Consulte ton coeur…

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Un élève qui m’a tant appris

Une histoire, une vie…il y a vingt-deux ans déjà. Alors jeune enseignant, Thierry avait croisé ma route.


 


Au fond de la classe, l’oeil sombre, il n’avait pas quitté sa veste; comme s’il s’apprêtait à sortir de la classe.  Nous venions d’y entrer pourtant. Ce fut ma première rencontre avec Thierry. Celles qui suivirent donnèrent naissance à un conflit particulièrement tendu. Seul, tout à la fois fébrile et orgueilleux, il n’avait de cesse de vouloir me démontrer que mon statut de « prof » suffisait à prouver que « je ne pouvais comprendre », que forcément « je le jugeais »…mal, comme « eux ». Toutes mes exigences « scolaires », tous mes appels au dialogue, toutes mes suggestions étaient balayés avec la froideur et la haine que l’on réserve à ses ennemis. « Occupez-vous de vos affaires…j’ai pas envie de vous parler… » Il avait le mépris expressif. « Asocial », disait-on.


 


Jusqu’à cette veille de vacances d’automne où il me remit une composition de français en m’interpellant. « Ca doit vous embêter de lire nos ‘compos’ pendant les vacances ?! » me dit-il en épiant , comme pour la saisir dans l’instant, ma réaction. « Evidemment, cher Thierry… » lui répondis-je en le fixant avec insistance. Il en fut gêné mais ce fut le premier échange, la première « chaleur », le premier signe. « A bientôt » lâcha-t-il en accompagnant sa volte-face d’un sourire crispé. Il avait l’affection tellement compliquée.


 


Les semaines et les mois qui suivirent m’ont permis de dessiner le paysage dans lequel se mouvait Thierry. Trop d’absences, trop de violences avaient mis à mal toutes ses protections. Fragile, tellement, et renfermé, il finit par faire de sa faiblesse une force : il ne laissa à personne le droit de l’aimer. Au mieux admettait-il qu’on le jugeât, scolairement,…et très mal. Il en avait  tellement l’habitude qu’il prenait un soin particulier à conforter ce point de vue : il savait prouver sa non-valeur aux adultes, du corps enseignant à la brigade des mineurs. Avec ce paradoxe douloureux de subir ce qu’il croyait décider.


 


Il y avait la drogue et le vol. Les fugues et les errances. Et puis des signes toujours plus fréquents d’un lien qui se créait au détour de chaque échec. Thierry mettait à l’épreuve ma confiance, ma patience et trahissait  avec une régularité déroutante, la moindre de mes exigences humaines, il avait besoin d’être aimé « hors-la-loi », hors normes, à l’extrême de toutes les transgressions. Hors-cela, pas d’amour ! Sa famille éclatée, sa solitude lui avaient appris les trahisons faciles de ceux qui aiment normalement. Les horizons de ce destin avaient fait de l’ombre aux attentes scolaires :  Thierry se cognait où d’autres se forment. Il se perdait où d’autres s’orientent.


 


Thierry m’a appris la tristesse des chemins dessinés très tôt. Je prenais conscience, de la façon la plus violente, qu’il est des adolescents qui gagnent la vie au prix d’une lutte intérieure infernale. Entre la survie et l’école, le choix relève de l’évidence.  Le vide tenait lieu d’identité dans la conscience de Thierry, qu’y avait-il à former ? J’ai appris, au creuset de ses doutes et des miens, à être là et à ne rien dire. Le silence était son exigence. Il avait fait de moi un prof. qui n’a plus rien à dire. J’aurais dû transmettre un « savoir », j’eus à vivre les ignorances d’une déroute.


 


Et puis, il y eut l’éclair d’un voyage effectué ensemble au Mali. Nous étions trois et Thierry parmi nous. Il cessa de « fumer »… un mois durant, il s’émerveilla. « Ici ça vaut un peu la peine… », il avait cette impression troublante de s’introduire dans un paysage qui lui témoignait de la sympathie, sans compte à rendre. Sa volonté s’inonda de ressources : « Je recommence à zéro… je vais m’offrir ce que l’on ne m’a pas donné… ». Ces mots aujourd’hui résonnent dans ma mémoire. Au retour, et pendant six mois, Thierry va vivre de cet espoir. De cette force. C’était « gagné »…


 


Le vide enfin. Thierry gisait au pied d’un arbre quand on l’a retrouvé, sans vie, à l’automne 1983. Le piège d’une vie se refermait : une overdose, simplement. Dans  ma tête, des images et des horizons. Et puis un témoignage, un hommage, un geste. Thierry a façonné mon destin d’enseignant. Il n’avait fait le choix de rien et toutes les portes s’étaient fermées. Condamné avant de naître, à naître condamné. Comme tout son entourage, je lui fus nécessaire et insuffisant. Mort à 19 ans, il a ajouté la couleur d’une exigence à mon engagement : être là d’abord, contre vents et marées. Notre métier sans coeur n’est plus un métier. Restera à surmonter les échecs. Thierry n’est plus. Un souvenir; des images où il faut puiser, avec quelques doutes, la force de poursuivre.


