Spiritualité

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Les tensions intimes et les conflits intérieurs (qu’ils opposent l’esprit au corps ou plus prosaïquement l’amygdale au néocortex) peuvent produire des états dangereux de perte de contrôle de soi ou des sentiments de déséquilibre et de mal-être. Au cœur des enseignements fondamentaux de l’hindouisme, du taoïsme et du bouddhisme se trouve, déjà, cette aspiration au dépassement des conflits et des déséquilibres intérieurs qui font souffrir et enchaînent le soi et la personne humaine. L’état naturel de l’individu est d’être « en tension », de vivre des tiraillements entre sa conscience qu’il veut contrôler et ses émotions et ses passions qui prennent possession de son esprit, de son corps et de son cœur. La guérison spirituelle passe par la quête de l’harmonie intérieure, l’introspection et la libération du soi. Cette immersion dans le « soi » a plusieurs objectifs : il s’agit d’abord d’entrer en soi en essayant de prendre des distances par rapport à ses réactions émotives immédiates et en cherchant à les identifier, les observer, les contempler pour enfin être à même de les maîtriser. Cette « entrée en soi » est également un dévoilement de l’essence des choses, de la présence au monde et de la présence du monde.

Ainsi, s’éloigner du soi en cheminant au plus profond de soi est associé à l’élévation de la conscience au-delà de la dimension physique des éléments dans le but d’accéder à leur sens métaphysique et à leur inscription dans le cosmos. Ce dialogue entre l’intime microcosme et l’infini macrocosme dévoile une troisième dimension qui éclaire l’essence de l’âme, les lumières du cœur et le sens de la mort. L’initiation peut être longue et difficile. Les étapes des enseignements sont liées à la compréhension du soi et au contrôle des émotions qui représentent un palier dans la maîtrise intérieure puis le dépassement ultime – lequel est à la fois une harmonisation, une pacification et un épanchement du soi dans le Tout. Cet état final peut avoir la substance et la forme d’une disposition émotive qui a été orientée par la conscience, éduquée par la raison et finalement maîtrisée et dépassée au cours de l’initiation de l’être. Notre époque semble nous avoir trompés en confondant certains états de l’émotion avec ceux de la spiritualité : il n’y a en effet pas de spiritualité sans émotion. Cependant, alors que celle-ci peut nous transformer en « objet purement réactif », voire en esclave sans volonté ni liberté, la spiritualité nous impose de redevenir des sujets conscients qui cherchent le sens tant du moment instantané de la pulsion que des cycles infinis de la destinée. L’émotion est ce qui s’exprime du sujet dans l’immédiateté réactive de l’être ; la spiritualité est ce que le sujet découvre et exprime à travers l’éducation maîtrisée de cet être.

La philosophie antique avait cette même aspiration. Le dualisme grec opposant l’âme et le corps postule l’existence des deux instances dans leur apparente objectivité et ce qui motive l’ensemble de l’expérience philosophique est bien un travail de réconciliation et d’harmonisation. L’âme, ou l’esprit, ou la raison, doit reprendre le contrôle du corps, de la machine, de l’animal qui est en nous pour faire accéder l’être au degré supérieur de son humanité : d’abord esclave de ses passions, il devient « amoureux de la sagesse » (le sens étymologique de « philosophe ») pour enfin se sentir attiré et appelé par le Beau. Entre la « beauté » physique qui peut soumettre l’instinct, l’émotion et le corps, et la Beauté métaphysique qui appelle l’esprit, le souffle intérieur et l’âme, il y a un enseignement philosophique, un accouchement, un désenchaînement. L’expérience est individuelle et profonde comme celle de cet individu qui, dans « l’allégorie à la caverne », tourne son regard et comprend la nature de l’illusion qui l’enchaîne. Il décide de se libérer, de chercher la lumière, le feu, puis le soleil. Il entre en soi, il sort de soi. Il fut prisonnier, le voilà libre, même si tous les prisonniers, noyés dans l’illusion des émotions spontanées qui les enchaînent, jugent que sa sagesse est sa folie et sa prison.

Les religions juive, chrétienne et musulmane ont également codifié le sens de cette expérience spirituelle commune. Les rites sont les moyens, les exercices éducatifs qui initient à ce retour à soi, à cette réconciliation, à cette quête de l’harmonie. De nombreux enseignements sont identiques mais il existe néanmoins, à l’origine, des différences fondamentales. Le « péché originel » dans la tradition chrétienne révèle « quelque chose » de la nature de l’être humain qui n’est pas très éloigné des enseignements traditionnels de l’hindouisme et du bouddhisme même s’ils viennent de prémices tout à fait différentes. L’état de tension naturelle, la souffrance originelle et consubstantielle à l’être et à la conscience, dans les traditions orientales, semblent répondre au sens de la nature intrinsèquement pécheresse de l’homme dans le christianisme.

La souffrance ou le mal sont deux états dont l’homme doit se libérer soit par l’extinction du moi soit par le salut. Dans les deux cas, on attend qu’il fasse le choix conscient de l’introspection et de la maîtrise de soi (que la grâce soit suffisante ou efficace). C’est également ce qu’exige la philosophie socratique qui identifie les émotions au corps et le corps à l’univers sensible, aux vérités relatives et surtout aux chaînes des passions. La tradition islamique est un peu différente sur ce point et considère que le corps et « l’âme dans le corps » (an-nafs) n’ont pas de qualification morale intrinsèque. Elle dépend de la façon dont la conscience humaine usera soit du corps soit de l’âme : le corps qui exulte sexuellement dans la fidélité à l’éthique peut exprimer une prière comme l’âme qui trahit les principes peut exprimer le mal le plus extrême. De plus, l’état originel de l’homme est celui de l’harmonie de l’être qui porte en lui une attraction naturelle vers le divin qui lui octroiera la paix. C’est le voilement de l’état de nature qui distrait le cœur de cet appel initial en créant tension et mal-être et en rendant le cœur « malade », en quête de guérison. Il n’est point ici question d’une « chute », au sens chrétien, qui aurait besoin d’un sauveur, mais d’un voile qui enveloppe le cœur et qui nécessite une conscience : celle-ci a donc, comme l’enseignent également les spiritualités asiatiques, les moyens de sa libération. La conception de l’homme est ici très différente, mais les enseignements spirituels et les objectifs de l’initiation sont finalement les mêmes : prendre conscience de soi, identifier et maîtriser la nature et le pouvoir de ses émotions et accéder ainsi à l’harmonie et à une forme supérieure de liberté. Contrairement à ce que l’on pourrait penser dans l’expérience de l’émotivité, la liberté ne réside pas dans l’expression spontanée de l’affect mais dans sa maîtrise qui libère la part consciente et raisonnable de l’être. La liberté, nous l’avons vu en parlant de la musique, est au bout de la discipline et de la maîtrise.

