QUETE DE LA CONSCIENCE CRITIQUE

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      Disons-le sans détour… la conscience critique des musulmans est en crise. Cette crise est manifeste dans de nombreux domaines, et profondément. Ce qui frappe, de prime abord, c’est cette permanente réactivité émotive qui semble emporter, puis finalement noyer, l’intelligence musulmane. On peut rejeter, adhérer ou s’engager avec une personne, une cause ou une thèse à partir du seul registre de l’émotion et des discours « victimaires » ou enflammés. En poussant l’analyse, on s’aperçoit que notre communauté ne sait plus vraiment gérer le débat interne : la culture du dialogue et de la critique a disparu.
      On sait la différence des écoles de pensée, on sait la diversité des interprétations mais on ne les soumet plus, on ne se soumet plus, à la contradiction. On suit ceux que l’on aime mais on s’éloigne de qui nous conteste : on dit la richesse du pluralisme et l’on vit dans la pauvreté des cloisonnements sectaires. Pire, on ne sait plus ce qui est « permis » : citer un verset coranique serait la parole définitive sans que l’on ne puisse presque plus rien dire sur la pertinence d’une interprétation, d’une contextualisation, d’une mise en perspective.
      Contester, c’est pour certains prouver « son manque de foi »… l’islam est venu nous enseigner qu’il n’est pas de foi sans intelligence et nous voilà tuant l’intelligence au nom de la foi. Triste temps. On entretient ainsi des modes d’adhésion très simplistes et pour tout dire extraordinairement dangereux : au bout du processus, on rencontre l’incapacité notoire de considérer positivement l’autocritique. S’engager dans la critique des musulmans, c’est faire le jeu de l’autre, de l’ennemi… Pour l’être critique, il n’y a pas d’issue : soit on considère que sa foi est faible soit il est en intelligence avec l’ennemi. Résultat : le non-dit permanent, la démission intellectuelle et un processus constant de non responsabilisation. C’est leur faute ! A qui donc ? Aux « non musulmans », à l’Occident, aux juifs, aux chrétiens, au Mossad, aux athées… aux « kuffar » ! Quant aux musulmans, à leur compréhension réductrice, à leurs propos extrêmes, à leurs déficiences, à leurs lâchetés, à leurs démissions… Silence… silence. Au nom de la fraternité ! Au nom de nos hypocrisies ?
      
– Sens et enjeu de la diversité
      
      On a tant idéalisé notre histoire. A écouter certains savants, prédicateurs ou leaders musulmans, on est tenté de penser que les premiers musulmans (as-salaf as-sâlih) autour du Prophète (BSL) ne connaissaient que l’union dans la foi, la paix dans la fraternité, l’harmonie des intelligences… Extraordinaire époque… tant idéalisée qu’avec la bonne intention de dynamiser nos cœurs et nos intellects, on finit par faire le contraire et nous paralyser. Notre état serait tellement lamentable que nous sommes sans doute atteints d’une maladie du cœur : notre foi est malade, presque définitivement. Ils furent tant, nous sommes si peu.
      
      Dans les faits, il n’en fut rien et depuis l’origine, les musulmans autour du Prophète (BSL) ont dialogué, discuté et se sont confrontés à leurs frères et sœurs au point de se disputer. Leur secret, au fond, n’était pas de penser tous de la même façon mais bien de ne pas remettre la qualité de la foi de celui avec qui ils n’étaient pas d’accord. Accepter et discuter la divergence d’opinion sans douter de la communauté de foi. Un défi. C’est bien de cela aussi qu’il s’agit quand nous reconnaissons que les savants sont d’accord sur les règles essentielles (al-usûl) mais ont admis leurs désaccords sur les sujets de moindre importance (al-furû’). Dans ce domaine, ils étaient d’accord qu’ils n’étaient pas d’accord et qu’il fallait, tant que les méthodologies d’extraction des règles étaient appliquées, se respecter et protéger cette diversité.
      
