La relation de l’autorité religieuse et de l’Etat
dans une démocratie
Le cas musulman
Dans son article traitant de la même question dans l’univers de référence chrétien, Gustavo de Aristegui relève à juste titre qu’il est difficile de traiter de la question sans tenir compte, d’abord, de la dimension historique des relations de l’Eglise et de l’Etat en Occident et, ensuite de la diversité des modèles qui ont vu le jour au nom de la même référence chrétienne, voire même catholique (en Europe, comme aux Etats-Unis ou en Amérique du Sud).
Ces mêmes précautions méthodologiques sont nécessaires quand on essaie de comprendre la nature des relations effectives, ou possibles, entre l’autorité religieuse musulmane (que l’on se gardera d’appeler « Eglise »[1]) et le pouvoir politique proprement dit. Une étude historique s’impose pour mieux comprendre les évolutions de la pensée musulmane en la matière et surtout la diversité des approches proposées par des savants musulmans (ulémas), des penseurs ou des acteurs de la vie politique. Une telle étude – forcément longue et exhaustive -n’est pourtant point adaptée au présent article dont l’objectif est essentiellement de poser un cadre possible de relation, pour aujourd’hui et pour l’avenir, entre l’autorité religieuse et l’Etat dans une démocratie régulant une société majoritairement musulmane.
Entrer dans ce débat nécessite que nous mettions en évidence deux phénomènes qui sont implicitement omniprésents dans le débat contemporain : le premier est de l’ordre du malentendu historique, le second relève de la réduction scientifique quant aux références islamiques elles-mêmes. Un individu vivant en Occident ne comprendra rien aux débats sur la sécularisation, la séparation du religieux et du politique, dans les pays musulmans s’il ne les replace pas dans le contexte historique des cent dernières années. Dans les sociétés majoritairement musulmanes, la sécularisation ou la laïcité sont arrivées d’abord avec les colonisations et se sont imposées avec les indépendances. La colonisation est perçue comme une période sombre, de déni de soi, d’aliénation, où les colonisateurs ont essayé d’imposer leur ordre et leur idéologie, où les résistants musulmans et les savants ont été emprisonnés ou tués et où l’islam – et en particulier l’autorité religieuse – était combattu ou instrumentalisé. La laïcité qui a accompagné l’entreprise coloniale ne résonne pas du tout dans la psyché comme un processus de libération et de paix sociale : contrairement à ce qu’elle a permis en Europe ou en Amérique (la liberté religieuse et le pluralisme), la laïcité est associée à son exact opposé dans l’histoire des sociétés musulmanes contemporaines (l’oppression et l’aliénation). Ce phénomène sera encore amplifié après les indépendances : tous les régimes qui se diront sécularisés et laïques suivront l’exemple de Kamal Atatürk imposant la laïcité à coups de décrets, d’emprisonnement et d’exécution. Ceux qui prôneront la laïcité seront dans les faits des régimes dictatoriaux, de Nasser en Egypte au parti Baas avec Hafez al-Assad en Syrie ou Saddam Hussein en Irak. Rien donc ne permet d’associer la sécularisation et la laïcité à plus de liberté, au respect de la pluralité religieuse et à la démocratie : les histoires sont différentes, les représentations tout à fait opposées.
Le deuxième phénomène dont nous parlions tient à une interprétation des enseignements islamiques qui tend à simplifier et à réduire ces derniers et à affirmer que l’islam, par essence, n’établit aucune différence entre la sphère du religieux et celle du politique. Cette formulation s’est peu à peu imposée tant parmi les orientalistes que les musulmans eux-mêmes alors qu’elle est tout à fait discutable. Cette réduction scientifique est à la base de nombreuses incompréhensions qu’il faut absolument aborder. Il est impossible d’en étudier ici l’ensemble des causes et des conséquences, mais nous pouvons nous en tenir à rappeler que dès l’origine on a établi dans les sciences du droit et de la jurisprudence (fiqh) une distinction entre les méthodologies appliquées aux domaines du credo et de la pratique (pour lesquels les textes sont l’unique référence) et celles appliquées aux affaires sociales pour lesquelles les textes ne fixent que les orientations générales (le cadre éthique) mais au sein desquelles la rationalité individuelle et collective, la créativité intellectuelle et les contextes sociaux, politiques, culturels et économiques sont intégrés et partie prenante de l’élaboration juridique. Dans l’ordre du droit musulman, il existe dès l’origine une distinction entre l’ordre de la dogmatique qui s’impose et l’espace de la rationalité collective, qui débat, négocie et cherche le meilleur modèle d’organisation sociale et politique pour son temps.
