L’idéologie de la peur ou l’idéologie qui ne dit pas son nom ! Frère Tariq, le propos est fort pertinent mais pas très explicite à mon sens. Hormis Bush et le front national, vous n’identifiez pas clairement ces idéologues de la peur. Qui sont ils au fond? Savoir qui ils sont c’est savoir mieux leur resister. Dieu vous accompagne !
L’idéologie de la peur devient de plus en plus le mode de fonctionnement mental, structurel de bien des gens en Europe comme dans le reste du monde.
Cependant, il existe différentes types de « peur de l’Autre », de rejet de l’Autre: la peur que peuvent ressentir par exemple les populations africaines ou arabo-musulmanes est-elle comparable à celle que peut ressentir telle population européenne? Les causes sont différentes et il faut rester nuancer, mais je pense que la peur ne peut devenir une idéologie que lorsque les politiques qui l’entretiennent sont en position de force. La peur de l’Autre est en fait le rejet de l’Autre; l’Autre ne devient une menace, une construction idéologique fantasméee et fausse en Occident que parce que celui-ci sait pertinemment qu’il a les moyens de détruire l’image positive que peut représenter l’Autre.
L’Occident a construit une idéologie de la peur et de la suspicion parce qu’il s’appuie sur sa domination actuelle. Historiquement, force est de constater que l’idéologie de la peur demeure une constante (certes fluctuante selon les époques, conjonctures) en Europe. Le racisme, la xénophobie découlent des idéologies nationalistes européennes au 19è siècle qui ont donné envie aux entrepreneurs coloniaux d’aller en Afrique ou en Asie ou Amérique du Sud. Je pense d’ailleurs au fabuleux texte d’Aimé Césaire, « Discours sur le colonialisme ».
Les politiques de Bush, Sharon, Poutine, Le Pen entretiennent la peur de l’Autre, de l’étranger et banalisent ce climat de suspicion. C’est un cercle vicieux dans lequel chacun avec sa différence peut être pris malgré lui au quotidien. Par expérience, combien de fois ai-je remarqué des attitudes discriminantes à l’emploi, dans les transports en commun, des provocations verbales insidieuses, hypocrites. Le problème aujourd’hui c’est qu’il est devenu banal de rejeter les musulmans dans les différentes sphères de la société; on parle par exemple du racisme à l’emploi, du chômage des jeunes diplômés d’origine maghrébine, des situations de dégradation dans certaines banlieues etc, mais concrètement qu’est-ce-que les institutions font pour agir efficacement? Au-delà des discours, force est de constater que les choses avancent négativement, qu’elles se sont dégradées depuis le 11 septembre mais prolongent un état de fait ancien. Et je suis personnellement convaincue que les instutions officielles, les politiques font tout pour que les choses perdurent. Il existe des lois pour lutter contre le racisme à l’embauche, au logement etc, mais combien de cas recense-t-on de personnes « victimes » (même si je n’aime pas ce terme) de discriminations et quelles sont les sanctions de la justice à l’égard des responsables de tels actes? Il ne peut pas y avoir acceptation de l’Autre sans qu’une certaine justice et reconnaissance de l’Autre se réalise concrètement. Lorsqu’on voit ce qui se passe en Palestine, en Irak ou dans le reste du monde musulman, on ne peut être que dégoûté, révolté par tout cela! On a l’impression que c’est toujours « deux poids, deux mesures » et c’est ce qui explique, me semble t-il, les réactions de violence, de certains citoyens. Il ne s’agit pas de cautionner la violence mais de réclamer justice. Au nom de quoi peut-on justifier ce qui se passe en Irak ou Palestine, ou Tchétchénie? Pourquoi est-ce-que les populations d’Irak ou d’Afghanistan doivent-elles payer?
On ne cesse de nous parler des Droits de l’Homme mais ils n’ont jamais autant été bafoués qu’à l’heure actuelle. Les politiques développent l’idéologie de la suspicion, de la paranoïa et de l’hypocrisie généralisée. Les politiques de rejet de l’Autre, les stratégies participant à cette idéologie de la peur reflètent le sentiment de supériorité de l’Occident à l’égard du reste du monde. On nous parle des sentiments de peur de la population israélienne par rapport à la population palestinienne et aux Etats arabes, mais on ne parle jamais de la peur des palestiniens à l’égard des Israéliens et de leur politique d’extermination déterminée! C’est à se demander d’ailleurs qui devrait avoir peur de l’Autre?! Lorsqu’il s’agit d’actes terroristes en Palestine, les médias s’inquiètent et dénombrent les victimes côté israélien mais les Palestiniens ne sont jamais présentés dans leur souffrance et désarroi. Et c’est cela qui est terrible, c’est de voir les faits, de vivre des expériences discriminantes avec le sentiment que justice n’est pas faite. Comme si il y avait une inversion des valeurs.
Donc, je pense qu’avoir un esprit critique, c’est un peu se décentrer, essayer de comprendre l’Autre, ses valeurs, les connaître même si on ne les partage pas et se dire simplement qu’on est tous des êtres humains.
Et merci pour cette chronique audio qui devrait être diffusée dans de nombreux milieux car elle est très éclairante et montre bien les enjeux d’une telle question.
SALAM WA BARAK ALLAHOU FIK.
Il faut faire la différence entre la peur et la crainte.
La peur est un réflexe alors que la crainte sous-tend un enseignement.
C’est pour cette raison qu’il faut craindre Allah et non pas avoir peur de Lui.
La peur fait battre les curs alors que la crainte est plus contenue et revêt de la sagesse. Mais c’est mieux d’être soumis à Allah par amour, par respect et par dévotion. Mais cela me semble tellement lointain…
La peur mène à la guerre en passant par la démagogie.
Que faisons-nous pour prévenir un avenir dominé par les améribush ?
Leurs modèles de société s’installent partout à grands coups médiatiques.
Il faut d’abord convaincre que l’Islam n’est pas une menace mais une solution
Ce sont nos comportements indignes qui salissent aussi l’Islam.
Nettoyer l’image de l’Islam par l’Islam est ce que nous, musulmans, devons faire.
L’Islam suscite la peur en occident, pourtant les améribush appelle leur soit disant guerre « War on terror ». La société de l’information inflationniste fait le reste.
Comment combattre des milliards de dollars et d’euros investi à l’encontre du bon sens ? Par l’appel à Allah…évidemment.
Il y a une différence entre stratégie et tactique.
Pourquoi ne pas admettre que simplement l’Islam ne s’intègre pas dans le contexte que les améribush veulent pour cette planète ?
Les améribush finance leur tactique par la dette, n’est-ce pas privé le reste du monde de pouvoir ? Et la stratégie…elle est simple : colonisé la terre par la puissance financière.