      Le respect et la gestion de la diversité sont au cœur des enseignements islamiques, à l’intérieur comme à l’extérieur de la communauté. Entre les écoles de droit, entre les différentes cultures, entre les différents mouvements idéologiques ou simplement associatifs, le fondement est que notre appartenance commune ne doit pas être niée à cause de nos divergences.
      
      A l’échelle de l’humanité, la diversité est l’expression de la volonté du Créateur : « Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté… » La gestion de ces différences entre les hommes exige de se rappeler une condition fondamentale : «… Il vous a constitué en nations et en tribus pour que vous vous entre-connaissiez … » Le secret du vivre ensemble est la connaissance mutuelle fondée, non seulement sur la reconnaissance de nos similitudes, mais également sur la conscience respectueuse de nos divergences. En cela, l’islam ne se suffit pas de « la tolérance », parce qu’on peut tolérer autrui en l’ignorant, mais invite de façon plus exigeante au « respect », parce qu’il n’est point de respect sans connaissance et reconnaissance de l’autre. Or, la recherche de cette connaissance suppose un esprit curieux, ouvert, humble, critique et exigeant… Une compréhension profonde et intelligente de notre foi devrait nous engager sur ces sentiers de la connaissance parce que la foi n’est pas en danger, comme le pensent certains, dans l’étude de la diversité des hommes. Trois fois non ! la foi est en danger dans l’ignorance entretenue… dans l’arrogance de penser que l’Unique n’aurait voulu que notre voie, unique. Or l’Unicité n’appartient qu’à Dieu, tout parmi les êtres humains est divers et multiple. L’enjeu de ce savoir ? La conscience de la complexité, mère de l’humilité du cœur et de l’esprit.
      
– L’effort intellectuel
      
      Au demeurant, tout commence par là. Même dans notre rapport avec le savoir religieux, l’effort intellectuel est requis de tout un chacun. Si un savant, quel que soit son statut, donne un avis juridique sur une question, il est exigé de lui demander ses sources, ses preuves pour mesurer la légitimité de son raisonnement. Il faut éviter, même quand les questions réfèrent à la ‘aqîda (piliers de la foi) ou aux ‘ibadât (les piliers de la pratique), de devenir des imitateurs (muqallidûn) aveugles et sans intelligence. La communauté de foi est une communauté de consciences critiques, raison pour laquelle les éducations spirituelle et intellectuelle sont si centrales en islam. A chacun, selon ses moyens, il est demandé de connaître sa religion, de poser des questions, de savoir reconnaître ce qui est un fondement indiscutable et ce qui est de l’ordre de l’interprétation encore ouverte. En matière de religion, tout n’a pas encore été dit et les réponses ne sont pas toutes définitives ni même encore toutes formulées. La route est ouverte et exige des intelligences éveillées et lucides… fidèles à la foi, assoiffées de savoir.
      
      Nous attendons également l’émergence de ce même esprit critique vis-à-vis de l’environnement dans lequel nous vivons et plus généralement vis-à-vis de l’Occident. Les caricatures, les propos réducteurs, voire les mensonges sont légion. Plus que jamais, il convient de faire la part des choses et de ne jamais juger une civilisation par ce que l’on considère être ses seuls excès. Etudier l’histoire, les progrès, les cultures, les littératures ; se plonger dans la diversité, la profondeur des débats sociaux, politiques, idéologiques en Occident… c’est rencontrer de nouveaux horizons, complexes, riches, originaux et tellement humains. C’est surtout un savoir nécessaire, incontournable pour comprendre, entrer en dialogue, établir des ponts et finalement se positionner en connaissance de cause. On a le droit d’adhérer, on a le droit de sélectionner… on n’a pas le droit de condamner dans l’ignorance… par ignorance, avec arrogance.
      
