Islam, le temps de la réforme

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On en parle beaucoup depuis le 11 septembre 2001 mais la prise de conscience remonte a une dizaine d’années déjà : les défis auxquels font face le monde islamique en général et les musulmans d’Occident en particulier imposent une réflexion fondamentale sur l’islam en tant que religion et mais aussi en tant que système de référence. Le discours des réformistes de la première moitié du XXème siècle, les élaborations idéologiques des islamistes jusqu’aux années soixante-dix de même que les réflexions isolées d’intellectuels musulmans rationalistes ne semblent plus répondre aux questions de fond posées par le nouvel ordre politique et économique mondial. Alors que les réformistes (al-mujadidûn) se présentaient comme les plus fermes opposants aux imitateurs (al-muqalidûn) en matière d’élaboration théologiques et sociales, on a l’impression qu’en matière de méthodologies et de promotion d’une réelle créativité critique, les intellectuels musulmans sont devenus les simples imitateurs des postures réformistes (muqalidû al-mujadidîn). Le monde musulman traverse une réelle crise en matière de renouveau intellectuel, de projet social comme politique. La seule opposition à l’Occident et/ou à l’occidentalisation ne suffit pas à construire une alternative. Une réforme s’impose donc, et en profondeur. Une tradition prophétique célèbre (hadîth) rapporte : « Chaque siècle Dieu enverra à cette communauté (islamique) qui (un homme ou un groupe) lui renouvellera sa religion. » Parmi les savants musulmans, sunnites comme chiites, ce renouveau n’a jamais signifié une remise en cause de la fiabilité des sources scripturaires fondamentales (le Coran et les traditions prophétiques) mais un renouveau dans leur mode de lecture et leur compréhension dus à l’ancrage des êtres humains dans l’histoire et à la naturelle transformation politique et culturelle des sociétés. Ce travail de relecture est connu dans l’univers musulman sous le nom d’ijtihâd et signifie le travail d’élaboration critique permanent des ulémas inscrit et considéré par la tradition islamique classique comme la seule voie de la fidélité aux objectifs de la révélation coranique. De profondes difficultés Sur la route de ce nécessaire renouveau, les musulmans font face à de nombreux écueils : dans les pays musulmans comme en Occident, la diversité des courants de pensée a aujourd’hui des effets paralysants. Les tendances traditionalistes, littéralistes ou totalement politisées opèrent comme des minorités actives et répandent l’idée que tout projet de réforme est en fait une « occidentalisation », une perte d’identité, voire une trahison. Les tensions internes sont profondes et le dialogue intra-communautaires quasiment absent. En temps de crise, le discours, fortement diffusé et financé par les Etats du Golfe, invitant au repli identitaire et à la concentration sur le rituel et les limites (licite, illicite ; halal, haram) est très efficient comme on peut le voir au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie et même en Occident. Si l’on ajoute pour la quasi totalité des musulmans l’expérience de la dictature, de la discrimination ou de la marginalisation (en Europe et aux Etats-Unis), on comprend mieux les raisons de cette tentation de retrait au cœur d’une tradition islamique fermée et perçue comme protectrice. Plus profondément, on trouve parmi les musulmans une grande confusion, quant aux modalités de leur référence à l’islam, entre les principes religieux et leur actualisation culturelle. Partout où les musulmans se sont historiquement installés, en Afrique ou en Asie par exemple, le caractère universel des principes tirés du Coran leur permettait d’intégrer la culture locale comme un élément de leur identité. Aujourd’hui nous assistons au phénomène exactement inverse : effrayés par une occidentalisation puissante, ce sont désormais les attachements frileux aux cultures nationales ou locales qui emprisonnent les intelligences et empêchent de retrouver un nouveau dynamisme à la lumière des principes islamiques globaux. Remettre en cause les lectures patriarcales des cultures du Sud, quant au statut de la femme par exemple, apparaît être pour les courants traditionalistes et littéralistes comme une remise en cause des principes même de l’islam désormais confondus avec les cultures arabe ou asiatique au nom d’une soi-disant résistance à l’Occident et qui est dans les faits un isolement. On trouve ses attitudes jusqu’en dans le Nord où certains groupes se recroquevillent sur l’idée que demeurer musulmans, c’est être un musulman pakistanais, nord-africain ou saoudien en Europe ou aux Etats-Unis. Cela étant les mouvements réformistes ne sont pas en reste de déficiences très sérieuses au premier rang desquels on trouve la répétition d’un certain nombre de slogans sans mise en perspective ni réelle étude critique. Par exemple l’affirmation récurrente, d’ailleurs également répandue par les orientalistes classiques, qu’ « il n’y a pas de différences en islam entre religion et politique » est l’une des causes, somme toute grave, de cette quasi paralysie de la pensée musulmane en matière de sciences sociale et politique. Il faut pourtant rappeler que si les références scripturaires sont les mêmes, les deux sphères du droit musulman opèrent selon des méthodologies exactement opposées. Sur le plan du religieux proprement dit (ibadât), la règle stipule que l’on ne peut faire que ce qui est permis par l’autorité d’un texte ; sur le plan des affaires sociales et politiques (mu’âmalât), tout est permis à l’exception de ce qui est explicitement interdit. Dans cette dernière sphère, le champ de la créativité et de l’innovation est d’autant plus vaste que les textes qui interdisent sont très peu nombreux : rien ne devrait empêcher les musulmans de retrouver ce dynamisme intellectuel qui, dans leur histoire, leur a permis de relever les défis de leur temps et d’entretenir des échanges confiants et fructueux avec les autres civilisations. Une autre lacune, au cœur de la pensée réformiste elle-même, est cette autre confusion entre les principes universelles immuables et les modèles historiques forcément circonstanciés. On entretient une sorte d’idéalisation de certaines périodes de l’histoire, et particulièrement de celle des premiers temps, par laquelle l’adéquation entre les principes et les modèles provoque, dans la pensée musulmane, une sorte de sacralisation du modèle au dépends des principes. Ainsi la période médinoise, avec son Etat, sa constitution et sa gestion du pluralisme, devient « le modèle » non pas par la capacité créatrice des premiers musulmans à élaborer un système politique adapté à leur époque mais comme « Etat islamique » en soi, sans considération historique. Une telle approche, quelque réformiste que soit l’esprit qui la véhicule, réduit considérablement le champ de l’inventivité et du renouveau. C’est ainsi que l’étude « hors-de-l’histoire» qui est toujours proposée de l’ouvrage de référence d’al-Mawardî en matière politique « Al-ahkâm as-sultaniya » (Prescriptions en matière de gouvernement ) présente une vision figée des structures du pouvoir et ne permet que très peu de débats quant à un nouveau système pensé pour une gestion moderne du pluralisme et de la démocratisation des sociétés musulmanes. Réévaluer la relation aux cultures à la lumière d’une compréhension plus large des principes islamiques, réexaminer les slogans et développer un rapport critique à l’histoire et aux modèles pensés pour des époques