La Joie et la Tristesse


Une femme dit alors : Parle-nous de la Joie et de la Tristesse.


 


Il répondit :


 


Votre joie est votre tristesse sans masque.


Et le même puits d’où jaillit votre rire a souvent été rempli de vos larmes.


Comment en serait-il autrement ?


 


Plus profonde est l’entaille découpée en vous par votre tristesse, plus grande est la joie que vous pouvez abriter.


 


La coupe qui contient votre vin n’est-elle pas celle que le potier flambait dans son four ?


 


Le luth qui console votre esprit n’est-il pas du même bois que celui creusé par les couteaux ?


 


Lorsque vous êtes joyeux, sondez votre coeur, et vous découvrirez que ce qui vous donne de la joie n’est autre que ce qui causait votre tristesse.


 


Lorsque vous êtes triste, examinez de nouveau votre coeur. Vous verrez qu’en vérité vous pleurez sur ce qui fit vos délices.


 


Certains parmi vous disent : La joie est plus grande que la tristesse », et d’autres disent: « Non, c’est la tristesse qui est la plus grande ».


 


Moi je vous dis qu’elles sont inséparables.


 


Elles viennent ensemble, et si l’une est assise avec vous, à votre table, rappelez-vous que l’autre est endormie sur votre lit.


 


En vérité, vous êtes suspendus, telle une balance, entre votre tristesse et votre joie.


 


Il vous faut être vides pour rester immobiles et en équilibre.


 


Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son or et son argent dans les plateaux, votre joie et votre tristesse s’élèvent ou retombent.


 


 


 


Khalil Gibran, Le Prophète

36 تعليقات

  1. salam alaykom
    ce poème nous rappelle la mesure de toute chose.
    Quel bon rappel pour savoir garder l’équilibre et toujours être dans le juste milieu dans notre chemin
    Qu’ ALLAH nous facilite la voie vers la guidance et qu’Il nous préserve des turpitudes d’ici-bas amine amine amine

  2. Merci pour ce beau texte…Des mots si justes..

    Cependant, il semble que nous soyions bien plus accessibles à la tristesse qu’à la joie…La joie pour moi est liée à la bonté, l’amour,la confiance…Elle nous dilate, nous fait vibrer au contact de l’impalpable…Les moments de joie sont moments de liberté, de fluidité…Dans la tristesse, amour et bonté peuvent être présents..mais parfois aussi un découragement, un repli…

    Je nous souhaite à tous un peu plus de joie, un peu moins de tristesse…

    Sachant que la joie est une grâce accordée, hors de toute volonté…Acceptons juste de recevoir l’inconnu, d’ouvrir notre coeur et notre regard…Et peut-être…

    A notre commune humanité…

    F

  3. Salam,parler de la servitude d’Allah toujours loin du besoin des etres humains entretient le mal-etre d’une joie que l’on ne voit pas à l’horizon pas et la tristesse bien douloureuse de ces derniers,c’est quand l’on rencontre sa propre joie et sa propre tristesse que l’on mesure de quelle façon il faut vivre et présenter l’islam,wa douha,wa layli idha saja…..Allahou Alam,Salam

  4. Comment aurait on pu reconnaître la joie si nous n’avions pas vécu la tristesse et inversement;
    Sans l’une l’autre n’existerait pas;

    • idem pour la beauté et la laideur, le bien et le mal,la lumière et l’obscurité… Ca nous aide à mieux comprendre les qualités rattachées à Dieu et à renforcer notre foi.