– Le débat et l’écoute
      
      Il faut réveiller notre communauté et partout, dans toutes les villes et les régions, au niveau national comme international, il convient de créer des espaces de débat. Il est certes nécessaire que les savants et les intellectuels des diverses tendances entament un véritable dialogue respectueux et exigeant mais il est prioritaire que les associations, à partir du terrain, mettent en branle cette dynamique. Penser des plates-formes, des lieux où la parole peut s’échanger et le débat s’engager. Tous les courants ne viendront pas d’abord, et sans doute commencera-t-on avec ceux qui déjà sont ouverts et pensent dans le même sens… peut-être, mais il faut commencer. Aujourd’hui, au niveau local, seules nous réunissent des assemblées où il faut parler de la représentation (à qui le leadership ?), la construction de mosquées (qui en aura la gestion ?) ou encore des perspectives financières (qui bénéficiera de telle ou telle subvention ?). Il ne s’agit pas de dialogue mais d’administration… Nous sommes devenus, entre nous, des administrateurs, des gestionnaires… de notre foi commune parfois ; de nos intérêts associatifs, financiers et idéologiques trop souvent.
      
      Le débat exige la capacité d’écoute et de remise en question. Reconnaître l’universalité de l’islam, c’est avoir conscience de la relativité de notre savoir, de nos stratégies, voire de nos conclusions. Changer de mentalité. Il faut changer de mentalité… et changer notre façon d’agir. Entre nous, mais également avec nos concitoyens et nos partenaires. Tout se passe comme si nous pensions le dialogue avec l’autre pour « prouver » notre ouverture d’esprit envers la société, pour donner des « garanties » ou utiliser la crédibilité de nos interlocuteurs afin d’être considérés comme « intégrés », « modérés », « ouverts »… bien sous tous rapports . Or, on dialogue pour échanger, comprendre, approfondir… et à terme pour réformer. On n’écoute jamais vraiment ceux que l’on utilise : en Occident, il faut apprendre à écouter tous ceux qui s’engagent à mieux comprendre le monde et cherchent à le rendre meilleur. Notre intérêt est là d’abord… et ces compagnons de luttes potentiels sont nombreux.
      
– « Islam » et liberté intellectuelle
      
      Chercher Dieu, apprendre à retrouver son cœur et à vivre dans Sa proximité, ce n’est jamais négliger son intelligence. On ne devient pas meilleur croyant en étant moins intelligent… ce serait tellement contraire à notre vérité. La foi libère l’intelligence parce que l’intelligence est l’un des chemins les plus lumineux de la foi : la quête du divin est aussi une quête de l’intelligence et de l’esprit critique. La conscience de Dieu exige la conscience critique : la soumission à l’Un est le chemin de la liberté vis-à-vis de tous les autres. Telle est la voie pour s’engager dans un monde respectueux des diversités… un monde moins injuste. Etre avec Dieu, écouter et débattre avec tous les êtres humains, et n’en craindre aucun. Etre soi : spirituellement soumis (muslim), intellectuellement libre.


 

 

1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour,

    Ce manque d’esprit critique qui se remarque dans notre communauté, et l’exigence de certains de resserrer les rangs, à tout prix, est probablement le résultat de ce que subit notre communauté de par le monde.

    Le monde musulman, et en particulier les pays arabes sont entrés en récession, et sont actuellement en retard sur le reste du monde dans tous les domaines. Cette faiblesse fait qu’ils ont subi de plein fouet la colonisation, la guerre, les dictateurs pantins à la solde de forces étrangères, l’accaparation des richesses pétrolières par des élites, …

    Nous vivons donc dans des moments extremement difficiles, où souvent, nous sommes sommés de réagir dans l’urgence, et d’etre constamment sur la défensive.

    Mais ces situations de crises ne favorisent malheureusement pas les réflexions de fond, et toute pensée exotique est alors percue comme une faille.