désormais révolues, impliquent que les musulmanes développent une nouvelle intelligence d’eux-mêmes et de leur rapport à l’autre. Il est d’abord nécessaire de sortir de la logique binaire et conflictuel quant à la relation avec l’Occident qui s’exprimerait par l’idée que « moins d’Occident, c’est plus d’islam. » Au fond il s’agit aussi d’une question de confiance en soi et en ses valeurs : le sentiment d’être dominés, constamment attaqués, voire méprisés, largement répandu parmi les musulmans produit un réflexe de défense qui consiste à se penser contre l’autre. La réforme de l’intérieur est alors difficile, voire impossible, et toute tentative d’autocritique est perçue comme une trahison, une alliance avec l’ennemi. Le monde musulman manifeste chaque jour les signes de cette crise en même temps que semblent poindre les premiers signes de son lent dépassement. Des perspectives nouvelles Malgré ces difficultés, la référence à l’islam demeure très prégnante dans les sociétés et les communautés musulmanes à travers le monde. Quelles que soient l’ampleur des questionnements, la réalité des impasses et la profondeur des déceptions dues aux expériences iraniennes, turques ou soudanaises par exemple, des pans entiers des sociétés musulmanes pensent que l’islam détermine une part essentielle de leur identité et pourrait offrir une alternative viable. Il n’est pas toujours aisé d’entendre ces voies en Occident tant la référence au religieux semble avoir déserté l’espace publique et ne constitue plus un pôle porteur de changement. Les données sont nettement différentes dans les sociétés islamiques. Reste que pour parvenir à donner naissance à de véritables changements, la référence à l’islam doit impérativement changer de nature. Face à un monde en constante évolution, et dont les repères éthiques sont mis à mal par le puissant processus de mondialisation, le repli frileux sur des débats de détails concernant le licite et l’illicite sont stériles et trompeurs. Le débat sur le droit et la jurisprudence (al-fiqh) liés au rituel et à la pratique quotidienne a pris une telle place dans les communautés qu’il semble accaparer toute l’intelligence des savants musulmans confondant adaptation du détail et réforme de fond. Un véritable ijtihâd devrait concerner une formulation nouvelle des références islamiques dans les domaines économique, politique, social à partir de la lecture normative des sources orientées vers l’extraction des principes universels et des objectifs généraux : sans cette approche, les sociétés islamiques semblent condamnées à ne proposer, en guise d’alternatives, que des bricolages d’adaptation à l’ordre international en confirmant, voire en acceptant , la logique d’imposition du système néolibéral alors qu’elles prétendent pourtant y résister comme c’est le cas aujourd’hui des pétromonarchies. Le rapport à la foi, en soi légitime, doit se doubler d’une approche rationnelle critique impérative. Il s’agit par exemple de proposer une lecture des textes qui, si elle ne remet pas en cause la priorité proprement islamique de la responsabilité humaine sur les droits, propose néanmoins une réflexion de fond et novatrice sur les droits humains en islam. Poursuivre une réflexion en opposition ou en se distinguant de l’Occident et de « sa » Déclaration universelle est en soi déjà une marque de malaise, sinon de faiblesse. Il appartient aux intellectuels musulmans, de l’intérieur, de relire les textes en proposant des approches en phase avec notre époque. En ce sens les travaux du penseur Muhammad Kamali sont de première importance : après des années d’une étude classique portant sur les références de la législation islamique en matière de règles et de responsabilités, il a déterminé une approche des droits par une lecture quasiment « à l’envers » des sources scripturaires. Dans son ouvrage La liberté d’expression en islam, il questionne les positions classiques concernant les libertés humaines et ce jusqu’au droit à changer de religion (opinion qui n’a jamais fait l’unanimité parmi les savants). Ce renouveau est fondamental et l’apport des intellectuels contemporains, sur les traces de Muhammad Iqbal, appelant à un ijtihâd perpétuellement dynamique et critique, ouvre de plus en plus de voies à partir de la logique intrinsèque des références et des valeurs islamiques. L’interaction avec la pensée occidentale est certes déterminante en ce qu’elle questionne l’univers musulman mais l’originalité du mouvement de réforme contemporain réside dans le fait que les réponses formulées ne se définissent pas, en soi, «favorablement» ou «en opposition» à l’Occident. Il scrute les nouvelles voies d’une alternative propre, contemporaine, plurielle au cœur d’une civilisation qui cherche d’abord à se réconcilier avec elle-même. Les présupposés de cette démarche exige que l’on tienne compte du facteur temps. Relire les textes et réorienter la pensée au cœur de sociétés souvent pauvres, peu développées et en sus soumises le plus souvent à des dictatures farouches, exigent de la patience, de la sagesse et une pédagogie quant à la façon de présenter les choses aux populations concernées. Beaucoup de penseurs prônant la réforme sont totalement déconnectés des communautés musulmanes non pas toujours à cause du caractère radicale de leurs propositions mais plus simplement parce que leur pensée est soit hors des références islamiques (ou perçue comme telle) soit en totale décalage, au niveau de sa formulation, avec le vécu des populations. Ses penseurs peuvent séduire en Occident, d’autant plus qu’ils usent d’un appareil conceptuel et critique connu et accessible, mais leur influence dans le monde musulman reste très limitée, voire totalement absente. Sans être illégitime, leur apport peut même être parfois contre-productif lorsqu’il est compris comme une volonté de promouvoir un « islam sans islam », une religion voulue tellement agréable à l’Occident qu’elle en aurait perdu son âme. D’autres dynamiques sont à l’œuvre et qui ne sont pas immédiatement visibles car elles sont le produit d’une maturation longue et profonde. Les deux exemples les plus significatifs, parmi bien d’autres, sont l’évolution de la pensée musulmane quant à la démocratie et la citoyenneté d’une part et au statut de la femme d’autre part. Les anciens débats sur le concept de « démocratie », les modalités de gestion du pluralisme, le statut des « non musulmans » (ahl adh-dhimmi) dans les sociétés islamiques ont fortement évolué. La majorité des courants de pensée opposaient, presque naturellement, le modèle de démocratie occidentale avec les principes islamiques : tout portait à croire que l’on faisait face à une incompatibilité d’essence et de fait. Le travail des ulémas et des intellectuels contemporains a consisté à changer les termes du débat et à comparer les principes et non à opposer des modèles historiques. La relecture des sources a permis de dégager des convergences fondamentales allant jusqu’à promouvoir, en réinterprétant l’ancien concept de « dhimmis », l’idée d’une citoyenneté égalitaire entre tous les membres d’une société quelle que soit leur confession. La proposition est nouvelle et use du concept de « citoyenneté » jusqu’alors absent de la terminologie islamique classique et la plupart des intellectuels ne craignent plus de parler de « démocratie », se référant aux principes de gestion du pluralisme, en laissant ouverte la question du modèle qui pourra prendre une forme ou une autre en fonction du pays, de son histoire et des choix de sa population comme c’est d’ailleurs le cas