  5. DEUX BEAUX SENTIMENTS QUE SONT LA JOIE ET LA TRISTESSE…..EN PARTICULIER LA TRISTESSE QUI NOUS RAPPROCHE TELLEMENT DE DIEU…DE LA FOI…

  6. Ce texte nous rappelle aussi simplement que rien n’est jamais acquis, car comme cela est écrit, ce qui fait notre joie aujourd’hui peut faire notre tristesse demain… C’est à nous de nous battre pour ce et ceux que l’on aime, avec l’aide d’ALLAH subhan wa ta’la… Que Dieu vous accorde de beaux moments avec les vôtres, et beaucoup de bonheur ! amine…

  7. Bonsoir,

    Il ya une belle phrase de Khalil Djibrane  » la foie est une oasis dans le coeur qui ne sera jamais atteinte par les caravanes de la pensée négative ».

    Essalam alaykoum

  8. Qu’est ce qui fait deverser tes larmes ainsi ?
    Ton corps est chétif et ta passion dechirée.
    Est ce ton coeur qui ambitionne ces merveilles protegés ?
    Eprouvant un amour signe d’une terrible nostalgie.
    Ou est ce ces émeraudes que tu as vue dans la splendeur de leur magnificence?
    Dans le dernier cas ton mal ne connait pas de reméde.
    A moins que ce ne soit rien de tout ça .
    Mais plutot Celui qui apparait tantot dans la splendeur de l’indifferencié .
    Et disparait tantot pour réapparaitre dans la multiplicité du differencié.
    tu dois Le trouver dans la multiplicité .
    Et l’entretenir dans la singularité.
    En d’autre terme lire un et zero à la fois .
    Ou bien Vivre la joie de la proximité et souffrir le solitude de l’eloignement.
    Pleure compagnon ou implore ton Seigneur l’un ou l’autre ta tache est lourde.
    Je suis avec toi au nombre de ceux qui deversent les larmes.

  9. Bismi Lahi Rahman Rahim,
    Assalamou Allaykoum wa rahmatou Lahi,
    La joie et le tristese, c’est comme la haine et l’amour, la richese et la pauvreté. L’une ne peut excister sans l’autre. La joie est la soeur de la tristesse.Heureux celui qui puisse vivre en armonie avec les deux soeurs.
    Heureux est celui qui nourris son coeur de sa joie et sa tristesse: partager les moments de la joie, soulager l’autre dans les moments de tristee;
    « En automne, je récoltaitoutes mes peines et les enterrai dans mon jardin.
    Lorsque avril refleurit et que la terre et le primtemps célébrèrent leurs noces, mon jardinfut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles.
    Mes voisins vinrent les admirer et chacun me dit: » Quand reviendra l’automne, la saison des semailles, nous donneras-tu des graines de ces fleurs, afin que nous puissions les planter dans nos jardins? ». Khalil GIBGAN , Le sable et l’Ecume.

    Nouara

  10. .

    La tristesse, c’est comme un livre bien savant qu’on a dans le cœur et qui vous dit cent choses – elle vous empêche de pourrir comme un champignon sous un arbre; elle amasse peu à peu une provision d’enseignements pour la vie…

    .

    ***Juliusz Stowacki (1809-1849)***

    .

    .

    La joie est l’air vital de notre âme.

    La tristesse est un asthme compliqué d’atonie.

    .

    ***Henri Frédéric Amiel (1821-1881)***

    .

    .

    La joie réside au plus intime de l’âme;

    on peut aussi bien la posséder

    dans une obscure prison que dans un palais.

    .

    ***Sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897)***

    .

    .

    Il existe des roses noires, elles sont éternelles.

    Leurs épines sont effilées…

    Ces roses étranges croissent dans l’âme de l’homme.

    Ce sont les roses noires de la tristesse.

    .

    ***Kiril Khristov (1875-1944)***

    .

    .

    Joie ou tristesse, l’important est de se sentir vivre. N’est-ce pas, Monsieur Ramadan ?

    OLLAG

    .

  11. Salam
    la sensation d’un sentiment joie ou tristesse est la preuve de notre faiblesse et c’est aussi la preuve de sa force à lui le tout puissant.
    Nous sommes incapables de creer une sensation d’un sentiment en nous si le tout puissant ne l’avait pas initié en nous ,dans nos coeurs, dans nos âmes, dans nos esprits.
    Sommes-nous alors capables de comprendre le pourquoi des choses.