 


Puissions-nous faire de notre vie un témoignage, et un cadeau pour tous, pour chacun : Thierry n’est plus…mais combien aujourd’hui d’autres Thierry, seuls, perdus, déracinés, de coeur ou d’origine, qui voient l’histoire se répéter, inlassablement, et nos démissions. Si de telles morts ne sont pas autant d’intimes réveils, c’est que quelque chose est déjà mort en nous. La spiritualité ? Peut-être…


 


« Consulte ton coeur », telle fut la réponse du Messager (PBSL)

38 Commentaires

  1. Cet histoire est tristement instructif. En tant que malien, je suis très touché que Thierry aie trouvé dans mon pays cette bouffée d’oxygène qui lui a donné l’espoir et le force « de recommencer à zéro ».

  2. Aimer quelqu’un malgré lui.

    L’aimer malgré ses multiples raisons, avocat de « c’est pas pour moi ».

    L’aimer malgré ses dénis, malgré son reniement et sa froideur apparente.

    Forcer le passage, prouver, soutenir…et ne voir aucune lueur de progrès.

    Continuer malgré tout.

    Enseigner les principes mêmes qui nous ont redonné vie, et s’étonner de ne rien recevoir : pas de lumière; ni engouement ni vie.

    Comprendre que « tu ne guides pas ceux que tu aimes mais qu’Il guide qui Il veut ».

    Ressentir la fausseté de l’existence qui s’étale à nos pieds, ne ressentir à son égard aucun attrait…un mur d’incompréhension -un voile opaque- qui protège ces deux antagonismes que sont vos vies.

    Et l’aimer.

    Et souffrir.
    Souffrir de son incapacité, de son échec.

    Croire, apercevoir une victoire. Enfin…Et l’espoir qui renaît au fond de mon coeur…il va y arriver. Il va rencontrer la paix qui me sauve moi-même de ce qui séduit tout, tous. Si ce n’était Lui.

    Et le perdre, le perdre de vue. Se voir, le voir, assailli par des alliés sortis de nulle part, séducteurs assurément, irrésistibles sans la foi « pare_mal »…

    Sentir ses forces s’amenuiser, tout comme la réthorique de son discours, plaidoyer voué à l’échec inexorablement.

    Tu ne guides pas ceux que tu aimes…

    • Je sens votre peine, et votre désespoir..
      Lâchez tout..
      La vie est là, en vous.. pour vous…
      Votre voie est en vous…
      Je vous propose mon sourire…
      Ce n’est pas celui que vous souhaitez, mais c’en est un…
      Prenez-le et prenez celui de l’enfant croisé dans la rue..
      Prenez le chant des oiseaux, l’odeur des fleurs, la couleur du couchant…
      El l’affection de vos amis…
      Votre vie est votre chance, soignez-là, aimez-là. Sentez-là, chérissez-là.
      F

    • Tu ne guides pas ceux que tu aimes…
      Mais dieu guides ceux qui veulent etre guider. La est la difference….. Il ne faud surtout pas blamer Dieu.
      Ben Driss

      Mr Tariq, Please get back with me. I will not accept being ignored. All you have to say is: I am not interested.

    • Personne ne blâme Dieu mon frère…
      Allah guide ceux qui veulent être guidés, oui, encore faut-il qu’ils croient pour que se déclenche le processus.
      « Ce n’est pas Nous qui sommes injustes, mais c’est eux qui sont injustes avec eux-mêmes ».
      Car il y a un effort à faire de notre part, un effort qui n’intervient que lorsque le coeur n’est pas soumis à l’orgueil. Or, lorsque le mal s’est insinué profondément dans la vie d’un individu, que ce soit suite à une épreuve de vie ou une épreuve ponctuelle, il est rare que le coeur reste enclin à écouter le conseil, ou écouter l’appel. Wa Allah ‘Alim…

    • Assalaam,
      Les traductions utilisent « Il » dans « Dieu guides qui Il veut » pour dire Dieu, et c’est pour ca que les gents disent Dieu ne ma pas guider. La sourse du problem c’est la traduction de l’interpretation du texte, mon intervention est sur ce point. Je ne vous juge point.
      Allaho Yahdi man yashaae ‘lhidaaya, et non pas « man Yashaao Howa » … Car dieu est la justice elle meme.