Les sciences psychologiques contemporaines, de la psychanalyse, l’ethnopsychanalyse au comportementalisme, cherchent à atteindre les mêmes objectifs : une connaissance de soi, un équilibre intérieur, l’autonomie et la conscience d’être des « sujets » confiants et assumés malgré l’incontrôlé qui nous habite depuis des générations et/ou depuis notre enfance. La spiritualité n’est pourtant pas seulement une quête d’équilibre et de liberté : cette entrée en soi, cette gestion des conflits intérieurs, cette initiation à la gestion rationnelle et raisonnable des émotions est déterminée par la « quête de sens » dont nous avons déjà parlé. L’émotion est une réaction programmée au sens des signaux et des stimuli alors que la spiritualité se caractérise par le fait d’être un choix, une libre décision de déterminer pour soi le sens de son existence, de la vie, de ses amitiés, de ses amours et du cosmos. Des penseurs contemporains, comme Comte-Sponville, ont formulé l’idée qu’il peut exister une spiritualité laïque ne se référant à aucune religion et pouvant être absolument athée : le souffle serait ici celui de la rationalité humaniste qui produit du sens : les objectifs se rejoignent encore. Être soi, être raisonnable, être libre et choisir sa route.

47 Commentaires

  1. Salam, Bonsoir…

    Dans selon et parmi les sociétés modernes et contemporaines il est certain qu’un grand nombre se « requestionnent » des façons de leurs piliers communs, d’ailleurs la terre tourne et change chaque jour, et l’avenir ne s’arrête jamais le temps les espaces et la vie de l’une et des autres semble-t-il…

    …KHassan… Salam…merci…

  2. Selam Aleykoum,
    Quand vous dites : « la maitrise de soi » , comment faire pour la mettre en pratique, comment eduquer son ego, nafs ?

    • salaam, la maitrise de Soi advient après un vrai Jihad, celui de l’âme. Pour ce faire et en résumé, il vous faut apprendre a maitriser les 7 parties de votre corps qui vous mèneront soit au paradis ou à l’enfer. il s’agit de : les yeux vous ne devez pas leur permettre de voir ce qui est prohibé par Allah; les oreilles ne doivent pas entendre ce qui leur est interdit; la bouche ne doit pas proférer le mensonge, l’hypocrisie, la médisance etc..; les bras doivent être contrôler a faire que ce qui leur est permis; les jambes ne doivent pas aller là ou c’est Haram; le ventre et le bas ventre qui vont de pair. lorsque tu mange trop, tu es plus enclin a faire une sieste ou te reposer et dans ce cas le bas-ventre ou du moins les envies se manifestent.
      Ceci est pour la partie extérieur a ton être. Pour ce qui est du coeur, il s’agira de faire en sorte qu’il ne demeure que Allah (swt). bien sur le sujet est bien trop vaste, il mérite d’être plus développer. quand ta compris cela, il ne te restera plus qu’a passer a l’action. et par la grâce d’Allah, tu verra au fond de ton être le Tout-Puissant se manifester a toi. parce que tu auras fait le pas d’aller au devant de Lui. Que Dieu t’accompagne

  3. Salam,
    Concrètement on fait comment … J’ai l’impression d’être de l’incapacité totale d’y arriver… Tout va tellement vite, … L’incohérence est presque au rythme de ma respiration…Le brouillard est bien trop épais… Trouver sa voie dans les horizons embouteillés de notre époque … Le défi est bien trop colossal …
    Aucun désespoir … Aucunement ..

    • Salam, Bonsoir…

      il est fréquemment constatable que la démocratie somme parfaitement toutes facultés humaines et différencie graduellement quelques facteurs naturels depuis des circonstances temporelles et historiques, unies et/ou désunies, de la spiritualité et de la laïcité, ou, si vous préférez l’entendre autrement, la spiritualité et la laïcité ont un même et grand lien, accordable et ascendant de la démocratie, je tente l’expérience afin d’établir les communs d’un énoncé circonférentiel aux cultures et aux sociétés actuelles: une démocratie laïque et spirituelle, une laïcité démocratique et spirituelle, une spiritualité laïque et démocratique, des politiques survenues ou émergentes sont donc possiblement et correctement des liens descendants et non exhaustifs avec des origines et des aventures, parmi des ensembles et des cultures, entre des mémoires et des futurs, une commune et certaine sagesse ferait dire à chaque fois que le présent des ensembles autant que l’ensemble des présents sont des valeurs peu rétrogrades en tous dialogues relatifs et pacifiques, si il fallait croire un peu plus à la paix, des chemins et/ou des horizons ne le seraient-ils point…

      …KHassan…Salam…merci…

  4. Salam alaykum cher professeur , MR RAMADAN salutation sur votre famille et ceux que vous aimez ,
    votre analyse reste incontestable et nous donner l’opportunité d’emettre un avis sur votre sujet , est une merveilleuse forme de sagesse en vous vis a vis de nous votre Umma.
    Je vous rejoint parfaitement lorsque vous évoquez le sens d’une spiritualité laique , n’ayant pour ma part , aucune finesse dans l’exigeance qui amene l’etre à un regard sur le monde plus serein , cette exigeance , se revele quasi importante dans toute forme de choix que fera ce dernier, le don d’aimer et de s’assumer pleinement , sans renier sa nature , qui d’hors et deja se refere à cette exigeance; fort heureusement pour l espece humaine , qu’il existe et pouve que nous n ‘iront pas bien loin sans un mode de vie adéquate , visant le permis et l interdit; ma vision se réfere à ma religion , qui est l islam , ma fierté; merci professeur RAMADAN pour cette clarté qui contunue a éveiller nos mémoires ;

  5. quand j’étais dans ma vingtaine, j’ai vécu une expérience particulière ou j’avais décidé, étant d’une sensibilité à fleur de peau, de changer radicalement et de devenir maitre de moi-même…. je voulais donc faire régner mon conscient sur mes passions, faisant taire mes passions à tout jamais. l’expérience avait réussi car j’avais atteint ce qu’on appelle la Béatitude, le nirvana  »Bouddhiste ». et je sentais à ce moment que les autres personnes de la planète terre étaient ignorantes, complètement à côté de la plaque, car mus par par la bassesse: en l’occurrence les passions… et que j’étais la seule à détenir la vérité. à cette période, je contemplais la nature en faisant taire les idées. j’avoue que ceci procure un bonheur inégalable, surtout la vision des feuilles d’arbre fraichement vertes qui dansent sous le vent. mais paradoxalement je sentais que cet état de sérénité avait un arrière gout de fausseté. puis au fil des mois je commençais à ressentir quelque chose au fond de moi qui se perdait: mon coeur. on dirait que mon coeur commençait à mourir. puis j’avais compris que j’avais fais un mauvais choix car il ne devrait pas y avoir de choix EXCLUSIF entre la raison et les passions sinon ça serait comme devenir végétarien et bannir les produits animaliers, alors que Dieu a voulu pour l’humain les deux. Les végétariens croient pouvoir trouver dans les produits végétariens des éléments qui substitueraient à la viande mais ils ont tort car la viande contient des éléments irremplaçables. pareil pour la raison et les passions: il ne devrait pas y avoir de choix exclusif, mais de choix mitigé tenant compte de l’ordre des priorités. une mère par exemple doit faire fonctionner d’avantage ses passions et sentiments avec son enfant car l’enfant a besoin de cette tendresse, comme il a besoin de la raison de son père, et c’est ainsi qu’il réussira à atteindre l’équilibre. Dieu a créé la nature et l’homme en équilibre et donc manquer d’un élément naturel (passions ou raison ou autre) va tout déséquilibrer .

