Réponse à l’ Epître à Tariq Ramadan à propos de son appel à un moratoire
Ustâz Noureddine Assouat,
J’ai bien reçu votre Epître… en deux exemplaires. La première est une longue version avec des développements très nombreux, très longs et très discutables. Je l’ai reçue comme un message privé auquel je voulais répondre en privé. J’ai ensuite été étonné de trouver une seconde version sur Oumma.com publiée pour le large public : certains arguments et certaines analogies étranges ont donc disparu et vous avez tenté de vous concentrer sur l’essentiel. J’en suis heureux, je vous réponds donc sur l’argumentaire de la meilleure des versions, la plus courte.
Ustâz Noureddine, vous vous posez la question de l’opportunité d’un tel Appel puisque l’application des hudûd est tout à fait marginale. Cela ne ferait donc pas partie des priorités de la « Oumma ». J’ai déjà entendu et répondu à cet argument mais permettez-moi de redire l’essentiel de ma position sur cette question.
Vous relevez vous-mêmes [bien qu’en note, ce qui est troublant ] : « Bien entendu, il ne s’agit pas d’une question de statistiques. Une seule application abusive et injuste d’une de ces peines, est une application de trop, qu’il faut dénoncer et condamner.» C’est également mon opinion et à l’étude on s’aperçoit que notre non clarté sur la stricte application des hudûd a des effets évidents sur notre silence et notre gêne lorsqu’il est question des châtiments corporels (que l’on connaît dans pas moins de 32 pays à majorité musulmane – parfois incertaine- , même s’ils ne sont pas appliqués directement au nom des hudûd) ou de la peine de mort (appliquée dans 50 parmi les 56 pays majoritairement musulmans même si, encore une fois, elle n’est pas directement appliquée au nom des hudûd).
Ni les savants ni les sociétés musulmanes ne tiennent un discours clair sur ces réalités et il s’ensuit que, psychologiquement, on n’ose pas se prononcer contre la peine de mort ou les châtiments corporels car on a admis que « cela faisait partie de l’islam ». L’ouverture d’un débat et l’application d’un moratoire doivent nous permettre d’avoir un discours explicite de condamnation caractérisée de l’application de ces peines dans les conditions socio-économiques actuelles. C’est déjà une première étape : « Il faut condamner » dites-vous… alors faisons-le ! Et clairement, in shâ Allah.
Votre seconde partie se veut une réfutation de mon argumentaire « théologico-juridique » en s’appuyant principalement sur les pensées de Abû Ishâq ash-Shâtibî et de Abû Hâmid al-Ghazâlî sur lesquels, cela tombe bien, je me suis concentré et spécialisé durant mes années d’étude : je peux vous avouer ici qu’ils constituent, sans exclusive aucune, mes deux premiers savants de référence. Vos remarques sont intéressantes mais vous citez les opinions des deux savants de façon d’abord exacte – et j’adhère totalement à leur propos – pour ensuite faire dévier l’argumentaire vers une direction et une conclusion dont tout me porte à croire, wa Allahu a’lam, qu’elles s’opposent aux thèses des deux savants qui ne pourraient pas vous suivre.
Vous avez raison de rappeler que les hudûd ont été considérés comme partie intégrante des prescriptions islamiques permettant de réaliser les finalités (maqâsid) du message global de l’islam. Nos deux shaykhs le disent comme l’ont dit tous les savants des écoles classiques de l’islam. Les hudûd participent des finalités comme les moyens participent des fins. Exprimé plus simplement : les hudûd sont les moyens qui permettent de réaliser fidèlement la finalité du message. Ce propos est une évidence contre laquelle je serais le dernier à me rebeller.
L’essentiel de mon argumentation ne se situe pas là et c’est d’ailleurs en m’appuyant sur cette distinction entre « fins » et « moyens » que j’ai développé ma proposition en fidélité absolue avec l’approche islamique classique. La question est donc la suivante : peut-on, pour réaliser la « finalité » de justice de l’islam, appliquer de façon injuste les « moyens » qui nous sont prescrits pour y parvenir ? La réponse des savants est unanime : une prescription islamique (hukm) – même si elle participe des enseignements islamiques comme moyen (wasîla) d’un but plus élevé (qasd min al-maqâsid ad-darûriya) – ne peut s’appliquer que lorsque les conditions de son application (tawaffur ash-shurût) sont réunies. A aucun moment et en aucune circonstance la fin ne justifie les moyens dans l’éthique et le droit islamiques : vous faites dire – par extension – à nos savants des choses que jamais ils n’ont soutenues, dites ou pensées.