    « OUA FI ANFOUSSIKOM AFALA TOUBSSIROUN »
    OUA ALLAHO AHLAM

  12. cette partie du livre de Gibran est ma préférée. et c’est celle que je cite d’habitude pour redonner de l’espoir dans mon entourage. Gibran dit vrai. c’est un texte très parlant et très profond qui nous permet de sentir et de croire en la ‘non-éternité » du bonheur ou du malheur. ces deux sentiments sont pour moi , deux courbes sinusoidales, qui se croisent très souvent. on ne peux savourer le bonheur sans être passé par du malheur. et on ne peut sentir du malheur, si on n’a pas ressenti du bonheur. c’est comme touute chose, palpable ou pas, sur cette terre: tellement de contraires, qui se complètent, qui nous secouent et qui nous permettent de sentir vraiment qu’on VIT;
    je me rappelle avoir entendu un jour un savant musulman dire qu’après la nuit, jaillit toujours la lumière de l’aube, qui transperce ce ciel noir petit à petit jusqu’à le rendre tout éclairé. c’est pareil si on assimile la nuit au malheur et le jour au bonheur. Donc frères et soeurs, gardez toujour espoir et sachez que le bon Dieu est le plus « hakim », et que même si on sent des fois nous arriver malheur, ce malheur peut être le déut d’un bonheur inattendu, dont seul le bon Dieu connait le secret.

    • salam alaykom

      je suis daccord avec vous sauf que je suis une personne qui ne parvient pas à apprécier le bonheur quand il est là car je nai pas lhabitude de çà. Par conséquent, jessaie toujours de briser ce bonheur. En effet, je mapprete à me marier inchallah et jai tendance à enerver mon fiancé et meme parfois à le mettre à bout parce que je refuse quelquepart cet amour qui me porte alors que beaucoup de personnes naspirent qu’au bonheur. Hamdoulilah il est patient et jessaie de changer mon corportement mais il nempeche que je men veux doublement: d’avoir ce bonheur et de vouloir le gacher. Comment expliquez-vous celà?
      En vous remerciant par avance.

      A.

    • en fait peut être que ce dont vous avez réellement peur c’est de connaître le bonheur et de le perdre, alors vous refuser de parvenir à un état que vous n’êtes pas sûre de pouvoir parvenir à garder tjours;
      mais sachez que quand le bonheur sait que vous le redoutez il ne s’approche pas et aussi que le véritable bonheur est la paix, et que cette dernière ne peut être (elle et la peur); soyez patiente et vous serez heureuse si DIEU le veut, et DIEU ne nous veut que le bonheur , la paix.

  13. Ce que l’on designe conventionnellement des vocables « joie » et « tristesse » n’est en somme que tel aspect momentanne d’un etat psychique transporte sur un plan abstrait et materialise par un bien etre moral pour la joie et par un envahissement de la conscience par une douleur pour la tristesse. Lieu commun (la personne), traits physiologiques (physique et moral). C’est quelque chose de semblable a la morbidite et c’est peut etre la morbidite!

  14. Salam,je ne dirais pas n’importe quoi mais Tariq Ramadan est devenu bien loin du monde,bien loin des problèmes des gens ,triste épisode d’une philosophie sentimentale,notre réformateur est en train de perdre le sens des priorités et se dirige vers un réformisme médiatique,le chirk khafi peut etre dans la représentation que l’on se fait de l’autre quand on lui parle d’islam,Allahou Alam,Salam