    D’ailleurs, les gens qui choisissent exclusivement la raison ont fait le choix de la facilité car avec peu de coeur il n’y aurait pas d’épreuves. Et le meilleur exemple qui illustre ce que je dis: notre prophète: il pleurait, riait, se mettait en colère, aimait, aimait et aimait. Les sentiments prenaient une grande place dans sa vie. car il était tout simplement humain et le meilleur exemple de ce que doit être un humain.

    • j’apprécie fortement le commentaire que vous venez de faire. En effet, on ne peut aboutir à rien sans un peu de passion ni un peu de raison.

  6. Salaamun âlaykum wa rahmatu’llaah,

    Voici les 8 premières sourates de Sourate Esh-Shems (Le soleil) :

    « Par le soleil, au moment de son premier éclat de la journée (« ad-douhaa »)
    Par la lune quand elle le suit
    Par le jour quand il le révèle (révèle le soleil)
    Par la nuit quand elle l’occulte (occulte le soleil)
    Par le ciel et par ce qui l’a construit
    Par la Terre et par ce qui l’a aplani
    Par une âme et par ce qui l’a nivelée
    lui inspirant de se pervertir et (lui inspirant) de se prémunir
    bienheureux (sera) celui qui la purifie
    et défait (sera) celui qui l’obscurcit (ou la rend opaque) »

    L’âme peut donc toucher la lumière (s’approcher du Tout Puissant, de Sa lumière) si elle passe des étapes ou des niveaux d’élévation spirituelle. L’analogie avec les éléments cosmiques est stupéfiante :

    La Terre et son ciel ont dû passer plusieurs étapes pour se construire (formation des eaux, de la croute terrestre, des végétations et de l’atmosphère), à l’aide de millions de milliards de micro-organismes qui ont libéré de l’oxygène, de l’azote et autres, à l’aide du soleil et de l’eau nécessaires à la vie, et avec le concours de la lune pour stabiliser l’inclinaison de l’axe de rotation de la terre (ce qui déterminera la longueur du jour et de la nuit, ce qui favorisera l’évolution de la vie).
    Il a fallu quelques milliards d’années pour que l’atmosphère terrestre telle que nous la connaissons se forme. Sans cette couche atmosphérique gazeuse (qui a la particularité de diffuser la lumière) nous ne verrions pas le disque solaire briller, de cet éclat superbe, même en « plein jour » (et la lune non plus d’ailleurs). Et cette atmosphère est en perpétuel mouvement, elle est sujette aux refroidissements et hausses de températures, elle change avec les saisons, avec le jour et la nuit, et elle est bousculée par nombre de catastrophes naturelles ou non (les rejets industriels, par nos tuyaux d’échappement, nos cheminées et chauffages centraux, par les cendres volcaniques…)

    Tout comme la Terre et son ciel font partie d’un ensemble grâce aux contributions duquel on peut voir aujourd’hui l’éclat du soleil, atteindre la lumière (spirituellement) et prendre soin de son âme fait intervenir une infinité d’éléments : on ne se plonge pas dans le « moi » intérieur en se détachant du reste, en ignorant les interactions avec les autres, avec son environnement… etc, on ne peut pas s’isoler du reste du monde et prétendre qu’on prend soin de son âme. Avant cela, il est impératif de reconnaître cette âme : c’est d’abord prendre conscience du réseau extérieur à soi, de son impact sur soi-même et des actions qu’on peut avoir sur ce réseau. On est un élément d’un tout. On apprend à se connaitre soi-même, à se définir, en observant cet entourage, et en se positionnant quelque part par rapport à cet entourage. Et alors seulement, on peut essayer de se prémunir.
    Tout comme la Terre et son ciel qui ont dû prendre le temps nécessaire pour leur formation (en 6 grandes périodes -selon le Saint Coran, Sourate Fuççilat, versets 9 et 10), le travail sur l’âme est un travail de longue haleine. C’est au prix d’étapes longues, par un cheminement continue, que l’on peut arriver à purifier son âme. Et comme la Terre qui voit se succéder la nuit et le jour, l’âme n’est jamais à l’abri de « la nuit ». Elle est testée et éprouvée, et c’est en passant cette épreuve de la nuit en alternance qu’elle devient plus forte.

    L’endurance et la patience sont les vertus des croyants.

    • La réflexion ci-dessus contre-balance celle-ci :

      « Cette « entrée en soi » est également un dévoilement de l’essence des choses, de la présence au monde et de la présence du monde. »
      Dans le sens où :

      – le « dévoilement de l’essence des choses » ne peut se faire qu’après avoir observé ces « choses » de son entourage, s’y être intéressé d’abord, puis avoir tenté de comprendre les mécanismes qui font tourner l’ensemble, les rapports de force, les interactions en place…

      – l’entrée en soi n’est faisable qu’après acquisition d’une certaine connaissance de son entourage. Il faut qu’il y ait un besoin de se retrouver, de se situer dans cet ensemble et de se « juger » soi-même dans cet ensemble, c’est à dire jauger sa capacité à affronter les difficultés, à apprécier les moments de grâce ; se faire une idée de ses forces et de ses faiblesses, et travailler à renforcer les premières et remédier aux deuxièmes.
      Mais pourquoi cela ? n’est-ce pas au final, pour rendre l’ensemble/l’entourage meilleur ? donc, quand on s’engage pour le monde extérieur on éprouve ce besoin introspectif. Et si on ne vit que pour soi-même, on n’en éprouvera probablement aucun besoin.

    • Et enfin, je ne pense pas l’avoir dit : merci pour cette introduction à la spiritualité. L’effort de simplifier est louable, c’est une belle synthèse des différentes approches spirituelles. Mais malgré cela, beaucoup de passages sont un condensé d’idées à méditer ! -donc je relis tout ça attentivement.

  7. Oh, pas possible vous avez répondu !!!! ;-)……Merci.

    Mais un peu à côté… Ma question était : que mettez-vous PERSONNELLEMENT derrière les mots « libres » et « raisonnables ».

    C’est fou comme il vous est difficile de dire ce que vous pensez vous, sans faire de référence à tout un tas de courants ou auteurs philosophiques, spirituels ou scientifiques. D’accord, vu votre parcours, vous avez dû passer des heures le nez dans les bouquins et vous avez envie que ça serve à quelque chose, ou de partager votre savoir acquis, mais du coup ça donne quelque chose de froid et impersonnel, déconnecté de l’expérience concrète. Intéressant, mais ça flotte, ça manque de racine.

