Enjeux décisifs en Syrie

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Les chiffres sont alarmants : plus de 60 000 morts en Syrie et depuis août dernier on a atteint une moyenne de plus de 5000 morts par mois, près de 170 par jour. La communauté internationale observe, ballotée entre les multiples voyages et propositions de Lakhdar Brahimi, les discours d’intention des présidents et ministres… Et la guerre civile continue, avec son lot d’atrocités et de manipulations.

Dans la confusion, il est impératif de rappeler quelques positions de principes avant d’essayer d’interpréter les faits sans naïveté ni faux espoirs. Le régime de Bachar al Assad est un régime dictatorial, corrompu et usurpateur, qui n’a jamais hésité, depuis l’ère de son père déjà, à tuer et à torturer ses opposants par dizaines de milliers. La politique intérieure a été une politique de terreur.

Sur le plan régional, la Syrie a eu un rôle très trouble au Liban en jouant sur les alliances et les divisions internes. Face à Israël, alors qu’elle a été accusée de soutenir tous les mouvements palestiniens de résistance, la Syrie a surtout joué le rôle d’épouvantail et d’ennemi utiles pour les dirigeants successifs de Tel-Aviv : au-delà des discours fermes, et parfois incendiaires, le gouvernement syrien est toujours resté très passif et ce même quand les attaques israéliennes se sont déroulées sur son sol, contre ses (prétendus?) réacteurs nucléaires, comme en septembre 2007.

La Syrie, avec l’Iran, a été présentée comme l’ennemi des intérêts occidentaux, le pays incertain, en qui on ne pouvait avoir confiance et dont il fallait craindre le pire. Pourtant, quand le peuple syrien a commencé à descendre dans la rue, et que les civils se faisaient tuer par centaines par l’armée régulière, il a fallu plus de huit mois aux administrations américaines et européennes, pour changer de discours et de politique à l’égard du gouvernement syrien. Le courage et la détermination de la population syrienne ne correspondaient pas aux plans et aux intérêts occidentaux dans la région : pendant huit mois donc, les États-Unis et l’Europe ont demandé à Bachar al Assad de réformer son régime et de leur rendre « plus démocratique ».

Compte-tenu du déroulement de la situation, sur le plan interne comme régionalement – avec les bouleversements en Égypte, en Tunisie, en Lybie, au Yémen et les tensions en Jordanie, au Bahreïn et toujours avec l’Iran -, il fallait gagner du temps, trouver des interlocuteurs un tant soit peu fiables au sein de la nébuleuse de l’opposition syrienne. Sans oublier l’offensive stratégique de la Chine et de la Russie – très présents dans la région géostratégiquement et économiquement – et qui avaient mal acceptés la mise en scène de l’intervention en Libye, à grands renforts de résolutions des Nations Unies qui furent le prétexte à l’élimination de Kadhafi et à la main mise occidentale sur les ressources du pays. Le scénario libyen ne se renouvellerait pas une seconde fois et, à la vérité, il paraît évident qu’aucun acteur ne l’envisageait ni le désirait.

Le positionnement américain et européen a changé au cours des mois et la pression contre le gouvernement syrien s’est intensifiée. En même temps que le soutien officiel à l’opposition syrienne, puis à l’armée libre peu à peu constituée. L’Arabie Saoudite et le Qatar devenaient des acteurs plus engagés encore en finançant directement et en armant l’opposition politique et militaire. De leur côté, la Chine et la Russie ont continué à se montrer inflexibles quant à leur soutien au régime de Bachar al Assad (acceptant parfois d’envisager un futur sans lui, mais sans réelle détermination). La Turquie a délaissé sa politique de « pas de conflits aux frontières » en soutenant clairement les opposants au régime. Les pions de l’échiquier ont été ainsi difficilement et douloureusement disposés pour parvenir à … une impasse : aucune solution diplomatique ou politique n’est en vue, la guerre civile continue, le nombre de morts augmente. Dans le langage de l’administration américaine, il s’agit d’un « conflit régional de basse intensité », maitrisé et, en soi, cyniquement, plus utile que néfaste.

Les dividendes du conflit pourraient être substantiels à court et à plus long terme. Le Moyen-Orient est profondément déstabilisé, et désormais divisé sur de multiples fronts : sur le plan politique, la tension entre les laïques et les islamistes demeurent; les désaccords entre les sunnites sont tangibles (salafis littéralistes, réformistes, salafis jihadistes, etc.) et la fracture entre les sunnites et les chiites est devenue un des termes majeurs de l’équation moyen-orientale. Il faut y ajouter les alliances politiques anciennes et nouvelles : pays du Golfe non démocratiques et pro-occidentaux, nouveaux pouvoirs égyptiens, libyens et tunisiens, instabilités irakienne et libanaise et enfin ostracisme iranien.

Le Moyen-Orient traverse une crise profonde et l’Occident, comme la Chine et la Russie (ou encore la Turquie et l’Inde) cherchent à se repositionner et à protéger leurs intérêts économiques et leurs alliances géostratégiques. Le déplacement du centre de gravité de la tension est également intéressant pour la stratégie israélienne : le pays traverse une crise interne mais l’affaiblissement et les divisions des pays arabes permettent, d’une part, à l’allié américain de maintenir et de renforcer les termes de la collaboration et, d’autre part, au gouvernement israélien de poursuivre sa lente colonisation des territoires palestiniens.

On peut – et on doit – s’opposer au régime autocratique de Bachar al-Assad mais cela ne peut pas vouloir dire que l’on tombe dans le piège d’une présentation simpliste du conflit et d’un soutien aveugle aux résistants. L’opposition syrienne est problématique par sa constitution et certains de ses alliés et soutiens sont dangereux par leurs intentions avouées et inavouées. La confusion est grande : il importe de marier une position de principe (opposition à la dictature) à une lecture et à une vigilance politiques qui refusent la naïveté (soutenir aveuglement l’opposition).

L’Occident, la Chine et la Russie semblent s’être mis d’accord à court terme pour ne pas être d’accord … et les Syriens paient de leur vie ce terrible cynisme. Ce qui est troublant aujourd’hui, c’est de ne voir poindre aucune alternative viable, aucune solution autre que celle à laquelle aboutira le langage des armes. Ce sera long, très long, avec des milliers de morts en sus. Avec un doute fondé : libéré du despote, il n’est pas sûr que le peuple syrien soit libéré de la mainmise étrangère. C’est le contraire, au demeurant, qui semble être le plus probable.

