Tariq ALI : « Pourquoi je ne participerai pas à la Foire du Livre de Turin »

Quand j’ai donné mon accord pour participer à la Foire du Livre de Turin, ce que j’avais déjà fait dans le passé, je n’imaginais pas que « l’invité d’honneur » serait Israël et son soixantième anniversaire. Mais c’est aussi le soixantième anniversaire de ce que les Palestiniens nomment la « Nakba », la catastrophe, qui leur est tombée dessus cette année-là, quand ils ont été expulsés de leurs villages, que certains ont été tués, que des femmes ont été violées par les colons. Des faits que plus personne ne conteste.
 

Aussi pourquoi la Foire du Livre de Turin n’invite-t-elle pas 30 écrivains israéliens et 30 écrivains palestiniens – (et je vous assure qu’ils existent et qu’ils sont de très grands poètes et de très grands romanciers) ? Ceci aurait été compris comme un geste positif et pacifique, et un débat positif aurait pu y trouver sa place, un peu comme une version littéraire du « Diwan » (l’orchestre) de Daniel Barenboim, mi-israélien, mi palestinien.

 Un geste de ce type aurait rapproché les peuple. Mais non, les commissaires culturels savent mieux. Il m’est arrivé en d’autres occasions de discuter âprement avec des écrivains israéliens qui visitaient la foire et je l’aurais fait avec plaisir une fois encore si les conditions avaient été différentes.
 

Ce qu’ils ont décidé de faire est une provocation ignoble.

 

Il apparaît que la culture est de plus en plus liée aux priorités politiques du réseau Etats-Unis/Union européenne. L’Occident est aveugle aux souffrances palestiniennes. La guerre israélienne contre le Liban, les rapports quotidiens en provenance du ghetto de Gaza n’émeuvent pas l’Europe des fonctionnaires. En France, nous le savons, il est pratiquement impossible de critiquer Israël. En Allemagne aussi, pour des raisons particulières. Ce serait triste si l’Italie prenait le même chemin. Combien de fois avons-nous souligné que critiquer la politique coloniale d’Israël n’a rien d’antisémite.

 

Accepter cela signifierait devenir les victimes consentantes du chantage que l’establishment israélien utilise pour réduire au silence les critiques. Il y a de courageux critiques israéliens comme Aaron Shabtai, Amira Hass, Yitzhak Laor et d’autres, qui ne permettront pas que leurs voix soient étouffées de cette manière. Shabtai a refusé d’assister à cette foire.

 

Comment pourrais-je faire autrement ?

 

C’est une chose que de soutenir le droit d’Israël à l’existence, ce que je fais et que j’ai toujours fait. Mais de là à extrapoler que ce droit à exister signifie qu’Israël est doté d’un chèque en blanc pour faire ce qu’il veut à ceux qu’il a expulsé et qu’il traite comme des sous-hommes, c’est inacceptable.

 

Personnellement je suis pour un seul Etat Israël/Palestine dans lequel tous les citoyens seraient égaux. On me dit que c’est une utopie. Peut-être, mais c’est la seule solution à long terme. En raison des thèmes de mes romans on m’a souvent demandé (et plus récemment à Madison, dans le Wisconsin) s’il serait possible de recréer la meilleure époque, (celle) d’Al-Andalus et Sicile (NdT : (Al-Andalus : l’ensemble des terres de la Péninsule Ibérique sous domination musulmane au Moyen-Âge) quand trois cultures avaient longtemps coexisté. Ma réponse est toujours la même : le seul endroit aujourd’hui où cela pourrait se recréer c’est en Israël/Palestine.

 

 

Nous vivons dans le monde du deux poids deux mesures, mais on n’est pas obligé de l’accepter. On voit parfois des cas où des individus et des groupes auxquels on a fait du mal faire du mal en retour. Mais ceci ne justifie pas cela. C’est l’antisémitisme européen qui a toléré le judéocide de la seconde guerre mondiale, et ce sont maintenant les Palestiniens qui en sont devenus les victimes.

 

 

Un certain nombre d’Israéliens en sont conscients mais préfèrent ne pas y penser. Beaucoup d’Européens considèrent aujourd’hui les Palestiniens et les Musulmans comme ils regardaient les Juifs dans le passé. Ironie visible dans les commentaires de presse et les reportages télé dans pratiquement tous les pays européens. Quel dommage que la bureaucratie de la Foire du Livre de Turin ait décidé de soutenir les nouveaux préjugés qui balaient le continent ! Espérons que cet exemple ne sera pas suivi ailleurs.

 

 

 

TARIQ ALI

 

Source : Counter Punch

(traduit par Carole SANDREL)

 

48 تعليقات

  1. N’entends-tu pas….

    N’entends-tu pas cet enfant crier ? Crier comme un nouveau né, Crier comme un humilié au milieu d’un champ dévasté, Crier comme un enfant affamé,

    N’entends-tu pas cette mère pleurer ? Pleurer d’une manière désespérée, Pleurer de peur de ne plus pouvoir allaiter son nouveau né, Pleurer pour protéger sa dignité,

    N’entends-tu pas cet homme révolté ? Révolté par les cris de son enfant, Révolté par les pleurs de sa femme, Révolté de voir tous les jours sa vie s’effacer,

    N’entends-tu ce silence éhonté ? Ehonté par sa constance, Ehonté par sa provenance, Ehonté par son arrogance,

    Pour cet enfant qui crie, pour cette mère en pleurs, pour cet homme révolté, Je dis à ce silence éhonté qu’il entendra bientôt le cri de la liberté.

    Malik Shabaz (MALCOM X) !!!

    • Bonjour,

      J’apprécie de connaitre votre position.
      Sachez que je respecte énormément votre engagement de solidarité et de reconnaissance des souffrances passées et présentes du peuple Palestinien.
      Je suis moi même en accord avec la nécéssité impérieuse de ne pas taire les réalités historiques et de ne pas oublier la situation dramatique des Palestiniens en ce moment même.Mais contrairement à vous, j’ai décidé de me rendre non pas à la foire du livre de Turin mais au salon du livre à Paris afin de renconter ces écrivains Israéliens.Car enfin, pourquoi boycotter la littérature , l’élément culturel permettant la rencontre, l’empathie, la compréhension mutuelle ?
      Un événement littératures Israélienne/Palestinienne aurait été le bienvenue bien entendu mais n’est-ce pas faire de la littérature ( des deux cultures en question ) un élément uniquement politique ?

      La littérature lorsqu’elle n’est pas propagande transcende les barrières culturelles pour tendre à la condition humaine même.Elle parle à tous en leur humanité partagée.
      Par ailleurs, la foire du livre de Turin participe à la compréhension d’une société dans sa complexité ( en l’occurence la société Israélienne ), il ne s’agit en aucun cas de marquer un soutien politique à un gouvernement.Il s’agit de chercher à comprendre Israel.
      Nombreux sont les auteurs qui militent activement pour la Paix parmis les invités.

      Penseriez vous donc que s’intéresser à la culture Hébraique équivaut à soutenir une politique particulière ?
      En quoi aimer la littérature Israélienne est-il lié à une allégeance politique ?
      Ne faudrait-il pas dans ce cas là boycotter la Chine, les USA et j’en passe ?

      Si ce qui vous dérange est la célébration des 60 ans d’Israel et la non mention de la Nakba ( ce qui est plus compréhensible pour moi), il me semble que la boycott ne sera pas d’un grand secours mais semble davantage montrer un refus d’ouverture et de dialogue , cause du conflit depuis maintenant..plus de 60 ans.

    • En réponse à votre message sur le salon du livre dont le ton aggressif me peine et fait perdre sa crédibilité à l’écrit lui même, je crois que vous présentez à dessein, l’écrivain le plus controversé.Pourquoi ne pas parler de David Grossman ou Amos Oz ?
      Il y a sans doute à redire sur certaines de leurs positions.Mais je pense quand même qu’il serait abusif , voir trés abusif de faire d’eux des gens de guerre surtout dans le contexte Israélien, qui semble vous échapper.