    Donc vous rapportez les théories de 5 courants dont vous faites la synthèse suivante et à laquelle je peux supposer que vous adhérez : l’enseignement spirituel a pour objectif de rendre libre et raisonnable, et le moyen en est la maîtrise et la rationalisation des émotions qui sont l’obstacle à cet état.

    Par contre, vous ne donnez pas la méthode, parce que c’est cela qui serait intéressant au final. Concrètement une émotion est là, comment vous la « maîtrisez »??

    Bon, moi, ce mot de « maîtrise » ne me va pas. Enfin, ce n’est pas évident à dire puisque vous n’explicitez pas ce que veut dire « maîtriser son émotion » concrètement pour vous.
    Mais les mots « maîtrise, contrôle, raison, rationnel, raisonnable, éducation, décision, rationalisation », reviennent souvent dans le texte. Bien masculin tout ça….

    En vous lisant j’ai la vision d’un cheval sauvage que l’on doit attraper au lasso, immobiliser au sol, attacher et mettre sous clé dans le noir. Pourquoi ne pas plutôt l’apprivoiser, doucement ?

    Ca ne marche pas ça, à long terme . Certes de l’extérieur on est maître de soi, on gère, ça glisse mais où est-ce qu’on entasse tous ces chevaux fous, dans quelle cave de notre être qui à un moment finira par exploser ou pourrir de l’intérieur.

    Je suis d’accord qu’il y a quelque chose à faire dans la gestion des émotions, mais je ne vois pas les choses comme vous, je crois que c’est même l’inverse si je vous ai bien compris.

    Je ne vais pas vous faire une démonstration à travers des dire ou références de grands maîtres ou penseurs, je vais regarder en moi comment ça marche, l’expérience directe, cela fait un moment que je ne cherche plus dans les livres comment je dois penser ou vivre.

    Le savoir, c’est « voir-ça », focaliser sur une partie du tout, je préfère la con-naissance « naitre avec », vivre l’expérience et en retirer toute la richesse possible par moi même, me nourrir de ma terre intérieure, après quand ça croise les expériences des autres, c’est chouette, mais je pars de moi.

    On peut accumuler un tas de savoir immense, l’humain en est capable, mais ce n’est pas cela qui fera forcément la qualité humaine qui pour moi est LE but spirituel. Un berger solitaire, et « ignorant » au sens du savoir sera souvent bien plus spirituel que le plus grand des savants. Si on sait s’ouvrir, un rocher, une cascade, un arbre pourra nous faire ressentir, vivre par le corps et donc « con-naitre » l’expérience liée au concept dont un livre n’aurait fait que nourrir le mental.

    Bref, revenons-en à nos émotions. Et bien moi, au contraire, je vais les accueillir, les vivre pleinement, complètement, surtout ne pas les bloquer, qu’elles soit positives ou négatives, voir tout ce qu’elles m’apportent, l’information qu’elles me donnent sur le coup et après. Et je vais aussi les exprimer complètement, par tous les moyens possibles, les traverser et les mettre à l’extérieur, pour encore mieux les regarder.
    Déjà laisser parler le corps, parce qu’une émotion est liée à une réaction physique.

    Si c’est une émotion positive, ça peut être des larmes, des rires, sauter dans les bras, si c’est une extase j’en jouis pleinement de tous mes sens …….. celles-là ne sont pas les plus problématiques… vous les maîtrisez aussi celles-là ?

    Quand il s’agit des autres, colère, tristesse, frustration, peur….. et bien pareil, accueillir.

    Bien sûr l’émotion va nous apprendre parfois des choses pas très agréables à regarder, des parties noires de nous qu’il est douloureux de regarder en face, plus facile de mettre sous le tapis…

    Nos parts d’ombre sont celles qui ont le plus à nous apprendre, elles ne sont pas à rejeter, on n’a pas à s’en libérer, mais les accueillir, les explorer, y mettre de la conscience et de la bienveillance et elles s’éclaireront.
    On va les comprendre et intégrer l’information qu’elles ont pour nous, inclure pleinement dans tout notre être, nos multiples facettes.
    Mais surtout EXPRIMER, c’est ça qui permet de digérer. Et c’est peut-être là qu’il faut gérer : le moyen d’expression.

    Si elle fait venir les larmes, je les laisserai couler (les larmes permettent d’évacuer les hormones de stress, et l’urine celles liées à la peur, il faut éliminer ces substances, toxiques sinon, pour le corps) si c’est de la souffrance, j’irai jusqu’au fond, quitte à m’écrouler à terre, de la colère, je vais tout faire pour pouvoir la dire, par contre en utilisant si possible la communication bienveillante: dire que je suis en colère et pourquoi, mais pas en accusant l’autre, en partant de ce que je ressens, un ressenti est toujours vrai et l’autre peut l’entendre.
    Dire « Tu n’es qu’un égoïste » ne peut que générer une agression en retour alors que dire, « Quand tu agis de cette manière, j’ai le sentiment que tu ne me prends pas en compte » invite au dialogue. Evidemment, si en face on a un mur…. mais au moins c’est dit !
    Mais ça on ne nous l’apprend pas, malheureusement. Pourtant des méthodes existent, cf la cnv (communication non violente), si on les pratiquait depuis tout petits, ce serait tellement plus simple.
    APPRENDRE à dire ce qui est en moi à la personne concernée et APPRENDRE A ACCUEILLIR ce que l’autre a à me dire.
    Je n’hésite pas non plus à me confier à une oreille empathique, à demander de l’aide, à l’écrire. Sortir cette émotion pour ne pas la laisser me tordre le ventre, mais pas pour l’éviter, pour la traverser.

    Sinon, quand ce n’est pas possible, un moyen très efficace pour moi, c’est me tourner vers la nature, pleurer contre un arbre, me confier à une rivière (l’eau est liée aux émotions), me relier et m’ouvrir à cette mère consolatrice.
    Ou encore passer par le corps, le mettre en action et me reconnecter juste aux sensations corporelles, donc au moment présent. Faire du son intuitif….. il y a plein de manières de laisser sortir son émotion pour pouvoir la regarder et la digérer. Les émotions, c’est le ventre.

    Une fois qu’elle est bien sortie, la laisser partir, surtout ne pas s’y attacher. Si on sait bien l’exprimer elle ne fait que passer (ça peut prendre plus ou moins de temps, il faut y revenir des fois… c’est un processus).
    Par contre si on s’y attache, qu’elle soit positive ou négative, là on se prépare de la douleur, parce qu’on cristallise, on bloque. Et le mental prend la relève pour l’entretenir, et le petit vélo tourne…
    Ce n’est pas l’émotion qui est un problème, au contraire, pour moi elle n’est que l’expression de la vie dans toute sa richesse. Oui tout cela n’est qu’une illusion, mais si nous sommes incarnés dans ce corps, c’est pour la vivre pleinement dans l’expérience et ne surtout pas la fuir.
    Et puis si on bloque l’émotion, on n’intègre pas l’information, du coup, une expérience plus dure se présentera pour nous la resservir. Perso, je préfère me contenter d’une chiquenaude sur l’épaule plutôt qu’un grand coup de marteau sur les doigts.

