« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »
Le verbe contre la barbarie*, ne serait-ce pas, là, le réel enjeu de l’école ? Des mots pour mieux se comprendre et de temps en temps tendre l’autre joue. Le vivre ensemble ne dépend t-il pas de cette capacité à appréhender les dimensions sous-jacentes des cultures, des psychologies et autres constituants de l’identité d’autrui et de soi ?
Le langage apparaît comme l’outil principal du vivre ensemble, suscitant ainsi l’idéal d’une langue commune.
Suffirait-il alors de parler la même langue ? Du point de vue du temps anthropologique, l’optimisme de voir aboutir une langue pour tous est légitime. Mais au quotidien, l’Ecole ne peut se permettre ni la suffisance ni l’optimisme. En effet, d’aucuns souhaiteraient qu’elle n’apparaisse comme une utopie des lettrés, face aux réalités des êtres qui idolâtrent le silence des mots. Pour ces derniers, ces illettrés, quand les mots se taisent le monde peut enfin s’adresser à eux et ne plus les soumettre.
Alors oui, l’Ecole nourrit la démocratie par les mots qui donnent sens, mais aussi la dictature par les lettres, dont les liens insaisissables par les non initiés mettent hors du monde une partie de notre identité sociale.
L’Ecole participe d’autant plus à la quête de notre identité que nous constituons une société diversifiée ; tiraillée entre pluralité et pluralisme. Un miroir biaisé, façonné par l’échec de nos politiques sociales, nous renvoie tantôt l’image d’un Nous, au centre du monde ,et tantôt plusieurs Nous, au milieu de rien ; mais fort heureusement, l’Ecole va briser la glace !
Dans ces conditions, une pluralité de dimensions culturelles, sociales et traditionnelles, incarnées par de jeunes femmes et hommes, se dirigent chaque matin vers cette institution. Nous avons une idée de ce que l’Ecole leur apportera, mais eux, que portent-ils en eux et sur leurs épaules ?
Assurément des cartables. A ce titre, les cartables vides sont ils synonymes d’existences vidées de sens, d’esprits sans substance et de petites têtes pleines de fourberie et de violence ? Ces cartables vides et légers rappellent la précarité et apparaissent si lourds qu’il est difficile de les distinguer de ceux, tout aussi lourds, des enfants supportant sur leur dos, plus de fournitures que ce dont aurait besoin un astronaute du CNRS.
Alors qu’est ce que ces dos courbés viennent trouver à l’école ? Peut être, ce qui sera la colonne vertébrale de leur citoyenneté : des mots, la manière de les articuler, la capacité de comprendre le monde et de le décrire. De fait, trouver la voie d’une libération intellectuelle et culturelle.
Nous avons fait rentrer Dieu dans le siècle et pour continuer dans la voie de la libération, faisons rentrer l’Ecole -et non son contenu- dans le sacré. Par exemple, le premier verset révélé au prophète de l’Islam n’était-il pas «lis, lis au nom de ton seigneur qui a créé(…)». L’éducation et le savoir sont au coeur de la première révélation de l’Islam.
Des règles qui ne viendraient plus uniquement d’en haut mais d’en face, d’un tableau sur lequel se trace et s’efface, ce qui dans nos mémoires doit se fixer et tracer nos destins et dessiner nos ambitions. C’est bien de nos mémoires dont il s’agit bien que celles-ci soient plus à l’aise avec des matières qu’avec d’autres ; du fait que l’Histoire qui nous ai contée n’est pas l’histoire du monde mais le point de vue d’une partie du monde sur l’histoire du monde. De plus, il faut bien exister dans ces classes, alors certains se racontent des histoires afin de façonner la leur et se replient parfois derrière la page de celle de leurs parents. N’étant pas tout à fait la leur, cette histoire questionne leurs identités et leurs contradictions. Les réponses apportées, amènent un nombre d’entre eux à questionner les textes, les contextes et leurs acquis identitaires. Ils apprennent donc à vivre avec eux- même, de fait, bientôt avec les autres et appréhendent ce que tous ces élèves ont en commun : une culture «vercingétorienne», une langue et une valeur inspirées par le triptyque inscrit sur les frontaux de nos institutions : La solidarité.