Dans le prolongement de votre réflexion, vous parlez de Umar ibn al-Khattâb et de l’histoire du domestique injustement traité par ses maîtres. En expliquant la décision de ‘Umar ibn al-Khattâb vous confirmez point par point la pertinence de l’argumentaire que propose l’Appel pour parvenir au moratoire. Quand des maîtres sont injustes avec un serviteur comme un pouvoir est injuste -volontairement ou non – avec ses citoyens … on ne peut appliquer les peines. Au demeurant, vous oubliez de mentionner l’exemple de ‘Umar ibn al-Khattâb qui a suspendu l’application des peines contre les voleurs en période de famine (ou de guerre selon certains savants) : c’est le même principe, cette fois-ci à grande échelle.
La lecture du commentaire du muftî d’Egypte, shaykh Alî Jum’a, vous aurait permis de trouver d’autres exemples qui tous vont dans le sens de l’Appel. Je n’en rajouterai donc pas et je vous renvoie par ailleurs à mon site où l’ensemble de mes réponses sont reproduites.
Je terminerai par quelques petites remarques sur un certain nombre de réflexions qui traversent votre texte et lui donnent un ton que l’on pourrait discuter. Soyez-en persuadé, Ustâz Noureddine, j’ai invoqué le Très-Haut dans mon cœur et avec tout mon esprit avant de me pencher et d’écrire sur ce sujet hautement sensible. Votre remarque : « Que Dieu soit absent du texte, me paraît terriblement significatif » n’est ni claire ni bienvenue… nous ne sommes pas loin du procès du cœur et de l’intention. Je relève ce point… par dignité et pudeur, je n’y répondrai pas.
Vous dites n’avoir jamais entendu parler de « moratoire » avant l’émission avec Sarkozy… c’est dommage. En lisant Le Monde, vous vous seriez rendu compte que Bernard-Henri Lévy en avait lui entendu parler bien avant. Ce n’est pas grave … j’ai commencé à parler de moratoire sur la peine de mort en 1998 très exactement. Ma réflexion sur les hudûd s’est élaborée et formalisée en 1999. Je demande aujourd’hui l’ouverture d’un large débat où chacun pourra exprimer ses opinions. J’ai bien sûr les miennes que je tiens à présenter et à discuter au cœur même de ce débat : il n’y a aucune contradiction entre le débat dans lequel j’aimerais que le monde musulman s’engage et mes opinions personnelles que je peux exprimer lors d’un entretien ou dans un livre.
Enfin, vous affirmez qu’ « il aurait été beaucoup plus utile, courageux et sincère » de dénoncer d’autres pratiques. Encore une fois, je ne dirai rien, Ustâz Noureddine, sur la sincérité et le courage dont vous semblez être le juge mais je vous fais ici la promesse d’essayer encore et encore d’être plus utile devant Dieu, parmi les hommes, à la justice et à la solidarité.
En terminant cette réponse, je voudrais ici saluer Oumma.com qui a pris la décision de publier largement les textes et les contributions et d’ouvrir le débat. Aucune de mes réponses aux savants n’est parue sur le site Islamonline.net et le commentaire (trop favorable ?) du Shaykh Alî Jum’a a été quasiment caché. D’autres contributions positives n’ont tout simplement pas été postées… La crise du monde islamique est toute entière là… et si telle est l’alternative proposée par les militants musulmans, alors il faut s’inquiéter… et profondément !
Reste l’espoir : dans le monde arabe, aux Etats-Unis, en Europe comme en Asie une pétition internationale vient d’être lancée (en arabe, anglais et français) par des musulmans demandant aux savants musulmans de prendre cette question au sérieux et d’ouvrir le débat. Je salue cette initiative et je suis heureux de voir et d’entendre que des ulémas du monde musulman commencent à s’exprimer sur le fond et à étayer des arguments qui vont dans le sens ou non de l’Appel. La route sera longue et les débats vifs : n’en ayons pas peur ne serait-ce que par respect pour dignité de ces femmes et de ces hommes, pauvres et démunis, que la conscience musulmane contemporaine a trop souvent laissés à leur sort alors que quotidiennement, l’intégrité de leur corps et la sacralité de leur vie sont bafouées. Leur pauvreté doit être protégée par la richesse spirituelle de nos consciences et de notre refus : ce combat est et sera le nôtre, in shâ ar-Rahmân.