      Ce n’est pas en organisant des boycotts sur la littérature que l’on montrera sa solidarité avec le Peuple Palestinien, qui a droit à la vie et la paix comme l’a trés bien dit Citoyenne.
      Pourquoi ne pas aller à cet événement pour d’une part écouter la parole de l’Autre et d’autre part faire part de vos idées et conceptions, est-ce qu’ignorer le salon aidera les Palestiniens et ce même si vous liez littérature et politique ?

      Si vous avez un certain respect pour votre auditoire, j’espère que vous prendrez le temps de répondre à ces deux messages, écrits non pas avec la volonté de polémiquer mais de mieux comprendre votre position et de vous faire part d’un avis autre sur la question.

      Je vous remercie.

    • Par contre, je soutiens à 100 % l’opposition à la « demande » de notre cher président concernant l’enseignement de la Shoah en liens avec des enfants décédés, une fois encore Sarkozy joue avec le feu , et confond tout.Mais ce n’est plus véritablement une surprise.

    • « Un refus d’ouverture et de dialogue » le boycott? De la part de qui exactement?

      Depuis quand les palestiniens tentent-ils de dialoguer avec les israéliens sans aboutir à aucun résultat?

      Permettez moi de vous rappeller qu’en l’abscence de toute volonté politique, l’éternel dialogue qui n’en finit pas devient pour les israéliens l’excuse et l’alibi…

      D’autre part je ne comprends pas pourquoi le boycott d’israel ne serait pas d’un grand secours alors que celui du régime d’Apartheid de l’afrique du sud fut un succés?

      Alors bonne visite au salon du livre et si jamais vous y trouvez une réponse à ces questions, n’hésitez pas à nous en faire part! même si je suis sure que vous n’avez pas besoin d’y aller pour y répondre en toute âme et conscience.

      En y allant vous aurez manqué une occasion, à mon avis, de faire quelque chose de vraiment utile…

      Bien à vous

    • je ne me suis pas rendue au salon du livre dont l’invité d’honneur était Israël, non par boycott, mais parce que je ne crois plus du tout au pouvoir qu’ont les artistes et les écrivains de l’emporter sur les politiques. J’ai décidé de me retirer du combat pour ou contre l’etat d’israël et l’etat palestinien, car je ne crois plus en la possibilité d’un dialogue entre des gens qui se haîssent et ne sont pas capables de s’écouter.

    • bonjour Tarik,l’expentionnisme n’a ni limite ni frontières,la preuve il possède un passeport diplomatique mème dans le savoir.Salah Eddine el Ayoubi voulant éviter l’affrontement des croisés contre les musulmans pour que les 3 peuples vivent en harmonie,a proposer a Richard coeur de lion la devise suivante »la religion apartient à DIEU et la Nation à tous ses citoyens.

  2. Bonjour, salam,

    Je suis heureux de connaitre la posture de Tariq Ali vis à vis de la foire du livre de Turin.
    J’ai découvert ses écrits via Noam Chomsky avec qui il a travaillé.

    Cet auteur mérite d’être davantage connu en France.

    Farid

  3. Du nouveau du côté de la france.
    Le président français, nicolas sarkozy, lors d’un repas annuel du crif, a fait une proposition d’enfer,
    confié la mémoire d’un enfant déporté durant la période de l’holaucoste; à chaque enfant de la classe de cm2 âgé de 10ans,d’après serge Karlsfeld historien et avocat et aussi représentants des fils et filles des déportés juifs: » il s’agit d’armer moralement les enfants contre les idées extrêmes ».
    Ne devraient-ils pas proposer l’idée au gouvernement israelien pour l’enseignement de la mémoire de chaque enfant palestinien à un enfant israelien afin d’armer les enfants contre les idées extrêmes. A méditer

    • Indira,

      Dans un sens ou un autre il est scandaleux que l’on impose le poids de génocide sur les épaules d’un enfant !
      Laissons l’histoire nous rappeler les horreurs passées et continuons à dénoncer les horreurs actuelles.
      Je me demandais si la présence de l’ambassadeur du Maroc de la Tunisie et la déléguée de la Palestine en France était vraiment indispensable mais surtout s’ils ont quitté la salle après [la déclaration->http://www.crif.org/uploads/articles/fichiers/Discours_Richard_Prasquier.pdf] du président( page 5).

    • Je suis tout à fait d’accord avec vous citoyenne, sur le fait de ne rien imposer aux enfants quel que soit leur culture.
      Je faisais bien évidemment de l’ironie dans la dernière partie de mon paragraphe.
      La proposition du président français,mis à part le fait qu’elle soit choquante pour certains, est complètement décalée avec la réalité d’aujourd’hui.
      D’autant plus, dans le système éducatif français, l’histoire de la seconde guerre mondiale est enseignée à partir du collège, détaillée au lycée,notamment sur la déportation des juifs, des tsiganes et des homosexuelles ( que le président à oublier de citer lors de son allocution).
      Pourquoi accabler des enfants de 10 ans de la mémoire d’enfants qui sont morts il y a soixante ans,alors qu’il existe à l’heure ou j’écris d’autres enfants qui meurent chaque jour suite aux bombardements d’états criminels.
      Je ne dis pas qu’il faut plutôt les accabler avec ceux qui meurent dans le présent, loin de moi cette idée. Ils sauront très vite que malheureusement cela existe toujours.
      Nicolas Sarkozy, applique le deux poids, deux mesures, lorsqu’il était en Algérie il a déclaré de façon explicite qu’il n’a pas à culpabiliser sur les erreurs de ces prédécesseurs, donc pas de repentance.
      Mais propose l’idée de confier la mémoire de 11000 enfants juifs, à nos enfants âgés de 10 ans pour les culpabiliser, ou peut-être le fait-il dans un but électoraliste, ce que je pense.Encore une fois détourner l’attention du peuple des vrais problèmes de nos sociétés et du monde.
      Donc, c’est gros et grossier, ce travail de mémoire sélective.
      Je pense aussi, que c’est le travail des historiens, de proposer de transmettre l’histoire telle qu’elle a été vécu par l’humanité entière,pas au président de la république d’imposer une idée que même les enseignent et historiens français ont trouvé morbide.
      Alors à quand l’enseignement de l’histoire coloniale en France, pour nos enfants, afin qu’ils ne grandissent pas dans des « idées extrêmes ».
      Je veux rappeler sur le passage, que l’armée française durant la guerre d’Algérie à mater, rabaisser, tués des enfants,installés des mines anti-personnelle sur lesquelles des algériens, enfants ou pas, ont sauté, même après l’indépendance.
      Alors,maintenant il faut assumer cette partie sombre de l’histoire Française, sans culpabiliser personne, ou faut-il attendre cinquante ans pour que ça se fasse, Comme pour les indiens d’Amérique et les aborigènes d’Australie.
      Pareil pour le peuple malgache, qui a été massacré, et j’en passe.
      Désolée de ne pas citer tout le monde, je ne veux pas être sélective, mais cette sélection par les uns et les autres est insupportable et fait violence à beaucoup d’êtres-humains, notamment les descendants des esclaves et des colonisés.
      Lorsque j’ai découvert pour la première fois, les images des camps de concentration, et ce que d’autres êtres-humains ont été capable de faire à leurs semblables, le monde s’est effondré autour de moi, pourtant je ne suis pas juive, et j’étais très jeune, je serais toujours sensible à cette histoire sombre de l’humanité, et je resterai sensible et révoltée aussi sur ce que des hommes de notre époque sont capables de commettre comme atrocités envers leurs semblables.
      Enfin, je regrette que l’histoire se répète encore aujourd’hui.

    • Je souligne la gravité de cette information. Après Guy Moquet et la récupération apolitique de la résistance, Nicolas Sarkozy va plus loin, dans un contexte où il oriente la politique française vers un rapprochement atlantique. Dans le même temps, il va culpabiliser des générations entières de jeunes citoyens en enracinant dans leur conscience individuelle la mémoire de l’holocauste.
      Or, il s’agit d’histoire et de politique, d’un phénomène social, qui demande connaissance et réflexion.
      Ce traitement particulier est tout à fait pernicieux.
      L’esclavage, la colonisation, n’ont-ils pas un poids similaire dans le passé européen?