Des enfants solidaires dans la différence et dans un monde où les adultes font de la couleur de peau et des religions, un enjeu. En effet le fait religieux se traduit souvent par des élèves qui rivalisent plus de Fatwas** se référant à la possibilité ou non de mettre du déodorant pendant le ramadan, que de débats philosophiques autour du sens de l’effort à fournir pendant le jeûne.
Enfin, selon les religions, les sources scripturaires sont une révélation ainsi que l’est notre monde. A ce titre, l’Ecole a compris que ceux qui ont une lecture strictement littéraliste des textes sont ceux qui maîtrisent le moins les lettres et ceux qui interprètent injustement le monde sont ceux qui ne le comprennent pas.
Au fond, un des principaux enseignements de l’école ne serait il pas de penser pour mieux se connaître soi et notre monde et penser pour mieux vivre ensemble ?
Bahran El Fakhar
*Alain Bentolila Le verbe contre la barbarie
** Larousse. Fatwa, plur. fatawa : Dans la religion islamique, consultation juridique donnée par une autorité religieuse à propos d’un cas douteux ou d’une question nouvelle ; décision ou décret qui en résulte.
Merci pour ces quelques lignes très agréables à lire et avec du fond. Un style syntaxique très intéressant.
Le bateau à voiles
Enlever ce voile que je ne saurais voir car il est remarquable.
Qui est la discrète, la grande muette, la grande silencieuse qui me l’a dit ?
C’est ma chère mamie.
Elle a dit un jour » Pas vu, pas pris » .
Cachons-nous des mauvais regards.
Le voile est objet, bout de tissu souvent noir.
Se peut-il qu’il soit objet sacré ?
C’est ce que je n’ose pas croire.
Faut-il l’enlever à celle qui a été arrachée à son pays ?
Que non, pardi !
C’est sa terre natale qui lui parle.
Mais dîtes-lui avec des mots doux,
Qu’elle est chez elle partout.
Elle effacera son chagrin.
Ne faisons donc pas porter notre chapeau, Messieurs aux dames.
C’est ce qui fait tout leurs drames.
Cessons cette tragédie séculaire.
Vous enlevez et retirer ce qu’elles ont de vital.
Leur papa parfois leur a parlé avant vous.
Il ne faut pas contredire un papa.
Leur maman parfois leur a parlé avant vous.
Il ne faut pas contredire une maman.
Les enfants pour les parents sont leur priorité,
pas leur propriété.
Demander aux papas en question.
A qui on arrache leur fille pour une sommité.
Ils seront toujours insatisfaits de leur gendre.
Voilée, pas voilée. C’est leur fille, c’est sacré.
Soyons gentil avec tous les papas d’autrui.
Ne produisons pas de chocs.
La petite barque voilée risquerai de chavirer.
Une petite barque sans voile, cela peut toujours avancer
avec le coeur, avec l’intelligence de ce moteur.
C’est une petite bise qui nous le souffle.
Une grande entreprise qui ne sent pas le souffre.
Pas besoin de titre honorifique.
Pas besoin de hiérarchie
maléfique.
Florence
Penchez vous aussi sur votre barbarie envers les animaux
égorgés vivants avec de grands couteaux et qui mettent de très longue minutes à mourir la gorge ouverte…
voir video fête de l’aid abattoir mobile de trappes, insoutenable..
L’abattoir hallal et casher de meaux( dirigés par 2 israelites) ö dieu argent!!
abattoir libanais aussi ou il se passe des choses qui dépassent l’entendement
carrément à même le sol et les pavés dans les rues égyptiennes par des sales psychopathes. et j’en passe et des terribles.
Aucun dieu ne demande de se livrer a de telles cruautées révoltantes envers des être vivants, aucun..