En conscience, j’ai signé la pétition. Je suis convaincue et j’ai signé.C’est bien d’un réveil des consciences dont nous (c’est un « nous » humain, universel) avons besoin aujourd’hui. J’ai l’intime conviction que l’Appel est un grand pas vers la fidélité au message de l’islam…message de paix et de justice…Soyons fidèles au message en profondeur, en conscience…le courage naissant de la prise de conscience véritable.
Paix sur vous
Magalie-Ihsane
As Salamou Alaikoum Cher frère Ramadan.
Je commence tout d’abord par vous encourager pour le grand effort que vous faites en Europe pour faciliter l’intégration des Musulmans en Occident par rapport au contexte social ou ils vivent. C’est un grand réconfort pour beaucoup de Musulman qui aimeraient pratiquer l’Islam toutefois en gardant leur citoyenneté.
Ma question ici est au sujet du Moratoire contre la lapidation pour lequel vous êtes prononces. Car d’après ce que j’ai suivi, vous êtes pour un moratoire ou cessation temporaire de l’application en vue d’étudier les conditions sur lesquelles cette lapidation doit être appliquée. Vous continuez a dire que cette moratoire est une phase indispensable pour enfin aboutir a sa non application dans les pays Musulmans. A ce niveau j’aimerai vous poser ces questions:
1) Est ce dire que vous rejeter complètement la tradition prophétique selon laquelle la lapidation en soi doit être appliquée une fois toute les conditions réunies?
2) Le fait de se prononcer de cette façon n’est-il pas un moyen de dire que vous avez honte de cette loi Islamique qui au temps du prophète n’avait pour but que d’instaurer une éthique sociale pour éviter les perversions comme nous le constatons aujourd’hui?
3) Pourquoi n’en profitez vous pas de l’occasion pour passer a l’offensive en expliquant d’une manière cohérente les motifs pour lesquels cette sentence est appliquée au grand public Non Musulman et Musulman d’ailleurs. Car s’il ne comprend pas le fond de cette application quoique vous fassiez ne pourra qu’affirmer l’hypothèse selon laquelle les loi Islamiques sont barbares!
4) Ne pensez vous pas qu’en adoptant cette attitude rétrograde que vous contribuez d’une part a remettre en cause une jurisprudence prononcée par Allah et appliquée par Son Messager (Paix et Bénédiction d’Allah sur lui) et d’autre part a faire croire aux Non Musulmans que cette loi est pervers et horrible alors bien même qu’elle n’a pour but que de restreindre les hommes du répréhensible?
J’ai eu beaucoup des doutes sur ce sujet, raison pour laquelle je vous pose ces questions.
Je suis tout a fait d’accord pour un moratoire mais juste un moratoire pour étudier les conditions de son application par rapport a notre monde contemporain et non pour aboutir a la longue a sa cessation. Car ce serait ajouter du crayon sur la révélation d’Allah tout comme les juifs et Chrétiens l’ont fait avec les livres sacres pour satisfaire leurs désirs et ambitions.
Tout en espérant recevoir une réponse convaincante de vous a la lumière du Coran et de la Sunna, veillez agréer mes sentiments les plus partages.
Wa Salam
Mohamed Amin
Allemagne.
« Encore une fois, je ne dirai rien, Ustâz Noureddine, sur la sincérité et le courage dont vous semblez être le juge » Si Utsâtz Noureddine comprend avec profondeur l’enseignement de pondération et de profondeur qu’inspire cette phrase, je crois qu’il devrait savoir que Utsâz devant son nom est une contradiction dans les termes. Au fait, je ne dois rien dire car vous avez tout dit frère Tariq. Dieu vous protège !
Assalam alaikoum wa rahmatoullahi wa barakatuh.En lisant tous ces appels au moratoire,et ces echanges entre intellectuels musulmans, je me réjouis d’une chose : c’est que le débat est lancé et j’espère ( incha’ Allah ) qu’il ne se limitera pas à des considérations abstraites mais à des changements concrets.Je voudrais donner mon avis sur la question de la peine de mort et des chatiments corporels en me référant à l’actualité.