  2. Je suis d’accord avec toi chèr Tariq et permets moi d’ajouter que:
    On est devenu parfois et sans se rendre compte, avec cette fraternité d’apparence et non pas de pensée qui refute les auto-critiques, des prétextes (je ne sais pas si je peux dire des collaborateurs) de l’arrogance occidentale parce qu’on se penche petit à petit vers le communautarisme au nom de la défense de la communauté attaquée!

  3. salam hailikoum cher frère tariq,

    A bien des égards, votre pensée s’est avérée juste, il faut le dire aussi, légèrement utopique : en effet, on peut rêver à une organisation de l’islam en france plus claire pour nos esprits si « simplistes », réellement démocratique, qui se bat sur tous les fronts (et pas uniquement sur celui de la revendiquation identitaire) ; mais je pense que, même avec les meilleurs intentions du monde, il faut que l’effort vienne de deux côtés : celui de l’occident est presque primordial, une force qui tire seule d’un côté est inutile.
    Nous avons des intellectuels, des savants, des spécialistes : certes, notre communauté à travers le monde est suffisamment « riche » de savoirs et de connaissance, mais a-ton mesuré à quel point le monde se radicalise, notamment au sujet de l’islam ? Il serait temps je pense, et là j’adhère totalement à votre idée, que l’on adopte un mode d’action ou de « réactions » qui s’articulent autour de nouveaux modes de pensées…la question est : peut-on vraiment, dans ce contexte européen si fragile et encore bléssé par terrorisme, avec cette radicalisation, ces peurs, penser l’islam autrement (autrement que dans nos pays d’origine,avec leur contexte particulier)? A qui peut-on faire confiance pour porter le flambeaux de ce nécessaire « Islam européen » ??

    MERCI de votre attention, et peut-être de votre réponse.

    ASSALAM HALIKOUM WA RAHMATOULAH WABARAKATOU.

  4. Baraka allohou fik cher frère Tariq, Il me semble que je sois entièrment en accord avec votre analyse sur le propos des divergences et des oppositions que vivent les Hommes dans leurs diversités : hommes ,femmes, blancs ou noirs mais surtout musulmans attachés à leur foi authentique. Loin de nous ses combats sur l’oppsosition de savants sur des points et propos qui nous dépassent attelons nous à la recherche de connaissances et à l’ouverture vers l’autre (et vers nous même)et que le sens critique soit le propre de chacun dans son discours mais surtout dans sa pensée.
    Encore un fois je me permet de vous remercier pour le travail que vous effectuez pour éveiller et libérer les consciences…

    Fraternellement votre soeur en Dieu.

  5. Salam ahlikoum Frere Tariq,

    Soubhanallah a chaque fois que je lis ou que j’entends notre frere ma foi augmente et j’ai de nouvelles idées pour devenir meilleur. Je voulais simplement te remercier pour ce travail et ces sacrifices que tu fais pour nous qui n’en faisons que trop peu… Barak Allahou fik que Dieu nous guide tous sur son droit chemin.

    • Assalam aleykoum cher frere,
      Je suis heureuse de lire votre message car ce que vous ressentez ,je le ressent aussi.Notre frere a besoin de nous.Si j’avais une source de revenu fixe ,je me sacrifierais pour l’aider meme financierement.Ce n’est pas tous les jours facile mais que l’Amour que nous ressentons pour lui nous pousse à etre meilleur chaque jour un peu plus.
      Que Dieu vous benisse.

  6. Salam Alaycoum mon chèr frère!
    Cette diversité dont tu parles, je pense qu’elle est essentielle à la survie de la communauté et plus loin encor;à l’humanité.Je conçois cette diversité comme une sagesse divine contre la perversion de ce monde.Une connotation entre diversité et division est très vite établie pour celui qui est dénué de toute critique.La diversité des opinions ne doit pas créer la division.

