Ramadan s’en va, ses enseignements demeurent par El Hadji Cheikh Diop

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Au Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Ramadan s’en va. Ce mois de jeûne nous a plongés au cœur d’une atmosphère particulière dans laquelle nous avons appris à nous réconcilier avec le vrai sens de la vie. Et la lumière de ce mois est destinée à illuminer tous les onze autres mois, à l’instar des cinq prières quotidiennes qui doivent rayonner sur les intervalles de temps qui les séparent.

A travers ce mois, beaucoup d’entre nous ont fait l’effort d’être à la profondeur du respect des exigences spirituelles de l’Islam, au moyen de la pratique de la prière et du jeûne, de la lecture du Coran, de l’aumône, des invocations…

Cependant, le fondement spirituel qui se trouve derrière chacun de ces actes, n’aura de sens qui si la conscience intime de Dieu nous habite durant le reste de l’année. La taqwâ (la crainte révérencielle de Dieu) a été l’objectif particulier pour lequel Dieu nous a ordonné de jeûner ce mois, à l’instar des communautés spirituelles qui nous ont précédés dans l’Islam :

« Ô les croyants! On vous a prescrit as-Siyam comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété » (Coran, 2 : 183)

Chaque croyant(e) a la responsabilité personnelle de se demander s’il a atteint ce but. Au sortir de ce mois, à chaque conscience musulmane l’on peut poser ces questions suivantes : qui crains-tu vraiment ? Quelle est la place de Dieu dans ta vie ? Te rappelles-tu souvent de Lui, de Sa présence, de Ses bienfaits… ? As-tu souvent conscience des anges qui t’accompagnent ?

Ces sortes de questions sont essentielles parce qu’elles permettent de savoir où en est-on de la sincérité de notre foi ainsi que de notre proximité avec le Tout Miséricordieux.

En ces temps modernes où tout va vite, il est bien de nous rappeler que s’il est une chose dont nous sommes sûrs de réaliser, ce n’est ni notre projet d’achat de nouveau véhicule, ni celui d’une maison, ni un voyage dans quelque contrée que ce soit… la seule certitude que nous avons de notre futur, c’est que notre mort y est inscrite. Notre prochain souffle peut être le dernier, ou même celui que l’on fait à l’instant.

En préparation de ce retour vers Celui qui nous a créés de la meilleure forme (fî ahsani taqwîm) et qui, en conséquence, a le droit absolu d’exiger de nous les meilleures œuvres (ahsanou ‘amalâ), y a-t-il meilleure provision que de faire l’effort de se rappeler de Lui en permanence, pour que la surprise de la mort ne nous prenne à dépourvu ?

A propos du temps circonstanciel du pèlerinage, Dieu, par le biais Coran, nous donne cet enseignement éternel :

« Et prenez vos provisions ; mais vraiment la meilleure provision est la piété. Et redoutez-Moi, ô doués d’intelligence ! » (Coran, 2 : 197)

La piété est la provision du croyant intelligent, qui apprend à passer sa vie à la lumière de ce que veut le Créateur de la vie. Cette piété qui, en pratique, se traduit par une conscience intime de Dieu à chaque moment de la vie, est aussi le meilleur vêtement qui puisse protéger l’être humain durant son existence sur terre :

« Ô enfants d’Adam ! Nous avons fait descendre sur vous un vêtement pour cacher votre nudité, ainsi que des parures. – Mais le vêtement de la piété, voilà qui est meilleur – […]» (Coran, 7 : 26)

Nous pouvons tirer du jeûne quelques enseignements en ce qui concerne l’éducation de nos cœurs et de nos intelligences à l’état de piété :

1.      Noyés dans nos activités quotidiennes, notre conscience peut sombrer dans un sommeil qui ne nous permet pas un rappel profond de Dieu.
2.      Enchaînés par nos dépendances naturelles, nous pouvons avoir moins d’attachement au Seigneur de l’Univers.

Il ne s’agit pas de nier notre nature humaine, mais d’apprendre à nous maîtriser, afin de pouvoir prendre souvent du recul et d’avoir un cœur qui soit vivifié par le zikr (le rappel).

La fête marquant la fin du Ramadan (‘Aïd al-fitr) est là, nous ne devons pas oublier de prendre du temps pour notre bien-être, mais aussi et toujours d’avoir le souci permanent des laissés-pour-compte, de ceux que la société s’aventure à ignorer (pauvres, orphelins, opprimés, réfugiés, étrangers…) : la zakat al-fitr nous rappelle cette responsabilité.

Puisse Dieu nous aider à vivre à la hauteur des exigences spirituelles de l’Islam, nous aimer, nous protéger et nous offrir la paix intérieure (as-sakîna) !

2 Commentaires

  1. Salem alikoum beaucoup d émotion a la lecture de cet article si juste si pertinent qui touche sa cible en tout cas pour ma part…un eveil a lessentiel…barak Allahou fik

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