      Ben Driss

    • Hi Ben Driss, could u juste explain what dou u meen by « Mr Tariq, Please get back with me. I will not accept being ignored » u wrote that in a public forum and u didn’t explain.
      thank u

  3. Je trouve ce texte émouvant mais une phrase m’interroge « condamner avant de naitre à naitre condamner ». Est ce du fatalisme?

    • Je pense que ce que Mr Tariq veud dire c’est que « Li LLadiina Ahssanou, Fi HadihiDDonyaa, Hassanat » Wal3akso Sahiih……
      Ben Driss
      PS: I hope Mr. Ramadan will answer my letter to him and to Mr Parvez Manzoor.

  4. salam alaikoum

    En lisant ce texte, jai cru que vous décriviez les jeunes de mon quartiers…
    Nous cherchions désespérément, une soeur et moi, une solution: comment faire??? Comment faire quand de jeunes garçons sont pris dans les tourbillons de la drogue? Comment faire, lorsquon les voit trainer tte la journée dehors, sous les blocs, apperement a rien faire (mais en vérité surveillant la marchandise planquée un peu partout)? Comment faire, quand on sent qu’en eux même, réside la FITRA, lorsquils me disent « salam alaikoum », baissent les yeux et me sourient, lorsquils sont conscient que ce quils font est mal, mais quils ne peuvent sen empecher? Que faire??? Quoi faire?? Par où commencer, quand on n’est que deux jeunes filles qui veulent changer les choses dans ce quartiers, et que en face, on a toute une bande, avec le Qaid qui vient espionner si tout se passe bien…
    Comment les sortir de là?
    Tous les jours, je rencontre lun deux: dans lascenseur, en bas du bloc, en allant chez une soeur, …tout le temps, je tombe sur lui.. mais ni lui, ni moi, nosons dire plus que « salam » et faire un petit sourire… Je ne sais pas comment commencer, ni par quoi commencer??? Mais je sais quil faut faire quelque chose, car tous ces jeunes sont en train de bousiller leur vie sous mes yeux, et je ne fais rien. Quelle honte. Alors aidez-moi,si vous avez une piste… parce que si jécoute mon coeur, il me dit daller vers ce jeune garçon, que je ne connais ni de nom ni de rien dautre,mais mon coeur ne men dis pas plus…

    baraka allah fikoum
    wa salamiou alaikoum

    • Assalamo alaycom wa rahmatou Allahi wa barakatouhou.Ma soeur je te comprens bien.Djazaki Allahou khayran pour tes sentiments vers ces malheureux jeunes.Et je te propose deles ofrir des petits livres ou K7qui expliquent bien et facilement le vrai but de notre vie.Plus tu fais Adou3a pour eux.Et si tu as des fréres ou quelqu’un de la famille qui aime bien rappeler et aides les gens,tu les demande de parler avec ces jeunes.Qu’Allah t’aide ma soeur pour faire le bien .Ta soeur en Islam Rafika.

    • salemou ‘alaykom

      moi je trouve ca completement humain et meme logique de faire le premier pas vers ce petit garcon ….qui te dit ??tu en auras peut etre sauver un ….et peut etre aussi ke ce « un » aura un ami ki le suivra a son tour.. des fois il suffit juste d’une main a tendre pour ke tout aille mieu ..oukhty ghizlaine je te conseillerais de suivre ton coeur inchaallah

      wa ‘alaykom elsalem

    • Ah!…en voilà une idée qu’elle est bonne! consulter son coeur et l’écouter ensuite! Réfléchir et agir.

      Logique!

  5. Condamner quelqu’un avant sa naissance c’est un peu bizarre….(euphémisme)

    Je pense que la démarche des associations ou simples citoyens pour aider les drogués sont plus efficaces!!

    Déplorer ne suffit pas, il vaut mieux agir ou soutenir ceux qui agissent! (et qui obtiennent des résultats)
    Sinon on peut laisser tous les gens dans leur situation catastrophique sous prétexte que c’est leur destin….