44 Commentaires

  1. Salam Mr. Ramadan,
    J’ai lu tous vos livres qui sont disponibles et écoutés presque toutes vos conférences et j’admire beaucoup le travail que vous faites et je suis entièrement en accord avec tout ce que vous dites à l’exception de votre analyse sur ce qui s’est produit d’abord en Libye et aujourd’hui en Syrie. La Syrie fait clairement face à une invasion étrangère aujourd’hui et l’armée syrienne libre ne représente presque plus rien sur le terrain. Il est vrai que Bachar el Assad n’a pas été un enfant de coeur, mais dans le contexte actuel, on ne peut que se ranger de son côté et de son armé qui tente par tous les moyens défendre leur territoire et leur peuple. Tout le monde fait une analyse sur la forme sur ce qui se passe en Syrie etc. mais mis à part le réseau VOLTAIRE de Thierry Meyssan, rare sont ceux qui analyse le fond du problème. Malgré sa complexité on peut au moins affirmer que l’influence Chiite dans la région dérange clairement les traîtres Qataris, Emiratis et Arabes…Ces derniers n’ont pas hésité une seule seconde à faire le pacte avec le diable juste pour diminuer leur influence dans cette région. De plus qu’on le veuille ou non les Iraniens et les Syriens sont parmi les rares régimes (voir les seuls puisque la Turquie a rejoint le lot Qatar, Arabie Saoudite etc.) qui n’ont pu être corrompu par les occidentaux et on sait très bien à quel point c’est agaçant pour les Américains qu’on ne se mette pas à genoux devant eux. D’un côté nous avons les occidentaux qui veulent mettre en place un régime corrompu en Syrie et par la suite en Iran et d’un autre, la Turquie et les arabes qui veulent contenir l’influence Chiite et qui n’hésite pas à payer des mercenaires pour aller commettre des massacres en Syrie. Espérant qu’avec la nomination de Chuck Hegel au Pentagone les choses se calmeront en Syrie et qu’on mettra en application les accords de Genève du 30 juin 2012.
    Mr Ramadan permettez moi par la même occasion de réitérer une demande que j’ai déjà faite 2 fois par le passé: vos livres ne sont pas tous disponibles (la plupart d’ailleurs) depuis des années que j’essaie de me les procurer j’ai réussi à mettre la main que sur 9 de vos ouvrages…je vois que votre dernier livre est disponible sous forme électronique avec Amazon, pourquoi ne pas faire de même pour tous vos ouvrages?
    Merci et bonne continuation

    • effectivement mon frere Faycal,tariq ramadan fait fausse route et ces déclarations sur la syrie et la libye sont loin d’etre juste.La Syrie ne prétend pas etre contre la colonie d’israel,elle l’est.Les declarations de Hasan Nasralah,chef du hezbollah,montrent le soutient indefectible de la syrie de Bachar Al Assad a la palestine,a l’iran et au hezbollah.Le gouvernement de washinghton veut a tout pris la tete de Bachar Al assad,voyant cela il est difficile de dire que « israel »soutient bachar al assad,dire cela est de la malhonneteté intelectuelle dont fait preuve tariq ramadan.Le qatar et l’arabie saoudite(pacte de quincy),freres d’armes du gouvernement des usa,font le « sal boulot » en envoyant des soldats wahabites,des capitaines et des armes en syrie pour destabiliser et créer un chao en syrie car nul doute que israel va bientot passer a l’acte sérieusement.
      pour mieux comprendre cette video est une preuve de mon commentaire:
      http://www.youtube.com/watch?v=_hKUTYBI1Lk

      preuve egalement que tariq ramadan fait fausse route:
      http://www.youtube.com/watch?v=j86M5XouAhs

    • je confirme, l’analyse semble être faite dans un brouillard . frère tariq ne peut pas tout voir. Et quelquesoit les pays, aujourd’hui nous avons certainement des bachars orientaux et occidentaux qui n’utilisent pas les mêmes armes pour opresser leur peuples, faudra t-il pour autant les renverser? En d’autres termes si tout le monde se soulève que restera t-il? Rien, plus rien et l’humanité risque de stopper, quel danger!

    • Le conflit syrien, cette guerre civile atroce, a totalement détruis les révolutions arabes qui avaient , pourtant , bien commencé tout était pacifique et aucun ne s’est fait la guerre.
      Personnellement je ne suis pas de ceux qui croit au complot, pour moi tout homme à une raison il est capable de voir le bien et le mal. L’armée syrienne est la seule responsable du massacre elle tue son propre peuple (c’est le summum de l’horreur !!) aidé par les russes et les occidentaux qui leurs fournissent les armes et tout ce qui tue!!

    • je partage se que vous avez dit pense que mr tarek se trompe bachar et kadafi etait des bons president

    • Salam , Je voulais juste signaler que votre analyse des faits Monsieur Fayssal est tout a fait correcte . Et le fait de voir tant d’ intellectuels arabo musulmans de qualité (comme evidemment notre imminent Tariq Ramadan ), se tromper sur l ‘ analyse des faits me range et m’ attriste . Et au milieu de ce confus totale et de cette hypocrisité lache de certains pays musulmans comme le Qatar et d ‘ autre , votre analyse me rassure . cela me redonne confiance aux gens , aux intellecuels simple et humble comme nous . j’ éspére que les intellectuels vers lesquelles nous avons un respects enorme comme vous monsieur Tariq , j’ éspére qu’ ils étudieront munitieusement tout les enjeux de ce sale jeux des grandes puissances .Ce n est qu ‘ a ce moment la qu ils verront l’ image dans sa plus grande complexité.

      Je ne suis ni pro Assad ni Pro armee libre .Je suis une simple citoyenne musulmane dérangée par cet Automne arabe .Par contre j ai visité ce pays qui m ‘est trés chére plusieurs fois , et cela m’ attriste et m’ énerve qu ‘ on découvre soudainement que Bachar est un tyran .Enfin , je demande qu ‘ on cesse de nous considérer comme imbécile ou comme une éponge absorbant tout .Il ne faut pas perdre des yeux que la Syrie et surtout la Syrie de Bachar est l’ echiquier le plus important dans la région du point de vue stratégique .Allons plus dans le fonds des choses et faisons une analyse plutot scientifique des faits. (‘comme ils nous ont toujours appris ici au seins de ces universités occidentales, dont tout le monde se vantent les qualités ) .

