le contenant pas le contenu…
Puis vint un moment ou son succès commençait vraiment à agacer ; « d’où lui vient qu’on lui attribut toutes ces qualités et ces prix alors qu’après une lecture sérieuse de ces livres on les trouva réellement médiocre si ce n’est complètement idéologique et tendancieux ? », « comment peut-on parler d’islamisme sans avoir travaillé un minimum sur l’Islam ou la sociologie ? » se disait-on dans certains milieux. Elle doit sûrement être l’instrument (le joujou) de quelques personnes qui dissimulent leurs noms mais qui ont des intérêts idéologico-politiques à la voir en action dénoncer l’islamisme féroce, l’extrême gauche sans courage… Spécialistes en sciences politiques, spécialistes en islamologie ou spécialistes en sciences sociales, tous scrutèrent ce nouveau phénomène médiatique étrange : l’incompétence faite femme muni d’un micro. Elle ne fit pas un pas sans qu’on ne dénonce son inaptitude à parler de se qu’elle ne savait pas. Malgré cela, elle fit fi de ces reproches. Après tout Sartre a dit que l’intellectuel était celui qui s’occupait de ce qui ne le regardait pas. Autant continuer à se prendre au jeu…
La vie de polémiste n’est pas si simple. Il faut résister aux charges des gens rarement bienveillants, s’attendre à des insultes, des libelles, parfois des menaces…. Bref ce n’est pas à cela qu’elle s’attendait en se lançant dans cette entreprise. Elle, qui avait lu Napoléon et Louis XIV, elle voulait créer une armée qui se battrait non pas en son nom, mais au nom de son combat. Elle s’aperçut que son combat était orienté par ceux qui la payait : « tu dis un mot de travers et tu dégages ». En d’autres termes elle était une marionnette. Une idiote utile. Le désespoir s’empara d’elle. Mais elle ne fût pas complètement abattue. Il lui restait qu’elle vivait de ces polémiques. Comment faire autrement ? Elle ne pouvait plus fuir, ni revenir en arrière. Elle ne pouvait passer de personne plutôt connu à sujet de recherche dans Perdu de vue ou Avis de recherche. C’était l’impasse. D’autant que les fins de mois se faisaient difficiles ces derniers temps, le chômage en progression, le pouvoir d’achat en diminution, elle ne voulu absolument pas vivre en banlieue : endroit qu’elle a longuement dénigré dans ses écrits. Alors autant continuer. « Changeons de méthodes. Mes administrateurs m’ont commissionner d’une tâche, menons la jusqu’au bout » se dit-elle avec un certains enthousiasme. Elle changeât de méthode. Trop d’ennemis, ça fatigue, d’autant que le médecin lui a conseillé de se ménager de toute effort inutile. Toutefois, sa langue fourchue ne pouvant cesser de cracher son venin, les contradicteurs se multiplièrent. Les polémiques avec.
« Malhonnête ! Incompétente ! Menteuse professionnelle ! » continuaient à crier ses adversaires dans les journaux et les blogs. C’était le cadet de ces soucis. Il fallait par tous les moyens devenir riches et reconnus. En ce cas les méthodes, loyales ou non, ne comptent plus. La fin justifie les moyens dit-on. Alors elle confonda ses ennemis, les mettaient dans le même sac, les amalgamaient, leur porta, comme dit cette formule renouvelée, des coups fourest. De toutes façon ceux qui l’attaquaient, se dit-elle, ne pouvait qu’avoir des points communs. On continua à l’inviter à la télé et dans les journaux bien qu’on vit que les qualités qu’on lui attribuaient étaient surestimés. « De toutes façons, si elle a autant d’ennemis, se dirent quelques uns, c’est qu’elle porte sûrement une vérité. D’ailleurs son histoire de troisième totalitarisme, ajoutaient-ils, même si ce n’est pas convaincant, certains, champions en polémique eux aussi, y ont adhérés. Du reste, toutes les raisons du monde nous poussent à nous rallier à ses côtés. Premier totalitarisme : nazisme : là on s’était tut, permettant le massacre d’innocents. Deuxième totalitarisme : communisme : là on a hésité, permettant là aussi la souffrance d’innocents. On nous la fait une fois, deux fois mais pas trois » se disait-on dans certains cercles de réflexions. Ce qui créa sa plus grande joie. Je suis enfin entendue !’ Mais pas encore reconnu.