    Un émotionnel débordant, peut être aussi un moyen d’attirer l’attention, être conscient de ce schéma….

    Quand on essaie de faire cela, on est beaucoup moins emportés ou submergés par ses émotions, on observe plus, on connait les points sensibles, on comprend ce qu’il y a derrière.
    « Ah oui, ça me fait encore réagir, il y a encore un petit coin sombre par ici »
    Et on va vers plus de transparence, de clarté avec soi et avec les autres, et plus le cœur peut rayonner et s’ouvrir, ça c’est vrai. Je suis d’accord avec votre image des voiles sur le cœur.

    Quant à la notion de liberté et de raisonnable

    Comme je l’ai dit plus haut pour moi, le but spirituel n’est pas d’être raisonnable, ni libre, c’est bien plus que cela : développer les qualités humaines de cœur, d’attention, d’écoute, d’ouverture et d’intuition et d’exprimer au mieux son potentiel, dans toute sa puissance, le vivre pleinement .
    Et quand on en est là, de par ce que j’ai pu ressentir, ou pressentir, par moment, pour moi en tous cas, la raison n’a plus grand chose à dire. Le mental reste à la porte de notre part d’absolu. Il ne peut y accéder. Et on fait ce qu’on a à faire, sans avoir besoin d’y réfléchir,sans rien projeter, on est dans l’instant, le jaillissement de l’acte juste dans le moment juste, point. Et à ce moment-là, qu’en est-il de la liberté ? On joue son rôle au mieux, parfaitement, même plus l’illusion d’un libre arbitre, pas de choix. Et c’est ce qui est juste et c’est la pure harmonie.

    Voilà, mon expérience, c’est un peu long… peut être, mais c’était important pour moi de le dire.
    Merci de cet espace d’échange.

    • Bonsoir,

      J’ai trouvé votre intervention très intéressante, ce que vous exprimez me touche et me parle complètement et même concrètement. Merci de partager votre expérience

    • je suis touchée en lisant votre commentaire, c’est le mot authenticité qui me vient,
      cette histoire d’émotions à exprimer d’une part , à maitriser d’autre part m’a longtemps travaillée (ce n’est pas fini), à l’heure actuelle, je distinguerais pour ma part vivre ses émotions à leur juste mesure, et vivre par ses émotions auxquels cas ce sont elles qui nous gouvernent et là est le problème.
      Maitriser, canaliser ses émotions, ne signifie pas les étouffer, nous pouvons écouter, sentir ce qu’elles viennent nous dire, sans pour autant les laisser tout envahir, je peux ressentir de la colère face à une injustice, le dire de manière à être entendue sans pour autant agresser celui qui est en face ou « tout casser » autour de moi. Là est la différence.
      encore merci de votre témoignage
      Allah est le plus savant.

  8. Salam, Bonjour…

    à ces mêmes sociétés, pour ne pas dire quasiment toutes, comme participant ou abordant la phase mondiale des perspectives communes ET particulières aux peuples, la(les)quelle(es) ne pourraient ne pas affirmer que bien des philosophies se sont également poursuivies depuis leurs propres et autres analyses, toujours successives et plutôt prépondérantes à certaines facultés humaines faisant le nouveau le renouveau et les mélanges des usages pratiques et évolutifs de la vie, analyses périodiquement riches d’enseignements, effectivement accessibles aux raisonnements, temporellement logiques aux ensembles, et possiblement constructives et vraies tant à leurs causes qu’à leurs conséquences, l’analyse naturelle et territoriale de l’histoire est une valeur ordinaire et/mais sûre, à ce fait, propice et démonstratif quant à la durée évidente et vérifiable du/d’un métabolisme « sociétalo-culturo-temporel », les cultures spirituelles évoquent aussi et à « nôtre » espèce, chaque fois et objectivement, une façon ou une manière mesurable précieuse et inchangée (même si croissante) entre toutes distances environnementales et toutes circonstances comportementales, la valeur étrangère, qu’elle soit d’ailleurs ou d’hier, existe et consiste à tout avenir à toutes frontières et à toutes cultures qui demeurent et qui évoluent toujours activement parmi des caractéristiques biologiquement immenses, eurent-elles parcourues rencontrées et partagées, comme aussi et alors à parcourir à rencontrer et à partager, toutes relativités pensives et mémorielles, sélectives et naturelles, collectives et individuelles…, à ces mêmes caractéristiques singulièrement moins visibles mais bien progressistes et vivantes, qui ne pourrait ne pas vouloir après savoir des bons sens et des bonnes raisons d’un ensemble terrestre et humain, quelles qu’en soient les mémoires des communs et des particularités, coutumier(ère)s et reconnu(e)s, culturel(le)s et défini(e)s, actuel(le)s et survenu(e)s, les communs du commun ne sont-ils pas le commun des communs, qui évolue, librement, dignement, constamment…

    « la spiritualité est ce que le sujet découvre et exprime à travers l’éducation maîtrisée de cet être. »
    …la spiritualité est aussi ce que l’être découvre et exprime à travers les sujets d’une ou des maîtrises éducatives…

     » L’émotion est ce qui s’exprime du sujet dans l’immédiateté réactive de l’être;  »
    …l’émotion est ce qui résulte du sujet dans l’intra et l’inter réactivité immédiate ou mémorielle de l’être…

    bien à vous…

    …KHassan…Salam…merci…

  9. Pour l’amour de DIEU aidez-moi à retrouver le calme intérieur, je suis à deux doigts de la dérive spirituelle. Une question agasse mes nuits et dérange mon sommeil :
    Puisque le destin est dicté par DIEU et personne ne peut le changer (KOL LAN YOUSSIBANA ILLA MA KATABA ALLAHOU LANA), pourquoi DIEU nous ordonne de prier pour avoir ce qu’on désire (WA KOL ID3OUNI ASTAJIBOU LAKOUM)

    • AsSalamaleikum
      Je ne pense pas que le destin soit dicte…je comprends que Dieu a decide de nous laisser decider soubhanahu ! Un cadeau… Dote d une education qui nous est offerte via la nature et les livres saints que nous pouvons étudier ou pas. Education qui nous apprend qu un des chemins vers la paix est dans la Prière. « Je réponds a l appel de celui qui Me prie quand il Me prie » est encore une garantie / promesse / cadeau de Dieu pour celui qui en veut. Vu que Dieu n est pas dans notre espace temps qu’il a créé il connaît a l avance nos décisions qui ne nous ont pas été imposées par Sa volonté. Allah sait le mieux.

    • Vous pouvez trouvez une réponse à votre question dans le début d’un livre célèbre du savant Ibn qayyim(rahimahou llah) traduit sous le titre péché et guérison.

    • En résumé ibn qayyim (rahimahou llah) dit que l’invocation fait partie du destin, elle est inscrite dans le destin par Dieu.