    • Comme le dit très bien Mr Ramadan, comment pouvez vous arriver dès lors, à justifier le fait que les Occidentaux ont adoptés l’oreille sourde durant 8 mois ?
      Deuxièmement, quel serait l’intérêt des Occidentaux, d’Israël de voir apparaître un état « islamique » ?
      L’opposition syrienne est en soi hétérogène et porte via ses « sous » mouvements des revendications diverses, et c’est pour ces raisons qu’il ne faut adopter un un appui sans concession à cette dernière et se réjouir avec optimisme béât de la suite des événements.

    • Monsieur Ramadan affirme cela sans prendre la peine d’apporter aucune preuve.
      Si vous cherchez des preuves que les occidentaux ont été impliqués dans le conflit dès le début de la crise en Syrie et bien lisez ce message jusqu’au bout et vous aurez touts les preuves :

      – Le 14 avril, soit un moins après le début de crise, l’ « American Jewish Comitee » recevait Redwane Ziadeh le futur fondateur du CNS, principal organisme de l’opposition syrienne.
      – Le 10 mai, soit moins de 2 mois après le début de crise, l’Union Européenne interdisait l’accès du territoire à 13 piliers du pouvoir Syrien et gelait leurs avoirs bancaires. Au même moment, des acteurs de l’opposition syrienne (Rifaat Alassad ou Khaddam) s’exprimaient et vivaient librement en Europe.
      – Le 15 mai 2011, soit moins de 2 mois après le début de crise, la télévision israélienne donnait une tribune à Abdelalim Khaddam, opposant syrien.
      – Le 7 juin 2011, soit au bout de 3 mois de crise, Alain Juppé déclarait que « Bashar a perdu sa légitimité à diriger le pays ».
      – Le 18 août, soit au bout de 5 mois de crise, Hillary Clinton a déclaré « Il est temps pour Assad de se dégager du chemin. »

      Tous ces faits sont vérifiables sur cette vidéo :
      https://www.youtube.com/watch?v=DTua5gYdxDk

      De plus, je vous conseille de lire ces 2 articles et vous verrez à quel point les occidentaux étaient impliqués dans cette tentative de coup d’état :
      http://guerre.libreinfo.org/manipulations/mensonges-de-guerre/109-syrie/539-us-financent-opposition-syrie.html
      http://www.silviacattori.net/article3456.html

      Cordialement…

    • Vous nous posez cette question :
      « Deuxièmement, quel serait l’intérêt des Occidentaux, d’Israël de voir apparaître un état « islamique » ?  »

      Et bien Monsieur, l’occident ou d’israël ont intérêt à ce qu’apparaisse un état islamique à condition qu’il se base sur le modèle de l’Arabie saoudite et du Qatar, ce qui est le cas de l’opposition islamique syrienne. Car si l’Islam du prophète est en soit la base d’une révolution pour la justice, l’appellation « état islamique » ne représente dans la majorité des cas aucune menace pour israël. Il suffit de voir le nombre de bases militaires américaines qui se trouvent sur ces états islamiques pour être convaincu de leur soumission au sionisme (Arabie, Qatar, Turquie etc…5 bases américaines à eux 3 qui servaient d’ailleurs pour la guerre contre l’Irak).

      Par ailleurs les seuls états qui arment la résistance armée antisioniste (c’est à dire Hezbollah, Hamas, FPLP et DJihad islamique) sont l’Iran et la Syrie.
      Donc israël a tout intérêt à ce que la Syrie devienne un état islamique à condition que son Islam suive le modèle saoudien et non le modèle iranien. Encore une fois, pour être convaincu de cet argument, il suffit de mettre en avant que l’arabie saoudite n’a jamais armé la résistance armée antisioniste et qu’elle se fait sucer son pétrole par l’amérique via l’ARAMCO.
      Une autre preuve que l’appellation « état islamique » ne représente dans la majorité des cas aucun danger pour israël est l’Egypte. Depuis que les Frères musulmans ont pris le pouvoir, le passage de Rafah est toujours fermé et ils appliquent donc le Blocus sur gaza exigé par israël/ La situation est même pire qu’avant l’arrivée de cette politique « islamique » puisque le président a même fait exploser les tunnels d’approvisionnements qui ravitaillaient Gaza.

      Il n’y a donc rien d’islamique ou d’anti-islamique dans les intérêts qu’israël a à voir chuter le gouvernement syrien. Il s’agit simplement de couper ou de perturber l’approvisionnement d’armes des mouvements de résistance antisioniste.

    • Votre question est totalement légitime. Voici toutefois quelques éléments qui orientent ma réflexion : nous sommes face, comme le dit fayssal, à une guerre indirecte entre sunnites et chiites. L’axe sunnite, regroupant les pétromonarchies, l’Egypte, la Turquie, Liban du 14 mars, et depuis peu (à ma grande tristesse) le Hamas, a semble-t-il opté pour une sorte de trêve avec Israël, le temps d’en finir avec l’axe chiite. De son côté, le trio Iran-Syrie-Hezbollah est l’ennemi le plus virulent de l’état hébreux ; de par son soutient armé aux factions militaires palestiniennes, de par les conflits directs entre le Hezbollah et Israel.
      Comme beaucoup de musulmans, je juge les actions en fonction de leur impact sur la cause palestinienne.
      Quelle stratégie semble plus prometteuse à terme?
      – Celle du compromis avec Israel, en acceptant des concessions pour obtenir une petite part du gateau? On pourrait l’accepter si on se basait sur un état honnête et respectueux des valeurs humaines. Pour autant, je ne comprends pas pourquoi l’axe sunnite déploie autant d’efforts à éradiquer l’axe chiite …
      – Celle de la résistance? J’aurai souhaité idéalement une résistance pacifique, car l’histoire a montré leur efficacité ; mais à défaut, la résistance militaire donne quand même des résultats. A ceux qui hurlent au prosélytisme chiite, je tiens à rappeler que le Hezbollah intègre des chiites, des sunnites et même des chrétiens. De même l’Iran n’a de cesse d’inviter dans son mouvement toutes les bonnes volontés du monde sunnite.
      Je ne suis pas chiite, mais qu’importe. Entre les 2 stratégies, l’union des musulmans du monde est la seule réponse qui sera à terme efficace. Avec la mise en commun des objectifs. Avec la compréhension que ce « conflit sunnite chiite » est un point faible pour la communauté toute entière, et que seule le respect de la différence d’opinion sera salutaire.