  15. mon cher frère Tarik

    ma seule tristesse c’est de perdre ma dignité, ma seul tristesse de voir se laisser souiller le Prophète (saws).. ma seul tristesse, c’est de sentir une mutation déplaisante dans votre inspiration. ma seul tristesse, c’est que vous les confortiez, par des pactes que vous adressez a vos contradicteurs. serait je un jour heureux de vous voir couper toute ambiguïté avec les « bien pensants »? serait je un jour heureux de vous voir fermement repousser les ignorants? serait un jour heureux de vous voir discourir avec les justes et refuser les injustes. serais je un jour heureux de voir la Vérité dompter le mensonge?

    prendre pour citation Khalil Gibran, un homme de toute les aisances, vivant entre le christianisme et le athéisme…peut il être une référence stimulante pour nous croyants? peut on s’attacher a un philosophe de la vie? combien de nos savant se sont égaré dans les détours de la philosophie désinvolte? indifférent de toute Sunna et de son Créateur. comment peut on accepter de lire un homme qui s’attache a des paraboles d’aisance et d’excès? comment peut on lire un écrivain qui, comme certains de nos penseurs islamique, ont fait illusion d’un Dieu vivant dans les cieux??? Serait ce l’époque du progressisme, l’époque de l’innovation, de l’intolérance de la droiture ?
    répondez a ces questions de beaucoup de nos frères et sœurs…il est nécessaire que l’on soit réprouvé ou approuvé !!

    salam aleykoum

  16. salam,en terme de référent culturel occidentale ou autre on ne peut pas dire que Tariq Ramadan soit dans le renouveau,la prise en compte du contexte,plutot dans le conservatisme,l’ancien le culturellement académique et médiatique,si libre et pourtant faisons-nous tous la mème chose ,eh bien ici c’est réussi, un regard sur la culture digne des attitude les plus réactionnaire en occident ou ailleurs,une frilosité et un sinistre d’horizons cultutrelles à se poser des questions.
    On a l’impression que Tariq
    ferait mieux de prendre lui mème la plume cela serait meilleur,Allahou Alam,salam

  17. Pour ne pas quitter la patrie de Khalil Gibran,un petit vers de Ilia Abu Madi:
    « Il dit le ciel est sombre et s’attrista
    j’ai dit : souris
    suffit la tristesse au ciel. »
    (traduction littérale)
    à méditer….
    Jamal

  18. salam,

    il y avait un jour dans une contrée lointaine un sage qui s’adonnait à la méditation.

    Un jour un ange le prévient que l’eau de la seule source du village va être atteinte d’un maléfice: qui la boira perdra la raison.
    Convaincu, il part prévenir ses concitoyens, qui ne croient mot de ce qu’il avance. Ce sage prend pourtant la précaution de remplir des outres d’eau avant le moment fatidique, pour ne pas en manquer. Il est hélas le seul à agir de la sorte.

    le jour arrive où, effectivement, tout le village se réveille fou après avoir bu la première gorgée de la source. Sauf notre héros, qui tente par tous les moyens de faire entendre raison, à tort, à ses pairs. ces derniers lui rétorquent que c’est lui qui a perdu la tête.

    au bout d’un temps, de désespoir, l’homme décide de boire à la source.

    Ne suivez surtout pas son chemin, monsieur Ramadan. la solitude est dure à porter, excepté si on s’est choisi Dieu comme guide

    Dieu vous préserve, ainsi que tous les chercheurs de Vérité, des maux de la terre et de ceux de l’au-delà.

    salam

    • le sage a bien fait, ce n’est pas pour rien qu’il est ce qu’il est,
      après tout pour être compris il faut qu’il soit « compréhensible »,c’est à dire tout sauf différent;

    • j’ai beaucoup aimais ce poéme trés expressive et proche de nos vie
      de plus le titre du poéme « la joie et la tristesse » sont souvent des moments de faiblesses pour un musulmans donc la lecture peut aider, sans parler de la priére et des invocations
      je ne connais pas cet auteur serait-il possible d’avoir plus d’information ou bien un nom d’un ouvrage
      ballak la oufik