Un combat mené avec pour seules armes l’insulte, la malhonnêteté, la désinformation volontaire, les méthodes plus que douteuses ne pouvait que trouver des opposants. Même certains de ces partisans, pas si aveugle que ça, eurent quelque doute : « Et si elle nous menait en bateau ? Et si son combat n’était qu’une entreprise mené pour se remplir les poches et accroître sa renommés ? » Des yeux, pas complètement fermés, s’ouvrirent. Au fond n’avaient-ils pas tord ces gens sortis du brouillard. Ils découvrirent l’enfer de la manipulation. Une jeune gourou qui s’approche de vous et qui vous susurre tout doucement à l’oreille : « votre société est en danger, c’est à cause de lui, lui, elle… moi je peut vous aider. » Autant connaissaient-ils Superman ou même Astérix en tant que super héros, jamais ils ne crurent vraiment au seul combat d’une femme pour sauver la société. D’autant plus que certains d’entre eux avaient fait des études poussées, ont eu des cours de Critiques internes et historiques. Autrement dit, ils connaissaient les rouages du métier. S’ils lui ont excusé quelques mensonges du style « le super Cheikh a dit qu’il faut tuer le philosophe blasphémateur », « des personnes liées au Hezbollah nous ont agressé au centre arabe » ou que « Tariq Ramadan a toujours refusé de débattre avec moi » (alors que c’est le contraire), ils ne pouvaient tolérer les innombrables bobard fait en leur noms. La supercherie commençait à se révélait, des langues se déliaient enfin, la mayonnaise ne prenait plus.
Evidement, ce qu’elle désignait comme son « combat », n’était pas dénué de noblesse ; loin de là. Défendre les homosexuels, les musulmans « libéral/modéré/modernistes/soft/light », le combat des femmes et de tous les persécutés de la terre n’avait en soi rien d’injurieux, loin s’en faut. La problématique se développa quand ces « persécutés » s’aperçurent que c’était plus pour son minois qu’elle était dans la bataille et qu’elle se servait d’eux. « Qu’est ce que ça peut nous faire que Pierre Tevanian défend le foulard à l’école ? où que Tariq Ramadan a développé une interprétation du Coran différente de Malek Chebel ? Elle se sent obligé d’en faire un livre, 35 articles. Sûrement parce que Ramadan, ça lui rempli les poches » s’exclamèrent quelques personnes qui se sont éloignées de son sillage. Ramadan fait vendre ? Sûr que pour une personne plutôt médiatique, la quarantaine, ni politicien, ni chef d’organisation juste indépendant, faisant l’objet de 6,7 biographies en 3 ans et des milliers d’articles, on peut se poser la question pécuniaire. « Et puis, continuèrent ces dissidents, qu’est ce qui lui prend de parler d’islam qu’elle confond constamment avec intégrisme ? Qu’est ce qu’elle connaît de l’islam ? Pourquoi elle veut absolument se prendre pour Salman Rushdie ? Quand Redeker développe des articles facho elle en parle que pour le défendre, quand Finkielkraut développe des propos clairement raciste, elle n’en parle pas mais elle le défend quand même. Elle ne parle que du petit fils d’Al Banna, du MRAP et Dieudonné. Et les propos scandaleux d’Elisabeth Schemla, pourquoi elle n’en parle pas ? Et quand Pascal Bruckner, derrière une critique du multiculturalisme, traite les musulmans de « brutes », pourquoi elle n’en parle pas ? Est-ce là sa conception de l’antiracisme ? Pis elle fui la confrontation avec ses adversaires pour mieux les attaquer derrière des articles (Faisant allusion à Dieudonné et Ramadan) ». Ils touchaient juste. Et ils firent des liens avec ces intellectuels qui avaient ce même comportement arbitraire et malhonnête. Plutôt que de la condamner, ils s’en éloignèrent pour éviter toutes polémique désagréable et sans intérêt pour tout le monde.