  7. ahlan ya tariq, il est plus que vrai qu’à l’heure actuelle la matière à critique et réflexion s’est reduite à une peau de chagrin hélas ! j’ai pu le constater lors du meeting de St Denis le 11/12/04 votre débat était au sommet de l’intelligence, d’une qualité plus que parfaite, mais il y avait un décalage avec les questions qui ont été posées aux raz des paquerettes…il faut enseigner à notre communauté le self contrôle ,de mettre de coté la charge émotionnelle viscérale qui nous gâche toute crédibilité…ce phénomène est notre tragédie qui nous met en échec devant nos adversaires dans tous les débats…de l’administration jusqu’aux plateaux de télévision. je dirais « qu’il vaut mieux être stupide et garder le silence que de parler et le prouver » certains l’ont manifesté ce jour là avec arrogance, incorrection quant à la nature et le style de leurs questions… c’est vrai, quand on est dans l’émotionnel c’est forcémment on croit à ce qu’on dit…mais ce qu’on dit ne veut pas dire que c’est validé par l’autre. Bref ! la crituque en sens unique, c’est une pierre jetée dans la citerne de la conscience humaine avec des résonnances de non retour.. à mon avis ,il faut d’abord faire l’enseignement de la critique intrinsèque car sans elle l’homme ne peut aboutir à la compréhension de son propre être. Ceci est une lacune majeure dans notre communauté. Allah mâak ya tariq, tu nous donnes le courage de cultiver notre fierté musulmane. take care Réda à Paris

  8. Salam alaykoum,
    « la culture du dialogue et de la critique a disparu… »
    Pas complétement, ou plutôt elles rennaissent.De nouveaux esprits marchent dans cette voie, mais malheureusement nous sommes pris dans un tourbillon médiatique qui nous fait perdre nos sens.Il faudrait s’en extraire et revenir aux priorités qui sont les nôtres,comme le rappel notre cher frère en Dieu, revenir à la base…
    Je pense que le fait de mettre en branle le travail au niveau locale et associatif est primordial,mais je crois, que justement ces associations devraient prendre conscience qu’il serait important de faire considérer la position des musulmans d’europe aux plus grands savants du monde musulman que la globalisation, nous endort, nous opprime, nous ne considère plus en tant qu’être humain, et je ne dis pas ça seulement pour la communauté musulmane, mais pour toute l’humanité, car nous devons montrer au monde que les musulmans souhaitent la justice pour tous, dans tous les domaines.Mais il en va de la responsabilité devant Dieu de ceux qui savent, et qu’est-ce qu’ils savent s’ils ne veulent rien savoir?
    Notre cadre est limité avec pour contour la pratique rituelle, ou la gestion de nos mosquées…Mais que fesons nous du reste?
    Nos soeurs sont dans les oubliettes, oubliées de tous,personne ou très peu, trop peu d’individus ont le soucis fraternel de soutenir nos soeurs humiliées, insultées comme de vulgaires hors la loi.A l’intérieur de nos mosquées, il serait temps de réveiller les consciences, la solidarité, la fraternité.
    Allahou A’lam
    Ibrahim

  9. Salam aleykoum.
    La critique permet d’avancer.
    Nous, musulmans mais à plus large mesure le monde, reculons. La capacité de critiquer découle d’une certaine conscience spirituelle.
    Mais le monde est « moins » spirituel donc ne laisse que trés peu de place à la critique donc recule. Or, donc, pour avancer l’important est de critiquer. Critiquer suppose de connaître la chose ou autrui, car il est impossible de critiquer quelqu’un ou quelque chose si nous nous n’en avons aucune connaissance. Nous voyons poindre ici l’intelligence… Mais, à notre sens, aujourd’hui, si nous éprouvons tant de mal à l’effort critique ceci est dû à un surplus non nécessaire d’arrogance et de fièrté… le probléme est à notre sens ici… cette fiérté même qui consiste à ne jamais remettre en cause nos idéaux, nos cultures, nos visions de la vie, nos cheminements spirituels etc… cette fiérté là qui nous enfonce dans nos troubles et qui referme les esprits à l’heure où il serait enfin temps de les ouvrir… une des clés serait l’auto-critique et la critique au sens large du terme… Il est très difficile de changer les habitudes et les certitudes des personnes.. mais comme disait un philosophe :  » il n’y a de choses plus dangereuses que la certitude d’avoir raison »… cette citation en dit long quant aux différents comportements que nous adoptons face à la contradiction… face à l’opposition… face à la critique… Remballons cette mauvaise fiérté, pierre angulaire du diable… Efforçons nous à critiquer, pierre angulaire, d’une conscience active. Salam aleykoum arahmatoullah.

