« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »
A chaque fois que je prends le train, je suis toujours aussi émerveillée. Fascinée par la beauté des paysages qui défilent. C’est toujours le même chemin, pourtant tout paraît si différent à chaque fois. En ce moment, les arbres n’ont plus de feuilles. Mais les bourgeons qui commencent à fleurir sont porteurs d’un espoir, celui du renouveau. Le ciel est gris, recouvert de nuages d’un blanc pur. Les montagnes sont majestueuses, leurs reliefs fascinants. Parfois, mon regard se pose sur de grandes étendues d’herbe légèrement mouillée. Mes pensées se perdent dans la beauté de la création.
La tête collée contre la vitre froide, je me sens si petite face à cette grandeur que mes yeux n’arrivent pas à mesurer. Observer la nature permet de sortir de soi-même, de ce cocon individualiste qui nous emprisonne. Ce cocon dans lequel on ne fait que penser à sa petite personne, à ses soucis, son avenir, sa vie. Mais devant tant de beauté, on ne peut que ressentir un profond sentiment d’humilité.
On oublie l’espace de quelques instants les horreurs de ce monde. Tous nos frères et sœurs en humanité qui souffrent. Ces hommes aux cœurs morts qui tuent au nom du Vivant. Ces autres qui brisent des vies dans leur quête folle du pouvoir et de l’argent. Toutes ces injustices dont l’existence même est une honte pour l’Humanité entière. Pendant quelques instants, on oublie. En paix.
Et puis vient le temps des questions. Je me demande. Comment peut-on vivre dans un monde aussi beau et complexe à la fois sans même croire en Celui qui l’a créé ? Comment peut-on se détourner de Celui qui nous a donné la vie ? Comment peut-on L’oublier alors qu’Il est partout où il nous est donné de poser le regard ? Alors qu’Il est au plus profond de chacun d’entre nous ? Comment le cœur peut-il être aussi aveugle quand la vision est parfaite ?
Je me demande, sans arriver à comprendre. Je prie pour ne jamais le comprendre. Je suis heureuse de ne pas le comprendre. Heureuse et reconnaissante envers Celui qui fait tourner les cœurs d’avoir levé le voile qui couvrait le mien pour le mettre là où est sa place.
Le quai se rapproche, le voyage touche à sa fin. Le cœur réapprovisionné par Sa beauté et Son amour, il est temps de revenir à la réalité. J’ai hâte de reprendre le train.
« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »
Ceci est l’un de ces moments,
Ou l’âme atteint le faîte,
De l’adoration, et comment !
Puisque comme a dit un ascète,
Une telle méditation vaut largement,
Mieux qu’une longue prière en fait.
* , « Méditer pendant une heure est meilleure que prier une nuit durant sans cœur ». Hassan El Basri que Dieu l’agrèe.
Fraternellement.
« Le train », qui en est l’auteure? J’ai beaucoup apprécié. Son ressenti si bien dit, qui révèle sa capacité à bien être, et la trouvant dans la spiritualité, pour se ressourcer. Face à ce monde qui va mal, de jours en jours, sa belle et raisonnante réponse a été, « j’ai hâte de reprendre le train ». Ce retour à l’Essentiel, de temps en temps, est donc notre seul espoir au fil du temps, pour se libérer.
La contemplation est une station spirituel très élevé et ce texte révélé le caractère intime de ces gens là !
le temps d’un trajet, on s’évade, malgré l’instabilité de cet environnement maussade.
Le meilleur moyen et peut être même l’unique, pour moi,de rester lucide,de reprendre la lucidité de l’humaine raison est d’observer la nature.Elle nous interroge, nous parle et nous questionne.La nature est source de clairvoyance et la beauté naturelle une parole qui s’adresse à ce qu’il y a de plus intime en nous. En observant le monde, la nature il y a vraiment de quoi se questionner ?
J’ai beaucoup aimé votre texte!
Monsieur, j aimerais obtenir vos deux livres cité ci-dessus. Mais comment les obtenir.
Vous confiant tout mon espoir, je vous prie de croire et mes remerciements anticipés.