      Pour ce qui est de la « promesse » de voir un état syrien islamique virulent à l’égard d’Israel, je n’y crois pas. Regardons ce qu’ont fait les mouvances islamiques salafistes à travers le monde depuis leur ré-émergence. Ils sont bien plus virulents, eux aussi, contre les chiites que contre Israel. Ils s’attaqueront à l’Iran (sans doute pour les punir d’avoir soutenu Bachar) bien avant que l’idée même d’attaquer Israel n’émerge… tel le Qatar d’ailleurs.
      _
      _ J’ai énormément de respect pour vous, M. Ramadan. Je suis fier d’être votre contemporain et le témoin de l’évolution de votre pensée. Fier aussi de voir se concrétiser certains de vos projets évoqués dans la Réforme Radicale. Vous nous aviez promis que votre travail au Qatar sur ce projet ne changerait en rien votre liberté de pensée.
      _ Nous comptons sur vous pour perpétuer votre travail d’éveil des consciences.
      _ Qu’Allah agrée vos actes.

    • http://www.youtube.com/watch?v=j86M5XouAhs&feature=player_embedded#!

      C’est une vidéo très courte qui compare les propos de Tariq Ramadan et de Nasrollah (secrétaire general du hezbollah). On voit clairement que Traiq ramadan se trompe.

      Cependant je voudrais dire que je suis contre les propos de ceux qui s’emportent vite et qualifient Tariq Ramadan de traître.
      Durant ces dernières décennies, et encore maintenant, il se confronte lui aussi(dans les débats),aux pires de la création : les sionistes.
      Et ses nombreuses conférences qui visent à faire relever la tête des musulmans devant les hommes, et à la faire baisser devant Dieu.

      lejournalduforkane.com

    • Je suis d’accord avec Faycal et l’analyse de Ramadan,pour qui j’ai beaucoup d’estime,est biaisée par les informations mensongères que les medias occidentaux donnent sur la Syrie(Bachar masacre son peuple).Il faut être présent sur le terrain pour savoir que la réalité est beaucoup plus complexe et j’ai vecu personnellement les expériences terribles de la façon dont les informations données par ces medias etait contraire à la réalité.

  2. Source : Reseau Volaire

    « La France et les monarchies du Golfe s’acharnent à présenter Bachar el-Assad comme un tyran sanguinaire et à lui imputer la responsabilité des 60 000 victimes dénombrées par le Haut-Commissariat des Droits de l’homme. Renversant cette rhétorique, le président el-Assad a délivré un discours à la nation, le 6 janvier 2012. Il s’est affirmé comme le leader d’un pays attaqué de l’extérieur et a dressé l’éloge funèbre des 60 000 martyrs. Symbolisant cette revendication, un drapeau syrien composé des visages des victimes était déployé dans son dos durant son discours.

    Cette intervention visait à apporter des précisions concrètes sur les modalités de mise en œuvre du plan de paix négocié entre la Maison-Blanche et le Kremlin dans le contexte d’un partage du Proche-Orient. Si le communiqué de Genève du 30 juin et les nombreux contacts qui ont suivi en définissent l’architecture générale, de nombreux détails restent à négocier.

    L’idée d’un gouvernement de transition présidé par Bachar el-Assad et incluant des leaders de l’opposition a été acceptée par toutes les parties, à l’exception de la France et des monarchies du Golfe. Paris, Riyadh et Doha continuent à interpréter la « transition » comme le passage d’une Syrie présidée par Bachar el-Assad à une Syrie sans lui. Au contraire, Washington, Moscou et Damas interprètent la « transition » comme un processus de pacification et de réconciliation.

    L’accord de Genève pose le principe d’un gouvernement d’union nationale durant la période de transition. Mais la constitution actuelle étant de type présidentiel ne le permet pas. Les ministres sont révocables à tout instant par le président comme le sont les secrétaires aux USA. Par conséquent, la création d’un gouvernement d’union nationale nécessite une réforme constitutionnelle qui donne des garanties à l’opposition.

    Dans son discours, Bachar el-Assad a invité son opposition à élaborer avec lui une « charte nationale » qui amenderait provisoirement la constitution pour fixer les objectifs et le mode de fonctionnement du gouvernement durant la période de transition. Coupant l’herbe sous le pied des Européens et de l’envoyé spécial des secrétaires généraux de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakdhar Brahimi, il a annoncé que ce texte serait soumis à référendum. En d’autres termes, le peuple syrien restera souverain. Il n’est pas question d’arrangements entre grandes puissances, tel que M. Brahimi en avait manigancé à Taëf à la fin de la guerre civile libanaise, plaçant ainsi le pays du cèdre sous une tutelle étrangère qui dure encore aujourd’hui.

    Une seconde question se pose à propos de l’identification de l’opposition. Les États-Unis ont créé une Coalition nationale qui regroupe des personnalités syriennes de l’extérieur et qui est considérée comme représentative du peuple syrien par de nombreux États. Toutefois, cette Coalition nationale n’a aucune assise dans le pays et a été formellement rejetée par l’Armée syrienne libre.

    Du point de vue de Damas et de Moscou, la Coalition nationale étant financée par l’étranger et ayant appelé les Occidentaux à bombarder la Syrie ne peut en aucun cas participer à un gouvernement d’union nationale. Pis, du point de vue de Washington, la Coalition a commis une faute impardonnable : elle a condamné l’inscription du Front Al-Nousra (branche d’Al-Qaida au Levant) sur la liste états-unienne des organisations terroristes. Par conséquent, elle s’est placée du côté des terroristes et s’est discréditée.

    Le président el-Assad a donc indiqué que le gouvernement d’union nationale inclurait tous les partis politiques ayant défendu le pays tout au long de cette guerre d’agression.

    C’est là, évidemment, que les propos du président el-Assad sont incompatibles avec la rhétorique du département d’État US. Pour Damas, la nation est attaquée par des forces étrangères auto-proclamées « jihadistes ». Tandis que pour Washington, le pays est en proie à une « guerre civile » dans laquelle des combattants étrangers interfèrent.

    Pourtant, ces points de vue se rapprochent progressivement. En inscrivant le Front al-Nousra sur sa liste des organisations terroristes, Washington a de facto abandonné politiquement l’Armée syrienne libre. Même si une partie des politiciens US distinguent l’ASL d’Al-Qaida, les principaux think tanks —dont le Conseil des relations étrangères (CFR)— affirment au contraire que le Front Al-Nousra est la principale composante de l’ASL et la seule qui ait une importance opérationnelle. Dès lors, il est devenu commun aux États-Unis de dire que la « révolution a été prise en otage » ou qu’elle a été « détournée par les jihadistes ». Par conséquent, Washington peut s’accommoder très facilement de la position de Damas. La rhétorique des Droits de l’homme qui exigeait que l’on destitue el-Assad exige aujourd’hui qu’on l’aide à se maintenir pour combattre le terrorisme.