  6. Salem a’leykoum,
    Très touchante cette histoire !!

    Un sentiment d’impuissance,c’est dur de ne pas savoir quoi faire,quoi dire.
    Comment accompagner une personne qui désire s’en sortir?

    Je pense tout de même que les personnes qui peuvent aider les toxicomanes sont ceux qui ont décrochés.

    Car eux savent par où ils sont passés.
    Trop facile de dire à quelqu’un d’arrêter sans ressentir la souffrance de l’autre.Bien qu’il soit necessaire de lui dire.

    Quand on sait que leurs souhaits les plus profonds ,pour la majorité,est de décrocher …

    Et puis quand vous trouvez toutes les portes qui se referment sur vous,que l’on vous donne aucune chance de vous en sortir.

    Certains s’en sortiront,par la grâce de Dieu,pour les autres plus faibles ils tomberont droit dedans !!

    C’est le fruit de notre socièté,en parquant de cette manière tous ceux qui ne leurs ressemblaient pas:restez bien entre vous et surtout ne vous mêlez pas de nos affaires …

    Ceci n’est pas un message negatif frère Tariq,car je sais que vous n’aimez pas ça,mais parce que cela a été la réalité et pendant longtemps !

    Fort heureusement aujourd’hui c’est en train de changer,d’évoluer

    Et puis pour signaler aussi que la drogue ne circule pas que dans les cités,elle circule même dans les beaux quartiers !!

  7. Lecteurs de ce forum, et surtout mes respects à Monsieur Tariq ramadan.
    Je me demande souvent en lisant vos commentaires pourquoi tant de personnes ont le coeur fermé. Qu’ils le consulte ou pas ca c’est une chose, mais d’abord pour consulter son cœur et ensuite l’écouter, il faut l’ouvrir et s’ouvrir aux autres ; cesser de juger les gents qui essayent d’agir comme ils peuvent comme Tariq et d’autre dont on parle moins ou ceux qui agissent dans l’ombre. Le monde musulman en particulier est critique, on a tous quelque chose à dire, mais on n’agit pas, pas assez ou pas de la bonne manière. On ne fait que critiquer. C’est facile faire cela, c’est pour cette raison que nous sommes à la traîne et que nous somme confronté à cette réalité et cette actualité qui nous fais parler encore plus, nous plaindre tout le temps, mais nous sommes tellement tarit que nous n’agissons sous aucune forme utile de contestation voir la révolte positive pour changer les choses. Le mieux c de faire une économie de salive et s’orienter vers la production de sueurs. Les occidentaux ne brillent pas tous par leur esprit d’analyse et de critique, par contre des que quelque chose leur déplais ils agissent et s’organisent pour cela. Je sais que ce que je dit n’a pas grand rapport avec le regretté Thiry, triste de son histoire et qui sa disparition a du sûrement attrister plus d’un. ce que je dit est en rapport avec l’indulgence envers les autres, envers Tariq Ramadan, qui n’est autre qu’un être humain qui en fait beaucoup pour l’humanité, même si grand nombre de “gênés” disent le contraire.
    Merci encore pour ta présence si rassurante et qui même si elle ne porte pas toujours des fruits mûrs, au moins elle tente de les emmener à maturation, par la suite chacun est libre de son destin, et le libre arbitre est là, même si tout est écrit, même si l’on naît condamné par les autres, comme plusieurs d’entre nous ; condamné d’être arabe, d’être musulman, d’être une femme, d’être noir… d’être sur terre et de vivre avec les autre qui nous condamne sans nous connaître.
    Puisse Dieu le tout puissant, nous aider à trouver la sagesse qui nous permettra de vivre intelligemment et qu’il nous éloigne du mal pour nous rapprocher du bien et du bien-être que ca soit dans nos pays ou à l’étranger. Apprendre à vivre de l’intérieur, pour être mieux de l’extérieur et avec les autres, et ne plus être condamner et de ne pas condamner et aider ceux qui agissent… c’est en soit une action.
    Wa essalamou alleykoum wa rahmatou ellahi wa barakatouhou. Wa elhamdou lillèh alla kouli hal.