A quoi sert-il de déplacer des soldats quand on peut les recruter sur place ?
A quoi sert-il de déplacé des dirigeants quand on peut les recruter sur place?
Que chacun fasse les comptes car au Jour des vrais comptes, c’est le Juste qui sera le Maître et nous serons tous soumis ce jour là…par la volonté d’Allah.
J’ai apprécié cette chronique,
Merci,
Salam alaykoum,
Lorsque quelqu’un à peur il se frustre , se tétanise, se protège et protège ce qu’il a de plus cher à ses yeux, y compris sa tradition.
En Europe, cette peur grandissante fait naître chez les français de confessions juives, chrétiennes et les athées un sentiment, ou il faut préserver sa tradition, sa façon de pensée, sa manière de vivre, parce qu’ils ont peur de perdre ce qu’ils ont.
C’est évident qu’une personne attachée à sa tradition, n’acceptera jamais qu’on lui arrache et qu’on la force a adopter une tradition que ne lui ressemble pas.
Il faut donc des explications pour ces gens, qu’ils sachent bien que les musulmans ne sont pas là pour envahir mais pour construire une société avec tout ce qu’elle peut avoir dans ses différences cultuelles et culturelles.
Mais des explications ne suffisent pas.
Il faut que l’on soit présent quand un homme, une femme nous le demande dans les limites de ce que l’on peut offrir de son temps, de son argent.
Vivre dans une société multiculturelle c’est comprendre l’ensemble des individus qui la compose et construire un respect mutuel pour en faire une osmose.
Ne jamais laisser détruire les projets qui conduisent au respect mutuel.
Si il y a bien des gens mal intentionnés pour saboter une société qui se construirait pour le respect mutuel, nous devons savoir que la majorité des citoyens aspirent vers la construction d’une société du respect mutuel consciemment ou inconsciemment, à nous d’éveiller les consciences et de réveiller les inconscients.
La peur ne produit rien de positive, elle assombrit nos curs et obscurcit nos pensées.
Pensons ensemble à construire une justice globale, un respect global, sans idéaliser mais pour faire vivre une vraie société civilisée, il n’y a rien de pire qu’une société qui prétend à des valeurs de respect humain mais qui ne les applique pas.
Tout le monde à le droit de manger, de s’habiller, de vivre sous un toit, d’un droit aux soins.
Tout le monde à le droit de vivre ce qu’il pensent être un équilibre pour lui à partir du moment ou ce n’est pas un déséquilibre pour la société. Ca commence par là, la justice globale.
Ibrahim
assalamou aleykoum frére tariq.c’est dire que vous m’étonnez chaque fois que j’ouvre ma boite.cet idée est apparue dans mon pays,quand on s’est rendu compte que beaucoup de cadres n’appouvrent pas ce que font les soit disant elites mais n’osent pas le dire ouvertement à cause des pressions qui peuvent en résulter.dans la sociologie politique,on appelle cela contraintes économiques.le probléme est que les fréres ne se sont pas convertient tot dans le privé.c’est l’explication qu’ils en font.que dieu guide nos pas.salam
251 Ils mirent leurs ennemis en déroute par la grâce de Dieu. David tua Goliath et Dieu lui donna le pouvoir et la sagesse, et lui enseigna ce qu’Il voulait. Si Dieu ne repoussait pas les hommes les uns par les autres, il y aurait partout le Chaos sur la Terre. Dieu est plein de bonté pour les hommes. Ste 2
37.. Prophète ! Annonce à ceux qui font le bien
38 que Dieu prendra toujours la défense de ceux qui ont la foi, car Dieu n’aime pas les traîtres ingrats.
39 Toute autorisation de se défendre est donnée aux victimes d’une agression, qui ont été injustement opprimés, et Dieu a tout pouvoir de les secourir.
40 Tel est le cas de ceux qui ont été injustement chassés de leurs foyers uniquement pour avoir dit : «Notre Seigneur est Dieu !» Si Dieu ne repoussait certains peuples par d’autres, des ermitages auraient été démolis, ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées où le Nom de Dieu est souvent invoqué. Dieu assistera assurément ceux qui aident au triomphe de Sa Cause, car la force et la puissance de Dieu n’ont point de limite…
… 48 Ă combien de cités n’ai-Je accordéun sursis alors qu’elles étaient en pleine tyrannie ? Puis, soudain, Je les ai saisies, car c’est vers Moi que tout fera retour. Ste 22
139 Ne vous découragez pas ! Ne vous affligez pas ! Et vous aurez bientôt la victoire, si vous avez la foi.
140 Et si vous avez subi un revers douloureux, sachez que vos ennemis ont déjà connu un revers semblable. C’est ainsi que Nous faisons alterner les jours fastes et les jours néfastes parmi les hommes, afin que Dieu reconnaisse les vrais croyants et élise parmi vous des martyrs, car Dieu n’aime point les injustes.
141 C’est aussi un moyen pour Dieu de purifier par l’épreuve ceux qui ont cru et d’anéantir les infidèles.
142 Pensiez-vous entrer au Paradis sans que Dieu ait jamais mis à l’épreuve la sincérité et l’endurance de ceux d’entre vous qui ont combattu pour Lui ? Ste 3
J’ai longtemps hésité à ajouter un commentaire après ces lumineux versets…
Il ne peut y avoir un seul pôle qui « dirige » le monde par la peur. L’administration US et Sioniste porte en elle tous presque tous les ingrédients que requiert “la remise des pendules à l’heure” que tous ceux qui sont épris de Justice appellent de leurs vux (prières).
La chute puis le déclin de ce mégaimpérialisme fera ré (re-)fléchir certains états Européens et « dirigeants » de pays musulmans…
155 Certes, Nous vous soumettrons à quelques épreuves en vous exposant de temps à autre à la peur et à la faim, en vous faisant endurer quelques pertes dans vos biens, dans vos personnes et dans vos récoltes. Mais tu [Prophète] peux annoncer une heureuse issue à ceux qui souffrent avec patience ;
156 à ceux qui, lorsqu’un malheur les touche, disent : « Nous sommes à Dieu et c’est à Lui que nous ferons retour ! »
157 C’est sur ceux-là que Dieu étendra Sa bénédiction et Sa miséricorde, et ce sont ceux-là qui sont dans le droit chemin. Ste 2
Mise entre les mains de Tyrans , la peur « épouvantail » doit susciter de la part de ceux qui la subissent une mobilisation de toutes les forces disponibles aux fins de s’opposer aux injustices corollaires des tyrannies.