entre les différentes modèles en Europe et aux Etats-Unis. Pendant longtemps le principal bastion de résistance à l’occidentalisation était la question du statut de la femme et c’est encore le cas à l’heure actuelle dans certains pays ou au sein des courants de pensée les plus traditionalistes et littéralistes. Une étude des dynamiques montre néanmoins des évolutions fondamentales tant dans les discours que dans la place qu’occupent désormais de plus en plus de femmes au niveau social et politique. L’exemple iranien, avec une participation de plus en plus importante des femmes dans l’effort de relecture des textes et l’engagement politique, n’est pas le seul. Dans des sociétés historiquement plus influencées par les cultures traditionnelles, comme le Pakistan ou l’Indonésie, de plus en plus de femmes sont présentes dans les associations islamiques, sur la scène publique au niveau de l’enseignement, de l’action sociale et du débat politique. Les discriminations demeurent et le processus de libération est lent mais la dynamique est clairement enclenchée à au moins deux niveaux : questionnements sur les lectures « classiques », et souvent très masculines, des sources scripturaires islamiques ; propositions de réformes quant aux législations, très influencées par les cultures patriarcales, et à la place des femmes dans les structures associatives et l’espace publique. Les débats au Maroc, en Egypte, en Malaisie jusqu’en Arabie Saoudite, au Qatar et à Bahrein sont des expressions nouvelles d’un processus en marche quelles que soient les retombées immédiates, et pas toujours favorables, des rapports de force en présence aujourd’hui. Il ne faut pas oublier l’important apport des réflexions et des réalisations effectuées en Occident. Aux Etats-Unis comme en Europe, des femmes et des hommes questionnent directement l’héritage classique et les réponses islamiques traditionnelles quant à leur être, leur statut et leur rôle. Il ne s’agit pas pour elles, bien souvent, de s’opposer à l’islam et à en refuser l’enseignement : au contraire, beaucoup d’entre elles, expliquent leur résistance et leur combat contre les discriminations dans et par l’islam. Des associations et des collectifs de femmes en Allemagne, en France, en Grande-Bretagne, en Suisse comme aux Etats-Unis et jusqu’en Afrique du Sud se sont constituées en ce sens en affichant tout à la fois leur fidélité à l’islam et leur opposition aux discriminations dans les sociétés et que l’on attribue trop rapidement à la religion. De plus en plus de musulmanes participent désormais au leadership des communautés et font entendre une voix plus offensives. Ce dernier phénomène est intéressant et témoigne d’une réalité nouvelle : les réflexions des musulmanes et des musulmans d’Occident, au cœur des sociétés industrialisées et de leurs multiples défis sociaux, économiques et éthiques, ont de plus en plus d’influence sur le monde islamique. Pendant les premières décennies de la présence musulmane en Occident, le contraire était vrai : en exil, les musulmans attendaient presque toutes leurs réponses des centres traditionnels de la pensée islamique comme al-Azhar, Médine, Qom ou Lahore. Désormais, le processus s’inverse et les échanges vont dans les deux sens avec des ulémas de plus en plus à l’écoute des questions, des propositions et des pratiques en cours dans les sociétés occidentales. Le renouveau de la pratique parmi les nouvelles générations de musulmans occidentaux et leur volonté de demeurer fidèles aux enseignements de leur religion dans des environnements sécularisés leur assurant des libertés et des droits sociaux et politiques sont, paradoxalement, des catalyseurs de progrès au cœur de la pensée islamique contemporaine tant les anciennes réponses ne semblent plus correspondre aux défis auxquelles celles-ci font face. De fait, ce que l’on appelle « la réislamisation des jeunes » en Occident, souvent de façon péjorative ou comme l’expression d’un danger potentiel, est en train d’entraîner, en aval, un processus de réforme au sein de l’islam mondial parce que les types reconstructions identitaires à l’œuvre aux Etats-Unis ou en Europe exigent de fait une relecture des sources redéfinissant les modalités d’épanouissement de l’ « être musulman» à l’époque moderne. Le temps de la réforme Le processus de réforme dans la civilisation islamique est irréversible tant par l’exigence interne de toute religion à travers le temps que par les défis nouveaux auxquels les musulmans doivent faire face désormais. Cette dynamique sera nécessairement endogène car toute imposition de l’extérieur, en matière de références ou de modèles, sera considérée comme une colonisation ou une trahison. Cette transformation exige du temps parce qu’elle ne peut réussir que par une évolution en profondeur des mentalités, des habitudes culturelles et des visions du monde et de l’autre. Déjà les premiers résultats se font sentir dans l’ère islamique désormais nourrie par l’apport original des communautés d’Occident qui l’aide à sortir de la logique binaire, manichéenne, du type « Occident » contre « Islam », «eux » par opposition à « nous ». Cette nouvelle attitude est le passage obligé d’une évolution assumée qui ne craint pas la réforme de l’intérieur au nom du fait qu’elle se sentirait en danger face à la civilisation occidentale dominante : c’est dans l’acquisition de cette confiance que le monde islamique peut réellement offrir une alternative à la logique de l’occidentalisation et à l’uniformisation des cultures. En Occident, il est nécessaire que l’on soit attentif à ces « révolutions intérieures » et que l’on accepte de se décentrer radicalement de ses références, de son histoire et de ses modèles. S’interdire de penser, par exemple, que le monde musulman, parce qu’économiquement défavorisé, montrerait « simplement » des signes de retard religieux et/ou culturel et qu’il faut donc qu’il passe par les mêmes étapes et les mêmes formes ou modèles de modernisation que ceux de l’Occident. Pour éviter ces conclusions réductrices, il devient urgent de s’engager dans une étude de fond de l’univers islamique pour en comprendre la complexité, les courants de pensée, les débats et les défis internes loin de toute tentation essentialiste qui définirait « l’islam » de façon monolithique, figée, imperméable aux changements (excepté s’il suit les traces de « notre » histoire.) Il convient également d’engager le dialogue avec celles et ceux qui, dans le monde musulman ou en Occident, ne pense pas directement « comme nous » et exigent, pour être entendus, que l’on se place dans leur logique, attentifs à leur terminologie et à leurs références. Trop souvent on présente comme un « dialogue avec l’islam » une sorte de « monologue dialogué » qui met en présence des penseurs occidentaux avec des musulmans qui utilisent les mêmes registres, le même rapport à la rationalité mais qui, pour être religieusement libéraux, ne sont pas forcément représentatifs des dynamiques de démocratisation dans l’espace islamique. Il faut rappeler qu’un libéral en matière religieuse n’est pas forcément un démocrate sur le plan politique et qu’il convient aujourd’hui de reconsidérer cette idée, très répandue en Occident, que toute personne qui se réfère à des références religieuses propose immanquablement une lecture fondamentaliste opposée au pluralisme. C’est ce genre d’évidence que la réforme au cœur des sociétés musulmanes nous demandent de reconsidérer afin de nous ouvrir réellement à la diversité des civilisations et des dynamiques qui les traversent. Tariq Ramadan