  8. « Consulte ton coeur », telle fut la réponse du Messager (PBSL)

    ‎ Je l’ai fait, en pensant à Thierry et ses semblables ainsi qu’à ceux qui croisent leurs ‎chemins. ‎

    Même sentiment d’impuissance que celui ressenti devant les malheurs la souffrance et ‎la mort. ‎

    23 Ne dis jamais à propos d’une chose : « Certes, je ferais cela demain »,‎

    24 sans ajouter : « Si Dieu le veut ! » Invoque Ton Seigneur, s’il t’arrive d’oublier, et ‎dis : « Plaise à mon Seigneur de me guider vers le chemin de la rectitude ! »,Ste 18‎

    ‎ »Consulte ton coeur » et tu saura si tu en a un (vrai) !‎

    28 Dieu veut alléger certaines de vos obligations, sachant bien que l’homme a été créé ‎faible.

    Ste4‎

  9. Monsieur Ramadan,
    Certes Le Miséricordieux manipule les coeurs de ses créatures. Aussi Allah dit: » Pas du tout, mais ce qu’ils ont accompli couvre leurs coeurs » càd les péchés commis feront éloigner les gens de leur Seigneur.Devant le drame de Thierry les gens sont de trois catégories:
    * les spectateurs:ceux qui consomment ce que la vie offre sans se soucier des drames de l’humanité,
    * les gens des vitrines, qui affichent, parlent…mais agissent très peu
    * Les gens au coeur « galvanisé » qui sont capables d’écouter leur coeur peu couvert de saletés.
    Les musulmans se répartissent plutôt dans les deux premières catégories.
    La preuve: il suffit d’écouter le petit soufle de dignité qui nous traverse encore.

  10. Il fera si beau de mourir quand ce sera

    Le soir d’enfin mourir…

    Un soir d’aubépines en fleurs au confins des parfums et de la nuit

    Un soir si beau que je vais croire jusqu’au bout

    Dormir du sommeil de tes bras

    Dans le pays sans nom sans éveil et sans rêves

    Le lieu de nous où toutes choses se dénoue

    ARAGON.

    Il lui aura peut etre manqué l’amour terrestre, celui qui vient des etres.

  11. Cœur du Prophète (PBSL) qui a dit : »Consulte ton coeur »‎

    ‎159 : Tu a été doux à leur égard‎

    Par une miséricorde de Dieu.‎

    Si tu avais été rude et dur de cœur, ‎

    ils se seraient séparés de toi.‎

    Ste 3‎

    • Louange à Dieu qui nous a creé.quelle tristesse!Mais pouvons nous tout faire à la fois et tout seul?regarder vers l’autre est un devoir,mais pouvons-nous tout voir tout seul?Parfois je m’assieds et je murmure,je suis ,non je ne suis pas.je suis qui je suis sans etre ce que je suis,peuterte que je ne suis pas?.Il est parti le Thierry,et il ne pouvais ne pas partir,et à ce moment même,il etait la pourtant pour nous elever,suciter notre amour reveiller notre coeur mais avons nous fait notre travail?cher Tariq tu as essayé mais pouvons nous tout faire tout seul? IL YA NECESSITE D’UNE COMMUNAUTE EVEILLEE,SOUDEE .Je ne sais quoi dire encore.Que Dieu benisse tous ceux qui ouvrent leur coeur,amine.> Consulte ton coeur…

  12. Salam Alayka Cher frère Tariq,
    Vous savez il ne suffit pas d’être drogué pour connaître l’enfer et refuser le dialogue. C’est Allah qui décide de vous plongé dans l’enferment le plus total. Vous commencez par refuser de parler aux autres, vous trouvez que les autres n’ont pas grand chose d’interessant à dire. Ils ne comprennent ou plutôt vous ne les comprennez pas, pas plus que votre être. Cette être qui vous plonge dans les profondeurs de votre âme et ne vous laisse pas sotir car vous avez trop idéalisé les choses et que vous refusez catégoriquement de redescendre, ou de monter parmi les hommes.
    Arriver au fond de tout, de votre âme, plein d’orgueil et de violences interieures, deux choix s’offre à vous le suicide et la lumière d’allah. Vous subissez les choses, et vous décidez de vous retournez vers le créateur pour vous en sortir. Une lumière, des attaques du mauvais petit génie en constante augmentation. Le fardeau devient lourd à porter , vous pensez lacher tout! Mais al hamdoullilah au bout de quelques années de combat et de jeunes intensifs (24h sans boire ni manger pendant plus de deux ans…), un jour, commence à se lever une lumière commence à vous accompagner, des signes qui commencent à prendre sens, le vrai sens. La vie. Une identité retrouvée. Un sourire, une image, un être et un paraître qui expriment la même chose. Le combat pour se retrouver, retrouver son identité, n’est pas fini et ne finira jamais. Le sens à du sens. Le combat devient amour, l’amour devient force, la force richesse. la richesse du coeur. Le coeur lumière. Lumière une substance, une nouriture spirituelle.