Le militantisme, on le sait et on le sût toujours exige des partenariat avec des associations pas toujours fréquentables, l’appui de gens aussi controversé qu’exécrable et parfois un changement dans son orientation politique initiale. C’est le compromis ou la compromission. Rien n’est gratuit. Se mettre à côté d’intellectuels soutenant, avec entêtement, des Etats tueurs d’enfants, qui érige des murs d’apartheid, des philosophes dont la prose clairement raciste ne pouvait être blâmé car liberté d’expression oblige (on est au pays de Voltaire tout de même), c’était le prix à payer pour parvenir à ses fins. Il valait mieux défendre le racisme pour protéger cette si chère liberté d’expression que de le condamner pour compromettre le droit d’insulter. Telle était le dilemme. Elle entendit dans la rue et dans certains milieux : « A bat le foulard ! Brûlons leurs barbes ! ». Ce fut pour elle une satisfaction sans borne. Enfin des gens pensaient comme elle. On le sait, elle en fit un combat. Désormais tous ceux qui porte une barbe ou un foulard, et ceux qui les soutiennent seraient ostracisés. Ils seront considérés comme des talibans voulant imposait la charia. Ce n’est peut-être pas vrai, mais qui oserait la contredire à l’heure de la « menace islamiste ». Elle trouva des soutiens de partout et soutenait beaucoup de monde. Ca allait du mufti qui conseillait aux musulmans de boire du café durant le mois de ramadan, au vaillant survivant du terrorisme algérien (qui avait cette capacité qu’aucun service secret au monde n’avait et n’a encore aujourd’hui : infiltrer des réseaux terroristes), en passant par la réfugiée politique qui expliqua au monde qu’elle était sous l’emprise de l’islamisme de son pays et de sa famille pour obtenir des papiers. Bref, ça ne manquait pas d’originalité dans son environnement quotidien.
Aujourd’hui elle continue à militer. Son combat, qui en général, consiste à interpréter ou à critiquer les discours des autres (les autres ? ses ennemis bien sur) la positionne sur le terrain des polémistes. « La paye est là la médiatisation aussi. Donc continuons. » Au travers de ce récit nous avons pu voir où un combat à l’origine noble pouvait mener…. C’était le récit d’une opportuniste sans talent surmédiatisé car critiquant l’islam avec un visage acceptable. S’agissant de parler d’Islam, l’air est malsain
Est-ce que par hasard quelqu’un sait où je peux me procurer les écrits de cette spécialiste. Ce week end, j’ai invité des amis pour un barbecue et le gros problème, c’est que j’oublie toujours de prendre assez de papier pour allumer le feu… un bouquin ou deux de cette fascinante intellectuelle devrait largement suffire… d’autant plus qu’en principe les livres sont reliés et c’est beaucoup moins encombrant que des journaux. Et en plus j’immagine la tête des potes » hey Jean Mi, on savait pas que tu lisais les grands auteurs… chapeau l’ami, on est épaté ».
Mais promis, je mettrais pas le feu à la fo(u)re(s)t!
Copie du message que j’ai envoyé sur la boite de l’emission d’Europe 1″ regarde les hommes changer » suite à l’annulation par leur direction de la venue de Tariq .
J’invite les défenseurs de la liberté d’expression à faire de même.
« Bravo Europe 1 pour votre indépendance d’esprit suite à l’annulation de l’émission avec Tariq Ramadan!!