      Les enfants seront marqués d’une façon particulière et personnelle par un fait choisi parmi d’autres sans que le choix n’ait été débattu par quiconque. Et ainsi il sera encore plus facile de tenter d’assimiler anti-sémitisme et anti-sionisme…

      Voici d’ailleurs deux réactions à cette information parues il y a peu sur le site du journal Le monde:

      « Je ne crois pas que l’on puisse imposer la mémoire, que l’on puisse la décréter ou légiférer dans ce domaine », a réagi Dominique de Villepin sur Radio Classique.

      Selon l’ancien Premier ministre, la charge de la mémoire d’un enfant mort est en outre « quelque chose de très lourd à porter. »

      « Vraiment ce président est incroyable », s’est exclamé Jean-Luc Mélenchon sur LCI « Un jour il est prédicateur (…) Maintenant le voilà transformé en instituteur. C’est lui qui décide ce qui est bon ou mauvais dans la manière de former les jeunes enfants », s’est insurgé le sénateur socialiste, ancien ministre délégué à l’Enseignement professionnel.

      « Il n’y a personne qui a demandé une chose pareille: ni le Crif ni aucune synagogue », a-t-il poursuivi.

      Si la proposition présidentielle est mise en oeuvre, « on n’en finira plus ». Pourquoi vouloir « à tout prix infliger une cure de mémoire. Est-ce qu’on va faire pareil sur l’esclavage? La commune de Paris? Est-ce qu’on ne peut pas laisser la politique et la religion à l’écart de l’école », s’est-il interrogé. »

      A cette dernière réflexion, on peut répondre qu’en effet la cure de mémoire est problématique, mais qu’il est temps d’équilibrer les programmes d’histoire et d’éclairer plus nettement quelques zones d’ombre de notre passé colonial et esclavagiste notamment. En formant les esprits, non pas en les endoctrinant. Mais c’est à l’Education nationale et aux historiens de travailler, non à notre omniprésident..

      Nicolas Narkozy l’avais-je un jour appelé par lapsus… La narcose de l’agitation permanente…Surtout, ne pas permettre la réflexion. Cet homme est dangereux.

      F

    • Pour info, un communiqué intéressant.

      F

      COMMUNIQUE de l’Union Française Juive pour la Paix

      Le devoir de mémoire entre morbidité et abjection.

      Dans son intervention au dîner du CRIF, Nicolas Sarkozy a « demandé au ministre de l’Education nationale de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah ».

      Ainsi Nicolas Sarkozy rejoue la manipulation de la mémoire qu’il avait inaugurée avec Guy Môquet et demande aux instituteurs de se soumettre à sa volonté.

      Mais ici l’effet mémoire, dont Nicolas Sarkozy semble friand, relève d’une triple manipulation : manipulation des instituteurs obligés de jouer le jeu morbide du devoir de mémoire, manipulation de jeunes élèves auxquels on demande un jumelage tout aussi morbide avec un enfant juif victime de la barbarie nazie, manipulation de la mémoire qui apparaît ici comme une insulte aux victimes du génocide.
      Discours démagogique prononcé lors de ce dîner du CRIF qui apparaît chaque année comme un des grands moments de la publicité sioniste, discours qui accompagne le traditionnel éloge d’Israël, ce petit Etat qui fête son soixantième anniversaire dans la douleur des massacres perpétrés par son armée contre les Palestiniens.
      Et c’est au nom de l’amitié de Nicolas Sarkosy envers Israël que le CRIF accepte cette monstruosité proférée par le Président de la République.
      Mais faut-il s’en étonner ? D’une part, des « responsables » de la communauté juive qui ne veulent voir dans les Juifs que des soutiens inconditionnels à la politique israélienne, d’autre part, un président de la République prêt à toutes les démagogies qui remet au goût du jour un soutien inconditionnel de la France à Israël. Quoi de mieux que de jouer le devoir de mémoire, même si ce jeu est abject, pour montrer son attachement à Israël da la part d’un qui déclare, lors de ce même dîner : « Je ne serrerai pas la main de gens qui refusent l’existence de l’Etat d’Israël ».

      En mettant en avant, au nom du devoir de mémoire, le seul massacre des Juifs par les nazis, on oublie le massacre des Tziganes par les nazis.
      On oublie aussi les crimes de la colonisation.
      On oublie enfin la xénophobie d’Etat et la pratique de la chasse aux métèques qui a marqué l’histoire récente et continuée aujourd’hui sous la houlette du président de la République.
      C’est cette politique qui conduit le chef de l’Etat à jouer les communautés les unes contres les autres et à laisser se développer la concurrence des victimes.

      L’appel à la célébration de la Shoah n’est plus qu’une forme abjecte de clientélisme.

      Les Français juifs devraient comprendre que cet appel, qui tend à les présenter comme des privilégiés, va à l’encontre de l’égalité des droits des citoyens français et ne peut que favoriser l’antisémitisme. Les Juifs y apparaissent comme les amis d’un Etat xénophobe, oubliant qu’ils ont été eux aussi les victimes de la xénophobie et de la chasse aux métèques. On voit ici se rejoindre judéophilie et judéophobie.

      On ne peut accepter qu’un Président de la République se livre à de telles pratiques, lesquelles ne peuvent que contribuer à renforcer les clivages communautaires. Mais on sait que ces clivages sont, pour Sarkozy, un moyen d’asseoir son pouvoir.

      ABJECT !!!

      Paris, le 15 février 2008

    • Je veux souligner la gravité des propos

      de son chef de cabinet. Elle a

      fait une déclaration extravagante en

      en affirmant que

      « les enfants juifs ont été victime du

      racisme, contrairement aux enfants

      palestiniens ou vietnamiens et

      d’autres qui n’ont été victimes que de

      conflits politiques, et pour cela la

      président sarkozy ne fléchira pas sur la

      mise en place de ce projet » source de

      libération.On peut dire que le compte à

      rebours est lancé pour « les portes

      ouvertes à la concurrence des mémoires »,

      du communautarisme grâce à l’idée de

      génie du président français. En tout les

      cas il y a lieu de s’inquiéter et nous

      n’avons pas fini de réceptionner de

      nouvelles surprises pour l’année 2008.

    • Voila que, non satisfait de la glissade morale effectuée sur la peau de banane Guy Moquêt qu’il s’était à lui-même étendue comme carpette, Mr Sarkozy prétend « faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah ».

      Ma fille sera en CM2 en 2013. Elle porte en elle de par la grâce de ses parents la mémoire de ces milliers d’enfants, français et non français, qui au long de l’histoire humaine furent déportés, séparés des leurs, rendus orphelins, esclaves, choses sexuelles, assassinés…sur les 5 continents.
      Et qui le sont encore.
      Elle porte en elle la mémoire future de ces enfants violemment séparés de leurs parents ou familles, ici, maintenant, en France devant ses yeux de fillette de 4 ans.
      Elle porte en elle en tant que future femme, citoyenne, lionne au combat, la mémoire de tous ces enfants qu’elle aura vus déportés de son supposé pays de cocagne vers des univers où ils disparaissent, de tous ces enfants qui n’ont pas d’enfance, en Palestine, au Liban,… de tous ces enfants marchandés cyniquement, au nom de l’enfance, au Tchad, ailleurs…

      Ma fille porte en elle tout ceci parce qu’elle est vivante. Parce qu’elle a un papa et une maman vivants auprès d’elle. Qui animent son âme autant qu’ils le peuvent de toute l’actualité de leurs combats, à sa mesure de petite fille, en lui apprenant qu’il n’y a pas de différence, entre un enfant blanc et un noir, entre un enfant juif, catholique, sikh, musulman, bouddhiste, que tout enfant a droit au bonheur d’être enfant, dans la douceur de sa famille, les câlins, le jeu, les apprentissages.

