Radio Canada
Des centaines de musulmans se rassemblent à Ottawa, au cours du week-end, dans le cadre d’un congrès. L’objectif du rassemblement est de trouver les moyens de construire une identité canadienne musulmane.
Il s’agit entre autres de réfléchir à leur intégration, qui connaît certains ratés, en raison notamment de toute l’attention provoquée par les accommodements raisonnables, particulièrement au Québec.
Plus d’une vingtaine d’ateliers de discussion, dont quatre en français, sont prévus lors du congrès. Les questions de la sécurité, du rôle des femmes et des images véhiculées par les médias sont notamment au menu.
Tariq Ramadan, un des penseurs musulmans les plus médiatisés d’Europe, est parmi ceux qui ont pris la parole. Il a rappelé l’importance des obligations qui viennent viennent avec le fait de vivre dans un lieu donné. Parmi ces obligations, il a noté celle d’avoir des revendications modérées. Or, l’idée de créer des tribunaux islamiques au Canada est selon lui un exemple de dérapage.
« Certains musulmans poussent beaucoup trop loin dans la rhétorique et dans l’affirmation parfois absolument pas nécessaire d’un certain nombre de droits qu’on a déjà. Mais à vouloir les demander de cette façon-là, on se tire une balle dans le pied », estime-t-il.
D’un autre côté, M. Ramadan reproche à certains partis politiques d’exploiter dangereusement les craintes de la population face à l’immigration. « Il faut vraiment que les citoyens canadiens soient très, très, très attentifs à l’instrumentalisation politique de leurs peurs », prévient-il.
Une première à Ottawa
C’est la première fois que la section canadienne du congrès annuel de la Société islamique de l’Amérique du Nord se tient à Ottawa. Le congrès se tient normalement à Toronto.
Salah Basalamah, fondateur du réseau Présence musulmane, dit s’être battu pour amener le congrès à Ottawa, notamment pour que les communautés musulmanes francophones et anglophones aient un lieu de rencontre. « C’était l’occasion dans la capitale fédérale de pouvoir réunir à la fois les anglophones et les francophones. […] On avait besoin que cette rencontre se fasse des deux côtés de la rivière », soutient M. Basalamah.
Plus de 600 000 musulmans vivent au Canada.
SOURCE : RADIO CANADA