  19. Après le meurtre de Chaib Zehaf, le procureur réfute le crime raciste.

    A Oullins, une sensation de «deux poids, deux mesures»

    par Alice GERAUD
    QUOTIDIEN : mardi 07 mars 2006

    Lyon correspondance

    Sortir du simple fait divers. Une obsession pour les proches de Chaib Zehaf, 42 ans, abattu samedi soir à la sortie d’un bar d’Oullins, dans la banlieue sud de Lyon, par un homme armé et éméché. «On veut nous faire croire que c’est un meurtre banal. Qu’un Arabe qui se fait flinguer dans la rue, c’est encore une histoire de violence urbaine. Que le racisme ordinaire de quelques beaufs, c’est pas vraiment du racisme.» Halim contient sa colère, mais ne la cache pas. Un type a tiré sur son «frère», «parce qu’il était arabe. Il n’avait pas d’autre raison». Il est en colère car il a le sentiment que «personne ne veut reconnaître cette dimension».

    Le procureur n’a pas retenu la circonstance aggravante de crime raciste à l’encontre du tireur présumé, mis en examen hier pour homicide volontaire et tentative d’homicide volontaire. «Les déclarations de tous les témoins et les protagonistes sont claires, nettes et précises : il n’a été fait d’aucune mention de propos racistes, contrairement à ce qu’a dit ensuite une des victimes», insiste Xavier Richaud, procureur de la République de Lyon.

    Blessure. Le caractère raciste du crime repose en effet sur les déclarations d’un des rares témoins de la scène, Nabyl Djarboua. Ce médiateur social, cousin de Chaib Zehaf, était avec lui à la Brasserie du commerce pour suivre le match de foot samedi soir, puis à la sortie, lorsque les coups de feu sont partis devant l’établissement. Il a d’ailleurs écopé d’une balle dans le bras. Selon lui, un des deux hommes accompagnant le tireur a crié : «On va les niquer ces Arabes!» quelques secondes avant les coups de feu. Nabyl a varié dans ses versions. Il a un moment parlé d’«enculés d’Arabes». Il a dû mal à se remémorer la scène avec précision. Il apparaît choqué et confus. «C’est allé très vite. Le type nous a braqués, un autre a crié et ça a commencé à tirer. Je me souviens avoir dit qu’il fallait se baisser et puis j’ai vu Chaib tomber.»

    La police est arrivée sur les lieux très rapidement. Suffisamment pour rattraper le tireur dans une rue voisine. Nabyl a été emmené à l’hôtel de police de Lyon, et interrogé pendant plus d’une heure avant qu’on s’aperçoive qu’il était blessé au bras. Il raconte avoir été emmené menotté à l’hôpital. Ne sait pas pourquoi. «Le lendemain, ils m’ont réinterrogé et après ils m’ont relâché en tee-shirt dans la rue.» Nabyl est perdu, il a vu son cousin mourir sous ses yeux, a pris une balle et n’a pas l’impression d’avoir été traité tout à fait comme une victime. «Selon les procès-verbaux, il n’a pas été mis en garde à vue, il n’a donc pas dû être menotté», s’étonne le procureur, affirmant qu’aucun procès-verbal d’auditions des témoins ne fait état d’insultes racistes.

    Hier, à Oullins, la confusion était générale. Le malaise palpable. Oullins n’est pas une de ces banlieues lyonnaises qui portent le poids du mal-être des grands ensembles. Ce n’est pas une cité. Juste une bourgade un peu tristounette, avec sa grand-rue commerçante toujours embouteillée, alignement de magasins de vêtements un peu démodés, de cafés-plats-du-jour et d’agences bancaires. Chaib Zehaf habitait juste derrière cette grand-rue, à deux pas de la mairie, dans un petit immeuble confortable, avec sa femme et ses trois enfants. Il est mort d’une balle dans la tête et deux dans le thorax, devant une agence bancaire.