112 Dieu vous propose la parabole d‘une cité qui vivait dans la paix et la tranquillité, et vers laquelle coulaient à flots des richesses de toutes parts. Or, elle méconnut les bienfaits de son Seigneur, qui, en punition de ses méfaits, lui fit connaître les affres de la faim et de la peur. Ste 16
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Samir est un jeune prodige. Il dessine tout ce qui tombe sous ses yeux. Et comme la nature vivante ne lui suffit pas, il dessine la nature morte. Il lui arrive de poser des objets devant lui et les dessine. Il les pose différemment, les éclaire autrement et les redessine. Il dit qu’en disposant les objets de façons différentes et qu’en modifiant leur éclairage, ils changent de couleurs et de formes. Ce ne sont plus les mêmes. Il dit que lui, avec un crayon noir et un papier blanc il doit traduire toutes les lumières et toutes les formes. Il dit qu’il doit rendre le réel accessible à tous, sous tous les angles. Il dit qu’il y a les apparences, ce qui est visible, que lui, il doit faire apparaître ce qui n’est pas à priori visible. Il dit que tout le monde ne voit pas la même chose dans un même objet, que lui, il voit tout ce que chacun est capable de voir.
Avec le lycée fermé en raison du couvre-feu décrété par les forces d’occupation, il a tout son temps. En une semaine, le couvre-feu n’est levé que pour quelques heures. Cela dure depuis plus de trois mois.
Les habitants de Naplouse résistent. Ils y parviennent grâce aux nombreuses solidarités qu’ils ont su construire entre eux.
Entre individus, entre familles, entre quartiers, entre professions, entre enfants, entre adultes, entre femmes, entre hommes … Des solidarités, petites ou grandes, occasionnelles ou durables, insignifiantes ou profondes, des solidarités qui, mises bout à bout, forment un solide réseau qu’aucune armée au monde, quelle que soit sa puissance ne peut briser.
Dans les rues, l’occupant passe et repasse avec ses blindés à chenilles, défonce tout sur son passage, démolit des maisons, tire sur les fenêtres ouvertes, sur les balcons, sur les toits. Il tire sur tout ce qui bouge sur son passage. Mais les solidarités lui échappent. Elles lui sont invisibles. Elles échappent à ses lunettes à infra-rouge. Elles sont plus puissantes que ses armes les plus sophistiquées. Doucement, elles l’encerclent, elles l’étouffent. Un jour, sans aucun doute, elles auront raison de lui.
Samir n’a besoin pour dessiner que de papiers et d’un crayon à mine. Il n’en a jamais manqués. Il a des cartons pleins de papier perforé pour imprimante à l’usage des utilisateurs de l’informatique. Il dessine au verso. Il lui arrive de déborder de ce cadre classique et dessine sur les murs de sa chambre, du salon, de la cuisine. Partout dans la maison, il y a des dessins de lui. De toute sorte, des portraits, des paysages, des natures mortes. Des visages connues de la famille, son père, sa mère, les grands parents, des cousins, des amis, des voisins … mais aussi des visages plus connues, Picasso, Dali, Einstein, Darwish… On y trouve même les portraits de Lénine et de Marx. Ces deux-là, il se souvient, c’est à l’occasion d’un anniversaire de son père, membre actif du Parti du peuple palestinien (ex-communiste). Militant hautement estimé de toute la ville et au-delà. Reconnu pour son investissement, son honnêteté, son dévouement, son abnégation, son action constante en faveur des plus démunis, des plus pauvres, des chômeurs. Un authentique artisan des solidarités qui font la force de tous.
Très vite, Nazem a compris l’importance de la solidarité. Le rôle essentiel qu’elle peut jouer dans le rassemblement des victimes de l’occupation, c’est-à-dire de l’immense majorité de la population. Il a aussi compris toute sa portée politique. L’occupation crée des besoins auquel il faut absolument répondre. Ces besoins sont d’ordre matériel mais aussi économique, social, culturel et politique.
Nazem milite pour que l’organisation du parti puisse répondre à toutes ces attentes. Il s’emporte au moindre manquement, à la moindre défaillance, au plus petit recul, à la plus faible hésitation, au plus petit retard. Il dit que le peuple palestinien doit pouvoir compter sur lui-même. Tout ce qui peut venir de l’extérieur est un plus. Il n’a aucun mal à se faire comprendre des gens quand il critique les régimes arabes réactionnaires, la corruption de l’Autorité nationale, son absence de stratégie et de perspective politique, les intégristes de tout bord. Les gens le comprennent quand il leur explique que tout ceci profite à l’occupant.
Son épouse vit dans une angoisse permanente. Elle a constamment peur pour lui. « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour avoir un mari et un fils pareils ? » ne cesse-t-elle de répéter. « Un militant qui veut libérer la Palestine et construire une société nouvelle. Un enfant qui veut réinventer le monde par ses dessins. Au fond, ils se ressemblent beaucoup. Que Dieu les garde ! ».
Ce matin-là, et malgré le couvre-feu, Nazem sort en prévenant : « Je rentre tard ce soir, ne m’attendez pas ».
Sa femme proteste mais il est déjà dehors. Samir s’empresse de le rattraper pour lui crier : « mon crayon est bientôt tout usé ! ».
Sans se retourner le père lui répond : « T’inquiète pas l’artiste. T’auras un tout neuf ce soir » avant de disparaître furtivement derrière la grille d’entrée.
Samir retourne à la cuisine, rejoindre sa mère. Il la prend dans ses bras et l’embrasse plusieurs fois au cou.
« Tu me chatouilles » lui dit-elle.
« Je t’aime » lui répond-il discrètement à l’oreille.
Il la laisse avec ses casseroles et sa vaisselle et va s’installer au salon. Il sort une liasse de papiers, saisit son crayon usé et esquisse les premiers traits d’un dessin que lui seul voit la fin.
Samir ne se sert pas de gomme. C’est un grand consommateur de papiers. Dès qu’il n’est plus satisfait de son travail, il jette la feuille, reprend une vierge et recommence. Un dessin peut nécessiter des dizaines de feuilles. Il reprend dix, vingt, cent fois le même trait, la même courbe, le même ombrage ou éclairage. Il recommence et recommence encore.
Inlassablement. C’est un travailleur acharné. Il sait que c’est à ce prix qu’il parviendra à maîtriser parfaitement sa main. A le lui faire dessiner les formes précises qu’il veut. Sur ce point, il est en plein accord avec son père quand ce dernier dit que seul le travail est source de progrès et de richesse.
Sa mère le rejoint au salon. « Que dessines-tu ? ».