  10. Assalam aleykoum Ya Tariq,
    Non je ne suis pas d’accord;la conscience critique n’est pas en crise chez les musulmans.Si non les etats musulmans seraient plus solidaires plus unis.La crise c’est quand on ne sait plus si on doit choisir la critique constructive ou la critique destructive. »La reactivité emotive »dont vous parlez n’est pas une faiblesse mais une manifestation de Dieu.Donc ne peut noyer l’intelligence musulmane.Le fait d’etre emotif ne rend pas moins intelligent.Quand un frere souffre on souffre avec lui par Amour ;la c’est aussi de l’emotion.Quand on agit sous le coup de l’Amour ou de la haine ;voilà ce qu’est Dieu.Une emotion certes mais pas une faiblesse.Cela est l’Intelligence ;c’est aussi l’instinct.Le reste c’est du cinema.Personnellement je me soumet tout le temps à la contradiction.Detruire pour mieux reconstruire.D’accord pour « la Richesse »mais non pour « le Pluralisme ».On est riche et Un. »Le pluralisme » c’est l’Europe.Il se peut qu’on ai tué des mecreants ou « innocents » au nom de la foi mais « tuer l’Intelligence au nom de la foi »?jamais vu.Vous etes le premier à en parler.Ce qui est triste ce n’est pas le temps cher frere mais c’est nous qui sommes tristes;vous trouvez pas ?
    Critiquer les musulmans ce n’est pas forcement etre l’ennemi quand c’est une critique constructive.Quand le dialogue avec l’Autre ressemble plus à une facon de se justifier,de se disculper et non à un échange ; cela peut porter à confusion.Pourquoi doit t-on montrer à l’Autre qu’on est « assez civilisé », »assez poli », »assez éduqué » pour etre accepté d’eux?Non je ne suis pas d’accord.Ce qui veut dire qu’ils ont plus que ce que nous avons;Non je ne suis pas d’accord.Le musulman pauvre est celui qui ne se connait plus.La foi en elle meme est une richesse extraordinaire.On n’a plus besoin de vanter les merites de la Diversité;le « Pluralisme » est un fait.On a plutot besoin de vanter les merites de l’Unicité Car voilà ce qui manque.C’est la faute à Satan.Et à ses suppots.Attention à ne pas se tromper d’ennemi car souvent l’ennemi n’est autre que nous meme.Le musulman ne saurait etre « lache », »hypocrite », »deficient », »demissionnaire ».C’est l’Ignorance l’ennemi.Promouvoir le musulman européen?Voila pour moi ce qui est reducteur.Et si on determinait ce qu’est le Musulman Universel?Celui qui pourrait etre pleinement musulman quelque soit l’endroit ou il se retrouve.On devrait dans la Communauté se faire plus confiance;Se considerer mutuellement avec plus de Misericorde.On veut juger voir condamner des freres qui auraient « mal agi ».Mais a t-on le droit de les juger?La lumière qui brille en nous est la meme lumiere qui brille en eux.Ce qu’ils ont fait est »anti-islamique?Et pourtant ce sont des freres.Comment agir?Indexer?les condamner devant tout le monde?pourquoi? et si on essayait de dialoguer? Pardonner?ou s’en remettre au Seigneur?.Jeter les defauts de ses freres en pature aux mecreants n’est ce pas une facon de leur donner des armes contre nous?Tant de questions Ya Tariq qu’il faudrait debattre!
    Pour arriver à l’Unique la voie est Unique.La conscience de la diversité est comme un passage obligé.Mais c’est à depasser pour arriver à l’Unicité.Tous musulmans et unis ;voilà l’ideal.Ce qui est interessant en Europe ce n’est pas la diversité dans laquelle il fait bon vivre et dans laquelle il faut se « plonger »;C’est la connaissance qui decoule de l’experience qu’on en fait.Comment on va vivre cette diversité tout en etant centré sur l’Unique!Car la Vérité est Un ou qu’on se trouve.Le Savoir ne saurait etre relatif que dans les limites de l’ignorance.Et nous ne sommes pas toujours à la hauteur des exigences de la foi.Attention à ne pas faire le jeu de l’ennemi;on oppose la foi à l’Intelligence.Non je ne suis pas d’accord.La question ici c’est qui est croyant et qui ne l’est pas;bien qu’on ne soit pas les juges de la foi.L’esprit critique n’a rien à voir avec l’Intelligence.l’Intelligence c’est separer le Vrai du Faux.L’esprit critique c’est la discussion,la diversité.L’Intelligence c’est l’action,la construction,l’Un.La critique c’est poser un probleme,l’Intelligence c’est d’y apporter une solution.Non la conscience de Dieu exige de nous l’Intelligence.Le respect n’est pas une chose que l’on peut accorder ou non ;le respect c’est Dieu qui l’accorde.Lui se passe aisement des mondes;mais nous ,on a tellement besoin des autres,de dialoguer, de respecter comme si cela provenait de nous.En réalité on a peur.
    Oui pour ca Ya Tariq on est d’accord »spirituellement soumis ,intellectuellement libre ».Mais qu’est il besoin de separer le spirituel de l’intellectuel?On est Un tout simplement.
    Que la paix soit avec vous ainsi que sur votre famille.