On voit bien que vous êtes dans la pure « liberté d’expression » pour les moutons .
Pour les brebis » galeuses » il en va autrement…
De quoi avez vous peur?? qu’un « intégriste »
transmette la gale à vos auditeurs.
Savez vous ce que veut dire Elkabbach dans une autre langue?….
L’heure est très grave, car non seulement au nom de la libre expression nous assistons à la revendication pure et simple de la censure. Est-ce simplement au nom de tel ou tel règlement ? Je ne le pense pas, je crois même le contraire. Est-ce pour combattre des intellectuels éclairés qui essais malgré les écueils d’apporter une parole, une idée et de la transmettre aux autres pour lutter contre toute forme d’obscurantisme et toute forme d’ignorance. Si c’est le cas, pourquoi Tariq Ramadan s’est vu traité de personna non grata? Mes questions et mes stupéfactions grandissent de plus en plus pour ne voir dans cette stratégie voulue, pensée et orientée une domination totale des esprits pour amorcer la mort intellectuelle des consciences. Ces groupes d’une certaine intelligentsia qui force les esprits et les pousses à une abdication intellectuelle pour ne leur accepter que leur ignorance et stupidité instaure une espèce de discours dominant se voulant la règle général que tout un chacun doit adopter et adapter. Ce qui explique cette persistance dans la pensée binaire et rallie les esprits, mêmes les plus éclairés. Toute tentatives d’échange, de débat, d’étude, d’analyse et d’action semblent vouées à l’échec et réduites à néant.
Pour info: voici une réaction parue dans « Les Soir » de Bruxelles ce mardi 13 mars 2007.
L’ULB en proie au dogmatisme ?
Carte blanche Mateo Alaluf, Souhail Chichah, Olivier Corten, Jean-Claude Grégoire, Jean-Jacques Jespers, Pieter Lagrou, Vincent Legrand, Paul Magnette, Annemie Schaus, Isabelle Stengers, Marcelle Stroobants, Dan Van Raemdonck, Jean Vogel Professeurs et chercheurs à l’ULB
L’ULB grelotte, l’ULB a la fièvre. La décision de son Recteur d’interdire la présence de Tariq Ramadan à un débat organisé sur le campus universitaire par le cercle des étudiants Arabo-européens s’est heurtée à une large désapprobation. Les arguments avancés pour justifier cette décision, dans une missive à toute la communauté universitaire reproduite dans la presse, à travers un mélange de contrevérités (« T. Ramadan ne condamne jamais clairement la lapidation des femmes »), d’amalgames (« leader d’extrême droite xénophobe ») et de procès d’intention (« discours potentiellement [sic] obscurantiste ») provoquent la consternation : la première règle – élémentaire – du libre examen est qu’avant de condamner quelqu’un, il faut commencer par prendre connaissance de ses idées effectives, juger sur pièces et critiquer en connaissance de cause .
Or, quels que soient les sentiments que nous inspirent les convictions religieuses de M. Ramadan, avec les vues théologiques et éthiques qui les accompagnent, si l’on examine ses idées politiques, personne n’a jamais réussi, au cours des dernières années, à mettre au jour une quelconque prise de position antidémocratique, raciste, antisémite de sa part. C’est pourquoi la censure dont il a été l’objet est non seulement critiquable en soi, mais apparaît en outre comme arbitraire.