    L’histoire de Thierry, elle est celle de millions de personnes. Nous nous sommes pas tous des drogués mais beaucoup d’entre nous ont une mauvaise perceptions de la vie, par ce que trop intelligent étant jeune, intelligence qui finit par ce retourner contre vous avec le temps pour finir dans l’ignorance et l’enfermement car vous n’avez pas les bonnes armes pour affronter toutes les adversités de la vie.
    Grace à Allah, qui a fait que ta route, la notre, la mienne, se soient croisées.
    Sache que si allah veut ouvrir le coeur de l’autre pour le discours, le dialogue s’ouvre. Même si le dialogue est vain, le coeur n’est pas si fermé que cela finit par cogiter, « decliquer », un jour ou l’autre, dans les moments de lucidié. Pour faire route vers la lumière. « Fa’alloun lima Yourid ». Il faut le vouloir pour s’en sortir. C’est cela la foi.
    L’histoire de Thierry est riche d’enseignements, de signes, d’adversités.
    Sache que même si tu penses que tu n’as rien pu faire pour lui, tu te trompes frère Tariq. Tu en a fait beaucoup plus pour lui que tu ne le crois. Tout devient méfiance, c’est la raison pour laquelle nous ouvrons plus notre coeur à n’importe qui car tout devient souffance.
    C’est allah qui ferme l’entendement et la parole aux gens avant de leur redonner. Ne pensez pas que c’est une punition d’allah. Au contraire, il faut avoir un discours intelligent envers les personnes qui présentent ce type de symptôme. Allah nous coupe de la vie pour qu’on façonne notre être avant de sortir de cette caverne. Malheureusent beaucoup d’entre nous perçoivent cet enferment mal parceque nous sachant pas comment façonner cet être, ni son existence même. Parce que trop de questions restent sans réponses….Trouvez la bonne réponse, la vraie et votre intériorité s’enrichie pour finir par emmerger et aller vers les autres…..

    Tout est une question de domination, d’appropriation de son identité intérieure.
    Continue à reveiller les consciences frère Tariq.
    Wallah ma’ak, wa ma’a jami’ al muslimouna wal mouslimat. Amin.

    Celui qu’Allah a guidé, le mahdy.

  13. Assalamou Alaykoum,‎

    Thierry peut être considéré comme un des « signes » dont Dieu « balise » la ‎trajectoire terrestre d’un certains nombre d’êtres humains et ce même bien après sa ‎mort comme en témoigne ce forum.‎

    105 Que de signes évidents dans les Cieux et sur le Terre devant lesquels les hommes ‎passent et s’en détournent ! Ste 12 Joseph

    Sa « dotation » de vie devait expirer après dix neuf années.‎

    ‎11 …Aucune vie n’est prolongée ni abrégée sans que cela soit déjà, dans un Livre, ‎consigné. Ste 35 Le Créateur

    ‎« Sa famille éclatée, sa solitude lui avaient appris les trahisons faciles de ceux qui ‎aiment normalement. »‎

    Thierry est la démonstration de l’incapacité des parents et de la société à assumer ‎les responsabilités qu’exige leur statut.‎

    ‎78 les renégats parmi les fils d’Israël ont été maudits par la bouche de David et par ‎celle de Jésus, fils de Marie, en punition de leur désobéissance et de leurs méfaits,‎

    79 car ils ne s’interdisaient pas les uns aux autres de commettre des actes blâmables. ‎Quel détestable comportement ! Ste 5 La table (servie).‎

    ‎115 Pensiez-vous que Nous vous avions créés sans but et que vous ne seriez jamais ‎ramenés vers Nous ? » Ste 23 Les Croyants

    Le verset 115/Ste 3 démontre aussi que Thierry n’a pas été créé sans but !‎

    La Miséricorde Divine est telle que Dieu pourra exaucer toute prière Lui demandant ‎d’accueillir Thierry et ses « semblables » en Sa Miséricorde.‎

    ‎ 53 Dis : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne ‎désespérez point de la miséricorde divine ! En vérité, Dieu absout tous les péchés, car ‎Il est le Clément et le Compatissant.‎
    Sourate 39 Les Groupes.‎

    Tous les responsables du sort tragique de Thierry doivent redouter Le Jour où ‎Thierry témoignera ainsi que des parties de leurs corps …‎