    • C’est une question très intéressante.
      Pour y répondre (ou essayer de le faire), on devrait d’abord se mettre d’accord sur le sens du mot destin et comprendre pourquoi il nous est demandé -à nous musulmans- de croire au destin (avec ce qu’il peut apporter de bon ou de mauvais).
      Comme l’a évoqué plus haut un intervenant (un frère), Dieu connait ce destin qui est écrit pour chacun d’entre nous, pour la bonne raison qu’Il est omniscient, Il connait donc -entre autres- nos passés comme nos futurs.
      Nous, nous sommes prisonniers de notre espace-temps, et sommes incapables de voyager dans le temps pour découvrir notre futur. Et il nous est très difficile d’imaginer que ce qui reste encore à venir, dans notre monde, a déjà eu lieu, pour quelqu’un qui se mettrait en dehors de notre référentiel espace-temps. Tel un observateur qui ne prend pas part aux événements, mais les observe, et les consigne dans ce grand livre. Cet observateur a déjà déroulé tout le film jusqu’à sa fin, mais nous nous en sommes encore quelques « instants » après l’instant qui a suivi l’arrivée du dernier prophète.
      La différence avec cet hypothétique observateur est que Dieu n’est pas seulement un observateur. Il peut prendre part aux événements (Il est le Tout Puissant, l’Omnipotent = al-qadiir, al-qayyoum…). D’où l’intérêt pour nous de L’invoquer, Le prier pour qu’Il nous guide, nous aide. Il peut intervenir quand Il le veut, dans le cours de nos existences. Et le destin ne change pas : il a déjà été écrit qu’on allait se tourner vers Dieu, ou s’en détourner, qu’Il a dû répondre à tel ou tel appel, à telle ou telle prière. Le destin s’écrit par ce que nous faisons, ce que nous décidons de faire à chaque étape de notre vie, à chaque détour. Comme l’a dit (un frère), nos décisions nous appartiennent, mais il faudrait nuancer cela : si Dieu le veut, nos décisions aboutiront ou non. Si Dieu le veut, nous serons guidés vers Lui. Avec la volonté de Dieu, nos volontés peuvent s’accomplir.
      Maintenant, pourquoi nous est-il demandé de croire en ce destin -bon ou mauvais ? C’est d’abord pour ancrer ceci au plus profond de sa conscience : on est soumis à Dieu, à sa volonté. On doit Le remercier pour ce qu’Il nous a donné, Le remercier dans tous les cas, quoiqu’il arrive. Et se tourner vers Lui quand la « main du destin frappe », pour qu’Il la radoucisse (al-lotfu fii lqadaa’). Ensuite croire en ce destin -bon/mauvais, c’est faire preuve d’humilité et accepter les épreuves de la vie. Pourquoi l’humilité ? Parce que notre condition humaine est tellement fragile, comme la condition de tout ce qui nous entoure ; nous sommes mortels, et durant le laps de temps où nous vivons, nous devons être conscients de nos limites : ce que nous pouvons supporter, accomplir, ce que nous pouvons comprendre, appréhender, percevoir… Accepter les épreuves en étant conscient de ses propres limites vous pousse à vous tourner vers Dieu, à vous rapprocher de Lui, dans le meilleur comme dans le pire des situations que vous pouvez traverser. L’inverse (ne pas accepter les épreuves, et/ou ne pas être conscient de ses limites) vous poussera à vous détourner de Lui.
      Et Dieu sait mieux.

    • tout est écrit OUI car Dieu a déjà un film de ce qui va se passer, comme la fenêtre de youtube où il y a un début et une fin. et entre les deux, il est toujours là, il fait parfois intervenir ses anges dans certaines situations par exemple pour protéger les personnes…et aussi après un dou3a,. d’ailleurs c’est pour ça qu’on dit que le dou3a peut changer le destin, ou peut être une partie du destin. voilà à peu près, mais arrêtez de trop réfléchir à ces choses et faites confiance à Dieu.

  10. Assalam aleikoum à tous , prochainement songer à publier un article plus facile à lire parce que celui- la il faut avoir une memoire fortement philosophique. Inshallah pensez- y . -:)

    • Le frère Tariq dépense assez d énergie pour développer + partager sa pensée – a nous de la simplifier afin, effectivement, d atteindre un public plus large si nous y croyons ! Salam

  11. Asalam alaykoum, Le cheminement du coyant à une racines qui s appel Aqida ensuite des branches dont les obligations puis les branches qui doivent tomber qui ce sont les pêcher,des feuilles poussent qui sont les hasanattes qui vont faire sortir d autres feuilles d épreuves qui vont nourir les feuilles de patience ces meme feuilles vont commencer à faire des fleurs du soit meme ,légèrement arroser d amour de Dieu ,afin d y faire sortir sont parfum,cet arbre murira au fil de la semence que lui à données au-delà des saisons,climats,branches tomber,fleurs aracher,il es rester enraciner par l endurance,Dieu l à arroser en lui découvrant la parole du bas monde et tout ce qui ce trouvent natures,animal,humain…etc jusqu’ à que l arbre soit au service de Dieu en faisant des fruits que l on goute ,savoure que ne peu s empêcher de demander à connaître le Seule Auteur de cet suggéré plantes à l origine ,qui était noyau . « L Unique(Allah) est l Unique À Qui on soumet entièrement âme et corps ,alors le coeur savoura son amour ,par cet maîtrise de soit(nafs). Allahou a’lam wa ahkam.

  12. l extrême soumission à Dieu ne peu être qu un travail sur soit si on veut goûter à cet liberté (détachement du monde ici)toute en ayant une connaissance de ce monde,et visé sincèrement l audelà ;on ne se jette pas dans le vide si on n à pas entièrement confiance à Dieu L Unique , là je tient à m excuser de cet impudeur

  13. Bonjour 😉 Que la paix soit avec, en , chacun une de vous ….. Mes expériences , longues et nombreuses et en constantes adéquations à mes études concernant les sujets évoqués les spiritualités et les philosophies les sciences humaines…… citées m’on menée à de très analogues observations , mes mots pour le dire sont , du fait d’une observation /expérience vécue très semblable, mes mots sont très proches des vôtres…….Unis…. Vers…….. est le seul outil cognitif dynamique, psycho-socialement (sur toute la planète…) qui nous fait tendre irréversiblement vers notre Humanité bien que si chaotique pour l’actualité autour de ce passage de millénaire , ne perdons pas cela de Vue……..Humainement vôtre Gene-viève Angèle Fatima

  14. Je voulais revenir sur cette notion de liberté.

    Je reprends votre analogie avec la musique : je ne sais pas ce que vous avez dit à ce propos, mais je crois comprendre que pour vous un musicien se doit de d’abord pratiquer la discipline pour acquérir la maitrise et enfin être libre de jouer.

    Pourtant, j’ai entendu plus d’un musicien classique de haut niveau, formés au conservatoire, ayant une maitrise parfaite de son instrument et de la musique, regretter que finalement cette maîtrise l’empêchait d’être spontané et de pouvoir se libérer du cadre, il en était prisonnier, presque il devait désaprendre.