Malheureusement cet incident ne se réduit pas à un dérapage fortuit, mais exprime quelque chose de beaucoup plus inquiétant : la volonté de déclencher un véritable Kulturkampf à l’ULB sous les dehors d’un « renforcement des valeurs ». Rappelons que l’expression Kulturkampf a d’abord désigné historiquement la lutte menée de 1871 à 1878 par Bismarck contre l’influence du catholicisme en Allemagne et en est venue à désigner toutes les formes de guerre culturelle visant à imposer un système de valeurs « officielles » à l’aide de procédés coercitifs. A l’ULB, le coup d’envoi en fut donné dans un communiqué de presse du 14 décembre 2006, où les autorités universitaires, à la suite d’une polémique sur la tenue d’une conférence touchant à l’identité culturelle turque, concluaient par une déclaration qui sentait la poudre : « dans le contexte de crise de la démocratie et de crise des valeurs par laquelle passe la société européenne dans son ensemble, l’ULB considère qu’il est de son devoir de se constituer en rempart contre tout discours à caractère potentiellement intégriste, et cela, tant au plan idéologique que religieux (…) Elle n’admettra plus désormais d’être prise en otage par des opposants – officiels ou masqués – à ce qui demeure ses valeurs : la laïcité politique, condition nécessaire à la pratique du libre examen (…) Il est de son devoir de ne pas confondre tolérance et relativisme culturel ». Le propos était d’autant plus étonnant que ce qui pouvait poser problème dans cette conférence sur l’identité turque, c’était l’occultation de la question du génocide arménien et non la laïcité politique, mais il s’agissait visiblement d’annoncer la couleur du drapeau.
On apprenait dans la foulée l’ouverture d’un « chantier valeurs » dont la responsabilité était confiée à la titulaire du poste fraîchement inventé de « conseillère du Recteur pour les valeurs », Emmanuelle Danblon.
Une conférence de celle-ci « Le libre examen en questions », qu’on peut lire ou écouter sur le site web de l’ULB, allait jeter les bases intellectuelles des opérations. En développant essentiellement la thèse que le libre examen « n’est pas une valeur en soi » mais seulement un moyen, « une technique qui a pour fonction de renforcer les valeurs d’une société ouverte », ce texte réduit le libre examen à sa fonction sociologique, en négligeant complètement sa portée épistémologique ou éthique. Ce réductionnisme permet d’introduire l’idée que lorsque le libre examen se révèle improductif par rapport à cette fonction, en ne contribuant pas au « renforcement des valeurs », il convient de s’asseoir dessus.
L’aspect le plus insolite des considérations de la conseillère aux valeurs réside dans leur prétention à stipuler de façon catégorique ce qu’est ou n’est pas la « véritable » conception du libre examen. Prétention intrinsèquement contradictoire mais néanmoins inquiétante, car s’il existe une conception du libre examen qui soit la « vraie », tous ceux qui s’en écartent se trompent, sont pervers ou l’un et l’autre à la fois. Pas d’orthodoxie sans hérétiques. C’est du moins ce qu’affirme Emmanuelle Danblon, en dressant une liste des « nombreux visages politiques et épistémologiques » de l’ennemi : « marginaux ultra contestataires », « relativistes moraux », « relativistes culturels » « pacifistes absolus » et, surtout, les tenants des « discours pervers » , depuis ceux qu’anime « la volonté délibérée mais masquée de détruire les valeurs démocratiques » jusqu’à ceux qui se contentent de les « subvertir » tout en en jouissant, dans l’intention maligne de « bloquer les processus institutionnels ».