Il la regarde et éclate de rire. « Tu sais que je n’aime pas qu’on me pose cette question. Il m’arrive de laisser simplement courir la main. » Il retourne à sa feuille. Elle s’approche et jette un regard de derrière son dos. Elle hoche la tête. « Encore une colombe ! »
Il ne répond pas. Il continue son dessin. Le trait est ferme. Les courbes épousent l’oiseau. A des endroits, elles sont fines, à d’autres larges. Elles sont tendres et fragiles. L’innocence est là. Les ailes sont courtes et larges. Elles enveloppent et protègent la vie. Le bec droit. L’il vif. Curieux de tout ce qui bouge autour. Avide de connaissance. Samir ajoute des traits qui accentuent chaque détail, chaque caractère du dessin.
De temps à autre, il s’arrête, prend du recul, fixe l’uvre comme pour mémoriser le travail.
Il ferme les yeux.
Il va chercher chaque détail au fond de lui-même. Sa colombe, il la voit voler, poser sur une branche, sautiller par terre, enfermée dans une cage. Il la voit liberté. Il la voit prison. Il la voit vivante. Il la voit blessée. Il la voit debout. Il la voit couchée, morte.
Il ouvre les yeux.
Son dessin s’étale devant lui. Inachevé. C’est encore très loin de sa vision. Alors la main s’agite, ajuste quelques traits, en rajoute d’autres, affine des courbes, arrondit des angles, en supprime d’autres. L’uvre s’enrichit.
Samir jette la feuille à la poubelle. Sa mère la reprend immédiatement. Contemple l’oiseau. « C’est pourtant beau ! très beau ! »
« C’est loin d’être fini. Il faut qu’elle soit le plus simple possible. Dénuée de tout superflu. Facile à comprendre. Il faut qu’elle donne envie de la toucher, de la caresser. Il faut qu’elle soit invulnérable. Qu’elle inspire la confiance, la liberté, la paix … »
Samir ne réalise pas qu’il crie.
Sa mère se rapproche de nouveau de lui. Elle lui prend la tête pour le consoler. Il a les joues humides. Il a les larmes aux yeux.
« Mais tu pleures ! Il ne faut pas mon amour. Il ne faut pas te mettre dans cet état. Elle est parfaite ta colombe. Ton dessin est plus vrai que nature. »
Il se lève brutalement. « Non, ce n’est pas fini. C’est loin d’être fini. Je ne serai jamais prêt. »
Sa mère ne comprend pas. « Mais tu as tout ton temps. Tu es encore jeune. » lui dit-elle.
« Non, le temps presse. Il faut que je travaille encore beaucoup. Il y a encore des gestes que je ne maîtrise pas. Non, il ne me reste plus beaucoup de temps. Et puis j’étouffe dans cette maison. J’ai besoin de sortir, de prendre l’air, de voir du monde, de courir, de crier, de me perdre dans la foule … »
Il va à la cuisine.
A présent, c’est elle qui pleure.
Dehors, une colonne de blindés de l’armée d’occupation passe. Comme des monstres, ils dévastent tout sur leur passage. Ils défoncent les trottoirs. Les murs tremblent. L’odeur du mazout infeste l’atmosphère.
Quelqu’un frappe à la porte. C’est Bouthaïna et sa petite fille Hanane. « Je peux rester chez toi, Oum-Samir ? J’ai peur. »
« Mais bien sûr. Viens ma fille. »
Hanane n’a pas encore six mois. Bouthaïna l’allaite encore. Des coups de feu éclatent. Un tir nourri s’abat sur la façade de l’immeuble. Des vitres éclatent. Des balles pénètrent dans le salon. Le plafond, les murs sont troués.
Vite, les deux femmes s’allongent sur le sol. Bouthaïna couvre son bébé de tout son corps. L’enfant pleure. Oum-Samir fait signe à sa jeune voisine d’aller sous la table. Les deux femmes rampent difficilement jusque-là. Les tirs continuent, encore plus nourris. D’autres éclats de vitre.
« Et Samir ? » demande Bouthaïna.
« Samir, Samir …. » crie la mère. Pas de réponse. Elle sort de dessous la table et se précipite vers la cuisine. La fenêtres est grande ouverte, les vitres sont cassées. Samir est debout, le dos courbé, la tête penchée sur l’évier. Le sol est jonché d’éclats de verre.
« Ne reste pas là, c’est dangereux »
Samir ne bouge pas.
Elle s’avance jusqu’à lui.
L’évier est plein de sang et la tête de Samir beigne dedans. La mère pousse un hurlement d’horreur. Elle empoigne son fils et le sort de la cuisine. Elle traîne le corps au salon et l’allonge sur le canapé. Elle a les mains toutes ensanglantées. Elle se frappe le visage et continue à hurler. Elle est debout au milieu de la salle et appelle son mari. « Nazem, Nazem, Nazem … »
Bouthaïna est prise de terreur. Elle reste terrée avec sa fille sous la table. Sa tête et son cur explosent. Son estomac et ses intestins se tordent.
Les tirs n’ont pas cessé. Ils redoublent d’intensité. La mère sort sur le balcon, lève les mains entachées du sang de son fils vers le ciel et crie de toute ses forces.
« Vous avez tué mon fils »
« Assassins, assassins, assassins … »
Une rafale crible de nouveau la façade de l’immeuble. De sous la table, Bouthaïna aperçoit Oum-Samir s’écrouler sur le balcon. Elle est prise de quelques soubresauts, puis plus rien. Le corps s’immobilise.
Hanane pleure toujours.
Bouthaïna, les yeux grands ouverts, le regard hébété, la tête vide, déboutonne machinalement sa chemise, sort le sein et allaite son bébé.
Soudain plus rien. Les tirs s’arrêtent. Les blindés se retirent, s’éloignent …
Le couvre-feu retrouve ses droits. Le silence presque total.
De dessous la table sur laquelle traîne le dessin inachevé de la colombe, entre les deux corps inertes, monte une berceuse…
Toute ressemblance avec la réalité est pure coïncidence.
*****
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PÉTITION
Non au terrorisme de l’État d’Israël contre le peuple Palestinien
يعود انكسارالحضارة الإسلامية - حسب العديد من المؤرخين- إلى حوالي القرن الثالث عشر، والغزو المغولي. كانت الاضطرابات على طول حدود الإمبراطورية، وهشاشة السلطة، والهزائم...
L’idéologie de la peur ou l’idéologie qui ne dit pas son nom ! Frère Tariq, le propos est fort pertinent mais pas très explicite à mon sens. Hormis Bush et le front national, vous n’identifiez pas clairement ces idéologues de la peur. Qui sont ils au fond? Savoir qui ils sont c’est savoir mieux leur resister. Dieu vous accompagne !
Salam aleikom,
L’idéologie de la peur devient de plus en plus le mode de fonctionnement mental, structurel de bien des gens en Europe comme dans le reste du monde.