1 COMMENTAIRE

  1. Votre intention est louable, mais on a l’impression que vous ne dépassez justement pas le stade des intentions.
    Quelles propositions concrètes pour réformer? N’est-il pas temps que des intellectuels et des théologiens se regroupent pour officiellement disqualifier les doctrines des salafistes, des frères musulmans et autres manipulateurs de textes pour rendre à l’islam sa pensée dynamique et une véritable éthique?

    • Mehdi B, avant de mener un combat, il faut connaitre les vraies racines du mal, que tu sembles ignorer. Puisque les vrais responsables de la barbarie qui se disait islamiste ne sont pas les les freres musulmans, mais les wahhabites à l’aide de leurs pétro dollars et du soutien des puissances impérialistes qui les ont portés au pouvoir. Ce sont eux qui ont soutenus les pires intégristes musulmans, dont talibans et salafis. Le seul but des frères musulmans fondés dans les années 20 était de bouter les colons anglais hors d’Egypte. Ils ne sont en rien responsable des massacres d’autres musulmans. En fait t’as gobé la propagande sioniste, qui ne s’attaque qu’aux freres musulmans, pour la simple raison qu’ils incarnent une vraie resistance et ne sont en rien manipulés ni par les sionistes, ni par les américains. Contrairement aux wahhabites qui sont sous controle puisque tenus d’obéir, faut de quoi Bush les assassinera, tâche d’autant plus facile que leur garde rapprochée est américaine depuis 1956.

    • Que signifie le mot arabe?

      Aujourd’hui il ne désigne à mon avis que la langue, puisque les seuls arabes ethniques sont ceux d’arabie qui n’ont d’ailleurs rien de saoudiens puisque l’arabie n’est devenue saoudite uniquement depuis que l’empire colonial britannique l’a attribué a une famille de criminels qui portent le nom de Saoud et qui avec le soutiens des puissances impérialistes ont soutenus les pires barbares qui se disaient islamistes.