L’histoire des sociétés musulmanes témoigne de cette réalité et de la multitude des approches. Si certains courants littéralistes[2] ont confondu, et confondent encore les deux sphères (du culte et du social quant aux méthodologies), la tradition classique des écoles de droit a établi et respecté cette distinction. A l’époque omeyyade comme abbasside, la plupart des ulémas participaient à des conseils qui n’étaient pas intégrés à l’exécutif, certains ont clairement joué un rôle de critiques et de contre-pouvoir et si la religion a pu être souvent instrumentalisée sur le plan politique, il existait un champ ouvert de réflexion juridique critique qui cherchait le renouvellement de la compréhension, de l’application des enseignements religieux et de la cohérence avec les valeurs.
L’époque moderne a bien sûr posé la question de la démocratie aux sociétés majoritairement musulmanes. Y avait-il oui ou non contradiction ? Etait-il possible d’établir une démocratie en terre musulmane ? Qu’en était-il de la relation du pouvoir politique et de l’autorité religieuse ? Certains courants musulmans – littéralistes ou d’opposition strictement politique – ont pu affirmer que le concept de « démocratie » était « occidental » et que les musulmans devaient rester fidèles aux « modèles islamiques » d’organisation politique. Aujourd’hui les membres (opposants mais non violents) de Hizb at-Tahrir (Parti de la Libération) ou les mouvances qui gravitent autour de la rhétorique extrémiste d’al-Qaïda et de son idéologue Ayman al-Zawahrî, promeuvent cette vision du pouvoir islamique global, du retour au Califat mondial, d’une fusion indistincte du pouvoir politique et religieux.
L’immense majorité des savants et des penseurs musulmans n’adhére pas à cette vision réductrice et place le débat non au niveau des modèles d’organisation politique mais sur le plan des principes qui les sous-tendent. Ainsi les enseignements de l’islam ne s’opposent pas – mais au contraire tendraient à promouvoir s’ils sont bien compris et contextualisés – la référence à l’Etat de droit, la citoyenneté égalitaire, le suffrage universel, la responsabilisation des élus (accountability) et la séparation des pouvoirs. Ces cinq principes fondamentaux sont ceux qui forment le socle de l’impératif démocratique et de fait les enseignements islamiques ne s’opposent en rien aux principes de la démocratie. Loin des dérives dictatoriales des pays arabo-musulmans, de nombreuses expériences (Sénégal, Turquie, Indonésie et dans une certaine mesure l’Iran[3], etc.) prouvent que l’expérience démocratique n’est pas par essence étrangère aux sociétés musulmanes.
Ce qui demeure impératif, au cœur de ce débat, c’est de réaffirmer le caractère inaliénable et indiscutable des cinq principes susmentionnés et que les sociétés musulmanes se doivent de respecter. Chacune de ces sociétés – à l’exemple des démocraties européennes ou américaines – devra trouver son modèle d’organisation politique issu de son histoire, de sa culture et de sa psychologie collective. Ainsi les principes seront communs, et dans le fond universels, mais les modèles seront divers, historiques et contextuels.
Ce qui doit également demeurer essentiel c’est la séparation claire de l’ordre de la dogmatique qui s’impose aux croyants au nom de leur foi choisie et personnelle et l’ordre des affaires sociales qui se négocient entre les citoyens dans l’espace de leurs responsabilités et de leurs droits civiques. A l’intérieur et dans le respect de l’ordre constitutionnel d’une société donnée, il est impératif que l’espace public de l’élaboration juridique débattue et négociée soit protégé de toute imposition religieuse de nature théocratique. La longue tradition du droit et des juristes musulmans n’a point connu ni promu cette réduction et l’époque moderne impose aux sociétés majoritairement musulmane de trouver des modèles qui reconnaissent la pluralité religieuse, respectent la liberté de conscience et de culte (ou de non culte) de chacun, protègent les droits des citoyens (musulmans ou non) et encouragent la participation politique critique, voire contestataire.