Si je compare ces peines à une arme nucléaire, il est évident que l’utiliser même accessoirement constitue un crime abominable. D’ailleurs, cette arme est utilisée aujourd’hui comme un moyen de prévention et non pas un moyen de sanction. Et je trouve peinible l’application de telles peines aujourd’hui puisque des peines alternatives existent et qu’elles sont beaucoup moins radicales.
Donc, j’encourage cet appel pour faire changer les mentalités.
Assalam alaikoum wa rahmattoullahi wa barakatuh
Salam Alaykoum,
Un moratoire pour cause d’incompétence…d’accord mais si on considère un état islamique cohérent, est-ce qu’on est bien d’accord que la loi d’Allah s’applique? Même si elle violente…pas sur car j’ai lu des choses injustes envers Allah. Tariq, tu aurais écris que le moratoire est un pas vers l’abolition définitive? Si c’est bien ton point de vue, aurais-tu abandonné l’idée que la société cohérente proposée par Allah dans le Coran est la plus juste? Je te prie de clarifier cela à l’occasion.
Je soutiens le moratoire mais c’est temporaire, le temps que l’époque d’injustice envers Allah se termine Insh Allah…car nous sommes fatigués…puisse Allah décreter un moratoire sur l’injustice. finalement je préfère celui la.
La justice est un des fruits de la recherche d’Allah, il ne faut pas que ce moratoire soit motivé par autre chose que la recherche de justice car alors de moratoire on passerai à trahison…soyons plus claire dans ce que nous écrivons, le texte du moratoire est clair mais d’autres textes sur ce sujet ne le sont pas. N’oublions pas l’importance de l’intention dans le succès d’une entreprise terrestre auprès d’Allah.
La pétition, c’est mettre une pression mais la pression d’Allah n’est-elle pas suffisante pour que les Oulemas s’attachent a débattre et a trancher. Devons- nous toujours importer des comportements qui ne sont pas les notres. Ce moratoire ne concerne pas la chasse des phoques mais la parole d’Allah. Un Oulema digne n’a pas besoin de pétition pour intervenir dans ce débat car c’est le JUGEMENT d’Allah dont il question ! Les Oulema sont plus concernés que nous simple musulmans.
« Pétition – Non Merci » pour parler à la mode de chez eux…la culture du futile.
Salam Alaykoum
Samir
Salam alikoum,
Je ne réagis pas au texte de M. Ramadan car je crois que cet homme dit juste. Par contre, je veux juste réagir simplement à aux paroles de M.Samir:
« Pétition – Non Merci » pour parler à la mode de chez eux…la culture du futile »
Je dois vous dire M. Samir qu’étant musulmane convertie et vivant en occident depuis ma naissance, je ne crois pas que MA culture soit futile. Vous parlez comme un musulman qui se croient au dessus de tout! J’en suis outrée et je ne peux accepter cette phrase que dénigre la culture d’un pays sous toutes ses formes et le pays qui vous fait probablement vivre!
Wassalam, Sakina
Salam Alaykoum,
Ne concluez pas trop vite quand au sens du « chez eux » car si vous relisez bien, je n’ai visé personne en particulier, pour ce qui est de « culture du futile », là non plus je n’ai visé personne en particulier. Le débat se voulait de l’intérieur et on ne peut approcher la question du moratoire avec des méthodes de ce genre car on risque de traiter des questions qui concerne le jugement d’Allah par des futilités. Pour votre information, nous musulmans nous disons que c’est Allah qui nous fait vivre, pas un pays…Et je n’ai toujours pas visé en particulier…chacun est libre de lire comme il veut et je ne me sens pas au dessus des autres…il y a suffisament de gens au dessus des autres…dans la culture du futile.
Salam Alaykoum,
Samir
Salam aleikoum.
Tariq Ramadan n’a-t-il pas dit que le moratoire est une étape qui doit mener à l’abolition de ces peines ? Si, si ce que le Courrier relate de lui est vrai (http://www.lecourrier.ch/modules.php?op=modload&name=NewsPaper&file=article&sid=39354).