    • Je pense qu’il n’est pas souhaitable d’employer le terme « kafir » à tout bout de champs. Savez-vous que ce mot et ses racines peuvent signifier « caché, nuit, obscurité » ?
      Il n’y a « Pas de contrainte en religion ! La voie droite se distingue de l’erreur. ». C’est le verset 256 qui suit immédiatement le « verset du trône » Sourate 2.
      « Nul ne portera le fardeau d’un autre » (LAA TAZIROU WAAZIRATANE WIZRA OUKHRAA).
      Si Dieu l’avait voulu, il nous aurait rassemblés en une seule communauté. Il nous a créé avec nos diversités pour nous éprouver. Pluralité (avec ses diversités) devant converger (dans la soumission à Dieu) vers l’ UNICITÉ DIVINE)

    • je ne pense pas que vous parlez de la meme diversite.
      merci on a au moins kelkun ki di non

    • as salam aleykoum.reconnaître que l’état des musulmans est déplorable ce n’est pas les jeter en pâture aux mécréants.je suis pleinement d’accord avec tariq.Aujourd’hui nous sommes incapable de fournir une alternative au mode de vie proposée par l’occident.le diagnostic qu’il fait est juste.c’est comme si la foi nous avait paralysée.or l’islam est avant tout une réligion dynamique.c’est vrai aussi que parfois on agit de manière passionnée.l’exemple des caricatures en est la preuve.on est réactif et on ne se soucie même plus de savoir si ce que nous faisons est conforme à la réligion.une réforme s’impose c’est une évidence.qu’ALLAH nous pardonne et nous guide.ton frère qui t’aime en DIEU.