Rien de tout cela ne s’oppose aux principes de l’islam et il appartient à la pensée musulmane contemporaine d’affirmer clairement les principes qui sont les siens et de faire preuve d’une énergie et d’une créativité renouvelée pour élaborer des modèles sociaux et politiques fidèles aux principes mais adaptés aux défis de notre époque. Il ne s’agit pas d’importer des modèles d’Occident (ni, pour l’Occident, de vouloir les imposer à l’image de l’horreur et de la déroute de l’expérience irakienne) mais d’exiger de soi d’entrer dans un processus de démocratisation réel et neuf qui reconnaît les principes inaliénables, distingue les pouvoirs et respecte les citoyens. La pensée musulmane a beaucoup évolué ces dernières années au cœur de la crise profonde qui la traverse et il est possible de rester optimiste et d’espérer que le discours critique qui émerge ici et là, dans le monde musulman autant que parmi les musulmans occidentaux, puisse prendre de la densité et proposer des perspectives réellement démocratiques à la fois fidèles à l’éthique musulmane et en phase avec notre époque.
Texte publié sur le site de l’organisation ATMAN en Espagne
[1] Le clergé catholique, et l’ordre clérical proprement dit, n’a pas de pendant dans l’univers musulman,ni dans la tradition sunnite ni dans la tradition chiite.
[2] Les salafis littéralistes parfois – et faussement – appelés les « wahhabites »
[3] L’Iran post-révolution (1979) a établi les principes d’une démocratisation réelle qui a permis par exemple l’élection du courant réformiste en la personne de Khatami. Cette expérience a des limites évidentes avec le rôle dévolu à la « référence religieuse suprême » (l’ayatollah Khomeiny puis Khamenei) et il convient d’en établir une critique claire tout en relevant la réalité de l’alternance contrairement aux pays arabes avoisinants.
La relation entre le religieux et l’état existera toujours. Les valeurs morales sont celles du religieux qui les confirme, sinon toute est relatif. Or nous savons le temps et le relatif ensemble mènent nulle part, en tout cas pas à une société juste.
Par ailleurs, pas de remise en question de la laîcité à la française puisqu’il s’agissait en 1905 de permettre la liberté de toutes les religions et non d’interdire l’Islam.
Pour une société à majorité musulmane le défi réside dans l’élaboration d’un modèle viable dans le contexte d’aujourd’hui et qui respecte le destin que son peuple a dit être le sien.
Pour connaitre la volonté d’un peuple, il ne s’agit pas seulement d’organiser des élections, on voit ce que ça donne pour ce qui essaiye. Peut être s’agit-il de le consulter, de lui permettre d’exprimer son humanité sans se leurrer sur ces capacité mais ayant le gout de l’effort dans la lecture de ce qu’il est, de ce qu’il a décidé d’être.
Asalamou alaikoum
Cher frère , le projet politique islamique n’est ni la démocratie ni la théocratie car la liberté d’expression est limité selon les principes du coran de la sunna et de l’unanimité dans ce qui est clair et personne dans un état islamique idéal n’aurais le droit de remettre en cause ces principes, il vaut mieux parler de « concertation »dans les limites fixé par le législateur suprême L’état islamique aurait il le droit d’autoriser la vente ou la consommation de l’alcool?les relations hors mariage? et aurions nous le droit en tant que citoyens de nous concerter sur la remise en cause ou non des interdictions divines sous prétexte d’être démocrate et pour la liberté d’expression?
C’est faux de dire que ce sont seulement les partsians de hizb tahrir ou d’al qaida qui rejettent la démocratie tels qu’elle est perçu par les occidentaux ( les lois divines peuvent y être discuté et on a le droit de legiferer outre), on peut simplement cité votre grand père Hassan Al Banna qui souhaitait un état islamique même si a la différence d’autres mouvements il commençait sa réforme a la base mais sans oublier le sommet(l’état),ce qui me parait juste et sage et conforme au modèle prophétique.
Tous musulmans (même si la stratégie est différente et les moyens de réformes aussi) a en son âme et conscience le souhait de revenir a un califat et comme le disait votre grand père on est tous dans une situation de pêché a part ceux qui oeuvrent a son rétablissement.
Avez-vous conscience que le projet islamique tel que vous le concevez est inacessible ici en France (et probablement dans le monde musulman, mais ce n’est pas le propos ici)?
Si oui, cela ne vous amène-t-il pas à voir autrement le rapport au politique et à étudier la convergence de principes existant entre vos principes religieux et la démocratie?