Cependant, il existe différentes types de « peur de l’Autre », de rejet de l’Autre: la peur que peuvent ressentir par exemple les populations africaines ou arabo-musulmanes est-elle comparable à celle que peut ressentir telle population européenne? Les causes sont différentes et il faut rester nuancer, mais je pense que la peur ne peut devenir une idéologie que lorsque les politiques qui l’entretiennent sont en position de force. La peur de l’Autre est en fait le rejet de l’Autre; l’Autre ne devient une menace, une construction idéologique fantasméee et fausse en Occident que parce que celui-ci sait pertinemment qu’il a les moyens de détruire l’image positive que peut représenter l’Autre.
L’Occident a construit une idéologie de la peur et de la suspicion parce qu’il s’appuie sur sa domination actuelle. Historiquement, force est de constater que l’idéologie de la peur demeure une constante (certes fluctuante selon les époques, conjonctures) en Europe. Le racisme, la xénophobie découlent des idéologies nationalistes européennes au 19è siècle qui ont donné envie aux entrepreneurs coloniaux d’aller en Afrique ou en Asie ou Amérique du Sud. Je pense d’ailleurs au fabuleux texte d’Aimé Césaire, « Discours sur le colonialisme ».
Les politiques de Bush, Sharon, Poutine, Le Pen entretiennent la peur de l’Autre, de l’étranger et banalisent ce climat de suspicion. C’est un cercle vicieux dans lequel chacun avec sa différence peut être pris malgré lui au quotidien. Par expérience, combien de fois ai-je remarqué des attitudes discriminantes à l’emploi, dans les transports en commun, des provocations verbales insidieuses, hypocrites. Le problème aujourd’hui c’est qu’il est devenu banal de rejeter les musulmans dans les différentes sphères de la société; on parle par exemple du racisme à l’emploi, du chômage des jeunes diplômés d’origine maghrébine, des situations de dégradation dans certaines banlieues etc, mais concrètement qu’est-ce-que les institutions font pour agir efficacement? Au-delà des discours, force est de constater que les choses avancent négativement, qu’elles se sont dégradées depuis le 11 septembre mais prolongent un état de fait ancien. Et je suis personnellement convaincue que les instutions officielles, les politiques font tout pour que les choses perdurent. Il existe des lois pour lutter contre le racisme à l’embauche, au logement etc, mais combien de cas recense-t-on de personnes « victimes » (même si je n’aime pas ce terme) de discriminations et quelles sont les sanctions de la justice à l’égard des responsables de tels actes? Il ne peut pas y avoir acceptation de l’Autre sans qu’une certaine justice et reconnaissance de l’Autre se réalise concrètement. Lorsqu’on voit ce qui se passe en Palestine, en Irak ou dans le reste du monde musulman, on ne peut être que dégoûté, révolté par tout cela! On a l’impression que c’est toujours « deux poids, deux mesures » et c’est ce qui explique, me semble t-il, les réactions de violence, de certains citoyens. Il ne s’agit pas de cautionner la violence mais de réclamer justice. Au nom de quoi peut-on justifier ce qui se passe en Irak ou Palestine, ou Tchétchénie? Pourquoi est-ce-que les populations d’Irak ou d’Afghanistan doivent-elles payer?
On ne cesse de nous parler des Droits de l’Homme mais ils n’ont jamais autant été bafoués qu’à l’heure actuelle. Les politiques développent l’idéologie de la suspicion, de la paranoïa et de l’hypocrisie généralisée. Les politiques de rejet de l’Autre, les stratégies participant à cette idéologie de la peur reflètent le sentiment de supériorité de l’Occident à l’égard du reste du monde. On nous parle des sentiments de peur de la population israélienne par rapport à la population palestinienne et aux Etats arabes, mais on ne parle jamais de la peur des palestiniens à l’égard des Israéliens et de leur politique d’extermination déterminée! C’est à se demander d’ailleurs qui devrait avoir peur de l’Autre?! Lorsqu’il s’agit d’actes terroristes en Palestine, les médias s’inquiètent et dénombrent les victimes côté israélien mais les Palestiniens ne sont jamais présentés dans leur souffrance et désarroi. Et c’est cela qui est terrible, c’est de voir les faits, de vivre des expériences discriminantes avec le sentiment que justice n’est pas faite. Comme si il y avait une inversion des valeurs.
Donc, je pense qu’avoir un esprit critique, c’est un peu se décentrer, essayer de comprendre l’Autre, ses valeurs, les connaître même si on ne les partage pas et se dire simplement qu’on est tous des êtres humains.
Et merci pour cette chronique audio qui devrait être diffusée dans de nombreux milieux car elle est très éclairante et montre bien les enjeux d’une telle question.
SALAM WA BARAK ALLAHOU FIK.
Salam Alaykoum
Il faut faire la différence entre la peur et la crainte.
La peur est un réflexe alors que la crainte sous-tend un enseignement.
C’est pour cette raison qu’il faut craindre Allah et non pas avoir peur de Lui.
La peur fait battre les curs alors que la crainte est plus contenue et revêt de la sagesse. Mais c’est mieux d’être soumis à Allah par amour, par respect et par dévotion. Mais cela me semble tellement lointain…
La peur mène à la guerre en passant par la démagogie.
Que faisons-nous pour prévenir un avenir dominé par les améribush ?
Leurs modèles de société s’installent partout à grands coups médiatiques.
Il faut d’abord convaincre que l’Islam n’est pas une menace mais une solution
Ce sont nos comportements indignes qui salissent aussi l’Islam.
Nettoyer l’image de l’Islam par l’Islam est ce que nous, musulmans, devons faire.
L’Islam suscite la peur en occident, pourtant les améribush appelle leur soit disant guerre « War on terror ». La société de l’information inflationniste fait le reste.
Comment combattre des milliards de dollars et d’euros investi à l’encontre du bon sens ? Par l’appel à Allah…évidemment.
Il y a une différence entre stratégie et tactique.
Pourquoi ne pas admettre que simplement l’Islam ne s’intègre pas dans le contexte que les améribush veulent pour cette planète ?
Les améribush finance leur tactique par la dette, n’est-ce pas privé le reste du monde de pouvoir ? Et la stratégie…elle est simple : colonisé la terre par la puissance financière.
A quoi sert-il de déplacer des soldats quand on peut les recruter sur place ?
A quoi sert-il de déplacé des dirigeants quand on peut les recruter sur place?
Que chacun fasse les comptes car au Jour des vrais comptes, c’est le Juste qui sera le Maître et nous serons tous soumis ce jour là…par la volonté d’Allah.
J’ai apprécié cette chronique,
Merci,
Salam Alaykoum
Samir
Salam alaykoum,
Lorsque quelqu’un à peur il se frustre , se tétanise, se protège et protège ce qu’il a de plus cher à ses yeux, y compris sa tradition.