    Mots de deuil. Toute la journée, des gens sont venus se recueillir sur les lieux. Certains ont déposé des gerbes. Beaucoup ont écrit des petits mots. Des mots de deuil. Des mots d’amitié. Et des mots dénonçant le racisme. Dans l’appartement de Chaib Zehaf régnait hier une ambiance où se mêlait tout cela. Dans une pièce, des femmes en pleurs. Dans les couloirs, partout, des amis, des gens qui l’ont côtoyé, ou «eu comme entraîneur de foot». Et puis, dans une chambre, des hommes, dont le silence attristé, entrecoupé de quelques déclarations amères, disait la colère.

    Contre la police, les politiques, les médias. Ils ont le sentiment que personne n’a réagi au meurtre de leur ami. Ils font le parallèle avec l’affaire Halimi, avec les agressions antisémites à Sarcelles. Ils parlent de «deux poids deux mesures», «comme si c’était un chien écrasé». Dans un coin, un cousin de Chaib Zehaf, un peu plus âgé, se tait. Un peu plus tard, il expliquera être «très inquiet» : «Les jeunes sont remontés. Ils ont le sentiment que la mobilisation n’est pas la même lorsqu’il s’agit d’un Juif, ils voudraient aussi que des milliers de personnes réagissent.»

    Indifférence. Devant l’immeuble, une jeune fille raconte avoir été «choquée» de voir que, dès le lendemain, le bar d’où sortaient la victime et son tueur, était rouvert «comme si rien de grave ne s’était passé». Elle raconte les habitués qui boivent leur canon de rouge au comptoir. Le patron qui dit n’avoir «rien à se reprocher».

    C’est finalement le maire d’Oullins qui a demandé à ce que l’établissement ferme jusqu’à jeudi. Sur la porte, une affichette a été placardée, signée du propriétaire du bar : «Fermeture exceptionnelle en hommage à Chaib, que tous aient une pensée pour lui et sa famille en cette période de deuil, Sébastien».

    Jean-Marie Garcia, l’auteur présumé, était connu pour être armé, et ne s’en cachait pas. Avec son frère Eric, présent ce soir-là, ils étaient habitués des bistrots du coin. Au cours de la soirée de samedi, avant de tirer sur Chaib Zehaf, il avait d’ailleurs déjà sorti son arme une fois dans le bar. «Pour faire le beau», dira un de ses amis à la police. Il avait 2,10 grammes lorsqu’il a été interpellé. En garde à vue, il n’explique pas son geste. Ne parle pas d’altercation. Il aurait juste braqué et tiré, vidant quasiment son chargeur sur Chaib et ses deux amis. «Garcia n’est pas connu politiquement, et rien ne ressort de ce côté-là dans ses déclarations», insiste le procureur.

    Mais, face à la violence incompréhensible du geste, les amis et la famille de Chaib Zehaf cherchent une explication, des réactions. Ils n’en trouvent pas. «Chirac reçoit les victimes de l’antisémitisme et nous, le maire de notre ville ne se déplace même pas.» A Oullins, dans ce vide, la thèse du racisme ordinaire prend toute la place.

  20. Joie et tristesse,

    des émotions qui parfois s’entremêlent et se confondent.

    Pour l’une ou l’autre ,elle entraîne les larmes.

    La beauté,regarder le ciel et contempler l’oiseau qui plane,
    fait pleurer.

    A travers ce petit « détail »,entrevoir La Toute Puissance qui régit ce monde.

    Regarder les autres,et les trouver beaux.

    Parce qu’il n’y a plus de laids …quand Dieu habite les coeurs.

    Joie est nôtre ,lorsqu’elle habite les coeurs.

    Sentir qu’IL a transformé votre coeur,au point de ne plus s’arrêter aux défauts des uns et des autres.

    Mais de ne voir que les qualités.
    Triste de savoir l’autre malheureux.

    Où l’on peut lire dans le regard,tout le malheur qui l’habite.