Si vous pensez que le califat est l’horizon indépassable de la pensée islamique, comment rendez-vous cela compatible avec le fait d’avoir ici des engagements citoyens, avec le fait de voter?…
Plus profondément, je peux comprendre que vous pensiez à l’Etat islamique idéal, mais je crains que vous ne passiez à côté de la contribution que les citoyens musulmans peuvent, dans le prolongement de leur foi, apporter à la société française contemporaine.
F
Salam,tariq Ramadan, apportes ici quelque clarifications,mais il reste,dans des généralité.
Parler des principes qui composent la démocratie, et de leur présence et de leur respect en islam , c’est bien,mais on ne peut pas nier que certaines question,lier au fait que les textes de l’islam,d’oriine divine interpelle,car dans certaines democraties,la raison humaine à remplacer la raison,c’est toute la conception de l’autonomie du sujet.
c’est sur cela,que des questions s posent que dit l’islam,sur cela,que dit l’islam sur la question du bien et du mal de sa détermination, de son dicernbement par l’etre humain.
Quelle role pour la raison.
Au-dela du domaine du culte qui est très précis,et très codifié,on sait qu’il y a dans le domaines des affaires entre les humains(moua malat) des prescriptions,qui certes s’incrivent dans des orientations,mais posent clairement des limites.Que dit-on de cela,ca c’est sur cela qu’il ya interrogations?
De mème que des prescriptions,comme ordonner le bien et interdire le mal,que dit-on sur cela?
De mème de la question de l’accetiona des poste très important,pour des non musulmans dans des sociètés majoritairement musulmanes,car si l’ont parlent de citoyenneté égalitaire ,il faut parler de cela.
De mème,dire un état de droit,mais qu’entend-on exactement par cela,parce que les dictatures aussi produient un droit,de mème qu’elles produisent une justices.
Il faut parler aussi, de qu’est ce cela signifie de puiser dans les sources de l’islam,pour trouver et participer à la vie de la socièté quand on est citoyens
Il est plus que necessaire de dépasser le discours sur le général et de produire un discours plus précis sur des sujets très concret.
Allahou Alam,wallahou Mousta ane
Salam
Salam,
Vous soulevé, cher frère, un certain nombre de questions précises.
Personnellement je ne peux pas y répondre mais je me dis que finalement notre défi est simplement de trouver les solutions pour acceder à l’étape suivante.
En d’autre termes répondre à la question suivante: Quel est le scénario le plus raisonnable, le plus probable qui nous permettrait d’acceder
à un état que Allah veut pour nous?
Vous me dirait que ça veut dire qu’il faut connaitre exactement ce que nous voulons. Cependant, notre raison étant limité, Nous avons peut-être qu’à connaître seulement une direction plus ou moins grossière car vu la situation dans laquelle on est on se contentera de ne pas reculer. Ce que je veux dire c’est que vos questions sont, peut-être, celle qu’on se pose à une situation déjà bien avancé.
1 etat des lieux
2 définition du but que nous n’atteindrons jamais étant donné la limite de notre raison
3 définir le possible et l’impossible dans notre évolution éventuel (que seul Dieu connait donc nous ferons cela de manière grossière.)
4 agir mais seul Dieu agit vraiment
Tous cela m’amène à dire que nos action ont peut-être plus de chance de nous faire reculer.
Alors où est la solution? Dieu la possède.
Que dit Dieu? Le Coran
Aujourd’hui les musulmans des pays à majorité musulmane manque peut-être d’estime de soi de ce qu’il sont. Pourquoi? Peut-être est-ce par manque de foi. Comment augmenter la foi? Qu’est-ce que la foi?
La foi réside-t-elle dans l’action et l’amour de l’action pour Dieu?
Peut être aussi que le jour où nous aurons la faculté d’agir sans porter d’importance au résultat, simplement pour l’amour de l’action, peut-être que ce jour là nous aurons des résultats.
Mais nous avons peur d’agir, peur tout court. Nous sommes anesthésié. Nous avons peur de perdre, de perdre la meirveilleuse place qui est la notre.
Quand on lit l’histoire les chose ne se sont jamais passé comme le prédisait les hommes.
On a découvert l’amérique sur un mal entendu.
J’aimerai simplement dire aussi qu’il me semble que dans un Etat dis musulman certains poste ne peuvent être détenu par des non musulman. Sinon la constitution devrai être telle que les prise de décisions ne puisse être anti-Islamique. Je ne suis pas savant mais si telle est le cas où serai le problème.