Assalamou aléikoum je suis très heureux de vos article et Die vous aidera.
salam oualikoum
Faisons un constat: le monde musulman est en crise, en crise d’identité. Techniquement en retard, de la famine, dépendant du monde occidentale, dictature, guerre où des enfants meurent par milliers, peut-être aussi de la corruption, arrestation arbitraire et tortures (lire livre Hani Ramadan L’Islam et la barbarie) ultra divisé… c’est triste.
Il faut que celà change. Oui mais comment? De l’intérieur! En se recentrant sur son identité, une identité riche et intelligente.
Mais alors, quelles sont les personnes les plus savantes quand à la véritables identité du monde musulman?
Les oulema!
Il faut leur donner la parole, pour qu’il débatent et qu’enfin apparaisse l’Identité. Le chemin s’éclairera alors…
Mais comment leur donner la parole, il faut un pretexte, une raison… Lequel, laquelle?
Imaginons que cet appel en soit un(e)?
Imaginons, celà ne coûte rien.
Alors les oulema débatent sur les peines en question, les conditions d’application…
Imaginons que dans le monde musulman actuel, ces conditions ne soit pas en tièrement réunies. Quelles seront alors leurs conclusions? Quelles seront les conséquences, à cours terme, moyen terme et à long terme? Y aura-t-il des changements à l’intérieur et au delà des frontières du monde musulman?
L’Identité, sera-t-elle retrouvé?
Insha Allah
Mon cher Youssef, ce que vous exposez est à la fois réel beau et superbe, mais difficile à réaliser pour ne pas dire presque impossible. Pourquoi ? Bien sûr, le monde musulman est en crise et en retard dans tous les domaines comme vous dites. Cette situation désastreuse est voulue et provoquée par les grandes puissances occidentales dès l’aube de la libération des territoires sous domination coloniale. Depuis cette époque, elles éxercent sans répit une pression sur les gouvernements leur signifiant qu »il est interdit d’éduquer le peuple pour se relever, ne plus rêver de redevenir une puissance pour les affronter. Pendant que ces puissances aident et dictent la conduite à suivre aux fonctionnaires de haut rang, paralellement, elles intoxiquent le peuple par les idéologies anti-islamique de l’orient et les slogans de la démocratie de l’occident arrivant ainsi à nous diviser intérieurement en de multitudes d’entités rivales. D’où, ces relations conflictuelles entre les gouvernants et gouvernés. Ainsi, on constate que les gouvernements arabes sont entre le marteau et l’enclume. Une grande pression d’un côté et la répugnance du peuple de l’autre. De ce fait, les chefs des états sont comme enchainés ne disposant d’aucun pouvoir pour agir, se limitant d’éxister dans la lamentable situatios que vous avez décrit. Pour maintenir ce chaos, les grandes puissance ont des moyens éfficaces que sont les Blakwaters et leur espèces voisines à travers le monde. Pour mieux comprendre cette ignominie, je vous renvoie sur le site oumma.com ( exposé de M.Réné Naba: Irak est le meilleur mercénariat du monde). Dans ces conditions, je vois le salut qu’en procédant de la même manière qu’à l’époque du colonialisme: prêcher l’union et la solidarité entre les gouvernants et gouvernés dans la clandestinité. Encore faut-il faire taire l’animosité et la haine qui dévorent notre coeur et n’agir en n’ayant en vue que l’agrément du Seigneur et la lutte contre la corruption régnant sur la terre. Manifester son mécontentement comme le fait le mouvement dAl-Quida qui tue plus d’innocents que d’énnemis ne fait que causer plus de tort à l’islam.
Salamou alaykoum,
Malheur à nous autres, êtres humains, et notamment musulmans, à qui le Trés Haut a confié le dépôt de la Foi, d’accepter en silence tant d’injustices et de nous rendre complice d’une flagrande trahison du méssage Coranique.
Rappeler un certain nombre de Droits fondamentaux garantis par la Shari’a que l’on prive à des enfants, femmes et hommes, le plus souvent vulnérables et fragiles, rappeler ce qu’est cette même Shari’a en tant que » Voie qui mène vers la Source « , ce que sont les Hudud…c’est engager une réflexion d’ordre éthique pour nourrir notre Foi et appliquer ce que le Tout Puissant s’est appliqué à lui même : la Justice.
Qu’Allah vous bénisse, frère Tariq, d’engager un tel débat en lançant l’Appel à un moratoire sur les chatiments corporels, la lapidation et la peine de mort.