      Ma fille porte en elle tout cela, et elle ne se verra pas confiée par l’école la mémoire de l’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah.
      Ce travail, qui m’est dévolu en tant que parent, et qu’il n’appartient pas à mon sens au Président de la République de choisir de faire à ma place, je l’élabore dans le respect de mon enfant, et de ce qu’est notre famille.

      Il n’y a pas que la Shoah, Mr. le Président. Maints massacres furent perpétrés, maintes mémoires furent et sont encore blessées qu’il vous semble vain d’honorer, maints enfants furent déportés et assassinés, dont vous semblez faire si peu de cas, en d’autres temps tout aussi atroces que celui de la Shoah.

      Quel est ce besoin que vous nous démontrez donc là, un besoin de repentance ? Ce mot que vous refusez à tout crin à ceux qui ne vous le demandent même pas, mais qui voudraient juste prononcer le mot de mémoire sans se faire éconduire ?

      Qu’allez-vous donc faire dans cette galère ? Quel besoin de s’aplatir dans le vent d’une seule direction, sous les tapis du souvenir d’une seule victime ? Vous nous avez suffisamment dit lorsque cela vous arrangeait que les enfants n’étaient pas comptables des fautes de leurs pères.

      Ma fille ne se verra confier par vous la mémoire d’aucun enfant d’une seule confession, d’une seule déportation, d’un seul esclavage, d’un seul massacre.

      Ma fille ne sera jamais l’objet de votre manipulation de l’histoire, de l’émotion, du drame humain au service de vos seuls biens et besoins personnels, politiques ou autres.

      Elle ne croulera pas sous le poids de votre culpabilité ou de vos obédiences. Elle grandit libre dans sa connaissance de l’autre, des ses bonheurs et malheurs, grands et petits, auxquels nous désirons l’éveiller pour qu’elle puisse partager le poids, plus tard, avec ceux qui souffrent.

      Mon enfant, nos enfants, grandissent à présent dans une France dont mes parents, humains généreux s’il en fut, auraient profondément honte. Si ma mère n’était pas morte, elle défilerait aujourd’hui du haut de ses 89 ans, pour vous faire savoir qu’il suffit.

      Qu’il suffit de l’outrager.

      Qu’il suffit de choisir dans les souffrances humaines celles qu’il vous agrée d’honorer et celles qu’il vous indiffère d’ignorer. Quand ce n’est pas celles qu’il vous arrange de rejeter dans de lointaines poubelles.

      Qu’il suffit de gesticuler, justifiant toutes les exactions de la France dans l’Ailleurs en ne supportant pas que l’Ailleurs vienne vivre dans la France.

      Qu’il suffit de faire la leçon à des enseignants sur ce qu’il convient de faire partager d’histoire à leurs élèves, alors qu’ils nous font tous les jours partager, à nous parents, la fin de l’histoire d’une éducation nationale que vous rendez exangue.

      Qu’il suffit de tuer les familles, je pèse mes mots, en envoyant vos sbires arracher les portes, arracher les affaires personnelles, arracher les êtres de leur travail, arracher les hommes de leur famille, arracher les mères de leurs enfants, ce que vous faites tous les jours, ici, en France.

      Quand vous offrirez de la France un autre spectacle aux yeux de nos enfants.

      Quand vous cesserez de nous mettre en deuil chaque matin de l’une des qualités d’accueil, de soin, de solidarité, d’éducation, de liberté, d’égalité, de fraternité… qui devraient être la nature, l’essence, la colonne vertébrale de notre pays.

      Quand vous vous préoccuperez, aussi, de ce qui se passe dans une salle de classe lorsque les maîtresse malades ne sont pas remplacées, au collège lorsque les adultes si dévoués soient-ils à leur mission, n’y sont pas assez nombreux.

      Quand vous proposerez à nos enfants la prise en considération de toutes les souffrances des humains à travers l’histoire, sans quantification, sans classification.

      Quand vous nous aiderez véritablement à les construire dans le respect de l’autre sous les yeux d’une République exemplaire.

      Quand vous tiendrez vos promesses de protéger tous les opprimés, toutes les femmes opprimées, tous les déshérités, tous les enfants déshérités…

      Quand vous ferez véritablement preuve d’un courage révolutionnaire et visible en cessant les exactions, en ramenant vos chiens.

      Quand vous serez capable de ne plus fabriquer visiblement et incessamment un pathos bien ciblé, d’héroïsme ou de pitié, c’est tout comme, pour dissimuler la déconstruction de l’humain et de l’espoir que vous vous acharnez à promouvoir.

      Quand vous serez ce que vous n’êtes pas, quand vous ne serez plus ce que vous êtes.

      Je cesserai d’être en deuil de mon pays idéal.

      Je cesserai de ne pouvoir plus lire les journaux et de pleurer chaque jour à la découverte des nouveaux nuages.

      Un grand mal est toujours suivi d’un grand bien.

      La citoyenneté profondément humaine, sincère, dévouée, invisible, muette pour l’instant, s’amplifie chaque jour qui passe avec son lot d’expulsés amis, de justes condamnés, …

      La réponse à votre action est dans cette résistance contre laquelle vous ne pouvez strictement rien.

      La pensée et le coeur sont irréductibles.

      Ma fille se construit, comme bien d’autres enfants, par la grâce d’adultes conscients de leur devoir d' »êtres au monde » parmi d’autres « êtres au monde ».

      Ces enfants seront des adultes, nombreux et imperturbables, des lions, auxquels il incombera de développer à une échelle jamais vue les valeurs de beauté et de bonté de la vie, pêchées dans le meilleur de chacune de leurs origines, passées au tamis du métissage, cimentées entre elles par la liberté et l’empathie réunies.

      Vous ne sauriez apprendre à mon enfant cela que je choisis de lui apprendre.

      Son espoir et sa force sont entre les mains de son père et de sa mère.

      [Claire Malbos->http://claire.aymes.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=140&Itemid=2], le 14 février 2008

    • bonjour claire,

      c’est un très beau message, il illustre

      avec exactitude ce que je ressens vis à

      vis de cette nouvelle mascarade

      présidentielle française.

      Merci Madame pour ces belles paroles.

      indira

  4. Votre [solidarité->http://www.netdisaster.com/go.php?mode=manif&sound=on&url=http%3A//tariqramadan.com/article.php3%3Fid_article%3D1360] est un exemple sur laquelle d’autres feraient bien de méditer!

  5. ~~

    France – 15-02-2008

    ~~

    [Israël invité d’honneur du prochain Salon du Livre à Paris : ne pas mélanger « culture » et « politique » : Parlons-en !->http://www.europalestine.com/?p=2994]

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    ~~

    Par CAPJPO-EuroPalestine

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    ~~

    Parmi les nombreuses célébrations des 60 ans d’Israël qui nous sont imposées un peu partout en France, sans le moindre mot sur ce que fait subir cet Etat aux Palestiniens, sans un mot sur ses crimes passés et présents, sur le constant nettoyage ethnique, ni sur le blocus qui affame et fait mourir actuellement à petit feu les femmes, les enfants, les malades de la Bande de Gaza, le Salon du Livre qui va s’ouvrir à Paris le 14 mars prochain a choisi de mettre Israël en vedette. Silence, on assassine, on affame, mais ‘ »Il ne faut pas mélanger la culture et la politique », expliquent les hypocrites de toutes sortes. Parlons-en !

    ~~

    Comme nous l’avons écrit, 40 écrivains israéliens ont été invités à cette occasion, sélection, établie de concert par le Centre National du Livre (CNL), l’ambassade d’Israël en France et l’ambassade de France en Israël, et un seul à ce jour a annoncé qu’il ne cautionnerait pas cette indécente entreprise de propagande, le poète Aharon Shabtai : ”Je ne pense pas qu’un État qui maintient une occupation, en commettant quotidiennement des crimes contre des civils, mérite d’être invité à quelque semaine culturelle que ce soit. Ceci est anti-culturel ; c’est un acte barbare cyniquement camouflé en culture. Cela manifeste un soutien à Israël, et peut-être aussi à la France, qui appuie l’occupation. Et je ne veux pas, moi, y participer.”