Cependant, on arrive au résultat où a travers le monde les musulmans n’ont pas acces à la politique puiqu’en occident il n’y a pas de musulman ên politique. Je trouve cela dommage et du pain et du fromage.
Que Allah me pardonne et pardonne à tous le monde
Salam
Tariq Ramadan a raison de dire que « la laicité qui a accompagné l’entreprise coloniale ne résonne pas du tout dans la psyché comme un processus de libération et de paix sociale ».J’ai lu récemment dans la presse une chronique d’un universitaire algérien,Mohamed Hachemaoui,dans laquelle il parle des « apories de l’islamisme » notamment en relation avec la notion de « hakimiyya » telle que développée par les idéologues de cette tendance comme Sayyid Qutb.
Mais ce que cet universitaire n’a pas pu voir,c’est l’aporie encore plus fondamentale que pose le concept de la laicité en terre d’islam.En occident,la séparation du politique et du religieux a été conçue comme étant un instrument d’élargissement de la liberté,et c’est ce qui s’est effectivement produit historiquement.En terre d’islam,loin d’etre un instrument de libération,la laicité est plutot devenue un facteur supplémentaire d’oppression.Et c’est la l’aporie à laquelle les partisans de la laicité devront tot ou tard trouver une solution.
Ce qui semble être négligé tant par les tenants de la laïcité que ses détracteurs, c’est que cette notion ne s’est pas imposée d’emblée aux sociétés occidentales.
Elle est le fruit d’un long processus social, intellectuel et même politique qui a fait que les hommes et les femmes se sont d’abord libérés du carcan social, du joug de l’analphabétisme et de l’oppression politique avant de se détacher du diktat de l’église.
Les sociétés arabo-musulmanes se situent, suivant le cas, à divers stades plus ou moins attardés ou plus moins avancés (selon que l’on soit pessimiste ou optimistes) de ce processus.
L’aporie – dans le cas des tenants des la laïcité que dans celui des de ses détracteurs – est bien réelle dans la mesure où ces différents stades se trouvent simultanément dans la même société, parfois dans la même famille, parfois dans la même génération qui a reçu la même éducation.
En effet la contradiction est insoluble dans le raisonnement des laïcs et des non-laïcs car le substratum socio-intellectuel-économico-politique n’est pas encore assez mûr pour accepter la greffe occidentale de la laïcité.
Vous avez parlé, chère concitoyenne, de structum et d’aporie et de greffe de la laîcité au monde musulman mais aussi de maturité.
Je vous avoue que j’ai cherché dans le dictionnaire le sens de quelque mots pour comprendre votre texte mais peut être ne l’ai-je pas encore compris.
Cela dit, Je ne pense pas qu’il suffise de penser que l’occident est à un certain stade et que le monde musulman est à un stade plus primitif, qui devrai suivre la même route que l’occident pour progresser.
Si on raisonne comme ça, il faudrai prévoir une évolution à l’américaine en France et ce serai , selon moi,franchement dommageable.
L’imitation de l’occident n’est pas une solution, il faut cesser de tous voir en ces termes et en terme d’évolution à l’occidentale, car ce serai trahir l’identité des peuples.
Je partage votre idée quand vous dites que le peuple doit s’alphabétiser car c’est la condition siné quoi none pour que justement Il comprenne son passé et appréhende son avenir.
Wa Allahou A’lam
Que Allah nous pardonne tous
M.Tariq Ramadan a raison d’affirmer que « la laicité qui a accompagné la colonisation ne résonne pas du tout comme un processus de libération et de paix sociale ».J’ai lu récemment dans la presse une chronique d’un universitaire algérien,Mohamed Hachemaoui,dans laquelle il parle des « apories de l’islamisme » en relation notamment avec la notion de « Hakimyya » telle que développée par les idéologues de cette mouvance(Sayyed Qutb).
Mais ce que cet auteur n’a pas pu voir,c’est l’aporie encore plus fondamentale que pose le concept de laicité dans une société musulmane.En occident où ce concept est né,la séparation entre l’Etat et la religion était vu comme un moyen d’élargir les libertés aussi bien individuelle que collectives.Et c’est ce qui s’est effectivement produit dans la réalité.
En terre d’islam,la laicité,loin d’etre un instrument de libération,n’a été en fait qu’un facteur supplémentaire d’oppression.Et c’est là l’aporie,qui rend totalement viciée l’argumentation des promoteurs de la laicisation des sociétés musulmanes.