Un tel Appel commence à apporter ses fruits puisqu’une pétition est lancée, le débat est ouvert. Cet appel sonne par ailleurs comme un Rappel qui en définitive fait du bien à la conscience croyante et qui de jour en jour incarne comme une évidence qui s’impose à des êtres conscients qu’ils sont porteurs d’une lourde responsabilité et qui à travers cette question certes sensible sont mis à l’épreuve en ce sens qu’ils leur appartient, en âme et conscience, de prouver qu’ils sont réellement porteurs de la Foi authentique.
Répondons Oui à ce Moratoire en signant la pétition.
Wa Salamou alyakoum.
Monsieur Ramadan
Dans le hadith rapporté par nos Imams Boukhari et Mouslim le Prophète (Salla Allaho alayhi wa sallam) dit: »Celui qui croit en Dieu et au jour du jugement, qu’il dise du bien ou qu’il garde le silence ».
De plus si l’Islam vante le mutisme, nos savants préfèrent ne pas engager le débat sur votre réflexion peut être pour éviter la fitna. De plus certains d’entre eux sont préoccupés par « les réformes américaines », par le terrorisme, par la salafiya, par les élections, par les menaces de guerres civiles…A mon avis beaucoup d’entre eux ne savent plus quoi faire tellement les « fitanes » ravagent leurs pays. La parole était surveillée par les nôtres, mais de nos jours le soufle du savant est dans le collimateur de l’ennemi. Ce qui est étonnant ce sont les attitudes de certaines personnes qui vous accusent…Ce qui est à éviter aussi ce sont les pétitions qui relèvent de l’affectif. On ne force pas un savant à s’exprimer; il est maître de son verbe. Nous observateurs, on apprend autant du silence que de la parole d’un savant; mais on ne doit pas prendre position hativement et sans savoir. Vous êtes tous des balises dans notre cheminement vers Dieu et vous fait confiance…
Assalamou Alaykoum,
“J’ai invoqué le Très-Haut dans mon cur et avec tout mon esprit avant de me pencher et d’écrire sur ce sujet hautement sensible.
”
Seuls les croyants qui connaissent la valeur et la portée de la Salat Al Istikhara peuvent comprendre le cheminement de Mr. Ramadan avant de publier cet appel.
“Votre remarque : « Que Dieu soit absent du texte, me paraît terriblement significatif » n’est ni claire ni bienvenue… ”
Je vous rejoins entièrement et vous suis gré pour votre remarquable réponse.
L’esprit tribal et l’ignorance (pluridisciplinaire et multiforme) continuent à faire des ravages au sein du monde musulman (Bergers et troupeaux inclus).
Dieu nous a promis que l’Islam vaincra toutes les injustices sur Terre mais la plupart de ceux qui sont portés (ou plutôt supportés) par l’Islam redoutent cette victoire et espèrent en retarder l’échéance puisqu’ils pratiquent, favorisent et alimentent (sciemment ou non) de nombreuses injustices.
Accepter d’être empêché de jouir de ses richesses naturelles, d’être un éternel consommateur, d’être incapable d’assurer sa propre sécurité, d’être un « éternel assisté » doit être considéré comme un « Chirk » (grande défaillance de Foi) puisque l’on associe une (ou plusieurs) autre(s) Puissance(s) à Dieu quoique l’on puisse prétendre…
Assalam aleikum.
« il n’y a aucune contradiction entre le débat dans lequel j’aimerais que le monde musulman s’engage et mes opinions personnelles que je peux exprimer lors d’un entretien ou dans un livre« .
Pas de contradiction certes, mais on souhaiterait plus de la clarté : l’Appel demande-t-il la suspension de l’application des peines pour cause de non existence des conditions leur étant préalables ? ou bien est-il une étape vers leur abrogation complete ? Quand on lit les références à Omar et les termes employés (« adam tawaffur ash-shurut »), on pense que l’objectif de Tarik est la premiere chose. Mais ensuite quand on lit ce qu’il a dit a Zemmouri : « A mon sens, il doit nous mener vers la cessation définitive de ces pratiques« , on se demande quel est réellement son objectif.