    ~~

    Mais Monsieur Pierre Assouline nous explique doctement sur son blog qu’il ne faut pas tout mélanger : « Les partisans du boycottage seraient bien inspirés de réfléchir à cet absolu : un roman est par excellence le lieu de la liberté de l’esprit, un écrivain est un individu qui ne représente et n’engage que lui-même, il n’a de comptes à rendre personne. Il n’y a pas à en sortir. »

    ~~

    D’autres opposants au boycott se lamentent sur le fait qu’il serait dommage de pénaliser ces écrivains israéliens invités, qui seraient, à les en croire, des modèles de pacifisme.

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    Voyons voir. Piochons dans la liste que nous avions reproduite en décembre. Au hasard. Nous trouvons ainsi le dénommé Amir GUTFREUND. Qui est ce monsieur qui donne dans la « culture » et qu’il ne faudrait surtout pas pénaliser ?

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    Amir GUTFREUND, écrivain *kaki, honoré par le Salon du Livre.

    Agé de 44 ans, Amir GUTFREUND est un écrivain kaki, puisqu’il exerce le métier de lieutenant-colonel dans l’armée de l’air israélienne. Oui, vous avez bien lu !

    ~~

    Une armée de l’air, soit dit en passant, qui n’a pas eu d’aviations adverses à affronter depuis des décennies, et dont les missions consistent, depuis des années, à bombarder, sans prendre de risques, la résistance et la population civile, en Palestine occupée comme au Liban.

    ~~

    Militaire de carrière, Amir GUTFREUND doit présenter sa production littéraire à la censure militaire avant toute publication. « Mais ils n’ont jamais rien trouvé à redire. D’ailleurs, en Israël, l’armée est si proche du peuple qu’il n’y a pas de risque qu’elle se mêle de ce que j’écris », raconte l’écrivain kaki au journal Haaretz.

    ~~

    L’homme invité à se pavaner au prochain Salon du Livre, à Paris (aux frais du contribuable français, d’ailleurs, puisque c’est l’ambassade de France en Israël qui l’invite) est aussi un champion de l’instrumentalisation du génocide : « Même si je dois rédiger un mode d’emploi pour machine à laver, l’écrivain que je suis tâchera toujours d’y mettre une pointe d’humour, ainsi qu’une référence à l’Holocauste », rigole-t-il.

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    Alors, Mesdames et Messieurs les éditeurs, écrivains et journalistes « éclairés » ? C’est la littérature de tels écrivains que vous allez cautionner ?

    ~~

    Source : [CAPJPO-EuroPalestine->http://www.europalestine.com/?p=2994]

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    * [kaki->http://fr.ca.encarta.msn.com/dictionary_2016014621/kaki.html] : couleur d’un brun jaunâtre, traditionnellement utilisée pour les tenues militaires

    ~~

  6. Je ne sais si le fait de boycoter ce genre d’événements est forcément la meilleure chose à faire. Je me le demande sérieusement.

    C’est peut-être justement ce genre de provocation qui veut faire fuir les cerveaux musulmans et arabes d’une telle manifestation culturelle.

    Je pense sérieusement qu’au contraire, il faut y participer et s’imposer tel que le fait Tariq Ramadan au sein du monde occidental. Bien que je sais que lui aussi est pour le boycot. C’est peut-être notre présence qui va faire changer ce monde.

    Rêver d’un seul état Israel/Palestine est suréaliste à notre époque. Je pense que pour le moment, les palestiniens ont droit à la vie et à la paix. Ils sont seuls juges de leur destin car nous, nous les observons de loin, vivons notre belle vie et rêvons à leur place.
    Prions donc au moins pour qu’ils aient une parcelle de terrain complète et à eux seuls, ensuite on pourrait rêver plus.

    Enfin, j’avoue que c’est trop compliqué tout ça… et vous avez peut-être raison car vous voyez des enjeux que je ne vois peut-être pas

  7. Nous déclarons notre droit sur cette Terre ; à être des êtres humains ; à être respectés en tant que qu’être humains, à accéder aux droits des êtres humains dans cette sociéte, sur cette Terre, en ce jour, et nous comptons le mettre en oeuvre par tous les moyens nécessaire.

    Malik El-Shabaz (MALCOM X)!

  8. Par le temps l’homme est certes en perdition sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres et se recommandent « la justice » et la patience!

    • Ce n’est pas la justice c’est le mot VERITE
      LA VERITE « L’HACQU’ en arabe qui signifie VERITE
      donc dans la sourate103 il est bien question de vérité est non de justice.La vérité qui est un des nom du coran
      dans le coran il est dit aussi »Malheur a ceux qui invente au nom d’ALLAH » .en clair vous voila informé

  9. Salam

    On voit souvent l’épreuve das la soufrance et rarement dans l’aisance, dans le bien.

    La mauvaise critique mauvaise de l’aisance est souvent lier à une fixation de l’péreuve dans la soufrance et non dans l’aisance aussi, un étonnant paradoxe.

    penser du la de l’aisance,et dans le même temps boulier l’épreuve de l’aisance.

    On met du mal, la ou il y a du bien, et de l’absolue bien , la ou il la relativité de l’épreuve…..

    Facilité et faites bonnes annonce, ne rendez pas difficile et ne faites aps fuir.

    la sourate Youssouf, fut tellement une source d’éducation de cette parole pour le prophète(alayi çalat wa salam)

    Il fit dawa pendant de longue année la Mecque et reçut cette sourate, dans un moment difficile pour lui, et pour la dawa.

    IL partit à Taif, ou dans le retour de cette épreuve, il fit la doua très connu, il se plein ni de d’Allah, ni des gens , mais de lui même à son rabb(meilleur degré de plainte comme l’indique ibn Qayim).

    Cette doua, il en a surement puisé l’esprit, l’objectif et l’éthique du signe qu’est le aya de la doua de Yacoub(alayhi salam):
    Il dit : je ne me plaint qu’à Allah, de mon déchirement et de mon chagrin, et je sais de l part d’Allah ce que vous ne savez pas
    ( aya86 de sourate Youssouf.)

    De même qu’il dut puiser aussi dans le aya 87, sa vison d’espérance pour les générations futurs de Taif

    Allah l’a fait cheminer dans la vie, et se rapprocher par la révélation, pour qu’Il dise la voie et appel lui et ceux qui le suivent à Allah avec clairvoyance(baçira).

    Appel avec clairvoyance dans toute les sphères de la vie, sphère familiale, sphère sociétale…….

    A l’époque au l’on parle de beaucoup de sa nature(la création) nous devons dire plus sur sa nature, ses cifats, ses noms.

    Parler de lui, avant de parler de son éthique, comme il l’a fait dans sourate al fatiha

    Dire son être avec le cirat al moustaquim

    Il n’y a pas de de ibada sans connaissance d’Allah.

    La dawa c’est d’abord parler de lui, apeller à lui.

    Le bienfait de l’islam, commence ici

    ET proclame le bienfait de ton seigneur.

    Sa révélation, nous dit son être , ses cifats et ses noms, ses actes

    Allahou Alam

    salam

  10. Il y a Marek Halter, grand ami de Bernard henri lévy, qui a écrit un sulfureux article sur ce boycott et ou il attaque Ramadan: Lisez le passage:
    « Quand un groupe communiste de Turin autour du philosophe Gianni Vattimo et de Valentino Parlato, le père fondateur du journal Il Manifesto, a lancé une pétition pour le boycott des écrivains israéliens, invités d’honneur cette année de la Foire internationale du livre de Turin, les mêmes que l’on retrouvera en mars au Salon du livre de Paris, à quoi pensaient-ils ? Aux Palestiniens ? A ceux qui veulent leur Etat à côté d’Israël ou à ceux qui veulent la destruction d’Israël comme les islamistes de Téhéran et d’Afghanistan et leur idéologue, Tariq Ramadan ? »

  11. ~~

    France – 15-02-2008

    ~~

    [L’auteur israélien Benny Ziffer appelle à son tour au boycott du Salon du Livre à Paris->http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8321&type=communique&lesujet=Boycott]

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    ~~

    Par CAPJPO

    ~~

    L’écrivain israélien Benny Ziffer, responsable des pages littéraires du quotidien Haaretz, appelle à son tour au boycott de l’entreprise de propagande montée par les gouvernements israélien et français à l’occasion du Salon du Livre de Paris, en mars prochain.