Salam aleykoum,
La question qui se pose aujourd’hui, est comment arriver à réformer les régimes arabes d’une maniére souple ou en d’autres termes, en limitant au maximum les dégats?
si on prends l’exemple de l’experience algérienne: des élections législatives libres emportées haut la main au 1er tour par le Front Islmique (d’ailleurs aujourd’hui, si on organise des élections démocratiques dans le monde arabe, les islamistes seront sans aucuns doutes les vainqueurs dans tout les pays);l’algérie plonge dans la violence et aujourd’hui, la vie politique dans ce pays est revenue 30 ans en arriere?
La solution aux problèmes des sociétés arobo-musulmanes est qu’elles parviennent à dissocier le politique du religieux. La sphère de la politique suppose débats, contradictions, opposition, idéologies. Tout un ensemble de notions qui sont incompatibles avec la religion, qui relève du dogme!
Seule la renaissance d’une véritable conscience politique et citoyenne peut sortir ces sociétés de leur léthargie.
Et pour cela il faudrait une résurrection des partis politiques!
A citoyenne
~
Seule la renaissance d’une véritable conscience politique et citoyenne peut sortir ces sociétés de leur léthargie.
Et pour cela il faudrait une résurrection des partis politiques !
~
C’est bien juste je crois mais c’est bien ça le problème…
…et/mais pas seulement dans les sociétés musulmanes !
~
Qui a intérêt – partout – à ce que les gens réfléchissent eux-mêmes ?
~
Qui a intérêt – partout – à ce que les gens ne se laissent pas embobiner ?
~
Qui a intérêt – partout – à ce que les gens ne se laissent pas tondre ?
~
Qui a intérêt – partout – à ce que les gens aspirent à des égalités de faits dans tous les domaines ?
~
Qui a intérêt – partout – à ce que des «exceptions» – genre celui, celle qui a réussi malgré tous ses handicaps, d’où il (elle) vient, de la couleur qu’il (elle) est, du genre qu’il (elle) est, de la religion qu’il (elle) pratique ou non, de la richesse qu’il (elle) – deviennent monnaie courante ?
En fait, il (elle) est anormal(e), il (elle) n’aurait jamais dû y arriver…
~
Je vous dis pas s’il s’agit
plutôt d’une femme
plutôt grosse
plutôt laide
plutôt noire
plutôt pauvre
plutôt croyante
~
Sûr qu’il vaut mieux être
plutôt un homme
plutôt mince
plutôt beau
plutôt blanc
plutôt fortuné
plutôt nihiliste
~
Suite à cet article Quartier libre de Gérard LEFORT http://www.liberation.fr/transversales/portraits/240210.FR.php
j’ai posté hier (il n’y avait pas encore de commentaire) un message qui demandait à peu près ceci :
…quand est-ce qu’on arrêtera de lire ce genre d’article expliquant qu’il ne s’agit pas de gens normaux qu’on interviewe normalement sur leur vie et leur métier…
~
…évidemment, il n’y avait aucun intérêt à ce que mon commentaire soit édité…
~
Ce genre de discours devient insupportable (malgré toute la bonne volonté, j’en suis certaine, du journaliste)…mais est Ô combien hautement significatif…
Monsieur Ramadan,
Ce que relève Mr.Gustavo de Aristegui n’est pas de nouveau d’autre l’on fait avant lui, mais pourquoi le citer lui qui remue ciel et terre pour que l’on vous interdise la parole en Espagne.
Les énormités qu’il écrit sur son blog à votre sujet sont aussi énormes que celles de C. Fourest.(qu’il félicite au passage pour son excellent livre »frère Tariq »)
Bien à vous,
Au 19 et au 20 siècle, l’exportation forcée des modèles occidentaux vers le monde musulman a éloigné les peuples des pouvoirs, et a surtout compliqué le travail des savants.
Les constitutions, les systèmes d’enseignements, le mode électoral…sont calqués sur le modèle européen ou américain ou un hybride des deux.
Aujourd’hui, Dick Cheney a déclaré que le retrait des forces de coalition de l’Irak sera catastrophique pour Israel. L’attitude d’un savant face à ces arrogances, face à ces criminels…n’est pas évidente quand on sait que leur régime les surveille.
Salam,
Pas mal de commentaires n’apparaissent pas !
Je me demande pourquoi ?