  11. Assalamou alaykoum
    Ma réaction à l’article est qu’il est une évidence que le monde musulman est en crise et qu’il est nécessaire d’y apporter des solutions. Il est bon de le dire mais il y a une façon de dresser le tableau de la situation qui plonge ceux qui veulent le changement dans le désespoir total. Le monde musulman bouge et avec l’aide de l’Unique, tout marchera, bi iznillah. Nous avons besoin de savoir les problèmes mais signalez tout de méme une toute petite lueur, si minime soit elle. DiazakAllahou xairane pour tout ce que vous faites pour justement faire sortir la Ummah du chaos.

    Quête de la conscience critique

  12. Très cher Frère Tariq,
    Belle conscience critique que celle du Maire de Londres qui a dévoilé aujourd’hui la manipulation des gens dans la rue et des médias britanniques par un institut d’études stratégiques britannique dirigé par d’anciens officiers du Mossad sioniste. En effet les manifestations d’hostilité envers l’Islam et le Dr. Qaradaoui lors de la dernière visite du Dr. Qaradaoui en Grande Bretagne ont été orchestrées par ces taupes du Mossad. Le Maire de Londres vient de réclamer des excuses envers le Dr. Qaradaoui et l’Islam.
    Belle leçon pour nos Maires en Françe qui organisent des galas pour les criminels de l’armée sioniste.
    Cette nouvelle diffusée ce jour par Al Jazeera devra être « traitée » à Tel Aviv (CONSCIENCE INCRITIQUABLE de l’immense majorité des médias OCCIDENTAUX) avant sa parution!

  13. Salam

    « Etre avec Dieu, écouter et débattre avec tous les êtres humains, et n’en craindre aucun. Etre soi : spirituellement soumis (muslim), intellectuellement libre. »

    C’est un énorme défi que vous essayez de mener du mieux que vous pouvez et c’est vrai que ce n’est pas toujours facile.

    Il n’est pas facile d’accéder à la complexité.

    Lorsqu’on essaye de vivre cette complexité et qu’on l’exprime, on se heurte très souvent à l’incompréhention et à la volonté de simplification quand ce n’est pas la caricature.

    Difficile de vivre la complexité et de tenter d’être le plus cohérent possible! C’est votre richesse, c’est votre force et c’est tout à votre honneur.

    Que Dieu vous aide, vous protège, vous guide et vous éclaire…Insha’Allah

  14. la soummission à Dieu c’est le soummission à sa vérité : càd je vois avec des yeux que Dieu m’a donné et VOIR est un acte soummis à Dieu Chez un musulman .
    Ce n’est pas se soummettre en imbécile à Dieu mais en pleine connaissance des faits de Dieu qui font mon etre et ma réalité et la réalité de ce monde .
    Ce n’est pas du tout s’effacer de son existence mais c’est prendre en charge sur soi le fait que ce qui nous fait etre humain c’est Dieu et dès lors d’agir selon cette connaissance des faits de Dieu et qui doit se faire dans le respect des choses de Dieu relativement à soi et à ce monde.
    La soummission ce n’est nullement le renoncement au fait d’etre soi-meme

    Et ce n’est qu’une fois qu’on a pris conscience, connaissance des Faits de Dieu en ce y compris soi-meme,
    qu’on a pleine jouissance de sa liberté , liberté qui restera soummise à l’éthique du fait de la connaissance de départ de Dieu.
    Meme si les Grecs anciens étaient polythéistes,leurs libertés d’action reliée à leur connaissance des Dieux s’apparente en quelque forme à celle
    des musulmans soumis à Allah dans l’idée qu’ils sont partie
    non ignorable des créations d’Allah .
    Une fois ce lien établit dans la continuité de l’univers,
    la liberté du musulman est splendidement gigantesque
    mais toujours dans la voie de la vérité de prise en connaissance de Dieu.Dieu qui soutient le bien-etre et le bon-etre de l’homme.

    Voyez de vous meme à combien d’années lumières cela est différent du matériellement avide slogan  » we fight for freedom  » d’un certain dirigeant américain.La liberté de quelqu’un atteint de crétinisme est-elle louable ?
    C’est appocalyptiquement différent et universellement plus nuancé.

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