Un autre point : l’applicabilité du droit au talion (appliqué par les autorités publiques et après procès équitable) n’est pas lié à la pré-existence de conditions de justice sociale. Pourquoi avoir alors inclus ce cas là aussi dans l’Appel ? Si on enlève ce verrou aussi, alors que fera-t-on pour endiguer les meurtres qui, dans une société justement dénuée de justice sociale, ne manqueront pas de proliférer ? Faut-il sacrifier la sécurité de la vie de l’innocent à celle du meurtrier ? Voler pour vivre, oui ce n’est pas un crime, comme Omar l’a montré, et la peine est inaplicable ; mais y a-t-il une nécessité qui pousse à tuer quelqu’un qui ne vous a rien fait hormis qu’il est riche et vous démuni, nécessité qui rendrait l’autorisation du talion inaplicable ? Faut-il alors militer pour la suspension du talion ou pour la conscientisation de la classe aisée ? Et si c’est l’application concrète du talion qui est injuste dans certains pays musulmans (procès pas équitable, ou application du talion quand le meurtrier est pakistanais ou philippin mais pas quand il est arabe), alors la solution est-elle de militer pour la suspension (définitive ?) du talion lui-même, ou bien de dénoncer le favoritisme fait aux riches par rapport aux pauvres, et aux arabes par rapport à ceux qui ne le sont pas ?
Il y a un autre point encore : Tarik a dit que son appel est lancé de l’intérieur, et que, en tant que tel, il a plus de chances de réussir (il l’a dit à l’occasion d’interviews). Alors pourquoi avoir, dans le texte même de l’Appel, souligné que « La communauté internationale a également une responsabilité majeure et manifeste devant le traitement de la question des hudûd dans le monde musulman. La dénonciation est sélective et opère selon le calcul et la protection des intérêts géostratégiques et économiques« . Attends, frère, la « communauté internationale » (un beau et grand nom quand on sait que ce sont uniquement les grandes puissances qui font la pluie et le beau temps à l’échelle mondiale, dénonçant ici ce qu’elles acceptent là chez leur petit protégé) ne connait pas les conditions islamiques de non applicabilité des peines. Comment voudrais-tu alors que ces puissances puissent comprendre ce dont il s’agit, que les conditions n’en sont pas réunies, etc. ? Et voudrais-tu qu’elles puissent faire plus d’ingérence encore dans les affaires de nos pays musulmans ? Dans ce cas dis toi bien qu’elles ne s’arreteront pas là : la possibilité de préparer de quoi se défendre (et seulement se défendre) contre les agressions de ceux qui lorgnent vers les richesses naturelles de nos pays, l’interdiction de la vente publique d’alcool, l’interdiction de l’expression publique de la pornographie, l’autorisation de la polygamie (même quand c’est l’épouse qui cherche une seconde épouse pour son mari), tout cela, et bien d’autres choses encore, les grandes puissances y sont fermement opposées dans nos pays musulmans, alors même que elles, elles se donnent le droit de préparer des armes (et pas seulement pour se défendre : il suffit de voir l’Iraq), le droit d’interdire la vente publique de drogue, et le droit d’autoriser l’adultere (au nom de la liberté de conscience). Il n’y a que celui qui ne veut pas voir les choses qui l’ignore, et toi tu ne l’ignores pas. Où s’arrêteront-elles si tu les invites a fourrer davantage encore leur nez dans les affaires de nos pays ? La colonisation ne cessera-t-elle donc jamais ?
Excuse-moi, frère, mais dans ton Appel subsistent pour mon pauvre esprit ces trois zones d’ombre. S’il y a des choses que je n’ai pas comprises parce que ton niveau de compréhension est tout autre (Allah t’a largement pourvu de ce coté là), alors s’il te plait, au Nom d’Allah éclaire moi, parce que là je suis completement perdu, et je ne sais plus que penser.
Salam a toi.
Salam Alaykoum,
effectivement Tariq aurait dit à un journaliste : »…. Le moratoire, je peux le demander partout, en Arabie saoudite ou au Nigeria… je peux leur dire que ce châtiment est inique. Dans mon esprit, le moratoire est une étape qui doit mener à l’abolition de ces peines.»
Tariq aurait du écrire cet élément important dans le texte de l’appel au moratoire, en effet, dans son esprit la justice n’est pas une condition nécessaire et suffisante d’application des huddud. Par contre l’injustice est une condition suffisante de non application. En résumé: contradiction avec l’Islam.