    Tout cela n’est bien sûr qu’une grande hypocrisie. La nouvelle donne énergétique fait que les États-Unis n’ont plus besoin de faire main basse sur le gaz syrien ; le triple veto de la Russie et de la Chine a empêché la destruction du pays par l’OTAN ; et l’armée arabe syrienne a tenu en échec la stratégie de déstabilisation imaginée par le général David Petraeus. Washington cherche une porte de sortie honorable de cette guerre ratée. Bachar el-Assad en a pris acte à ses conditions.

    En appelant le Peuple syrien à se prononcer par référendum, le président el-Assad fait d’une pierre trois coups : il réaffirme la souveraineté de son peuple déniée par les Occidentaux et les monarchies du Golfe, il rappelle implicitement qu’il est le seul leader disposant d’une légitimité par les urnes, et il bouscule l’agenda. Sachant qu’il ne manquera pas d’États pour mettre en doute la sincérité d’un tel scrutin, Bachar el-Assad entend utiliser leurs récriminations pour hâter le déploiement de forces des Nations-Unies pour superviser le référendum et mettre fin le plus rapidement possible aux violences. Le président s’est gardé d’évoquer un calendrier pour la charte nationale et le référendum, espérant que le Conseil de sécurité lui en proposera un à marche forcée. »
    Thierry Meyssan
    <:ver_imprimer:>

    • Excusez-moi mais le réseau voltaire et Thierry Meyssan ne sont pas crédibles:ils ont des liens et reçoivent des financement de la part de régimes ou de personnalités proches des pays comme la Russie.
      La Russie qui n’est pas un acteur neutre dans ce conflit,c’est le moins qu’on puisse dire.

      J’ai suivi les analyses de Meyssan depuis le début:elles ne sont pas crédibles car trop de contradictions,de parti pris(pour la Russie la Syrie,etc).

      Je suis d’accord qu’il ne faut pas prendre pour argent comptant ce que disent les médias occidentaux sur la Syrie,mais il ne faut pas tomber dans l’excès inverse qui consiste à croire tout ce que disent les « médias alternatifs » comme le réseau voltaire,mondialisation.com,Silivai Cattori.

      Comme souvent la vérité est entre les deux.

      Quant à l’analyse de Mr.Ramadan,je suis d’accord avec lui:je ne crois pas au complot planifié dès le départ pour faire tomber Bashar,mais je ne suis pas naive non plus au point de croire que les grandes puissances ne jouent aucun rôle ici(usa,russie,chine,israel,turquie,etc).

      Encore d’accord avec Tariq Ramadan qui affirme qu’il faut avoir des postions de principes(on ne soutient pas une dictature comme celle de la Syrie),mais on reste lucide quant aux enjeux régionaux sans donner un blanc-seing à l’opposition,par ailleurs très diverse,ce qui est un gros problème.

      Les grandes puissances font tout pour ne pas trouver de solution en Syrie et laisser ce pays aller de plus en plus vers la guerre civile généralisée et l’éclatement.

  3. C’est très problématique car jadis on était victime ou bourreau, collabo ou résistant, pro-ci ou pro-ca. Bref, toujours une alternative possible, un camp possible.
    Dans le conflit syrien, et déjà dans le conflit libyen, on ne sait plus à quel saint se vouer. Perso, Je suis davantage avec les résistants syriens car Assad fils, comme Assad père sont des criminels aux froides intentions. La fin justifie les moyens. Après, évdimment, le résistant deviendra certainement, un nouveau dictateur pro-russe (pro-iranien) ou américain. Le cercle est forcément vicieux et la solution est trop complexe.

  4. pourquoi vous parait-il si évident que le scénario libyen avec l’élimination d’Al-Assad n’est ni envisagé, ni désiré????

  5. Bonjour

    Les dictateurs au pouvoir dans les pays d’islam, qui prétendent justifier leur tyrannie par le destin, posent le principe que le pouvoir politique engage la responsabilité personnelle de ceux qui l’exercent. Leurs peuples ont non seulement le droit d’investir les gouvernements en place, mais aussi celui de les contrôler, non de se soumettre comme du bétail par le seul fait d’une tradition douteuse qu’on peut facilement mettre en question. Il n’est pas question non plus d’admettre un pouvoir héréditaire ou se réclamant d’une source divine. A la limite, il est légitime de s’insurger contre un pouvoir politique injuste qui opprime les consciences et supprime les libertés fondamentales.
    Lire la suite:

    Les dictateurs au pouvoir dans les pays d’islam

  6. Bonjour Tariq

    Ton analyse est juste et je suis content que tu expliques que les Etats-Unis ne soutiennent pas la révolution syrienne. Ouf, quelqu’un qui ne puisse pas être accusé d’être pro-américain qui le dise, c’est plus qu’utile!

    Par contre, s’il est vrai que l’opposition syrienne est divisée et « bordelique » avec tout et son contraire en son sein, pouvait-il en être autrement ?

    Dans ton article, tu ne propose pas de solution ou de sortie de crise possible. Rien ne viendra des grandes puissances, la solution sera syrienne et là, jusqu’à la chute de Assad, je ne vois pas d’autre alternative que la résistance contre ce régime et en particulier (de force et pas de choix) la résistance armée.

    Qu’on fasse attention à quelle partie de l’opposition on soutient oui, mais y a t-il une alternative à soutenir la résistance armée ?

    Actuellement en Syrie, le peuple a bien compris le jeu des américains et la très très grande majorité de la population sait qu’ils sont laissés seuls. Le risque que l’opposition victorieuse laisse place à une régime pro-américain ne me parait pas claire et, à défaut d’autre alternative, n’est ce pas un risque à prendre ?

    La lutte contre le néo-colonialisme, de nombreux pays auront à le faire de toute façon, une fois que les Syriens ce seront débarrassés de ce régime sanguinaire, on sera beaucoup à vouloir une Syrie indépendante et débarrassée de toute influence. Dans une Syrie Libre, les syriens feront leur choix, faisons leur confiance.

    La situation en Syrie me fait penser au cas de la guerre d’indépendance algérienne (même si ici celui qui massacre est du même pays que ceux qui se font massacrer). Les résistants algériens étaient aussi pas tous fréquentables, n’aurait-il pas fallu pour autant soutenir la résistance armée algérienne ?