      Les autres peuples sont en réalité arabophones avec une composante d’origine arabe minoritaire. L’arabisation des peuples n’a pu se faire uniquement parce qu’au nom de l’islam on a effectué la traduction des ouvrages ancien dans la langue du Coran et pratiqué une scolarisation massive qu’on ne retrouve qu’apres la révolution française, avec cette même langue du Coran. La langue arabe était devenue la langue la plus riche, celle des sciences et de la philosophie, au point que tt individu qque soit son origine ethnique qui voulait s’instruire était obligé d’apprendre l’arabe, d’ou ces nbreux savants perses arabophones dont Avicenne Rhazes Abulcassis (patronymes latinisés) et d’autres d’asie centrale tel qu’El Kharezmi et bien d’autres. Au sein des civilisations perses et grecs, qui ont précédées la civilisation arabo musulmane, les connaissances n’étaient reservées qu’à l’élite.

      Il est non seulement un mensonge que d’affirmer que ce serait Jules Ferry qui aurait inventé l’ecole pour tous, puisque cette école pour tous a existé en Andalousie musulmane, mais en plus une abérration que d’affirmer que l’Europe serait de culture judéo chrétienne puique celle d’aujourd’hui est surtout héritière de la civilisation arabo musulmane. L’eglise a d’ailleurs été chassé du pouvoir suite à cet héritage qui avait enfin ouvert les yeux des europeens.

      Pour info, une parole du prophete Mahomet dit que « l’encre de l’eleve est plus sacrée que le sang du martyr ».

    • A nos amis berbères qui se plaignent de l’arabisation du Maghreb et à tous les autres, un précieux rappel historique parrainé par l’UNESCO,concernant l’islamisation et l’arabisation du Maghreb, ainsi que l’héritage qui a bénéficié à l’occident:

      Les routes d’al-Andalus-Héritage scientifique et pensée européenne

      (…) Ces courants, très démocratiques depuis leur fondation en Arabie, vont rencontrer la tradition de démocratie clanique des Imazighen (c’est-à-dire des Berbères tels qu’ils se nomment eux-mêmes) de l’Afrique du Nord et fusionner avec elle. C’est d’ailleurs ce qui assure le triomphe de l’islam en Afrique du Nord : alors que les premiers conquérants musulmans sunnites orthodoxes, derrière Okba Ibn Nafi, vaincu et tué dans une bataille contre le chef amazigh Kuccila, avaient échoué à convertir les Imazighen les armes à la main, quelques missionnaires pacifiques et pauvres, armés de leur seul savoir (on les désigne comme « porteurs de la science », »hamallet et ilm ») vont répandre les doctrines dissidentes sufrites et ibadites d’un bout à l’autre de la région. Mieux même, les clans Imazighen se convertiront en masse à cet islam dissident et démocratique parce qu’il les unifie et leur permet ainsi de plus efficacement résister aux nouvelles tentatives de conquête des Orientaux : l’islamisation de masse et en profondeur des Imazighen (Berbères) s’est accomplie contre la conquête arabe.

      Dès le VIIIe siècle de l’ère chrétienne, les acquis scientifiques et techniques de la Grèce et de la Perse sont donc reformulés et développés par ce courant dissident de l’islam installé au Maghreb, ainsi d’ailleurs qu’en Oman au même moment. Mais, alors que le savoir dans la société hyper hiérarchisée de la Perse antique, et même dans la démocratie restreinte de la Grèce, était réservé à une élite, les ibadites le diffusent à tous avec une volonté de scolarisation généralisée qu’on ne retrouvera dans l’Histoire qu’après la Révolution française. On passe donc d’une conception initiatique à une conception universaliste du savoir. Bientôt d’ailleurs, les Ibadites renonceront à la guerre sainte offensive comme moyen de diffuser leur doctrine et lui subsisteront la diffusion du savoir par le système de scolarisation.
      (…)
      Aujourd’hui l’Europe est tentée par un retour à l’antirationalisme, dont le Nazisme a fait renaître au deuxième tiers de ce siècle la figure terrifiante. Pour lutter contre la nouvelle vague de cet antirationalisme qui menace actuellement de nous submerger, l’Europe doit cesser de croire que c’est en elle que sa pensée rationaliste est née et se résume. Ce rationalisme lui est venu d’ailleurs : d’Afrique du Nord, d’Afrique Occidentale et de cette Andalousie qui appartient géographiquement à l’Europe, mais dont l’Europe essaie constamment d’oublier qu’elle lui doit ce qui la constitue. C’est seulement si elle est capable de renouer, à travers l’histoire de l’Andalousie, avec l’Afrique du Nord et l’Afrique Occidentale, point de départ de la route de la rationalité universaliste, si elle est capable de les intégrer avec la place qui leur est due, c’est-à-dire la place fondatrice de son Etre même, que l’Europe évitera la nouvelle déchéance qui la guette.

  2. Salam Aalaikoum

    Je tiens à vous remercier pour votre article intitulé Islam, le temps de la reforme. Il est vrai que dans nos sociétes musulmanes on à toujours tendance à confondre religion et tradition, tout ce qui est traditionnel est devenu sacré et parfois meme le traditionnel prend le dessus sur le « religionnel » si je peux m’exprimer ainsi. Je trouve qu’il est grand temps pour nous les musulmans que l’on differencie les deux concepts: Religion est une chose et tradition en est une autre. Je sais en outre qu’il est extremement difficile de faire comprendre cela à nos correligionnaires, certes il faudra faire un travail colossale pour parvenir à les differencier afin de sortir de cette autarcie dans laquelle on s’est confinée depuis des siecles. Il est plus qu’imperatif de s’adapter à l’evolution du monde dans lequel on vit si l’on ne veut pas etre completement depassé par les evenements.

    Abdelhamid Madani

  3. Salam

    Pour ma part je pense pas qu’il y est de recette pour appliquer une réforme au sein de la communauté et pour l’humanité. Le fait de comprendre nos sources et de connaitre les différents courants de pensées et réformateurs (Iqbal, Al Afhani, Al banna…).serait un grand changement dans notre communauté bien évidemment pas suffisent mais assez pour sortir d’une lecture littéraliste (salaf).

