« Terre de Palestine » par Anwar PATEL

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« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »

Encore un crépuscule vermillon
Derrière la brume
La poussière se dissipe
Un petit front écarlate gît
Regard figé
Dans le sable qui brûle
Un doigt levé
Pour un ultime appel
Le souffle l’a quitté
Un peu plus tôt
A l’aurore d’une vie …
Combien sont-ils
De la longue série
A ne plus pouvoir caresser
La crête de l’olivier ?

Nos maisons chaque jour
Connaissent le bruit sourd
Des bulldozers rugissants …
L’eau du Jourdain
Nous a été confisquée …
Notre droit de passer
Pour aller travailler ?
Un regard larmoyant
Derrière les barbelés
Agrippé
Au bon vouloir Des gardiens …
de la « paix »!

Et vous fils de la liberté
Où étiez-vous en pareille tragédie ?
Chantres de la vertu du monde
Que faisiez-vous
Quand nos enfants ont crié ?
Peuples titulaires
De la Souveraineté
A qui par vos Constitutions
Il vous était donné
De refuser la dérive
De Vos honorables délégataires,
De fieffés menteurs
Qui sans honte se gargarisent
De détenir en exclusive
Leur vérité éclairée. Vous ont-ils appris
Par toutes sortes de jongleries
A vous détourner silencieux
Du combat des opprimés ?
Et l’énergie
De votre jeunesse
Était-elle à ce point divertie
A contempler les étoiles
De vos académies de papier ?

Palestine …
Cette terre de prophètes
De messagers et de sages
Maintes fois souillée …
La haine pour notre malheur
Est drapée de treillis,
Le mépris et l’orgueil
Des diplomates aguerris
Voyous tapis
Dans de sombres costumes.

Certains de vos héros inconnus
Ont couru jusqu’à nous.
Comme ceux des nôtres,
En martyr ils ont succombé
Sous les chenilles
Des chars d’acier
Dressés en rangs serrés.
Chez vous leurs noms
Ne seront jamais prononcés
Peur de froisser votre « Etat » ami
Mille accords et cent résolutions
Feuilles de route à suivre …
Pour nous léguer un étendard
Maculé de mensonges d’arrogance et de mort.
De notre terre,
Nous fûmes bannis,
N’ayant eu en partage
Que des kilomètres
De tombeaux ensevelis
Éparpillés dans les dunes
De Naplouse à Hébron
Et dans la langue étroite
De la bande de Gaza.

Sur votre continent naguère
Avec fracas et fierté
Un mur de honte est tombé,
Aujourd’hui ici
Un autre plus horrible
Paisiblement se construit
Dans le silence accompli
Des tyrans affublés
Des vêtements de démocrate.

Combien d’orages encore
Il nous faudra patienter ?
Lui seul Sait …
Mais demain sûrement
Viendra la délivrance …
Dans l’histoire éphémère
De la cruauté organisée,
Tous les colosses,
De leur piédestal
Se sont effondrés
Car l’argile rougie
Par les larmes de sang
Se déchire et s’affaisse un jour
Sous le poids déshonorant
De l’injustice cautionnée.

Le temps des assassins
Prendra assurément fin …
Vous direz alors l’air ahuri
« Vraiment si nous avions su » …
Vous comprendrez enfin
Que, d’hier à aujourd’hui,
Dans le divertissement d’un monde en agonie,
Notre exil intérieur
Nous a appris à enjamber
Le bouillon fétide
Des conspirations du dehors
Qui voulaient Sans remords ni gêne
Éliminer tout un peuple
En le confinant sournoisement
A l’oubli du temps.

Notre survie maintenant ?
Dans le secret
De nos nuits sans saison
L’invocation quotidienne
De la veuve et de l’orphelin …
Cet enfant qui git
Asséché par la soif et la faim
Est la conscience blessée de chacun
Un miroir en sanglots éclatés
Aux quatre coins du monde …

« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »

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