    Tariq, ton analyse et ta vision de la situation en Syrie est correcte, il te reste cependant un pas à franchir car même s’il n’y a pas de bonne solution, on ne peut parfois se passer de choisir son camps… Et ici, il n’y a que deux camps, celui du soutien (actif ou passif) à Bachar ou celui du soutien (naif ou non) à la résistance.

    Frédéric Farid Sarkis
    opposant Syrien et militant anticolonialiste français.
    _

  7. Salam

    Je ne sais pas pour d’autres, mais la guerre en Syrie me mets dans une profonde schizophrénie.

    Je suis heureux d’entendre quand les rebelles abattent un avion ou un hélicoptère de guerre de l’armée de Bachar, et EN MEME TEMPS, je suis triste en repensant aux avertissements de Hassan Nasrallah sur L’EQUATION GEOSTRATEGIQUE du Moyen Orient qui pencherait en faveur d’Israel /USA en cas de chute de Bachar, au détriment de l’axe Iran-Syrie-Hezbollah

    Bien entendu, les principes doivent remporter, à savoir Bachar, non élu, héritier d’un pouvoir despotique doit partir au plus vite.

    Mais en même temps, Israël est en train de perdre sur tous les fronts (printemps arabe, mise en cause grandissante d’Israel dans les attentats du 11 septembre– lire à ce sujet « Solving 911 » par Christopher Bollyn telechargeable gratuitement sur http://www.bollyn.com ), et la chute de Bachar à ce moment là — S’IL EST REMPLACE PAR UN REGIME PRO-US — serait une énorme victoire stratégique pour Israel.

  8. De la part d’un syrien : M. Ramadan, vous n’êtes pas spécialiste du moyen orient et encore moins de la Syrie ! Votre analyse est en grande partie faussée par votre volonté d’être le « seul à avoir compris ».

    Le Qatar et l’arabie Saoudite ne financent pas la rébellion qui doit se débrouillée. Des doneurs privées ont aidé légèrement mais les armes sont récupérés à l’armée loyaliste au fur et a mesure des avancées.

    Le peuple syrien a fait face seul contre ces criminels, et il vaincra seul, et il ne devra rien à personne.

    Votre vision est une vision parmis des milliars, sans preuves, sans arguments, uniquement basé sur votre ressenti…. Quelle légitimité avez-vous pour parler de cette révolution ? Le simple fait que vous parliez de guerre civil montre à tel point vous êtes enfermé dans une vision biaisée de la réalité. Vous voulez montrer que vous avez tout compris sans réelles arguments ni discours méthodologique… Vous faites du journalisme et vous rabaissez votre niveau.

    Vous êtes restés plutot silencieux sur ce sujet, il vaudrait mieux que vous le restiez.

  9. قال عليه الصلاة والسلام
    إذَا تَوَاجَهَ الْمُسْلِمَانِ بِسَيْفَيْهِمَا فَالْقَاتِلُ وَالْمَقْتُولُ فِي النَّارِ، قَالَ: يَا رَسُولَ اللَّهِ هَذَا الْقَاتِلُ فَمَا بَالُ الْمَقْتُولِ؟ قَالَ: إنَّهُ أَرَادَ قَتْلَ صَاحِبِهِ ».
    رواه مسلم

  10. Analyse pertinente certes mais qui manque de précision. Bien que je ne sois pas un partisans de l’actuel président de la Syrie; il me semble,de mémoire, que c’était le seule à exprimer avec véhémence l’invasion de l’Irak, il avait même prédit la catastrophe qui se passe aujourd’hui à savoir: le remodelage de la région en question, avec des scénarios remaniés à maintes reprises jusqu’à l’aboutissement à cette pseudo guerre d’usure dans ce pays cher aux arabes . Il me semble que ce qui se passe actuellement en Syrie est prémédité par les occidentaux. L’erreur est monumentale lorsque des monarques, tout autant déloyaux dans leurs contrées, y participent. Lui en moins, il a fait preuve de clairvoyance…

    • Je ne peux qu’être en désaccord avec ce que vous avez dis. Bashar n’a jamais soutenu l’Irak ou apprécié l’Irak ou fait quelque chose pour le monde Arabe.

      les Assad ont au contraire tout fais pour détruire l’Irak dans les années 1980 et 1990 parce qu’ils voyaient que la résistance palestinienne du Fatah et du Jihad Islamique se tournaient vers Saddam Hussein suite a la guerre civile libanaise (guerre civile durant laquel Hafez a tenté de s’approprier la résistance palestinienne et d’éradiquer le FPLP et l’OLP du Liban en faveur de Amal et du Hezbollah)

      Vous étiez surement trop jeune (ou pas né(e)) pour le savoir mais en cherchant bien dans les archives j’ai trouvé des articles et des livres sur la politique de Hafez vis à vis du Liban assez clair. Hafez a soutenu (via l’Iran) le Amal Islamique dans le processus d’éradication des camps palestiniens du Liban (forçant les palestiniens à se réfugier en Syrie sous sa «  » »protection » » ») et dans le même temps il a renforcé le Hezbollah en l’armant.

      Il a également joué sur la division chrétienne en armant le PSNS et des milices chrétiennes grec-orthodoxes contre les maronites afin d’asseoir sa légitimité sur le pays.

      En 1991 la Syrie a été le premier pays à se jeter sur l’Irak pour l’annihiler et a également été le premier pays a applaudir l’embargo.

      La seul raison qui a poussé Bashar a se placer contre l’invasion de l’Irak en 2003 était la peur de l’installation d’un foyer sunnite au nord de l’Irak qui aurait été potentiellement nuisible pour le pouvoir Alaouite (et cela se confirme de plus en plus lorsqu’on sait que Al Nusra est en grande parti subventionné ou aidé par Al Quaida en Irak et/ou par la Jordanie)

      Le jeu dans la région est complexe, on pourrait parler pendant des heures de la position Jordanienne, de celle de l’Arabie Saoudite (qui soutient l’ASL mais qui ne veut pas de jihadiste) ou bien encore des émirats (qui soutiennent activement les réseaux jihadistes)….