  4. Azul / Salut,

    En tant que berbérophone du Maroc, et victime de l’arabisation de mon pays, je me permets de vous faire part de mon point de vue quant à la religion islamique.

    D’abord, à mon avis, ce site francophone n’est autre qu’un moyen de propagande des Arabes à la suprématie de leur langue, soi-disant divine. Son objectif ultime est d’arabo-islamiser autant que possible les francophones.

    L’islam n’est autre qu’une idéologie des Arabes utilisée pour promouvoir l’arabité dans le monde à travers la langue arabe. L’islam inégalitaire privilégie la langue des Arabes par rapport aux langues des autres nations.

    Selon mon expérience personnelle, j’ai constaté qu’en devenant musulman(e)s, le(la) musulman(e) finit par croire à la supériorité de la langue arabe et de sa langue maternelle et des autres langues du monde ; c’est normal puisqu’on ne peut prier qu’en arabe cinq fois par jour et en croyant qu’Allah ne communique qu’en arabe. C’est normal puisque la prière reflète la relation la plus intime et la plus privilégiée entre l’individu et son créateur.

    En ne pouvant prier qu’en arabe, la religion islamique stipule que la langue des Arabes est supérieure, ce qui est discriminatoire et remet en question l’universalité de cette religion.

    Bref, au lieu de s’exceller dans la science et la technologie à l’instar des autres nations développées pour promouvoir leur langue et cultures, les Arabes recourent à l’obscurantisme et au lavage de cerveau. Et tant qu’on continue à instrumentaliser l’islam à des fins arabistes expansionnistes, et qu’il ne peut être pratiqué intégralement par toutes les langues du monde, nous sommes loin de parler de réforme.

    (Comme je suis certain que mon message ne serait pas le bienvenue dans ce forum quoiqu’il ne contient nullement des propos vulgaire ni diffamatoires, je doute qu’il serait publié par le modérateur, et si je constate qu’il est censuré, je m’engagerais à le publier partout dans les forums francophones traitant des questions à caractère islamique.)

    Salutations

    Un Amazigh de MONTRÉAL

    • Azul cher amazigh de montréal,

      ton message a attiré mon attention car je suis aussi berbère mais originaire d’Algérie.
      Tout d’abord je note que ton message a bien été autorisé par le moderateur même si le sujet que tu abordes est trés éloigné des idées que développe Tariq Ramadan dans « Islam le temps de la reforme ».
      Néanmoins, ce que tu dis est intéressant car il reflète la pensée de quelques personnes de mon entourage. Je pense que l’arabisation imposée dans certains pays du Maghreb comme l’Algérie a été une erreur de la part du POLITIQUE. D’ailleurs depuis quelques années le gouvernement fait machine arrière et l’enseignement du Tamazight a été réintroduit dans l’enseignement. (Petite remarque , l’arabisation n’a pas posé de problème uniquement aux berbères mais à des centaines de milliers d’étudiants algériens arabophones obligés de poursuivre leur étude en arabe sans transition avec le Français qu’ils maîtrisaient mieux, je te laisse imaginer les consequences dans des cursus scientifiques entre autres…)

      Cependant il ne faut pas confondre POlitique et ISLAM.
      Tu écris :
      -que ce site est un moyen de propagande mais tu noteras que les internautes s’y expriment en Français!!

      -que selon toi l’Islam est une « idologie » pour promouvoir l’arabité dans le monde…sache alors que son objectif n’est pas atteint car les musulmans « arabophones » ne représentent qu’environ 20 % des musulmans dans le monde (depuis la naissance de l’islam au VII ème siècle jusqu’à nos jours on ne peut parler d’expansionnisme de l’arabité!). De plus sa cible semble n’être que les Francophones donc si je suis germanophile ou anglophone je serais épargner OUFF je suis sauvé!

      – que prier en arabe renforce notre côté arabité au détriment d’autres langues… Il m’arrive d’étudier comme de nombreux étudiants certains textes en Anglais et pourtant mes langues natales sont restées intactes sisi je te le garantis!!

      Enfin je croie que le Coran qui est traduit dans toutes les langues du monde parle de la diversité des langues comme un bienfait de DIEU!
      Pour revenir au texte initial je pense que la reforme de l’Islam ne se situe pas à ce niveau sinon il faut réformer l’eglise catholique car dans les pays africains les prières chrétiennes ne se font pas en langues africaines mais en Français de même pour la religion juive car les juifs yéménites prient en Hebreux!! Il y a du boulot sur la planche. .

      Azul cher ami de Montréal

    • La réforme est inéluctable et ceux qui y contribuent sont choisis par Dieu à chaque génération et leur nombre dépend des besoins réels de chaque époque. (LIYOUDHHIRAHOU AALADDINI KOULLIHI…)
      Pour que le processus de réforme soit accéléré, une seule condition : «… Si Dieu reconnaît un bien en vos cœurs, il vous accordera de meilleures choses que celles qui vous ont été enlevées… » Vous noterez qu’il suffit d’un seul « bien » en un cœur pour qu’il en récolte de meilleurs ! (Pour ceux qui diraient que ce verset 70 Sourate 8 ne concerne que les « captifs » je leur rappelle qu’ hélas nous sommes toujours prisonniers de notre ignorance de nos héritages locorégionaux de notre isolement et repli volontaires et de bien d’autres handicaps)
      Au travail : bien apprendre bien comprendre bien dialoguer (« de la meilleure des façons ») bien expliquer bien écouter bien écouter bien écouter pour bien agir.