Oui, nous sommes tous à la quête de la liberté d’expression.
Mon commentaire sur cette article a blessé ,Hassbkum ALLAH wa ni’ma al Wakil et nous sommes à Dieu et à lui nous retournons. Il a guéri, Alhamdoulilah Hada min fadli RABBI Biyadihi Alkhayru koulouh…
Mon cher professeur, mes frères et mes surs, si je suis la fautive pardonnez-moi. Si c’est l’inverse, je vous pardonne.
Comme les islamistes n’aiment pas tout le monde et comme ils n’aiment pas ceux qui les contredisent, ils utilisent la censure pour éviter que des écrits porteurs de lumière et d’humanisme ne soient pas publiés sur leur site. La liberté d’expression chez les islamistes doit rester dans un cadre islamiste, tout comme la démocratie d’ailleurs qu’ils ne seraient prêts d’accepter que dans un emballage islamiste.
Je vous reposte ce message :
Salam mon cher professeur, mes frères et mes surs,
Pas mal de penseurs « musulmans » ont réalisé la même analyse, mais de façons, bien sûr, différentes.
Pour le phénomène historique, la laïcité est un héritage colonial que les pays vaincus miment toujours. Et là nous pouvons se référer à la réflexion de l’historien britannique Arnold Joseph Toynbee sur l’essor et la chute des civilisations, déjà analysée par Ibn khaldoun dans sa Muqaddima.
Pour ce qui est interprétation des enseignements islamiques, nous constatons qu’il y a 3 tendances. La première appartient aux modernistes (des pays musulmans) qui pensent que la laïcité est la base de la démocratie. La deuxième vient de chez les partisans de la vision du pouvoir islamique global. La troisième est réfléchie par les souples, comme vous et certains autres penseurs, qui optent pour la modération ou puis-je dire « Al wassateyya » : S’adapter aux mutations et développer tout en restant fidèles à ses principes.
Malheureusement, la dernière catégorie n’est pas appréciée ni par la première ni par la deuxième.
Qui avait l’initiative de procéder à une telle analyse et la terminer par une suggestion d’amélioration ? Vous ou les autres ? Je ne sais pas. Mais, votre proposition, à mon sens, est la plus adéquate puisque : «وَكَذَلِكَ جَعَلْنَاكُمْ
أُمَّةً وَسَطا» ً. «Et aussi Nous avons fait de vous une communauté de justes » Sourate 2 : La vache (Al-Baqarah) verset : 143.
Finalement, nous passerons, ou pas encore, à l’action pour élaborer un modèle de développement pratique selon cette analyse ?
Ceux qui veulent se jeter à l’eau doivent savoir que l’expérience ne sera pas peaufinée de roses rouges. Par conséquent, la première étape consiste à vaincre la peur, ou bien récupérer la confiance en soi. Je veux dire que la première action doit être menée contre soi, contre ses émotions négatives.
Wallah A »la wa a »lam Wa ahkam.
« Ainsi les enseignements de l’islam ne s’opposent pas – mais au contraire tendraient à promouvoir s’ils sont bien compris et contextualisés – la référence à l’Etat de droit, la citoyenneté égalitaire, le suffrage universel, la responsabilisation des élus (accountability) et la séparation des pouvoirs. »
Monsieur,
Pensez-vous que « la citoyenneté égalitaire » soit compatible avec un Etat musulman qui ne reconnaît qu’une citoyenneté musulmane IRREVERSIBLE? Si un citoyen décide de changer de religion, sera-t-il respecté au même titre que les autres citoyens?
Votre écrit monsieur Ramadan est fait de petites concessions et de grandes aberrations. Quand vous dites que tous les régimes laïcs ont été des dictatures, vous ne répondez pas à la question pourquoi? Mon cher monsieur, savez-vous que c’est les mouvements islamistes qui empêchent ces régimes laïcs de perdurer sans dictature.
Savez-vous aussi que l’élite laïque des pays musulman, qui est minoritaire, est impuissante devant les mouvements et les hordes fanatiques barbares des islamistes intégristes, autrement comment expliquer ce grand retard dans la mise en place de systèmes démocratiques. Par ailleurs, les faits prouvent que les islamistes (représentant la majorité des musulmans) ne sont prêts à accepter le jeu démocratique que dans un cadre islamiste-une démocratie voilée de force comme la femme d’un islamiste.
Aussi, quelle place y a-t-il pour celui qui ne croit pas en l’islam dans une démocratie de Djelbab?