    ~~

    Dans une déclaration au journal Libération, Benny Ziffer trouve « indécent que des écrivains israéliens viennent à Paris recevoir des honneurs pendant que des mères palestiniennes restent coincées dans le froid aux check-points. »

    ~~

    La déclaration de Ziffer est reproduite dans l’édition du mardi 12 février de Libération. Elle a quelque chose de tristement prémonitoire puisque pas plus tard que vendredi, on a appris un nouveau décès de femme palestinienne à un check-point, celui de Fawzya Qabb, 67 ans, victime d’un accident vasculaire cérébral, à qui les soldats de l’armée d’occupation ont interdit le passage en ambulance pour se rendre à l’hôpital.

    ~~

    Agé de 55 ans, Benny Ziffer n’usurpe pas, lui, l’appellation d’intellectuel engagé, et pas seulement par sa plume. Il a ainsi fait partie, avec sa fille, de la petite cohorte de militants israéliens qui ont mené, aux côtés de la population palestinienne et d’autres militants internationaux, à la campagne contre le Mur d’annexion à Bi’lin (Cisjordanie), [où il a d’ailleurs été légèrement blessé par le tir des soldats.->http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=5020]

    ~~

    Les écrivains israéliens « libéraux et pacifistes » participant à la mascarade des « 60 ans d’Israël », Amos Oz ou David Grossman, pour s’en tenir aux plus médiatiques d’entre eux, ne sont jamais allés et n’iront pas à Bi’lin partager, ne serait-ce que quelques heures, la souffrance du peuple palestinien.

    ~~

    Une virée à Paris aux frais de la princesse est un passe-temps plus digne de leur personne, n’est-ce pas ?

    ~~

    Source : [CAPJPO-Europalestine->http://www.europalestine.com/?p=2996]

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  12. ~~

    Vidéo
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    Durée : [12:09 min.]

    ~~

    [Israël questions interdites->http://www.dailymotion.com/relevance/search/questions%2Binterdites/video/x4dq5x_israel-questions-interdites_politics]

    ~~

    • C’est donc devant un millier d’invités acquis au sionisme, ou feignant de l’être, dont la quasi-totalité de son gouvernement, que Nicolas Sarkozy a défini la nouvelle politique israélienne de la France. L’événement était retransmis en direct sur la chaîne parlementaire et sur la chaine d’opinion Guysen TV.
      [
      http://www.voltairenet.org/article155260.html->http://www.voltairenet.org/article155260.html]

  13. Il y a, dans la création des cieux et de la terre et dans la succession de la nuit et du jour, des signes pour ceux qui sont doués d’intelligence!

  14. Salam,

    Malik El-Shabaz (Rahimahollah) était vraiment un grand homme.
    Il a beaucoup servi à son époque, et je trouve que ses paroles vis à vis de la presse sont toujours d’actualité.
    Mais ce qu’il faut retenir le plus de lui, ce trouve dans les dernières paroles de sa vie: « Si je meurs en ayant apporté la plus petite lumière, la plus petite parcelle de vérité »… »alors, tout le mérite en revient à Allah. Ne m’imputez que les erreurs ».

  15. Bonsoir Monsieur RAMADAN,

    Je partage tout à fait votre avis sur cette rétroactivité, mais au présent de cette horrible tentative d’extermination du Peuple juif, sauf que celui-ci aujourd’hui est subi par les Paléstiniens.

    Cependant, je ne vous comprends pas quand vous dites que l’Occident (Etats-UNIS/UNION EUROPEENNE) restent aveuglent face aux rapports qu’ils reçoivent concernant la tragédie paléstinienne, mais dans ce cas pourquoi dites-vous que vous espérez que L’Italie ne les suivra pas, ne fait-elle pas partie de l’union Européenne?

    Et quand vous parlez de l’Occident, ne faudrait-il pas nuancer? Car après tout le Magherbe en est le synonyme.

    CORDIALEMENT

  16. ~~

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    [ John Berger se joint au boycott du Salon du Livre en France->http://www.peripheries.net/article194.html]

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    Publié le 22-02-2008

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    « Je me joins au boycott du Salon du Livre en France« , vient de nous annoncer [John Berger->http://www.peripheries.net/article194.html] après avoir appris que l’Etat d’Israël était son invité d’honneur.

    ~~

    L’écrivain britannique, romancier, peintre, critique d’art et scénariste, lauréat du prix Booker, est un homme de principes. Toujours aussi actif, ce n’est pas à 80 ans qu’on risque de lui faire avaler des couleuvres.

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    [CAPJPO-EuroPalestine->http://www.europalestine.com/?p=3010]

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    A lire

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    Palestine – 17-12-2006

    [John Berger et 93 autres auteurs, réalisateurs de film, musiciens et interprètes réclament un boycott culturel d’Israel->http://ism-france.org/news/article.php?id=5951&type=analyse&lesujet=Boycott]

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  17. ~~

    Entretien avec Aharon Shabtaï

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    [Israël, « invité d’honneur » aux salons du livre de Paris et de Turin, doit être boycotté->http://www.voltairenet.org/article155481.html]

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    par Silvia Cattori

    ~~

    Alors qu’en Italie l’annonce de la venue d’écrivains israéliens à la « Fiera del libro » de Turin, où l’État d’Israël est invité d’honneur, a immédiatement suscité une vague de protestations, et que de nombreuses personnalités ont soutenu l’appel au boycott lancé par les syndicats d’écrivains palestiniens, jordaniens, et égyptiens , en France, curieusement, la même invitation au « Salon du livre de Paris » n’a pas fait grand-bruit. Parmi les 40 écrivains israéliens invités, seul le poète Aharon Shabtaï a refusé d’y participer. Il explique ici pourquoi il faut boycotter ces salons – qu’il qualifie d’entreprise de propagande en faveur d’Israël – ainsi que tout événement culturel où cet État est célébré.

    ~~

    ~~

    26 février 2008

    Depuis
    Tel-Aviv (Israël)

    ~~

    ~~

    Silvia Cattori : En décembre 2007, ayant appris que votre nom figurait parmi les noms de quarante écrivains israéliens invités au Salon du Livre de Paris, dont Israël sera le « pays hôte d’honneur », vous avez affirmé qu’il est impossible de participer à un « événement culturel où Israël, qui commet des crimes contre des civils quotidiennement », est, lui aussi, invité [1]. Apparemment, trente-neuf écrivains israéliens ne considèrent pas leur participation comme problématique ?

    ~~

    Aharon Shabtai : [2] Ce salon sera inauguré par le président français, Nicolas Sarkozy, ainsi que par le président israélien, Shimon Peres. Dans ces conditions, aller au Salon du Livre de Paris en tant qu’écrivain, figurant dans la délégation officielle israélienne, cela signifie que vous vous drapez dans les couleurs du drapeau israélien. Tous les jours, Israël perpètre des crimes de guerre, et inflige des punitions collectives aux Palestiniens. Il n’y a aucune raison de célébrer quoi que ce soit. Israël viole toutes les lois internationales. Pas seulement la Convention de Genève. La Cour Internationale de Justice de La Haye a condamné la muraille illégale qu’Israël a érigée sur le territoire palestinien confisqué.