En Europe, cette peur grandissante fait naître chez les français de confessions juives, chrétiennes et les athées un sentiment, ou il faut préserver sa tradition, sa façon de pensée, sa manière de vivre, parce qu’ils ont peur de perdre ce qu’ils ont.
C’est évident qu’une personne attachée à sa tradition, n’acceptera jamais qu’on lui arrache et qu’on la force a adopter une tradition que ne lui ressemble pas.
Il faut donc des explications pour ces gens, qu’ils sachent bien que les musulmans ne sont pas là pour envahir mais pour construire une société avec tout ce qu’elle peut avoir dans ses différences cultuelles et culturelles.
Mais des explications ne suffisent pas.
Il faut que l’on soit présent quand un homme, une femme nous le demande dans les limites de ce que l’on peut offrir de son temps, de son argent.
Vivre dans une société multiculturelle c’est comprendre l’ensemble des individus qui la compose et construire un respect mutuel pour en faire une osmose.
Ne jamais laisser détruire les projets qui conduisent au respect mutuel.
Si il y a bien des gens mal intentionnés pour saboter une société qui se construirait pour le respect mutuel, nous devons savoir que la majorité des citoyens aspirent vers la construction d’une société du respect mutuel consciemment ou inconsciemment, à nous d’éveiller les consciences et de réveiller les inconscients.
La peur ne produit rien de positive, elle assombrit nos curs et obscurcit nos pensées.
Pensons ensemble à construire une justice globale, un respect global, sans idéaliser mais pour faire vivre une vraie société civilisée, il n’y a rien de pire qu’une société qui prétend à des valeurs de respect humain mais qui ne les applique pas.
Tout le monde à le droit de manger, de s’habiller, de vivre sous un toit, d’un droit aux soins.
Tout le monde à le droit de vivre ce qu’il pensent être un équilibre pour lui à partir du moment ou ce n’est pas un déséquilibre pour la société. Ca commence par là, la justice globale.
Ibrahim
assalamou aleykoum frére tariq.c’est dire que vous m’étonnez chaque fois que j’ouvre ma boite.cet idée est apparue dans mon pays,quand on s’est rendu compte que beaucoup de cadres n’appouvrent pas ce que font les soit disant elites mais n’osent pas le dire ouvertement à cause des pressions qui peuvent en résulter.dans la sociologie politique,on appelle cela contraintes économiques.le probléme est que les fréres ne se sont pas convertient tot dans le privé.c’est l’explication qu’ils en font.que dieu guide nos pas.salam
Assalmou Alaykoum,
251 Ils mirent leurs ennemis en déroute par la grâce de Dieu. David tua Goliath et Dieu lui donna le pouvoir et la sagesse, et lui enseigna ce qu’Il voulait. Si Dieu ne repoussait pas les hommes les uns par les autres, il y aurait partout le Chaos sur la Terre. Dieu est plein de bonté pour les hommes. Ste 2
37.. Prophète ! Annonce à ceux qui font le bien
38 que Dieu prendra toujours la défense de ceux qui ont la foi, car Dieu n’aime pas les traîtres ingrats.
39 Toute autorisation de se défendre est donnée aux victimes d’une agression, qui ont été injustement opprimés, et Dieu a tout pouvoir de les secourir.
40 Tel est le cas de ceux qui ont été injustement chassés de leurs foyers uniquement pour avoir dit : «Notre Seigneur est Dieu !» Si Dieu ne repoussait certains peuples par d’autres, des ermitages auraient été démolis, ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées où le Nom de Dieu est souvent invoqué. Dieu assistera assurément ceux qui aident au triomphe de Sa Cause, car la force et la puissance de Dieu n’ont point de limite…
… 48 Ă combien de cités n’ai-Je accordé un sursis alors qu’elles étaient en pleine tyrannie ? Puis, soudain, Je les ai saisies, car c’est vers Moi que tout fera retour.
Ste 22
139 Ne vous découragez pas ! Ne vous affligez pas ! Et vous aurez bientôt la victoire, si vous avez la foi.
140 Et si vous avez subi un revers douloureux, sachez que vos ennemis ont déjà connu un revers semblable. C’est ainsi que Nous faisons alterner les jours fastes et les jours néfastes parmi les hommes, afin que Dieu reconnaisse les vrais croyants et élise parmi vous des martyrs, car Dieu n’aime point les injustes.
141 C’est aussi un moyen pour Dieu de purifier par l’épreuve ceux qui ont cru et d’anéantir les infidèles.
142 Pensiez-vous entrer au Paradis sans que Dieu ait jamais mis à l’épreuve la sincérité et l’endurance de ceux d’entre vous qui ont combattu pour Lui ? Ste 3
J’ai longtemps hésité à ajouter un commentaire après ces lumineux versets…
Il ne peut y avoir un seul pôle qui « dirige » le monde par la peur. L’administration US et Sioniste porte en elle tous presque tous les ingrédients que requiert “la remise des pendules à l’heure” que tous ceux qui sont épris de Justice appellent de leurs vux (prières).
La chute puis le déclin de ce mégaimpérialisme fera ré (re-)fléchir certains états Européens et « dirigeants » de pays musulmans…
Assalamou Alaykoum,
155 Certes, Nous vous soumettrons à quelques épreuves en vous exposant de temps à autre à la peur et à la faim, en vous faisant endurer quelques pertes dans vos biens, dans vos personnes et dans vos récoltes. Mais tu [Prophète] peux annoncer une heureuse issue à ceux qui souffrent avec patience ;
156 à ceux qui, lorsqu’un malheur les touche, disent : « Nous sommes à Dieu et c’est à Lui que nous ferons retour ! »
157 C’est sur ceux-là que Dieu étendra Sa bénédiction et Sa miséricorde, et ce sont ceux-là qui sont dans le droit chemin. Ste 2
Mise entre les mains de Tyrans , la peur « épouvantail » doit susciter de la part de ceux qui la subissent une mobilisation de toutes les forces disponibles aux fins de s’opposer aux injustices corollaires des tyrannies.
112 Dieu vous propose la parabole d‘une cité qui vivait dans la paix et la tranquillité, et vers laquelle coulaient à flots des richesses de toutes parts. Or, elle méconnut les bienfaits de son Seigneur, qui, en punition de ses méfaits, lui fit connaître les affres de la faim et de la peur. Ste 16
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Samir est un jeune prodige. Il dessine tout ce qui tombe sous ses yeux. Et comme la nature vivante ne lui suffit pas, il dessine la nature morte. Il lui arrive de poser des objets devant lui et les dessine. Il les pose différemment, les éclaire autrement et les redessine. Il dit qu’en disposant les objets de façons différentes et qu’en modifiant leur éclairage, ils changent de couleurs et de formes. Ce ne sont plus les mêmes. Il dit que lui, avec un crayon noir et un papier blanc il doit traduire toutes les lumières et toutes les formes. Il dit qu’il doit rendre le réel accessible à tous, sous tous les angles. Il dit qu’il y a les apparences, ce qui est visible, que lui, il doit faire apparaître ce qui n’est pas à priori visible. Il dit que tout le monde ne voit pas la même chose dans un même objet, que lui, il voit tout ce que chacun est capable de voir.