    Le dos courbé dans sa démarche,tellement l’épreuve est lourde…

    Se sentir impuissant face à leurs douleurs.

    Que dire ,que faire ?

    Apporter son soutient,son réconfort,prier pour eux,est-ce suffisant.

    De la tristesse ,devant tant d’orgueil et de suffisance.

    Quand certains décident du sort d’êtres humains.

    Agissant presque impunément !

    Lourd est ce silence!

    Triste est ce silence!

    Mal …me fait ce silence!

  21. Allez en paix

    Allez en paix, mon cher tourment,

    Vous m’avez assez alarmée,

    Assez émue, assez charmée…

    Allez au loin, mon cher tourment,

    Hélas ! mon invisible aimant !

    Votre nom seul suffira bien

    Pour me retenir asservie ;

    Il est alentour de ma vie

    Roulé comme un ardent lien :

    Ce nom vous remplacera bien.

    Ah ! je crois que sans le savoir

    J’ai fait un malheur sur la terre ;

    Et vous, mon juge involontaire,

    Vous êtes donc venu me voir

    Pour me punir, sans le savoir ?

    D’abord ce fut musique et feu,

    Rires d’enfants, danses rêvées ;

    Puis les larmes sont arrivées

    Avec les peurs, les nuits de feu…

    Adieu danses, musique et jeu !

    Sauvez-vous par le beau chemin

    Où plane l’hirondelle heureuse :

    C’est la poésie amoureuse :

    Pour ne pas la perdre en chemin

    De mon coeur ôtez votre main.

    Dans votre prière tout bas,

    Le soir, laissez entrer mes larmes ;

    Contre vous elles n’ont point d’armes.

    Dans vos discours n’en parlez pas !

    Devant Dieu pensez-y tout bas.

    A CELLES QUI PLEURENT

    Vous surtout que je plains si vous n’ êtes chéries,

    vous surtout qui souffrez, je vous prends pour mes
    soeurs :

    c’ est à vous qu’ elles vont, mes lentes rêveries,

    et de mes pleurs chantés les amères douceurs.

    Prisonnière en ce livre une âme est contenue.

    Ouvrez, lisez : comptez les jours que j’ ai soufferts.

    Pleureuses de ce monde où je passe inconnue,

    rêvez sur cette cendre et trempez-y vos fers.

    Chantez ! Un chant de femme attendrit la souffrance.

    Aimez ! Plus que l’ amour la haine fait souffrir.

    Donnez ! La charité relève l’ espérance :

    tant que l’ on peut donner on ne veut pas mourir !

    Si vous n’ avez le temps d’ écrire aussi vos larmes,

    laissez-les de vos yeux descendre sur ces vers.

    Absoudre, c’ est prier. Prier, ce sont nos armes.

    Absolvez de mon sort les feuillets entr’ ouverts !

    Pour livrer sa pensée au vent de la parole,

    s’ il faut avoir perdu quelque peu sa raison,

    qui donne son secret est plus tendre que folle :

    méprise-t-on l’ oiseau qui répand sa chanson ?

    J’AVAIS FROID

    Je l’ ai rêvé ! C’ eût été beau

    de s’ appeler ta bien-aimée,

    d’ entrer sous ton aile enflammée,

    où l’ on monte par le tombeau.

    Il résume une vie entière,

    ce rêve lu dans un regard :

    je sais pourtant que ta paupière

    en troubla mes jours par hasard.

    Non, tu ne cherchais pas mes yeux

    quand tu leur appris la tendresse.

    Ton coeur s’ essayait sans ivresse,

    il avait froid, sevré des cieux.

    Seule aussi dans ma paix profonde,

    vois-tu ! J’ avais froid comme toi,

    et ta vie, en s’ ouvrant au monde,

    laissa tomber du feu sur moi.

