« Ramadan » par Kader CHIBANE

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« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »

Ceux qui te jeûnent savent pourquoi,
Tu diffères des autres mois,
Et dans la forme, et dans le fond.

Tu es ce maître, cet invisible roi,
Qui ne règne par an qu’une fois,
Mais une de tes nuits vaut mieux que cent ans !*

C’est Dieu qui le dit, et non pas moi,
Lui, qui, seul a le pouvoir et le choix,
De façonner l’espace et le temps.

Il jugea cette nuit moment adéquat,
Pour que sa sainte parole soit,
Révélée à celui qui l’entend.

Tu nous imposes tes strictes lois,
Et si pénibles et dures qu’elles soient,
Nous les appliquons sans être mécontents.

Même le fait que personne ne les voit,
Ne peut tenter ceux qui croient,
De suivre en cachette les pas de Satan.

Seule la conscience imbue de la foi,
Nous empêche de tomber en proie,
A son vice et à ses vaines tentations.

Notre foi en ton sein reçoit,
Après avoir eu plus ou moins froid,
La chaleur qui la réanime doucement.

Tout se transforme en toi et tout s’aperçoit
Nettement ; tristesse et joie,
Sont ressenties profondément.

L’âme pénètre ce que l’œil voit,
Sans barrière ni nulle paroi,
comme dans une douce fusion

Jeune-t-il vainement celui qui doit,
Eprouver au moins quelquefois,
Ce dont souffrent à vie d’autres gens ?

Ceux qui n’ont même pas de toit,
Qui subissent chaleur et froid,
Et qui ne mangent qu’après longtemps,

La fortune qui sans cesse s’accroit
Ignorant la misère qui la côtoie,
Est le signe d’un péril imminent.

L’envers ne retrouve l’endroit,
Que par cette haute maîtrise de soi,
Que nous enseigne le saint Ramadan

Bon courage ô fidèles de la foi,
Après tout ce n’est qu’un mois,
De notre éphémère vie dans le temps.

Quelle fierté d’avoir marché tout droit,
Sans se plier aux instincts qui aboient,
Et que transcende l’esprit endurant !

Quelle ambiance pieuse et gaie à la fois,
Quand le soir autour d’une table on s’assoit,
Après le Jeûne tout le monde est gourmand !

Le délice de ce qu’on mange et ce qu’on boit,
A cette table ne peut être, ma foi,
Être comparé qu’à celui de celle d’antan,

Par laquelle Dieu donna plus de poids
A la vérité divine et récompensa la foi
De Jésus et ses fidèles compagnons.

Cette table nous montre que la voie,
De l’endurance pieuse nous octroie,
Le droit au bonheur que nous méritons.

* « la nuit du destin est meilleure que mille mois »

« La position prise dans le texte est celle de son auteur et pas forcément celle du site qui l’accueille et la publie »

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