    • je ne sais pas de quelle région berbérophone tu es originaire , mais
      apparemment tu me semble un peu perdu dans ta recherche identitaire .

      je ne vois pas en quoi,le fait que l’arabe soit la langue du coran, t’incite à penser que ce site se réduise à un outil de propagande d’une soit-disante volonté d’hégémonie de la part des arabophones!

      l’islam n’est pas un idéologie mais une foi et une croyance en l’unicité d’allah
      c’est aussi un message universel qui ne fait aucune différence entre les races ou les ethnies du monde entier.

      Réduire l’islam à une idéologie reflète
      ton ignorance , tout comme toi je suis
      un amazigh du Maroc et dans aucune des mosquées ou j’ai prié je n’ai ressenti
      de différence entre moi et mes voisins
      quelque soit la région du Maroc d’ou ils venaient.
      Ensuite réduire ton identité à la langue
      qui te permet de communiquer me parait un peu simpliste.

      Mon avis c’est que c’est plutot toi qui a subi un lavage de cerveau,et que tu
      n’es meme plus conscient des « ficelles »
      qui te manipulent (le soit disant berberisme politique qui nous vient d’Algérie et de nos frères kabyles , eux
      memes manipulés par la france au 19 eme siecle ,alors puissance coloniale ).

      Apparemment les divisions que la france a réussi à implanter en Algérie ont fait des émules au Maroc et tout une partie de la jeunesse du rif et d’autres régions marocaines en arrivent à nourrir de la haine pour leur frères simplement
      parce qu’il utilisent une langue différente .

      Ce que je trouve dommage, c’est que pour quelqu’un qui a l’air de voyager , tu me parait peu informé sur l’histoire de
      l’islam qui ne se réduit pas à l’histoire des seuls arabes.

      Pour finir je ne vois pas ce qui te permets de croire que les musulmans sont
      convaincus de la « superiorité de la langue arabe » , meme si cette langue est
      sacrée car c’est celle du coran .

      La seule superiorité c’est celle de la vérité sur le mensonge , c’est la superiorité d’allah sur toutes les créatures , et enfin la supériorité de
      l’unité sur la division que toi et tes semblables essaient de semer au sein de la communauté des croyants.

      Pour finir : sourate 49 verset 13 « alhoujourate »

      « Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur. »

    • Bonjour à tous et salut à toi Amazigh de MONTRÉAL

      N’y voit aucun mépris pour le berbère, mais il faut que tu saches que pendant 8 siecles la langue des sciences et des connaissances était l’arabe, au point que tout ceux qui aspiraient à l’érudition qque soit leur origine ethnique étaient tenus de l’apprendre. Au nom de l’islam on a fondé une civilisation au sein de laquelle on a sauvé et enrichi les connaissances anciennes, entre autres grecs et perses, qu’on a traduit en seule langue qu’était celle du Coran, ne serait-ce pour que les savants puissent communiquer entre eux.

      Ce qui a permis de constituer les plus grandes bibliothèques du monde, remplies de centaines de milliers d’ouvrages différents, alors que regnait l’ignorance dans le reste du monde. Les savants perses pourtant issus d’une civilisation qui a brillé avant la civilisation arabo musulmane ont tous été obligé d’apprendre l’arabe, car c’etait la langue la plus riche de son époque, celle des sciences et de la philosophie. A quoi il faut ajouter que les musulmans ont pratiqué une scolarisation massive, qui n’a jamais existé dans aucune autre civilisation précédente ou concurrente, au point qu’en Andaousie par exemple tlm savait au minimum lire et ecrire. D’ou cette arabisation des maghrebins et de bien d’autres peuples qui ne sont pas des arabes ethniques.

      Tu ne vas quand mm pas reprocher aux arabo-musulmans d’avoir été les premiers à offrir l’école pour tous, à une époque ou regnait l’ignorance la plus totale. Je te rappellerais au passage qu’au sein des civlisations Grecs et Perses ces connaissances n’étaient reservées qu’à une élite.

      Si tu n’es pas convaincu, je t’invite à faire des recherches avec les mots arabe et berbere dans n’importe quelle encyclopédie.

      je te rappellerais au passage que l’occident chrétien est héritier de cette civilisation arabo musulmane en langue arabe.

      Salutations.

    • Bonjour

      Pourquoi Tarik Ramadan ne répond pas à cet Amazigh qui pourtant dénonce l’ instrumentalisation de la religion des musulmans ?

  5. Que la paix soit sur vous!
    Salamaleikoum!

    1.Le temps de 2.la réforme

    1.Le temps
    Il serait bien d’apprendre à réorganiser sont temps et d’y inclure
    reflexion,expression et débat sur notre comportement aux quotidiens non pas en fiction mais dans nos quotidiens.
    En cercle non mixte,et sous forme d’activitées accueillantes pour que puisse y participer toutes cultures différentes et par la même occasion mieux les connaitres et se connaitre.

    2.La réforme

    Je ne comprends pas exactement  » la réforme » c’est assez large.
    Est ce une réorganisation au sein de la communauté ?

    Inch’Allah
    Salamaleikoum,

  6. Bilal de Nantes
    Asalamou aleikoum

    Je tenais à vous adresser Frère Tariq Ramadan ma profonde sympathie ainsi que toute ma gratitude a l’ensemble de vos actions qui donne un écho non négligeable de la perception et la description de ce qu’est l’Islam.

    Permettez-moi de présenter un constat de mon analyse descriptif que les médias font de votre personnalité.

    « Si un individu en l’occurence vous que je qualifie d’un simple mot mais tout aussi révélateur de ce que ressens en vous écoutant, en vous regardant et en sondant mon for intérieur est « Honnête », je me dis avec plainte et dégout que le pire en matière des droits de l’homme a été franchi car si je me fis a mon interprétation de la démocratie, il y’a déni. »

    Je n’écris pas cela pour vous faire plaisir ni pour faire beau mais juste pour transcrire ce que je vois d’une manière honnête tel un passant témoin d’une agression et qui s’empresse de porter secours a la victime.