      La situation est vraiment compliqué pour une simple raison, les alaouites ont un immense bastion sur la côte syrienne (Lattaquié, Tartous… etc) qui reste et restera sous leur contrôle et de là ils peuvent téléguider des frappes partout en Syrie. De l’autre côté les soutiens envers la résistance (oui oui on peut parler de résistance) ne sont pas clair. On a également des agents étrangers (occidentaux ou pas) infiltrés chez les jihadistes, des réseaux de corruption et de détournement de fond de la part de l’ASL.

      globalement l’ennemie à abattre pour les USA ça sera Jhabat Al Nusra et Bashar Al Assad. Al Nusra étant une émanation des milices Irakienne (qui ont récemment redoublé d’efforts et d’intensité dans leur combat en Iraq) il est très difficile pour les américains ou même pour les russes de les manipuler.

      Il faut aussi se replacer dans un contexte international avec l’assassinat de Saad Al hilli (à qui cet assassinat profite-t-il? l’Iran? Israël?)…

      Bref, j’ai de plus vu récemment que les anciens du parti Baas Irakien (Izzat Al Douri notamment) avaient refait surface, le néo-baasisme est en train de redorer son blason, que ce soit auprès des Kurde qu’auprès des arabes

      aussi étrange que cela puisse paraitre aux yeux de ceux qui sont abreuvé de propagande occidental (génocide kurde…) les résidu du régime de Saddam Hussein sont couverts par les kurdes Irakiens et bénéficient de leur protection active (voir les récents événement entre l’armée Irakienne et les milices kurdes).

      Tout cela amène fatalement à s’interroger sur les raisons de cette situation qui nous ramènent fatalement aux ombres du passé. En effet, c’est du passé que c’est construit cette lutte d’influence et de pouvoir et c’est de ce passé que vient le malaise de la Syrie.

      La Syrie est un pays malade avec une sorte de monarchie au pouvoir qui a tout fais pour s’approprier entièrement la cause palestinienne afin de se placer en légitime représentant du panarabisme. Sauf que le panarabisme n’est pour eux (les assad) qu’une façade dans leur plan d’unification du moyen orient sous leur coupe.

  11. Monsieur Ramadan ça fait maintenant 6 ans que je vous lis !!! J’ai apprecier vos ouvrages, vos conférences , vos passages à la télé !! Vous etiez un example pour tous les musulmans .
    Mais depuis la guerre en Libye je vous ai trouver abscent et quand il a fallut s’exprimer au sujet du conflit en Syrie je ne vous ai malheuresement pas trouver !!Monsieur ramadan vous êtes une déception et je minimise mes mots . Pourquoi ?? pourquoi ??? nous avoir lâcher . Il se dit que vous vous êtes lier d’amitier avec le Qatar , l’argent détourne les coeurs et il a detourné le votre !!Je vous cherche des excuses mais je n’en trouve pas !!! j’ai beau me dire qu’il y a une raison mais je n’en vois pas !! J’espere que tout les musulmans comprendrons que vous n’etes plus le Ramadan d’autrefois .
    Concernant la Syrie ; vu qu’apparemment vous avez appris l’art de la desinformation; comme la Lybie, elle fait face à des menaces venant de l’exterieur , qui on pour but de destabiliser le regime !!!! Je ne suis pas une pro bachar , loin de là , mais je prefere soutenir un président qui protége sa population , plutôt que des terroristes financer par les Etats-Unis , le Qatar , l’Arabie Saoudite qui ne cherche qu’à exploiter les richesses, mettre interme au Chiisme et par la même occasion en finir avec l’Iran !!! mais bon je ne vous apprend rien !!! Diviser pour mieux regner , la bonne vielle methode !!
    J’espere sincerement que vous vous retrouvrez !! je ne crois pas aux causes perdu !! que dieu vous guide inshallah !!!! que dieu guide tous les musulmans car au fond on n’a pas besoin d’un Tariq ramadan , chacun doit faire son chemin et trouver la verité !!!!!

    • Salam,
      je vous rejoins in peu en ce qui concerne la dérive politicienne de Mr Ramadan . Désormais il patauge dans le terrain glissant et mouvant des nouvelles politiques coloniales et hégémoniques . Mr Ramadan ne peut en aucun cas être accusé de complicité avec les dictatures des pétro-monarchies .
      Nous assistons à une redistribution des main-mises sur les richesses des pays faibles ou affaiblis , il faut noter à ce propos la nomination pas Obama à la sécurité du promoteur de la paix au proche orient avec les Assad!!
      Il semble que ce sera à la Russie d assurer la sécurité d Israel en entrant par la grande porte syrienne dans cette zone de conflit permétuellement attisé.
      Seul un désastre économique des grandes puissances pourra contrecarrer cette nouvelle flambée comoniale!!
      K
      K

    • il a un coeur et Allah seul connaît le contenu des poitrines des deux mondes, et toi tu connais son coeur.?? Tu as du aller un peu trop vite. Je comprends tout a fait ce que tu dis, je pense plutot qu’il est dans une situation difficile, une Epreuve. Il la voit… comme nous la voyons. A suivre….

  12. salam

    L’armée d’Assad ne riposte pas à une autre armée, elle tue des familles. Elle pilonne des villes, on est à l’ère d’internet et du temps réel, les avions qui volent au dessus de la Syrie appartiennent à l’armée, et détruit, tue, enfants, vieillards, animaux, arbres….

    Pourquoi utiliser des armes lourdes, si les « activistes » sont retranchés autour des civils, comme on nous le dit…On aurait le droit de tuer tout le monde dans le but de l’intérêt général? Comme la prise en otage des tchétcènes de l’opéra, où l’armée russe a dit qu’il fallait pour anéantir les terroristes, tuer aussi bien les terroristes et les otages…comme ça on est sur de notre coup…

    Aujourd’hui Assad (agent non officiel du Mossad, il le mériterait), tue tout ce qui bouge en espérant gagner une guerre contre des ennemis imaginaires….il finira peut être par tuer ses proches et enfin se suicider….la boucle sera bouclée….sauf si des personnes de son entourage revoie une autre stratégie…

    C’est trop facile de parler de complot. D’ennemis extérieurs, qui certes existent…mais le principal ennemi qui a tué plus qu’Israel n’a tué en 50 ans en Palestine….il est à l’intérieur

  13. Salam a3leikoum,

    Je reviens de Syrie. J’etais pendant 2 ans entre Alep, Damas et Homs dans le cadre d’un projet pour une Ong. Je commence par la, non pas simplement pour legitimer mes propos mais bien parce que je suis revolte des propos tenus concernant ce pays par des gens (la plupart du temps musulmans) qui affirment dur comme fer la theorie de la manipulation, et par la meme la defense de la politique tortionnaire de Bachar el Assad (et sa folle equipe).