Je comprends qu’un Ulemma n’a pas le droit de suivre cette voie car elle n’appelle pas à plus d’Islam mais bien à une autre forme de société.
Au nom de quelles valeurs cette démarche est-elle alors entreprise?
Il est difficie de promouvoir l’Islam dans la société de l’information, tachons au moins de ne pas le faire reculer.
Merci pour les infos,
Salam Alaykoum
Samir
UN MORTATOIRE POUR ABOLIR UNE LOI QU’ALLAH A INSITITUE??? HORS DE QUESTION VOUS ETES FOU? CRAIGNEZ ALLAH ET APPLIQUER SES LOIS.
UN MORTATOIRE POUR APPLIQUER AVEC JUSTICE LA LOI OUI, MAIS EN AUCUN CAS POUR ARRIVER A SUPPRIMER UNE LOI D’ALLAH NE SERAIS-CE QU’UNE LETTRE
SALAM,
ON CITE SOUVENT DANS CE SITE LES OULEMAS…TOUT A COUP ME VIENT A L’ESPRIT LA BELLE PHRASE QUE STALINE A PRONONCE AU NEZ D’UN EMISSAIRE DU PAPE LUI DEMANDANT DE NE PAS DETRUIRE LES EGLISES…STALINE A DIT » »COMBIEN DE CHARS POSSEDE VOTRE PAPE » LES OULEMAS N’ONT RIEN A DIRE. LA MAJORITE SUIT LA POLITIQUE DE L’ETAT . PAR EXEMPLE ,LES DEBATS QU’ILS MENENT AUTOUR D’UN SUJET A CARACTERE RELIGIEUX , CONSTATONS QU’IL Y A DESACCORD QUANT A L’APPLICATION DES RECOMMANDATIONS RETENUES.ON N’EST MEME PAS CAPABLE D’AVOIR UN MEME CALENDRIER HYGERIEN CHACUN TIRE SA CORDE DE SON COTE ET C’EST FRUSTANT..UN MORATOIRE? POURQUOI.. QUAND NOUS ASSISTONS A L’IGNORANCE DE LA MAJORITE DES MUSULMANS? A LA PAUVRETE, A L’HUMILIATION, LA HONTE NOUS ENTOUR DE TOUS LES COTES..IL FAUT : SE LIBERER..
APPRENDRE..NOTRE RELEGION..DISCUTER ENTRE NOUS…PERSUADER…TRAVAILLER..AVOIR UN COMPORTEMENT DIGNE DE NOTRE RELIGION..ETRE A LA HAUTEUR DE NOTRE CIVILISATION… NOUS PARLONS DES OULEMAS QUAND LES PAYS ARABO MUSULMANS VIVENT DES PROBLEMES DE FRONTIERES..FACTICES…DES IDEOLOGIES RELEGIEUSES QUI SEPARENT PLUS QU’ELLES NE RASSEMBLENT..UN CHIITE L’AUTRE SUNNITE DANS LA MEME DOCTRINE NOUSTROUVONS DES WAHABITES..DES SOUFIS ET LA LISTE EST LONGUE..QUEL PAYS MUSULMAN VA PRENDRE LE FLAMBEAU DE CE MORATOIRE..JE CROIS QU’IL Y A TROP D ‘ENJEUX.. POUR QU’IL SE S’ARRETE A A DE SIMPLES DEBATS DE TELEVISONS DONT NOUS SAVONS L’IMPACT PSYCHO SUR MES SEMBLABLES
ALLAH VOUS PROTEGE
La réaction de certains ulémas et intellectuels musulmans me rappelle (malgré la « gravité » du sujet) cette anecdote :
Un brave missionnaire a passé plusieurs mois au sein d’un village dont les habitants étaient cannibales pour les dissuader de manger leurs prochains. Au terme de sa mission, Le chef de la tribu lui assure que le message a été bien reçu et qu’ils suivront dorénavant le Message du Christ.
Le brave missionnaire, revient quelques temps après au village , trouve les villageois en train d’attendre autour d’une grande marmite la cuisson du repas. A sa grande surprise en soulevant le couvercle de la marmite, il y découvre des portions de corps humain. Indigné, il dit au chef de tribu :
- Vous m’aviez pourtant donné votre parole !
– Effectivement. Mais je vous assure, mon Père, que nous nous signons toujours avant de commencer nos repas !