    ~~

    Ce salon du livre, ainsi d’ailleurs que toute autre sorte de manifestation où l’État d’Israël est invité, n’est pas un moyen de promouvoir la paix au Moyen-Orient, ni un moyen d’apporter la justice aux Palestiniens. Il s’agit uniquement de propagande, visant à donner à Israël une image de pays libéral et démocratique.

    ~~

    Un État qui perpétue une occupation militaire et commet, quotidiennement, des crimes à l’encontre de civils, ne mérite pas d’être invité à une manifestation culturelle quelle qu’en soit la nature. Nous ne saurions accepter d’être considéré comme faisant partie de cet Israël là, qui n’est pas un pays démocratique, mais bien un pays d’apartheid. Nous ne saurions soutenir cet État, en quoi que ce soit.

    ~~

    Silvia Cattori : Donc, en invitant l’État d’Israël à célébrer ses soixante années d’existence, la France et les organisateurs de ce Salon sont en train, à votre avis, de faire une énorme erreur ?

    ~~

    Aharon Shabtai : Cela n’est pas une erreur ! C’est une politique ! Je pense que, pour M. Sarkozy, c’est une façon de participer à l’occupation israélienne [3]. Il y a une collaboration entre les gouvernements européens et Israël. L’invitation d’Israël en fait partie. Sans l’aide des États-Unis, et désormais, sans l’aide de la France, Israël ne pourrait pas poursuivre une telle politique à l’encontre des Palestiniens. Cette aide donne à Israël le feu vert pour attaquer et tuer des Palestiniens, en particulier à Gaza. Il est très regrettable de constater que la France, l’Allemagne et les autres pays européens – qui ont un passé de persécution à l’encontre des juifs – participent, aujourd’hui, à la persécution, par Israël, des Palestiniens et des peuples arabes et musulmans.

    ~~

    Silvia Cattori : Que répondez-vous à ceux qui disent qu’il faut ne faut pas mélanger la culture et la politique ?

    ~~

    Aharon Shabtai : Pourquoi les séparer ? Dans la tradition européenne, comme chez les Grecs, des écrivains, tels Voltaire, Rousseau et Thomas Mann, ont toujours lutté contre l’oppression et pour la liberté. Les intellectuels et les écrivains progressistes se sont de tout temps engagés dans la critique politique.

    ~~

    Silvia Cattori : Donc, vous condamnez ceux qui s’apprêtent à participer à ce Salon, comme Amoz Oz [4], Avraham B. Yehoshua, Aharon Appelfeld, David Grossman, Zeruya Shalev, Etgar Keret, Orly Castel-Bloom, et autres ?

    ~~

    Aharon Shabtai : Oui ! Bien entendu ! Je les condamne, car, en agissant comme ils le font, ils contribuent à la propagande israélienne, et ils collaborent avec les occupants israéliens !

    ~~

    Silvia Cattori : Les avez-vous appelés à se joindre à votre action de boycott ?

    ~~

    Aharon Shabtai : Mais des écrivains tels Amoz Oz, David Grossmann et autres, ne veulent absolument pas boycotter Israël ! Je n’attends rien d’eux : ce sont des ambassadeurs d’Israël. Ils sont tout à fait coutumiers de la collaboration avec le gouvernement israélien ; ils font partie de l’appareil de propagande israélien. Aussi, il est tout-à-fait naturel, pour eux, d’aller partout où Israël est officiellement invité. Ils travaillent pour le gouvernement israélien.

    ~~

    Silvia Cattori : Ces écrivains israéliens sont donc bien des « collaborateurs » ?

    ~~

    Aharon Shabtai : Oui, bien sûr. Ces invitations sont, en effet, généralement lancées par un gouvernement qui perpétue le maintien du peuple palestinien sous une occupation militaire. Je pense que tout intellectuel, que tout écrivain, doit refuser de participer à toute réunion durant laquelle un anniversaire d’Israël puisse être célébré. Au lieu d’y aller, ils doivent aider les Palestiniens à recouvrer leurs droits, leurs terres et leur eau.

    ~~

    Il est de notre devoir de combattre les discriminations et les persécutions israéliennes ; d’avoir la même attitude que celles qu’eurent les écrivains, durant la lutte contre le régime d’apartheid sud-africain ; l’attitude qu’eurent des écrivains progressistes radicaux comme Brecht, Aragon, Breton, qui organisèrent, sous le nazisme, un Congrès et s’efforcèrent de lutter autant qu’il était possible contre la discrimination et la persécution dont les juifs étaient les victimes.

    ~~

    Silvia Cattori : Est-il vrai alors que le gouvernement israélien se sert des Israéliens œuvrant dans les domaines des arts et des lettres dans le cadre de son réseau de relations publiques, pour mener sa guerre d’information, comme un moyen visant à afficher un visage avenant d’Israël ? [5].

    ~~

    Aharaon Shabtai : Oui ; le régime israélien utilise des artistes, ces créateurs, comme des agents de relations publiques ; tout-à-fait à la manière dont les écrivains soviétiques, à l’époque de l’URSS, étaient mobilisés par le régime.

    ~~

    Ainsi, les écrivains israéliens se rendent, aujourd’hui, à Paris, en tant que collaborateurs d’un régime odieux, et comme partie prenante à ce régime. Dans une telle situation, quand de tels crimes sont perpétrés, jour après jour, par Israël à l’encontre des Palestiniens, quiconque ne coupe pas tous liens avec le gouvernement israélien – c’est une donnée objective – collabore avec Israël, et fait œuvre de propagandiste pour cet Etat.

    ~~

    Silvia Cattori : À vos yeux, toutes les personnes honnêtes et humaines devraient boycotter non seulement les expositions de Paris et de Turin, mais aussi l’ensemble des célébrations des « Soixante ans d’Israël » ? Donc, la seule solution, pour les écrivains israéliens, serait d’avoir suffisamment de courage pour perdre certains de leurs privilèges, de répondre aux Palestiniens, qui en appellent désespérément à un boycott [6], et d’appliquer à Israël un traitement identique à celui qui a été appliqué à l’Afrique du Sud ?

    ~~

    Aharon Shabtai : Oui, exactement. Je pense que nous Israéliens devons œuvrer à notre avenir commun, avec les Palestiniens, et ne pas soutenir le militarisme d’Israël. La poursuite de l’occupation et la guerre sont de très graves dangers pour l’avenir des Juifs, des Israéliens, et de nos enfants. Nous pouvons contribuer à mettre un terme à cette occupation en cessant de flagorner l’Etat d’Israël.

    ~~

    Silvia Cattori : Un écrivain israélien arabe, M. Sayed Kashua, a apparemment accepté d’aller au Salon du Livre, à Paris, et à Turin, avec la délégation israélienne !

    ~~

    Aharon Shabtai : Son nom a été mis par Israël sur la liste officielle, comme ceux des trente-neuf autres écrivains. C’est quelqu’un de bien. Mais sa situation d’Arabe israélien n’a rien de confortable. C’est sans doute dangereux, pour lui, de boycotter Israel. Il doit avoir peur. Il pourrait perdre son travail. La vie des Arabes israéliens, vivant en Israël, est très dégradée ; c’est très difficile, pour eux, de survivre. Comme tous les Arabes israéliens, Kashua est considéré comme un citoyen de deuxième catégorie, par Israël. Cela n’est pas mon cas ; j’appartiens, en ce qui me concerne, à la classe dominante, je suis juif, je peux boycotter sans encourir personnellement de danger ; mais un Arabe israélien doit faire extrêmement attention.

    ~~

    Silvia Cattori : A l’extérieur aussi ; les intellectuels qui appellent au boycott contre Israël ne sont pas dans une position aisée !

    ~~

    Aharon Shabtai : Vous, les Européens, vous avez décidé de boycotter le peuple occupé de Palestine parce qu’ils ont élu démocratiquement le gouvernement Hamas ; et voilà que maintenant, vous continuez à boycotter la population de Gaza et à collaborer avec Israël contre le peuple palestinien et contre son gouvernement !