    Un jazz man va improviser, mais c’est toujours dans un cadre précis, sur une grille d’accord définie et limitée qu’il maîtrise certes, mais avec une règle, il ne prend pas les notes au hasard.
    Idem pour les musiques indiennes, arabe classique où effectivement il y a des années d’apprentissage de maîtrise de toutes les gammes, modes, mais les improvisations sont encore une fois très cadrées.
    J’ai l’impression que s’il n’y a aucun cadre, ça donne la musique contemporaine, mais j’avoue que j’ai du mal à y accrocher et à appeler cela de la musique (avis perso).
    Par contre, on peut voir chez les musiciens gitans, tsiganes un rapport à la musique très intuitif, là on peut dire qu’ils « naissent avec », comme un second souffle, ce n’est même pas une histoire de maîtrise, ils baignent dedans depuis tous petits, elle fait partie d’eux ils sont imprégnés et ce sont des virtuoses.

    Tout ça pour dire que « être libre » d’accord mais ça ne veut pas dire grand-chose comme ça dans le vide. Déjà, on a un corps et donc des contraintes de base qui vont avec.
    Dans quel cadre, quelle limite, libre de quoi, libres de choisir ce qui va nous contraindre ? Ce serait la raison qui donne les limites ?
    Pour moi, j’ai l’impression que ce sont mes valeurs morales qui me limitent : le respect envers moi, envers l’autre et envers la nature, ne pas faire ce que je ne voudrais pas qu’on me fît. A part ça la raison n’a pas grand-chose à voir.
    Et puis quand le cœur parle et qu’il n’est pas du tout raisonnable, c’est quand même lui que j’écoute. Je lui fais beaucoup plus confiance qu’à ma raison. C’est ma part divine qui s’exprime par le cœur, donc elle sait mieux ! Il faut juste être bien sûr que c’est le cœur qui parle, on peut l’appeler aussi l’intuition.

    Autre point: vous dites ici « De plus, l’état originel de l’homme est celui de l’harmonie de l’être qui porte en lui une attraction naturelle vers le divin qui lui octroiera la paix. C’est le voilement de l’état de nature qui distrait le cœur de cet appel initial en créant tension et mal-être et en rendant le cœur « malade », en quête de guérison. » et pourtant vous dites par ailleurs qu’il faut maitriser le naturel…?
    Voilà, voilà…..
    Belle journée.

    • Je rajouterai pour finir : Clairement ma liberté, en fait, c’est justement de pouvoir agir en fonction de mon cœur en dépit de la raison. La raison est étriquée, n’aime pas trop le changement, le risque. Le cœur a une vision globale. ET il ne faut pas croire que le cœur amène la facilité, au contraire, c’est loin d’être forcément confortable, mais c’est ce qui pousse à aller vers soi-même, et à être fidèle à soi, à se sentir profondément vivant et en cohérence, et c’est aussi une manière de prendre la vie, dans l’accueil.

  15. A Gwen,
    Votre approche n’est pas différente de celle de Ramadan, elle l’explicite. Il ne s’agit pas d’aller contre ses émotions, effectivement, mais comme vous le décrivez si bien, de les apprivoiser,. Et faire de ce matériau brut, quelque chose de positif, pour soi, et pour les autres. Apprendre a être meilleur ne doit pas se réaliser dans l’addition de contraintes contre soi, mais par un cheminement lent, une évolution en douceur, chacun selon sa nature . Une nature égocentrique mettra plus de temps a atteindre cet « effacement de soi », mais c’est un cheminement qui ne peut qu’élever l’âme.

    • Bonjour Amel, oui je sais qu’au final le but est le même, mais l’expression, et la mise en pratique de comment on y arrive est importante pour moi. C’est le chemin qui compte, pas le but, et c’est une aventure palpitante de le vivre pleinement. Les mots sont porteurs d’images, d’interprétations et c’est très important pour moi qu’ils soient définis et reliés à des expériences concrètes, enracinés. Ici, ce n’était pas clair pour moi.
      Je ne veux pas m’opposer à M. Ramadan, j’apprécie beaucoup son discours humaniste, et je le tiens pour un homme de bien, en chemin, sinon je ne serais pas ici.
      Merci, belle journée à vous.

    • A delà des mots, l’important c’est de prendre sa responsabilité chacun de mettre en action concrètement, en conscience de là où on en est, et que ça ne reste pas juste des mots ou de belles idées dont on se félicite, sinon, on n’ira pas loin, juste dans le mur.

  16. Merci pour ce texte. Vous utilisez beaucoup les termes de maîtrise, contrôle et discipline. A mon sens, ils sont incompatibles avec la spiritualité. En tout cas s’il s’agit de mettre le couvercle sur ses émotions, de les empêcher de s’exprimer, de les réprimer, cela n’est pas sain car cela revient à dénier une partie de notre nature humaine dont toutes les expressions ont leur raison d’être. Cela s’apparente à de la violence symbolique qui engendre un mal occidental bien connu : la mésestime de soi. Or, Dieu est miséricorde et attend de nous une exigence, mais aussi un regard bienveillant sur soi-même, ce qui nous habite et nous anime. Les émotions ne doivent pas se « gérer » (comme une entreprise), mais s’accueillir. Il est nécessaire de prendre le temps d’identifier, ressentir pleinement ses émotions, comprendre ce qu’elles disent de nous, de nos besoins fondamentaux, à quel type de sentiment d’insécurité ou de désir elles réagissent. Souvent quand on les regarde de près avant de vouloir virilement les « maîtriser », on se rend compte qu’elles ont quelque chose à nous dire qui nous permet de mieux atteindre notre coeur profond où notre nature divine se révèle, là où on trouve nos intuitions de Vérité, de Justice et d’Amour. Cet exercice d’accueil des émotions et passions change la nature même de leur expression et libère la qualité de vie qui est en elle pour en faire véritable support spirituel aussi bien que la conscience.
    Merci.

    • Je ne pense pas que toutes les émotions soient néfastes et vous fassent perdre le contrôle de vous-même. La spiritualité -si je comprends bien le texte de T. Ramadan- ce n’est pas de brider toute émotion, quelle qu’elle soit. Mais de cibler les émotions qui peuvent détruire une personne, ou plusieurs personne.