L’histoire nous enseigne que l’idiologie islamiste jusqu’à présent a été une arme impérialiste, fasciste et violente dans tous les pays musulmans. L’islamisme reste ingérable sans dictature car il ne tolère aucune liberté sauf celle d’être un musulman hypocrite ou un islamiste pacifique ou sanguinaire.
Merci
Salam
Votre écrit à vous monsieur est fait de beaucoup d’ignorance et de préjugés…
Quand vous dites à monsieur Ramadan, « savez-vous »…sur un sujet comme celui-ci, vous êtes censé en savoir plus que lui…Ce qui n’est visiblement pas le cas. C’est de la prétention, il me semble!
En effet, vous n’êtes pas sérieux quand vous dites « savez-vous que c’est les mouvements islamistes qui empêchent ces régimes laïcs de perdurer sans dictature ».
Ne soyez pas naïf monsieur, c’est juste un prétexte commode pour ces régimes dictatoriaux afin de justifier leur présence au pouvoir, un pouvoir sans partage bien sûr.
Quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage…N’est ce pas?
Vous ne savez même pas ce qu’est un islamiste, monsieur, ni ce qu’est le monde musulman. Toute votre réflexion est basée sur des préjugés et des approximations. Un peu de haine aussi transparaît chez vous…
Concernant votre allusion au voile…Essayez d’avoir un peu plus de respect pour ces millions de femmes qui affirment que le voile est leur choix, que cela vous plaise ou non d’ailleurs…C’est leur choix et il va bien falloir un jour l’admettre et le respecter.
Cordialement
salamou alaykoum cher frère « pas de contrainte en religion » nous dit le coran ,affirmeriez vous le contraire,monsieur visiteur?ceci est l’ un des principaux fondements democratique islamique . N’ oublions pas que le code civile de Napoléon fut élaboré à partir du coran.
Bonjour,
Interpellée depuis des années sur l’Islam et son évolution dans le monde, je m’attache à lire des ouvrages explicatifs sur ce phénomène. Actuellement, je cherche désespérément un livre s’intitulant – Islam, prélude à un commencement perdu d’hakim Féddaoui, aux éditions Amalthée – 2007…
Chose « frustrante », ce livre mon entourage et d’autres m’en parlent sans que je puisse le voir en vente…
Auriez-vous des informations sur le livre ? Avez-vous entendu parler de l’auteur ?
Merci de me répondre…ainsi que pour vos efforts à venir.
Cordialement.
Adélaïde libenbaum.
Essayez Chapitre.com
On y trouve parfois les livres épuisés.
Cordialement
F
Bonjour Adelaïde,
Il est normal que vous ne le trouviez pas, ce livre n’est pas encore sorti et ne sortira probablement pas avant le mois de juin.
Bien à vous,
Donnes-moi ton adresse mail et j’te tiens au courant.
asalamou’alaikoum
Le Prophète (saw) a dit :
« La prophétie durera aussi longtemps qu’Allah le voudra, puis elle s’achèvera lorsqu’ Allah le décidera. Ensuite il y aura le Califat sur la voie de la prophétie pour une durée qu’Allah souhaitera, puis il prendra fin lorsqu’ Allah le voudra. Par la suite, il y aura un régime héréditaire sur une période qu’Allah déterminera, puis il se terminera lorsqu’ Allah le souhaitera. Ensuite, il y aura un régime tyrannique aussi longtemps qu’Allah le voudra, puis il s’achèvera lorsqu’ Allah le décidera.
Puis il y aura le Califat sur la voie de la Prophétie. C’est alors qu’il se tût.» Ahmad
Les affaires de l’Etat sont contractuelles ;texte écrit avec des intentions politiques clairement revendiquées par les representants du peuple et
transcrites en droit obligeant ainsi toute une societé.
Reconnaissons que les affaires ou les choses, ou les intentions religieuses sont d’un tout autre espace .
Il y a des ressemblances mais aussi des différences énormes . par exemple on ne peut légiferer an matière de « Ghaybiyats »
l’autorité religieuse s’adresse à ceux qui ont la foi religieuse et pas aux autres.
L’objectivité relative au traitement de ces deux sujets et sine qua non pour faire la part de ce qui est du divin et ce qui est du simple homme. Mais de toute façon , il faut arriver à eclaircir les limites séparatives des confusions potentielles ou latentes.