    ~~

    Gaza est un ghetto, un camp de concentration ! En même temps, vous, les Européens, vous célébrez Israël, sans la moindre considération pour le calvaire de près de quatre millions de Palestiniens, qui vivent dans une situation similaire à celle des Noirs soumis au régime de l’apartheid, dans l’Afrique du Sud blanche.

    ~~

    Il est difficile de trouver les mots justes permettant d’exprimer une telle absurdité. Le calvaire des Palestiniens est pire que celui des Noirs en Afrique du Sud soumise à l’apartheid.

    ~~

    Les Palestiniens sont affamés, ils sont bombardés quotidiennement, ils se font tuer à grande échelle. La situation, à Gaza, soumise aux opérations militaires agressives d’Israël, est horrible.

    ~~

    En invitant Israël, le gouvernement Sarkozy sait que cela va l’encourager à poursuivre son occupation et ses crimes contre les Palestiniens.

    ~~

    Je ne pense pas que les Européens, avec les valeurs qui sont les leurs, puissent inviter un pays tel qu’Israël, et participer aux célébrations de son soixantième anniversaire. Les Salons de Paris et de Turin ne sont qu’une énième occasion, pour Israël, de faire de la propagande et de se gagner un surcroît de soutien à son occupation militaire.

    ~~

    Quand le Kosovo se battait contre la Serbie, l’Europe a pris partie pour le Kosovo, et elle a fait la guerre à la Serbie. La Serbie était le propriétaire en titre du Kosovo, mais, en dépit de cela, le monde a combattu la Serbie et il l’a bombardée. Dans le cas qui nous occupe, c’est exactement l’opposé. Israël écrase un territoire occupé. Et vous, les Européens, vous allez aider les occupants israéliens, et pas les Palestiniens, qui souffrent, sous cette occupation ? Pourquoi, ce deux poids – deux mesures ?

    ~~

    Silvia Cattori : Jusqu’à présent, il était impossible, fût-ce au sein du mouvement de solidarité avec les Palestiniens, de traiter Israël avec la même sévérité que le régime sud-africain d’apartheid. Quand l’intellectuel helvétique Tariq Ramadan a simplement déclaré que si nous voulons être cohérents et respecter la dignité de l’être humain, nous devons boycotter cette manifestation, il a été vilipendé et accusé d’encourager l’« antisémitisme » [7]. Dans le cas d’Israël, le boycott est souvent considéré par les gens de religion juive, ainsi que par les représentants des partis de gauche, comme un acte « antisémite » !

    ~~

    Aharon Shabtai : Les juifs refusent de voir que près de quatre millions de Palestiniens vivent, actuellement, dans des camps de concentration, dans des camps de prisonniers, comme à Gaza.

    ~~

    Les gens, en Europe, ne savent pas exactement quelle est la réalité, ici. C’est totalement stupide, d’utiliser le mot « antisémite », et de blâmer ceux qui appellent à boycotter Israël ! Je suis né ici, mes enfants vivent ici, et moi aussi, j’exige le boycott d’Israël, moi aussi, je pense comme ceux que l’on accuse « d’antisémitisme ». Récemment, Benny Ziffer, le rédacteur en chef du supplément littéraire du quotidien israélien Haaretz, a appelé au boycott du Salon du Livre, lui aussi.

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    Ces allégations d’« antisémitisme » ne sont que pure propagande. Jusqu’à récemment, Israël a réussi à faire en sorte que les Européens soutiennent l’occupation. Mais, après la guerre contre le Liban, et après le blocus de Gaza, les peuples européens ne peuvent continuer à soutenir Israël. Les appels au boycott n’ont strictement rien à voir avec je ne sais quel racisme.

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    Silvia Cattori : Alors que, dans les universités britanniques, il est possible de refuser d’inviter des écrivains ou des scientifiques israéliens, en Europe continentale, la gauche consensuelle ne répond jamais à l’appel au boycott lancé par les Palestiniens. Pourquoi ?

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    Aharon Shabtai : Je ne comprends pas ce que signifie ce terme de « la gauche », dès lors que ses tenants ne coupent pas toutes relations avec Israël ? Je pense qu’énormément de gens ont peur de se voir accuser d’« antisémitisme ». Aujourd’hui, la signification réelle de l’Holocauste est totalement falsifiée. Il y a bel et bien une industrie de l’Holocauste, qui a été privatisé par la propagande israélienne ; c’est répugnant.

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    Silvia Cattori :Des gens manifestent-ils leur soutien à votre prise de position ?

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    Aharon Shabtai : Naturellement. Je reçois beaucoup de lettres d’Europe. Je sais que les gens se sentent concernés ; ils n’ont rien contre les juifs, mais ils condamnent la brutalité de la politique israélienne. C’est cela, que les médias taisent.

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    Les gens ont soutenu Israël durant tellement d’années ! Mais aujourd’hui, par leurs réactions, nous constatons que les sentiments des gens ordinaires sont très majoritairement opposés à la domination et au militarisme d’Israël. Mais, dans les médias, vous n’en trouvez aucune trace ! Parce que les médias – nous l’avons vu, à propos de la guerre contre l’Irak- sont du côté du pays qui fait la guerre. Les médias sont pro-israéliens.

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    Silvia Cattori

    Journaliste suisse.

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    [1] « [Le poète israélien Aharon Shabtai dit non au Salon du livre de Paris->http://www.silviacattori.net/article371.html] », silviacattori.net, 22 janvier 2008.

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    [2] Aharon Shabtai, né en 1939 à Tel Aviv, père de six enfants, vit à Tel Aviv. Il est le plus éminent traducteur en hébreu des tragédies grecques et l’auteur de nombreux recueils de poésie. Il a suivi la Tel Nordau School et l’Educational Institute au Kibbutz Merhaviya. Après son service militaire, il a étudié le grec et la philosophie à l’Université hébraïque, à la Sorbonne et à Cambridge et, de 1972 à 1985, il a enseigné les Études théâtrales à Jérusalem. Il a reçu le Prix du Premier ministre pour la traduction en 1993.

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    [3] « [Nicolas Sarkozy, la France et Israël->http://www.voltairenet.org/article155260.html] », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 17 février 2008.

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    [4] Au sujet d’Abraham Yehoshua, Amos Oz et David Grossman lire également « [Omar Barghouti et la Fiera del libro de Turin : La gauche… est-ce que vous vous souvenez de la bataille contre l’apartheid ?->http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=7878] », par Michelangelo Cocco, Il Manifesto du 22 janvier 2008 et Mondialisation.ca, 23 janvier 2008.

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    [5] Le quotidien Haaretz, a rapporté (août 2007) que le Ministère des affaires étrangères (par le biais du DCSA : Division for Cultural and Scientific Affairs) utiliserait les écrivains pour promouvoir une belle image d’Israël ; et que tout un va et vient d’écrivains « officiels » sont aidés pour faire la promotion et les traductions de leurs livres en diverses langues.

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    [6] « [Egyptian writers protest at Israel’s Paris book fair invite->http://www.pacbi.org/boycott_news_more.php?id=673_0_1_0_C] », AFP, 22 janvier 2008.
    Parmi les personnalités qui appellent au boycottage : les écrivaines Susan Abulhawa (Etats-Unis) Rita Amabili (Canada) ; Tariq Ali, John Berger, le chef d’orchestre Riccardo Muti, le chorégraphe Omar Barghouti. « [Above Politics ? « Out of Israel » and into Complicity->http://www.danceinsider.com/f2008/f0221_1.html] », par Omar Barghouti.

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    [7] « [A propos de l’appel au boycott de la Foire du livre de Turin->http://www.voltairenet.org/article154968.html] », par Tariq Ramadan, Réseau Voltaire, 5 février 2008.
    Citation de T. Ramadan : « Toutes les femmes et tous les hommes de conscience – et cela ne concerne pas seulement les Palestiniens et les Arabes – devraient, à mon sens, boycotter la Foire (comme le Salon de Paris d’ailleurs) dont l’invité d’honneur est un pays qui ne respecte pas le droit et la dignité des peuples. »

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