Avec le lycée fermé en raison du couvre-feu décrété par les forces d’occupation, il a tout son temps. En une semaine, le couvre-feu n’est levé que pour quelques heures. Cela dure depuis plus de trois mois.
Les habitants de Naplouse résistent. Ils y parviennent grâce aux nombreuses solidarités qu’ils ont su construire entre eux.
Entre individus, entre familles, entre quartiers, entre professions, entre enfants, entre adultes, entre femmes, entre hommes … Des solidarités, petites ou grandes, occasionnelles ou durables, insignifiantes ou profondes, des solidarités qui, mises bout à bout, forment un solide réseau qu’aucune armée au monde, quelle que soit sa puissance ne peut briser.
Dans les rues, l’occupant passe et repasse avec ses blindés à chenilles, défonce tout sur son passage, démolit des maisons, tire sur les fenêtres ouvertes, sur les balcons, sur les toits. Il tire sur tout ce qui bouge sur son passage. Mais les solidarités lui échappent. Elles lui sont invisibles. Elles échappent à ses lunettes à infra-rouge. Elles sont plus puissantes que ses armes les plus sophistiquées. Doucement, elles l’encerclent, elles l’étouffent. Un jour, sans aucun doute, elles auront raison de lui.
Samir n’a besoin pour dessiner que de papiers et d’un crayon à mine. Il n’en a jamais manqués. Il a des cartons pleins de papier perforé pour imprimante à l’usage des utilisateurs de l’informatique. Il dessine au verso. Il lui arrive de déborder de ce cadre classique et dessine sur les murs de sa chambre, du salon, de la cuisine. Partout dans la maison, il y a des dessins de lui. De toute sorte, des portraits, des paysages, des natures mortes. Des visages connues de la famille, son père, sa mère, les grands parents, des cousins, des amis, des voisins … mais aussi des visages plus connues, Picasso, Dali, Einstein, Darwish… On y trouve même les portraits de Lénine et de Marx. Ces deux-là, il se souvient, c’est à l’occasion d’un anniversaire de son père, membre actif du Parti du peuple palestinien (ex-communiste). Militant hautement estimé de toute la ville et au-delà. Reconnu pour son investissement, son honnêteté, son dévouement, son abnégation, son action constante en faveur des plus démunis, des plus pauvres, des chômeurs. Un authentique artisan des solidarités qui font la force de tous.
Très vite, Nazem a compris l’importance de la solidarité. Le rôle essentiel qu’elle peut jouer dans le rassemblement des victimes de l’occupation, c’est-à-dire de l’immense majorité de la population. Il a aussi compris toute sa portée politique. L’occupation crée des besoins auquel il faut absolument répondre. Ces besoins sont d’ordre matériel mais aussi économique, social, culturel et politique.
Nazem milite pour que l’organisation du parti puisse répondre à toutes ces attentes. Il s’emporte au moindre manquement, à la moindre défaillance, au plus petit recul, à la plus faible hésitation, au plus petit retard. Il dit que le peuple palestinien doit pouvoir compter sur lui-même. Tout ce qui peut venir de l’extérieur est un plus. Il n’a aucun mal à se faire comprendre des gens quand il critique les régimes arabes réactionnaires, la corruption de l’Autorité nationale, son absence de stratégie et de perspective politique, les intégristes de tout bord. Les gens le comprennent quand il leur explique que tout ceci profite à l’occupant.
Son épouse vit dans une angoisse permanente. Elle a constamment peur pour lui. « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour avoir un mari et un fils pareils ? » ne cesse-t-elle de répéter. « Un militant qui veut libérer la Palestine et construire une société nouvelle. Un enfant qui veut réinventer le monde par ses dessins. Au fond, ils se ressemblent beaucoup. Que Dieu les garde ! ».
Ce matin-là, et malgré le couvre-feu, Nazem sort en prévenant : « Je rentre tard ce soir, ne m’attendez pas ».
Sa femme proteste mais il est déjà dehors. Samir s’empresse de le rattraper pour lui crier : « mon crayon est bientôt tout usé ! ».
Sans se retourner le père lui répond : « T’inquiète pas l’artiste. T’auras un tout neuf ce soir » avant de disparaître furtivement derrière la grille d’entrée.
Samir retourne à la cuisine, rejoindre sa mère. Il la prend dans ses bras et l’embrasse plusieurs fois au cou.
« Tu me chatouilles » lui dit-elle.
« Je t’aime » lui répond-il discrètement à l’oreille.
Il la laisse avec ses casseroles et sa vaisselle et va s’installer au salon. Il sort une liasse de papiers, saisit son crayon usé et esquisse les premiers traits d’un dessin que lui seul voit la fin.
Samir ne se sert pas de gomme. C’est un grand consommateur de papiers. Dès qu’il n’est plus satisfait de son travail, il jette la feuille, reprend une vierge et recommence. Un dessin peut nécessiter des dizaines de feuilles. Il reprend dix, vingt, cent fois le même trait, la même courbe, le même ombrage ou éclairage. Il recommence et recommence encore.
Inlassablement. C’est un travailleur acharné. Il sait que c’est à ce prix qu’il parviendra à maîtriser parfaitement sa main. A le lui faire dessiner les formes précises qu’il veut. Sur ce point, il est en plein accord avec son père quand ce dernier dit que seul le travail est source de progrès et de richesse.
Sa mère le rejoint au salon. « Que dessines-tu ? ».
Il la regarde et éclate de rire. « Tu sais que je n’aime pas qu’on me pose cette question. Il m’arrive de laisser simplement courir la main. » Il retourne à sa feuille. Elle s’approche et jette un regard de derrière son dos. Elle hoche la tête. « Encore une colombe ! »
Il ne répond pas. Il continue son dessin. Le trait est ferme. Les courbes épousent l’oiseau. A des endroits, elles sont fines, à d’autres larges. Elles sont tendres et fragiles. L’innocence est là. Les ailes sont courtes et larges. Elles enveloppent et protègent la vie. Le bec droit. L’il vif. Curieux de tout ce qui bouge autour. Avide de connaissance. Samir ajoute des traits qui accentuent chaque détail, chaque caractère du dessin.