    • Un commentaire plein de sagesse, qui mentionne des aspects que le discours musulman devrait entendre à notre époque.

      la mésestime de soi dépasse le champ occidental

  17. Une chose est sûre, personne ne pourra réduire l’autorité de Dieu sur terre. Dieu commande aux croyants de répondre à son appel et de rependre le bien autour de lui; c’est exactement ce que fait Mr Ramadan. J’espère que ceux qui passe leur temps à critiquer sa manière de le faire, répandent aussi le bien autour d’eux.
    Prendre ce qu’il y’a de bon en son message et laissez à Dieu de régler les affaires de ce monde au lieu de rentrer dans des longs débats.
    Un croyant ne doit pas marcher avec la peur mais avec la confiance en Allah, prêt à rembourser tout coup que lui portera un macrayant. Personne ne doit nous empecher de profiter de ce que Dieu nous a rendu grâce. Le croyant ne doit pas être triste mais dois jouir légalement des bienfaits d’Allah, son devoir est de rependre le message là où il est utile mais c’est Dieu qui guide. C’est Dieu qui a décrété la nuit pour que nous nous reposions et le jour pour que nous allions à la quête de ses bienfaits; sa veux dire qu’au lieu de s’enfermer ds une chambre et s’atrister du sort de ce monde il faut se lever et aller chercher du travail, travailler dignement car qui mérite les bienfaits de Dieu plus que le croyant?
    L’obéissance à Dieu ne veut pas dire tristesse; Dieu nous guide pour que nous soyons heureux. N’ayez pas peur des macrayants. Dieu dit nul grieffe à celui qui après avoir passer deux jours ou plus à invoquer son seigneurs de se comporter en piété. Sourions un peu, jouont avec nos enfants, prenont du thé avec nos amis croyants. Le croyant ne doit pas être triste ou se soumettre a qui que se soit. S’il veux de la grâce de Dieu qu’il le cherche au nom de Dieu, Dieu répond aux invocations de son serviteur. J’espère que lorsque vous marcher dans la rue et que vous croisiez un mendiant vous donner un peu de votre bien. C’est sa l’essentiel. Merci

    • Salaamun âlayk, wa rahmatu’llah,

      J’aime bien votre enthousiasme, et cette énergie témoignée pour défendre votre croyance et votre foi.

      Mais l’ennemi n’est pas toujours l’autre, le « mécréant », celui qui vous attaquerait dans votre foi, ou voudrait vous dévier du droit chemin. L’ennemi est souvent soi-même. « El-fitna », c’est quand la foi est ébranlée par les épreuves. Par exemple quand l’orgueil nous empêche de reconnaitre nos fautes, ou de voir les bienfaits de Dieu. Par exemple quand nous doutons. Quand nous baissons les bras. Quand nous perdons foi en Dieu. Le fait de dire : « non, ça, ça ne risque pas de m’arriver » est en soi une sorte de mécréance. Nul n’est à l’abri de pareilles « fitna ».

      Dans tous ces cas-là, quand ça arrive, il est alors difficile de garder cette lucidité, cet enthousiasme pour sa religion, ou garder son coeur ouvert à l’appel et au rappel de Dieu : on est pris dans ses problèmes, on est happé dans la tourmente et on s’éloigne de Lui, de plus en plus. A moins d’implorer Sa miséricorde, de faire l’effort sur soi et se (re)tourner vers Dieu, on est perdu.

      Un croyant connait et reconnait ses limites, sait ce qu’il doit à Dieu (reconnaissance, prières, adoration) et sait qu’il va faillir à un moment ou un autre. Car même avec toute la foi du monde qu’il peut ressentir au fond de son coeur, il sait qu’il ne sera pas sauvé si Dieu ne le guide pas à travers les épreuves de la vie. Je crois que ce que vous appelez « tristesse » est en fait de l’humilité.

      Chez le non-croyant (ou le « moins »-croyant), cette tristesse peut juste marquer un vide spirituel : on ne peut pas vivre heureux si on n’a pas de but dans la vie, si on n’est pas convaincu de l’utilité de cette vie, de sa finalité.

      Et enfin, oui, oui et encore oui à la générosité, au don de soi. C’est une clef pour ouvrir son propre coeur et y recueillir l’amour de Dieu.

      Que Dieu vous garde Diallo, que Dieu nous garde.

  18. Salam alykoum warahamatoullah wa barakatouh très cher professeur Ramadan,

    On aspire tous au au « dépassement des conflits et des déséquilibres intérieurs qui font souffrir et enchaînent le soi et la personne humaine »…

    Malheureusement au sein de la communauté musulmane, nous n’avons même pas encore dépassé les conflits et les déséquilibres externes à notre personne mais qui sont internes à la communauté musulmane.

    Nous sommes malheureusement encore bloqués sur des gros problèmes liés au respect de la divergence des avis de savants.

    Et d’ailleurs, nous en avons un parfait exemple en ce moment au sein de la communauté musulmane française avec le débat lié à la détermination des mois lunaires notamment celui du Ramadan en s’appuyant sur le calcul astronomique / sur l’observation.

    Votre voix sur le sujet nous manque cruellement dans ce débat (si on peut appeler cela un débat)…
    Votre voix est très écoutée et respectée dans le monde et notamment au sein de la communauté musulmane francophone.

    Nous aimerions vraiment avoir votre avis sur le sujet.

    BarakaAllahoufik.

  19. Asalam alaykoums, pour faire court et aller à l essence du cheminement spirituel,nous ne pouvons le faire se travail que si ont ne suit,refere au bien aimer d Allah notre prophète messager,imam Mouhammad sallawatoullahi
    àlyh Wa Salaman ,le lire dans sa « çira « ,suivre ces pas,il es le Maître du spirituel que Dieu nous à offert.(alors on ce posera plus autant de question ,et donc plus sujet mais plutôt l être )Allahou A’lam Wa Ahkam

  20. Salam, Bonjour…

    C’est lorsque vous imaginez en réalité et chaque jour ce que le monde et ses natures partagent et perpétuent chaque seconde, oui chaque seconde, le temps faisant leur suite leur vérité et leur espace, au gré aux forces aux vies des éléments, alors, d’une attention simple particulière ordinaire, peut-il vous apparaître déjà ce que l’ordinaire simple et particulier des hommes s’imagine trop peu ou bien moins, sans qu’il n’y ait lieu de diagnostiquer une « imaginalgie » 😉 ou une « utopipathie » 🙂 individuelle et/ou sociétale, civil = civile non!!! …

    …KHassan…Salam…merci…

  21. Salam alaykum maitre , professeur , cher croyant sincere , salutation sur vous et votre famille et ceux que vous aimez , je voulais savoir ce que vous penser des avis de musulmans chiites qui pense qu un sauveur viendrai bientot ?? car moi j y crois fermement a tout ça et j espere que d ici la , nos yeux se réjouiront de voir le prophete ISSA IBN MARIAM descendre sur terre , afin de faire cesser tout mal et de les eradiquer s il ne cessent pas !!! CE SERAIT INTERRESSENT qu un jour vous puissez nous eclairez a ce propos ! car les chiites confondent tout , on vous aime et ont vous soutient !!! salam alaykum wa rahmatoulahi wa barakatuh

  22. Salam Alaykoum,

    la lecture de cet article m’a rappelé la faiblesse de l’être humain, pas juste à travers l’abandon du soi à ses émotions, mais la capacité à nous laisser emporter par nos émotions pouvant nous changer en des êtres envieux, avides, arrogant oubliant le comportement demandé par Allah et son Prophète (SAWS).
    Aujourd’hui toutes les sociétés doivent réconcilier trois éléments : politique, économie et éthique. Nous, en tant qu’être nous nous devons de réconcilier l’esprit, l’âme avec nos émotions afin de nous élever pour de meilleur réaction, une meilleure réflexion et une meilleure direction pour le cœur.

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