Trois questions à Tariq Ramadan, islamologue.
Que pensez-vous de l’avortement
Le principe premier en islam a été un refus de l’avortement. Puis très vite, il a été dit qu’il était possible de reconsidérer la question si la vie de la mère était en danger. Le cas par cas aurait pu s’instituer en règle étant donné que la tradition islamique accorde une place importante tant au choix de chacun qu’aux situations particulières. Malheureusement, les sociétés majoritairement musulmanes ont tendance à oublier l’éthique très pragmatique de l’islam au profit de règles dont on pense que le caractère restrictif est un gage d’islamité
Vous êtes critique à l’égard de la finance islamique, qui suscite un grand intérêt au Maroc. Pourquoi ?
Je remarque qu’à travers ce genre de pratiques, on islamise les moyens mais pas les finalités, qui restent les mêmes : faire du profit, du bénéfice, valider le capitalisme. On ne questionne plus l’éthique et les pratiques. Le plus souvent, nous nous adaptons en tant que musulmans à un système dominant sans proposer d’alternatives. Les institutions financières qui célèbrent la finance islamique ne s’y trompent pas. Elles sont là pour les intérêts plus que pour l’éthique.
Quelle est votre position concernant l’héritage ?
L’héritage pose les mêmes questions : celles des finalités et des pratiques. La manière d’organiser l’héritage a été édictée dans un cadre particulier et basée sur une conception de la famille. Les rôles étaient répartis : la femme avait des droits et l’homme des devoirs à son égard. Aujourd’hui, le schéma familial a changé, et cette conception des droits et des devoirs aussi. Pourtant, la règle est maintenue par des hommes qui sont devenus les champions de l’oubli et du souvenir sélectifs. Que se passe-t-il dès lors ? On reste fidèles littéralement à la tradition mais on perd l’objectif final, à savoir le principe cardinal de justice. Il faut rester fidèle aux textes en tenant compte du contexte : c’est une responsabilité
Le 04/04/2014
Source: Alitaliya.net
Que Dieu vous garde, vous bénisse, et vous apporte lumières sur lumières.
Merci beaucoup. Merci pour cette conscience en éveil.
Slam alaykum monsieur RAMADAN cher professeur , vous nous manque beaucoup , bisoux a ceux que vous aimez , et qui vous soutiennent; amine
M.RAMADAN, vous êtes un éclaireur que Dieu vous garde longtemps auprès de nous.
QU’Allah vous protège le monde musulman a besoin des gens comme vous .Longue vie de fer amine. je t’aime en ALLAH
Le plus intéressant dans la règle islamique, ou plutôt la législation coranique c’est sa compréhension, la compréhension permet la pratique demandée… La compréhension superficielle est un manque de lumière et, par conséquent, un manque de guidée…
La parti sur l’héritage m’étonne à vrai dire et me fait plaisir tout autant.Un jour peut-être,vous n’aurez plus peur que la femme puisse porter la culotte dans le couple sans vous sentir agresser par la féminisation rampante de la société
MR RAMADHAN
CE SONT LA DES POSITIONS TRES ENGAGES PAR RAPPORT A TOUS CE QU’ON A L’HABITUDE D’ENTENDRE, IL ME SIED DE PRENDRE TOUT CELA AU MOT, MAIS, EN VOTRE AME ET CONSCIENCE, DITES MOI SI AU FOND DE CETTE AME QUE J’ESPERE PURE, VOUS ETES EN PAIX AVEC VOS IDEES, PARCE QUE, DE PAR NOTRE FOI, ALLAH SOBHANOU, NOUS ENVOI DES SIGNES DE RIDHA, JE PARLE DE CETTE LUMIERE INTERIEURE QUE VOUS N’AUREZ PAS MANQUE DE VOIR EN ETANT SUR LE VRAI.ON VOUDRAI TELLEMENT SE LIBERER, S’ACTUALISER EN QUELQUE SORTES MAIS ON A PEUR D’ETRE DANS L’ERREUR, C’EST A VOUS LES OULAMA DE NOUS MONTRER LE CHEMIN, C’EST VOTRE RESPONSABILITE. AMITIES DE TUNISIE
Bonjour,
J ai eu le plaisir plusieurs fois de vous rencontrer et de vous saluer bien amicalement, a l uoif.