De temps à autre, il s’arrête, prend du recul, fixe l’uvre comme pour mémoriser le travail.
Il ferme les yeux.
Il va chercher chaque détail au fond de lui-même. Sa colombe, il la voit voler, poser sur une branche, sautiller par terre, enfermée dans une cage. Il la voit liberté. Il la voit prison. Il la voit vivante. Il la voit blessée. Il la voit debout. Il la voit couchée, morte.
Il ouvre les yeux.
Son dessin s’étale devant lui. Inachevé. C’est encore très loin de sa vision. Alors la main s’agite, ajuste quelques traits, en rajoute d’autres, affine des courbes, arrondit des angles, en supprime d’autres. L’uvre s’enrichit.
Samir jette la feuille à la poubelle. Sa mère la reprend immédiatement. Contemple l’oiseau. « C’est pourtant beau ! très beau ! »
« C’est loin d’être fini. Il faut qu’elle soit le plus simple possible. Dénuée de tout superflu. Facile à comprendre. Il faut qu’elle donne envie de la toucher, de la caresser. Il faut qu’elle soit invulnérable. Qu’elle inspire la confiance, la liberté, la paix … »
Samir ne réalise pas qu’il crie.
Sa mère se rapproche de nouveau de lui. Elle lui prend la tête pour le consoler. Il a les joues humides. Il a les larmes aux yeux.
« Mais tu pleures ! Il ne faut pas mon amour. Il ne faut pas te mettre dans cet état. Elle est parfaite ta colombe. Ton dessin est plus vrai que nature. »
Il se lève brutalement. « Non, ce n’est pas fini. C’est loin d’être fini. Je ne serai jamais prêt. »
Sa mère ne comprend pas. « Mais tu as tout ton temps. Tu es encore jeune. » lui dit-elle.
« Non, le temps presse. Il faut que je travaille encore beaucoup. Il y a encore des gestes que je ne maîtrise pas. Non, il ne me reste plus beaucoup de temps. Et puis j’étouffe dans cette maison. J’ai besoin de sortir, de prendre l’air, de voir du monde, de courir, de crier, de me perdre dans la foule … »
Il va à la cuisine.
A présent, c’est elle qui pleure.
Dehors, une colonne de blindés de l’armée d’occupation passe. Comme des monstres, ils dévastent tout sur leur passage. Ils défoncent les trottoirs. Les murs tremblent. L’odeur du mazout infeste l’atmosphère.
Quelqu’un frappe à la porte. C’est Bouthaïna et sa petite fille Hanane. « Je peux rester chez toi, Oum-Samir ? J’ai peur. »
« Mais bien sûr. Viens ma fille. »
Hanane n’a pas encore six mois. Bouthaïna l’allaite encore. Des coups de feu éclatent. Un tir nourri s’abat sur la façade de l’immeuble. Des vitres éclatent. Des balles pénètrent dans le salon. Le plafond, les murs sont troués.
Vite, les deux femmes s’allongent sur le sol. Bouthaïna couvre son bébé de tout son corps. L’enfant pleure. Oum-Samir fait signe à sa jeune voisine d’aller sous la table. Les deux femmes rampent difficilement jusque-là. Les tirs continuent, encore plus nourris. D’autres éclats de vitre.
« Et Samir ? » demande Bouthaïna.
« Samir, Samir …. » crie la mère. Pas de réponse. Elle sort de dessous la table et se précipite vers la cuisine. La fenêtres est grande ouverte, les vitres sont cassées. Samir est debout, le dos courbé, la tête penchée sur l’évier. Le sol est jonché d’éclats de verre.
« Ne reste pas là, c’est dangereux »
Samir ne bouge pas.
Elle s’avance jusqu’à lui.
L’évier est plein de sang et la tête de Samir beigne dedans. La mère pousse un hurlement d’horreur. Elle empoigne son fils et le sort de la cuisine. Elle traîne le corps au salon et l’allonge sur le canapé. Elle a les mains toutes ensanglantées. Elle se frappe le visage et continue à hurler. Elle est debout au milieu de la salle et appelle son mari. « Nazem, Nazem, Nazem … »
Bouthaïna est prise de terreur. Elle reste terrée avec sa fille sous la table. Sa tête et son cur explosent. Son estomac et ses intestins se tordent.
Les tirs n’ont pas cessé. Ils redoublent d’intensité. La mère sort sur le balcon, lève les mains entachées du sang de son fils vers le ciel et crie de toute ses forces.
« Vous avez tué mon fils »
« Assassins, assassins, assassins … »
Une rafale crible de nouveau la façade de l’immeuble. De sous la table, Bouthaïna aperçoit Oum-Samir s’écrouler sur le balcon. Elle est prise de quelques soubresauts, puis plus rien. Le corps s’immobilise.
Hanane pleure toujours.
Bouthaïna, les yeux grands ouverts, le regard hébété, la tête vide, déboutonne machinalement sa chemise, sort le sein et allaite son bébé.
Soudain plus rien. Les tirs s’arrêtent. Les blindés se retirent, s’éloignent …
Le couvre-feu retrouve ses droits. Le silence presque total.
De dessous la table sur laquelle traîne le dessin inachevé de la colombe, entre les deux corps inertes, monte une berceuse…
Toute ressemblance avec la réalité est pure coïncidence.
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Pour Commander l’Ouvrage
PÉTITION
Non au terrorisme de l’État d’Israël contre le peuple Palestinien
Signez et faites signer la pétition à l’adresse :
http://www.aloufok.net/article.php3 ?id_article=32
Message de Paix
Ziad Medoukh
Mon message est simple
Mon message est clair
Mon message est précis
Mon message est court
C’est un message de paix,un message d’espoir.
C’est le message de nos enfants
C’est le message de nos jeunes
C’est le message de nos femmes
C’est le message de tout notre peuple.
C’est un message de paix,un message d’espoir.
La paix pour nous est la vie
La paix pour nous est l’avenir
Et la paix pour nous est une culture
Une culture de paix,une culture d’espoir.
Nous aimons la vie
Nous aimons la liberté
Nous aimons la paix
Nous aimons la Palestine.
Assez de sang
Assez de morts
Assez de violence
Assez d’occupation
Et assez de silence.
Malgré l’occupation,nous aimons la paix
Malgré l’oppression,nous aimons la paix
Malgré la violence,nous aimons la paix
Malgré le conflit,nous aimons la paix
Malgré l’injustice,nous aimons la paix.
La paix est notre lumière
La paix est notre terre
La paix est de garder l’espoir
Dans une grande Palestine de valeur
Une Palestine de paix,une Palestine d’espoir.
ASSAWRA, liste de diffusion dédiée à l’Intifada …
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