    Comment pouvez-vous avoir l’audace de coucher de telles propos sans meme avoir mis un pied dans ce pays? (pour la plupart) Comment les syriens meurent chaque jour? Comment vivaient-ils avant mars 2011? en ete? en 2012?…

    Je vous y invite en Syrie, face aux syriens, que ce soit en ville ou en campagne, avec les refugies palestiniens aussi, je vous y invite a etaler vos theories…

    Vous me revoltez, profondement.
    Hakim

  14. Bonjour tout le monde,

    J’ai lu l’article et certains commentaires, qui s’opposent à cette lecture abrégée de Mr. Ramadan. J’aimerais juste attirer votre attention àcertaines questions,que j’estime légitimes.

    1) du golf àl’océan, les peuples arabes se sont révoltés contre leurs régimes très tôt après la déconlonialisation, et ils été opprimés violemment et personne n’a évoquait, à l’époque, les droity de l’homme!

    2) fait bizarre! Maintenant les révolutions réussissent! Mais pas dans tous les pays! Troublant n’est ce pas!!? Comme si on voulait que ça marche dans certains pays mais d’autres pas. Ou bien la définition de la démocratie dépend de la géographie?
    Quand viendra le tour des autres?

    3) comment ces régimes déchus ont accédés au pouvoir? N’est ce pas par soulèvement militaire? On sait tous que tout boulversement du régime ne peut réussir sans moyens logistiques sophistiqués (espionnage satellitaire, services secrets)! Qui fournissent ces moyens?

    4) Depuis quand l’occident se souci de la démocratie dans des pays ayant un fort potentiel economique ou géostratégique? D’après ce que je vois, c a démocratie consiste à semer le chao et la division (exple Iraq, Afganistan, soudan…)

    Alors pourquoi renverser des régimes pro-occident? Que se cashe derrière ces soulèvemdnts?

    Je reviens à la question syrienne, à mon avis le seul bénéficiaire de la situation actuelle est Israel. Un pays frontalier dont l’infrastructure est totalement détruite et armée affaiblie et divisée ne présente certainement aucun danger pour la sureté d’israel. Alors quel camp dessert et va dans cette directive (opposition ou bien le régime). Une question qui m’intrigue, pourquoi cette farouche opposition de la Chine et de la Russie contre toute résolution de l’ONU, après tout ils peuvent bien partager la tarte après coup? Je pense que cette fois-ci , l’enjeu est plus grand que l’on puisse imaginer…

  15. La Syrie vaincra tous ces terroriste alimentes par l’Europe et les u.s.a et certains pays arabe.
    Entre nous Mr ramadan, j’ai toujours su que vous étiez de leurs cotés.

    • je ne connaissais pas ce site ,mais j’observe que l’auteur est pour le moins ‘ouvert’ au dialogue .
      – c’est heureux car ils semble que vos intervenants aient raison .

  16. Bonjour M. Ramadan,

    Je ne suis pas ici pour répondre aux commentaires précédemment publiés à la fin de cet article, car je ne souhaite pas dialoguer avec des individus qui manient à la perfection (ou presque) l’usage de la langue de bois et qui mettent en avant le pathétique plutôt que les arguments, non, je suis simplement ici pour vous faire part, M.Ramadan, de ma décéption quant à votre prise de position par rapport au conflit syrien. Il me semble que ce conflit est bien plus compliqué que ce que vous présentez. Néanmoins je ne peux que saluer votre clarté quant au « côté » que vous avez choisi de soutenir. Hélas, à mon sens, vous êtes encerclé d’un épais brouillard qui vous empêche de voir « à qui profite le crime » dans ce conflit alimenté par l’occident et les pays du golfe.

    Du fait de cette considérable déconvenue, il est clair que dorénavant vos propos n’auront plus le même crédit, à mes yeux, qu’auparavant. Je me sentais proche de vos thèses, aujourd’hui je m’en sens d’autant plus éloignée lorsque je note ceux (et leurs objectifs) que vous défendez en Syrie.

    Bien cordialement

  17. Une seule question Monsieur Tariq Ramadan

    Quelle est votre analyse du point de vue de l’islam sur ce conflit??

    J’ai parcouru votre texte mais nulle part vous avez cité le coran ou le comportement d’un bon musulman face à ce complot aux tentacules multiples qui n’a autre dessein que mettre à genoux devant l’état d’Israel tous les pays musulmans surtout ceux du moyen orient.

  18. Je vous admirais pour vos prises de position courageuses pour défendre l’OUMMA face aux attaques répétées de l’Occident Judéo-Chrétien encouragé en cela par la couardise de nos dirigeants sans exception.
    Là où je ne vous suis plus, C’est votre votre parti-pris sur la Syrie. Vous plagiez presque mot à mot la propagande occidentale pour diaboliser le régime Syrien – usant des mêmes subterfuges que pour l’Irak de SADDAM , la Libye de KADHAFI..et maintenant la Syrie de ASSAD. . En toute innocence, on vous fait croire qu’on s’attaque à des personnes non à des territoires et leurs institutions. , Les personnes visées ayant été assassinées, normalement ces pays devraient retrouver leur prospérité d’antan et même mieux. Vous devriez savoir ce que sont devenus ces 2 malheureux pays de par la félonie de quelques roitelets. Ils ont été quasiment rasés. Mais qu’importe le flacon pourvu qu’ il y ait l’ivresse…, que ce soient les Frères Musulmans qui ramasseraient les ruines – bien sur avec la bénédiction de l’occident…et de leurs laquais du Golfe . c’est LICITE.. Et vous jouez bien votre rôle. Ça s’appelle une trahison.
    Vous devriez le savoir, Tout comme la Tunisie , l’Egypte des Frères Musulmans vient de rompre ses relations avec la Syrie aujourd’hui 16 juin 2013. juste après avoir reçu une délégation subversive des pays du Golfe. Une trahison de plus. Sur que la Libye suivra.
    J’ai déjà lu votre analyse sur la Syrie. Je n’ai pas réagi, par pur respect. Rien ne laissait présager que la lente agonie du monde musulman a belle est bien commencé…. Vous y contribuez.

  19. … »1993 que Samuel P. Huntington, autrefois expert en contre-insurrection de l’administration Lyndon Johnson au Vietnam, puis directeur de l’Institut d’études stratégiques de Harvard, publia son désormais célèbre Choc des civilisations… »

    Votre identité et votre culture politique ?

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