    Je t’ aime comme un pauvre enfant

    soumis au ciel quand le ciel change ;

    je veux ce que tu veux, mon ange,

    je rends les fleurs qu’ on me défend.

    Couvre de larmes et de cendre

    tout le ciel de mon avenir :

    tu m’ élevas, fais-moi descendre.

    Dieu n’ ôte pas le souvenir !

    A QUI ME L’A DEMANDE

    quoi ! Vous voulez savoir le secret de mon sort ?

    Ce que j’ en peux livrer ne vaut pas qu’ on l’ envie :

    mon secret, c’ est mon coeur ; ma souffrance, la vie ;

    mon effroi, l’ avenir, si Dieu n’ eût fait la mort !

    PRIERE DE FEMME

    Mon saint amour ! Mon cher devoir !

    Si Dieu m’ accordait de te voir,

    ton logis fût-il pauvre et noir,

    trop tendre pour être peureuse,

    emportant ma chaîne amoureuse,

    sais-tu bien qui serait heureuse ?

    C’ est moi. Pardonnant aux méchants,

    vois-tu ! Les mille oiseaux des champs

    n’ auraient mes ailes ni mes chants !

    Pour te rapprendre le bonheur,

    sans guide, sans haine, sans peur,

    j’ irais m’ abattre sur ton coeur,

    ou mourir de joie à ta porte.

    Ah ! Si vers toi Dieu me remporte,

    vivre ou mourir pour toi, qu’ importe ?

    Mais non ! Rendue à ton amour,

    vois-tu ! Je ne perdrais le jour

    qu’ après l’ étreinte du retour.

    C’ est un rêve ! Il en faut ainsi

    pour traverser un long souci.

    C’ est mon coeur qui bat : le voici,

    il monte à toi comme une flamme !

    Partage ce rêve, ô mon âme !

    C’ est une prière de femme,

    c’ est mon souffle en ce triste lieu,

    c’ est le ciel depuis notre adieu :

    prends ! Car c’ est ma croyance en Dieu !

    Marceline Desbordes-Valmore (1786 – 1859)

  22. Avec cette auteur la littérature aussi nous parait soudainement simple et parfaitement accessible en dépit de ses règles complexes…!!!

  23. Assalam aleykoum ;
    Que pensez vous mes soeurs des hommes qui poursuivent en mystique des femmes qui ont fauté,les martyrisant jusqu’à l’exces;
    Je n’ai pas peur des connards qui se croient tout permis en mystique car ils ont acquis par des procèdés douteux certains pouvoirs de dominations;
    L’Islam est trop beau pour qu’on le limite en mystique à des chatiments dans tous les sens du terme;
    J’exortes tous ceux qui se sentent concernés à faire preuve d’endurance et à ne pas se laisser humilier exagerement meme si on reconnait ses fautes;
    Dieu est le Seul à pouvoir pardonner les péchés et du reste qui nous dit que ces grands donneurs de lecons en mystique seront eux meme au Paradis au Jour des comptes?
    Meme si vous avez apparemment l’air parfait dans votre pratique de l’Islam,de quel droit vous permettez vous de juger que l’autre est moins que vous ?Assalam aleykoum wa rahmatoullah!Khadija!

  24. mon frère, lorsqu’il me regardait dans le visage, me disait souvent que j’ai l’air de quelqu’un qui rit et qui rigole à la fois. J’étais très jeune, je le prenais mal car ça me perturbait l’esprit. Aujourd’hui, je considère que c’est un atout, une HIBA d’allah pour me distinguer et m’élever dans la foie. Je regarde régulièrement l’une de vos conférences, TAREK RAMADAN, dont le message est « travailler sa mémoire ». ça m’aide à avoir les idées claires quant à mon vécu personnel.je veux vous rester fidèle, je vous demande de garder mon message comme trait d’union. Ceci me donnera la force de continuer sur le « chemin de la foi »
    Merci pour l’article qui a répondu à une question qui me travaillait l’esprit.

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