    ‎21 « Pourquoi témoignez-vous contre nous ? », diront-ils à leurs peaux. Et celles-ci de ‎leur répondre : « C’est Dieu qui nous a fait parler, comme il a fait parler toute chose. ‎N’est-ce pas Lui qui vous a créés une première fois et vers qui vous faites maintenant ‎retour ?‎

    ‎22 D’ailleurs, vous n’avez jamais cherché à vous cacher pour empêcher ainsi vos ‎oreilles, vos yeux et vos peaux de témoigner contre vous ; mais vous pensiez plutôt ‎que Dieu n’était pas au courant de la plupart de vos actes.‎

    ‎23 C’est ce que vous pensiez de votre Seigneur ; et c’est cette pensée-là qui a causé ‎votre perte et vous a conduit à être au nombre des damnés ! »‎

    Ste 41 Les Versets détaillés
    ‎ ‎

    Je termine en rappelant à tous les musulmans et en particulier aux ulémas, ‎intellectuels et dirigeants que s’ils ne revoient pas leurs comportements, le Coran ‎témoignera Contre eux à propos de leurs trahisons quotidiennes…‎

  14. Assumer ses responsabilités c’est effectivement ,pour les parents et la société,

    être là d’abord, contre vents et marées.

  15. Assalamanlaicum
    puisse dieux te proteger frere tariq
    puisse dieu t’aimer comme il a aimé ses pieux serviteurs
    ce texte est un boulversement pour ceux qui ont un coeur…mais un coeur qui raisonne.Consultons nos coeur en toute honneteté et on retrouvera inchallah la lumière
    Je dis « écoutons »oui soyons à l’écoute de ceux meme qui nous aiment pas.Et moi en premier qui parfois j ai du mal à écouter et à être attentif aux autres.L’orgueil me domine parfois mais à chaque fois que je croise un signe claire de dieu la douceure réaparait comme cette terre morte devenue deserte et réssussité après une arrosage venant du ciel … et oui mon frere mais aussi des terres mortes spirituelement et la révélation vienne arrosée les coeurs et voilà qu’ils revivent …et oui mon frere
    J’aimerai tant être à tes cotés mon frere pour profiter de tes expériences et de tes connaissances mais… tellement loin tu es…Le prophete n ‘est certe pas là mais n’est ce pas les savants pieux qui sont les heritiers des prohetes?

  16. A propos de mort… Quelques jours avant sa mort quelqu’un vint souhaiter à Rumi ,un bon rétablissement ; il répondit: »Quand je dois m’unir à l’éternité, la nuit de mes noces, pourquoi voulez-vous que je reste ici? »

  17. TANT DE RENCONTRES SUR LE CHEMIN D UNE VIE QUI VOUS CHANGENT LA VOTRE.TANT DE REMORDS PARFOIS ET D ESPOIR SOUVENT QUI FONT…….LA FUITE DU TEMPS.
    QUEL REGRET POUR CE JEUNE HOMME DE N ETRE PAS MORT DIGNEMENT……

    • heureux celui qui eut des rencontres moi je n’ai connu que des fuites. Derrière moi une nuée de malheurs assombrie mes pas. Tunnel pour moi chemin pour toi
      oh que mon coeur est triste de ne pas avoir eu l’ambition de battre, personne pour le réanimer. Mon coeur est mort né son père l’ quitté a 3 ans sa mère, la tête sur le point ne l’a pas remarqué lui il aurait au moins voulu vivre pour pourvoir une seule fois qu’on pleure sa mort adieu
      oh que mon coeur me fait mal quand il essaye de combattre les abysses n’a tu pas compris oh petit être que tu te bats contre toi
      oh que mon coeur me fait pleurer quand il te croise toi qui a vécu dans les yeux de ton père et dormi dans les bras de ta mère, séche donc tes larmes, tu ne connaitras pas le fardeau que mon petit être supporte mais tu connaiteras surement les joies que jamais il ne connaiteras

  18. Il est vrai, ô mon Dieu, grande est vilenie

    Mais ta Clémence, je le sais, est infinie…

    Si seuls les vertueux osent garder l’espoir

    Qui donc peut invoquer le pécheur, en qui croire?

    Je t’implore Seigneur avec humilité

    Ne me repousse pas, Toi seul auras pitié…

    Je n’espère qu’en Toi, Bienfaiteur et Clément

    Car, enfin, après tout je suis un musulman…

    (Abu Nuwas au moment de son repentir)

  19. Bonjour. C’est la première fois que je lis ce texte et je suis très troublée et je répéte il faut tenir dans ce monde contre vents et marées. Je rajoute encore la houla oila quouata ila biallah. Salut.