Une fois fixé l’ordre de marche, la communauté de l’ULB, dûment avertie d’avoir à se méfier des ennemis « masqués » qui se cachent en son sein, s’est vu proposer un programme d’actions dont chacun peut prendre connaissance sur le site http://www.ulb.ac.be/valeurs. Que nous propose-t-on ? Une conférence de Caroline Fourest, journaliste à l’hebdomadaire Charlie hebdo, connue surtout pour son pamphlet Frère Tariq visant à démasquer l’intégrisme dissimulé de Tariq Ramadan. Une conférence de Philippe Val, directeur de Charlie hebdo, célèbre désormais pour avoir reproduit dans son journal les caricatures danoises du prophète Mahomet qui déchaînèrent les passions. L’organisation d’un grand concours de caricatures pour la communauté universitaire, avec pour président d’honneur du jury le même Philippe Val. Et quoi d’autre ? Pour l’instant rien, si ce n’est un séminaire de team-building à l’intention des décideurs universitaires, où fut notamment posée, à titre d’exercice, la question » Faut-il inviter Dieudonné ? « . On pourrait se contenter d’ironiser en disant que le » chantier » annoncé sur les valeurs ressemble plutôt à un petit pavillon familial de banlieue, livré clef sur porte, doté d’un système hautement sécurisé contre les dangers d’infractions. Malheureusement les choses sont plus graves. Il faut mettre en rapport l’interdiction signifiée au cercle des étudiants arabo-européens de faire participer Tariq Ramadan à un débat contradictoire et l’invitation, comme seule conférencière, de Caroline Fourest dans l’auditoire le plus prestigieux de l’ULB. Il faut rappeler que les caricatures que Philippe Val s’enorgueillit d’avoir reproduites – usant, bien évidemment, de son droit à la liberté d’expression, ce que nous revendiquons pour et avec lui – ont été ressenties – à tort ou à raison, peu importe – par des dizaines de milliers de musulmans européens comme procédant de l’intention d’établir l’amalgame islam = terrorisme. Il faut enfin et surtout rappeler que Caroline Fourest et Philippe Val sont l’un et l’autre des co-auteurs du » Manifeste des 12 » publié en mars 2006. Ce document au ton solennel, dont les auteurs souhaitaient déclencher un mouvement d’opinion d’ampleur internationale, se distingue par deux thèses » originales « . Il défend l’idée que le monde est confronté, après les défaites successives du nazi-fascisme et du communisme, à » une nouvelle menace globale de type totalitaire, l’islamisme « , et que la » résistance » contre celle-ci doit être au centre du combat des démocrates partout dans le monde. Il omet d’établir une quelconque distinction ou différence entre l’islamisme et l’islam en général. Cette omission n’est évidemment pas le fruit d’une distraction, elle semble traduire la conviction que, comme l’a exprimé un autre co-auteur de ce manifeste, l’essayiste américain Ibn Warraq, dans son ouvrage « Pourquoi je ne suis pas musulman ? » (l’Age d’Homme,1999), le problème n’est pas simplement l’intégrisme musulman, mais l’islam.
De telles opinions ont un droit légitime à être exprimées, à l’ULB comme partout. Il est en revanche beaucoup moins légitime que l’ULB leur apporte une caution officielle ou même paraisse les reprendre à son compte. Et il est encore moins admissible que cette volonté d’enrôler l’université dans un Kulturkampf anti-islamique prenne des formes provocantes, au point où le Recteur s’est cru obligé de préciser dans un communiqué de presse qu’il ne fallait pas y voir » une volonté de stigmatiser la communauté arabo-musulmane »
Une des pires choses qui pourraient arriver à l’ULB serait de se voir instrumentalisée dans des conflits communautaires de quelque type qu’ils soient. La tentative de placer la réflexion nécessaire sur le libre examen dans le cadre décrit ci-dessus, y conduit directement.
C’est aussi pourquoi nous crions : casse-cou !
Nous appelons dès lors à un véritable débat pluraliste au sein de l’Université, qui ne se réduise pas à un prêt-à-penser.
Monsieur Ramadan, vos discours touchent énormément de personnes de par leur vérité. Vous arrivez à débattre calmement avec éloquence et croyez moi que j’admire ces qualités. C’est la raison pour laquelle vous dérangez une minorité de personnes attachées à leur histoire « chrétienne » et à leur identité. C’est la peur de l’inconnu et la force de vos propos et de l’Islam qui font peur et qui poussent à la censure. On est bien là face à une démocratie de façade qui tente d’imposer une culture occidentale ailleurs tout en s’assurant de constuire une civilisation (une Europe) allergique au monde. On se dît défendre la liberté par la censure. Un joli retour en arrière de quelques siècles de l’ULB et une image ternie par l’action de son recteur.