    Qu’Allah vous aide et vous assiste dans tous vos aspirations.

    • au nom d’allah le tt puissant et le tres misericordieux;
      je suis tres d’accord avec toi mon frere .qu’allah nous aident tous a bien comprendre et interpretter notre religion en essayant bien sur a chaque fois de se mettre d’accord sur tout.

      barraka allahou fikoum.

  7. Bonjour je m’appelle Romain et comme vous vous en doutez je ne suis pas musulmans , ni chretien , ni quoi que ce soit . Mais chacun fait ce qu’il veut et tout le monde peut vivre sa religion comme il l’entend , tant qu’il ne vient pas me precher la « bonne parole « .
    Je viens sur ce sujet meme si je ne sais pas si j’aborde le bon theme mais soit.

    Je voulais aborder plusieurs sujets :
    Le premier est la question du voile a l’ecole.Je suis d’accord sur le principe que chacun doit pouvoir mettre un voile s’il en a envie.Le probleme c’est que dans certaines familles , les filles n’ont pas le choix de le porter et donc l’ecole permet de leur proposer un refuge laique a l’abri de la pression familiale.

    Deuxiement , je voudrais m’adresser aux musulmans . Les extremistes qui empruntent votre religions pour faire du terrorismes sont a condamner . Les extremistes de votre mouvement qui font des declarations de guerre contre l’occident sont a condamner. Mais la plupart du temps et grace non pas a leur discours , mais a des paroles indirectes ( c’est pas moi qui l’ai dit c’est un autre …) , ces extremistes sont defendus par les autres musulmans par solidarité musulmans
    J’espere qu’un jour vous ouvrirez les yeux sur ces personnes infiltré parmis vous dont vous niez jusqu’a l’existance.

    Romain

  8. Frère tariq
    Les instances représentant les musulmans en Europe pensent-elles que tout ce qui se décide en Arabie Saoudite est obligatoirement le modèle à suivre? Bien que les décisions se prennent à Ryadh elles nous les présentent comme émanant de la Mecque ou Médine. Tout ce qui brille n’est pas or ! Abou Lahab visitait quotidiennement la Kaaba, la Sourate 111 a scellé son sort. Pourquoi le calendrier lunaire doit être imposé depuis l’Arabie Saoudite ? Les calculs astronomiques sont précis et permettent de connaître la date de naissance des nouvelles lunes tant que le soleil se lèvera à l’Est. En Islam, la date du jour change à l’aube et non pas à Minuit. Un consensus sur un Calendrier Lunaire Européen semble une broutille comparé aux orages qui s’annoncent.

  9. « Au fond il s’agit aussi d’une question de confiance en soi et en ses valeurs ».

    C’est la cause princeps au fait que
    « le monde musulman traverse une réelle crise en matière de renouveau intellectuel, de projet social comme politique. »

    C’est la « démission » des musulmans par leur « soumission » aveugle à leurs dirigeants qui freine « Un véritable ijtihâd pour une formulation nouvelle des références islamiques dans les domaines économique, politique, social à partir de la lecture normative des sources orientées vers l’extraction des principes universels et des objectifs généraux ».

    Ce n’est pas Pharaon qui est le plus à blâmer mais son peuple qui l’a suivi en acceptant docilement d’être égaré!

    54 Pharaon cherchait à égarer son peuple. Et celui-ci lui a obéi, car c’était un peuple pervers.55 Ayant ainsi provoqué Notre colère, Nous sévîmes contre eux et les engloutîmes tous sous les flots, 56 faisant d’eux un exemple pour les peuples à venir.
    (M. Chiadmi Ed. Tawhid. P 493).

    Y a-t-il Menace plus claire ? Nous sommes tous concernés ! Et en première ligne !.En continuant à refuser nos reponsabilités nous mériterons bien plus que la Colère Divine!

    • Que la Paix d’Allah soit avec vous ainsi que Sa Miséricorde,

      L’Islam n’a pas à être réformé ! Ce sont les musulmans (de souche) qui doivent se réformer pour adhérer au cadre islamique ! Je me suis convertis à l’Islam il y a six mois, et franchement, je suis parfois dégouté de comment les musulmans dits « de souche » traitent les sources islamiques. Vous ne faites que suivre vos passions, vous intégrez, dans l’Islam, des coutumes et des traditions qui n’ont rien à y faire ! L’Islam n’est pas aussi rempli d’interdits que vous voulez nous le faire croire. C’est une religion de paix, d’amour, de tolérance, qui rejette le terrorrisme et qui éloigne le plus possible la violence. Il faut rajoutter une chose importante : un Hadith du Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) dit que l’on doit chercher nos réponses dans le Coran d’abord, puis dans la Tradition puis en faisant une recherche personnel sur la question. Or, beaucoup de musulmans ne font que suivre aveuglément ce que disent les savants islamiques. Mais combien de fois devra-t-on rappeller que les savants sont des êtres humains, donc imparfaits, donc susceptibles de se tromper (involontairement ou volontairement pour pouvoir suivre leurs propres passions de ce bas-monde !).

      Il faut se rappeller de cela car le Coran nous met en garde contre les gens qui pervertissent les sources islamiques. Certains savants disent que l’excision est obligatoire en Islam, ou que l’on peut battre sa femme un peu comme on veut, ou que les femmes doivent porter le niqab, ou que les frères et les soeurs ne peuvent pas se parler en rue ! Eh bien non ! Ce n’est pas islamique ce qu’ils disent !

      Il serait temps pour vous de revoir l’Islam tel qu’il est. Avec TOUS les textes.

      Ceci dit, mon frère Tariq, merci d’éclairer nos coeurs. Qu’Allah te protège mon frère !

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