  20. Et si on la rencontrait la tristesse sans pouvoir faire quoique ce soit;
    Et si on la rencontrait l’amour sans pouvoir faire quoique ce soit;
    Et si on la rencontrait l’injustice sans pouvoir faire quoique ce soit;
    Aujourd’hui je trouve que j’ai beaucoup manqué de courage;
    Aujourd’hui il faut que la main soit tendue;
    Aujourd’hui il faut que la paix se construise;
    Aller vers l’autre c’est avoir le courage !Le courage de lui dire qu’on l’aime;qu’il faut qu’il s’en sorte;
    La depression n’est à souhaiter à personne!!!
    Assalam aleykoum wa rahmatoullah.Khadija.

  21. Salam,
    Nous sommes en 2008 et je suis encore touchée par votre écrit que j’avais lu
    en 2005 .Les mots « ici ça vaut un peu la peine » résonnent aussi dans ma mémoire.votre empathie est grande.
    MERCI

  22. Consulte son coeur pour comprendre qu’il saigne.Consulte son coeur pour comprendre qu’il te réclame. Consulte son coeur pour comprendre qu’il meurt.
    Qu’est-ce qu’il attend de toi? Rien qu’une présence, une marque d’attention, un simple sourir, une parole d’espoir et de vie.
    Ce n’est pas demander le ciel et la terre. C’est juste que tu ouvres ton coeur, juste que son coeur te sente, juste qu’il sente ton coeur.

    El Hadj DIABATE Fousséni Journaliste animateur à RADIO ALBAYANE.

  23. Chaque jour est un enseignement de la vie, on est tantôt élève tantôt maître, on se construit ainsi chaque jour. Celui qui semble connaître est une intimidation pour celui qui ne connaît pas. Celui qui à la connaissance renvoie l’autre dans sa propre ignorance, rien de plus frustrant que celui qui ne sait pas.

    L’asocial l’est par les autres. Loin de ce que l’on croit, l’asocial aime avec justesse, il se donne car il a choisi, il n’aime pas les choses qu’on lui impose.

    Quelle belle histoire entre vous et lui, construite dans la douleur, prise en mille feuille par les multiples facettes de votre élève, et peut être par vous ? Jeune enseignant à l’époque pas assez mure pour vivre ce genre de situation, beaucoup de vos collègues ont subit votre triste expérience, elle est coutume pour celui qui est à l’écoute.

    La scène qui vous sépare à la veille des vacances d’automne, marque bien que finalement vous aviez une place dans son cœur. Compliqué vous dites ? Je dirais épuisé de la vie, il était le reflet même du monde dans lequel on vit : un monde fragile, ou l’absence de l’amour et des mots engendrent des violences qui affaiblies nos âmes, notre conscience collective ; vingt ans sont passés et toujours au même point ;

    Thierry a surement refusé de grandir et votre position d’enseignant lui rappelé que vous aviez basculé de l’autre coté, celui du monde de l’adulte, ce monde dans lequel il avait peine à entrer, encore plus a s’affirmer.

    Thierry est l’image même de l’adolescent de l’occident : drogue, vole, fugue, dites-vous ? Certes son parcours était voué à l’échec et « le silence était son exigence », pour mieux cerner notre monde, le vacarme est roi dans nos grands axes, pas étonnant qu’il fut en demande, cela caractérise bien que sa vie était plus qu’agitée !

    A vous lire, il semble que Thierry avait besoin de nature, de vrais contact humain que l’on ne trouve plus chez nous en occident ; il avait semble t-il besoin de personnes vrais qui vivent dans la simplicité sans être perpétuellement dans la course de la réussite et sans vous offenser c’est l’image que vous projetiez aux premiers contacts dans votre position d’enseignant.

    Je ne sais pas dans quel contexte ce voyage fut effectué, mais il me semble qu’à travers ce dépaysement en terre africaine, ce fut pour lui une délivrance, une évasion réel pas artificiel comme il accoutumé à faire. Une expérience qui lui à permis de voir que d’autre Hommes sur terre peuvent vivre de peu, de bien en toute simplicité, ce qui l’a surement conforté dans sa quête existentielle. Il devait aspirer comme nous tous à accéder au bonheur sans avoir à payer sous quelque forme que ce soit.

    Cette rencontre est un enseignement de la vie pas celle des bancs d’écoles (conventionnel et formaliste).

    Thierry symbolise la jeunesse d’hier et malheureusement encore celle d’aujourd’hui.

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