Oui je vous aprecie beaucoup dans votre grande oeuvre internationale de mise en conformité de l islam avec l’humanité d’aujourd’hui.
En particulier des femmes dans notre humanité.
Questions en Arabie Saoudite pays qui abrite la Mecque.
Qu en est il de l avortement?
Qu en est il de la finance islamique?
Qu en est il de l heritage? Et qu est ce qu il revient a la veuve en cas de mort de son epoux?.
Amicalement et respectueusement
Didier
Salam aleykoum, M. Ramadan.
Parlant de l’héritage, vous dites: « Aujourd’hui, le schéma familial a changé, et cette conception des droits et des devoirs aussi …. On reste fidèles littéralement à la tradition mais on perd l’objectif final, à savoir le principe cardinal de justice. »
C’est bien d’avoir ce sens critique. Mais que proposez-vous concrètement par rapport à ce changement de schéma familial? Par exemple par rapport au fait que le garçon hérite une part équivalente à celle de deux filles, ou au fait que le mari hérite la moitié de l’héritage de sa femme si elle n’a pas d’enfant et elle, le quart de ce que son mari laisse si ce dernier n’a pas d’enfant.
Et de manière générale, qu’est-ce qui doit primer, les contextes et les principes ou la lettre et l’esprit du Coran?
A trop vouloir s’adapter au contexte, on risque de s’éloigner de la ligne que Dieu a tracée pour nous au travers du Coran. Rappelons que le Coran a vocation à traverser tout lieu et toute époque. A la même époque où le schéma familial a changé en Occident, il est resté tel quel dans bien des parties du monde.
Wa salam.
Le discours actuel de tariq ramadan prends des allures de « l’islam light » si je devais paraphraser le chercheur Vincent Geisser. Tariq ramadan nous propose de comprendre le texte dans le contexte en gardant à l’esprit la finalité ! Bien! Mais il est une règle du Fiqh reconnue par toutes les écoles de pensée et traditions islamiques dont M.Ramdan fait fi et qui dis en substance : « il n’est point d’interprétation lorsque le texte est explicite »لا إجتهاد مع وجود النص »
Autant la question de l’avortement selon les cas extrêmes évoqués par M.Ramadan est défendable autant sur la question de l’héritage le texte est claire au point d’être mathématique! En posant de nouvelles règles d’héritage on ouvre la porte à la ré interprétation de tout le Coran.
La parole divine est, de par son émanation, parfaite. Par conséquent, c’est aux sociétés musulmanes de s’adapter aux textes et non pas le contraire. A défaut l’islam connaîtra le sort de l’église a savoir Vatican II, c’est à dire un folklore vidé de sa substance. car l’on aura permis d’avoir la fornication, l’alcool…après tout ça sera dans l’aire du temps.
Aussi et pour répondre à la problématique que pose M.Ramadan sur l’héritage versus le travail des femmes, je reviens à la règle citée plus haut. C’est aux sociétés musulmanes de se réapproprier leur religion. Il est vrai que la femme contribue aux frais du ménage mais cela ne doit pas être une obligation. C’est au chef de famille (l’époux) de prendre en charge sa famille ( en dehors des consommations superflux et de luxe). C’est aux États des pays musulmans d’assurer le relai financier par la kafala accordée par exemple aux veuves… Si un féminisme il y a, il doit lutter pour les droits de la femme dans l’islam et non lui vendre le travail et la consommation comme liberté alors qu’ils sont asservissement au capitalisme!
M.Ramdan a une grande responsabilité vis a vis des gens qui le suivent et devant Allah. Toucher aux textes lorsque ceux la sont explicites est quelque chose de dangereux.